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SMIAR

SAHEL : SITUATION MÉTÉOROLOGIQUE ET ÉTAT DES CULTURES

Système mondial d'information et d'alerte rapide
Rapport No 2 - 10 août 2007

 LES PREMIÈRES PERSPECTIVES DE RÉCOLTE SONT CONTRASTÉES DANS LE SAHEL

Guinée Bissau Cap-Vert Gambie Senegal Mauritanie Mali BKF Niger Tchad
Carte sensible du Sahel

RÉSUMÉ

Les premières perspectives concernant les récoltes céréalières de 2007 sont contrastées dans la sous-région. Les pluies sont limitées et irrégulières depuis le début de la campagne dans une grande partie de la Gambie, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et du Sénégal, ce qui a retardé les semis, touché les cultures au stade de végétation et suscité de graves préoccupations quant aux perspectives des approvisionnements vivriers. Des réensemencements ont été faits et le potentiel de rendement est gravement compromis en plusieurs endroits. Au Cap-Vert, la récolte du maïs, qui est mis en terre habituellement à partir de juillet, s'annonce mauvaise en raison de l'arrivée tardive des pluies. Le redressement des perspectives de récolte dans ces pays dépendra fortement de la pluviosité en août. Dans le centre et l'est du Sahel, en revanche, les conditions de végétation se sont améliorées grâce à la pluviosité plus importante et mieux répartie en juillet dans la plupart des régions agricoles du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad. Toutefois, il a fallu réensemencer de vastes superficies.

Les parcours se régénèrent progressivement dans le centre et l'est du Sahel. La situation des criquets pèlerins est calme, mais une reproduction à petite échelle est attendue en certains endroits de Mauritanie, du Mali, du Niger et du Tchad avec l'intensification des pluies dans ces zones.

La situation des approvisionnements alimentaires reste dans l'ensemble satisfaisante dans la plupart des endroits de la sous-région, suite à l'abondante récolte céréalière rentrée en 2006. Toutefois, une insécurité alimentaire localisée continue d'être signalée dans quelques pays, notamment, en Guinée-Bissau, en Mauritanie, au Niger et au Tchad principalement en raison de l'insécurité et du manque d'accès.


SITUATION PAR PAYS

 

BURKINA FASO  CAP VERT  GAMBIE  GUINEE BISSAU 
MALI  MAURITANIE  NIGER  SENEGAL  TCHAD

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BURKINA FASO :

Les conditions de végétation se sont améliorées en juillet après les pluies irrégulières tombées en mai et juin. Le démarrage de la campagne agricole a été retardé et il a fallu réensemencer dans plusieurs régions en raison des précipitations irrégulières enregistrées jusqu'à la fin juin. Toutefois, les précipitations se sont considérablement intensifiées en juillet dans tout le pays, en particulier dans le sud. Ainsi, les cultures de mil et de sorgho, dans l'ensemble au stade de la levée/du tallage, ont récupéré et se développent de manière plutôt satisfaisante. Toutefois, suite au démarrage difficile de la saison des pluies, les stades de développement varient largement d'une région à l'autre et des semis et des réensemencements sont encore en cours dans plusieurs localités des régions septentrionales, Centre-nord, Centre, Plateau central, Sahel ainsi que du plateau oriental et central. En raison du temps sec qui a régné précédemment, la pluviosité en août sera décisive pour la production de la campagne. Aucune activité de ravageurs n'est signalée.

La situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante depuis le début de l'année et les prix des céréales sont relativement stables.

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CAP-VERT :

La saison des pluies tarde à démarrer. Le temps est resté en général sec jusqu'au début août dans toutes les îles. Les semis de maïs commencent habituellement en juillet et, s'il ne pleut pas abondamment bientôt, la production céréalière de cette année pourrait être compromise. La préparation des sols et les premiers semis à sec sont en cours dans la plupart des îles productrices, notamment à Santiago. Le gouvernement a distribué des semences aux exploitants dans les zones où les récoltes ont été mauvaises l'an dernier.

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GAMBIE :

Les précipitations inférieures à la moyenne enregistrées en juin et juillet ont retardé les semis et gravement touché les cultures récemment mises en terre. Les estimations de la pluviosité tirées des images satellite font état de déficits importants dans l'ensemble du pays. Selon des rapports, certaines cultures n'auraient pas germé, d'autres se sont flétries et des champs ont dû être réensemencés en plusieurs endroits. Une diminution du potentiel de rendement est probable mais le résultat définitif de la campagne dépendra du schéma des précipitations tout au long d'octobre.

