Réunion conjointe du Comité du programme (cent vingt-neuvième session) et du Comité financier (cent quatre-vingt-troisième session)
de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO
09/11/2020
Réunion conjointe du Comité du programme (cent vingt-neuvième session) et du Comité financier (cent quatre-vingt-troisième session)
9 novembre 2020
Allocution d’ouverture du Directeur général
Transcription
Mesdames et Messieurs les délégués,
Mesdames et Messieurs,
1. Je vous souhaite la bienvenue à la deuxième réunion conjointe tenue à distance.
2. Je suis heureux de constater que vous êtes toujours en bonne santé et en sécurité.
3. Aujourd’hui, le discours que je vais prononcer me permettra de vous communiquer des informations actualisées et complètes sur les évolutions les plus importantes dans nos activités ces derniers mois.
4. Pour moi, il ne s’agit pas vraiment d’un discours, mais plutôt d’un compte rendu sur les activités que nous avons menées ces derniers mois, depuis la Réunion conjointe précédente. Comme vous m’avez demandé de rendre la FAO plus transparente, je dois vous communiquer en temps utile des informations sur nos activités, ainsi qu’au Conseil.
5. Je vais vous présenter les résultats obtenus, les nouvelles initiatives et les nouveaux partenariats.
6. Commençons par les progrès accomplis dans la mise en œuvre des décisions prises lors de la dernière session du Conseil.
7. Au Siège, nous avons mis en place une nouvelle structure organisationnelle, qui est constituée de:
- bureaux, qui ont une fonction transversale;
- centres, qui ont une fonction de collaboration importante avec les autres organismes du système des Nations Unies et les institutions financières internationales;
- divisions, qui abritent les connaissances spécialisées de la FAO et prêtent un appui opérationnel ou logistique.
8. Grâce au travail sans relâche de mon équipe, nous sommes parvenus à mettre en œuvre le changement de structure approuvé par le Conseil. Je considère que cette transition s’est faite en douceur.
9. Nous avons supprimé le niveau des départements et nous avons assigné aux sous-directeurs généraux du Siège des missions spécifiques.
10. Nous avons mis en place une Équipe de direction centrale composée des trois directeurs généraux adjoints, de l’Économiste en chef, du Scientifique en chef et du Directeur de Cabinet.
11. Nous avons établi les liens hiérarchiques A et B entre la direction centrale et chaque Bureau, Centre et Division.
12. Je compte sur eux et je me félicite de leur coordination et de leur coopération. Ces nouveaux liens hiérarchiques sont non seulement un moyen de partager l’information, mais également de veiller à ce que les bonnes décisions soient prises. Dans de nombreux programmes et initiatives importants, ils collaboreront tous les uns avec les autres et prendront en compte tous les avis avant de prendre leurs décisions. Moi-même, je communique toutes les informations importantes à la direction centrale. J’ai même parfois demandé que certaines informations pertinentes soient communiquées au personnel de la classe D2. Il s’agit pour moi d’un moyen de créer un climat de solidarité et de coopération. J’espère sincèrement que tous les responsables de la classe D2 et en dessous seront, eux aussi, disposés à communiquer les informations aux membres de vos équipes.
13. Les équipes chargées des programmes stratégiques ont été dissoutes.
14. Le Bureau du Médiateur est désormais un bureau à part entière.
15. Le Bureau des objectifs de développement durable (ODD) a été créé afin de coordonner les activités sur le suivi et l’examen du Programme 2030 menées par l’Organisation. Il collabore étroitement avec les unités concernées dans l’ensemble de l’Organisation. La dotation en personnel de ce bureau est en cours.
16. Nous avons augmenté le budget du Centre d’investissement de la FAO de 8 millions d’USD, car celui-ci joue un rôle moteur dans l’aide apportée au pays et facilite le financement à grande échelle.
17. Le Centre mixte FAO/OMS, qui mène une action conjointe importante dans deux domaines, le Codex Alimentarius et les zoonoses, a été créé.
18. Notre coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui était auparavant encadrée par l’ancien Département de l’agriculture et de la protection des consommateurs (AG), est désormais organisée sous l’égide du Centre mixte FAO/AIEA (Techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture), qui bénéficie d’un financement supplémentaire de 1 million d’USD.
19. Étant donné l’importance des partenariats au sein de la nouvelle FAO, nous avons réaligné l’axe Partenariats et diffusion:
- Nous avons créé une division qui regroupe les partenariats et la collaboration au sein du système des Nations Unies.
- Les partenariats avec le secteur privé ont été intégrés à la mobilisation de ressources.
- Nous avons créé une nouvelle Division Appui aux projets. Mme Mina Dowlatchahi, qui est actuellement Représentante de la FAO au Pakistan, sera transférée et deviendra la Directrice de cette nouvelle division. Il me semble qu’elle doit arriver à Rome le mois prochain.
20. Nous avons créé une nouvelle division chargée des systèmes alimentaires et de la sécurité sanitaire des aliments, qui assurera la direction stratégique des activités sur la mise au point de systèmes alimentaires plus durables. Outre de nouveaux postes, la division comprend désormais tous les postes qui relevaient précédemment du Bureau de la sécurité sanitaire des aliments et quelques postes qui ont été transférés d’autres divisions.
21. Une nouvelle division consacrée aux Services logistiques, qui englobe les services communs, les achats, les services de santé, la logistique des infrastructures, les voyages et la sécurité, a été créée.
22. Le budget du Fonds multidisciplinaire a été fixé à 8,5 millions USD, répartis de la manière suivante:
- les fonds d’amorçage pour des propositions d’innovation qui sont fortement susceptibles d’être transposées à plus grande échelle;
- les fonds à effet catalyseur, qui visent à faciliter la participation et les investissements du secteur privé;
- l’appui aux pays en fonction de leurs besoins, en particulier pour les imprévus découlant de la pandémie de covid-19.
23. Des changements importants ont également été apportés dans la gestion des ressources humaines.
24. Après l’approbation de la nouvelle structure de l’Organisation par le Conseil, nous nous sommes employés à veiller à ce que les postes de tout le personnel concerné par ces changements soient bien définis, au moyen d’un vaste processus de consultation.
25. Les séances de planification des mesures, qui ont lieu dans l’ensemble de l’Organisation, qui consistent à donner suite à l’enquête menée auprès du personnel et qui sont dirigées par Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe, et le chef de file de l’enquête, sont également un élément important.
26. Beth et Greet, la Directrice des ressources humaines, vous communiqueront des informations sur ce point demain, lors de la séance du Comité financier.
27. Je me félicite que les relations entre la Direction et les organes représentant le personnel continuent de s’améliorer, ce que ces derniers ont également mentionné lorsqu’ils se sont adressés aux participants à la session de juillet du Conseil.
28. Nous devons nous faire confiance les uns les autres et faire preuve de transparence. Avons‑nous auparavant caché des choses aux organes représentant le personnel? J’ai du mal à comprendre. Nous pouvons communiquer en toute sincérité aux organes représentant le personnel nos difficultés et nos idées sur ce que nous comptons faire. Bien évidemment, on ne peut pas espérer qu’ils nous soutiennent à 100 pour cent, car ils ont eux-mêmes leurs divergences. Comme je l’ai dit auparavant, la FAO est une grosse organisation qui ne dispose que de peu de ressources et il est impossible pour nous de satisfaire tous les besoins et toutes les exigences de tout le personnel.
29. Le Comité de consultation personnel-Direction se réunit régulièrement dans un esprit de coopération et de dialogue, ce qui est crucial en cette période de changements.
