ANNEXE C

LISTE DES DOCUMENTS


 

APRC/00/1 Ordre du jour provisoire annoté
APRC/00/2 Suite donnée aux principales recommandations de la vingt-quatrième Conférence régionale pour l'Asie et le Pacifique et autres activités de la FAO dans la région (1998-99)
APRC/00/3 Suivi du Sommet mondial de l'alimentation
APRC/00/4 Développement agricole durable et lutte contre la pauvreté en ce nouveau millénaire: réflexions et enseignements tirés de la crise asiatique
APRC/00/5 Répercussions et développement des biotechnologies

INF SERIES
APRC/00/INF/1 Note d'information
APRC/00/INF/2 Calendrier provisoire
APRC/00/INF/3 Liste provisoire des documents
APRC/00/INF/4 Allocution du Directeur général
APRC/00/INF/5 Représentation de la région au GCRAI

OD SERIES
APRC/00/OD/1 Programme des séances
APRC/00/OD/2 Programme des séances
APRC/00/OD/3 Programme des séances
APRC/00/OD/4 Programme des séances
APRC/00/OD/5 Programme des séances

 


ANNEXE D

ALLOCUTION D'OUVERTURE PRONONCÉE
PAR M. YOSHIRO MORI, PREMIER MINISTRE DU JAPON,
À LA VINGT-CINQUIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO POUR L'ASIE ET LE PACIFIQUE


 

Je suis très heureux que la Conférence régionale de la FAO pour l'Asie et le Pacifique se tienne pour la première fois depuis vingt-six ans au Japon, en rassemblant de nombreux ministres de la région.

Après avoir bénéficié d'une croissance économique très rapide, souvent qualifiée de "miracle", de 1997 à 1999, les pays d'Asie ont dû faire face à de graves difficultés dues aux crises économiques et financières dans la région. Un certain nombre d'entre eux, dont le Japon, ont alors entrepris de vastes réformes économiques tout en faisant face à d'énormes difficultés. Grâce à tous ces efforts, l'économie de l'Asie a survécu à ces bouleversements et a connu une reprise régulière.

Les pays d'Asie ont perdu au cours de la crise une bonne partie du terrain gagné auparavant dans la lutte contre la pauvreté et la réduction du nombre de personnes sous-alimentées. Nous avons tiré des crises économiques divers enseignements, non seulement dans le domaine de la politique économique mais aussi dans celui de la politique agricole en général, et notamment de la sécurité alimentaire.

À la veille du XXIe siècle, il est extrêmement important que les dirigeants responsables de la politique agricole dans la région Asie-Pacifique se rassemblent pour faire le bilan de la politique agricole de la région pendant la période de crise économique et procéder à un échange de vues sincère sur l'orientation à venir.

Près d'un demi-siècle s'est écoulé depuis que le Japon est devenu membre de la FAO en 1951. Depuis lors, l'économie et l'agriculture des pays d'Asie et du Pacifique sans parler du Japon lui-même, ont connu des progrès remarquables et aussi des changements profonds.

La région Asie-Pacifique représente près de la moitié de la population mondiale, mais seulement le cinquième de la superficie des terres émergées du monde. En outre, il y a un demi-siècle, son économie était largement fondée sur l'agriculture et la productivité était extrêmement basse. Dans ces conditions, la "Révolution verte" qui s'est déroulée des dernières années 60 au début des années 70, avec, d'ailleurs, le concours de la FAO, a entraîné une nette amélioration de la productivité qui a fortement contribué à réduire la pauvreté dans les zones rurales et aussi à faire reculer la faim, deux problèmes qui paraissaient bien difficiles à résoudre.

Je pense que les excellents résultats ainsi obtenus sont principalement imputables aux efforts des agriculteurs eux-mêmes et de ceux qui s'occupent de l'agriculture ainsi qu'aux contributions des gouvernements des divers pays et de la FAO. Je voudrais exprimer ici mon profond respect pour ces efforts inlassables et les contributions remarquables apportées par les diverses parties intéressées.

