PC 85/7


COMITÉ DU PROGRAMME

Quatre-vingt-cinquième session

Rome, 7 - 11 mai 2001

Le niveau du Programme de terrain de la FAO - Rapport intérimaire

Table des matières



I. Introduction

1. À sa quatre-vingt-troisième session en mai 2000, le Comité du Programme a souligné les deux fonctions principales du Programme de terrain: traduire dans la pratique les résultats des activités normatives et renforcer la pertinence de son travail normatif par un retour d'informations venant du terrain. Il a également noté que, dans l'ensemble, les activités exécutées par la FAO au titre du Programme de terrain avaient augmenté entre 1998 et 1999, mais a reconnu que cela était largement imputable aux opérations d'urgence. Bien que le Comité se soit félicité de l'aide fournie par la FAO aux pays membres dans des situations d'urgence, et de la confiance accrue des donateurs et des bénéficiaires dans la capacité de l'Organisation de fournir cette assistance de façon rapide et efficace, elle a noté avec préoccupation la tendance à la baisse des ressources extrabudgétaires allouées à des activités du Programme de terrain non liées aux urgences. En ce qui concerne le processus de décentralisation des opérations de terrain en cours, le Comité a exprimé des inquiétudes quant à leurs retombées négatives éventuelles sur les activités techniques de la FAO et il est convenu que cette nouvelle décentralisation devrait s'effectuer de façon progressive.

2. Le présent document présente un rapport intérimaire sur les activités entreprises par l'Organisation depuis mai 2000 en réponse à ces préoccupations et pour arrêter et inverser la tendance à la baisse des ressources extrabudgétaires allouées aux activités du Programme de terrain non liées aux interventions d'urgence.

II. Contexte stratégique

3. Depuis le début des années 60, les ressources extrabudgétaires ont joué un rôle central dans la réalisation des programmes de la FAO demandés par ses États Membres. Il est prévu que ces ressources continueront à revêtir une grande importance pour les programmes à venir, comme le reconnaît le Cadre stratégique de la FAO pour 2000-2015 lequel, dans sa stratégie à l'échelle de l'Organisation intitulée "assurer un effet multiplicateur des ressources pour la FAO et ses Membres", stipule qu'il "faut s'attacher à accroître les ressources totales appliquées aux principaux programmes adoptés par l'Organisation et pas nécessairement gérées directement par la FAO...". Il contient une stratégie spécifique pour assurer cet "effet multiplicateur des ressources pour aider la FAO à exécuter les activités prescrites dans son mandat...".

4. En approuvant le Cadre stratégique, les Membres de la FAO reconnaissent l'importance vitale des opérations de terrain pour l'Organisation, car elles contribuent à son travail normatif en assurant le retour d'informations tiré des expériences de terrain. En effet, testés d'abord sur le terrain, les concepts et méthodologies mis au point par les travaux normatifs sont appliqués par la suite à grande échelle grâce à des activités pilotes réussies.

III. Données historiques sur les activités réalisées

5. Une analyse effectuée par le Département de la coopération technique sur les réalisations du Programme de terrain au cours des deux derniers exercices a mis en évidence une diminution (environ 10 pour cent par an) des projets financés par des ressources extrabudgétaires et non liés aux interventions d'urgence, qui ont été réalisés pour les pays en développement, ainsi qu'une concentration de la couverture géographique et des sources de financement. C'est ainsi que la valeur totale des projets de coopération technique financés par des donateurs1, à l'exclusion des urgences, a diminué de 52 millions de dollars E.-U. au cours des quatre dernières années, passant de 202 millions de dollars E.-U. en 1996 à 150 millions de dollars E.-U. en 1999.

6. La répartition géographique des projets de coopération technique financés par des donateurs a également témoigné d'une tendance à la concentration: en 1996, 50 pays bénéficiaient de projets pour plus d'un million de dollars E.-U., alors qu'en 1999 seuls 24 pays enregistraient des niveaux supérieurs à un million de dollars E.-U. Dans 47 pays, la présence de la FAO par l'entremise de la coopération technique financée par des donateurs était très faible, voire inexistante.

7. La diminution du nombre de ces projets depuis 1996 jusqu'à la fin de 1999 a varié suivant les régions. Elle a été particulièrement prononcée au Proche-Orient, où le recul a atteint 38 pour cent, suivi de l'Afrique, 33 pour cent et de l'Asie, 26 pour cent, alors qu'en Amérique latine la situation est demeurée stable. Les projets inter-États ont accusé une baisse de 26 pour cent sur la même période.

