Sous-Comité de l’aquaculture du Comité des pêches: le secteur offre des possibilités considérables pour nourrir une population mondiale croissante, mais doit être développé de manière durable, selon le Directeur général

©FAO
Rome – L’aquaculture est le secteur de production alimentaire qui enregistre la plus forte croissance et offre le plus de possibilités de nourrir une population mondiale en expansion, notamment dans certaines des régions les plus touchées par l’insécurité alimentaire. Il faut cependant la développer d’une manière durable et respectueuse de l’environnement, en renforçant la résilience face à la crise climatique et à l’appauvrissement de la biodiversité et en promouvant les avantages sur le plan social et économique.
C’est le message qu’a adressé M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, lors de l’ouverture de la 13e session du Sous-Comité de l’aquaculture du Comité des pêches, présentant une vision globale pour trouver un équilibre entre la croissance économique, la protection de l’environnement et l’équité sociale dans le cadre de la transformation bleue.
L’aquaculture «joue un rôle déterminant et offre des possibilités considérables pour fournir de la nourriture, des revenus et des moyens de subsistance à une population mondiale en expansion et améliorer la nutrition, en particulier dans les régions où la faim et la pauvreté persistent», a déclaré M. Qu, ajoutant que cela concernait également des régions comme l’Europe.
Travailler ensemble
Le Directeur général a rappelé qu’il était important de travailler ensemble pour faire en sorte que l’aquaculture se développe d’une manière durable, qui soit respectueuse de l’environnement, profite aux populations locales et renforce la résilience face à des défis mondiaux tels que la crise climatique et la perte de biodiversité.
M. Qu a ajouté qu’en 2024, le Comité des pêches avait adopté les Directives pour une aquaculture durable, premier accord mondial, élaboré dans le cadre d’un processus inclusif et collaboratif, visant à orienter le développement durable de l’aquaculture et se fondant sur la durabilité.
Ces directives fournissent aux pays et aux partenaires des orientations fondées sur les données scientifiques et les connaissances pour les aider à promouvoir une production accrue, qui soit également équitable, responsable et respectueuse de l’environnement, en tirant parti des technologies et de l’innovation et en fournissant un cadre pour les politiques, les investissements et les partenariats au cours des prochaines années.
Cette année, la FAO et le Fonds pour l’environnement mondial collaborent dans le cadre d’un Programme intégré sur les systèmes alimentaires, qui comprend 10 projets de pays, portant notamment sur l’aquaculture, visant à transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.
Les initiatives phares de la FAO, comme les initiatives Main dans la main et Un pays, un produit prioritaire, ainsi que le programme de coopération Sud-Sud et coopération triangulaire et l’approche «Une seule santé», offrent des espaces précieux pour promouvoir davantage l’aquaculture durable grâce à des solutions fondées sur la science.
Transformation bleue
Le Directeur général a fait remarquer que «le développement de l’aquaculture durable dans le cadre de l’économie bleue [supposait] de concilier croissance économique, protection de l’environnement et équité sociale».
La transformation bleue de la FAO poursuit l’objectif de développer les systèmes alimentaires aquatiques et d’accroître leur contribution à l’élimination de la faim et de la pauvreté de la manière suivante:
UN: Adopter des pratiques respectueuses de l’environnement, comme l’aquaculture multitrophique intégrée, les systèmes d’aquaculture en recirculation et la mise au point de solutions de substitution durables en matière d’alimentation animale, afin de réduire la pression sur la production de farine de poisson.
DEUX: Garantir la protection des écosystèmes et la diversité biologique grâce à une sélection efficace des sites et à l’utilisation d’outils d’aménagement de l’espace, prendre des mesures de biosécurité et combiner développement de l’aquaculture et restauration des habitats.
TROIS: Favoriser des pratiques présentant des avantages sociaux et économiques, comme les procédures communautaires et l’écoétiquetage, l’adoption de normes et l’inclusion des femmes et des jeunes.
QUATRE: Tirer parti de la technologie et de l’innovation, comme l’intelligence artificielle, l’internet des objets, le suivi, les sources d’énergie alternatives et l’amélioration génétique, pour mettre au point, grâce à la sélection, des souches résistantes aux maladies et à croissance rapide.
CINQ: Renforcer la gouvernance et les politiques et appliquer les réglementations afin de mettre en œuvre des mesures fondées sur la science en ce qui concerne la densité de peuplement, le contrôle des effluents et l’utilisation d’antibiotiques.
SIX: Mettre en place des stratégies de résilience face au climat, comme l’adaptation à la hausse des températures, la transition vers des espèces résistantes à la chaleur et la réduction des émissions de carbone.
Rôle essentiel du Sous-Comité
Le Sous-Comité de l’aquaculture joue un rôle essentiel s’agissant d’organiser et de faciliter des discussions, des consultations et des débats sur le développement de l’aquaculture durable.
Lors de sa 13e session, qui se tiendra cette semaine, le Sous-Comité fera le point sur l’évolution du développement de l’aquaculture à l’échelle mondiale et le questionnaire sur l’aquaculture du Code de conduite pour une pêche responsable, qui a été mis à jour dernièrement, compte tenu des récentes Directives de la FAO pour une aquaculture durable, et examinera ces questions.
Les débats porteront également sur les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des Directives, adoptées par le Comité des pêches de la FAO en juillet 2024 puis approuvées par le Conseil de la FAO et érigées en priorité dans le contexte des systèmes agroalimentaires durables dans les déclarations des ministres de l’agriculture du Groupe des Vingt (G20) et du Groupe des Sept (G7) plus tard dans l’année, ainsi que sur les possibilités qu’offre cette mise en œuvre.
Deux thèmes particuliers figurent également à l’ordre du jour: l’adaptation au changement climatique et la résilience dans l’aquaculture, d’une part, et l’aquaculture et l’économie circulaire, d’autre part. Il s’agit de questions nouvelles, qui requièrent que les membres proposent et examinent des bonnes pratiques et des méthodes de planification et de gestion stratégiques.