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SMIAR

SAHEL : SITUATION MÉTÉOROLOGIQUE ET ÉTAT DES CULTURES

Système Mondial d'Information et d'Alerte Rapide
Rapport No 2 - 15 juillet 2003

 LA SAISON DES PLUIES EST MAINTENANT BIEN INSTALLÉE AU SAHEL

Guinée Bissau Cap-Vert Gambie Senegal Mauritanie Mali BKF Niger Tchad
Carte sensible du Sahel

RESUME

La saison des pluies a démarré normalement dans le Sahel, sauf en Guinée-Bissau où le début des pluies était légèrement retardé. Les pluies ont commencé à la fin du mois d’avril ou en mai dans le sud du Burkina Faso, du Mali, du Niger,du Tchad, dans l’extrême sud-est duSénégal. Elles ont progressé vers le nord en juin dans le reste du Sénégal, en Gambie, en Guinée Bissau et dans le sud de la Mauritanie. Les précipitations devraient bientôt commencer au Cap Vert Les précipitations devraient bientôt commencer au Cap-Vert. Les images satellites de la première décade de juillet montrent que les pluies ont augmenté à travers le Sahel.

Les semis progressent suivant l'arrivée des pluies et les cultures lèvent de manière satisfaisante.

Les pâturages commencent à se régénérer. La situation relative aux ravageurs des cultures est globalement calme. Cependant, du sud de la Mauritanie au nord du Tchad, les conditions écologiques sont maintenant favorables à la reproduction des criquets pèlerins; mais leur nombre étant extrêmement faible, il faudra beaucoup de temps avant que leurs effectifs ne puissent atteindre des niveaux menaçants.


SITUATION PAR PAYS

 

BURKINA FASO  CAP VERT  GAMBIE  GUINEE BISSAU 
MALI  MAURITANIE  NIGER  SENEGAL  TCHAD

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BURKINA FASO :

Les cultures poussent en général de manière satisfaisante. Suite aux premières pluies importantes du début du mois d’avril, les précipitations ont progressé vers le nord durant le mois de mai et sont restées abondantes. Bien que les précipitations aient légèrement diminué à la mi-juin, les réserves en eau du sol sont adéquates en général et les cultures poussent de manière satisfaisante. Les céréales secondaires sont au stade de tallage/montaison dans la zone soudanienne et lèvent dans la zone sahélienne.

Les pâturages sont en régénération. Aucune activité de ravageur de cultures n'a été signalée. La disponibilité en semences est bonne suite aux récoltes records de 2002. Des semences ont été distribuées aux réfugiés et personnes revenues de la Côte d’Ivoire, dans le cadre d’un projet d’assistance d’urgence de la FAO.

Images satellite (durée de présence des nuages à sommets froids) pour les 3 dernières décades.
 

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CAP-VERT :

Les conditions sèches de saison prévalent. Les semis de maïs démarrent normalement en juillet avec le début des pluies sur les îles principales. Des problèmes de disponibilité en semences pourraient survenir suite à la faible récolte de 2002. Undisplayed Graphic

GAMBIE :

La campagne agricole a démarré. Les premières pluies, enregistrées durant la première décade de juin, ont permis la préparation des sols et les premiers semis précoces. Les précipitations ont légèrement diminué durant la seconde décade mais les pluies ont couvert l'ensemble du pays durant la troisième décade et sont devenues abondantes au début du mois de juillet. Les semis sont en cours.

Des problèmes de disponibilité en semences pourraient survenir suite à la mauvaise récolte de 2002.

Images satellite (durée de présence des nuages à sommets froids) pour les 3 dernières décades.
 

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GUINEE-BISSAU :

La campagne agricole a démarré. Malgré les premières pluies sporadiques au début du mois de mai, la saison des pluies n’a réellement démarré qu’au début du mois de juin. Les céréales secondaires sont au stade levée/tallage dans l'est et le nord. La préparation des sols et les semis du riz pluvial sont en cours. Le repiquage du riz de mangrove à partir des pépinières se fera en juillet/août, après la désalinisation des rizières de mangroves.

Des attaques d'insectes isolées ont été signalées, notamment dans l’est.

Images satellite (durée de présence des nuages à sommets froids) pour les 3 dernières décades.
 

