Conférence régionale informelle pour l’Amérique du Nord 2020 – Séance plénière
de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO
22/10/2020
Conférence régionale informelle pour l’Amérique du Nord 2020 – Séance plénière
Allocution de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO
22 octobre 2020
Texte avant allocution
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les délégués,
Mesdames et Messieurs,
1. J’ai l’immense plaisir de me joindre à vous aujourd’hui à l’occasion de la Conférence régionale informelle pour l’Amérique du Nord. Nous avons commencé ce matin par les célébrations du 75e anniversaire de la FAO, au cours desquelles j’ai souligné combien nous sont chères nos racines nord-américaines.
2. Alors que le monde était en pleine guerre et plongé dans le chaos, le président Franklin D. Roosevelt, animé d’une vision globale, avait compris qu'il faudrait une organisation mondiale permanente chargée de lutter contre la faim, la famine et les organismes nuisibles endémiques dans de nombreuses régions du monde. La conférence de Hot Springs, en Virginie, a conduit à la création de la FAO, laquelle a officiellement vu le jour le 16 octobre 1945 lorsque la Conférence de la FAO s’est réunie pour la première fois, au Château Frontenac, à Québec, sous la présidence de M. Lester B. Pearson – qui deviendrait ensuite Premier Ministre du Canada – et la vice-présidence de M. P. W. Tsou, de Chine.
3. Au cours des sept décennies et demie qui viennent de s’écouler, les relations de la FAO avec ces deux grands pays n’ont cessé de s’enrichir. Nous avons toujours grandement bénéficié du soutien et des recommandations du Canada et des États-Unis et nous nous réjouissons de voir cette relation continuer de se renforcer.
4. Je vais profiter aujourd’hui de l’occasion qui m’est offerte pour éclairer certains des domaines thématiques importants pour l’Amérique du Nord et la FAO. Je n’ignore pas que vous avez déjà suivi une session de deux journées préparatoires à notre Conférence régionale avec mes collègues présents ici à Rome, durant laquelle vous avez abordé de nombreux domaines d’intérêt et de préoccupation. Je m’en félicite et me réjouis de l’organisation d’initiatives de ce type à l’avenir.
5. Les thèmes que je traiterai brièvement sont A) la pandémie de covid‑19 et l’action menée par la FAO pour y faire face, B) l’Initiative Main dans la main, C) les situations d’urgence, D) l’innovation, E) la Plateforme internationale pour le développement du numérique dans l’alimentation et l’agriculture et F) la réforme de la gouvernance et des structures.
Permettez-moi de commencer par un sujet omniprésent aujourd’hui: la covid‑19.
A. La pandémie de covid‑19 et l’action de la FAO pour y faire face
6. Sur un plan anecdotique, c’est la covid‑19 qui m’a privé de l’occasion de visiter la magnifique ville de Québec et d’être présent en personne parmi vous pour marquer le 75e anniversaire de la FAO et m’entretenir avec vous personnellement.
7. Mais ce regret s’efface devant celui, beaucoup plus profond, des vies perdues, de la destruction de moyens de subsistance durement acquis et des souffrances que cette pandémie impose au monde.
8. Nous savons que des centaines de millions de personnes souffraient déjà de la faim et de la malnutrition avant que ne frappe le virus. La récession économique qui s’installe dans le monde n’a fait qu’aggraver la situation, avec près de 130 millions de personnes supplémentaires appelées à souffrir de faim chronique d’ici à la fin de 2020.
9. Les recherches de la FAO montrent que les mesures de lutte contre les foyers viraux ont perturbé les chaînes d’approvisionnement alimentaire mondiales, détruit des moyens de subsistance, créé des pénuries de main-d’œuvre, ont eu des répercussions négatives sur l’approvisionnement en intrants agricoles, fermé des installations de transformation de denrées alimentaires, et ce qui est à noter, ont nui à l’alimentation des populations, principalement sous l’effet de la récession économique et des pertes d’emplois.
