Rendre la FAO plus efficace et plus inclusive afin d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie
8 juin 2020, Rome – Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, s’est adressé aujourd’hui aux participants à la Réunion conjointe du Comité du Programme et du Comité financier de l’Organisation, qui s’est tenue à distance pour la première fois dans l’histoire de la FAO.
Dès le début, M. Qu a insisté sur son ambition de créer une nouvelle FAO qui soit plus transparente, plus inclusive et plus numérique que jamais auparavant. Son intervention a porté sur trois aspects: les progrès accomplis dans la mise en œuvre des ajustements à apporter au Programme de travail et budget (PTB) 2020-2021, les propositions de nouveaux ajustements à apporter au PTB 2020-2021 et l’évaluation préliminaire de l’impact de la pandémie de covid-19 sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les systèmes alimentaires, ainsi que les activités menées par la FAO pour faire face à cette menace mondiale.
Ajustements à apporter au PTB 2020-2021
Le Directeur général a fait le point sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des ajustements à apporter au PTB 2020-2021 de la FAO, approuvés à la dernière session du Conseil, en décembre 2019, à savoir:
le recrutement du Fonctionnaire chargé des questions de déontologie; la nomination du Directeur du nouveau Bureau des petits États insulaires en développement (PEID), des pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement sans littoral (PDSL); la sélection du nouveau Directeur des ressources humaines; les recrutements en cours du Médiateur, du Scientifique en chef et de l’Inspecteur général; ainsi que la création d’un Groupe transversal sur la biodiversité, d’un Bureau de l’innovation et de deux comités, le Comité de la jeunesse et le Comité des femmes.
«Ces ajustements s’inscrivent dans la vision que je vous ai présentée lors de ma campagne, à savoir bâtir une FAO dynamique pour un monde meilleur, qui reste engagée à réaliser ses aspirations, son mandat et sa mission d’origine» a déclaré M. Qu, avant d’ajouter que presque toutes les propositions approuvées à la dernière session du Conseil avaient déjà été mises en œuvre.
En ce qui concerne les propositions de nouveaux ajustements à apporter au PTB 2020-2021, l’un des points essentiels est la création d’une structure de gestion qui place l’équipe de direction principale au centre de l’Organisation. L’équipe sera composée de trois directeurs généraux adjoints, de l’Économiste en chef, du Scientifique en chef et du Directeur de Cabinet, qui aideront le Directeur général dans tous les domaines liés au mandat de la FAO. Les chefs des bureaux, des centres et des divisions feront directement rapport à l’équipe de direction principale, en tant que spécialistes de leurs domaines respectifs.
M. Qu a souligné que «les ajustements visent à améliorer l’efficience et l’efficacité de l’Organisation, tout en évitant les cloisonnements et en instituant des niveaux optimaux de transparence et d’obligation de rendre compte. Il s’agit d’une forme de gestion modulaire, qui offre une certaine souplesse. Cette structure favorise une collaboration intersectorielle optimale et permet d’ajuster les missions de la Direction, afin de répondre aux besoins et aux priorités qui vont émerger ces prochains mois».
Les autres propositions principales consistent à créer un nouveau Bureau des Objectifs de développement durable (ODD) et une nouvelle Division des systèmes alimentaires et de la sécurité sanitaire des aliments et à renforcer les trois centres de coopération de l’Organisation: le Centre d’investissement, le Centre mixte FAO/AIEA et le Centre mixte FAO/OMS.
Le Directeur général a insisté sur la cohérence de ces deux séries d’ajustements.
«Le monde qui nous entoure a changé comme jamais auparavant et nous devons nous adapter aux changements en renforçant la collaboration. Les nouveaux ajustements que je présente aujourd’hui sont la suite logique des changements approuvés en décembre 2019 et s’inspirent de la même vision: créer une FAO inclusive et agile qui aide ses Membres à atteindre quatre objectifs (une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et de meilleures conditions de vie), au moyen d’une réforme plus transparente, ouverte, novatrice, responsable et efficace.»
