Approche unifiée, engagement politique et mesures fortes pour transformer les systèmes agroalimentaires
Rome/Genève, le 24 novembre 2020 – Dans l’allocution qu’il a prononcée aujourd’hui à l’occasion de la dernière séance plénière de la manifestation de haut niveau qui s’est tenue sur deux jours lors du Forum économique mondial, autour du thème «Des mesures fortes en faveur de l’alimentation, pour le bien de la planète», M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a affirmé qu’une action unifiée, un engagement politique et des mesures fortes étaient nécessaires pour transformer les systèmes agroalimentaires.
Des dirigeants des secteurs public et privé, d’organisations de la société civile, d’organisations d’agriculteurs et d’associations de consommateurs se sont réunis pour échanger leurs visions et leurs idées en vue de renforcer la collaboration multipartite et de trouver des solutions permettant de concrétiser les objectifs de développement durable (ODD), en particulier l’ODD 2 (Faim zéro).
La majorité des participants considéraient qu’il s’agissait d’une occasion d’échanger des idées à l’approche du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires de 2021, qui, selon M. Qu, sera un «catalyseur» du programme de transformation.
Le Directeur général a mis l’accent sur l’ampleur du défi que représente la transformation des systèmes agroalimentaires – dont l’objectif est de les rendre plus durables, plus inclusifs et plus résilients –, notamment du fait de l’accroissement démographique. En effet, il est prévu que la population mondiale atteigne les 10 milliards d’ici à 2050. M. Qu estimait cependant que les dirigeants avaient des idées courageuses et étaient prêts à prendre des mesures fortes.
«Il est temps d’adopter une perspective globale, cohérente et historique», a souligné M. Qu, tout en appelant à adopter une approche unifiée et à hiérarchiser les interventions. «Nous vivons dans un village mondial», a-t-il ajouté.
Le Directeur général a mentionné les trois domaines auxquels il convient d’accorder la priorité afin d’éliminer la faim, la pauvreté et les inégalités, à savoir la diminution des pertes et du gaspillage de nourriture, l’innovation (technologie numérique, biotechnologie et politiques porteuses) et la reconnaissance de l’importance que revêtent la régionalisation et l’adaptation locale. «Il n’existe pas de solution universelle», a-t-il fait remarquer.
M. Qu a indiqué que le concept économique d’utilité marginale pouvait faciliter la hiérarchisation des interventions. S’agissant des pertes et du gaspillage de nourriture, par exemple, l’utilité marginale de la réduction des pertes est supérieure dans les pays en développement, tandis que celle associée à la diminution du gaspillage est plus élevée dans les pays riches et dans les villes du monde entier.
Citant son expérience en matière de reboisement dans le nord de la Chine, M. Qu a insisté sur le caractère essentiel de la planification, étant donné que les projets de transformation ne portent leurs fruits qu’au bout de plusieurs années.
Le Directeur général a également souligné qu’il faudrait que les dirigeants déploient des efforts sans précédent pour relever les défis à venir et reconstruire en mieux et en plus solide, tout en notant que la priorité devait être accordée à la sécurité alimentaire des plus vulnérables et au maintien de la paix.
Avant l’allocution de clôture du Directeur général, les participants ont entendu les exposés de M. Gilbert Houngbo, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), et de Mme Ute Klamert, Sous-Directrice exécutive chargée des partenariats et de la gouvernance du Programme alimentaire mondial (PAM), qui ont tous deux souligné la nécessité de coopérer et d’agir pour transformer les systèmes alimentaires.
Mme Sigrid Kaag, Ministre du commerce extérieur et de la coopération au service du développement, et M. David Nabarro, envoyé spécial de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la covid-19 et consultant principal de 4SD sur le dialogue relatif au Sommet sur les systèmes alimentaires, ont également participé à la manifestation.
M. Theo De Jager, Président de l’Organisation mondiale des agriculteurs (OMA), a déclaré que le Sommet sur les systèmes alimentaires de l’an prochain constituerait une occasion unique d’effectuer des changements. Mme Christine Gould, fondatrice et Directrice générale de l’organisation Thought For Food, a, quant à elle, fait ressortir la nécessité de mobiliser les jeunes en faveur de la transformation des systèmes alimentaires.