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GUINEE-BISSAU :

En l'absence de pluviosité, les semis ont été reportés. Les précipitations sont inférieures à la moyenne depuis le début de la campagne, ce qui a une incidence négative sur la préparation des sols et les semis de céréales secondaires et de riz pluvial.

Dans le secteur de la noix de cajou, qui est la principale source de revenus en espèces des ménages ruraux, des problèmes de commercialisation persistants touchent la sécurité alimentaire de la population la plus vulnérable. Les recettes tirées de la vente de la noix de cajou permettent aux exploitants de compléter leur propre production vivrière par des achats de riz importé. En 2006, les prix d'achat élevés fixés par le gouvernement ont dissuadé les négociants d'acheter les mêmes quantités que d'ordinaire, ce qui a provoqué une grave insécurité alimentaire localisée en plusieurs endroits. Bien que les prix fixés par le gouvernement soient légèrement plus bas que l'an dernier, la demande est encore trop faible par rapport à l'offre, ce qui entraîne, en définitive, une chute des prix et une diminution du pouvoir d'achat des producteurs.

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MALI :

Après les pluies irrégulières enregistrées en mai et juin, les précipitations se sont intensifiées dans la plupart des régions en juillet, ce qui a réduit les déficits hydriques et amélioré les perspectives de récolte. Toutefois, en raison du temps sec qui a régné précédemment, la pluviosité cumulée à la fin juillet était toujours inférieure à la moyenne à Tombouctou et à Kayes dans le sud-est. Conséquence du démarrage irrégulier de la saison des pluies, les stades de développement varient d'une région à l'autre et vont des semis de céréales secondaires et du repiquage du riz à la montaison du maïs et à l'épiaison du coton et des légumineuses. La superficie sous céréales devrait augmenter au détriment de celle consacrée au coton.

Les parcours ont commencé à se régénérer en certains endroits, mais il faudra que les pluies soient plus régulières pour que les conditions s'améliorent dans tout le pays. En ce qui concerne les ravageurs, la situation est dans l'ensemble calme. Toutefois, des oiseaux granivores sont signalés dans la zone de l'Office du Niger, à Mopti et Gao, où des opérations de traitement aérien ont été effectuées. S'agissant des criquets pèlerins, des ailés épars sont en outre probablement présents au nord de Tombouctou et en certains endroits du nord-est.

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MAURITANIE :

Le démarrage de la campagne agricole a été retardé dans la plupart des régions. De légères précipitations sont tombées en juin dans l'extrême-sud, mais la saison des pluies, qui se déroule normalement en juillet, n'a pas encore démarré.

Le démarrage tardif de la campagne suscite de graves préoccupations quant aux perspectives de sécurité alimentaire. La situation alimentaire est déjà précaire dans le pays en raison de plusieurs années consécutives de sécheresse et d'infestations acridiennes ainsi que de la cherté relative des céréales secondaires et du blé. Les mauvaises récoltes consécutives qu'a connu le pays ces dernières années ont eu une incidence très néfaste sur le pouvoir d'achat des ménages ruraux et ont rendu ceux-ci plus vulnérables en cas de chocs de la production vivrière. Bien que la production intérieure, les années normales, couvre moins de 40 pour cent de la totalité des besoins alimentaires, l'impact de nouvelles mauvaises récoltes généralisées sur la sécurité alimentaire serait considérable.

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NIGER :

Les pluies généralisées tombées en juillet ont permis de terminer les semis. Après les pluies inférieures à la moyenne enregistrées dans tout le pays jusqu'à la fin juin, on a assisté en juillet à une intensification des précipitations dans la plupart des zones productrices, ce qui a été bénéfique pour les cultures qui avaient souffert précédemment du temps sec. À la fin juillet, la quasi-totalité des villages avaient mis en terre les céréales de la campagne de cette année, contre 96 pour cent à la même époque en 2006. Les zones où les semis ne sont pas terminés comprennent 116 villages situés dans le sud des régions de Maradi et Zinder. Le mil et le sorgho en sont généralement au stade de la levée/du tallage, mais l'on signale une maturation du mil en certains endroits des régions de Dosso et Gaya.

Les parcours se régénèrent. Des infestations de sauteriaux ont été signalées dans les départements de Diffa, Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder, tandis que des infestations d'insectes sont signalées à Dosso, Gaya et Keita Tahoua. Selon les rapports, la situation des criquets pèlerins est calme mais des ailés épars sont probablement présents en certains endroits du Tamesna et dans l'Aïr au sud-est.