Cependant, ces nombreux succès n'ont pas permis de résoudre tous les problèmes pour autant. Au cours des dernières années surtout, nous avons pu observer les aspects négatifs du développement, les effets néfastes de la production intensive sur l'environnement et la dégradation et l'épuisement des ressources productives. Il reste de nombreux problèmes à résoudre, par exemple les problèmes liés à la mondialisation et les perturbations à court terme provoquées par les catastrophes naturelles et les conflits.

Tous nos pays et les organismes internationaux, notamment la FAO, ont la responsabilité commune de réaliser la sécurité alimentaire et le développement agricole et rural durable en abordant ces problèmes de concert et en utilisant au mieux les ressources limitées du monde de façon durable.

Le Sommet mondial de l'alimentation organisé en 1996 sous la direction dynamique de M. Diouf, a abouti à l'établissement d'objectifs concrets que chaque pays doit s'efforcer d'atteindre dans les domaines de l'alimentation, de l'agriculture et du développement rural sur la base de diverses initiatives internationales comme le Sommet de la Terre, tenu à Rio en 1992. Il est urgent de mettre réellement en œuvre le Plan d'action que les dirigeants des États Membres ont adopté pendant le Sommet mondial de l'alimentation.

Je voudrais inviter les pays participant à cette Conférence régionale à reconnaître de nouveau le fait qu'il y a dans le monde 800 millions d'êtres humains souffrant de sous-alimentation dont les deux tiers se trouvent dans la région Asie-Pacifique, et à réaffirmer qu'il est nécessaire d'aborder sérieusement ce problème et de le résoudre.

Il y a de longues années, que j'insiste constamment sur l'importance de l'éducation et du renforcement des capacités. Selon moi, le renforcement des capacités humaines dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture est indispensable pour réduire le nombre de personnes sous-alimentées au niveau mondial. Je suis convaincu que le fait de doter toutes les populations de capacités techniques suffisantes pour améliorer la productivité de l'agriculture offrira une bonne base au développement durable de l'alimentation et de l'agriculture.

La FAO, qui est la plus grande institution des Nations Unies spécialisée dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture, a joué un rôle important et unique, notamment en matière d'analyse concernant l'alimentation et l'agriculture, d'assistance technique aux pays en développement, d'avis politiques et d'établissement de règles et de normes internationales. Le fait que le communiqué du Sommet du G8 tenu récemment à Kyu Su-Okinawa évoque le rôle de la FAO dans le domaine des biotechnologies et de la sécurité sanitaire des aliments montre bien l'importance de ce rôle.

J'apprécie vivement les activités de la FAO fondées sur ses excellentes connaissances et compétences et j'espère sincèrement que l'Organisation s'efforcera sans cesse de résoudre les problèmes de chaque région en lançant diverses activités, d'assistance technique par exemple, notamment en matière de renforcement des capacités humaines et d'avis politiques et en renforçant sa collaboration avec les autres organisations internationales.

J'espère aussi que cette Conférence régionale sera l'occasion d'un échange de vues franc sur les problèmes actuels et à venir dans la région Asie-Pacifique et qu'elle lancera un message positif et clair de politique agricole pour le siècle qui va s'ouvrir.

Permettez-moi, pour conclure, d'exprimer l'espoir que la Conférence régionale donnera aux États Membres l'occasion de réaffirmer leur volonté politique d'atteindre les objectifs communs du Sommet mondial de l'alimentation.

Je vous remercie.

 


ANNEXE E

DÉCLARATION DU DIRECTEUR GÉNÉRAL


 

C'est avec un grand plaisir que je vous souhaite la bienvenue à la vingt-cinquième Conférence régionale de la FAO pour l'Asie et le Pacifique, qui se tient au Japon à l'aimable invitation du Gouvernement. Nous sommes réunis aujourd'hui à Yokohama, qui constitue avec Tokyo la plus vaste conurbation du monde.

