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CONSERVATION IN SITU DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES AU CAMEROUN 1

DONNEES GENERALES SUR L'ECOLOGIE ET LA PHYTOGEOGRAPHIE DU CAMEROUN

Le Cameroun a souvent été qualifié de microcosme de l'Afrique tropicale. Cette image est particulièrement vraie en ce qui concerne sa végétation, qui offre un condensé de toute la végétation africaine intertropicale. Il renferme des exemples des principales formations végétales du continent, depuis la forêt dense humide au Sud, en passant par les savanes boisées du Centre, jusqu'aux steppes du Nord-Cameroun et aux forêts et prairies montagnardes à l'Ouest. On y trouve au total plus de 8 000 espèces de plantes supérieures, appartenant à 1 800 genres et 230 familles.

Les grandes divisions phytogéographiques, qui correspondent nettement aux grandes zones climatiques tant par la physionomie que par la composition floristique de la végétation, forment trois grandes régions écologiques: la région congo-guinéenne au Sud, la région soudano-zambézienne au Nord, et la région montagnarde associée au relief local.

Région congo-guinéenne

Les types de végétation les plus importants de cette région sont les suivants:

1) La forêt littorale, qui s'étend jusqu'à 100 km vers l'intérieur, est une forêt humide sempervirente occupant la plaine côtière sableuse, à une altitude qui dépasse rarement 200 m. La pluviométrie atteint 4000 mm sur la côte. Les essences caractéristiques sont Saccoglottis gabonesis, Andira inermis, Cynometra hankei, Coula edulis, Pycnanthus angolensis, avec Lophira alata qui est exceptionnellement abondant. Cette forêt résulte de la recolonisation de défrichements anciens.

2) La forêt biafraise se trouve au sud-ouest, en arrière de la forêt littorale, le plus souvent entre 200 et 800 m d'altitude, avec des pluviométries de 2000 à 3000 mm. C'est une forêt humide sempervirente où prédominent les césalpiniacées, dont les genres importants sont Afzelia, Brachystegia, Cynometra, Didelotia, Gilbertiodendren, Julbernardia, Monopetalanthus, Paraberlinia. Elle a été soumise à des interventions humaines intensives depuis plusieurs dizaines d'années.

3) La forêt congolaise occupe la partie sud-est ou pays, dans le bassin de la rivière Dja. D'est une forêt humide sempervirente d'altitude moyenne (200–800 m), sous une pluviométrie généralement comprise entre 1500 et 2000 mm avec jusqu'à 3 mois de saison sèche. Nombre de césalpiniacées de la forêt biafraise y sont absentes, mais elle se caractérise par la présence de peuplements étendus presque purs de Gilbertiodendron dewevrei. On y rencontre comme autres essences Pericopsis elata, Baillonella toxisperma, Oddoniodendron micranthum, Afrostyrax lepidophyllus.

4) La forêt semi-décidue est une forêt dense mais semi-décidue, que l'on trouve à moyenne altitude immédiatement au nord des forêts humides sempervirente. Elle se caractérise par l'abondance d'arbres appartenant aux familles des sterculiacées et des ulmacées, dont beaucoup possèdent des graines ailées aisément disséminées par le vent et sont des essences colonisatrices dynamiques. Ce type de forêt est en conséquence capable d'expansion vigoureuse aux dépens des autres types de forêt. Vers le nord elle colonise la savane boisée pour former de vastes surfaces de mosaïque forêt-savane, tandis que vers le sud elle a formé de larges poches dans les zones de culture du cacao de la forêt humide sempervirente, où les essences semi-décidues qui la composent fournissent une ombre propice aux cacaoyers. Elle comprend un certain nombre d'essences de déroulage et de sciage de grande valeur. Les essences caractéristiques sont Triplochiton scleroxylon, Mansonia altissima, Nesogordonia sp., Cola sp., Sterculia sp., Celtis spp., Terminalia superba, Entandrophragma cylindricum, Piptadeniastrum sp., Parinari excelsa.

Outre les quatre principaux types de forêt décrits ci-dessus, la région congo-guinéenne renferme un certain nombre de types édaphiques spéciaux de moindre étendue mais localement importants, tels que la forêt de mangrove le long de la côte, et les forêts marécageuses de l'intérieur.

Entre la forêt semi-décidue au sud et les savanes de la région soudanozambézienne au nord on trouve une zone de transition étendue, que l'on désigne parfois sous le nom de savane guinéo-soudanienne. Elle consiste en une mosaïque de forêt semi-décidue, surtout concentrée en galeries forestières le long des cours d'eau, et de savane herbeuse, arborée ou boisée. Après défricnement de la forêt on trouve la succession de végétation suivante: (1) Formation herbeuse à Pennisetum purpureum prédominant; (2) Formation herbeuse à Imperata cylindrica prédominant; (3) Savane arbustive à Annona senegalensis et Bridelia ferruginea; (4) Savane arbustive dans laquelle Terminalia glaucescens est l'essence la plus représentative, et qui comprend également Annona senegalensis et Bridelia ferruginea, Albizia spp., Crossopteryx febrifuga, Hymenocardia sp., Cussonia sp. De cette zone on passe progressivement à la savane typique d'Adamaoua de la région soudano-zambézienne.

