C 2001/INF/22


Conférence

Trente et unième session

Rome, 2-13 novembre 2001

COOPÉRATION DE LA FAO AVEC LES ORGANISATIONS DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS LES INSTITUTIONS NÉES DES ACCORDS DE BRETTON WOODS

Table des matières



INTRODUCTION

Le présent document englobe une large gamme d'activités pour lesquelles la FAO collabore avec les autres organisations du système des Nations Unies et avec les institutions nées des accords de Bretton Woods. Cette liste est plutôt sélective qu'exhaustive et vise à mettre en lumière certains aspects importants pour lesquels la collaboration interinstitutions a été, est et sera cruciale pour atteindre les objectifs de développement convenus au plan international. Ce document n'inclut pas les activités de coopération avec le FIDA et le PAM qui sont déjà décrites dans la publication conjointe FAO/FIDA/PAM intitulée "Travailler ensemble pour combattre la faim et la pauvreté".

Les exemples illustrant la participation de la FAO à cette collaboration interinstitutions sont regroupés par principaux thèmes: réduire la faim et la pauvreté, gérer durablement les ressources naturelles et faire face aux maladies, aux catastrophes et aux crises. Ils indiquent bien l'ampleur, tant géographique que technique, de la participation de la FAO aux activités de coopération nationales et internationales. Le document conclut en mettant l'accent sur la participation de la FAO à un accord de partenariat visant à renforcer la cohérence générale et le rapport coût-efficacité des activités des institutions des Nations Unies sur le terrain.

I. RÉDUIRE LA FAIM ET LA PAUVRETÉ

A. ÉTUDE DES SYSTÈMES AGRICOLES MONDIAUX FAO/BANQUE MONDIALE

1. Dans le cadre du suivi de sa stratégie de développement rural ("Rural Development Strategy: From Vision to Action") de 1997, la Banque mondiale a demandé l'aide de la FAO pour identifier les priorités d'investissement dans les domaines de la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et la croissance économique, en veillant tout particulièrement aux approches et aux technologies prometteuses qui pourraient s'avérer utiles pour atteindre ces objectifs. En réponse à cette demande, la FAO a préparé une étude des systèmes agricoles mondiaux, des enjeux et des priorités à l'horizon 2030, pour chercher à améliorer les investissements dans le secteur rural en vue d'éradiquer la pauvreté et de marquer une étape décisive en incorporant les réalités du monde rural pauvre (moyens de production et de subsistance) dans la planification des investissements et la formulation des stratégies.

2. À partir de l'expérience pratique du développement d'une cinquantaine de spécialistes du sol, des cultures, de l'élevage et des sciences sociales venant de tous les départements de la FAO, un atlas de 72 systèmes d'exploitation dans six régions en développement du monde a été établi. L'expérience de la FAO en matière d'établissement des zones agro-écologiques s'est avérée précieuse pour constituer une base de données sur les systèmes agricoles, en vue d'un objectif qualitatif essentiel: émettre des jugements autorisés sur l'évolution à venir des systèmes d'exploitation et les priorités de leur développement. Une centaine de cartes décrivant les zones agro-écologiques, l'utilisation des terres et les populations humaines et animales, se trouvent sur FAOMAP (catalogue en ligne des principales cartes et images du Système d'information géographique de la FAO) et les descriptions des principaux systèmes, du point de vue de la réduction de la faim et de la pauvreté, seront publiées en novembre 2001 dans un document conjoint FAO/Banque mondiale intitulé "Systèmes agricoles et pauvreté". Ces données fournissent à la Banque mondiale, aux autres instituts de développement et aux gouvernements de nouveaux moyens pour cibler les politiques, l'assistance technique et l'investissement vers la lutte contre la faim et la pauvreté.

3. Les efforts de développement ont permis une réduction partielle de la faim dans le monde, mais ils doivent être intensifiés pour que les objectifs du Sommet du Millénaire et du Sommet mondial de l'alimentation de réduire la faim de moitié, puissent être atteints. La publication de la FAO et de la Banque mondiale examine les différents moyens qui permettent aux ménages d'agriculteurs pauvres d'échapper à la pauvreté - intensification, diversification, extension de l'exploitation ou de la taille du troupeau, accroissement du revenu extérieur à l'exploitation et abandon de l'agriculture - et détermine l'importance relative de ces différents moyens de réduire la pauvreté dans les divers systèmes agricoles pour atteindre les objectifs fixés. On constate que la diversification, notamment la transformation sur l'exploitation et les autres activités apportant une valeur ajoutée, est un moyen extrêmement utile pour échapper à la pauvreté, qui mérite donc un soutien. L'accroissement du revenu hors exploitation est un autre moyen important de lutter contre la pauvreté; les gouvernements et les organismes de développement doivent donc s'efforcer d'améliorer les liens des agriculteurs avec les entrepreneurs locaux, surtout dans l'optique d'une création d'emplois.