Permettez-moi d'exprimer au nom de toutes les délégations et du personnel de la FAO ma sincère gratitude au Gouvernement et au peuple du Japon - le pays du soleil levant - pour la chaleur de leur accueil et leur généreuse hospitalité.

Je souhaite remercier en particulier le Premier Ministre du Japon M. Yoshiko Mori, de nous honorer de sa présence à cette cérémonie d'ouverture, présence qui témoigne de l'extrême importance que les plus hautes autorités de cette grande nation attachent à la lutte contre la faim et la pauvreté dans la région Asie-Pacifique et dans le monde entier.

(Situation de l'alimentation et de l'agriculture dans le monde)

Le monde traverse une période de mondialisation rapide et d'interdépendance croissante et les frontières s'ouvrent de plus en plus dans le domaine économique.

Les estimations de la production céréalière mondiale de 1999 ont été récemment revues à la hausse et s'établissent aujourd'hui à 1,9 milliard de tonnes. Ce chiffre est toutefois inférieur de un pour cent à celui de 1998 et de deux pour cent à celui de 1997, année particulièrement bonne. La seule augmentation attendue concerne le riz, tandis que les récoltes de blé et d'autres céréales seront moins abondantes. Pour la première fois depuis quatre ans, la consommation céréalière prévue dépassera la production, ce qui entraînera un prélèvement de 8 millions de tonnes sur les stocks qui se situeront alors à 334 millions de tonnes. Un tel niveau garantit un ratio stock-utilisation qui se situe dans les limites de la marge de sécurité de 17 à 18 pour cent.

Pour toutes ces raisons, pendant la campagne de commercialisation 1999/2000, une augmentation de plus de 3 pour cent des échanges céréaliers mondiaux équivalant à un volume de 222 millions de tonnes pourrait être enregistrée. Toutefois, les cours des céréales sur les marchés mondiaux restent en général inférieurs à ceux de l'an dernier, ce qui est positif pour les pays en développement ou en transition importateurs de céréales.

Un autre signe encourageant vient du secteur des pêches, où l'on constate un redressement partiel de la production en 1999, après les lourdes pertes de l'année précédente.

Toutefois, l'élément le plus positif est la réduction de 40 millions du nombre total des personnes sous-alimentées dans les pays en développement entre 1990-92 et 1995-97, comme l'indique le rapport de la FAO sur l'insécurité alimentaire dans le monde. Cette réduction d'environ 8 millions de personnes par an en moyenne est encourageante, mais elle est encore

bien inférieure au chiffre de 20 millions requis pour atteindre l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation.

(Situations d'urgence)

Dans un tel contexte mondial, 35 pays ont connu des crises alimentaires. Fin 1999, le nombre de personnes victimes de crises alimentaires résultant essentiellement de catastrophes naturelles ou causées par l'homme était estimé à quelque 52 millions. Toutefois, les données indiquent que la fréquence relative de ces crises a évolué au cours des trente dernières années; alors que dans les années 70 et 80, les crises alimentaires étaient surtout le résultat de catastrophes naturelles, ces dernières années, les catastrophes causées par l'homme -notamment la guerre, les troubles intérieurs et les crises financières et économiques- se sont multipliées.

En Afrique, les guerres civiles et les sécheresses récurrentes sont les causes principales des situations d'urgence. En outre, un certain nombre de pays ont été victimes, en mars/avril de cette année, de trois cyclones qui ont causé de lourds dégâts aux habitations et aux infrastructures -écoles, hôpitaux, dispensaires, télécommunications- ainsi qu'aux cultures, notamment arbustives. En Asie, des millions de personnes ont acheté moins d'aliments de base du fait de la baisse de leur pouvoir d'achat résultant de la crise financière de 1997/98 qui a frappé l'économie de plusieurs pays. La situation est particulièrement préoccupante en Mongolie où l'hiver, le plus rigoureux depuis trente ans, a tué plusieurs centaines de milliers de têtes de bétail, mettant en danger les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire d'un quart de la population du pays. En Amérique latine, de nombreux pays souffrent encore des destructions causées par El Niño et par l'ouragan Mitch en 1998, aggravées en 1999 par des pluies torrentielles et des inondations. En outre, en décembre de l'an dernier, un grave cyclone et des inondations catastrophiques ont frappé le Venezuela, tandis que le Paraguay et l'Uruguay souffrent d'une sécheresse prolongée. Au Proche-Orient, la sécheresse la plus grave depuis des décennies a compromis la production vivrière de plusieurs pays en 1999. Dans cette partie du monde, ainsi que dans un certain nombre de pays européens, outre les fluctuations météorologiques, il est certain qu'à l'avenir l'accès à l'eau pour la production vivrière sera la principale source de problèmes en matière d'approvisionnements alimentaires.