Selon certains rapports, la malnutrition infantile est en augmentation et atteindrait des niveaux inquiétants dans le sud du Niger, en dépit de la récolte record rentrée l'année dernière aussi bien dans le pays que dans la région. Étant donné que le sud du Niger est le grenier à blé du pays, cette tendance met en évidence le caractère structurel et complexe de la malnutrition au Niger.

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SÉNÉGAL :

Les premières perspectives de récolte sont incertaines du fait des précipitations tardives et limitées enregistrées dans le centre et le nord jusqu'à la fin juillet. Après les pluies précoces tombées dans l'extrême sud-est en mai, les précipitations se sont étendues lentement au centre. À la fin juillet, mois où l'époque des semis touche d'ordinaire à sa fin, la pluviosité cumulée estimative atteignait au total 50 à 75 pour cent de la normale dans la plupart du bassin de production de l'arachide du pays et un temps généralement sec prévalait dans le nord. La campagne agricole n'a pas encore commencé à Saint-Louis, Podor, Louga, Dakar, Thiès et Kaolack, ce qui suscite de graves inquiétudes quant aux perspectives de sécurité alimentaire dans ces régions.

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TCHAD :

Les conditions de végétation se sont améliorées en juillet après les pluies irrégulières tombées en mai et juin, selon l'analyse des images satellite. Le manque d'eau est ainsi moins marqué, notamment dans la partie est du pays où les précipitations étaient nettement au-dessous de la moyenne au début de la campagne agricole. La situation des criquets pèlerins est calme. Toutefois, des ailés épars sont probablement présents en certains endroits du centre et du nord-est, où l'on s'attend à une reproduction à petite échelle là où il a plu récemment.

La situation globale des approvisionnements alimentaires reste satisfaisante, suite à la récolte céréalière record de 2006. Néanmoins, l'accès à la nourriture reste très difficile pour de vastes segments de la population, notamment dans l'est du pays où les mauvaises conditions de sécurité continuent de perturber les activités commerciales, limitant la circulation de produits entre régions et causant de fortes hausses de prix en certains endroits. Les PDI, qui selon les estimations étaient de plus de 140 000 à la fin mai, comptent parmi les plus vulnérables.

SOURCES:

Voici le premier rapport du SMIAR sur les conditions météorologiques et l'état des cultures dans les pays sahéliens de l'Afrique de l'Ouest en 2007. L'aire géographique couverte par ces rapports comprend les neuf pays membres du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), à savoir Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad. Ces rapports seront établis tous les mois de juin à octobre.

Ces rapports sont établis en utilisant des données fournies par les représentations de la FAO dans les pays, le Groupe agrométéorologique et Groupe de surveillance de l'environnement (SDRN), le Groupe acridiens, migrateurs nuisibles et opérations d'urgence (ECLO), le Service des opérations d’urgence (TCEO), le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que diverses organisations non gouvernementales (ONG). Pour le présent rapport ont été utilisés les données pluviométriques locales, l’imagerie satellitaire fournie par FAO/ARTEMIS, les rapports de terrain et informations communiquées par les représentants de la FAO jusqu'au 31 juillet. Les images satellites de la première décade de juin ont été également analysées pour une dernière mise à jour.

*QUELQUES DEFINITIONS

Dans ces rapports sont mentionnées quatre zones écoclimatiques qui se différencient par le niveau de leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques agricoles (zone sahélienne, zone soudano-sahélienne, zone soudanienne et zone guinéenne). Ces zones sont décrites ci-dessous:

Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.

Zone soudano-sahélienne : Les précipitations annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est?à?dire principalement du sorgho et du mil.

Zone soudanienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de rapport.

Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.

Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale", dont la trace à la surface du sol est dénommée "front intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et au sud de l'Equateur et arrive généralement en juillet à sa position située le plus au nord. Sa position fixe les limites septentrionales des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie se situent généralement à 150 ou 200 km au sud du front.

Veuillez noter que ce rapport est disponible en français et en anglais sur World Wide Web de l'Internet à l’adresse suivantes : HTTP://WWW.FAO.ORG/GIEWS/ puis cliquer sur Suivi de l’hivernage au Sahel.

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Le présent rapport a été rédigé pour usage officiel seulement sous la responsabilité du secrétariat de la FAO/SMIAR, sur la base d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de contacter pour plus de détails, si nécessaire :
Henri Josserand, Chef, Système mondial d’information et d’alerte rapide, Siège central de la FAO, Rome

Télécopie No : 0039-06-5705-4495, Courrier électronique : : [email protected]

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