B. COLLABORER AVEC LA BANQUE MONDIALE EN MATIÈRE D'IRRIGATION

4. La FAO collabore avec la Banque mondiale dans deux domaines concernant l'irrigation. Dans le premier, l'analyse comparative, des directives ont été établies pour une analyse comparative dans le secteur de l'irrigation et du drainage, ce qui donne une approche échelonnée des services d'analyse comparative fournis par les instituts d'irrigation aux agriculteurs et aux associations d'agriculteurs. Le processus d'analyse comparative permet aux instituts d'améliorer leurs services en comparant leurs performances dans le temps et par rapport à des systèmes d'irrigation similaires, dans le pays et dans d'autres pays. Ces directives ont été publiées par le Programme international pour la recherche et la technologie en irrigation et drainage (IPTRID) en tant que publication conjointe FAO/IPTRID/Banque mondiale, et elles ont été diffusées largement. Des programmes d'analyse comparative ont été entrepris en Inde et au Mexique. Ces activités ont été intégrées aux projets en cours de la Banque mondiale dans ces pays.

5. Le second domaine est la petite irrigation, à laquelle l'IPTRID collabore avec la Banque mondiale de trois façons: passer en revue l'expérience de la Banque mondiale, de la FAO, du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et d'autres organisations en matière de promotion de la petite irrigation en Afrique subsaharienne; promouvoir les innovations techno- logiques en matière de petite irrigation par des expositions et des concours et encourager la recherche et le développement appliqués à la petite irrigation dans certains pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale.

C. ASSURER L'ACCÈS À LA TERRE

6. Assurer l'accès à la terre, par un titre de propriété ou par une utilisation garantie de longue date, offre un filet de sécurité aux familles rurales pour diversifier leurs activités et améliorer leurs moyens de subsistance et leur niveau de sécurité alimentaire. Cela encourage les investissements personnels pour accroître la productivité agricole et gérer les ressources naturelles de manière durable et permet de produire des revenus pour les gouvernements locaux et centraux grâce à des systèmes d'administration foncière bien conçus.

7. Trois projets de la Banque mondiale récemment approuvés en Amérique centrale et préparés avec l'aide de la FAO permettront aux communautés rurales et indigènes d'avoir accès à la terre et de posséder un titre de propriété légal sur la terre arable. Au Guatemala, un projet foncier aidera 7 500 familles rurales pauvres à acquérir de la terre et à améliorer l'efficacité des marchés fonciers. Ce projet est une priorité pour le gouvernement et répond à un engagement pris lors des accords de paix qui ont mis fin à des années de guerre civile. Au Honduras, un programme similaire aidera des coopératives de familles rurales sans terre ou presque à acquérir des parcelles et à constituer des entreprises agricoles durables. Au Panama, un projet d'administration foncière permettra d'améliorer la productivité des exploitations en renforçant les politiques et les institutions, en favorisant la régularisation des terres et en développant un système national commun pour les zones protégées et les terres indigènes.

8. Dans les pays européens à économie en transition et dans les nouvelles républiques d'Asie centrale, on a assisté à un passage de la propriété collective à la propriété foncière individuelle. Cela a nécessité des changements des politiques et des législations et la création de nouvelles institutions et de nouveaux services pour protéger les droits de propriété et stimuler les marchés fonciers. Les projets d'investissement visent essentiellement à promouvoir et renforcer les structures de l'administration foncière, afin de soutenir les opérations de bourse, et à développer de nouvelles compétences, surtout dans les domaines de l'évaluation et de la gestion des biens fonciers.

9. En Asie, la FAO a aidé à formuler un certain nombre de projets de gestion des biens fonciers financés par la Banque mondiale. Il s'agit notamment d'un programme de titres fonciers sur 20 ans en Thaïlande, axé sur l'amélioration du système foncier et le renforcement des services d'attribution des titres de propriété et d'évaluation foncière. Une assistance similaire a aussi été fournie récemment aux projets fonciers de la Banque mondiale au Cambodge, en Inde, en République démocratique populaire Lao, aux Philippines et à Sri Lanka.

