Directeur général QU Dongyu

Allocution de clôture de la 177e session du Conseil de la FAO

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

07/04/2025

Monsieur le Président indépendant du Conseil,

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues,

Je tiens tout d’abord à remercier le Président indépendant du Conseil, M. Hans Hoogeveen, de tout le travail d’organisation et de coordination qu’il a réalisé pour sa dernière session à ce poste.

Hans n’a pas ménagé ses efforts au cours des quatre dernières années, lesquelles ont été émaillées par des moments souvent difficiles pour le Conseil, à la mesure des nombreux défis qui, en raison de catastrophes d’origine naturelle comme humaine, ont pesé sur la disponibilité, l’accessibilité et le caractère abordable des denrées alimentaires au niveau mondial ainsi que sur les systèmes agroalimentaires et le développement rural.

À l’image des Néerlandais que je connais depuis 40 ans, vous avez fait de votre mieux pour tenir les rênes du Conseil, en veillant à ce que l’ordre du jour soit respecté et que les objectifs fixés soient atteints, et il faut bien reconnaître que cela n’a pas été facile pour vous au cours des quatre années qui viennent de s’écouler!

J’ai également eu vent du fait que, pour plusieurs délégués, il s’agissait de leur dernière session du Conseil avant d’être appelés à remplir de nouvelles fonctions, certains retournant dans leur capitale et d’autres étant affectés ailleurs dans le monde.

J’espère que vous garderez de bons souvenirs des jours et des nuits que vous avez passés au Conseil de la FAO, qui auront été un élément important de votre vie à Rome et de votre contribution à l’Organisation, quelle qu’elle ait été. Je vous adresse mes meilleurs vœux tandis que s’ouvrent les prochains chapitres de votre nouvelle vie.

Gardez à l’esprit que les collègues avec lesquels vous avez travaillé au sein des organes directeurs de la FAO sont les meilleurs, et que vous allez bientôt vous ennuyer les uns des autres.

Mesdames et Messieurs les représentants,

Au cours de la semaine écoulée, j’ai été sensible aux commentaires positifs que vous avez formulés et à votre reconnaissance du travail important que la FAO accomplit dans les situations d’urgence et de crise dans le monde entier. 

Je me réjouis également de voir que vous appréciez et soutenez notre travail de collecte et d’analyse de données dans le domaine de la sécurité alimentaire, qui nous permet de faire en sorte que nos interventions soient ciblées et fondées sur des éléments concrets. 

Nous continuerons à faire le point sur les activités que nous menons dans ces contextes lors des prochaines sessions du Conseil.

Nos interventions dans le domaine de l’agriculture sont cruciales et les membres en ont besoin, plus que jamais.

Face à l’augmentation des besoins, l’assistance agricole constitue un moyen d’action d’un bon rapport coût-efficacité, auquel il convient d’accorder une plus grande place et des investissements plus importants.

Nous sommes fiers de remplir notre mission, mais cela devient de plus en plus difficile.

Tout au long de la semaine, j’ai entendu de nombreuses remarques sur l’évolution du contexte de financement auquel la FAO et le système des Nations Unies dans son ensemble sont confrontés et qui devient plus délicat.

Soyez plus optimistes, plus compréhensifs et plus résilients!

La FAO est en bonne position et je continuerai à faire tout mon possible pour tirer le meilleur parti de nos compétences fondamentales, mais nous devons rester vigilants.

Comme je l’ai dit lors de mon allocution d’ouverture ce lundi, je suis fier du travail assidu de la FAO, de mes équipes et de mon personnel, et de la manière dont nous faisons face à cette première baisse de financement. 

Nous allons maintenir notre vigilance, notre clairvoyance et notre attention aux risques dans le cadre de notre gestion, de nos plans d’action et de nos efforts d’adaptation. 

Même si elle se heurte à des difficultés, la FAO se trouve dans une position relativement solide, grâce à sa large base de financement, à son mandat clair et sans équivalent, et à son avantage comparatif.

Je me réjouis de la subvention supplémentaire de 115 millions d’USD que la Banque mondiale a récemment approuvée en vue de soutenir le projet d’aide d’urgence à la sécurité alimentaire en Afghanistan.