Le rôle de la FAO, dans un tel contexte, est plus important que jamais, puisqu'elle doit évaluer la situation en matière d'alimentation et d'agriculture, déterminer les besoins d'aide alimentaire et informer la communauté internationale grâce à son Système mondial d'information et d'alerte rapide qui collabore avec un vaste réseau d'organisations gouvernementales et non gouvernementales. L'expertise de la FAO est également précieuse dans le cadre des appels communs en faveur de l'aide humanitaire et parce qu'elle lui permet d'aider directement les agriculteurs. Au cours de l'an dernier et de cette année, la FAO a exécuté 36 projets de secours d'urgence (aux niveaux tant national que régional) pour un montant total de 15 millions de dollars E.-U. dans 14 pays d'Asie et du Pacifique. Les opérations d'urgence visaient à remettre en état le secteur agricole dévasté par des catastrophes naturelles, comme les tempêtes de neige en Mongolie, la sécheresse au Pakistan, au Tadjikistan et en Iran, les inondations au Bangladesh, les cyclones en Inde et à Tonga et/ou les troubles intérieurs au Timor oriental, à Sri Lanka et aux Philippines.

L'assistance consiste à distribuer des intrants agricoles indispensables, tels que des semences, des outils, des engrais, des pesticides et des engins de pêche et, dans certains cas, à reconstituer le cheptel. Des conseils techniques sont fournis grâce au recrutement de spécialistes nationaux et internationaux, aux fonctionnaires des unités techniques du siège et des bureaux régionaux de la FAO et grâce à l'organisation d'ateliers aux niveaux national et régional.

(Autres crises)

Mais le monde est aussi de plus en plus souvent confronté à d'autres "crises". Celles-ci sont liées à la qualité et plus particulièrement à la sécurité sanitaire des denrées alimentaires et à l'impact des nouvelles techniques agricoles résultant essentiellement des progrès rapides des biotechnologies. Ainsi, les gouvernements ont dû récemment faire face à l'encéphalopathie spongiforme bovine (plus connue sous le nom de maladie de la "vache folle"), à la présence de dioxines dans la chaîne alimentaire, ainsi qu'à la commercialisation de produits contenant des organismes génétiquement modifiés.

Dans ce domaine, la FAO est incontestablement appelée à jouer un rôle croissant. Le public, sensibilisé par les médias, exige des informations objectives sur les risques et des mesures de protection efficaces. Même si ces "crises" se produisent dans les pays développés, elles inquiètent les autorités et les populations des pays en développement ou en transition qui ne disposent pas d'une capacité d'analyse suffisante.

L'Organisation relève ces défis et répond à ces demandes. Ses organes pertinents, tels que la Commission des ressources génétiques, travaillent à la rédaction de codes de conduite. Un programme interdépartemental couvrant tous les aspects techniques de ces questions a été lancé. Les programmes de la Division mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l'alimentation et l'agriculture seront renforcés, de façon à apporter une contribution plus efficace dans ces domaines.

En ce qui concerne les questions d'éthique, elles sont examinées par un comité interne avec l'appui d'un groupe d'experts. Le Codex Alimentarius demeure le principal instrument en matière de fixation de normes internationales - activité cruciale dans le contexte actuel de mondialisation et d'expansion du commerce.