D. AMÉLIORER LA FERTILITÉ DES SOLS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

10. La FAO et la Banque mondiale collaborent à l'Initiative pour la fertilité des sols en Afrique subsaharienne. Cette Initiative soutient de vastes objectifs de sécurité alimentaire, lutte contre la pauvreté et protection de l'environnement, dans le but d'améliorer la productivité des terres cultivées et le revenu des agriculteurs par l'adaptation des technologies associée à la réforme des politiques. Grâce à sa longue expérience de la promotion des systèmes d'aménagement durable des terres en Asie et en Amérique latine, la FAO a aidé une vingtaine de pays d'Afrique à préparer des plans d'action dans le cadre de l'Initiative pour la fertilité des sols mettant l'accent sur les activités concrètes sur le terrain pour les petits agriculteurs et visant à adopter des systèmes d'exploitation des terres plus productifs et durables.

E. SYSTÈME D'INFORMATION ET DE CARTOGRAPHIE SUR L'INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LA VULNÉRABILITÉ (SICIAV)

11. Ce système a été créé lors du Sommet mondial de l'alimentation en 1996 avec les objectifs suivants:

12. Le Groupe de travail interinstitutions SICIAV, représentant plusieurs points de vues et intérêts sur les questions d'insécurité alimentaire et de vulnérabilité, regroupe 28 membres de communautés de développement internationales, non gouvernementales, bilatérales et multilatérales. Leur objectif commun est de réduire l'insécurité alimentaire mondiale et la vulnérabilité en s'attaquant à leurs causes multiples, qui sont profondément enracinées dans la pauvreté humaine. Quatorze institutions du système des Nations Unies sont membres du Groupe de travail interinstitutions SICIAV.

13. En septembre 2000, un projet global portant sur l'amélioration des méthodes de cartographie de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté et de leur utilisation au niveau des pays est devenu opérationnel, avec l'appui financier du Gouvernement norvégien. Ce projet est une initiative SICIAV à l'échelle mondiale bénéficiant d'un accord de partenariat entre les centres du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), le PNUE-GRID (base de données sur les ressources mondiales) et la FAO. L'objectif global de ce projet est d'améliorer la compréhension scientifique de la pauvreté et de ses liens avec l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité, en replaçant ces questions dans un contexte géographique et en établissant des liaisons avec l'environnement, ainsi qu'en appliquant les méthodes d'évaluation et de surveillance les plus efficaces.

14. Ce projet opérera à deux niveaux. Sur le plan international, il constituera un réseau de cartographie de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté, pour promouvoir les techniques les plus avancées du Système d'information géographique (SIG) et faciliter les échanges entre les meilleures bases de données SIG normalisées. Au niveau des pays, ces nouvelles techniques cartographiques faciliteront le développement et la maintenance du SICIAV dans six pays pilotes au moins. Les bénéficiaires ultimes de ce projet seront tous les groupes pauvres et vulnérables souffrant d'insécurité alimentaire qui pourront bénéficier d'informations meilleures et mieux présentées.

F. COLLABORATION EN MATIÈRE DE COMPOSITION DES DENRÉES ALIMENTAIRES ET DE NUTRITION HUMAINE

15. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Université des Nations Unies (UNU) collaborent avec la FAO pour établir des normes de nutrition humaine dans le cadre de consultations d'experts: tout récemment, par exemple, l'une d'entre elles a porté sur les besoins en énergie, protéines et acides aminés. Une collaboration similaire existe avec l'OMS en ce qui concerne le régime alimentaire, la nutrition et les maladies non contagieuses.

16. Depuis 1995, la FAO collabore avec l'UNU à un projet du Réseau international des systèmes de données sur l'alimentation (INFOODS), qui concerne la production, la compilation et l'utilisation de données sur la composition des denrées alimentaires. Les activités incluent la formation, l'établissement de normes et de directives, la publication d'un magazine semestriel Journal of Food Composition and Analysis, et la préparation de tableaux et de bases de données régionales sur la composition des denrées alimentaires. Il existe actuellement 18 centres de données régionaux et sous-régionaux INFOODS totalement opérationnels dans le monde entier.

17. Nourrir les esprits, combattre la faim est une initiative pédagogique à l'échelle mondiale destinée à encourager les enfants et les jeunes à participer activement à la création d'un monde libéré de la faim et de la malnutrition. Ce projet fournit du matériel pédagogique et des plans de leçons types sur des sujets tels que: Que sont la faim et la malnutrition? Qui est mal nourri? Pourquoi la faim? Que faire pour éradiquer la faim et la malnutrition? Les enseignants sont encouragés à adapter le matériel aux conditions et aux besoins locaux. Cette initiative a été mise au point par la FAO et un grand nombre d'organisations internationales (UNESCO et Banque mondiale) et avec des institutions nationales et régionales.