10. La FAO a rapidement réagi à ces défis en mettant en place une série d’outils au service d’analyses des politiques menées et de l’évaluation des conséquences de la pandémie de covid‑19 sur l’alimentation et l’agriculture, les chaînes de valeur, les prix des denrées alimentaires et la sécurité alimentaire dans l’ensemble du monde.
11. Nous maintenons l'engagement que nous avons pris de fournir à nos Membres les données les plus récentes et des avis en matière de politiques et de minimiser les impacts de la covid‑19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition.
12. Nous avons engagé de multiples mesures. Permettez-moi d’en évoquer un certain nombre.
13. Nous avons élaboré le Programme FAO d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid‑19; ce programme intégral et à visée globale a été conçu pour traiter les conséquences socioéconomiques de la pandémie de façon proactive et dans un souci de durée.
14. Grâce à des analyses poussées, des consultations permanentes avec nos bureaux sur le terrain et des échanges bilatéraux avec des partenaires fournisseurs de ressources, nous avons défini sept domaines d’action prioritaires nécessaires en vue d’assurer aux populations les plus vulnérables un soutien rapide et permanent:
- Le Plan de réponse humanitaire global COVID‑19 des Nations Unies a pour objet de parer aux effets de la covid‑19 et de préserver les moyens de subsistance dans des contextes de crise alimentaire.
- L’apport de données utiles aux décisions permet d'avoir des données et des analyses de qualité pour une action publique efficace en faveur des systèmes alimentaires et de l’éradication de la faim.
- L’inclusion économique et la protection sociale qui réduisent la pauvreté garantissent des interventions favorables aux pauvres dans la lutte contre la covid‑19 et contribuent à une reprise économique post-pandémie qui profite à tous.
- Les normes relatives au commerce et à la sécurité sanitaire des aliments facilitent et accélèrent le commerce alimentaire et l’activité agricole pendant et après la pandémie de covid‑19.
- Le renforcement de la résilience des petits exploitants agricoles en vue de la reprise a pour effet de protéger les plus vulnérables, de promouvoir la reprise économique et d'étoffer les capacités de gestion des risques.
- La prévention de la prochaine pandémie zoonotique renforce et élargit l’approche «Un monde, une santé» afin de nous prémunir contre les pandémies d’origine animale.
- La transformation des systèmes alimentaires progresse pendant les interventions de redressement et la phase de reprise.
15. De manière spécifique, le Programme FAO d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid‑19 fait appel au pouvoir rassembleur de l’Organisation pour conduire les efforts internationaux dans une approche multilatérale souple, qui appuie despartenariats conçus sur mesure et met en relation des donateurs avec les populations qui ont le plus besoin d’assistance. Ce programme propose à ses partenaires des occasions exceptionnelles d’illustrer leurs valeurs, d’amplifier les résultats de leur action et de concrétiser des objectifs de développement et des ambitions humanitaires.
16. Tout ceci nécessite des ressources financières adéquates et leur mobilisation en temps opportun. La FAO appelle à réunir 1,3 milliard de dollars des États-Unis d’investissements initiaux destinés à assurer une action adaptable et coordonnée. Cette somme est nécessaire pour garantir à chacun une alimentation nutritive, tant pendant qu’après la pandémie. Je suis convaincu que les gouvernements et les donateurs privés, ainsi que tous nos partenaires, se montreront à la hauteur de la situation et assureront les financements que requièrent ces efforts indispensables.
Le thème du partenariat m’offre une transition pour aborder à présent le deuxième domaine thématique, à savoir l’Initiative Main dans la main.
B. L’Initiative Main dans la main
17. L’Initiative Main dans la main a moins d’un an d’existence mais, en ce court laps de temps, a fait la preuve de sa capacité exceptionnelle de servir de plateforme de lancement idéale pour les efforts de développement. Il s’agit d’une initiative ambitieuse et j’espère que, dans les années à venir, nous serons tous témoins de la tangibilité de ses résultats.