(Situation de l'alimentation et de l'agriculture dans la région Asie-Pacifique)

Passant maintenant à la région Asie-Pacifique, je voudrais mettre en lumière l'évolution récente et les tendances sous-jacentes. Les résultats du secteur agricole de cette région - qui englobent l'agriculture, l'élevage, les pêches et la foresterie - sont encourageants. Avec plus de 3,4 milliards d'habitants, soit 57 pour cent de la population mondiale, cette région connaît depuis trente ans une croissance économique et agricole soutenue. On constate par conséquent une diminution de l'incidence de la pauvreté dans la région.

L'Asie-Pacifique a enregistré les taux de croissance de l'élevage les plus élevés de toutes les régions en développement. Au cours des dix dernières années, la production de lait a augmenté chaque année de 4 pour cent et celle de viande de 7 pour cent. La croissance économique et l'amélioration des revenus des consommateurs ont entraîné une forte hausse de la consommation par habitant de viande, de produits laitiers et d'œufs. Le problème consiste désormais à approvisionner les centres urbains en expansion rapide de la région en denrées alimentaires d'origine animale.

La production halieutique mondiale a plus que doublé au cours de la dernière décennie et la région Asie-Pacifique est restée l'un des principaux fournisseurs. Plus de 90 pour cent de la production aquacole mondiale et 52 pour cent de la production des pêches de capture proviennent de la région. Cinq pays de la région figurent parmi les dix principaux producteurs mondiaux. Toutefois, la production mondiale des pêches de capture a commencé à diminuer en 1998, témoignant de la nécessité pressante de gérer durablement les ressources halieutiques.

En ce qui concerne la foresterie, la gestion forestière est plus complexe ici que partout ailleurs dans le monde. De nombreux pays se sont efforcés d'inverser les tendances négatives du déboisement et de la dégradation des forêts. L'accent est mis sur la protection des riches ressources biologiques des dernières forêts naturelles de la région et sur la maîtrise des incendies de forêts destructeurs. En même temps, les pays ne peuvent pas se permettre de s'arrêter tout simplement d'exploiter leurs forêts. La région Asie-Pacifique compte plusieurs des principaux producteurs mondiaux de produits forestiers, ainsi que les plus gros consommateurs. Autrement dit, les échanges internationaux et la commercialisation des produits forestiers sont et demeureront pour la région des questions extrêmement sensibles et difficiles.

Lors de la dernière Conférence régionale, tenue en 1998, la région était confrontée à de sombres perspectives en raison de la crise financière. Aujourd'hui, grâce à la reprise qui a suivi, et à laquelle l'agriculture a puissamment contribué, l'espoir et l'optimisme sont à nouveau de mise. Toutes les sous-régions affichent des taux de croissance en redressement. Les pays récemment industrialisés de la région ont connu une croissance de 7 pour cent environ en 1999 et les profils de croissance des pays en développement de la région Asie-Pacifique se sont également améliorés.

En Asie du Sud-Est, les pays frappés par la crise financière se sont redressés en 1999 avec une vigueur et une rapidité inattendues. Les pays en développement d'Asie de l'Est et du Sud ont échappé aux effets négatifs de la crise et accéléré leur croissance économique, passant d'un taux moyen de 1,2 pour cent en 1998 à 4,4 pour cent en 1999. Dans certaines régions d'Asie centrale, où la situation économique demeure précaire, il semble que l'influence négative de la crise financière russe ait commencé à s'atténuer en 1999.

Par rapport à un taux de croissance de 2,6 pour cent en 1997, le plus faible de la décennie, la production agricole s'est redressée en 1998 et 1999 sous l'impulsion de la production vivrière de base. Il est vrai qu'en certains endroits, les conditions climatiques ont été assez mauvaises et que des inondations et des catastrophes naturelles particulièrement graves ont limité la production. Toutefois, la promptitude avec laquelle les gouvernements ont réagi a permis, en règle générale, de redresser la situation. Aussi, les stocks céréaliers totaux des pays en développement de la région Asie-Pacifique ont-ils sensiblement augmenté pour atteindre 128-129 millions de tonnes.