Région soudano-zambézienne

Cette région occupe la plus grande partie du Nord du pays au-dessus du 6ème parallèle Nord, la pluviométrie diminuant progressivement lorsqu'on monte en latitude. La saison sèche dure 6–8 mois. Les types de végétation les plus importants sont les suivants, du sud au nord:

1) La savane du plateau d'Adamaoua se trouve entre 900 et 1500 m d'altitude. Elle consiste en savane arborée ou boisée où prédominent Daniellia oliveri et Lophira lanceolata. Burkea africana et Terminalia spp. sont localement abondants. Dans les fonds de vallées on rencontre des essences de la forêt dense semi-décidue, telles qu'Aubrevillea kerstingii, Erythrophloeum suaveolens, Chlorophora excelsa, Khaya grandifoliola, Phyllanthus discoideus; dans les vallées plus marécageuses prédomine Syzygium guineense var. guineense.

2) Les savanes de la Bénoué comprennent plusieurs types. Dans les collines situées immédiatement au nord du plateau d'Adamaoua les essences remarquables sont Uapaca togoensis et Anogeissus leiocarpus, avec de nombreuses essences caractéristiques du plateau lui-même. Dans le haut bassin de la Bénoué et de ses affluents Isoberlinia doka et Monotes kerstingii prédominent. Dans la plaine de la Bénoué la végétation typique est une savane arbustive où prédominent Terminalia spp., avec comme autres essences Dalbergia melanoxylon, Diospyros mespiliformis, Boswellia sp., Commiphora sp. Dans les parties plus marécageuses de la plaine Borassus aethiopium prédomine.

3) Les steppes à épineux de la zone sahélo-soudanienne se trouvent principalement entre 10° et 11° de latitude Nord. Les essences prédominantes sont Acacia albida, Balanites aegyptiaca, Acacia seyal, Ziziphus sp., Combretum sp. Dans la zone sahélo-saharienne, encore plus sèche, sur les rives du lac Tchad, Acacia senegalensis est la seule essence caractéristique.

4) Les prairies périodiquement inondées couvrent une vaste surface au sud du lac Tchad. Là où l'inondation n'est que temporaire, les essences dominantes sont Acacia seyal et Acacia nilotica, tandis que là où elle est plus permanente la végétation typique est la prairie non arborée.

5) Les montagnes sèches des monts Atlantika et Mandara sont intensivement cultivées, mais portent des arbres disséminés, semi-domestiqués, d'Acacia albida, Adansonia digitata, Khaya senegalensis, Diospyros sp., Tamarindus sp., Ziziphus sp.

Région montagnarde

Cette région couvre une surface bien inférieure à celle des régions congoguinéenne et soudano-zambézienne, et elle est discontinue en raison de la séparation entre les divers massifs montagneux. Les types de végétation peuvent être classés en fonction de l'altitude.

1) La forêt submontagnarde est une forêt dense sempervirente entre 800 et 2000 m d'altitude. Le seul conifère indigène du Cameroun, Podocarpus milanjianus, se rencontre au voisinage de sa limite supérieure. Les fougères arborescentes sont des éléments remarquables dans les vallées humides.

2) La forêt montagnarde se trouve surtout au-dessus de 1800 m, et consiste en une forêt sempervirente où prédominent les arbustes et les petits arbres. A sa limite supérieure elle fait place aux “fourrés à éricacées”. Une grande partie de cette forêt a été défrichée en vue de l'agriculture et du pâturage.

3) La zone afro-subalpine se trouve au-dessus de 2800 m, et se limite au mont Cameroun et au mont Oku. La végétation consiste en prairie avec des arbustes ou petits arbres appartenant aux genres Vernonia, Senecio, Alchemilla, Pentaschistis.

1 Basé sur i) les travaux de R. Letouzey, Laboratoire de phanérogamie, Muséum national d'histoire naturelle, 16, rue Buffon, F-75005 Paris, France.
ii) une étude contractuelle, “Contribution au Manuel sur la conservation in situ au Cameroun”, par J. Vivien et B. Satabie, ENSA; B.P. 4713, Yaoundé-Nlongkak, Cameroun.
iii) “Guide pour la conservation in situ des ressources génétiques d'essences forestières tropicales” (FORGEN/MISC/84/2, FAO, Rome).

AIRES PROTEGEES

Le Tableau 1 donne des détails sur les Parcs nationaux (PN) et Réserves de faune (RF) définis par la loi no 81/13 du 27 novembre 1981, articles 2 et 3. Il existe en outre 93 forêts classées, dont trois de plus de 100 000 ha. Cependant, nombre de ces forêts classées sont sérieusement menacées du fait de leur invasion par les plantations villageoises au sud ou des coupes incontrôlées de bois de feu au nord.