30. Pour moi, il est de la plus grande importance que ces relations continuent de s’améliorer dans un esprit de confiance et de respect. Il y a parfois des désaccords, mais je suis engagé à veiller à ce que toutes les parties continuent d’être entendues et que leurs points de vue soient pris en compte.
31. Le Directeur général que je suis et l’ensemble de l’équipe de direction sommes engagés à lutter contre toutes les formes de harcèlement, harcèlement sexuel, discrimination, exploitation sexuelle et abus de pouvoir.
32. Non seulement au sein de l’Organisation, mais également lorsque nous accomplissons notre mission sur le terrain.
33. En décembre 2019, le Conseil nous a instamment invité à continuer de mettre l’accent sur nos activités dans ce domaine et, ainsi, à renforcer la culture de la prévention, à améliorer les activités de sensibilisation et à adopter une approche axée sur les victimes.
34. Depuis, j’ai nommé une nouvelle Directrice des ressources humaines, une Fonctionnaire chargée des questions de déontologie, une Médiatrice et un Inspecteur général, qui sont garants des politiques et des processus en place qui permettront d’atteindre ces objectifs avec efficacité.
35. Nous avons également mis sur pied un Groupe de travail interne sur la prévention du harcèlement sexuel et la prévention de l’exploitation et des abus sexuels, qui est présidé au niveau des directeurs généraux adjoints.
36. Deux comités très actifs, qui témoignent de l’esprit et de la solidarité de la nouvelle FAO, ont œuvré sans relâche au bien-être de notre personnel pendant l’année qui s’est écoulée.
37. Le Comité de la jeunesse et le Comité des femmes de la FAO ont tous deux fêté leur premier anniversaire respectif en organisant des célébrations qui ont attiré de nombreux participants. Ils continuent d’organiser d’importantes manifestations et réunions pour nos collègues.
38. Nous nous réjouissons que Mme Jayathma Wickramanayake, Envoyée du Secrétaire général de l’ONU pour la jeunesse, et Mme Victoria Rubadiri, lauréate kenyane du prix Komla Dumor 2020 de BBC World News, aient participé à ces deux manifestations.
39. Il faut que la FAO devienne une organisation axée sur l’apprentissage. Que nous soyons haut fonctionnaire ou jeune fonctionnaire, il faut tout d’abord savoir bien apprendre, car la société change très rapidement et la quantité d’informations explose. Il faut d’abord apprendre, ce qui nous permettra ensuite d’élaborer une méthode pour s’approcher de la vérité et trouver des solutions fondées sur des éléments factuels. J’encourage vivement nos jeunes fonctionnaires à acquérir un large éventail de connaissances et à approfondir leur réflexion.
Mesdames et Messieurs,
40. En raison du soixante-quinzième anniversaire de la FAO, la Journée mondiale de l’alimentation de cette année n’était pas ordinaire.
41. Même si dans le monde entier les pays s’efforcent de surmonter la pandémie de covid-19, des membres du personnel de la FAO ont pu se joindre aux gouvernements, aux partenaires du secteur privé et aux autres participants qui ont manifesté leur soutien en organisant 450 activités dans 150 pays.
42. L’année 2020 été marquée par la toute première célébration en ligne de la Journée mondiale de l’alimentation à Rome, qui a permis d’ouvrir les manifestations à un plus grand nombre de participants et à un nouveau public.
43. La cérémonie en ligne a permis de diffuser des messages du Pape François, du Président de l’Italie, du Roi du Lesotho, de la Reine d’Espagne, des ambassadeurs spéciaux de bonne volonté de la FAO pour la nutrition, du Secrétaire général de l’ONU et des chefs de secrétariat de la FAO, du Fonds international de développement agricole (FIDA) et du Programme alimentaire mondial (PAM).
44. La Ministre des politiques agricoles, alimentaires et forestières de l’Italie, la Vice‑Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de l’Italie, la Maire de Rome et notre honorable Président indépendant du Conseil de la FAO se sont joints à nous pour assister à un spectacle innovant de fresques vidéo et de projections lumineuses sur le bâtiment du Siège de la FAO et l’emblématique Colisée.
45. L’ouverture de la cérémonie à des personnes extérieures a permis de réunir 76 000 participants, qui l’ont suivie via Zoom, en webdiffusion ou en direct sur les réseaux sociaux.
46. Des centaines de chaînes de télévision dans le monde entier ont retransmis en direct les manifestations, auxquelles des millions de personnes supplémentaires ont pu avoir accès.
47. Malgré les difficultés, les collègues et les partenaires se sont intéressés de plus près aux outils numériques et ont découvert de nouvelles manières d’obtenir des résultats concrets:
- Le matériel destiné aux activités de la Journée a été traduit en 49 langues!
- Les messages de la FAO ont été diffusés à plus d’un milliard et demi de comptes sur les réseaux sociaux.
- Plus de 860 000 utilisateurs ont consulté le contenu sur la Journée mondiale de l’alimentation mis en ligne sur les pages web de la FAO.
- La vidéo de la Journée mondiale de l’alimentation a été diffusée sur plus de 40 chaînes de télévision.
- Des publicités en extérieur ont été installées gratuitement dans 31 villes, ce qui a permis de toucher de nouveaux lieux et de nouvelles régions.
- Des annonces de service public ont été diffusées dans plus de 160 stations de radio, dans plus de 30 pays.
48. L’année dernière, nous avons assisté physiquement à la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation. Désormais, grâce à l’innovation, la FAO devient une organisation numérique. Nous sommes parvenus à organiser l’une des manifestations qui a eu le plus d’influence jusqu’à présent, grâce à un petite évolution rendue possible par l’innovation.
Mesdames et Messieurs les délégués,
49. Nous avons poursuivi les efforts que nous menons au niveau mondial pour sensibiliser les forums internationaux et leur fournir une expertise technique.
50. En septembre, j’étais invité au Conseil de sécurité de l’ONU, où j’ai communiqué, aux côtés du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et du PAM, des informations sur la situation de la sécurité alimentaire dans un certain nombre de pays du monde entier qui sont touchés par l’insécurité alimentaire.
51. Il s’agissait de mon deuxième exposé devant le Conseil de sécurité, cette année.
52. Cette année, nous sommes parvenus à intervenir deux fois en collaboration avec le PAM au Conseil de sécurité de l’ONU pour parler de sécurité alimentaire. Nous avons également été heureux d’aider le PAM, qui s’est fait connaître dans le monde entier grâce au prix Nobel de la paix. Nous travaillons en équipe. En raison des liens spéciaux qui unissent la FAO et le PAM, je suis très fier que celui-ci ait reçu le prix Nobel de la paix. C’est une reconnaissance du travail acharné mené pendant de nombreuses décennies par le PAM, qui a d’ailleurs coûté la vie à certains membres de son personnel sur le terrain.
53. Nos activités sur les alertes rapides et les interventions précoces sont étroitement liées à cette question.
54. Lors du lancement du Rapport sur la situation des services climatologiques en 2020, qui a eu lieu en octobre, je me suis joint au Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), afin de souligner que les alertes rapides et les interventions précoces étaient importantes pour éviter les catastrophes.
55. La lutte contre le criquet pèlerin et la chenille légionnaire d’automne font partie des grandes priorités de la FAO.
56. Les partenaires fournisseurs de ressources se sont manifestés rapidement et ont fait preuve de générosité, en particulier en ce qui concerne la lutte contre le criquet pèlerin. À ce jour, plus de 203 millions d’USD ont été mobilisés.
57. Dans la Corne de l’Afrique et au Yémen, près de 1,3 million d’hectares ont été traités depuis janvier 2020.
58. En outre, on estime que, grâce aux efforts menés dans la région, plus de 2,5 millions de tonnes de céréales, d’une valeur de 765 millions d’USD, ont été protégées.