18. J’ai lancé l’Initiative Main dans la main dans le but de mettre fin à la pauvreté et la faim dans les pays qui manquent de ressources et de capacités pour y parvenir seuls, ou dans ceux qui ont été durement touchés par un conflit, une crise ou le changement climatique.
19. Il s’agit d’une initiative qui s’appuie sur des données probantes, que les pays prennent en charge et dirigent, et qui est conforme aux principes consacrés par les ODD et aux aspirations qui sous-tendent le Programme 2030.
20. Sa mission, qui est d’accélérer la transformation de l’agriculture et l’instauration d’un développement rural durable, donne la priorité aux mesures visant l’élimination de la pauvreté (ODD 1) et l’avènement d’un monde libéré de la faim et de la malnutrition sous toutes ses formes (ODD 2).
21. À ce jour, 27 pays ont rallié cette initiative en tant que bénéficiaires, et plusieurs autres pays ont indiqué qu’ils prévoyaient de s’y joindre très prochainement.
22. D’après mes consultations avec les gouvernements, je prévois que ce nombre approchera la cinquantaine avant la fin de l’année.
23. Permettez-moi de vous présenter certains éléments qui composent le cœur de cette initiative.
- Tout d’abord, nous avons recours à des analyses avancées et un cadre de systèmes agroalimentaires axé sur le marché pour différencier les territoires et distinguer ceux où il existe un fort potentiel de développement durable de la production agroalimentaire et des services présents dans les chaînes de valeur.
- Ensuite, nous consultons un large éventail de parties prenantes afin de déterminer ce qui est nécessaire pour réaliser ce potentiel et nous recherchons des partenaires susceptibles de fournir les moyens de mise en œuvre.
24. Ces deux étapes aboutissent à un plan d’investissement complet, soit un itinéraire de transformation conçu pour libérer le potentiel du pays et produire un accord permettant aux partenaires de travailler ensemble.
25. L’essentiel est de réunir des partenaires parmi les meilleurs au niveau mondial, provenant des secteurs public et privé, qui disposent des moyens et des capacités, et qui peuvent s’engager à donner vie à ce plan.
26. Je suis intimement convaincu que, à l’avenir, un partenariat durable avec le secteur privé offrira de nombreux avantages mutuels, qui vont au-delà de la simple réception de financements.
27. Les partenariats à vertu transformatrice constitueront le socle sur lequel l’Initiative Main dans la main est appelée à se développer. Je ne doute pas que cette approche, porteuse de très riches avantages, garantisse aux donateurs une utilisation judicieuse de leurs apports de fonds.
Voilà qui m’amène au troisième volet thématique que je souhaite aborder: Le travail de la FAO face aux périls nouveaux et aux situations d’urgence.
C. La FAO et les périls nouveaux
28. Vous avez tous en mémoire l’édition de septembre du Rapport mondial sur les crises alimentaires, selon lequel plus de 100 millions de personnes dans 27 pays sont en situation de crise alimentaire ou d’insécurité alimentaire aiguë, ce qui indqiue une détérioration générale de la situation dans de nombreux pays depuis le début de l’année.
29. En effet, la pandémie n’a fait qu’aggraver la vulnérabilité des communautés les plus exposées à des crises de différentes natures, préexistantes ou nouvelles: conflits, graves perturbations climatiques et aléas naturels.
30. Très bientôt, paraîtra le deuxième rapport conjoint FAO-PAM sur les zones critiques de la géographie de la faim, qui jette un éclairage particulier sur la forte détérioration de l’état d’insécurité alimentaire dans lequel sont plongés un certain nombre de pays, notamment le Burkina Faso, le Nigéria (dans sa région nord-est), le Soudan du Sud et le Yémen.
