QUINZIÈME RÉUNION DE LA CONFÉRENCE DES PARTIES À LA CONVENTION SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE (COP15)
de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO
12/10/2021
QUINZIÈME RÉUNION DE LA CONFÉRENCE DES PARTIES
À LA CONVENTION SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE (COP15)
Débat de haut niveau
Civilisation écologique – Bâtir un avenir commun pour toutes les formes de vie sur Terre
Allocution
de
M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO
Texte avant allocution
12 octobre 2021
Mesdames et messieurs,
1. J’ai l’honneur de prendre la parole au Débat de haut niveau de cette conférence historique, qui orientera notre action sur la biodiversité en tant que communauté internationale pour les dix prochaines années.
2. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est consciente du lien indissociable qui relie les systèmes agroalimentaires de demain et la biodiversité.
3. La biodiversité et la diversité des aliments sont le fondement de la productivité, de la sécurité alimentaire et de moyens d’existence résilients et contribuent de ce fait aux quatre améliorations,
4. en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie.
5. Ces quatre améliorations sont interdépendantes.
6. De la biodiversité des sols, qui sous-tend la production végétale et animale,
7. à la pollinisation, la lutte contre les ravageurs et la régulation du cycle de l’eau.
8. La biodiversité et les services écosystémiques qu’elle assure peuvent transformer nos systèmes agroalimentaires et les rendre PLUS inclusifs, efficaces, résilients et durables.
9. Ce point est également au cœur du Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO.
10. Face à la pauvreté et à la faim, il faut impérativement inverser le processus d’appauvrissement de la biodiversité, réduire les émissions de gaz à effet de serre, améliorer l’adaptation et renforcer la résilience.
11. Ce message a clairement résonné lors du récent Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, et il doit se transmettre de la COP15, à Kunming, à la COP26, qui se déroulera à Glasgow.
12. Les systèmes agroalimentaires jouent un rôle central dans le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020.
13. Et l’intégration de la biodiversité dans l’ensemble des secteurs agricoles doit être une priorité.
14. Pour nous permettre d’enrayer le déclin de la biodiversité et de placer celle-ci sur la voie du rétablissement, ce cadre doit être ambitieux, pragmatique, équitable et inclusif.
15. À l’échelle mondiale, on estime que 30 % des paysages sont dégradés.
16. La restauration nous permet d’atteindre de nombreux objectifs de développement durable (ODD) liés, notamment, à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation à ses effets, à l’amélioration de la sécurité alimentaire et au développement économique local.
17. La restauration des paysages forestiers peut faire baisser la quantité de CO2 dans l’atmosphère et améliorer les écosystèmes.
18. La restauration des pêches peut améliorer la nutrition et le milieu marin grâce à un développement durable du rendement maximal durable des stocks, et faire ainsi augmenter la production aquatique de 16,5 millions de tonnes, pour une valeur annuelle de 32 milliards d’USD.
19. De même, la relance de l’agroforesterie pourrait accroître la sécurité alimentaire de 1,3 milliard de personnes.
20. Pour libérer ce potentiel, nous devons pouvoir compter à long terme sur des financements, des innovations et des mesures de soutien fiables, parmi lesquelles le renforcement des capacités et le transfert de technologies.
Mesdames et messieurs,
21. Ensemble, nous avons déjà la connaissance et les moyens nécessaires pour agir.
22. Toutefois, la réussite de la mise en œuvre du cadre exige une participation collective et active dans tous les secteurs agroalimentaires.
23. En juillet, la FAO et la Convention sur la diversité biologique (CDB) ont coorganisé un Dialogue mondial sur le rôle de l’alimentation et de l’agriculture dans le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020. Cette manifestation a réuni des gouvernements, des scientifiques, des exploitants familiaux et des représentants du secteur privé et de la société civile actifs dans tous les secteurs de l’agroalimentaire et de l’environnement.
24. Le Dialogue a été l’occasion de souligner que la diversité des ressources génétiques, des espèces et des écosystèmes fournissait des services qui sont à la base de la production agroalimentaire et de la restauration des écosystèmes.
25. La biodiversité protège également des organismes nuisibles et des maladies, notamment des maladies infectieuses émergentes.
26. Le Dialogue mondial a permis de trouver des solutions susceptibles de généraliser les pratiques respectueuses de la biodiversité, y compris au moyen de la mise en œuvre de politiques et de la création de débouchés.
27. Nous devons faire le pont entre le Cadre pour l’après-2020 et les réalités quotidiennes des agriculteurs familiaux, des petits producteurs, des pêcheurs, des éleveurs, des forestiers, des peuples autochtones et des populations locales du monde entier.
28. Quand leurs droits sont reconnus et protégés, et qu’ils ont accès au foncier et aux débouchés économiques, ces femmes, ces hommes et ces jeunes jouent un rôle éminemment précieux en tant que gardiens de la biodiversité.
Chers collègues,
29. La FAO collabore activement avec les Membres et les partenaires, tous unis dans les efforts engagés pour parachever et mettre en œuvre le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après‑2020.
30. Nous travaillons à l’exécution de notre première Stratégie relative à l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs de l’agriculture.
31. Cela vaut aussi pour le Plan d’action qui lui est associé en vue de faciliter la mise en œuvre à l’échelle nationale.
32. Nous continuerons également à travailler en étroite collaboration avec la CDB et d’autres partenaires incontournables, notamment le secteur privé.
33. En tant qu’organisme responsable de plusieurs indicateurs des ODD relatifs à la biodiversité, la FAO peut également accompagner les Membres dans leurs efforts de suivi.
34. Enfin, la FAO est fière de diriger la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes conjointement avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement.
35. La Décennie est une bonne occasion de mobiliser nos efforts communs et de faciliter la mise en œuvre du Cadre.
Chers amis,
36. Je tiens à rendre hommage à l’ensemble des travaux entrepris pour faire avancer le projet de cadre malgré les difficultés liées à la pandémie.
37. La FAO sera prête et déterminée à appuyer sa mise en œuvre,
38. l’objectif étant de réaliser notre aspiration commune à forger un avenir commun pour toutes les formes de vie sur Terre, qui ne fasse pas de laissés-pour-compte. Nous devons nous efforcer d’assurer la coexistence harmonieuse entre les humains et la nature.
39. La COP15 est un jalon important sur la voie qui nous mènera à la Vision 2050!
40. Je vous remercie pour votre attention.