59. Une telle quantité permet de nourrir plus de 17 millions de personnes pendant un an et d’éviter à plus de 1,2 million de ménages pastoraux de perdre leurs moyens d’existence et de tomber dans l’indigence, et ce, en Éthiopie seulement.
60. Il semble que la situation se soit améliorée depuis un an, mais la lutte est loin d’être terminée.
61. En décembre 2019, nous avons lancé l’Action mondiale contre la chenille légionnaire d’automne, afin de réduire à très court terme les pertes de rendement provoquées par ce ravageur et de ralentir sa propagation à d’autres pays.
62. L’Action mondiale se concentre sur trois régions, l’Afrique, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord et l’Asie, où des démonstrations ont lieu dans 8 pays et où 53 pays pilotes ont été recensés en vue d’une intervention radicale au niveau national et au niveau des exploitations agricoles.
63. Ensemble, tous ces pays couvrent huit zones de démonstration et représentent plus de 50 pour cent de la superficie de maïs cultivé dans les trois régions ciblées.
64. En novembre 2020, deux principaux organes de surveillance avaient été établis:
- Le Comité directeur, que je préside et qui est composé de plus de 20 dirigeants de haut niveau, s’est déjà réuni deux fois afin d’orienter l’élaboration et la mise en œuvre de l’Action mondiale.
- Le Comité technique, présidé par le Scientifique en chef de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et qui comprend plus de 50 responsables techniques, s’est réuni trois fois afin de fournir des avis techniques au Comité directeur.
65. Un Secrétariat consacré à la chenille légionnaire d’automne a été établi en interne, afin de veiller à la mise en œuvre des activités au jour le jour. Le Secrétariat est hébergé par la Division Production végétale et protection des plantes, dont le Directeur est chargé de la direction du Secrétariat.
66. Nous avons continué à sensibiliser à ce problème en participant à de nombreuses manifestations et en nouant de nouveaux partenariats.
67. En septembre, lors de la Conférence ministérielle en ligne sur la Grande muraille verte, j’ai présenté un certain nombre de domaines importants, dans lesquels l’Organisation dispose d’atouts qui sont indispensables pour assurer le succès de l’initiative, notamment des technologies géospatiales modernes et la plateforme de télédétection WaPOR qui permet d’évaluer la productivité de l’eau.
68. Le 29 septembre, nous avons célébré pour la première fois la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, à l’occasion de laquelle nous avons lancé un nouveau rapport intitulé «Les systèmes alimentaires du futur: pour l’humanité, pour la planète et pour la prospérité».
69. En octobre, j’ai été invité par le Comité des affaires étrangères et le Comité de l’agriculture de la Chambre italienne des députés, afin de prononcer une allocution sur les effets de la covid-19 sur la sécurité alimentaire mondiale, ainsi que sur la Coalition en faveur de l’alimentation qu’il est proposé de créer.
70. Nous apprécions beaucoup les infrastructures, la nourriture, l’eau et l’air pur dont nous bénéficions dans notre pays hôte. Mais pas la pandémie! Je souhaiterais inviter notre pays hôte à prendre cette menace très au sérieux. Je fais de mon mieux pour protéger la santé du personnel de la FAO. Mais nous vivons en Italie. Comme le virus est invisible, nous sommes complètement tributaires de notre pays hôte pour le combattre. Jusqu’à présent, la situation du personnel de la FAO n’est pas si mauvaise. La FAO avait commencé à se préparer à la pandémie dès le mois de février. Je prends ce problème très au sérieux, car la vie est ce qu’il y a de plus important. Sans la vie, il n’y a rien!
71. Ces derniers mois, j’ai participé à des réunions bilatérales avec M. Frans Timmermans, Vice‑Président exécutif de la Commission européenne, et les commissaires européens au voisinage et à l’élargissement, à la santé et à la sécurité alimentaire et à l’agriculture. Les préparatifs du prochain dialogue stratégique entre l’Union européenne et la FAO, qui se tiendra en janvier 2021, sont en cours.
72. J’ai souligné à maintes reprises que je portais un intérêt particulier aux partenariats axés sur les résultats et bénéfiques à toutes les parties.
73. C’est pourquoi je me réjouis que des institutions prestigieuses se soient ajoutées à la liste de nos partenaires.
74. Il s’agit d’établissements d’enseignement supérieur tels que l’Université des Émirats arabes unis, l’Université de Florence et l’Université Duke,qui viennent renforcer les synergies que nous avons créées dans le domaine des sciences et de la recherche.
75. Avec le Partenariat asiatique pour le développement des ressources humaines dans les zones rurales, nous collaborerons pour renforcer les capacités des organisations rurales, en vue d’améliorer la prestation de services, l’accès aux marchés, l’égalité des sexes, ainsi que la mobilisation de groupes d’influence et les activités de plaidoyer.
76. Avec la Fédération des agriculteurs d’Afrique de l’Est, nous agirons conjointement au Kenya, en Ouganda et au Rwanda en faveur de l’emploi des jeunes dans les systèmes agroalimentaires.
77. Par ailleurs, le Conseil norvégien pour les réfugiés contribue à mettre en œuvre les interventions d’urgence et de relèvement de la FAO en mettant son personnel d’intervention rapide à la disposition de l’Organisation, et ce partenariat permet aussi de renforcer la collaboration aux niveaux des bureaux régionaux et des bureaux de pays
78. Nous avons également signé des déclarations d’intention avec un certain nombre d’organismes tels que la Banque islamique de développement et l’association CropLife International.
79. Le fait que la FAO se positionne avec succès en tant que partenaire de confiance et fournisseur d’expertise technique transparaît également dans le financement extrabudgétaire que nous recevons et dont nous sommes très reconnaissants.
80. En voici quelques exemples qui concernent ces derniers mois.
81. En juillet, nous avons reçu une contribution de 17 millions de livres sterling (GBP) du Ministère du développement international du Royaume-Uni en faveur de la lutte contre l’infestation de criquets pèlerins. Ces fonds viennent s’ajouter aux 8 millions de GBP dont le Ministère avait fait don à la suite de l’appel à agir contre le criquet pèlerin lancé un peu plus tôt cette année.
82. Au cours du même mois, la FAO et la Fédération de Russie ont signé un accord de contribution d’un montant de 10 millions d’USD en vue d’intensifier les efforts de lutte conte le criquet pèlerin et d’éliminer ce ravageur.
83. En août, le Conseil du Fonds vert pour le climat a approuvé un projet d’un montant de 11,8 millions d’USD qui vise à encourager la production de cacao sans déforestation en Côte d’Ivoire et que la FAO mettra en œuvre conjointement avec le Ministère de l’environnement et du développement durable de ce pays. Il s’agit là du premier projet de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (REDD+) approuvé en Afrique et à l’échelle mondiale dans le cadre du Programme pilote de processus d’approbation simplifié du Fonds vert pour le climat. Il s’agit également de la première proposition de financement approuvée par celui-ci pour la FAO en Afrique.
84. En septembre, le Président de la Chine, M. Jinping Xi, a fait une promesse de don de 50 millions d’USD supplémentaires pour appuyer les efforts déployés par la FAO en faveur de la coopération Sud-Sud. Le financement de la phase III intervient à la suite d’une contribution d’un montant total de 80 millions d’USD qui avait été allouée pour les deux premières phases.
85. Toujours en septembre, l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement a approuvé une contribution volontaire s’élevant à 2,8 millions d’EUR pour appuyer les efforts déployés en vue d’atténuer les effets de la covid-19 dans le cadre du Programme FAO d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid-19.
86. Début novembre, l’Italie a mobilisé 1,2 million d’USD pour la Coalition en faveur de l’alimentation dans le contexte de la covid-19, portant ainsi les promesses de dons à environ 2,2 millions d’USD.