8. Pour 2000, le nombre de projets a continué à baisser bien que les budgets aient été suffisants pour maintenir les niveaux de 1999. Le fléchissement ne devrait être que temporaire, et serait dû à des problèmes d'ajustement nés de l'application de nouvelles modalités de réalisation des projets et de l'introduction de nouveaux systèmes de comptabilité financière, ainsi que de la réduction des effectifs du siège imposée par la baisse des recettes tirées du remboursement des dépenses d'appui.

9. Étant donné que les problèmes liés à la réalisation des objectifs en 2000 devraient avoir été surmontés, les perspectives de stopper la baisse et de ramener en 2001 le nombre de projets réalisés aux niveaux de ces dernières années, voire de les dépasser, sont favorables. Ce point de vue est fortifié par le bon niveau des budgets approuvés pour l'année en cours et démontre que le financement tant de l'assistance technique que de l'aide d'urgence ne constitue pas un obstacle majeur à l'amélioration de l'efficacité.

IV. Évaluation des causes de la diminution des activités du Programme de terrain non liées aux interventions d'urgence

10. Face à cette situation, le Directeur général a établi en juillet 2000 une Équipe spéciale pour le développement du Programme de terrain relevant du Directeur général adjoint, afin de passer en revue à l'échelle de l'Organisation les raisons du nombre décroissant de projets du Programme de terrain non liés aux urgences et de proposer des mesures pour y remédier.

11. L'Équipe spéciale a noté que les facteurs externes, qui échappent souvent, du moins en partie, au contrôle de la FAO et qui dépendent des variations du niveau des investissements dans l'agriculture, des modalités d'allocation de l'assistance technique, du type de coopération avec les donateurs et de la demande d'assistance technique des pays en développement et des pays en transition, exercent un impact marqué sur les disponibilités générales de ressources. Cependant, dans le même temps, la FAO ne réalisait pas son potentiel d'efficacité en raison d'une grande variété des facteurs internes liés au niveau de participation des départements techniques aux activités du Programme de terrain; à la capacité des bureaux régionaux, régionaux et de pays; au dialogue avec les donateurs; aux faiblesses administratives et de gestion; et à la nécessité de redéfinir les rôles et responsabilités tout au long du cycle du projet.

12. Le Secrétariat estime qu'il est possible de remédier à cette situation en se centrant sur les cinq éléments fondamentaux suivants du problème:

    1. Ciblage des priorités: Il faut déployer un effort systématique pour évaluer les besoins d'assistance technique des pays et les priorités des donateurs, et les harmoniser avec la capacité, les points forts et les faiblesses de la FAO. Comme mesure spéciale, des équipes pluridisciplinaires seront détachées dans des pays choisis, qui présentent de bonnes possibilités de financement de projets (au titre du Fonds fiduciaire unilatéral ou à partir de sources traditionnelles), en vue de rédiger, sur une base pilote, une description sommaire par pays visité des domaines prioritaires appelant une assistance technique de la FAO. Un résultat clé consisterait dans l'élaboration d'une méthodologie transposable ailleurs, y compris l'établissement des liens nécessaires avec les activités du Bilan commun de pays/Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, qui seraient suivis par de futures missions pluridisciplinaires.

    2. Renforcement du processus de développement du Programme de terrain: L'organisation intérieure de la filière hiérarchique et l'assignation des tâches relatives au développement et à la mise en oeuvre du Programme exigent davantage de précision et de clarté, car elles sont dispersées à l'heure actuelle dans un grand nombre de services dont les rôles et les relations respectifs sont mal définis. L'Équipe spéciale a contribué à passer en revue les fonctions et responsabilités du Département de la coopération technique, y compris les rôles et fonctions des bureaux régionaux et sous-régionaux dans le cycle du projet. Elle a aussi recommandé que soit réalisé un examen critique du budget, des effectifs et des programmes en cours des bureaux de pays ainsi que de la mobilisation de crédits supplémentaires à affecter à la formulation des programmes et projets, afin d'étoffer les ressources limitées du mécanisme d'identification des projets.

