Réunion des ministres de l’agriculture du G20 au Brésil – Deuxième séance consacrée aux priorités III et IV: Agriculture familiale, et pêche et aquaculture
de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO
13/09/2024
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames, messieurs,
L’agriculture familiale est au cœur de la sécurité alimentaire mondiale.
Les exploitations familiales représentent plus de 90 pour cent des exploitations agricoles dans le monde, occupent près de 80 pour cent des terres agricoles et produisent, en valeur, environ 80 pour cent des denrées alimentaires mondiales.
Elles jouent un rôle central tant pour le développement rural que pour l’édification de systèmes agroalimentaires efficaces, inclusifs, résilients et durables.
La FAO tient à féliciter la Présidence et le Groupe de travail du G20 sur l’agriculture des efforts qu’ils ont déployés pour promouvoir le dialogue sur la contribution essentielle des agriculteurs familiaux.
La FAO s’efforce de renforcer leur rôle en favorisant des politiques et des programmes novateurs, et en aidant les membres à apporter en permanence des améliorations à l’agriculture familiale.
En collaboration avec le FIDA, la FAO dirige la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028), qui vise à établir un cadre permettant aux membres d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques publiques favorables à l’agriculture familiale, d’améliorer celles qui existent et d’investir dans ce domaine.
Les activités menées dans le cadre de la Décennie consistent essentiellement à accélérer les efforts déployés et à encourager une plus grande mobilisation, afin de concrétiser les ambitions transformatrices du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable,
ainsi que de tirer parti des outils et directives internationaux existants en faveur des exploitations familiales et de leurs organisations.
En vue d’adapter les interventions stratégiques aux contextes nationaux, la FAO aide les gouvernements à évaluer leurs cadres et programmes juridiques et politiques relatifs à l’agriculture familiale, de manière à veiller à ce que tous les domaines de décision concernés soient considérés et à ce que les pays bénéficient d’un réseau d’assistance complet.
La FAO travaille aussi en étroite collaboration avec les organisations et les institutions locales afin d’évaluer les besoins des agriculteurs familiaux dans des régions et des pays spécifiques, en associant les partenaires concernés aux processus multilatéraux, l’objectif étant de faire en sorte que les voix et les perspectives des agriculteurs familiaux soient prises en compte à toutes les étapes de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques.
À cet égard, la FAO se félicite de l’étape importante que constitue l’organisation prochaine d’une séance consacrée à l’agriculture familiale parallèlement aux réunions ordinaires du Groupe de travail du G20 sur l’agriculture.
La FAO est déterminée à promouvoir l’accès à des financements, aux nouvelles technologies, à la formation et au développement des capacités, à des services de vulgarisation, à des solutions d’agriculture numérique et à des marchés rentables pour les agriculteurs familiaux, un accent particulier étant mis sur les femmes et les jeunes.
Je félicite le Gouvernement de la Mongolie, à l’origine du lancement de l’Année internationale du pastoralisme et des pâturages en 2026, par l’intermédiaire de la résolution adoptée par l’Organisation des Nations Unies en 2022 avec le ferme soutien de la FAO.
En mai 2024, l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré l’année 2026 Année internationale des agricultrices, à l’initiative des États-Unis d’Amérique et avec l’appui de la FAO. Cette proclamation offre une autre occasion importante de mettre en lumière les femmes rurales, outre la Journée mondiale de la femme rurale, célébrée le 15 octobre, qui a été instaurée en1996 par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Portée par ces objectifs ambitieux, l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté représente une possibilité unique de soutenir et d’accélérer les efforts déployés pour éliminer la faim et la pauvreté, réduire les inégalités, redynamiser les partenariats mondiaux et renforcer les politiques publiques en faveur des agriculteurs familiaux et de la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies.
En ce qui concerne les systèmes alimentaires aquatiques, la FAO félicite la Présidence brésilienne d’avoir inclus pour la première fois la pêche et l’aquaculture dans les débats et remercie les membres du G20 de la confiance qu’ils lui accordent pour promouvoir des systèmes alimentaires aquatiques durables.
Les aliments d’origine aquatique fournissent à plus de 3,3 milliards de personnes au moins 20 pour cent de l’apport moyen en protéines animales par habitant, ainsi que des micronutriments biodisponibles essentiels.
Ils contribuent à la subsistance d’environ 600 millions de personnes et leur valeur totale à la première vente a atteint un niveau record de 472 milliards de dollars en 2022.
L’aquaculture est le secteur de la production alimentaire qui connaît la croissance la plus rapide au niveau mondial, et il est essentiel de pérenniser cette croissance afin de répondre à la hausse de la demande alimentaire mondiale et de remédier aux carences nutritionnelles, en particulier dans les pays en développement.
La stratégie de la FAO pour une transformation bleue vise à ce que les systèmes alimentaires aquatiques continuent de nourrir une population mondiale toujours plus nombreuse,
en mettant en place une pêche et une aquaculture durables, résilientes et inclusives aux niveaux local, régional et mondial.
Elle couvre des problèmes tels que la surpêche, les inégalités d’accès aux ressources et les effets sur l’environnement de la production d’aliments d’origine aquatique.
Il est essentiel de respecter les normes internationales pertinentes pour porter à leur maximum les contributions des systèmes alimentaires aquatiques.
À cet égard: Soixante-dix-neuf parties représentant 105 membres ont adhéré à l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port.
Je tiens à remercier les Ministres d’avoir collaboré avec la FAO afin de renforcer les capacités mondiales de mise en œuvre de cet instrument et j’encourage le G20 à poursuivre sa coopération en faveur de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.
En outre, la FAO apprécie le concours que lui apportent les membres du G20, les observateurs et d’autres pays dans la mise en œuvre de ses Directives sur la pêche artisanale, adoptées il y a 10 ans.
La FAO se réjouit de travailler avec les membres du G20 dans le cadre de la transformation bleue et dans la perspective de la Conférence des Nations Unies sur les océans de 2025.
Je remercie la Présidence.