Mesdames et Messieurs,
87. Permettez-moi de faire le point sur l’Initiative Main dans la main.
88. En juillet, nous avons lancé la Plateforme de données fondée sur le Système d’information géographique (SIG) de l’Initiative Main dans la main.
89. Au mois de septembre, en collaboration avec Google, nous avons lancé Earth Map, un outil de mégadonnées innovant, gratuit et en accès libre que la FAO a mis au point.
90. Intégré à la Plateforme de données de l’Initiative Main dans la main, cet outil permet à toute personne disposant d’une connexion de base à internet de consulter des informations essentielles liées au climat, à l’environnement et à l’agriculture.
91. Vendredi dernier, pendant la réunion du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS), à laquelle ont pris part plus de 30 chefs de secrétariat d’entités des Nations Unies, les participants ont été très surpris d’apprendre que la FAO jouait un rôle de chef de file à bien des égards. En effet, l’an dernier, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) avait exprimé le souhait que son organisation soit axée sur les données. Pour l’heure, seule la FAO dispose d’une plateforme de données géospatiales solide qui propose des services aux Membres, non seulement dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture mais aussi sur les questions climatiques, sociales et économiques. J’en suis fier, et vous devriez l’être aussi, car c’est vous qui avez soutenu cette initiative.
92. Un an après son lancement, l’Initiative Main dans la main permet de soutenir 30 pays dans les efforts qu’ils déploient pour éliminer la pauvreté (ODD 1) ainsi que la faim et la malnutrition sous toutes ses formes (ODD 2), selon une approche qui permet aux pays de prendre en main et de piloter eux-mêmes les interventions.
93. Nous sommes optimistes quant au fait que le nombre de pays participants augmentera considérablement au cours des prochains mois.
94. Dans chaque pays, le programme Main dans la main prend une forme particulière.
95. Dans certains pays, nous avons repris un programme existant, ce qui nous permet d’avancer rapidement, et nous procédons maintenant à son renforcement grâce à des techniques d’analyse améliorées, des partenariats innovants et des tableaux de bord qui permettent d’accroître la coordination et d’étayer l’analyse d’impact.
96. C’est le cas en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où nous collaborons étroitement avec l’Union européenne en vue de renforcer un programme dont le but est d’améliorer la production et l’accès aux marchés dans les chaînes de valeur de deux régions parmi les plus pauvres et les moins accessibles du pays.
97. Par ailleurs, en Éthiopie, nous veillons au renforcement des activités déjà entamées en ce qui concerne les zones de transformation alimentaire rattachées à des territoires spécifiques.
98. Dans ce pays, une innovation décisive a été introduite, qui consiste à mettre en relation les travaux de la FAO sur la protection sociale avec les réseaux de production dans les territoires afin d’éliminer véritablement la pauvreté et la faim, tout en renforçant la croissance économique et l’accès aux marchés.
99. En Haïti, l’Initiative Main dans la main amène à penser les programmes d’une façon nouvelle et plus audacieuse en vue d’accélérer le changement, territoire par territoire.
100. Nous avons entrepris de donner un nouveau souffle aux donateurs et aux autres partenaires, tout en ayant conscience qu’Haïti se heurte à des risques bien connus et à des difficultés profondes dans tous les aspects de son développement.
101. Au Sahel, ainsi qu’en Afrique de l’Est et en Afrique australe, l’Initiative Main dans la main met à disposition des outils et des partenariats nouveaux et apporte un soutien fort à l’engagement de la région Afrique en faveur d’une plus grande ouverture des échanges commerciaux.
102. Dans les petits États insulaires en développement (PEID), qui ont été touchés de plein fouet, l’Initiative permet de favoriser la mise en place de programmes ambitieux et d’encourager de nouveaux investissements, pour améliorer la nutrition et renforcer la résilience face aux effets persistants d’une mauvaise alimentation, de phénomènes météorologiques extrêmes et de la récession économique mondiale.
103. Toutes les activités menées dans le cadre de l’Initiative Main dans la main ont des principes et des points communs.
104. Comme nous l’avons promis, nous ciblons les plus pauvres et les plus vulnérables et, face à la covid-19, qui a plongé un nombre plus important de pays dans des crises alimentaires, nous avons élargi notre objectif, de sorte que ceux qui pâtissent le plus des crises liées à la covid-19 puissent bénéficier de l’approche Main dans la main.
105. Nous nous sommes très rapidement attelés à renforcer les capacités techniques et les capacités d’analyse qui permettent de prendre des décisions fondées sur des données probantes, grâce à la plateforme géospatiale Main dans la main.
106. Nous bâtissons des partenariats plus solides avec les donateurs et les institutions financières internationales et mettons en place de nouveaux programmes conjoints avec un large éventail d’institutions et d’organisations mondiales du secteur de la recherche, d’entreprises et de fondations.
107. Nous mobilisons les organisations non gouvernementales, le secteur privé et les organisations de producteurs, ainsi que d’autres réseaux d’experts et de spécialistes qui désirent travailler avec nous dans l’esprit de l’Initiative Main dans la Main.
108. Enfin, nous élaborons des tableaux de bord pour garantir la transparence et la responsabilité et améliorer l’appui à la coordination entre nos Membres, les nombreux partenaires de l’Initiative Main dans la main et nous-mêmes, mais aussi pour nous permettre d’anticiper les changements qui peuvent survenir au fil du temps et de nous y adapter.
109. Dans la plupart des cas, nous avons pu le faire sans avoir à dépêcher des missions sur le terrain.
110. Comme vous pouvez le constater, nous joignons le geste à la parole lorsqu’il s’agit d’intégrer des méthodes innovantes et des technologies numériques à nos principales activités.
111. La Plateforme internationale pour le développement du numérique dans l’alimentation et l’agriculture est autre élément important de cette approche.
112. À la demande du Conseil, nous avons mis au point un projet de cadre de référence, que les comités techniques ont commencé à examiner.
113. Pendant l’élaboration de ce document, nous avons insisté sur le fait que la Plateforme fonctionnerait dans le cadre du mandat de la FAO et qu’elle permettrait de renforcer la collaboration et les synergies avec les autres organisations internationales, notamment celles chargées des questions d’économie numérique.
114. Nous nous efforçons également de trouver un équilibre entre la légèreté et la souplesse de la structure, la représentation géographique et le caractère inclusif de l’Organisation.
115. Les Membres de la FAO seront au cœur de cette initiative, mais la Plateforme sera accessible à toutes les parties prenantes (y compris les petits agriculteurs et les petites et moyennes entreprises), qui pourront y participer et partager leurs points de vue en ce qui concerne l’évolution du numérique dans l’alimentation et l’agriculture.
116. Les débats et les observations du Comité de l’agriculture et du Comité des forêts ont été utiles à la rédaction du cadre de référence. Aussi, nous attendons avec impatience les échanges qui se tiendront pendant la session du Comité des pêches au mois de février prochain, à la suite desquels le projet sera parachevé et présenté au Conseil de la FAO.
117. Nous avons lancé un programme complet d’intervention et de redressement face à la covid-19 afin de surmonter les problèmes que pose la pandémie et d’aider les pays à «reconstruire en mieux», conformément à l’approche générale adoptée au sein du système des Nations Unies.
118. Ce programme, qui vise à renforcer la résilience à long terme des systèmes alimentaires et des moyens de subsistance, porte sur les conséquences socioéconomiques de la pandémie et englobe les trois piliers du développement durable.
119. Il s’articule autour de sept domaines clés qui font partie intégrante de la stratégie d’exécution des programmes de la FAO, lancée au titre de l’Initiative Main dans la main.
