Directeur général QU Dongyu

Réunion bilatérale avec le Ministre de l’agriculture et de la réforme agraire de la République arabe syrienne, M. Amjad Badr

©FAO/Christian Mantuano

12/05/2025

Bari - Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, s’est entretenu aujourd’hui avec le Ministre de l’agriculture et de la réforme agraire de la République arabe syrienne, M. Amjad Badr, en marge de la Conférence de haut niveau du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) à l’appui de la Stratégie relative à la santé des végétaux dans la région Proche-Orient et Afrique du Nord. 

Le Directeur général de la FAO s’est félicité des bonnes relations avec la Syrie et a confirmé que l’Organisation entendait continuer d’aider le pays à surmonter les nombreux défis auxquels il est confronté après de très longues années de guerre. 

Le Ministre s’est réjoui de cette rencontre avec le Directeur général, en soulignant l’importance du secteur agricole en Syrie. Le Ministre a aussi souligné la nécessité de renforcer les relations avec les organisations internationales telles que la FAO, au service de la sécurité alimentaire mondiale. Il a déclaré que la recherche agricole et la science étaient le point de départ pour trouver des solutions aux défis et a dit se réjouir d’avance du renforcement de la coopération avec la FAO dans ce domaine. 

Le Ministre a indiqué qu’après 14 ans de guerre, les infrastructures du pays étaient complètement anéanties, en particulier dans le secteur agricole, ce qui a entraîné une forte baisse des activités agricoles. Le Ministre a en particulier appelé l’attention sur le manque d’informations sur le secteur agricole. En effet, les bases de données actuelles ne contiennent pas les informations exactes et précises nécessaires au développement du secteur. 

De plus, le Ministre a évoqué la baisse des surfaces cultivées en raison du déplacement des agriculteurs et des personnes travaillant dans le secteur agricole. Il a également précisé qu’en raison de l’anéantissement des infrastructures, il n’y avait pas de maîtrise des ravageurs et maladies des animaux et des plantes. C’est pourquoi le pays a fortement besoin de mettre en place des mesures de quarantaine adaptées. Le Ministre a également indiqué qu’en raison du nombre élevé d’experts qui avaient quitté le pays, du manque de formation au niveau local et du déplacement de la population, il était primordial de développer les capacités et la formation dans le pays. Le Ministre a conclu en disant que le pays était dans une phase de reconstruction mais manquait d’argent et d’autres ressources, notamment de semences et de blé, et demandait le soutien de la FAO. 

Le Directeur général de la FAO a salué la responsabilité prise par le Ministre de reconstruire le secteur agricole et l’a assuré à nouveau du soutien de la FAO à la Syrie. Il s’est arrêté sur le fait que la Syrie disposait de pratiques agricoles traditionnelles, en particulier concernant le blé, et qu’il était donc important de relancer les systèmes agroalimentaires du pays malgré les nombreux défis, lesquels pourraient être relevés en travaillant main dans la main. À court terme, le Directeur général a confirmé le soutien de la FAO dans le cadre du Programme de coopération technique, qui consiste à assurer une formation concernant la réalisation d’un recensement agricole visant à obtenir les données et informations de base nécessaires concernant le secteur agricole. Il a par ailleurs confirmé que la FAO entendait fournir l’expertise technique nécessaire pour la préparation d’une stratégie de développement agricole pour les cinq prochaines années et s’appuyer sur des partenaires comme le CIHEAM pour former de jeunes professionnels afin de reconstituer les capacités. 

Le Directeur général a indiqué qu’à long terme, avec de la stabilité politique et le plein engagement de la communauté internationale, il pourrait être défini et mis en oeuvre un soutien s’étalant sur une durée plus longue, mais a souligné que la paix était un prérequis indispensable.