Une récolte de riz record et l'augmentation de la production des secteurs des pêches, de l'horticulture et de l'élevage ont été autant de facteurs de croissance en 1999 pour les pays de la région. La croissance du secteur agricole a compensé le ralentissement de l'industrie et des services dans les économies frappées par la crise. Le secteur a dû absorber la main-d'œuvre déplacée, assurer un filet de sécurité sociale, contribuer aux recettes en devises et générer des ressources pour l'investissement intérieur.

Malgré les résultats impressionnants de la production vivrière et agricole de ce dernier quart de siècle, un cinquième environ de la population totale de la région (soit 525 millions de personnes) souffre encore de sous-alimentation chronique. Bien que l'on prévoie une diminution du nombre de personnes mal nourries d'ici 2010, la région comptera encore à cette date quelque 43 pour cent des personnes sous-alimentées dans le monde.

De toute évidence, c'est la croissance soutenue d'une agriculture diversifiée qui offre une solution durable au problème de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire.

(Défis et possibilités pour l'alimentation et l'agriculture dans la région)

La productivité agricole est la clé d'un développement agricole et rural soutenu. L'expansion des superficies cultivées n'est plus une option pratique, pour assurer la croissance du secteur agricole, dans la mesure où dans de nombreux pays cette expansion a depuis des années atteint ses limites.

Le relèvement de la productivité agricole exige un investissement continu dans la mise en valeur des ressources humaines, la recherche-développement agricole, l'amélioration de l'information et de la vulgarisation, l'infrastructure routière en milieu rural et la mise au point sous l'impulsion du secteur privé de technologies d'irrigation à petite échelle, contrôlées par les agriculteurs et d'un bon rapport coût-efficacité. Ces investissements donneraient aux petits agriculteurs les possibilités de choix et la souplesse nécessaires pour s'adapter aux conditions du marché.

L'expérience acquise par la FAO en collaborant avec les pays à faible revenu et à déficit vivrier dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire qui vise à renforcer la production agricole et faciliter l'accès à la nourriture démontre amplement les avantages de cette stratégie. Ce programme, qui est fondé sur un engagement ferme de la part des gouvernements et la participation active de toutes les parties intéressées, notamment des agriculteurs, est conçu pour permettre aux pays d'accroître rapidement la productivité et la production du secteur alimentaire et les revenus ruraux nets sur des bases durables du point de vue de l'économie et de l'environnement. La première phase du programme comprend des interventions micro-économiques axées sur la maîtrise de l'eau, l'intensification des cultures vivrières, la diversification grâce à l'introduction du petit élevage, de la pêche artisanale et de l'aquaculture et l'identification des obstacles socio-économiques. Cette phase pilote est suivie d'une phase d'élargissement qui prévoit une réélaboration des politiques agricoles pour créer un environnement propice aux investissements, à l'emploi et aux revenus agricoles, ainsi que la formulation de projets et programmes d'investissement qui encouragent les financements bilatéraux et multilatéraux.

Le Programme spécial est actuellement opérationnel dans 60 États Membres (dont 15 pays de la région Asie-Pacifique) et en cours de formulation dans 17 autres pays (dont 6 pays de la région). Il bénéficie de fonds bilatéraux et multilatéraux et est appuyé par un programme de coopération Sud-Sud que la FAO a mis en place pour permettre aux pays participants de bénéficier du concours d'un grand nombre d'experts et de techniciens de terrain venant d'autres pays en développement.

Compte tenu de la multiplication des liens et des interconnections dans les économies à croissance rapide, le secteur agricole et rural en général doit affronter des questions déjà anciennes et récurrentes comme l'accroissement de la population, l'épuisement de la base de ressources naturelles et la rareté de l'eau, ainsi que de nouvelles questions découlant en partie de l'évolution des échanges internationaux et du contexte financier (instabilité macro-économique et mesures d'ajustement structurel, par exemple). En outre, les facteurs qui alimentent la croissance économique (comme la mondialisation et les progrès des sciences et technologies biologiques), méritent eux-mêmes une attention particulière. Ces préoccupations doivent figurer en bonne place dans les programmes d'action du nouveau millénaire pour un développement agricole et rural durable.

