SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE  DE LA FAO 

ALERTE SPECIALE No. 288 : ANGOLA

DATE: 18 décembre 1998

(Série concernant uniquement les pays dans lesquels l'état des cultures vivrières ou la situation des approvisionnements est préoccupant)


LES DIFFICULTÉS D'APPROVISIONNEMENT ALIMENTAIRE S'AGGRAVENT AVEC L'INTENSIFICATION DES TROUBLES CIVILS

L'aggravation de la violence en Angola menace la sécurité alimentaire de la population dans plusieurs régions. En dépit de l'amorce d'un processus de paix après la signature de l'accord de Lusaka en novembre 1994, on signale des attaques, des enlèvements et des meurtres un peu partout dans le pays. La situation s’est empirée en mars 1998 avec la reprise des opérations militaires dans plusieurs provinces, surtout dans le nord-est, le nord, le sud et le sud-ouest, ainsi que dans les terres agricoles d'altitude du centre. La sécurité alimentaire sera gravement perturbée car la distribution des secours et des intrants agricoles sera entravée et la superficie emblavée sera réduite. On signale aussi de nombreuses poses de mines ces derniers mois.

L'insécurité croissante a limité l'utilisation de plusieurs routes, notamment certaines voies d'importance stratégique entre les ports de Lobito/Benguela et Luanda et les villes des régions centrales comme Huambo et Bie. On estime que près de la moitié du pays est actuellement inaccessible. Les déplacements en dehors des zones urbaines ont été limités et la plupart des organismes d'aide humanitaire ont évacué leur personnel de nombreuses zones rurales. Cela rendra encore plus difficile les distributions d'aide alimentaire aux populations dans le besoin. Cela empêchera aussi les principales provinces agricoles dans les terres d'altitude du centre et d'ailleurs d'avoir accès aux intrants agricoles (semences, outils, etc.) et à l'assistance technique durant la campagne en cours. Les régions où l'insécurité est la plus grande sont celles du centre où une activité militaire importante a été signalée ces dernières semaines. Cela pourrait affecter la superficie plantée des cultures dans cette région qui fournit habituellement plus de la moitié des céréales et des haricots cultivés dans le pays et près d'un tiers du manioc. Les perspectives de la récolte de l'année sont donc défavorables pour l'instant.

Cette année, la saison des pluies a commencé à la date prévue et les précipitations ont été normales dans les principales zones productrices. Toutefois, les avantages potentiels de ces pluies seront compromis par la réduction des semis et des rendements dans la plupart des régions. Cela aggravera le déficit vivrier et accroîtra la dépendance vis-à-vis de l'aide alimentaire durant l'année à venir.

Les disponibilités alimentaires restent précaires dans le sud en raison de la mauvaise récolte de l'an dernier et des problèmes d'approvisionnements apparaissent dans les provinces du Centre et du Sud à cause de l'intensification récente des hostilités. Le nombre des personnes déplacées à l'intérieur du pays a augmenté sensiblement cette année avec plus de 300 000 nouveaux cas dans une dizaine de provinces, dont celles de: Huila, Malange, Huambo et Bie. Les déplacements de populations, le pillage des denrées alimentaires et du bétail dans les villages et sur les routes compromettent gravement les disponibilités alimentaires et l'économie locales. Cela entraîne des difficultés d'approvisionnement, une augmentation des cas de malnutrition, surtout chez les femmes et les enfants, et un accroissement de la prévalence de maladies comme le paludisme et le choléra.

On signale qu'un nombre croissant d'Angolais trouvent refuge en Namibie et en Zambie pour échapper aux combats. Ces pays, qui ont tous deux souffert l'an dernier de mauvaises récoltes céréalières en raison des perturbations atmosphériques provoquées par El Niño, auront du mal à faire face à cet afflux de réfugiés. La République démocratique du Congo, qui partage une longue frontière avec l'Angola, connaît ses propres conflits internes, sera elle aussi touchée par ces déplacements de populations. Compte tenu de la situation très difficile de l'Angola et de ses conséquences pour les pays voisins, il est indispensable que la communauté internationale et les gouvernements intéressés mettent en place des plans d'urgence pour faire face à une crise qui semble inévitable.

 

 

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité du Secrétariat de la FAO à partir d’informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s’adresser, pour tout complément d’information, à: M. Abdur Rashid, Chef, SMIAR, FAO (Télex 610181 FAO I; Télécopie: 0039-06-5705-4495, Mél: [email protected]).

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