SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE  DE LA FAO 

ALERTE SPECIALE No. 287 : AMÉRIQUE CENTRALE

L'OURAGAN "MITCH" PROVOQUE DE GRAVES DÉGÂTS AUX CULTURES DANS PLUSIEURS PAYS D'AMÉRIQUE CENTRALE


(Série concernant uniquement les pays dans lesquels l'état des cultures vivrières ou la situation des approvisionnements est préoccupant)

DATE: 6 novembre 1998

VUE D'ENSEMBLE


Entre le 26 octobre et le 1er novembre, l'ouragan "Mitch" a frappé plusieurs pays d'Amérique centrale et ses pluies torrentielles et vents violents ont provoqué des inondations à grande échelle. Des milliers de personnes sont mortes et des millions d'autres se trouvent sans logement et sans eau potable. Des dégâts sans précédent ont été causés aux logements, aux infrastructures et à l'agriculture. Le Honduras et le Nicaragua sont les pays les plus durement touchés. Le Guatemala et El Salvador ont été également frappés par l'ouragan, tout comme, dans une moindre mesure, le Costa Rica, la Jamaïque et certaines régions du Sud-Ouest du Mexique.

Vu les bons résultats de la première récolte céréalière de 1998, on avait espéré une reprise de la production, après la récolte médiocre de l'année dernière, qui avait souffert du phénomène El Niño. Ces espoirs se sont envolés car les champs ensemencés en cultures vivrières, principalement par des petits paysans, ont été littéralement emportés par les inondations dans chaque pays. Les plantations de bananiers, de caféiers et de canne à sucre, qui sont une source essentielle de devises étrangères, ont été dévastées dans plusieurs pays tout comme d'autres produits d'exportation non traditionnels comme les melons, les fruits et les légumes. Les régions bananières du Guatemala et du Honduras, qui assurent ensemble plus de 10 pour cent des disponibilités mondiales, ont été gravement touchées et on signale des pertes allant de 60 à 90 pour cent.

Des secours d'urgence de grande ampleur ont été lancés par la communauté internationale. Une première évaluation des dégâts est en cours dans les pays touchés. La FAO envisage d'envoyer sur le terrain une mission dans les pays les plus touchés pour évaluer les incidences de cette catastrophe sur la sécurité alimentaire pour l'année prochaine et préparer un plan de relèvement de la production agricole.

On trouvera ci-après un résumé de la situation dans les pays les plus gravement touchés:


HONDURAS


Au cours de toute la semaine allant du 26 au 30 octobre, il y a eu des pluies torrentielles, des inondations, des glissements de terrain et des rafales de vent d'intensités variables. L'ouragan "Mitch" a pris naissance au large de la côte des Caraïbes et le pays tout entier a été balayé par une tempête tropicale se déplaçant vers le nord-ouest, qui s'est dirigée vers le Guatemala le 30 octobre. Selon les informations disponibles au 3 novembre, de 6 000 à 10 000 personnes auraient péri au Honduras. Jusqu'à 1,5 million de personnes seraient déplacées et sans abri et se trouveraient souvent isolées dans les zones touchées par les inondations. Des inondations désastreuses ont balayé plus de 25 petits villages dans le nord du pays et des villes importantes telles que les cités industrielles de San Pedro Sula et Progreso, dans le nord, et la capitale Tegucigalpa, ont été isolées du fait du débordement des fleuves. Toutes les zones de production de café - une activité économique importante pour le pays - y compris Copán, Olancho, Comayagua, Francisco Morazán et La Paz, ont été touchées et de grands entrepôts et stocks de café des principaux exportateurs ont été inondés.

Selon les estimations préliminaires, les pertes de café seraient de 650 000 sacs, soit plus de 20 pour cent de la production prévue cette année. Les semis des céréales de la campagne principale de 1998, y compris le maïs assurant environ 80 pour cent de la production annuelle, étaient en cours au moment de l'ouragan. On ne dispose pas encore d'évaluation détaillée des dégâts, mais on signale des pertes énormes. Les cultures de haricot (assurant environ 65 pour cent de la production annuelle) qui est une autre denrée de base, ainsi que les bananeraies, les palmiers à huile, les agrumes et d'autres cultures fruitières ont été gravement touchés. On signale également des dégâts importants dans les centres touristiques. Ces pertes représentent un coup dur pour l'économie du Honduras, qui est l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine. Des secours d'urgence sont actuellement fournis par la communauté internationale.