18. Dans le cadre de son programme d'éducation nutritionnelle dans les écoles primaires dans les pays en développement, la FAO est membre du Méga réseau de promotion de la santé dans les pays mis en place par l'OMS qui regroupe plusieurs partenaires: les Centres de lutte contre les maladies et de prévention des États-Unis, l'UNESCO, le Fond des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Centre de développement de l'éducation, Education International, le Programme commun des Nations Unies sur le SIDA (ONUSIDA) et, plus récemment, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et la Banque mondiale. Les aspects nutritionnels font partie intégrante des stratégies et pratiques de promotion de la santé.

G. SOUTIEN AUX PAYS EN DÉVELOPPEMENT DANS LE CONTEXTE DES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES MULTILATÉRALES SUR L'AGRICULTURE DE L'ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC)

19. Étant donné les difficultés auxquelles les pays en développement doivent faire face dans le cadre des négociations commerciales multilatérales de l'OMC, la FAO a intensifié sa collaboration avec les organisations de l'ONU et les autres organisations internationales pour renforcer les capacités commerciales des pays en développement. Cette collaboration consiste essentiellement à fournir des informations et des bases de données sur le commerce, une formation et un soutien au développement des politiques générales et un appui pour l'organisation de conférences de l'ONU sur les questions commerciales.

20. La FAO a fourni de nombreux intrants à la base de données sur l'accès aux marchés agricoles (AMAD), qui est gérée et parrainée conjointement par la FAO, l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), la Banque mondiale, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et l'Union européenne (UE). La base de données AMAD, qui est librement accessible sur Internet, contient des informations sur les conditions d'accès aux marchés pour les produits agricoles dans 46 pays.

21. En étroite collaboration avec l'OMC, la CNUCED, la Banque mondiale, le Centre du commerce international (CCI), les Commissions économiques régionales de l'ONU et plusieurs institutions régionales et sous-régionales, la FAO fournit des avis et une assistance techniques aux pays membres sur les questions commerciales, notamment en ce qui concerne les principaux accords de l'OMC influant sur le commerce des produits agricoles: l'Accord sur l'agriculture, les obstacles sanitaires et phytosanitaires /techniques aux Accords sur le commerce ainsi que l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).

22. La FAO collabore avec des organisations comme la CNUCED et l'OCDE pour l'analyse normative de questions comme la mise en place des accords du Cycle d'Uruguay et le nouveau cycle de négociations, notamment pour ce qui touche au commerce et à la sécurité alimentaire. En outre, la FAO collabore avec l'OMC, la CNUCED, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale pour aider les États Membres de l'OMC à mettre en application la Décision de Marrakech sur les pays les moins avancés et les pays en développement importateurs nets de produits alimentaires.

23. Enfin, en collaboration avec les institutions des Nations Unies et les autres organisations internationales, la FAO a participé à la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui a eu lieu à Bruxelles en mai 2001. Elle a apporté une contribution aux préparatifs au niveau national (en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la CNUCED) et elle a organisé une session thématique sur l'agriculture et la sécurité alimentaire durant cette Conférence.

H. SUIVRE L'ÉVOLUTION DES MARCHÉS MONDIAUX DES PRODUITS ALIMENTAIRES

24. La FAO, la Banque mondiale et le FMI collaborent de façon régulière et coordonnée pour suivre l'évolution des marchés mondiaux des produits alimentaires dans le cadre d'une Équipe spéciale chargée des situations de crise nouvelles ayant une incidence sur la sécurité alimentaire des pays vulnérables. Cette Équipe spéciale s'est réunie à plusieurs reprises pour examiner la situation des marchés des pays en développement, les difficultés créées par les envolées des prix comme celles qui ont eu lieu durant la campagne 1995-96, les tendances à long terme de l'instabilité des cours internationaux des produits alimentaires de base et les solutions novatrices qui pourraient être adoptées par la communauté internationale pour faire face aux conséquences des mouvements inattendus ou des modifications importantes de l'environnement international.

I. STATISTIQUES ALIMENTAIRES ET AGRICOLES

25. Depuis 1997, la FAO collabore avec la Banque mondiale pour renforcer les systèmes nationaux de statistiques alimentaires et agricoles en Afrique. Elle est également membre du Partenariat statistique au service du développement à l'aube du XXIe siècle (PARIS21), consortium créé en novembre 1999 pour stimuler les capacités statistiques, surtout dans les pays pauvres, en favorisant l'établissement et le suivi de politiques basées sur des données concrètes et les systèmes statistiques nationaux bien gérés utilisant efficacement les ressources. Les organisateurs et fondateurs de ce consortium sont l'ONU, OCDE, la Banque mondiale et le FMI.