120. Dans le cadre du mécanisme d’assistance stratégique FIRST (Impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, résilience, durabilité et transformation) qu’elle met en œuvre conjointement avec l’Union européenne, la FAO suit les répercussions de la pandémie sur les systèmes agroalimentaires et les mesures prises au niveau national dans plus de 20 pays en vue d’adapter les programmes en cours, de réaffecter les ressources pour renforcer les interventions et de réorienter les politiques existantes dans le contexte du relèvement face à la covid-19.
121. Nous aidons les Membres à élaborer des politiques et des programmes qui favorisent et protègent l’emploi et qui soutiennent les systèmes agroalimentaires et l’économie rurale, en particulier les secteurs dans lesquels prédominent les petits producteurs informels, les prestataires de services et les acteurs de la chaîne de valeur qui opèrent en aval.
122. Nous aidons les Membres à renforcer les programmes de protection sociale qui permettent de faire face aux chocs et d’autres programmes d’assistance afin de soutenir les petits producteurs, les travailleurs ruraux et les migrants qui subissent les conséquences de la covid-19.
123. L’accès à l’aide sociale, sous forme de transferts en espèces ou en nature, ainsi qu’à l’assurance‑maladie et à des garanties professionnelles, est essentiel pour atténuer les effets sanitaires et économiques de la pandémie.
124. Nous aidons les pays à protéger les migrants et à améliorer la situation de ces derniers, ainsi qu’à traiter les problèmes liés à la réduction des transferts de fonds et à l’augmentation du nombre de travailleurs qui ont perdu leur emploi dans les zones urbaines ou dans d’autres pays et qui retournent dans leur région rurale.
125. Nous aidons les pays à faire face aux problèmes particuliers que la covid-19 pose aux femmes rurales s’agissant de la perte d’emploi et de l’augmentation de la charge de travail domestique.
126. Des évaluations rapides sont menées pour mesurer l’impact sur les femmes dans toutes les dimensions économiques et sociales.
127. Les clubs Dimitra soutiennent les efforts de sensibilisation menés auprès des populations locales et les mesures prises pour faire face à la pandémie, en fournissant des informations sur l’utilisation des masques et sur d’autres mesures de prévention, ainsi que sur les formations professionnelles et la lutte contre la violence sexiste.
128. Nous travaillons avec des réseaux mondiaux, des partenaires de développement, des organisations de jeunes ruraux et des institutions régionales afin que les besoins particuliers des jeunes ruraux en matière d’éducation, de formation et d’emploi soient pris en compte dans les politiques et les stratégies pendant et après la pandémie.
129. Nous fournissons un appui à court terme dans certains pays afin de protéger les jeunes travailleurs, de faciliter le retour des jeunes et de préserver les moyens de subsistance de ces derniers, et nous utilisons des campagnes médiatiques nationales pour sensibiliser à la prévention du travail des enfants dans le contexte de la pandémie.
130. En outre, nous continuons à sensibiliser le public aux conséquences de la pandémie.
131. En juillet, par exemple, nous avons organisé, avec la Commission de l’Union africaine, la réunion tripartite des ministres africains de l’agriculture, du commerce et des finances, première réunion de ce type consacrée aux mesures de lutte contre la covid-19.
132. Cette réunion a rassemblé 80 ministres et autres représentants de plus de 50 pays. J’ai insisté sur la nécessité d’une intervention multidimensionnelle coordonnée pour relever les défis complexes et interdépendants liés à la pandémie de covid-19.
133. En juillet également, lors de la réunion sur le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après‑2020, manifestation parallèle organisée par le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, j’ai souligné qu’il fallait s’attaquer aux causes sous-jacentes des pandémies, l’une d’elles étant l’appauvrissement de la biodiversité.
134. En septembre, j’ai prononcé, en tant que représentant des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies, un discours lors du Sommet des Nations Unies sur la biodiversité convoqué par l’Assemblée générale des Nations Unies, ce qui a largement contribué à sensibiliser les dirigeants du monde entier à cette question.
135. En septembre également, dans l’allocution d’ouverture que j’ai prononcée au Forum pour une révolution verte en Afrique, j’ai insisté sur la nécessité de transformer les systèmes agroalimentaires, de fournir aux populations des aliments nutritifs et d’éviter que la crise de la covid-19 ne devienne une crise alimentaire.
136. Au cours du même mois, j’ai participé à la réunion des ministres de l’agriculture et de l’eau du G20 et présenté plusieurs domaines prioritaires dans lesquels la FAO peut aider le groupe et la communauté internationale à renforcer les systèmes agroalimentaires et à se relever après la covid-19.
137. Par ailleurs, nous renforçons les partenariats afin de collaborer sur des mesures ciblées.
138. En juillet, par exemple, nous avons établi un nouveau partenariat entre la FAO et Rabobank pour soutenir les travaux sur la transformation des systèmes alimentaires, en particulier dans le contexte de la lutte contre la covid-19.
139. Les premiers travaux commenceront dans deux domaines clés: les secteurs laitiers de l’Inde et du Kenya.
140. Nous travaillons aussi actuellement avec Rabobank et la Banque mondiale pour mettre en place un dispositif stratégique d’entreposage frigorifique lié aux systèmes de récépissés électroniques d’entrepôt dans trois pays d’Afrique.
141. Il est essentiel de disposer en temps utile de données et d’informations précises concernant l’impact de la pandémie sur les cibles du programme «Faim zéro» pour que les pays puissent planifier leurs interventions et protéger les plus vulnérables.
142. La communauté internationale a également besoin d’informations de niveau mondial pour pouvoir repérer de nouveaux foyers d’insécurité alimentaire, même dans des pays et des groupes de population qui n’étaient pas habituellement touchés par ce phénomène.
143. Nous recueillons des données pour évaluer l’impact de la covid-19 sur l’insécurité alimentaire à l’aide de l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue (échelle FIES) dans plus de 130 pays. Nous réalisons, à cet effet, des entretiens téléphoniques assistés par ordinateur.
144. Dans une trentaine de pays en situation de crise alimentaire, des estimations infranationales sont utilisées pour étayer les évaluations de la sécurité alimentaire par pays, telles que le Cadre intégré de classification et le Cadre harmonisé.
145. En même temps, nous fournissons un appui technique à la collecte de données au moyen de l’échelle FIES, ainsi qu’à l’analyse, à l’interprétation et à l’utilisation de ces données afin de produire des informations de grande qualité sur la sécurité alimentaire et des chiffres à jour sur l’impact de la covid‑19.
146. Cet appui est prêté aux organismes nationaux, notamment aux instituts nationaux de statistiques, aux organes de gouvernance chargés des objectifs de développement durable, aux ministères de tutelle, aux groupes qui œuvrent en faveur de la sécurité alimentaire ainsi qu’aux partenaires internationaux comme la Banque mondiale, le FIDA, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le PAM.
147. Pour aider les pays à mieux cerner les effets de la covid-19 en temps réel, nous utilisons, dans le cadre de notre laboratoire de mégadonnées, des techniques novatrices pour analyser les réseaux sociaux afin de connaître l’impact de la pandémie et d’en informer les décideurs.
148. Le Laboratoire de données pour l’innovation statistique de la FAO a mis au point un ensemble d’outils, ouverts à tous, qui permettent d’étudier l’impact de la pandémie sur les chaînes d’approvisionnement alimentaire et les prix à la consommation des produits alimentaires, et de déterminer dans quelle mesure la pandémie peut provoquer des troubles sociaux, par exemple.
149. Ces outils utilisent des sources de données non structurées, mises à jour quotidiennement, et des technologies de pointe, telles que le glanage de données sur internet, l’exploration de textes et l’intelligence artificielle.