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MALI :

Les semis et le développement des cultures ont jusqu'à présent bénéficié de pluies adéquates. Faisant suite aux premières pluies tombées dans l'extrême sud au début du mois d’avril, les précipitations ont progressé vers le nord en mai et sont restées en général régulières et bien réparties en juin, à l’exception de la région de Kayes à l’ouest, où les pluies ont considérablement diminué à la fin du mois. Les semis du mil et du sorgho sont en cours et les cultures lèvent dans le sud.

Les pâturages se régénèrent, notamment dans le sud. Des attaques de sautériaux ont été signalées en juin. Les oiseaux migrateurs sont également signalés dans la zone de l’Office du Niger. De faibles effectifs de criquets pèlerins étaient présents et persisteront dans l'Adrar des Iforas. Une reproduction à petite échelle pourrait se produire dans les zones de pluie récente.

Conformément aux recommandations du Système national d’alerte précoce, la vente par le Gouvernement de 8 000 tonnes d’aliments de bétail à prix subventionné a aidé à atténuer la détérioration de l’état des animaux affectés par le manque de pâturages.

Images satellite (durée de présence des nuages à sommets froids) pour les 3 dernières décades.
 

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MAURITANIE :

Les premières pluies en juin ont permis le démarrage des semis dans quelques zones. Des pluies importantes dans le sud et le sud-est à la mi-juin ont permis la préparation des terres et les premiers semis dans le Brakna, le Gorgol, le Hodh El Chargui et le Guidimakha. Le cumul des pluies à la fin du mois de juin est en général supérieur à la normale dans la plupart des stations météorologiques, notamment dans le sud-est, et l’imagerie satellitaire indique que les pluies ont augmenté au début du mois de juillet.

La situation relative aux ravageurs des cultures est dans l'ensemble calme. Cependant, des adultes isolés de criquets pèlerins pourraient se trouver dans le sud, mais on ne s’attend à aucun développement significatif.

Les distributions d’aide alimentaire et les ventes de blé à prix subventionné on permis d’améliorer la situation des approvisionnements alimentaires dans l’Aftout, la vallée du fleuve Sénégal et les régions de Hodh El Ahargui et Hodh El Gharbi où une situation proche de la famine et des symptômes de malnutrition étaient signalés.

Images satellite (durée de présence des nuages à sommets froids) pour les 3 dernières décades.
 

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NIGER :

La saison des pluies est maintenant bien installée. Suite aux premières pluies dans l’extrême sud-est au début du mois d’avril, le temps est resté principalement sec jusqu'à la dernière décade de mai, lorsque les pluies ont progressé vers le nord dans la partie sud-ouest, permettant la préparation des terres et les premiers semis. Les précipitations étaient en général abondantes et bien répandues en juin et le cumul des pluies à la fin du mois est en général supérieur à la normale dans la plupart des stations météorologiques. Il est estimé que 93% des villages ont pu effectuer leurs semis à la fin du mois de juin. Ce chiffre était d’environ 60% l’année dernière. Les cultures lèvent et sont déjà au stade tallage/montaison dans les départements de Dosso et Zinder.

En juin, des ailés épars de criquets pèlerins étaient présents et en cours de maturation dans le nord-ouest de L’ Aïr, près d’Arlit, dans le sud de l’ Aïr, près d’Agadez et plus au sud , dans le Tadress. Une reproduction à petite échelle pourrait se produire dans les zones de pluie récente de l’Aïr et du Tadress, mais on ne s’attend à aucun développement significatif. Des attaques de sautériaux ont été signalées dans beaucoup de régions.

La vente à prix subventionné de 12 000 tonnes de céréales et de 2 000 tonnes d’aliments de bétail a permis l’amélioration de l’accès des ménages pauvres aux aliments ainsi que celle de l’état du bétail affecté par l’absence de pâturage.

Images satellite (durée de présence des nuages à sommets froids) pour les 3 dernières décades.
 

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SENEGAL :

Les pluies ont progressé dans le sud et le centre en juin. Suite aux pluies précoces enregistrées dans l'extrême sud-est en mai, les précipitations ont progressé en juin vers le sud-ouest et le centre. Un temps essentiellement sec prévalait encore dans le nord à la fin du mois de juin. Les semis de céréales secondaires sont en cours dans le sud et le centre. Les cultures semées récemment dans le sud lèvent de manière satisfaisante.

Les pâturages se régénèrent dans le sud et le centre. La situation relative aux ravageurs des cultures est dans l'ensemble calme bien que des attaques de sautériaux soient signalées dans la région de Kédougou.

