Directeur général QU Dongyu

Comité directeur du Groupe chargé d’apporter des réponses aux crises mondiales de l’alimentation, de l’énergie et des financements

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

23/03/2022

Comité directeur du Groupe chargé d’apporter des réponses aux crises mondiales
de l’alimentation, de l’énergie et des financements

Points à aborder

pour

M. Qu Dongyu, Directeur général la FAO

Texte avant allocution

23 mars 2022

Monsieur le Secrétaire général,

Chers collègues, 

1.         La FAO se rallie à l’appel lancé par le Secrétaire général pour mettre fin à la guerre, restaurer la paix et protéger les vies.

 2.         Nous exprimons notre solidarité avec toutes les personnes qui souffrent dans cette guerre, en particulier celles qui vivent de l’agriculture.

 3.         À la FAO, nous mobilisons nos ressources et nos capacités afin d’apporter une aide dans les limites que nous impose la guerre, et en accord avec notre mandat.

 4.         Cette guerre survient à l’heure où la covid-19 a déjà eu des effets négatifs sur les économies du monde entier, avec des millions de personnes qui perdent leurs revenus et leurs emplois et sont précipitées dans la pauvreté et la faim.

 5.         Les prix de l’énergie augmentant parallèlement à ceux des denrées alimentaires, le pouvoir d’achat des consommateurs vulnérables dans l’ensemble du monde a fortement régressé.

 6.         Ce fardeau supplémentaire survient également à un moment où l’augmentation des dépenses de santé et les coûts de la lutte contre la covid-19 grèvent déjà les budgets des gouvernements du monde entier.

 7.         Outre les prix des denrées alimentaires et du carburant, les prix des engrais ont également atteint un niveau record, ce qui alourdit les coûts de production des aliments.

 8.         Nous craignons que la hausse des prix des engrais n’entraîne un recul de leur utilisation qui aurait des conséquences négatives pour les rendements des cultures de base et des cultures d’oléagineux, mais aussi pour les perspectives de production dans le monde entier.

 9.         Cela pourrait se traduire sur les deux prochaines années par un nombre de personnes sous‑alimentées encore plus important.

 10.       La Fédération de Russie et l’Ukraine sont des acteurs importants sur les trois marchés qui motivent ces craintes: l’alimentation (dont les aliments pour animaux), les carburants et les engrais.

 11.       À l’échelle mondiale, ces deux pays assurent ensemble 19 pour cent de l’offre d’orge, 14 pour cent de l’offre de blé et 4 pour cent de l’offre de maïs, et réalisent plus d’un tiers des exportations mondiales de céréales. Ce sont aussi de grands fournisseurs de colza, qui réalisent par ailleurs 52 pour cent des exportations mondiales d’huile de tournesol.

 12.       Les perturbations subies par la production et par les filières d’approvisionnement et d’acheminement de céréales et de graines oléagineuses, et les restrictions imposées aux exportations de la Russie, auront des répercussions sensibles sur la sécurité alimentaire. Cela est particulièrement le cas de la cinquantaine de pays qui se procurent 30 pour cent, voire plus, de leur blé auprès de la Russie et de l’Ukraine. Nombre d’entre eux, qui se situent en Afrique du Nord, en Asie et au Proche-Orient, comptent parmi les pays les moins avancés ou à faible revenu et à déficit vivrier. De nombreux pays d’Europe et d’Asie centrale reçoivent de la Russie plus de 50 pour cent de leurs engrais, et les pénuries dans ces pays pourraient se prolonger jusqu’à l’année prochaine.

 13.       Ils devront se tourner vers d’autres fournisseurs. Mais cela nécessite du temps.

 14.       Les perturbations qui touchent l’offre ont déjà des conséquences pour les petits exploitants à travers le prix élevé des engrais.

 15.       Pour empêcher une crise mondiale de la sécurité alimentaire, nous devons faire en sorte que le commerce mondial se poursuive sans heurts.

 16.       Les exportations ne doivent pas être restreintes ni taxées et les marchés doivent rester en activité.

 17.       Nous devons aussi accroître l’efficience de notre consommation, en se gardant de recourir pour ce faire à un subventionnement au sens large de la consommation intérieure, qui peut se solder par un gaspillage de nourriture, d’énergie et de ressources naturelles.

 18.       Mais en usant de la protection sociale et de programmes qui, dans ce domaine, doivent cibler correctement leurs destinataires, afin de garantir l’accessibilité des aliments, en particulier pour les plus vulnérables.

 19.       Nous devons aussi tout faire pour accroître la transparence du marché et améliorer l’information sur le marché.

 20.       La FAO, qui héberge le secrétariat du Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS), joue un rôle capital à cet égard.

Chers collègues,

 21.       La FAO n’a de cesse de fournir une information actualisée sur le marché qui s’avère capitale pour les décideurs et les partenaires, les rendant à même de faire les bons choix.

 22.       Les faits concrets et les chiffres sont indispensables pour apaiser les marchés.

 23.       En Ukraine, avant même le déclenchement de la guerre, la FAO entretenait une forte présence sur le terrain et jouissait d’une solide expérience dans l’apport d’aide humanitaire.

 24.       Nous donnons désormais une autre dimension à nos interventions, auxquelles se joignent des partenaires.

 25.       La FAO appuie fermement cette initiative du Secrétaire général et nous nous réjouissons de travailler en étroite collaboration avec vous tous au sein du Comité directeur du Groupe chargé d’apporter des réponses aux crises mondiales de l’alimentation (dont l’alimentation animale, et le carburant), de l’énergie et des financements.

 26.       Nous sommes convaincus que l’alimentation en tant que droit humain fondamental, l’énergie et les financements doivent composer un ensemble sur lequel s’articule toute approche intégrée de la stabilité et de la paix dans le monde.

 27.       Mais aussi des solutions concrètes qui maximisent les synergies entre les acteurs essentiels.

 28.       Travailler ensemble représente le bon choix.

 29.       La transparence et l’ouverture sont au cœur de notre dialogue pour la solidarité.

 30.       Je vous remercie de votre attention.