150. Ils servent à analyser les informations provenant des comptes Twitter de 150 pays et d’articles de journaux libres de droits; les résultats sont présentés sous forme de graphique et triés selon les besoins des utilisateurs.
Mesdames et Messieurs,
151. La nouvelle vision et le nouveau Cadre stratégique nécessitent de repenser le Programme de coopération technique (PCT) de la FAO.
152. Le rôle de catalyseur du PCT, qui a été confirmé par son évaluation, est également au cœur d’une consultation interne en cours qui vise sa refonte.
153. Afin d’améliorer la communication et la transparence, nous avons lancé dans un premier temps un nouveau site web consacré au PCT, qui fournit des données en direct sur ses résultats ainsi que sur la situation des crédits ouverts.
154. En outre, nous avons rapidement aligné l’assistance fournie au titre du PCT sur le Programme FAO d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid-19.
155. À ce jour, environ 25 millions d’USD ont été alloués pour répondre aux demandes d’assistance en rapport avec la pandémie de covid-19.
156. Je suis convaincu qu’un PCT plus pragmatique permettra d’attirer des fonds supplémentaires et de créer des partenariats plus solides pour accroître l’impact durable de nos actions collectives en vue de réaliser le Programme 2030.
Chers collègues,
157. Aucun point figurant à l’ordre du jour du Comité du Programme, du Comité financier ou de leur Réunion conjointe ne porte sur les sessions de 2020 des conférences régionales.
158. Je souhaiterais, néanmoins, aborder le sujet car il intéresse vos débats de cette semaine.
159. L’une de mes premières priorités en tant que Directeur général a été de faire des conférences régionales, auparavant très formelles et isolées, des plateformes dynamiques et efficaces en matière d’élaboration de politiques, qui permettent de recueillir les points de vue de toutes les parties concernées. C’est ce que nous avons fait en 2020.
160. Auparavant, à peine une centaine de personnes participaient aux sessions des conférences régionales. Le fait que les sessions se tiennent en ligne a permis non seulement à des milliers de délégués de pays, d’observateurs et de représentants d’organisations donatrices, de la société civile et du secteur privé d’y prendre part, mais aussi à des centaines de milliers de personnes du monde entier de participer par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Vous avez tous contribué à rendre ces manifestations plus ouvertes, plus inclusives et plus efficaces.
161. Les sessions des cinq conférences régionales tenues en 2020 et la session de la Conférence régionale informelle pour l’Amérique du Nord viennent de s’achever. Elles se sont toutes déroulées à distance, ce qui était une grande première pour la FAO.
162. Toutes les sessions des conférences régionales, initialement prévues pour le premier semestre de 2020, avaient été reportées.
163. Je sais que certains d’entre vous auraient préféré attendre que la pandémie ait reculé, et je le comprends. En effet, les sessions en présentiel des conférences régionales surpassent les sessions à distance en ce qu’elles permettent de se réunir dans un pays de la région et de rencontrer des ministres en personne.
164. Néanmoins, j’ai insisté pour que les sessions de 2020 des conférences régionales se tiennent en 2020. Je remercie d’ailleurs les pays hôtes et tous les Membres d’avoir accepté qu’elles se déroulent à distance cette année.
165. En cette période difficile, ce mode d’organisation nous a rappelé que nous étions entrés dans une nouvelle ère, où les technologies modernes ont le pouvoir de transformer notre vie et de nous rapprocher les uns et des autres, bien que nous soyons éloignés physiquement.
166. Je félicite les bureaux régionaux et tous les collègues pour leur excellent travail, qui a contribué au succès de ces réunions virtuelles.
167. Évidemment, les réunions à distance présentent certains inconvénients, qui tiennent au fait qu’elles privent les participants de présence physique et de contacts humains. Malgré tout, nous avons véritablement réussi à rassembler un grand nombre de personnes lors des sessions en ligne de toutes les conférences régionales. Par le passé, il arrivait que certains pays ne soient pas présents à des réunions.
168. Par ailleurs, nous avons invité, pour la première fois, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) à organiser une manifestation spéciale lors de chacune des sessions des conférences régionales et à participer aux travaux menés à l’échelon régional.
169. Je me suis exprimé à chacune de ces manifestations pour confirmer que la FAO aiderait le CSA à prendre part pleinement à la transformation des systèmes alimentaires, qui constitue une priorité, et au plaidoyer en faveur de politiques et de stratégies à l’appui de cette transformation.
170. Lors des sessions des conférences régionales, le CSA a eu l’occasion d’effectuer une véritable tournée. Il a demandé l’appui de la FAO à cet égard. Je lui ai répondu tout à fait favorablement puisque nous nous investissons dans ses activités depuis de très nombreuses, aux côtés du FIDA et du PAM.
171. L’Acte constitutif de la FAO prévoit des mécanismes de gouvernance régionaux forts, les conférences régionales étant une partie intégrante et essentielle de la gouvernance de la FAO, qui repose sur le dialogue et la définition de priorités communes.
172. C’est la raison pour laquelle les sessions de 2020 des conférences régionales présentent un intérêt pour vous, membres du Comité du Programme et du Comité financier.
173. C’est également pour cette raison que j’ai voulu absolument que ces sessions se tiennent cette année. En effet, nous avions besoin de connaître les points de vue des régions sur les questions importantes que vous allez examiner cette semaine.
174. Ces questions sont notamment l’ébauche des prochains Cadre stratégique et Plan à moyen terme, les effets de la covid-19, notre collaboration avec le secteur privé, les situations d’urgence et les systèmes agroalimentaires.
175. Enfin et surtout, les conférences régionales ont confirmé la forte adhésion des Membres à la FAO renouvelée.
176. L’innovation numérique et la collaboration avec le secteur privé figuraient à l’ordre du jour des sessions de toutes les conférences régionales. Même lorsqu’il s’agit de réunions à distance, les régions présentent leurs caractéristiques propres. J’ai pleinement participé à toutes les sessions des conférences régionales: je n’y ai pas uniquement prononcé des allocutions, j’ai aussi écouté attentivement ce que les ministres avaient à dire et j’ai assisté à certaines manifestations parallèles. C’était une occasion pour les membres du personnel de la FAO, moi y compris, d’apprendre par eux‑mêmes. Ce processus d’apprentissage était également utile aux régions.
177. J’en ai fait part à la réunion du CCS. Aujourd’hui, la FAO a achevé son passage au numérique.
178. La coopération avec nos organisations sœurs à Rome se développe de manière satisfaisante.
179. Nous collaborons désormais bien davantage aux niveaux des pays, des régions et des sièges, et c’est à l’échelon national que les résultats sont les plus tangibles.
180. Je suis ravi de pouvoir annoncer que nous collaborons actuellement dans plus de 80 pour cent des pays où au moins deux des organismes ayant leur siège à Rome sont présents.
181. Le nombre de programmes conjoints entre les organismes ayant leur siège à Rome a presque doublé depuis 2017. De tels programmes sont aujourd’hui mis en œuvre dans plus de 50 pays.
182. Par ailleurs, j’ai informé mon équipe de direction essentielle que nous devrions inviter également les autres entités du système des Nations Unies en Italie, et pas uniquement les organismes ayant leur siège à Rome, à participer aux activités importantes organisées par la FAO. Ce sont donc les organismes ayant leur siège en Italie que nous devrions inviter.
Chers collègues,
183. Permettez-moi maintenant de vous parler du Cadre stratégique 2022-2031.
184. Dès le début, j’ai souligné la nécessité d’élaborer le nouveau Cadre stratégique en suivant une approche consultative et itérative.