Chers collègues,

Afin de préserver et même d’accroître nos ressources, il nous faut absolument prendre les trois mesures suivantes:

en premier lieu, nous devons rester attachés au mandat technique distinctif de la FAO et renforcer la cohésion avec les autres organismes, en particulier au niveau des pays;

deuxièmement, nous devons montrer les résultats et les effets concrets de notre travail, en améliorant les «quatre E»: efficience, efficacité, extraordinaire et excellence;

enfin, en troisième lieu, il faut que nous resserrions les liens qui nous unissent aux partenaires, anciens et nouveaux, en nous appuyant sur les «quatre R»: relèvement, réforme, reconstruction et renaissance.

Nous nous engageons, pour les années à venir, à mener à bien notre mission et à nous adapter, tout en continuant à donner la priorité à la transparence, à la collaboration et à l’obtention de résultats tangibles.

En tant que premier Directeur général de la FAO issu d’une famille de petits paysans, j’ai à cœur d’aider les agriculteurs et les consommateurs du monde entier.

En tant que scientifique, je fais de mon mieux pour proposer des solutions qui reposent sur des données et sur des éléments concrets et scientifiques.

Chers collègues,

Nous saluons les débats approfondis que le Conseil a tenus au sujet du Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO, du Plan à moyen terme 2026-2029 et du Programme de travail et budget 2026-2027. 

Vos commentaires et vos suggestions nous aident à prendre dûment en compte les domaines les plus prioritaires dans la planification et la mise en œuvre de nos programmes.

Nous nous félicitons également de l’engagement pris par les membres d’organiser des consultations informelles en amont de la 44e session de la Conférence, qui se tiendra en juin et juillet de cette année, dans le but de trouver un consensus sur le Programme de travail et budget 2026-2027.

La sécurité alimentaire a atteint un point critique au niveau mondial, et la situation est particulièrement alarmante dans les régions vulnérables.

Si nous ne donnons pas de toute urgence un coup d’accélérateur à l’action qui est menée à l’échelle mondiale, si nous ne renforçons pas les investissements ainsi que le recours à la science et aux technologies pour transformer les systèmes agroalimentaires, nous ne pourrons pas continuer de produire davantage avec moins de ressources en vue de concrétiser les quatre améliorations.

Je me réjouis de l’appui du Conseil à l’initiative Main dans la main et du soutien technique renforcé qu’il est prévu d’apporter aux pays membres qui y participent, comme cela a été proposé dans le Plan à moyen terme.

Nous continuerons également à faire appel à l’appui extrabudgétaire, qui s’est révélé un atout inestimable dans le succès de cette initiative.

Nous nous attacherons encore et toujours à faire valoir combien il est primordial de disposer de systèmes agroalimentaires efficaces, inclusifs, résilients et durables pour surmonter les défis complexes et enchevêtrés qui se posent dans le monde et faire en sorte que ces défis deviennent des chances à saisir.

En outre, nous jugeons encourageants les débats globalement positifs et constructifs qui ont été menés sur le projet de résolution de la Conférence sur la résistance aux antimicrobiens et nous continuerons d’apporter notre soutien aux membres, notamment dans le cadre de l’approche «Une seule santé». 

Je vous suis également reconnaissant d’être parvenus, grâce à votre bonne volonté et à vos efforts, à vous entendre sur la feuille de route qui a été établie sur la base du programme de réformes que j’ai présenté dans le document intitulé FAO@80 – Propositions en faveur d’un renouveau institutionnel.

Chers collègues,

Ensemble, nous pouvons faire plus et faire mieux pour l’humanité et pour la planète.

Ainsi que pour les quatre améliorations (en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie), qui sont la clé de voûte du Cadre stratégique de la FAO et dont la réalisation est indispensable à notre bien-être à tous, partout dans le monde.

Continuons ensemble à apprendre, à collaborer et à renforcer notre solidarité.

Le monde a besoin d’une FAO nouvelle et dynamique pour un avenir meilleur.

Je vous remercie.