Fig. 1 CARTE PHYTOGEOGRAPHIQUE DU CAMEROUN
(R. Letouzey, 1965)

Fig 1

D'après Letouzey (1968), carte 19.

Tableau 1. PARCS NATIONAUX (PN) ET RESERVES DE FAUNE (RF) DU CAMEROUN

NomDate de créationSuperficie haType de végétation
RFPN
PN Bénoué19321968185 000Savane boisée à Isoberlinia, Terminalia, Daniellia olivieri Anogeissus, Combretum, etc.
PN Mozogo-Gokoro19321968    1 400Steppe à épineux originelle
PN Waza19321968170 000Steppe à épineux (Balanites, Acacia, Zizyphus, etc.). Prairie inondée à la saison des pluies (Yaérés), formée d'Hyparrhenia et Vetiveria
PN Bouba-Njida19471968220 000cf. PN de la Bénoué
PN Kalamaloué19471972    5 400Steppe à épineux (Balanites, Zizyphus, Acacia spp.)
RF Faro1932 330 000Savane boisée à Isoberlinia, Burkea, Lophira, Terminalia, Monotes
RF Kimbi River1964     5 600Savane arbustive à Annona senegalensis, Bridelia ferruginea, etc.
RF Mbi Crater1964        370Forêt montagnarde
RF Douala Edea1932 160 000Mangrove à Rhizophora et Avicennia; forêt dense humide sempervirente à Lophira alata et Saccoglottis gabonensis
RF Korup    85 000Forêt dense humide sempervirente à césalpiniacées
RF Edea-Lac Ossa1948     4 000Forêt dense humide sempervirente autour du lac
RF Dja1950 526 000Forêt dense humide sempervirente à sapotacées
RF Campo1932 233 000Bosquets arbustifs littoraux. Forêt dense humide sempervirente à césalpiniacées
RF Lobeke    42 000Forêt marécageuse à Raphia et forêt dense humide de transition
RF Pangar-Djerem  400 000Forêt humide semi-décidue à ulmacées et sterculiacées. Savane boisée à Burkea africana.Savane arbustive et arborée à Terminalia glaucescens, Lophira lanceolata et Annona senegalensis
TOTAL  2 367 770    

Fig. 2

Fig 2

Fig. 3

Fig 3

LEGISLATION

La législation relative à la conservation des ressources forestières est contenue dans trois textes juridiques: Loi no 81/13 du 27 novembre 1981; Décret no 83/169 du 12 avril 1983; Décret no 83/170 du 12 avril 1983.

La loi no 81/13 de 1981 prévoit la classification des forêts domaniales en dix catégories: réserves naturelles intégrales, parcs nationaux, sanctuaires pour certaines espèces végétales et animales, réserves de faune, forêts de production, forêts de protection, forêts récréatives, périmètres de reboisement, jardins zoologiques et botaniques, ranches de gibier étatiques. L'article 15 déclare que “les forêts domaniales devront couvrir 20 pour cent du territoire national”. La loi stipule également que les recettes provenant de la vente des concessions de coupes seront réparties comme suit: 20 pour cent à l'Etat, 25 pour cent à l'organisme d'Etat responsable des inventaires forestiers, 55 pour cent à l'organisme d'Etat responsable du reboisement.

Le Décret no 83/169 de 1983 définit les procédures de classement des forêts par décret présidentiel. La proposition de classement est soumise par le ministre chargé des forêts, accompagnée d'un rapport de situation et d'un rapport technique exposant les motifs du classement. Il est prévu un délai de 90 jours au cours duquel le public est informé et a la possibilité d'exprimer son opposition ou de réclamer des compensations pour perte de droits. La loi stipule également que, à l'exception des réserves naturelles intégrales, des périmètres de reboisement et des jardins botaniques, les populations locales conserveront leurs droits traditionnels de récolte de produits forestiers secondaires. Neuf des articles du décret concernent la protection des forêts, tandis que 73 portent sur leur exploitation.

Le Décret n 83/170 de 1983 précise les critères de gestion des parcs nationaux, qui doivent être inclus dans le plan d'aménagement, y compris le contrôle des visiteurs et le tracé des routes. Il prévoit également la création de zones tampons protégées autour des parcs nationaux et réserves naturelles intégrales. L'entretien des limites des aires protégées est la responsabilité du Directeur du tourisme.

ETUDE DE CAS

Des études de cas sont présentées sur 20 essences forestières importantes du Cameroun. Dix de celles-ci sont avant tout des essences à bois d'oeuvre, les autres étant des essences à fins multiples produisant des aliments, du fourrage, du bois de feu, des écorces à usage médicinal, ou fournissant de l'ombrage.