185. Le processus de consultation officiel suit son cours comme prévu:
- le Comité du Programme, en juin, et le Conseil, en juillet, ont formulé des observations sur l’ébauche des grandes lignes du nouveau Cadre stratégique;
- les conférences régionales, dont les sessions se sont tenues entre septembre et début novembre 2020, ont fourni des éléments sur les priorités régionales;
- les comités techniques, qui se réunissent entre septembre 2020 et début 2021, apportent quant à eux des informations sur les priorités techniques.
186. Des consultations et des réunions informelles ont également lieu.
187. Nous avons engagé des discussions avec tous les groupes régionaux en octobre, avant d’organiser une consultation informelle avec tous les Membres.
188. Nous continuerons à tenir des consultations, aussi bien officielles qu’informelles, aux fins de l’élaboration du Cadre stratégique.
189. Notre objectif est de mettre au point un document auquel adhèrent tous les Membres et qui permette à la FAO de prêter un appui maximal à la réalisation des ODD au niveau des pays.
190. Le renforcement des partenariats est l’un des aspects essentiels du nouveau Cadre stratégique.
191. Il s’agit de renforcer les partenariats avec nos Membres, mais aussi avec d’autres entités du système des Nations Unies, des institutions financières, le secteur privé, les organisations de producteurs, des établissements d’enseignement supérieur et des instituts de recherche, et la société civile.
192. Le nouveau Cadre stratégique s’appuie sur l’élan observé et les transformations amorcées au sein de l’Organisation.
193. Ainsi, la nouvelle structure du Siège, modulaire et souple, qui vise à accroître l’efficience, l’efficacité et la collaboration intersectorielle, est idéale pour aider la FAO à avancer dans la nouvelle direction choisie.
194. En continuant à améliorer l’efficience, à décloisonner les activités et à rendre l’environnement plus propice, la FAO est mieux placée pour répondre rapidement aux besoins et aux priorités nouveaux.
195. Grâce à l’innovation, aux technologies et aux données qui sous-tendent l’appui que nous prêtons aux pays aux fins de la réalisation des ODD, nous pouvons contribuer à limiter au minimum les arbitrages nécessaires.
196. Par ailleurs, des initiatives nouvelles telles que l’Initiative Main dans la main, qui repose sur des outils et des technologies de pointe (Plateforme de données fondée sur le SIG et Laboratoire de données pour l’innovation statistique), offrent une structure de coordination prête à l’emploi, y compris pour une action intégrée face à la covid-19.
197. Le nouveau Cadre stratégique est centré sur le principe stratégique qui consiste à ne laisser personne de côté, en s’appuyant pour ce faire sur des systèmes alimentaires durables, inclusifs et résilients qui permettent d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie.
198. Ancré dans le Programme 2030, il est guidé par les ODD 1 (éliminer la pauvreté), 2 (éliminer la faim) et 10 (réduire les inégalités) et vise à apporter des améliorations sur les quatre fronts susmentionnés.
199. En outre, il souligne que tous les ODD sont importants pour concrétiser la vision globale de la FAO.
200. La place centrale qu’occupe la transformation des systèmes alimentaires dans le nouveau Cadre stratégique permettra à la FAO d’aider considérablement les Membres en matière de mise en œuvre à la suite du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires de 2021.
201. Dans les mois à venir, nous continuerons, en concertation avec vous, à réfléchir aux domaines prioritaires du Programme et à les affiner.
202. Les domaines prioritaires du Programme sont des mécanismes d’exécution thématiques et interdisciplinaires qui représentent la contribution stratégique de la FAO aux changements qui, au bout du compte, participeront à la réalisation des cibles des ODD concernées.
203. Par ailleurs, nous vous présentons la Nouvelle stratégie de la FAO relative à la mobilisation du secteur privé.
204. Je pense que le moment est idéal pour l’approuver. J’attends avec intérêt toute suggestion concrète de la part du Comité du Programme et du Comité financier. Laissons donc un peu de côté les questions théoriques. Je vous encourage à profiter de la Réunion conjointe pour améliorer la qualité de ce document. Nous avons besoin de vos suggestions concrètes.
205. Le renforcement et l’amélioration de la collaboration avec le secteur privé étant l’une de mes priorités absolues, cette stratégie constitue une étape importante pour aller de l’avant.
206. Elle prévoit d’élargir les domaines de collaboration, que sont notamment les technologies, l’innovation et les données, les investissements et le financement novateur, et s’inscrira dans le droit fil des ODD.
207. Bien que les valeurs des Nations Unies demeurent au cœur de sa mise en œuvre, elle offre davantage de souplesse pour trouver de nouveaux modes de collaboration et adapte les modalités aux possibilités et aux éventuels risques associés à chaque partenaire.
208. Nous sommes pleinement responsables au regard des principes des Nations Unies. Cependant, les méthodes d’évaluation des risques que nous utilisions auparavant se fondaient sur l’évitement total des risques et non sur l’atténuation globale de ceux-ci.
209. Nous avons parfaitement conscience que le renforcement de notre collaboration avec le secteur privé ne sera pas sans risques.
210. Néanmoins, nous devons gérer efficacement les risques plutôt que les éviter purement et simplement si nous voulons dialoguer avec le secteur privé et créer un sentiment de confiance mutuelle.
211. Je suis déterminé à mettre en place une structure de gestion des risques pertinente à la FAO.
212. Le renforcement de la collaboration de la FAO avec le secteur privé et tous les partenaires sera absolument transparent.
213. Comme vous le savez, ma première priorité est de rendre la FAO efficiente, transparente et inclusive, et elle concerne également nos contacts avec le secteur privé.
214. Je suis convaincu que, grâce à la Nouvelle stratégie, notre partenariat avec le secteur privé donnera des résultats encore plus tangibles aux niveaux national, régional et mondial.
215. Nous avons lancé l’Initiative Villes vertes de la FAO et son programme d’action en marge de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
216. Celle-ci représente un point fort de la contribution de la FAO aux travaux de l’Assemblée générale des Nations Unies cette année. L’Initiative Villes vertes ne consiste pas seulement à rendre les villes plus vertes (environnement, industries et mode de vie verts). Nous devons travailler en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et les institutions financières internationales, afin de mettre sur pied une approche complète visant à renforcer les liens qui existent entre les villes et les régions rurales.
217. J’appelle mes collègues à concevoir des plans d’action, des tableaux de bord, des paramètres ou des indicateurs plus concrets qui permettront de collaborer avec les acteurs urbains. Nous devons contribuer à l’établissement de liens entre les villes et les régions rurales. Nous voulons construire les villes de demain sur la base de l’expérience acquise et des enseignements tirés tout récemment à l’échelle internationale. Je pense que de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ont beaucoup à gagner en construisant les villes du futur.
218. L’Initiative a pour objectif d’améliorer le bien-être des personnes en augmentant la disponibilité des produits et des services offerts par les espaces verts, notamment les systèmes forestiers et agricoles urbains et périurbains, et en améliorant l’accès à ces produits et services, ainsi qu’en mettant en place des systèmes alimentaires durables.
219. L’Initiative offre une vision globale et rassemble les objectifs de l’Agenda alimentaire urbain et du programme pour l’environnement.
220. Le programme d’action est axé sur la création d’un environnement porteur et comprend des mesures à l’appui de politiques et de cadres de gouvernance inclusifs, ainsi que des actions spécifiques qui seront menées dans des villes, grandes, moyennes et petites.
221. Au cours des trois premières années, le programme sera mis en place dans une centaine de villes à travers le monde (15 métropoles, 40 villes moyennes et 45 petites villes); 1 000 autres villes se joindront à l’Initiative d’ici à 2030.
