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ANNEXE B

Allocution de M. Svante Lundkvist,
Ministre suédois de l'agriculture et des pêcheries

Mesdames et Messieurs,

J'ai le grand honneur et le plaisir de vous souhaiter la bienvenue, au nom du Gouvernement suédois, à l'occasion de cette Consultation d'experts. Je souhaite remercier tout particulièrement M. Gaudet, Secrétaire de la CECPI, qui a tout mis en oeuvre pour que la Suède puisse héberger cette Consultation.

Les questions halieutiques qui vont être examinées au cours des prochains jours à Göteborg intéressent grandement la Suède. Les organisations de pêche sportive signalent que deux millions au moins de Suédois pêchent pendant leurs loisirs. Il s'agit au minimum de 34 pour cent de la population. Par centre, le nombre de pêcheurs professionnels est relativement limité. A la fin de 1973, les pêcheurs à plein temps et à temps partiel étaient an nombre d'environ 7 500 pour l'ensemble du pays.

Les Suédois aiment la vie en plein air. Le droit dit d'accès public donne toute facilité de vivre à la campagne, de l'explorer, et même de pénétrer et de séjourner temporairement dans une propriété privée.

Même si la pêche n'entre pas dans le droit d“accès public”, les habitudes suédoises de vie au grand air ont évidemment stimulé notre intérêt pour la pêche sportive.

De nos jours, dans une scoiété fortement industrialisée, il est tout à fait vital d'avoir librement accès aux valeurs récréatives de nos bois, de nos campagnes et de nos eaux piscicoles.

La Suède dispose de longue date d'eaux piscicoles en abondance. Nous avons plus de 2 500 km d'eaux côtières où les citoyens suédois sont libres de pêcher. La superficie des lacs est au total d'environ 40 000 km2 et dans certains, parmi les plus importants, la pêche sportive est également relativement libre.

En outre, nous disposons aujourd'hui de plus de 2 000 emplacements réservés à la pêche sous régime de permis, autorisant le public à pêcher moyennant redevance. La plupart des eaux où est pratiquée la pêche sous ce régime sont propriété privée, le Gouvernement et les municipalités donnent également l'accès à des superficies considérables. Les zones de pêche en régime de permis comprennent plus d'un million ha de lacs et 10 000 km de rivières et de cours d'eau.

Il me faut admettre que l'abondance qui caractérise la Suède en matière d'eaux piscicoles a dans une certaine mesure fait obstacle à des contacts avec ceux qui s'intéressaient à la pêche dans d'autres pays. Néanmoins, la situation actuelle porte à réexaminer la question et à rechercher une coopération au-delà des frontières nationales. J'espère que la présente Consultation ouvrira la voie à cette coopération intensifiée.

Quoi de neuf, alors, dans la situation de la pêche sportive? La multiplication des loisirs fait que les gens ont davantage de temps à consacrer à la pêche. La demande d'eaux facilement accessibles et poissonneuses a largement augmenté. Même en Suède nous éprouvons le besoin d'une législation halieutique et d'une conservation des pêches qui correspondent davantage aux besoins des pêcheurs sportifs.

Une Commission gouvernementale reéxamine actuellement notre législation en la matière afin d'en éliminer tous les obstacles inutiles aux activités de pêche élargies et plus libres dans nos eaux. La Commission doit étudier les mesures nécessaires en matière de conservation des pêcheries et soumettre des propositions appropriées dans ce contexte. Il sera évidemment tenu compte des intérêts des pêcheurs commerciaux.

La régulation de nos fleuves aux fins de la production d'énergie électrique a également comporté des problèmes pour la pêche sportive. Cependant, plusieurs fleuves subsistent à l'état vierge ou presque sauvage. En outre, on les réempoissonne, et notamment en salmonidés, pour compenser les intrusions qui ont porté préjudice à la pêche. Environ deux millions de saumons et d'alevins de truites de mer ont été mis dans la Baltique, au coût de 8 millions de couronnes suédoises.

La pollution de nos eaux, provoquée par les effluents industriels et les déchets des zones urbaines a longtemps constitué un probléme pour nos pêcheries. Une législation plus stricte en matière d'environnement, et de très importants investissements destinés à la purification des eaux vannes, a récemment amélioré la situation.

Un total de 2 500 millions de couronnes suédoises a été investi en usines municipales de dépuration entre 1968 et 1974. Plus de 1 000 millions provenaient de subventions gouvernementales.

Notre principal problème, à l'heure actuelle est celui de l'acidification de nos eaux par les retombées sulfureuses de la combustion du pétrole et du charbon. La moitié environ de ces retombées proviennent d'autres pays et sont amenées en Suède par le vent. Dix mille lacs de notre pays sont affectés par les retombées sulfureuses. Par voie de conséquence, les poissons ont disparu dans un grand nombre de ces lacs. Nous avons cherché à diminuer les émanations sulfuriques en limitant dans certaines régions la teneur maximum en soufre du mazout. Notre Gouvernement a également créé un Groupe spécial chargé de déterminer si de nouvelles mesures sont nécessaires pour prévenir l'acidification de nos eaux. Nous espérons que les autres pays qui contribuent à cette forme de pollution atmosphérique prendront les mesures qui s'imposent dans la même direction.

Il me semble que les pêcheurs sportifs ont un rôle important à jouer dans la formation de l'opinion publique, en liaison avec la coopération internationale concernant la prévention d'une acidification croissante des lacs.

Sur ces mots, il ne me reste qu'à vous souhaiter des débats utiles et je confirme combien la Suède cherche à contribuer à la coopération internationale en matière de pêche sportive.

Encore une fois, soyez les très bienvenus en Suède.


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