1. Acacia albida (Faidherbia albida) (Mimosacées). Tchaski (peuhl), alif, wigo (kotoko), gao (sonraï, Niger).

Arbre épineux à cime étalée, dont le fût atteint 8 m de hauteur et 1 m de diamètre. Au Cameroun on le trouve dans la savane boisée de la zone soudanienne, dans les monts Mandara et dans les steppes sahéliennes sur sols lourds mais bien drainés, où il peut former des peuplements continus. Il perd ses feuilles au début de la saison des pluies, et est feuillé durant toute la saison sèche. Il est donc bénéfique en ce qu'il ne réduit pas l'éclairement des cultures agricoles à la saison de végétation, et durant la saison sèche procure de l'ombre au bétail qui enrichit le sol autour du pied de l'arbre par ses déjections. C'est pourquoi il est protégé tant par les agriculteurs que par les pasteurs. Les feuilles et les gousses sont utilisés comme fourrage, et le bois est tendre et facile à travailler. Il en existe de jeunes plantations dans l'extrême nord; la croissance est très lente.

2. Acacia seyal (Mimosacées). Silluki, sakiré (sonraï, Niger), karamga (kanouri et kanigou, Nigéria).

Petit arbre dont le fût atteint 15 m de hauteur et 40 cm de diamètre. Il est caractéristique des steppes sahéliennes, et on le trouve en particulier sur les sols d'argile noire périodiquement inondés. Au Cameroun il est abondant dans l'extrême nord, généralement en peuplements purs. Il produit une gomme de qualité inférieure, qui n'est pas récoltée. Les feuilles et les gousses fournissent du fourrage.

Il se régénère bien, et envahit les anciens champs cultivés. Mais dans certains parcs nationaux la population excédentaire d'éléphants saccage les peuplements.

3. Afzelia bipindensis (Césalpiniacées). Doussié.

Fût atteignant 25 m de hauteur et 1,8 m de diamètre. Au Cameroun on le trouve dans toute la zone de forêt sempervirente, mais il est plus abondant dans la zone littorale.

Cette essence a été exploitée depuis de nombreuses années dans les forêts littorales et les forêts biafraises, et on peut maintenant la considérer comme surexploitée en de nombreux endroits. Il en existe des plantations à Bakundu, Bonepoupa et Makak. On trouve au Cameroun les espèces voisines A. pachyloba et A. africana, cette dernière étant caractéristique de la savane soudano-guinéenne.

4. Baillonella toxisperma (Sapotacées). Moabi.

Arbre rectiligne atteignant 40 m de hauteur de fût et 4 m de diamètre. On le trouve dans toute la zone forestière du Cameroun mais surtout dans la forêt sempervirente, et il est souvent planté dans les villages. Le bois est utilisé en déroulage, tranchage et sciage. C'est une essence d'ombre, produisant un fruit comestible. La régénération est souvent abondante sous les arbres mais éphémère. Les semences sont dispersées essentiellement par les éléphants. Il en existe des petites plantations dans les forêts classées d'Ottotomo et Muyuka.

5. Balanites aegyptiaca (Balanitacées). Garbaïe (sonraï), adoua (haoussa), soump (ouolof).

Petit arbre dont le fût atteint une dizaine de mètres de hauteur, que l'on trouve dans tous les sols mais qui est particulièrement abondant sur les karals (sols d'argile noire inondés à la saison des pluies). Au Cameroun on le trouve au nord de la rivière Bénoué, et il est particulièrement abondant au sud du lac Tchad. Son bois est résistant aux termites, et il est utilisé pour faire des manches d'outils. Il produit un fruit à pulpe sucrée, comestible, un peu comparable à une datte, et une graine oléagineuse que l'on consomme après l'avoir fait tremper dans l'eau. Les jeunes feuilles servent de fourrage. Cette essence envahit les jachères, où elle forme de véritables peuplements. Sa propagation est assurée par les animaux tant domestiques que sauvages.

6. Butyrospermum parkii (Sapotacées). Karité.

Arbre à fût court de 9 à 12 m, typique des régions de savane soudanoguinéenne et soudanienne. Au Cameroun il semble être plus commun dans l'ouest, en lisière de la forêt dense, où il a probablement été propagé par l'homme. La pulpe du fruit est parfois comestible. Le noyau contient une huile. Le “beurre de karité” est un mélange de matière grasse et de latex; il est utilisé dans l'alimentation locale et pour faire des cosmétiques et des médicaments traditionnels. C'était autrefois l'une des principales sources de matière grasse végétale, mais il n'est plus guère utilisé aujourd'hui. Le bois est utilisé localement. C'est une essence à croissance lente; les arbres et les semis étaient autrefois protégés dans les plantations. Les éléphants sont friands des fruits, et contribuent à la dissémination de l'espèce.