222. L’Initiative s’appuie sur les programmes, projets et partenariats de l’Organisation et tire parti des nombreuses manifestations d’intérêt exprimées depuis le lancement.
223. Lors d’une réunion qui a eu lieu en juillet avec le Directeur exécutif du Fonds vert pour le climat, nous avons reconnu la nécessité de projets ambitieux d’une portée considérable et avons discuté des possibilités de collaboration dans le cadre de l’Initiative Villes vertes, compte tenu de l’accent mis sur les questions environnementales.
224. Les travaux ont déjà commencé en vue du lancement de programmes pilotes dans 10 villes d’Afrique d’ici à la fin de l’année, en étroite collaboration avec ONU-Habitat.
225. Ensemble, nous mettrons également en place des indicateurs qui permettront de définir les «Villes vertes» et de suivre leur évolution.
226. L’Initiative 1000 villages numériques a pour objectif de donner les moyens aux agriculteurs d’utiliser les technologies numériques et les outils d’information et de communication, y compris les réseaux sociaux, aux fins de la promotion du développement durable à l’échelle locale.
227. J’ai déjà demandé aux représentants régionaux de formuler des propositions concrètes, dans le cadre de la Plateforme internationale pour le développement du numérique dans l’alimentation et l’agriculture. Aidons les Membres à changer la façon dont ils procèdent pour développer l’agriculture, l’alimentation et les modes de vie au sein des villages et/ou des villes. Cela représentera un grand pas en avant. Ainsi, les villageois auront accès aux services sociaux, notamment aux services de santé en ligne, et pourront plus facilement vendre leurs produits dans les villes et dans le monde entier, grâce au commerce électronique.
228. Les technologies numériques peuvent accroître les avantages économiques et contribuer à la sécurité alimentaire. Elles permettent d’augmenter la productivité des secteurs de l’agriculture ainsi que les débouchés commerciaux grâce au commerce électronique et à l’amélioration de l’accès aux informations concernant les marchés; elles facilitent ainsi l’intégration des agriculteurs dans les filières alimentaires.
229. Les technologies numériques peuvent aussi favoriser l’harmonie entre l’agriculture et l’environnement grâce à une meilleure utilisation des ressources et au renforcement de l’adaptation au changement climatique.
230. L’Initiative présente également des avantages sociaux et culturels. En effet, l’augmentation des revenus et le développement de la communication et de l’information contribuent à améliorer les conditions de vie dans les villages ruraux.
231. L’Initiative 1000 villages numériques permettra de fournir une aide adaptée dans le domaine de l’innovation numérique, en fonction de la demande et de la situation locale, notamment sur les sites relevant des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM).
232. Les activités seront menées en collaboration avec de nombreux partenaires, y compris les géants de la technologie.
233. L’Initiative fera également partie de notre nouvelle collaboration avec l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), axée sur le tourisme rural durable.
234. Notre Bureau régional pour l’Asie et le Pacifique lance actuellement un processus qui doit aboutir à la désignation et à la proposition d’une première série de villages pilotes.
235. Par ailleurs, lors d’une réunion avec le Directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) qui a eu lieu en novembre, nous avons décidé de renforcer le processus de collaboration concret visant à accroître l’accès des populations rurales aux énergies renouvelables et à contribuer au développement du secteur des énergies renouvelables dans les zones rurales.
236. La FAO et l’IRENA élaborent actuellement un plan d’action commun aux deux initiatives.
237. Vous êtes nombreux à vous être joints à nous la semaine dernière à l’occasion du lancement de la Coalition en faveur de l’alimentation dans le contexte de la covid-19, qui a eu lieu en présence du Premier ministre de l’Italie, du Vice-Premier ministre des Pays-Bas, de lauréats du prix Nobel et de plusieurs acteurs clés de différents ministères.
238. La Coalition en faveur de l’alimentation, proposée par le Gouvernement italien et dirigée par la FAO, est une alliance mondiale à parties prenantes multiples et une action unifiée à l’échelle mondiale face à la covid-19.
239. La Coalition en faveur de l’alimentation, qui bénéficiera d’un appui considérable du Programme FAO d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid-19, entreprendra des activités de sensibilisation et de mobilisation de ressources financières, de compétences techniques et d’innovations à l’appui des sept domaines de travail prioritaires et pour répondre aux besoins et aux demandes exprimés par les pays.
240. La FAO agira en tant qu’autorité directrice et organisatrice neutre, par l’intermédiaire de son vaste réseau mondial de bureaux de pays, et veillera à ce que les points de vue et les besoins des pays et des partenaires nationaux soient pleinement pris en compte.
241. Depuis la dernière Réunion conjointe, deux comités techniques se sont réunis à distance, à savoir le Comité des forêts et le Comité de l’agriculture.
242. La vingt-cinquième session du Comité des forêts était axée sur l’étude des moyens par lesquels le secteur forestier peut contribuer à la décennie d’action consacrée à la réalisation des ODD, et le rôle crucial que jouent les forêts et le secteur forestier s’agissant de surmonter la pandémie actuelle et de prévenir les prochaines pandémies.
243. Y ont participé 730 délégués issus de 112 États Membres, ainsi que 18 organismes et pays observateurs des Nations Unies.
244. Le message qui s’est dégagé de la session était très clair. Nous devons travailler ensemble dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation, et le secteur forestier doit en faire partie intégrante.
245. À sa vingt-cinquième session, le Comité des forêts a fortement encouragé le renforcement des activités menées avec les partenaires, en particulier le secteur privé et les parties prenantes, afin de trouver des solutions adaptées au contexte local et de développer celles qui existent déjà.
246. La vingt-septième session du Comité de l’agriculture avait pour thème principal l’élevage durable au service des objectifs de développement durable.
247. Le secteur de l’élevage contribue directement à de nombreux ODD.
248. L’élevage est le principal secteur qui fournit des revenus, des emplois et des moyens d’existence à une grande partie des 10 pour cent de la population mondiale vivant en situation de pauvreté extrême.
249. La production et la santé animales se situent au cœur du mandat de la FAO. L’Organisation n’a cependant jamais disposé d’un espace de dialogue intergouvernemental à l’échelle mondiale, où le développement de l’élevage puisse être envisagé de manière plus cohérente, dans toute sa complexité.
250. Le mois dernier, le Comité de l’agriculture a remédié à cette situation en créant le Sous‑comité de l’élevage, qui est un espace de dialogue intergouvernemental chargé, d’une part, d’analyser les questions et priorités liées à l’élevage et de rechercher un consensus en la matière et, d’autre part, de conseiller le Comité de l’agriculture et, par son intermédiaire, le Conseil et la Conférence de la FAO.
251. Compte tenu du vif intérêt qui anime les Membres, je suis convaincu que le modeste appui extrabudgétaire nécessaire à la tenue des sessions du Sous-comité sera assuré.
Mesdames et Messieurs les délégués,
252. Je souhaitais partager avec vous tous les éléments susmentionnés car ceux-ci confirment trois points.
253. Premièrement, la FAO s’est adaptée à la nouvelle normalité. Elle est aujourd’hui plus efficace, plus dynamique et plus innovante. Nous accélérons la mise en œuvre de nos interventions!
254. Deuxièmement, la FAO définit sa nouvelle direction stratégique de manière transparente et ouverte, en collaboration avec vous tous.
255. Troisièmement, la FAO est aujourd’hui reconnue dans le monde entier en tant que partenaire professionnel et fiable de toutes les parties prenantes qui travaillent ensemble à l’élimination de la faim et de la malnutrition, en vue de la concrétisation des objectifs de développement durable.
256. Nous sommes déterminés à continuer dans cette voie et infiniment reconnaissants de votre soutien.
Merci de votre attention.