La pression démographique et l'urbanisation modifient la composition du régime alimentaire et la demande de produits agricoles et aggravent la pauvreté urbaine, modifiant de ce fait les causes et la nature des interventions nécessaires.

L'épuisement de la base de ressources naturelles et la rareté de l'eau sont deux préoccupations critiques pour la région Asie-Pacifique, où les terres cultivées incluent désormais des terres fragiles, pluviales et semi-arides à forte pente ou aux sols appauvris. Les nouvelles sources d'eau qui permettraient de faire face à la demande croissante sont de plus en plus rares et la participation financière des usagers ne correspond que rarement à la valeur réelle de cette ressource. Il ne sera pas facile de trouver des solutions à ce problème. Cela exigera une planification soigneuse et une volonté ferme de la part des institutions d'appliquer une politique appropriée et courageuse pour sauvegarder le potentiel naturel.

L'agriculture et les activités connexes doivent être pratiquées en harmonie avec l'environnement. La FAO continuera donc d'encourager la gestion durable des ressources terrestres, hydriques, halieutiques et forestières.

La FAO continue d'appuyer l'adoption et l'application du Code de conduite pour une pêche responsable dans la région Asie-Pacifique. Ainsi, l'utilisation optimale des ressources halieutiques continentales et côtières, la préservation de l'habitat et la protection des écosystèmes marins et côtiers et de la biodiversité feront l'objet d'une attention continue et de politiques appropriées.

En matière de foresterie, les questions de gestion durable des forêts sont à l'ordre du jour de tous les débats. Avec son plan stratégique pour la foresterie pour guide, la FAO poursuit un programme de soutien à la foresterie dans la région. qui comporte la décentralisation des responsabilités et des ressources vers le Bureau régional, le renforcement des partenariats avec d'autres organisations et l'expansion du rôle de l'Organisation dans le dialogue régional sur la foresterie par le biais de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique et d'autres instances.

Les crises financières et macro-économiques et l'ajustement structurel, comme le montre l'expérience de la région Asie-Pacifique, peuvent être gérés et surmontés avec succès, mais les pauvres n'ont pas à faire les frais de la stabilisation; tout dépend de la façon dont les dépenses publiques sont réduites. Il est indispensable, pour promouvoir les objectifs de croissance et d'équité, de protéger l'infrastructure rurale la capacité de production rurale et les services sociaux lorsque des programmes d'ajustement sont mis en œuvre.

La mondialisation suscite des doutes dans de nombreux esprits et pour engranger les bénéfices offerts par elle et réduire en même temps ses conséquences sociales négatives, le calendrier, l'échelonnement et la gestion de la libéralisation sont des facteurs cruciaux. Les gouvernements doivent aussi s'entendre pour promouvoir des mécanismes améliorant la transparence, l'efficacité et l'équité des marchés internationaux de produits agricoles.

Les sciences et technologies modernes offrent quelque espoir, face à une réalité caractérisée par la hausse de la demande et la finitude de la base de ressources naturelles, de parvenir à la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté, notamment dans les pays en développement de la région Asie-Pacifique. Je note avec plaisir que la question des incidences et de la mise en valeur des biotechnologies figure à votre ordre du jour.

Les progrès récents des biotechnologies pourraient contribuer, grâce à la mise au point de variétés améliorées caractérisées par la tolérance à la sécheresse, la résistance aux ravageurs et la fixation de l'azote, à améliorer non seulement les rendements, mais aussi la qualité, la sécurité sanitaire et la valeur nutritive des aliments, de façon à atténuer les problèmes de sous-nutrition, notamment parmi les groupes de population les plus démunis.

