Le Directeur général visite une oliveraie touchée par des maladies et des organismes nuisibles transfrontières, en Italie

©FAO/Christian Mantuano
Brindisi (Italie) – Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu a préconisé une coopération internationale dans la lutte contre les maladies et phytoravageurs transfrontières, alors qu’il était en visite dans une plantation d’oliviers atteints du complexe de dessèchement rapide (CoDiRO), dans le sud de l’Italie.
«Les maladies et les phytoravageurs transfrontières posent des problèmes qui ne peuvent pas être réglés par un pays à lui seul. Il faut de toute urgence que les pays de la région coordonnent leurs efforts, en particulier en matière de lutte vectorielle, en s’attaquant aux espèces envahissantes et en prenant des mesures de quarantaine», a déclaré M. Qu au cours d’une visite de terrain dans la région des Pouilles, renommée pour ses plantations d’oliviers séculaires.
Nombre de ces oliveraies sont touchées depuis des années par une bactérie nuisible qui est à l’origine de graves dégâts écologiques et économiques: Xylella fastidiosa. Cette bactérie infecte les vaisseaux du xylème et obstrue ainsi la circulation de l’eau et des nutriments dans la plante. Sur les oliviers, elle provoque des symptômes tels que la brûlure, le flétrissement et le dépérissement des feuilles, qui caractérisent le syndrome de dépérissement rapide de l’olivier, ou complexe de dessèchement rapide de l’olivier (CoDiRO). Les vecteurs principaux de cette bactérie sont des insectes suceurs de xylème, comme la cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), qui peuvent propager rapidement la maladie sur des rayons courts.
La crise provoquée par cette infection a coûté à la filière quelque 33 000 emplois ainsi que la fermeture d’environ 400 moulins au cours des cinq dernières années. Elle a donc frappé durement le secteur oléicole des Pouilles, région qui représente une part notable de la production nationale d’olives.
Le Directeur général était accompagné dans son voyage par d’éminents scientifiques du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM), organisation intergouvernementale méditerranéenne qui, de pair avec la FAO et l’Organisation pour la protection des végétaux au Proche-Orient (NEPPO), a mis en place une stratégie régionale complète visant l’ensemble des problèmes posés par les organismes nuisibles et maladies transfrontières affectant les plantes.
La veille, le Directeur général avait participé à une conférence sur cette question organisée à Bari par le CIHEAM.
«La collecte efficace de données est le premier pas à faire pour trouver des solutions fondées sur une démarche scientifique et sur des données factuelles afin d’enrayer la dissémination de pathogènes, a jugé M. Qu, et la conférence du CIHEAM, qui est une plateforme permettant à tous les acteurs concernés de participer à un dialogue fécond, en est un exemple patent.»
On estime que, dans la région Proche-Orient et Afrique du Nord, les pertes imputables au CoDiRO s’élèvent à 2,3 millions de tonnes d’olives cueillies, soit 1,3 milliard de dollars des États-Unis en valeur marchande.