7. Coula edulis (Olacacées). Coula, kommol, woula.

Arbre de forme irrégulière, dont le tronc atteint 10 m de hauteur et 1 m de diamètre. Au Cameroun on le trouve en sous-étage de la forêt sempervirente jusqu'à la boucle du Dja; il est souvent abondant. Son bois n'est pas utilisé en grumes, mais les jeunes brins sont très recherchés par les villageois qui en font des pieux, poteaux et perches pour la construction de leurs cases. Le bois est très dur, et réputé très résistant aux termites. La graine comestible est très appréciée, et est consommée localement et vendue sur les marchés urbains.

La surexploitation des jeunes tiges de Coula edulis risque à long terme de compromettre l'avenir de cette essence fruitière à croissance lente. D'autres espèces arborescentes et arbustives appartenant à cette même famille des olacacées ont un bois qui présente les mêmes qualités et pourraient rendre les mêmes services comme pieux, ce qui assurerait au Coula une certaine protection.

8. Distemonanthus benthamianus (Césalpiniacées). Movingui, ayan (Nigéria).

Fût atteignant 25 m de hauteur et 1,3 m de diamètre. On trouve le movingui dans toute la zone forestière, mais il est plus fréquent dans les formations secondaires. Il est semble-t-il absent dans l'est et l'extrême sud-est du Cameroun. Son bois est utilisé en déroulage et en sciage, et la production de grumes a considérablement augmenté depuis quelques années. Cette essence n'a jamais été utilisée en reboisement.

9. Entandrophragma cylindricum (Méliacées). Sapelli.

Grand arbre forestier, dont le fût atteint 30 m de hauteur et 2,5 m de diamètre. Au Cameroun on le trouve dans toute la zone de forêt dense, mais il est particulièrement abondant dans la forêt semi-décidue. A l'ouest, on ne le trouve qu'autour du versant nord du mont Cameroun. Il est entièrement défeuillé à la saison sèche. Les jeunes sujets se comportent comme essence d'ombre partielle. La fructification est irrégulière. Le bois est très utilisé pour le déroulage, le tranchage et le sciage, et c'est en volumes exploités annuellement la seconde essence à bois d'oeuvre du Cameroun. On en a installé des plantations dans plusieurs forêts classées.

10. Entandrophragma utile (Méliacées). Sipo.

Fût atteignant 40 m de hauteur et 3 m de diamètre. On trouve le sipo au Cameroun dans toute la zone de forêt dense, mais il n'est pas très abondant. Son bois est utilisé pour le déroulage, le tranchage et le sciage. C'est une essence de demi-ombre; la fructification est assez régulière et abondante. Elle est commercialisée depuis le début siècle sous le nom d'“acajou”; elle est soumise à une exploitation croissante depuis l'ouverture récente de coupes dans l'est et le sud-est. Quelques parcelles de sipo ont été plantées dans la forêt classée de Bakundu.

11. Erythrophleum spp. (Césalpiniacées). Tali.

Fût atteignant 15 m de hauteur et 1,5 m de diamètre. On trouve au Cameroun E. ivorense principalement dans la forêt dense sempervirente, tandis que E. suaveolens pousse surtout dans la forêt semi-décidue et les galeries forestières, et dans les vallées boisées de l'Adamaoua. Leur bois est utilisé en sciage, et leur écorce est employée comme poison d'épreuve. Le bois des deux espèces est commercialisé sous le nom de tali; 80 pour cent proviennent des provinces du Centre et du Sud. Il n'y a pas eu de reboisement de tali, mais on peut en voir des régénérations çà et là dans les zones défrichées.

12. Irvingia gabonensis (Irvingiacées). Andok (Gabon).

Fût atteignant 20 m de hauteur et 1 m de diamètre. Se trouve au Cameroun à l'ouest dans la forêt sempervirente, etplus fréquemment au sud-est, généralement dans la forêt semi-décidue. Il est rare ailleurs, et absent au sud-ouest. La graine oléagineuse comestible est utilisée pour préparer une sauce. Deux autres espèces, I. grandifolia et I. robur, produisent des fruits analogues, mais ne semblent pas être utilisées par la population locale.

13. Khaya senegalensis (Méliacées). Caïlcedrat, acajou du Sénégal.

Grand arbre dont le fût atteint 30 m de hauteur et 1 m de diamètre. Il préfère les sols profonds et bien drainés, mais s'accomode de conditions difficiles. Au Cameroun on le trouve dans la savane soudanienne et la steppe sahélienne, mais il est absent sur le plateau d'Adamaoua. L'écorce amère est ajoutée à la bière de mil, et dans les villes les arbres sont complètement écorcés et meurent sur pied. C'est la principale essence à bois d'oeuvre dans les régions de savane. Les feuilles sont utilisées comme aliment du bétail à la saison sèche. On plante le caïlcedrat dans les périmètres de reboisement partout où les conditions édaphiques le permettent, et comme arbre d'avenue.

