Directeur général QU Dongyu

Manifestation de haut niveau en marge de la session de 2025 de l’Assemblée générale des Nations Unies: Entreprises sociales, jeunesse et technologie

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

22/09/2025

Mesdames,

Messieurs,

Je suis venu ici pour écouter le professeur Yunus, mais je souhaiterais également partager quelques réflexions avec vous. 

Premièrement, dans le monde, il existe deux sociétés: que ce soit dans un grand pays comme les États-Unis ou sur une petite île telle que le Timor-Leste, il existe une société rurale et une société urbaine. Lorsque nous parlons d’entreprises sociales, nous devons tenir compte des réalités de l’ensemble de la société.

Deuxièmement, lorsque nous, scientifiques, commençons à travailler avec les responsables politiques, notre ambition doit être de faire les choses en mieux. Lorsque j’étais vice-gouverneur d’une province chinoise musulmane, nous utilisions la science et la technologie comme outils pour éliminer la pauvreté. Notre modèle d’activité pouvait se résumer par la formule «un petit investissement pour de grands effets», et l’utilisation des technologies était essentielle.

L’entrepreneuriat social impose de changer de façon de penser.

La science ne se limite pas à des théories sur papier: elle nous dit aussi, par exemple, que les lacs intérieurs à pH élevé sont propices à l’aquaculture.

Pour être efficace, une politique doit s’appuyer sur des partenariats inclusifs qui travaillent ensemble.

Je suis devenu Directeur général de la FAO parce que je voulais résoudre les problèmes, et pour y parvenir, j’ai noué des liens avec des scientifiques, des lauréats du prix Nobel et des acteurs du secteur privé. J’essaie d’amener tous les partenaires à travailler ensemble.

Dans les capitales, chacun a ses propres idées. J’ai créé le Forum mondial de l’alimentation pour réunir l’ensemble de ces idées et partenaires dans l’enceinte de la FAO.

La FAO offre un espace attrayant aux membres vulnérables et, au moyen de plans d’investissement et de plateformes inclusives, nous apportons le soutien nécessaire aux populations qui en ont le plus besoin.

Troisièmement, les mégadonnées. Les gens perdent le sens de l’imagination, ils sont devenus trop pragmatiques et trop matérialistes. Les personnes assises dans une église sont calmes et peuvent se plonger dans des pensées profondes, et ainsi laisser libre cours à leur imagination. À l’ONU, les gens sont trop pressés, ils n’ont pas le temps de mener une réflexion approfondie. 

En tant que fils de petit agriculteur devenu Directeur général de la FAO, il m’est naturel de parler au nom des petits agriculteurs. Aussi, le jour où je retournerai dans mon village, je n’aurai aucun regret.

N’oubliez pas que la FAO est votre organisation. Elle appartient à ses membres et ce sont eux qui en assurent la direction. Je suis là pour vous servir.

Je vous remercie pour votre attention.