NICARAGUA


L'ouragan a provoqué de très lourdes pertes en vies humaines. Le 3 novembre, on avait confirmé le décès de 1 350 personnes, mais selon d'autres sources, le nombre de victimes serait nettement supérieur. Près d'un demi-million de personnes se trouvent sans abri. Les dégâts sont principalement concentrés dans le centre-nord et le nord-ouest du pays, où un vaste glissement de terrain provoqué par les pluies torrentielles a emporté tout un groupe de petits villages. Nombre d'agglomérations et de champs de la côte Atlantique ont été inondés du fait des marées et du débordement des fleuves. Des dégâts considérables auraient été causés aux logements et aux infrastructures. Beaucoup de petits villages restent inaccessibles car les routes et les ponts ont été endommagés. Rien que dans la capitale, Managua, des dizaines de milliers de personnes vivant dans les zones les plus pauvres ont perdu leur logement. Environ un tiers de la population totale de 6 millions d'habitants aurait été directement touché par l'ouragan. On signale des pertes très importantes dans le secteur de l'agriculture et de l'élevage mais il reste encore à évaluer en détail les dégâts. Selon des estimations préliminaires, 30 pour cent de la récolte de café auraient été perdus. S'agissant des cultures vivrières, les résultats de la première campagne étaient excellents, mais compte tenu des pertes actuelles, il serait vain d'espérer une reprise de la production après les récoltes médiocres de l'année dernière, qui avaient souffert de la sécheresse. Le maïs de la seconde campagne, actuellement semé, assure de 15 à 20 pour cent de la production annuelle. Les haricots et le sorgho (deux denrées de base) actuellement en terre, représentent environ 50 et 80 pour cent respectivement de la production annuelle totale. Toutes ces cultures auraient fortement souffert des inondations. Des secours d'urgence sont actuellement fournis par la communauté internationale.


GUATEMALA


Le pays a été touché par des pluies violentes et des inondations pendant toute une semaine. On estime qu'environ 600 000 personnes vivant près de la frontière nord-est du pays, comme Petén, Alta et Baja Verapaz et Izabal, ainsi que 350 000 personnes vivant dans le sud, auraient directement souffert des effets de l'ouragan. Au 3 novembre, on estimait à 157 le nombre de personnes décédées. Plusieurs zones seraient isolées et certaines des principales routes de communication sont fermées. On signale de graves dégâts aux logements. Les premières estimations officielles confirment les lourds dégâts causés dans les plantations de caféiers et de bananiers et dans les champs de tabac ainsi qu'aux melons, à d'autres fruits et aux cultures maraîchères. Environ 15 pour cent de la récolte de café auraient apparemment été perdus. Les importantes zones rizicoles du nord-est du pays auraient également été touchées. Heureusement, environ 70 pour cent de la récolte de riz ainsi qu'une bonne partie de celle de haricot avaient déjà été engrangés. Toutefois, la récolte importante du maïs de la première campagne, qui était encore en cours, et les semis de la seconde campagne, ont fortement souffert des inondations. On signale des hausses de prix de ces denrées de base importantes. Des secours d'urgence sont actuellement fournis par la communauté internationale et des plans sont à l'étude pour le redressement de l'agriculture dans les zones affectées.


EL SALVADOR


L'ouragan a coûté la vie à 200 personnes et laissé des milliers d'autres sans abri et dispersées. On signale des dégâts énormes aux logements et aux infrastructures. Le secteur agricole aurait également été fortement touché. Les zones les plus atteintes sont les départements de Usulután, Morazán et le sud du département de San Miguel. Certains villages de la côte Pacifique auraient également subi d'importants dégâts du fait des inondations. La récolte des céréales de la première campagne de 1998 était bien avancée au moment de l'ouragan et les semis de la seconde campagne avaient commencé. On ne dispose pas encore d'évaluations détaillées des dégâts mais on signale d'importants dommages dans les champs, dans les zones susmentionnées qui figurent parmi les plus déprimées du pays. Selon les premières estimations, jusqu'à 80 pour cent des cultures de maïs auraient été perdus dans ces régions. D'autres cultures importantes pour la population comme le sorgho et les haricots auraient également subi de graves dégâts. Les importantes plantations de caféiers, qui sont une source essentielle de devises, ont aussi fortement souffert de l'ouragan. Des dégâts considérables sont signalés dans les champs de canne à sucre. Des secours d'urgence sont actuellement fournis et on s'apprête à évaluer en détail les dégâts pour le relèvement de l'agriculture dans les zones touchées.

 

 

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité du Secrétariat de la FAO à partir d’informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s’adresser, pour tout complément d’information, à: M. Abdur Rashid, Chef, SMIAR, FAO (Télex 610181 FAO I; Télécopie: 0039-06-5705-4495, Mél: [email protected]).

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