    3. Qualité technique: D'après certaines indications, un fléchissement est apparent dans le niveau de participation du personnel des départements techniques aux activités de terrain (20 pour cent en 1998-99, contre plus de 30 pour cent dans les périodes précédentes). Ce niveau réduit de participation paraît être le résultat d'une sous-estimation des synergies mutuellement bénéfiques existant entre les activités normatives et opérationnelles. Pour faire face à cette tendance et en tant qu'action prioritaire, les départements techniques révisent leurs Plans à moyen terme pour détecter les domaines normatifs où s'accroissent les besoins d'assistance technique, ainsi que d'autres activités normatives pour lesquelles il serait raisonnable d'escompter un appui des donateurs.

    4. Nouveaux partenaires: Il faudrait améliorer les mécanismes de dialogue avec les donateurs et s'adapter aux changements survenus ces dernières années dans la façon dont ils opèrent et financent l'assistance technique. De nouvelles formes de partenariats avec des bailleurs de fonds, le secteur privé et les ONG sont à l'étude, y compris la délégation de certaines fonctions de dialogue avec les donateurs aux Bureaux régionaux et sous-régionaux et aux représentants de la FAO. En outre, les donateurs seront invités dès le début du cycle du projet à participer, plus systématiquement que dans le passé, à la mise en oeuvre des projets, notamment au stade de la formulation et de l'évaluation.

    5. Gestion du Programme de terrain: L'une des contraintes qui font hésiter les donateurs à accroître leur soutien aux activités de coopération technique de la FAO est l'inefficacité que l'on attribue à l'appui administratif et opérationnel et les coûts élevés qui en découlent. Pour affronter ces problèmes qui ne peuvent être réglés que par une coopération et une consultation entre les départements, le Comité du Programme de terrain a été réactivé et chargé de guider et de surveiller le processus de développement du Programme de terrain, et d'entreprendre, entre autres, un examen détaillé des politiques, procédures et pratiques administratives et opérationnelles de la FAO qui ont une incidence sur les opérations de terrain.

V. Réorganisation du Département de la coopération technique
de la FAO

13. Les tendances observées au niveau du volume et de la structure du Programme de terrain de la FAO ont abouti à un réexamen de la capacité du Département de la coopération technique d'opérer dans un cadre en évolution constante. Il a été noté que la structure du Département était trop complexe et difficile à gérer (trois divisions et cinq unités relèvent directement du Sous-Directeur général du Département, par exemple) et n'était plus à même de faire face aux problèmes décrits plus haut. Il a été décidé d'affronter la question de la réorganisation de manière progressive, consentant par là des ajustements graduels.

Réorganisation de la Division TCO

14. Le premier pas dans cette démarche est la réorganisation de la Division des opérations de terrain (TCO) qui est actuellement en cours. Elle devrait améliorer la capacité du Département de s'acquitter de son mandat et renforcer son rôle dans la coordination et le suivi du Programme de terrain dans sa nouvelle configuration. La réorganisation de la Division TCO est un pas marquant dans l'effort fait pour renverser la tendance actuelle à la baisse des activités de terrain non liées aux interventions d'urgence. Les facteurs suivants ont rendu cette réforme nécessaire:

  1. La décentralisation mise en route par l'Équipe de restructuration prévoit la réduction du rôle de la Division TCO dans l'exécution directe des projets. Des projets mondiaux et interrégionaux, ainsi que des projets réalisés dans la région Europe, dont la responsabilité incombait jusqu'ici à la Division TCO, ont été transférés aux Départements techniques et aux Bureaux régional et sous-régional pour l'Europe. En revanche, le transfert des responsabilités opérationnelles à un autre groupe de services opérationnels, y compris les représentants de la FAO et les unités techniques régionales, impose que l'accent porte davantage sur l'analyse des tendances, le suivi, le contrôle de la qualité, et les politiques et procédures relatives aux programmes afin de garantir la cohérence et la communication de rapports.

  2. La croissance sans précédent des projets liés aux urgences opérés par le TCOR, notamment la priorité continue donnée aux interventions de remise en état, demande que l'on accorde aussi de l'attention aux ressources et aux méthodes de travail, mais sans interventions structurelles, du moins dans un proche avenir.

  3. En dépit du fléchissement généralisé des ressources et des projets opérationnels, le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) se renforce à un rythme accéléré tant quantitativement que qualitativement. Le nombre, le volume et la complexité de ses opérations et le rôle primordial que joue la Division TCO dans sa conception, sa mise au point, son financement et son suivi exigent une plus grande concentration des ressources dans ce domaine.

