Directeur général QU Dongyu

Troisième réunion des Parties à l’Accord de la FAO de 2009 relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDR)

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

31/05/2021

Troisième réunion des Parties à l’Accord de la FAO de 2009 relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDR)

Allocution d’ouverture de

M. QU Dongyu, Directeur général de la FAO

31 mai 2021 

Monsieur le Commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche,
Mesdames et Messieurs les participants,

1.     J’ai le plaisir d’inaugurer cette troisième réunion des Parties à l’Accord de la FAO de 2009 relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite non déclarée et non réglementée.

2.     Cette réunion se tient à un moment opportun, alors que dans le monde, l’appétence pour les aliments d’origine aquatique ne montre aucun signe de fléchissement.

3.    L’édition 2020 du rapport de la FAO présentant la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture illustre clairement le rôle majeur et croissant qu’elles jouent en matière d’alimentation, de nutrition et d’emplois dans tous les pays.

4.    La production halieutique mondiale a notamment atteint ses plus hauts niveaux jamais enregistrés, assurant à près de la moitié de la population de la planète une part de sa consommation moyenne de protéines animales qui approche les 20 pour cent. 

5.     Aujourd’hui, les moyens de subsistance et les revenus de 10 pour cent de la population mondiale sont tributaires de la filière des produits aquatiques. La demande doit être satisfaite en pérennisant l’offre de produits issus de l’aquaculture.

6.     Cela impose un devoir de gérer tous les produits alimentaires d’origine aquatique de façon durable et de protéger nos océans, nos cours d’eau et nos lacs.

7.    La réalité du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est préoccupante: qu’il s’agisse de la pollution par le plastique, des effets du changement climatique, de la dégradation des habitats et des pratiques de pêche non durables.

8.     Un tiers des stocks de poisson est surexploité, essentiellement dans les endroits où l’on constate des insuffisances en matière de gestion. La prévention par la gestion des risques est la mesure la plus efficace. 

9.     C’est pourquoi il faut redoubler d’efforts pour mieux gérer nos ressources et développer l’aquaculture en tant que moyen essentiel de relâcher la pression exercée sur nos océans et nos mers.

10.     L’aquaculture durable constitue également une solution pratique pour faire face à la demande croissante de produits alimentaires sains, promouvoir le développement rural et mobiliser les générations futures.

 

Mesdames et Messieurs,

11.     La FAO collabore activement avec ses Membres pour préserver la durabilité de leurs ressources halieutiques:

  • en améliorant les systèmes de collecte de données grâce à des outils et à des formations
  • en contribuant à l’élaboration des politiques nationales et des instruments de gestion
  • en soutenant les petits pêcheurs et les peuples autochtones afin qu’ils puissent accéder aux ressources et aux marchés et en leur donnant les moyens de devenir parties prenantes à la solution, et
  • en aidant à renforcer et à développer les chaînes de valeur.

12.     Ces mesures sont toutes indispensables pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, de même que les instruments internationaux tels que l’Accord de la FAO relatif aux mesures du ressort de l’État du port. L’élimination de la pêche INDNR doit s’inscrire dans une démarche globale.

13.     La FAO continue de recevoir des demandes des Parties à cet Accord, tout comme des États qui n’y sont pas parties, l’invitant à soutenir les efforts qu’ils déploient pour assurer son respect et sa mise en œuvre efficace ainsi que celle des instruments internationaux complémentaires.

14.    À ce jour, nous avons aidé 43 États Membres à revoir et aligner leur législation, renforcer leurs capacités institutionnelles et améliorer leurs systèmes et opérations de suivi, de contrôle et de surveillance.

15.     La recherche de la transparence dans les échanges d’informations et leur numérisation sont essentielles pour stimuler la mise en œuvre efficace de l’Accord. Les efforts destinés à contrecarrer la pêche INDNR doivent s’appuyer sur une alerte précoce reposant sur les mégadonnées et le partage d’informations.

16.     Grâce à son initiative numérique, la FAO joue un rôle important dans la promotion des technologies et de l’innovation, le partage des données et les approches novatrices.

17.     Les informations relatives à la pêche et à l’aquaculture sont intégrées dans la plateforme géospatiale de notre programme phare, l’Initiative Main dans la main.

18.     Nous avons mis au point le Ficher mondial des navires de pêche, des navires de transport frigorifique et des navires de ravitaillement (le Fichier mondial de la FAO).

19.     Pour faciliter l’échange d’informations entre les États Membres, nous avons développé des applications pour désigner des points de contact nationaux et des ports aux fins de la mise en œuvre de l’Accord.

20.     La FAO met actuellement la dernière main au prototype de Système mondial d’échange d’informations sur l’Accord qui sera présenté à l’occasion de cette réunion.

21.     Ce système numérique, qui dynamisera l’accès à l’échange d’informations jusqu’à le rapprocher d’un dispositif en temps réel, aura pour effet d’accroitre la transparence.

22.     Il sera mis à la disposition de toutes les Parties et relié aux systèmes régionaux correspondants.

23.     Nous avons en outre lancé le premier portail mondial consacré aux initiatives de renforcement des capacités.  

24.     Ce portail rationalise les synergies, les complémentarités, la coordination et les échanges entres les programmes, projets et institutions concernés.

 

Mesdames et Messieurs,

25.     À l’heure où le monde entre dans la décennie d’action pour la concrétisation des objectifs de développement durable (ODD), une plus ample transformation du secteur de la pêche et de l’aquaculture est requise pour renforcer sa contribution aux ODD. Le développement est la clé qui permettra d’éliminer les causes profondes de la misère et de la faim.

26.     La transformation bleue, l’intensification de l’aquaculture durable, la transformation de la pêche grâce à une meilleure gestion et l’amélioration de l’efficacité et de l’inclusivité de la filière du poisson seront essentielles pour éliminer la faim et la pauvreté.

27.    Le nouveau Cadre stratégique de la FAO pour la prochaine décennie concourt au Programme de développement durable à l’horizon 2030, en visant une transition vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

28.     Le secteur des produits alimentaires aquatiques, qui offre un fort potentiel de concrétisation de ces ambitions, doit s’intégrer pleinement dans tous les efforts que nous entreprenons pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté.

29.     J’espère que tous vos débats seront fructueux.

30.     Je vous remercie.