26. La FAO compile des statistiques sur tous les secteurs de l'économie agricole, elle reçoit des données et en fournit à une variété d'institutions des Nations Unies et d'autres organisations internationales. Ces informations sont diffusées par FAOSTAT, la plus grande et la plus complète des bases de données agricoles au monde. La FAO participe aussi activement aux activités statistiques interinstitutions, notamment dans le cadre de la réalisation des objectifs de développement du Sommet du Millénaire.

II. GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES

A. LA FAO ET LE FONDS POUR L'ENVIRONNEMENT MONDIAL (FEM)

27. Depuis la création du FEM en 1991, la FAO collabore étroitement avec le Fonds et ses trois partenaires opérationnels: la Banque mondiale, le PNUD et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Depuis longtemps la FAO participe à la formulation des projets FEM (une trentaine jusqu'à présent) et elle participe ou a participé à l'exécution d'une trentaine d'autres projets FEM, en particulier avec le PNUD et le PNUE, essentiellement dans les domaines de la biodiversité et des eaux internationales. En outre, un certain nombre de projets préparatoires qui sont exécutés actuellement pourraient déboucher sur des projets à grande échelle.

28. En décembre 2000, il a été convenu que le FEM deviendrait le mécanisme de financement de la Convention sur les polluants organiques persistants (POP). Comme les partenaires opérationnels du FEM n'avaient pas de compétences techniques dans ce domaine, en mai 2000 le Conseil du FEM a approuvé une initiative visant à associer l'ONUDI et la FAO en tant que partenaires exécutifs. Les connaissances de la FAO dans les nouveaux domaines d'intérêt du FEM, comme les POP et la biodiversité agricole, sont la raison principale pour laquelle le Fonds souhaite promouvoir une collaboration plus étroite avec la FAO. C'est pourquoi cette dernière élabore son premier programme de travail officiel en rapport direct avec le FEM.

B. MISE EN OEUVRE DES PROGRAMMES RÉGIONAUX ET INTERNATIONAUX SUR DES QUESTIONS LIÉES À LA TERRE

29. En qualité de maître d'œuvre du Chapitre 10 du Programme d'action 21 qui concerne la planification et la gestion intégrée des terres, la FAO a collaboré avec toutes les organisations du système des Nations Unies concernées pour rédiger le rapport du Secrétaire général destiné à la dixième session de la Commission du développement durable (faisant office de commission préparatoire de Rio+10) et au Sommet mondial du développement durable (Rio+10) qui doit avoir lieu à Johannesburg en septembre 2002.

30. Une large collaboration s'est poursuivie avec la Banque mondiale, le PNUD, le FIDA, le Mécanisme mondial de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification (CCD) et le Fonds pour l'environnement mondial à propos de l'Initiative pour la fertilité des sols pour l'Afrique et de la mise en œuvre de l'initiative intégrée concernant la terre et l'eau en Afrique. La FAO travaille avec le Secrétariat de la CCD pour préparer des plans d'action nationaux et régionaux de lutte contre la désertification et aider le Secrétariat et le Mécanisme mondial de la Convention à organiser des ateliers régionaux et l'appui aux réseaux thématiques.

31. La FAO a collaboré avec le PNUD, le Secrétariat de la CCD, le Mécanisme mondial et d'autres institutions internationales et régionales pour préparer un projet d'évaluation de la dégradation des terres arides au niveau mondial; ce projet financé par le Fonds pour l'environnement mondial et le PNUE, sera mis en œuvre par la FAO avec d'autres organisations du système des Nations Unies et le Programme d'évaluation du millénaire.

C. PROGRAMME D'ACTION PRIORITAIRE DU PNUE DU PLAN D'ACTION MÉDITÉRRANÉEN

32. Ce dernier document d'une série de textes spécialisés concernant la cartographie et la mesure de l'érosion a été établie de concert par la FAO et des fonctionnaires et consultants du Centre d'activités régional du PNUE à Split (Croatie; il s'intitule "Directives pour la gestion de la lutte contre l'érosion et la désertification, en particulier dans les zones côtières méditerranéennes". Plusieurs ateliers mixtes mettent à l'essai et appliquent les principes, tout d'abord à Malte et en Tunisie, à la suite d'essais analogues entrepris sur la directive pratique antérieure qui concerne la cartographie et la mesure de l'érosion. Tous les pays méditerranéens participent à l'évaluation des principes qui peuvent être facilement adaptés à d'autres régions. La FAO participe activement à ce programme depuis plus de quinze ans.