En réponse à la situation alimentaire tendue ayant résulté de la mauvaise récolte de 2002, le gouvernement a distribué environ 54 000 tonnes de riz aux populations rurales en 2002, et a juste lancé un nouveau programme d’assistance comprenant la distribution de 50 000 tonnes de riz et de 13 000 tonnes d’aliments de bétail ainsi que la vente à prix subventionné de semences de maïs et d’arachide. Des semences ont également été distribuées dans le cadre d’un projet de la FAO.

Images satellite (durée de présence des nuages à sommets froids) pour les 3 dernières décades.
 

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TCHAD :

La campagne agricole est maintenant bien installée dans les zones agricoles du pays. Suite aux premières pluies de la mi-avril dans l'extrême-sud, la saison des pluies a réellement démarré à la fin du mois de mai dans la zone soudanienne. Les précipitations ont progressé en juin vers le nord, dans la zone sahélienne. Les semis de céréales secondaires sont en cours dans la zone sahélienne. Le mil et le sorgho récemment plantés dans la zone soudanienne poussent de manière satisfaisante.

Les pâturages se régénèrent. Des attaques de sautériaux et de chenilles défoliatrices ont été signalées. Même si on s’attend à une reproduction à petite échelle de criquets pèlerins au nord, leurs effectifs devraient rester en deçà des niveaux menaçants.

Images satellite (durée de présence des nuages à sommets froids) pour les 3 dernières décades.
 

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CARTES DES PRÉCIPITATIONS TOTALES ET DES POSSIBILITÉS DE SEMIS

La première carte indique les quantités totales de pluies du 1er au 30 juin. Les données sont extraites de rapports de terrain de la FAO et de l'imagerie satellitaire d'estimation des pluies (RainFall Estimate - RFE) produite par le projet NOAA/USGS/FEWS/USAID. Les images RFE sont obtenues par interpolation de divers paramètres enregistrés au sol et de ceux obtenus grâce à des mesures de télédétection telles que : précipitations, humidité relative, vitesse du vent, altitude, températures des nuages froids.

La carte ci-dessous montre une estimation des temps de semis (possibilité) telle que définie par une décade (10 jours) répondant aux conditions suivantes : 25 mm de pluies durant cette décade et une hauteur de pluie totale d'au moins 20 mm durant les deux décades suivantes. Les données utilisées pour cette analyse sont issues des rapports de terrain de la FAO et de l'imagerie RFE.

Source des données : NOAA, FAO - - Préparé par : FAO/SDRN, Groupe Agrométéorologie

SOURCES:

Voici le deuxième rapport du SMIAR sur les conditions météorologiques et l'état des cultures dans les pays sahéliens de l'Afrique de l'Ouest en 2003. L'aire géographique couverte par ces rapports comprend les neuf pays membres du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), à savoir Burkina-Faso, Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad. Ces rapports seront établis tous les mois de juin à novembre. Le rapport final pour l'année 2003, contenant les premières estimations de production, sera publié fin-novembre.

Ces rapports sont établis en utilisant des données fournies par les représentations de la FAO dans les pays, le Groupe agrométéorologique et Groupe de surveillance de l'environnement (SDRN), le Groupe acridiens, migrateurs nuisibles et opérations d'urgence (ECLO), le Service des opérations d’urgence (TCEO), le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que diverses organisations non gouvernementales (ONG). Pour le présent rapport ont été utilisés les données pluviométriques locales, l’imagerie satellitaire fournie par FAO/ARTEMIS, les rapports de terrain et informations communiquées par les représentants de la FAO jusqu'au 30 juin. Les images satellites de la première décade de juillet ont été également analysées pour une dernière mise à jour.

*QUELQUES DEFINITIONS

Dans ces rapports sont mentionnées quatre zones écoclimatiques qui se différencient par le niveau de leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques agricoles (zone sahélienne, zone soudano-sahélienne, zone soudanienne et zone guinéenne). Ces zones sont décrites ci-dessous:

Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.

Zone soudano-sahélienne : Les précipitations annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est?à?dire principalement du sorgho et du mil.

Zone soudanienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de rapport.

Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.

Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale", dont la trace à la surface du sol est dénommée "front intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et au sud de l'Equateur et arrive généralement en juillet à sa position située le plus au nord. Sa position fixe les limites septentrionales des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie se situent généralement à 150 ou 200 km au sud du front.


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