14. Lophira alata (Ochnacées). Azobé.

Fût atteignant 25 m de hauteur et 1,6 m de diamètre. Au Cameroun on trouve l'azobé principalement dans la forêt sempervirente de la zone atlantique; à l'intérieur on le trouve dans les vallées et le long des grands cours d'eau. Son bois est utilisé essentiellement en sciage. C'est l'une des essences qui a été exploitée depuis le plus longtemps et le plus intensivement dans la forêt littorale. En 1982–83 le Cameroun a produit plus de 330 000 m3 d'azobé, ce qui en fait la troisième essence à bois d'oeuvre du pays. Il en existe des plantations anciennes dans la forêt littorale, mais on ne le plante plus actuellement en raison de la lenteur de sa croissance. Il fructifie régulièrement et abondamment. La régénération ne se produit qu'en pleine lumière, de sorte que l'essence colonise les zones défrichées.

15. Pausinystalia johimbe (Rubiacées). Yohimbe, gabo (Congo).

Fût atteignant 20 m de hauteur et 60 cm de diamètre. Au Cameroun on le trouve à Mamfe, Mindemba, Mbanga, Yabassi, Edea, Eseka, Kribi et dans les zones qui entourent les rivières Kem et Dja. Seule l'écorce est utilisée; elle fournit un alcaloïde, la yohimbine, qui a des propriétés stimulantes, antihypnotiques et aphrodisiaques, La commercialisation de l'écorce n'a débuté que récemment. Dans les régions de Yabassi, Kribi et Esseka les villageois abattent les arbres et ensuite enlèvent l'écorce pour la vendre. Cette méthode de récolte devrait être proscrite, parce qu'elle menace l'essence d'extinction rapide. Seule une certaine proportion de l'écorce devrait être enlevée, afin d'assurer sa régénération. Les exportations d'écorce de yohimbe sont passées de 100 tonnes en 1980–81 à 250 tonnes en 1981–82.

16. Prunus africana (Pygeum africanum) (Rosacées). Mueri.

Fût atteignant 25 m de hauteur et 1 m de diamètre. On le trouve dans la forêt submontagnarde et montagnarde des provinces de l'Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, ainsi que vers Ngoro-Linte et plus au nord. Au Cameroun seule l'écorce est utilisée industriellement, pour préparer un médicament contre les troubles de la prostate. Seuls les arbres de plus de 30 cm de diamètre sont écorcés, en partant de 50 cm au-dessus du sol, par bandes pouvant atteindre la première branche. En aucun cas les arbres ne sont abattus ou entièrement écorcés. La production d'écorce semble s'être stabilisée autour d'un millier de tonnes dans les dernières années. L'essence se régénère aisément vers la limite entre forêt submontagnarde et forêt montagnarde, autour de 2000–2200 m.

17. Pycnanthus angolensis (Myristicacées). Ilomba.

Fût atteignant 25 m de hauteur et 1,5 m de diamètre. On trouve l'ilomba dans toute la zone forestière du Cameroun, en particulier dans les forêts secondaires, et il est parfois très abondant dans la zone atlantique. Il pousse dans les galeries forestières en bordure du Plateau occidental et de l'Adamaoua. Son bois est utilisé en déroulage et en sciage; les villageois l'emploient depuis longtemps pour la construction de leurs cases traditionnelles. Il est encore exploité surtout dans la province du Sud-Ouest. L'écorce est utilisée comme émétique, tandis que les graines contiennent de l'huile et fournissent un suif végétal. C'est une essence de lumière, qui colonise les zones déboisées. On l'a plantée surtout dans les forêts classées de Bonepoupa et Bakunda.

18. Terminalia superba (Combrétacées). Limba, fraké.

Fût atteignant 35 m de hauteur. On trouve le limba au Cameroun dans toute la zone forestière, parfois très abondant dans la forêt semi-décidue. Son bois est utilisé en déroulage, tranchage et sciage. L'exploitation de cette essence est très récente, mais s'accroît chaque année. Il en existe des réserves importantes, et on prévoit un accroissement de la production du fait qu'elle remplace Triplochiton scleroxylon (obeche) pour de nombreux usages. On l'a plantée dans les forêts classées de Makak, Mbalmayo et Bakundu. Un programme de plantation comme arbre d'ombrage dans les jeune's cacaoyères vient de démarrer. C'est une essence de lumière, qui se régénère abondamment dans les clairières.

19. Trichoscypha acuminata (Anacardiacées). Amvout.

Fût atteigant 15 m de hauteur et 60 cm de diamètre. On le trouve dans toute la zone forestière du Cameroun à l'exception de la forêt montagnarde. Seul le fruit comestible, ressemblant à une prune rouge (“raisin du Gabon”), est récolté; il est très recherché par les populations de la zone forestière.