D. PLAN D'ACTION MONDIAL POUR LA PROTECTION DU MILIEU MARIN DU PNUE

33. La FAO est une des organisations internationales qui participe au site Web de triage du Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres. Elle a axé ses contributions initiales sur les nutriments et la mobilisation des sédiments en tant que source de pollution. À cette fin, elle a travaillé sur des bases interdépartementales en exploitant les ressources et les bases de données internes relatives aux nutriments et aux sédiments, les références et les études de cas qui sont complétées par des contributions couvrant les pêches côtières et d'estuaires ainsi que la gestion des mangroves.

34. Pour ces activités en cours, la FAO collabore avec des partenaires supplémentaires afin d'identifier et de décrire les initiatives propres à contribuer au processus et renforcer les textes réglementaires en vigueur, notamment les codes de conduite, les directives, les indicateurs et les études de cas sur la gestion des régions côtières et intérieures.

E. PARTENARIAT SUR LES FORÊTS

35. Le Partenariat sur les forêts est un mécanisme novateur visant à assurer une collaboration entre les organisations internationales qui s'occupent de foresterie. Plaçé sous la présidence de la FAO , il rassemble dix autres organisations clés ayant des responsabilités au niveau mondial: le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA), le FEM, l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, le Secrétariat de la CCD, le Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le PNUD, le PNUE et la Banque mondiale.

36. Les principaux objectifs du partenariat sont les suivants: appuyer les travaux du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF); renforcer la coopération et la coordination entre ses membres; renforcer l'engagement politique en faveur de la gestion durable des fôrets; favoriser la mise en oeuvre du plan d'action du FNUF et aider celui-ci à suivre les progrès de la gestion durable des fôrets dans tous les pays et à établir des rapports à ce sujet.

37. Bien que le Partenariat sur les forêts n'en soit qu'à ses débuts, il apparaît clairement qu'il déclenchera des synergies et constituera un mécanisme important pour permettre à la FAO de travailler avec d'autres organisations internationales à promouvoir la gestion durable des fôrets dans le monde entier.

F. APPUI DE LA FAO À L'EXAMEN DE L'APPLICATION DE LA POLITIQUE FORESTIÈRE DE LA BANQUE MONDIALE

38. La Banque mondiale a entrepris un examen général de sa politique forestière afin d'élaborer et d'appliquer une nouvelle stratégie pour ses travaux dans le secteur forestier. À cette occasion, la Banque a décidé de faire appel aux compétences de la FAO en sa qualité de principale organisation forestière internationale du monde. La FAO a préparé des analyses et des documents généraux sur la gestion durable des fôrets, les marchés mondiaux des produits forestiers, la foresterie et la pauvreté et d'autres questions clés. En outre, elle a accueilli des séminaires et des ateliers dans le cadre de ce processus d'examen.

G. ÉVALUATION DES RESSOURCES FORESTIÈRES MONDIALES

39. La FAO s'occupe de l'évaluation des ressources forestières mondiales depuis plus de cinquante ans. Elle a assuré la coordination de la dernière évaluation intitulée - Évaluation des ressources forestières 2000 - en collaboration avec la Commission économique des Nations unies pour l'Europe. Elle a joué un rôle de pointe en ce qui concerne les forêts tropicales et la synthèse mondiale tandis que la Commission économique a collecté et analysé des données concernant la plupart des pays industrialisés qui possèdent des fôrets tempérées et boréales.

40. Le partenariat entre la FAO et la Commission économique pour l'Europe est devenu de plus en plus concret avec le temps et devrait continuer de se renforcer et d'évoluer à l'avenir. La complexité des informations forestières et les demandes émanant des organismes internationaux ne font que croitre de sorte que des partenariats - dans certains cas avec des organisations non-gouvernementales - sont actuellement mis en place. L'excellente collaboration entre la FAO et la Commission économique pour l'Europe, avec participation des États membres, servira de modèle aux nouveaux partenariats. Ainsi, la connaissance des ressources forestières mondiales se développe rapidement et les pays sont de plus en plus en mesure de prendre des décisions politiques judicieuses.

H. COLLABORATION INTERNATIONALE SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ET L'AGRICULTURE

41. Au cours de leurs dernières sessions, le Comité des forêts et le Comité de l'agriculture de la FAO ont souligné que l'Organisation joue un rôle important pour fournir des informations techniques et servir de centre neutre de discussions sur le changement climatique. En particulier l'agriculture au sens large (englobant les forêts et les pêches)est un des secteurs les plus importants aussi bien du point de vue de son potentiel de stabilisation du climat que du point de vue de l'impact potentiel des changements climatiques sur le bien-être de l'humanité.

