Directeur général QU Dongyu

FORUM HUMANITAIRE EUROPÉEN «L’échec n’est pas envisageable: il est impératif de s’appuyer sur le nexus HDP pour lutter contre la famine.»

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

21/03/2022

FORUM HUMANITAIRE EUROPÉEN

«L’échec n’est pas envisageable: il est impératif de s’appuyer sur le nexus HDP pour lutter contre la famine.»

Points à aborder

pour

M. Qu Dongyu, Directeur général la FAO

Texte avant allocution

21 mars 2022

Mesdames et Messieurs,

 

1.         L’évolution actuelle de l’insécurité alimentaire à l’échelle mondiale est préoccupante. 

 

2.         Les estimations préliminaires que contient la dernière édition du Rapport mondial sur les crises alimentaires, qui doit paraître le mois prochain, font état d’une nouvelle augmentation importante du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë en 2021.

 

3.         Ce rapport met en relief la gravité de la crise et le nombre de personnes qu’elle touche, ou qui connaissent des problèmes plus graves encore, soit 190 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë de phase 3 ou au-delà sur l’échelle IPC/CH, alors que leur nombre en 2020 s’établissait à 155 millions.

 

4.         Plus de 75 pour cent de ces personnes habitent des pays en proie à des conflits ou à l’insécurité.

 

5.         En 2022, l’insécurité alimentaire aiguë au plan mondial devrait s’aggraver, la survenue de famines localisées étant probable.

 

6.         Des mesures plus fermes et des approches nouvelles de la part de la communauté internationale sont requises de manière urgente pour inverser cette tendance.

 

7.         La mobilisation des ressources n’est pas à la hauteur des besoins croissants des pays touchés par les crises alimentaires.        

 

8.         Nous sommes confrontés à une situation mondiale extrêmement complexe qui se superpose aux impacts de la covid-19.        

 

9.         La guerre en Ukraine vient une fois de plus mettre en lumière la vulnérabilité de nos systèmes agroalimentaires et les conséquences mondiales de perturbations localisées.        

 

10.       Cette guerre et les restrictions économiques à l’égard de la Fédération de Russie auxquelles elle donne lieu ont des incidences importantes sur les prix mondiaux des produits alimentaires.      

 

11.       Et celles-ci sont appelées à se répercuter de manière sensible sur l’insécurité alimentaire chronique et aiguë, en particulier dans les contextes où préexistent une vulnérabilité et une dépendance vis-à-vis des importations.

 

12.       Ces facteurs auront un impact sur les prix de l’énergie et se traduiront par une augmentation des prix des engrais, compromettant ainsi la récolte de la saison suivante.

 

13.       Les liens entre les conflits et l’insécurité alimentaire sont évidents.      

 

14.       Afin de garantir que «l’échec [ne soit] pas envisageable», le renforcement de la résilience des personnes vulnérables dans des contextes de fragilité doit demeurer une priorité absolue.

15.       La transformation de nos systèmes agroalimentaires en vue de les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables est un élément crucial de la solution.

 

16.       Soutenue par un engagement politique, cette transformation peut contribuer à vaincre la pauvreté et les inégalités, et atténuer les facteurs d’insécurité alimentaire.      

 

17.       La communauté internationale doit, de toute urgence, accroître les ressources à l’aune des besoins croissants en matière de sécurité alimentaire.      

 

18.       Elle doit aussi mettre fin au cercle vicieux de la déstabilisation, de la fragilité, des crises et des conflits, dont les populations vulnérables pâtissent le plus.

 

19.       Nous devons aussi trouver des solutions aux crises alimentaires qui présentent un meilleur rapport coût-efficacité, notamment en attribuant davantage la priorité à l’agriculture en tant qu’intervention humanitaire de premier rang et moyen de surmonter les difficultés d’accès.      

 

20.       L’action humanitaire actuelle ne peut à elle seule traiter les causes sous-jacentes des crises alimentaires.      

 

21.       Nous devons mieux intégrer nos interventions avec les secteurs et les acteurs intéressés par d’autres questions que la sécurité alimentaire et l’agriculture.      

 

22.       Cela suppose d’entretenir des relations plus étroites avec les artisans de la paix, de renforcer les liens avec le secteur privé et de nouer des partenariats productifs avec d’autres secteurs.      

 

23.       Nous devons adopter une démarche coordonnée à tous les niveaux pour mettre en œuvre le nexus action humanitaire-développement-paix.      

 

24.       Cet objectif, qui doit demeurer une priorité pour la communauté internationale, requiert un engagement fort de la part de tous les acteurs œuvrant dans ces domaines.

 

25.       Pour faire en sorte que «l’échec [ne soit] pas envisageable», nous ne pouvons nous satisfaire du statu quo!

 

26.       Je vous remercie de votre attention.