31. Permettez-moi de vous rappeler que jusqu’à 80 pour cent des personnes ainsi touchées vivent de l’agriculture.
32. En 2019, plus de 35 millions de personnes ont bénéficié du programme d’aide d’urgence et de résilience de la FAO, et je tiens à dire ici que les États-Unis d’Amérique ont été l’un des plus grands contributeurs dans ces efforts.
33. Le soutien à l’agriculture d’urgence dans les contextes de crise permet d’augmenter rapidement la production alimentaire, de garantir aux populations l’accessibilité de la nourriture et de poser les fondations de la résilience et d’une plus grande stabilité.
34. Et permettez-moi de rendre hommage ici au Canada pour le rôle catalyseur qui a été le sien dans le financement des efforts conjoints de construction de la résilience que déploient les organisations ayant leur siège à Rome; c’est ainsi que le Canada a amené d’autres partenaires à s’associer à ces efforts, contribuant de la sorte à préparer le terrain à la mise en place du Réseau mondial contre les crises alimentaires, dans lequel le Canada et les États-Unis d’Amérique s’engagent de manière croissante.
35. Un moyen efficace de s’attaquer à la montée des formes graves de la faim consiste à prendre des mesures immédiates, et à grande échelle, de préservation des moyens de subsistance et de maintien de la production alimentaire des populations, dans le but de prévenir le déclenchement d’une crise.
36. Des mesures d’anticipation, s’appuyant sur des systèmes d’alerte rapide et des évaluations des risques de catastrophes d’efficacité prouvée, peuvent, en temps de crise, sauver les vies et les moyens de subsistance de millions de personnes.
37. Le principe «alerte précoce, action rapide» a valeur de guide pour mon administration à la FAO, lorsqu’il s’agit d’affronter les risques potentiels qui menacent le système agroalimentaire mondial, et cela était déjà le cas avant même la dernière résurgence acridienne et l’apparition de la pandémie de covid‑19.
38. J’en veux pour exemple le Service d’information sur le criquet pèlerin de la FAO, qui joue un rôle déterminant en déclenchant une alerte précoce en cas d’infestation imminente, comme il l’a fait lors de la recrudescence acridienne de 2020 dans la Corne de l’Afrique et au‑delà.
39. Grâce à la rapidité d'intervention et la générosité de nos partenaires, du Canada et des États-Unis en particulier, l’opération conduite par la FAO a permis de protéger les moyens de subsistance de 13 millions de personnes, d’économiser suffisamment de céréales pour nourrir 11,4 millions de personnes pendant un an, d’éviter plus de 512 millions de dollars de sinistre et d’épargner à plus de 685 000 ménages pastoraux la perte de leurs moyens de subsistance et la détresse économique.
40. Et sauver ces moyens de subsistance, c’est sauver des vies!
Envisageons à présent l’innovation. Dès le jour de ma prise de fonction à la direction générale de la FAO, j’ai fait de l’innovation un domaine privilégié de mon administration.
D. Innovation
41. Je suis convaincu que l’innovation est le moteur central de la transformation des systèmes alimentaires, qu’elle permettra aux petits exploitants et agriculteurs familiaux de s’extraire de la pauvreté et qu’elle aidera le monde à concrétiser la sécurité alimentaire, l’agriculture durable et les objectifs de développement durable, en particulier l’ODD 1 et l’ODD 2. L'innovation est au cœur de notre travail.
42. L’innovation en agriculture suppose des solutions technologiques: applications numériques, drones et machines agricoles de type nouveau, mais elle dépasse le domaine des nouvelles technologies. L’innovation qui désigne le recours aux différents processus sociaux, organisationnels ou institutionnels, que sont par exemple les nouveaux types de crédit, de services de vulgarisation ou de commercialisation, est tout aussi importante.
43. En outre, il est essentiel de comprendre que l’innovation recoupe toutes les dimensions du cycle alimentaire dans l’ensemble de la chaîne de valeur.