20. Triplochiton scleroxylon (Sterculiacées). Obeche (Nigéria), ayous (Gabon), samba (Côte-d'Ivoire).

Grand arbre forestier dont le fût atteint 30 m de hauteur et 2 m de diamètre. Au Cameroun il est caractéristique de la forêt dense semi-décidue à sterculiacées et ulmacées, mais on le trouve occasionnellement dans la forêt sempervirente. Il est entièrement défeuillé à la saison sèche. C'est une essence de lumière, mais les jeunes plants préfèrent une ombre légère et peuvent même survivre en pleine ombre. Elle fructifie irrégulièrement, et les jeunes fruits sont attaqués par un charançon. C'est l'essence qui fournit les plus grands volumes de bois exploités au Cameroun. Le bois est utilisé tant en déroulage qu'en sciage; 25 pour cent des volumes coupés annuellement sont exportés. Il en existe des plantations dans les principales forêts classées du Centre et du Sud, les plus anciennes datant de 1930.

SITUATION DE LA CONSERVATION DES ESSENCES ETUDIEES

Le Tableau 2 présente une liste d'essences forestières considérées comme actuellement vulnérables au Cameroun. On peut voir que, à l'exception de Pausinystalia johimbe et Prunus africana, aucune des 20 essences communément utilisées au Cameroun décrites dans les études de cas ci-dessus n'est menacée d'extinction au Cameroun. Les deux qui le sont, sont des essences montagnardes, qui poussent dans des régions soumises au défrichement en vue de cultures de rente. D'une manière générale, par conséquent, et selon l'information actuellement disponible, on peut dire que les 18 autres essences industrielles communes ne sont pas en danger immédiat d'extinction. Les essences qui sont menacées sont des essences ayant une aire écologique restreinte, qui se trouvent sur des terres actuellement converties à d'autres utilisations (Tableau 2). Certaines d'entre elles, par exemple Blighia sapida, Kantou guereensis, Copaifera religiosa, Testulea gabonensis, ne sont plus actuellement représentées que par quelques individus. Un certain nombre d'essences se rencontrant sur le mont Oku sont particulièrement vulnérables, comme par exemple Pentadesma grandifolia, Nuxia congesta, Carapa grandiflora, Podocarpus milanjianus, Prunus africana, Pterygota mildbraedii.

Certaines essences sont probablement éteintes, telles que Toubaouate brevipaniculata, tandis que d'autres sont en grand danger d'extinction, par exemple Testulea gabonensis et Andira inermis.

La conservation de nombreuses essences, et non pas seulement de celles qui sont en danger d'extinction, dépend à la fois de la répartition et de la sécurité des aires protégées. Comme on l'a déjà mentionné, de nombreuses forêts classées ont été et sont converties à d'autres utilisations, telles qu'agriculture, plantations forestières et cacaoyer, ou sont sérieusement dégradées par les coupes incontrôlées de bois de feu. Des zones situées à l'intérieur de réserves de faune sont soumises à des coupes commerciales. Ce sont par conséquent les parcs nationaux qui offrent sans doute les meilleures perspectives de conservation des essences qu'ils contiennent, mais tous ceux qui existent se trouvent en zone de savane au nord du 8ème parallèle. Un coup d'oeil à la carte des Parcs nationaux et Réserves de faune montre qu'il existe plusieurs de ces dernières dans la zone de forêt dense au sud. Leur érection en Parcs nationaux et l'affectation de personnel et de fonds supplémentaires pour leur gestion pourraient être une mesure pratique propre à assurer une meilleure conservation.

Les forêts denses du sud-est sont à présent les moins accessibles, de sorte que leurs populations peuvent être préservées pendant encore quelques années. Dans le cas d'essences de large répartition, il est possible que les populations de la forêt congolaise plus sèche au sud-est (1500 mm de pluviométrie annuelle) s'avèrent génétiquement distinctes de celle de la forêt biafraise et de la forêt littorale, plus humides (3000 mm de pluviométrie annuelle).

En règle générale, à mesure que les forêts denses sont plus intensivement exploitées, les essences pionnières agressives, à croissance rapide, telles que Terminalia superba et Triplochyton scleroxylon, sont bien moins menacées que les essences caractéristiques de la forêt sempervirente climatique.

Les cartes ci-jointes montrent des exemples d'aires de répartition discontinues pour une essence de plaine (Lophira alata) et une essence montagnarde (Prunus africana). Il est possible que les différences de fréquences géniques soient associées à la séparation géographique des différentes populations, auquel cas il serait souhaitable d'avoir plus d'une aire protégée pour chaque essence. Les cartes de répartition d'Acacia albida et Khaya senegalensis montrent des aires plus continues dans le Nord Cameroun, dont des échantillons sont déjà inclus dans plusieurs Parcs nationaux de cette région. Il est toutefois nécessaire de déterminer avec plus de précision dans quelle mesure les ressources génétiques de chaque essence sont représentées dans les parcs nationaux et autres aires protégées.