Informations actualisées sur les activités menées par la FAO pour lutter contre la covid‑19
En outre, M. Qu a mis en avant les activités cruciales de la FAO sur l’évaluation de la menace que fait peser la covid-19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition, qui consistent à fournir des données sur la situation des marchés alimentaires, les prix alimentaires et les questions liées à la logistique alimentaire, ainsi que des avis sur les politiques fondés sur des données factuelles, qui permettent aux pays de prendre des décisions éclairées et en temps utile, afin d’atténuer les incidences de la pandémie sur la sécurité alimentaire et les systèmes alimentaires.
La FAO joue un rôle important, notamment aux côtés d’autres organismes des Nations Unies et d’organisations régionales, en matière de sensibilisation à l’importance de la coopération internationale et à la nécessité de poursuivre les échanges commerciaux et de veiller au bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement alimentaire, afin d’éviter que la crise sanitaire ne se transforme en crise alimentaire.
Les chaînes d’approvisionnement alimentaire tiennent bon, mais des pays commencent à entrer en récession, ce qui constitue une grave menace car les fléchissements économiques aggravent la faim, en particulier dans les pays les plus vulnérables comme les PEID, les PMA et les PDSL.
«Aujourd’hui, nous pensons qu’il est très probable qu’une décennie entière de réduction de la pauvreté soit anéantie. D’après lesestimations de la FAO, pas moins de 80,3 millions de personnes supplémentaires pourraient être touchées par la faim dans les pays importateurs nets de produits alimentaires, en raison du recul de la croissance économique» a déclaré M. Qu.
«Voilà pourquoi les mesures de relance économique de tous les pays devraient être axées sur la satisfaction des besoins alimentaires des personnes les plus vulnérables» a plaidé le Directeur général.
M. Qu a également fait remarquer que, au moment où l’attention internationale était focalisée sur la covid-19, la FAO continuait de lutter contre un autre ennemi, l’invasion de criquets pèlerins en Afrique de l’Est et au-delà, au moyen d’alertes rapides et d’interventions immédiates.
Compte tenu des défis auxquels nous sommes confrontés, «la FAO est encore plus nécessaire. Nous devons travailler sans relâche pour éviter que cette crise sanitaire ne devienne une crise alimentaire» a-t-il déclaré, avant de souligner qu’il fallait une nouvelle FAO fondée sur la demande et les enjeux et qui soit professionnelle, innovante et axée sur les résultats et les effets.
La nouvelle FAO
Le Directeur général a également souligné que la FAO était désormais plus numérique, plus transparente et plus inclusive.
Il a ajouté que l’Organisation avait fait un grand pas en avant vers l’ère numérique ces derniers mois, comme le montrait l’organisation d’une réunion à distance des ministres de l’agriculture africains, qui s’est tenue dans toutes les langues officielles.
L’utilisation quotidienne d’outils numériques a été multipliée par 5 depuis que le personnel a commencé à télétravailler. Ainsi, près de 1 500 réunions en ligne se déroulent chaque jour dans toute l’Organisation, notamment les célébrations de nombreuses journées internationales, auxquelles participent un large public.
Le Directeur général a en outre indiqué que les efforts menés en matière de communication permettaient à tous les employés d’être bien informés de la situation liée à la covid-19, ainsi que des décisions et des mesures prises. Ces efforts ont notamment consisté à organiser deux réunions destinées au personnel, l’une réunissant le personnel du Siège, à laquelle ont participé plus de 2 000 personnes, et l’autre réunissant le personnel de la FAO dans le monde entier, à laquelle ont participé 4 300 personnes, un record. M. Qu a remercié les donateurs, les partenaires pour leur excellente coopération et le personnel pour son travail sans relâche.
À la fin de son allocution, il a cité un proverbe chinois ancien: «les discours vides sapent l’activité et le travail sans relâche mène au succès».
La Réunion conjointe du Comité du Programme (cent vingt-huitième session) et du Comité financier (cent quatre-vingtième session) était présidée par Mme Imelda Smolcic, Représentante permanente suppléante de l’Uruguay et Présidente du Comité financier.
Pour lire la transcription de l’allocution prononcée par le Directeur général de la FAO lors de la réunion, cliquez ici.