  4. Le cadre de la coopération technique évolue rapidement hors de la FAO en raison d'un grand nombre de facteurs extérieurs, notamment le volume décroissant des ressources affectées par le PNUD au financement de l'assistance technique. Un nouvel élément fondamental est la création du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, du Bilan commun de pays et des autres mécanismes globaux de développement opérant sous l'égide des Nations Unies ou de la Banque mondiale, auxquels les donateurs accordent de plus en plus d'importance. Ces changements ont une incidence sur le domaine crucial de la mobilisation des ressources.

15. La première partie de la réorganisation du Département de la coopération technique a été complétée. La Division TCO se compose maintenant des quatre services suivants:

16. Même si les Services TCOT, TCOR et TCOS seront renforcés, en partie par la réaffectation de leurs cadres, leurs fonctions resteront pour l'essentiel inchangées. La création du Service TCOM est un moyen important de rendre l'Organisation mieux à même de coordonner et de surveiller la mise en oeuvre du Programme de terrain qui sera à l'avenir exécuté par des représentants et des fonctionnaires techniques de la FAO, et par un nombre très limité de chargés de projets dans les pays opérant à partir des bureaux régionaux pour les pays où la FAO n'a pas de Représentation. Le Service TCOM surveillera le Programme de terrain, couvrant l'ensemble du cycle du projet, et sera chargé de la préparation de rapports analytiques sur les activités réalisées et prévues, permettant par là une évaluation rapide de l'efficacité de la réalisation des projets à des fins de gestion. Pour ce faire, il utilisera le Système électronique d'information sur la gestion du Programme de terrain qui sera mis à l'essai à la mi-2001. Ce Système est la pierre angulaire du processus de décentralisation, car il fournit aux cadres de la FAO dans tous les pays un accès aisé à des informations financières et qualitatives liées aux projets, aux procédures et aux documents de projet, ainsi qu'à des informations sur les donateurs. Ces données proviennent, pour une large part, de bases de données existantes, y compris la Grande Base de données.

17. En attendant la création d'un module dans le Système d'information sur la gestion du Programme de terrain permettant de suivre l'évolution de la filière des projets, la Division TCO effectue des examens périodiques de cette filière en collaboration avec les bureaux régionaux et le Service TCDM. En outre, le Département de la coopération technique a amorcé un réexamen de l'ensemble du cycle de projet, avec la participation de la Division de l'assistance aux politiques (TCA), de la Division TCO, du Service TCDM et des divisions techniques et ce, afin d'assigner à cet égard des responsabilités claires permettant une rédaction efficace des documents de projet qui soit compatible avec les exigences des gouvernements bénéficiaires et donateurs, tout en étant conforme aux buts et priorités de la FAO.

18. Le Service TCOM, en réactivant le Comité du Programme de terrain, joue un rôle central dans la révision des procédures opérationnelles et administratives.

Examen de la Division TCA

19. La Division de l'assistance aux politiques (TCA) est issue de la réorganisation de 1996 qui a notamment transformé le Département du développement en Département de la coopération technique. La Division TCA a hérité de certaines des fonctions de la Division de l'analyse des politiques (ESP) et de la Division du développement des programmes de terrain (DDF). Cette différente origine est observable encore aujourd'hui chez le personnel de la Division TCA et dans le mélange d'expériences et de compétences de ses fonctionnaires. Peu après sa création, la Division a été décentralisée et des sous-divisions et unités de l'assistance aux politiques ont été créées dans les Bureaux régionaux et sous-régionaux.

20. En janvier 2001, la Division TCA a organisé un séminaire pour passer en revue ses opérations présentes et futures et pour évaluer les activités, potentialités et contraintes des sous-divisions et unités de l'assistance aux politiques dans le cadre de son mandat au sein de l'Organisation. La conclusion la plus importante du séminaire a été la confirmation du rôle accru de la Division TCA dans le développement des programmes de terrain, et la définition de son rôle dans la gestion de la filière des projets. Pour ce faire, des mécanismes spéciaux sont en cours d'élaboration et d'établissement pour assurer la formulation et le traitement rapides des projets.

21. Dans le contexte récent de la croissance nominale zéro des budgets, l'acceptation de responsabilités supplémentaires pour le développement du Programme de terrain pourrait entraîner une diminution des ressources allouées à l'aide aux politiques, et des conséquences fâcheuses pour la qualité et l'efficacité de l'action de la FAO - malgré la demande croissante d'aide aux politiques des pays, comme le souligne le rapport d'évaluation du Service PBEE (PC 85/4). Cette difficulté ne peut être surmontée que par une productivité accrue des ressources disponibles (humaines et financières), et par l'exploitation plus efficace de toutes les sources de financement (SDPP, PCT, PSSA, etc.). La productivité du personnel peut également être accrue par la formation et la valorisation de ses compétences, afin de mieux harmoniser les descriptifs avec les responsabilités (spécialisation accrue reflétée dans la structure interne de la division et de ses unités), et en améliorant les critères de recrutement.