42. La FAO a constitué un partenariat actif avec la Commission des changements climatiques des Nations Unies et le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Par exemple, une réunion d'experts sur les définitions forestières en liaison avec les changements climatiques sera organisée conjointement par la FAO et le Groupe intergouvernemental en janvier 2002 à Rome. Les définitions forestières revêtent une importance critique dans le cadre du Protocole de Kyoto et cette réunion lancera un processus qui apportera des contributions techniques clés à la Commission sur les changements climatiques ainsi qu'à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies et à la CCD.

43. La FAO continuera de renforcer dans les pays les capacités intéressant les questions de changements climatiques qui sont liées à l'agriculture et à la sécurité alimentaire, de rassembler des données intéressant le processus de la Commission sur les changements climatiques et de favoriser les meilleures pratiques susceptibles de faciliter l'atténuation des changements climatiques potentiels et l'adaptation, notamment la gestion du carbone dans la biomasse et les sols comme l'agriculture de conservation et le remplacement des combustibles fossiles par des sources d'énergie renouvelables.

I. MOBILISATION DE LA COLLABORATION INTERNATIONALE EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

44. C'est parce qu'elle a une longue expérience de l'aménagement des bassins versants de montagne et de l'action intéressant la vie des communautés montagnardes que la FAO a été désignée comme organisation de pointe des Nations Unies pour l'Année internationale de la montagne 2002. Cette année internationale sera axée sur les nombreuses questions sociales économiques et environnementales qui intéressent les montagnes et les populations vivant en milieu montagnard.

45. Ces travaux ne sauraient être exécutés isolément. L'Assemblée générale des Nations Unies a désigné l'Unesco, le PNUE et le PNUD comme principales organisations du système appelées à travailler avec la FAO sur les questions intéressant la montagne. En outre, on a mis en place une large coalition qui englobe également le Département des affaires économiques et sociales, le Secrétariat international des Nations Unies pour la réduction des effets des catastrophes, la Banque mondiale, l'Université des Nations Unies, l'Organisation mondiale du tourisme ainsi que huit autres organismes des Nations Unies liées au processus. Les travaux de ces organisations sont coordonnés par un Groupe interinstitutions sur les montagnes créé en 1994 pour appuyer la mise en oeuvre du chapitre 13 du programme Action 21.

46. En outre, le Forum de la montagne a été créé pour assurer une liaison directe entre les multiples organisations nationales non gouvernementales et internationales qui s'occupent du développement des zones de montagne. Un réseau mondial doté de centres régionaux en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, en Europe et en Amérique Latine a été créé. Le Forum de la montagne dont le Secrétariat se trouve au Népal est un réseau mondial de populations montagnardes, de spécialistes et d'organisations qui catalysent les actions visant à assurer un développement équitable et durable de la montagne.

J. SYSTÈME MONDIAL D'OBSERVATION TERRESTRE (SMOT)

47. Pour élaborer une bonne politique de l'environnement, il faut disposer de données et d'informations précises. Les pays n'entreprennent en effet des actions coûteuses que s'ils ont la certitude de traiter ainsi des aspects pertinents du problème et d'obtenir des résultats proportionnels à l'ampleur des incidences négatives du changement mondial. L'insuffisance des données et des informations scientifiques qui est apparue clairement à l'occasion du Sommet de la terre en 1992, a amené à créer trois systèmes d'observation mondiaux qui couvrent le climat, les océans et la terre.

48. À l'issue d'une phase de planification, la FAO a offert en 1997 d'accueillir à son siège le secrétariat du SMOT. Pendant la première phase, il est devenu évident que le système ne pourrait réussir qu'avec la participation et l'appui actif de partenaires possédant des bases de données importantes sur l'environnement ou s'intéressant à l'élaboration de la politique internationale. C'est ainsi qu'un partenariat original s'est instauré entre la FAO, le PNUE, l'Unesco, l'OMS et le Conseil international des unions scientifiques (CIUS).

49. LE SMOT:

50. Le manque de compatibilité des données qui se produit lorsque des données relatives à la même variable sont mesurées ou traitées suivant des méthodes différentes constitue un obstacle important à la création de séries de données terrestres au niveau mondial. Le système a élaboré des fiches méthodologiques, fondées en grande partie sur les travaux des cinq organisations et complétées par les contributions de groupes d'experts. Ces fiches définissent et caractérisent les variables et donnent des informations sur les principales méthodes de mesure utilisées (unités, fréquence, précision, etc...) et les principaux organismes disposant de séries de données.