44. En décembre 2019, le Conseil de la FAO a approuvé ma proposition de créer un Bureau de l’innovation, qui devra veiller à ce que la FAO applique les sciences et les technologies modernes et adopte des approches novatrices dans ses activités, tant externes qu’internes.
45. Nous avons récemment pourvu pour la première fois le poste de Scientifique en chef. Sa titulaire, Mme Ismahane Elouafi, scientifique canado-marocaine très respectée et dont une grande part de la carrière s’est déroulée à l’Agence canadienne d’inspection des aliments, fera partie de l’équipe de direction centrale de l’Organisation qui accompagne les innovations dans tous les domaines de notre mandat.
46. Chacun conviendra ici que nous avons besoin de la force de l’innovation pour assurer l’alimentation dans un contexte de démographie croissante, faire face au défi des conditions climatiques extrêmes, intensifier la production agricole de manière durable, soutenir efficacement les petits exploitants et les aider à accroître leur productivité, en vue de libérer le potentiel du secteur agroalimentaire et de contribuer à l'autonomisation des femmes et des jeunes.
47. En bref, les innovations nous sont nécessaires pour engendrer des solutions globales. Nous devons avoir cela inscrit dans notre ADN.
L’un des nombreux moyens par lesquels j’entends recourir à l’innovation est d’induire une révolution numérique dans l’agriculture mondiale. Permettez-moi de développer un peu ce point.
E. La plateforme internationale pour le développement du numérique dans l’alimentation et l’agriculture.
48. La promotion du numérique dans l'agriculture et dans le développement rural figurait parmi les cinq actions sur lesquelles j’ai fait campagne pour mon élection au poste de Directeur général de la FAO.
49. J’ai insisté sur le fait que les agriculteurs devraient être armés de technologies numériques dans leur lutte contre la pauvreté et j’ai souligné la nécessité de travailler à la réduction de la fracture numérique parmi les pays et les régions et entre les villes et les campagnes.
50. Les technologies numériques offrent des perspectives inédites d’amélioration de la production et du commerce des produits alimentaires, en particulier pour les petits exploitants, et dans la poursuite des objectifs de développement durable.
51. En janvier 2019, le Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture a invité la FAO à élaborer, en consultation avec d’autres organisations internationales, une note de synthèse relative à la création d’une Plateforme internationale pour le développement du numérique dans l’alimentation et l’agriculture.
52. Cette proposition était le fruit d’une concertation ouverte et inclusive comprenant environ 355 parties prenantes venant d'une centaine d'organisations qui ont activement contribué à son élaboration.
53. Le communiqué du Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture du 18 janvier 2020 invitait les organes directeurs de la FAO à prêter appui au processus de mise en place de la Plateforme internationale.
54. Le Conseil de la FAO a approuvé les rapports dans lesquels il était proposé que la FAO héberge la Plateforme internationale pour le développement du numérique dans l’alimentation et l’agriculture et a demandé aux comités techniques et au Comité du Programme d’en examiner le mandat. Le Comité de l’agriculture et le Comité des forêts ont déjà procédé à cet examen.
55. La Plateforme internationale vise à instaurer un forum multipartite inclusif où sont définis et analysés les avantages et les risques potentiels du développement de la numérisation dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture. Par le dialogue, la Plateforme internationale:
a. facilitera la coordination entre les instances internationales et multilatérales où est traitée l’économie numérique et celles qui sont réservées à l’alimentation et l’agriculture et comblera le fossé qui les sépare; et elle accentuera la sensibilisation sur les sujets propres à la numérisation des secteurs de l’alimentation et de l’agriculture;
b. émettra des recommandations en matière d’action publique aux gouvernements, notamment des lignes directrices d’application volontaire ou d’autres instruments juridiquement non contraignants permettant de donner suite aux décisions aux échelons supérieurs.