Rapports avec les sources de financement

22. Le Département de la coopération technique a amorcé un dialogue stratégique avec des donateurs bilatéraux et multilatéraux visant à identifier des domaines de coopération qui traduisent les priorités partagées et mènent à la mobilisation de ressources extrabudgétaires. À cette égard, l'accent est mis sur la nécessité de promouvoir le processus de développement du Programme et la formulation de programmes "vendables" grâce à des outils qui facilitent l'élaboration et la présentation de propositions, la production d'informations sur les procédures de mobilisation de ressources extrabudgétaires, l'identification de créneaux pour les compétences de haut niveau où la FAO jouit d'un grand avantage comparatif, la coordination d'études sur le marché et l'appui à l'élaboration de la stratégie de développement du Programme de terrain de la FAO.

23. Dans le cadre de cette stratégie sont prévus un certain nombre d'autres éléments, parmi lesquels les suivants:

24. On trouve des exemples de ce qui précède dans les consultations multidonateurs qui ont déjà été tenues sur le Programme de protection intégrée (PI) et dans les ateliers/séminaires régionaux sur la sécurité sanitaire des aliments (application des normes du Codex). Une réunion multidonateurs est envisagée pour fin mai/début juin 2001 afin d'évaluer les perspectives de financement des besoins prioritaires du Programme identifiés par les Départements techniques et les Bureaux régionaux à l'appui des activités normatives de la FAO. Des réunions multidonateurs sont aussi prévues sur des thèmes spécifiques comme l'Année internationale de la montagne.

25. Des consultations intenses se déroulent actuellement avec la Communauté européenne pour a) identifier les domaines techniques et les zones géographiques appelant une action conjointe, notamment dans les États ACP et b) réviser et mettre à jour l'accord de mise en oeuvre de 1993 en vue de réviser les mécanismes juridiques, financiers et administratifs actuels et faciliter par là même la coopération future.

VI. Décentralisation des responsabilités opérationnelles
au niveau des pays

26. Le Secrétariat a fait rapport, lors de la réunion conjointe du Comité du Programme et du Comité financier (JM 2000/INF/3), sur le transfert envisagé des tâches opérationnelles à 21 bureaux de pays (Groupe A). Ce transfert s'est achevé en octobre 2000. Les rapports des bureaux concernés sont satisfaisants, encore qu'il soit trop tôt pour tirer des conclusions définitives. La situation est étroitement surveillée par les systèmes d'établissement de rapports financiers (Système d'information sur la gestion du Programme de terrain et Grande Base de données) ainsi que par un système de rapports trimestriels sur la mise en oeuvre des projets.

27. La deuxième étape (Groupe B) qui a commencé en février 2001 est actuellement en cours. Elle a débuté par 10 sessions d'information/formation dans les Bureaux régionaux qui seront suivies par des visites à chaque représentation de la FAO par un chargé des projets de terrain pour mieux mettre en pratique les concepts inculqués lors des sessions de formation de groupe. Rappelons que les bureaux de pays ont été groupés en trois catégories (A, B et C) en fonction de leur aptitude à exécuter les projets:

VII. Réactivation du Comité du Programme de terrain

28. Le Comité du Programme de terrain (CPT) interne a été réactivé avec un nouveau mandat et une nouvelle composition, et regroupe les départements techniques et administratifs, en vue de promouvoir, coordonner et surveiller les activités et initiatives à l'échelle de l'Organisation pour améliorer et développer son Programme de terrain. Cette réactivation concerne les Bureaux régionaux et sous-régionaux et associe certains bureaux de pays à ses consultations. Le Comité aura notamment pour tâche de:

  1. conseiller le Directeur général par le biais de la Réunion du Conseil de direction sur d'importantes questions de politique générale et de procédure intéressant les activités de terrain de l'Organisation;

  2. assurer l'interaction permanente entre les activités normatives et opérationnelles de l'Organisation pour qu'elles se soutiennent mutuellement;