Mais pour tirer parti des sciences et des technologies modernes, il convient de remplir certaines conditions préalables. Celles-ci ont trait à l'infrastructure et aux capacités nécessaires pour mettre à profit les nouvelles technologies, aux droits de propriété intellectuelle, à la sécurité sanitaire des aliments, aux effets des diverses biotechnologies sur l'environnement et la biodiversité, au remplacement des importations et aux aspects éthiques des nouvelles méthodes. Les programmes nationaux doivent garantir que tous les secteurs tirent profit de ces biotechnologies.

Les préoccupations que suscitent les risques sanitaires et écologiques éventuels associés aux produits génétiquement modifiés et le partage équitable des innovations dans ce domaine méritent d'être prises au sérieux par les pouvoirs publics, qui devront s'inspirer des travaux du Codex Alimentarius pour adopter des réglementations efficaces en matière de biosécurité. Un système approprié de droits de propriété intellectuelle ou relatifs au patrimoine commun doit être mis en place sur la base des négociations concernant les ressources génétiques qui sont en cours à la FAO.

Permettez-moi de rappeler également l'importance stratégique des investissements dans la mise en valeur des ressources humaines. Ce sont elles, en effet, qui déterminent l'efficacité et la compétitivité des activités économiques d'un pays. Les personnes font les institutions et ce sont elles, en fin de compte, qui assureront collectivement le succès ou l'échec des mesures prises au cours du nouveau millénaire pour réduire la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire.

(Réunions tenues parallèlement à la vingt-cinquième Conférence régionale de la FAO)

Parallèlement à cette vingt-cinquième Conférence régionale, deux autres grandes réunions touchant de près à la sécurité alimentaire de la région ont été convoquées. La première est un forum pour les organisations non gouvernementales régionales et les organisations de la société civile; l'autre porte sur la situation et les perspectives concernant l'offre et la demande de produits agricoles dans le contexte du commerce intrarégional des produits alimentaires et agricoles dans la région Asie-Pacifique.

Les organisations non gouvernementales et locales jouent un rôle important dans le développement agricole et rural de nos États Membres. La participation des ONG/OSC à la formulation du projet de Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation a été très appréciée et a donné du poids au Plan d'action, qui réclame à son tour une collaboration de tous les secteurs de la société, notamment des ONG et des OSC, pour atteindre les objectifs du SMA. Dans ce contexte, la FAO a décidé d'organiser une consultation des ONG/OSC parallèlement à ses conférences régionales afin de profiter de l'expérience de ces acteurs dans des domaines relevant de son mandat.

L'autre réunion parallèle qui porte sur la situation et les perspectives en ce qui concerne l'offre et la demande de produits agricoles dans le contexte du commerce intrarégional des produits alimentaires et agricoles dans la région Asie-Pacifique est axée sur les principaux problèmes que pose la création d'un environnement propice à la promotion du commerce intrarégional et sur les mesures politiques nécessaires pour faciliter ce commerce aux fins du développement agricole national et de la sécurité alimentaire régionale.

(Ordre du jour de la Conférence régionale)

Le défi à relever pour assurer la sécurité alimentaire durable de tous reste d'actualité, comme l'a rappelé le Sommet mondial de l'alimentation. Le nombre élevé de personnes sous-alimentées, notamment dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier, témoigne de la nécessité de poursuivre sans relâche nos efforts. La FAO, pour sa part, en collaboration avec tous ses partenaires, accorde la priorité absolue à l'aide à fournir à ces pays pour qu'ils puissent relever ce défi fondamental.

La vingt-cinquième Conférence régionale examinera les questions clés liées à la lutte contre l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité. Les questions suivantes figurent à votre ordre du jour:

Vous avez devant vous une tâche importante et exaltante dans la lutte contre la faim et la pauvreté qui sévissent encore dans la région. J'attends avec beaucoup d'intérêt le résultat de vos délibérations et vous souhaite tout le succès possible dans vos travaux.

Je vous remercie.


Table des matières