56. L’hébergement que la FAO fournira à la Plateforme internationale sera prendra la forme d’un mécanisme de coordination souple, léger et consensuel, qui n’en sera pas moins soumis aux règlements, règles et procédures de la FAO. La participation à ce mécanisme est volontaire et les coûts y afférents seront couverts par des contributions volontaires.
57. Cependant, l’accès de la Plateforme à un financement adapté au maintien de son fonctionnement décidera de son efficacité dans la réalisation de ses objectifs.
58. Je vous invite tous à viser grand pour réaliser son véritable potentiel. L’agriculture numérique est l’avenir et nous devons nous efforcer d’en faire une réalité pour chaque agriculteur familial du monde entier.
Jusqu’à présent, j’ai parlé de certains des domaines thématiques importants et des initiatives nouvelles que j’ai introduites à la FAO. Mais rien de ce que je viens d’évoquer n’est possible sans une bonne gouvernance et sans transparence au sein de l’Organisation.
F. Gouvernance et réformes organiques de la FAO
59. La vision d’une FAO dynamique, efficiente et efficace instruit nos modalités de gouvernance.
60. Grâce à l’adoption des technologies les plus récentes, et à la capacité d'adaptation du personnel de la FAO et des Membres, nous avons fait en sorte que se poursuivent sans difficultés les échanges de vue et les consultations des organes directeurs par le biais de téléréunions. La téléréunion d’aujourd’hui fournit un excellent exemple de la manière dont nous nous sommes adaptés.
61. Ces méthodes de travail novatrices nous ont garanti de pouvoir progresser dans la mise en œuvre des ajustements nécessaires au programme et aux dispositifs organiques de la FAO et dans la concertation sur le futur cadre stratégique.
62. Vous n’ignorez rien de la modernisation de la gouvernance interne, qui a notamment consisté à introduire un organigramme dynamique et flexible, reflétant une approche modulaire moderne, à rompre les cloisonnements, à encourager les collaborations et à nous permettre de mieux répondre aux besoins nouveaux et à l’évolution des priorités.
63. Au cours de la pandémie, nous récoltons déjà les fruits de ces changements, en voyant la FAO s’adapter promptement et efficacement, notamment par son grand saut dans le numérique.
64. Une équipe de direction centrale, composée des trois directeurs généraux adjoints, de l’Économiste en chef, de la Scientifique en chef et du Directeur de cabinet, est maintenant en place et m’accompagne dans tous les domaines du mandat de l’Organisation.
65. Les chefs de bureaux, de centres et de divisions rendent compte à l’équipe de direction centrale, créant ainsi une organisation horizontale dotée d’un cadre de responsabilité et de contrôle interne solide qui permet la synergie, la consultation et le partage d’informations dans toute l’Organisation.
66. Dorénavant, notre travail se mesurera à l’aune de cinq impératifs de qualité: «concret, tangible, participatif, transparent et cohérent».
Remarques de conclusion
Chers amis,
67. Je pourrais poursuivre l’exposé de mes idées et de mes ambitions pour la FAO et l’agriculture mondiale, mais je tiens à respecter le temps qui nous reste et les délibérations importantes qui nous attendent au cours des deux prochains jours.
68. Je me contenterai d’ajouter que j’oserai toujours rêver d’un monde meilleur, d’un monde libéré de la pauvreté et de la faim et que j’aurai toujours le courage d’œuvrer pour que ce rêve devienne réalité.
69. Je suis un homme pressé, car je veux être sûr que les 700 millions d’humains affamés jouissent en permanence de la possibilité de manger à leur faim.
70. Je ne peux parvenir seul à cet objectif. En toute humilité, je vous ouvre les bras et vous invite à vous joindre à nous afin d’aider la FAO à s’acquitter de son mandat.
71. Je tiens à remercier les gouvernements du Canada et des États-Unis d'Amérique d’être des partenaires essentiels de la FAO et de la constance du soutien qu’ils lui apportent.
72. Je vous souhaite des délibérations fructueuses!
Je vous remercie de votre attention.