  3. passer en revue des questions et contraintes intéressant les départements et relatives à la qualité, la performance et l'efficacité de la formulation des programmes et de la réalisation des activités de terrain, et recommander les mesures à prendre, en tenant compte des avantages comparatifs et priorités de la FAO tels que définis par ses organes directeurs;

  4. organiser et surveiller la conduite d'études approfondies sur des questions de fond relatives aux départements et bureaux, ainsi que sur des questions liées à des facteurs extérieurs, notamment ceux qui influencent les besoins et priorités des pays bénéficiaires et donateurs, et formuler les recommandations opportunes;

  5. assurer la circulation d'informations pertinentes sur les programmes de terrain;

  6. promouvoir l'adoption de politiques et procédures opérationnelles et administratives judicieuses pour accroître l'efficacité de la gestion des programmes de terrain et surveiller la répartition des tâches, afin de garantir l'efficacité et la cohérence des activités de terrain de l'Organisation.

29. Parmi ses premières priorités, le CPT a établi deux groupes de travail qui traiteront du renforcement de la participation du Département technique au Programme de terrain et de l'examen des procédures opérationnelles et administratives ayant une incidence sur l'opération et la gestion du programme. L'interaction générée par ces deux groupes de travail devrait renforcer considérablement les synergies entre les divisions techniques et les chargés de projets, ainsi qu'avec les divisions administratives, et améliorer le rapport coût-efficacité de la coopération technique fournie par la FAO à ses pays membres.

VIII. Perspectives d'avenir

30. Le Secrétariat intervient avec décision sur plusieurs fronts pour permettre à l'Organisation d'affronter résolument les défis que présentera la nouvelle décennie et d'arrêter et inverser la tendance à la réduction du soutien technique fourni par la FAO aux pays en développement, grâce à des ressources extrabudgétaires. La réorganisation du Département de la coopération technique, la décentralisation des opérations de terrain et la réactivation du Comité du Programme de terrain contribueront à moderniser sa gestion pour le rendre plus conforme aux besoins des pays membres, et plus efficace dans ses réalisations.

31. Les mesures proposées par l'Équipe spéciale et les efforts déployés par le Secrétariat sous la direction générale du Département de la coopération technique sont axés sur les facteurs intérieurs qui influencent l'orientation des programmes de terrain. Cependant, le Secrétariat sait que les facteurs extérieurs, sur lesquels il n'a pratiquement aucune prise, ne se prêtent guère à une inversion rapide de la tendance à la baisse de l'assistance non liée aux urgences qui prévaut actuellement. Certains de ces facteurs extérieurs ont été analysés en détail dans des rapports établis récemment par la Banque mondiale et le FIDA sur le thème de la réduction de la pauvreté. De l'avis du Secrétariat, quatre de ces facteurs intéressent en particulier les perspectives des futurs programmes de terrain.

IX. Conclusion

32. L'Organisation a pour fonction "de fournir aux gouvernements l'assistance technique qu'ils demandent" conformément à son mandat constitutionnel. Au fil de son histoire, la FAO a orienté ses activités vers l'action au niveau du terrain, déterminant une interaction fructueuse entre les fonctions normatives et d'assistance technique.

33. Depuis 1996, les programmes de terrain non liés aux urgences ont perdu environ la moitié de leur volume. Si cette tendance se poursuit, les activités de terrain de la FAO risquent de devenir petit à petit insignifiantes. Ce résultat nuirait à la nature même de l'Organisation, appauvrirait son travail normatif et diminuerait de manière radicale son efficacité dans la lutte contre la faim et la malnutrition, qui sont une condition essentielle de l'élimination de la pauvreté, laquelle occupe désormais une place importante dans les débats internationaux.

34. Bien que le Secrétariat soit convaincu que ces sombres prévisions ne s'avéreront pas et qu'il déploie tous les efforts possibles pour qu'il en soit ainsi, la collaboration des pays membres et notamment de la communauté des donateurs sera indispensable pour la réalisation de leurs buts communs.

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1 La coopération technique financée par les donateurs regroupe les sources de financement suivantes: cadres associés, Programme de coopération FAO/gouvernements, différents fonds fiduciaires, les fonds fiduciaires des Nations Unies, le PNUD et le Fonds fiduciaire unilatéral. Elle couvre donc le Programme de terrain tel qu'il est défini pour les besoins de ce document (fonds fiduciaires non mentionnés plus haut) outre le programme des cadres associés qui représente de 7,5 à 9 pour centde la coopération technique financée par les donateurs sur la période analysée.