Tableau 2. ESSENCES FORESTIERES VULNERABLES AU CAMEROUN

BURSERACEES

Aucoumea klaineana
Dacryodes buettneri
Dacryodes igaganga
Dacryodes klaineana

CESALPINIACEES

Brachystegia kennedyi
Brachystegia eurycoma
Berlinia confusa
Copaifera religiosa
Crudia klainei
Cryptosepalum staudtii
Daniellia africana
Dialium bipidense
Didelotia africana
Didelotia unifoliolata
Gilbertiodendron preussii
Gilletiodendron mildbraedii
Gilletiodendron pierreanum
Guibourtia ehie
Librevillea klainei
Loesenera talbotii
Monopetalanthus hedinii
Sindoropsis letestui
Tetraberlinia polyphylla
Toubauate brevipaniculata

CHRYSOBALANCEES

Magnistipula butayei

EUPHORBIACEES

Oldfieldia africana

GUTTIFERES

Garcinia kola
Pentadesma grandifolia

IXONANTHACEES

Ochthocosmus calothyrsus

LOGANIACEES

Nuxia congesta

LUXEMBOURGIACEES

Testulea gabonensis

MELIACEES

Carapa grandiflora
Leplaea mayombensis

MYRISTICACEES

Pycnanthus marchalianus

PAPILIONACEES

Andira inermis
Erythrina mildbraedii
Milletia laurentii

PODOCARPACEES

Podocarpus milanjianus

ROSACEES

Prunus (Pygeum) africana

RUBIACEES

Pausinystalia yohimbe
Rothmania lujae

RUTACEES

Afraegle asoo
Araliopsis soyauxii
Fagara xanthoxyloides

SAMYDACEES

Homalium longistylum

SAPINDACEES

Blighia sapida
Blighia unijugata
Ganophyllum giganteum
Majidea fosteri

SAPOTACEES

Afrosersalisia afzelii
Donella pruniformis
Gluema ivorensis
Kantou guereensis
Letestua durissima
Manilkara fouilloyana

SCYTOPETALACEES

Scytopetalum klaineanum

STERCULIACEES

Pterygota mildbraedii

 

PROJETS PILOTES DE CONSERVATION POSSIBLES

Trois projets ont été identifiés.

Projet no 1.

Incorporation de la méthodologie de la conservation in situ dans l'aménagement de la forêt classée de Deng-Deng dans le Sud Cameroun. Ce projet pourrait inclure les éléments suivants:

  1. Etablissement d'une série de réserves naturelles intégrales d'au moins 200 ha chacune à l'intérieur du massif. Leur nombre et leur emplacement seront déterminés à partir des données écologiques et géomorphologiques. Ces réserves auront un certain nombre de fonctions importantes. Tout d'abord elles assureront la conservation des ressources génétiques de la forêt. En second lieu, ce seront d'importantes sources de semences pour la régénération des surfaces avoisinantes après exploitation. Ces réserves, associées à la mise en place de placettes d'échantillonnage permanentes (déjà en discussion à la CENADEFOR), constitueront une importante source d'information continue qui contribuera à l'aménagement rationnel de la forêt de Deng-Deng.

  2. Les réserves seront partie intégrante de l'aménagement forestier, et le projet devrait par conséquent fournir une assistance utile à la CENADEFOR pour l'élaboration du plan d'aménagement d'ensemble.

  3. Le projet explorera toutes les possibilités d'associer les collectivités locales à l'aménagement à long terme de la forêt classée de Deng-Deng, et publiera des brochures simples décrivant les espèces caractéristiques de la flore et de la faune de cette forêt.

Fig. 4

Fig 4

Fig. 5

Fig 5

Projet no 2.

Conservation in situ et gestion des arbres utiles pour les collectivités locales dans les terres semi-arides du Nord Cameroun. Il y a dans la zone de savanes sahélo-soudaniennes du Nord Cameroun un petit parc national, Mozogo-Gokoro, qui a été bien protégé depuis une cinquantaine d'années. A l'heure actuelle cette zone est couverte d'une forêt fermée de grands arbres bien développés. Le parc est entouré de terres surexploitées et dégradées, et il renferme une riche diversité d'espèces arborescentes utiles dans une grande partie de la région. Le projet pourrait comporter les éléments suivants:

  1. un inventaire des essences forestières du parc;

  2. une évaluation des contraintes juridiques à l'utilisation des ressources génétiques forestières du parc - récolte de semences en particulier;

  3. l'élaboration d'un programme de protection associant les collectivités locales;

  4. la rédaction d'un opuscule à l'usage des écoles, donnant une information sur le parc en insistant particulièrement sur son importance à l'égard de la conservation des essences forestières et de la faune associée dans les zones de savanes du Cameroun.

Projet no 3.

Conservation in situ et gestion des ressources génatiques d'arbres utiles pour les collectivités locales dans les habitats montagnards. Le mont Oku est situé dans la province du Nord-Ouest, et s'élève à 3010 mètres. Il est couvert, jusqu'à environ 2800 mètres, d'une forêt fermée dans laquelle on trouve des essences telles que Carapa grandiflora, Syzygium staudii, Albizia gummifera, Prunus africana. La nécessité de développer des méthodologies de conservation in situ pour les ressources génétiques des essences de cette zone a été clairement reconnue.

BIBLIOGRAPHIE

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