51. Les aspects socio-économiques du changement de l'environnement mondial présentent une importance majeure de sorte que le SMOT a identifié et décrit plus de soixante bases de données socio-économiques qui peuvent être utiles pour l'analyse intégrée et interdisciplinaire des données terrestres.

52. Les projets du système comme l'Initiative sur l'observation du carbone terrestre permettent de fournir aux milieux politiques et scientifiques les données relatives à l'élément terrestre du cycle de carbone mondial dont ils ont besoin. Ce projet utilise les mesures faites par satellite ou in situ et les modèles pour établir des estimations des flux de carbone entre la superficie terrestre et l'atmosphère. Les données seront ensuite utilisées pour établir des cartes des sources et des puits de carbone terrestre sur la base de la saison, de l'année, de plusieurs années et de la décennie.

III. RÉPONSE AUX MALADIES, AUX CATASTROPHES ET AUX SITUATIONS D'URGENCE

A. SANTÉ ET SÉCURITÉ SANITAIRE DES ANIMAUX ET DES VÉGÉTAUX

53. Aujourd'hui, la santé et la sécurité sanitaire des animaux et des végétaux sont plus que jamais au coeur des préoccupations au niveau mondial et la FAO continue de collaborer avec les organisations internationales du système des Nations Unies et de l'extérieur dans ce domaine. Ainsi, la FAO assure avec le PNUE, le secrétariat provisoire de la Convention de Rotterdam concernant la procédure de l'information et du consentement préalable (ICP) pour certains produits chimiques et pesticides dangereux dans le commerce international; elle s'occupe ainsi notamment de préparer la conférence des parties et d'appuyer l'application de la procédure ICP. L'organe directeur provisoire de la Convention de Rotterdam et son organe subsidiaire, le Comité provisoire d'étude des produits chimiques se réunissent chacun une fois par an.

54. LA FAO et le PNUD coopèrent également pour l'évacuation des pesticides périmés dans les pays en développement et les pays en transition. La FAO, l'OMS, le PNUE, l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI)et l'OCDE coordonnent leurs activités en matière d'évaluation et de gestion des produits chimiques dans le cadre du Programme interorganisations sur la gestion sans danger des produits chimiques. En outre, la FAO, la Banque mondiale, l'ONUDI et d'autres organisations préparent actuellement une nouvelle intervention de grande ampleur pour l'évacuation des pesticides périmés en Afrique.

55. La FAO, la Banque mondiale, le PNUE et le PNUD parrainent de concert le Mécanisme mondial de protection intégrée qui est basé à la FAO même et fournit des conseils et des appuis en matière de politique pour l'application de la protection intégrée des cultures dans les pays en développement.

56. La FAO et l'OMS assurent ensemble le Secrétariat de la Réunion conjointe sur les résidus de pesticides qui adresse des recommandations sur la dose journalière admissible et les limites maximales de résidus au Comité du Codex sur les résidus des pesticides.

57. Dans le domaine de la santé animale, la FAO collabore avec l'OMS au sujet des zoonoses, en particulier la brucellose, la tuberculose, la fièvre de la vallée du Rift et les zoonoses provoquées par les parasites. La collaboration s'élargit aussi actuellement au suivi de la résistance antimicrobienne chez les animaux et ses répercussions sur l'homme. En outre, la FAO collabore avec la Banque mondiale pour promouvoir un nouveau programme de recherche sur les maladies animales à soumettre à l'examen du système du GCRAI.

B. COOPÉRATION POUR L'AIDE D'URGENCE ET LES AFFAIRES HUMANITAIRES

58. La FAO coopère depuis longtemps avec les autres organisations du système des Nations Unies qui s'occupent d'aide d'urgence et d'aide humanitaire. Ainsi, elle est membre actif du Comité permanent interorganisations et participe aux travaux du Comité exécutif pour les affaires humanitaires. Grâce à ces mécanismes, elle dialogue avec d'autres organisations du système des Nations Unies pour appuyer les initiatives visant à assurer la continuité entre les secours, le redressement et le développement durable.

59. Ainsi, la FAO a mis en place une coopération étroite et efficace avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) afin de fournir un appui opérationnel d'urgence aux pays touchés par des catastrophes naturelles et complexes. Dans le contexte des appels communs du Bureau, la FAO est chargée de formuler l'élément agricole à l'appui d'interventions visant à répondre aux besoins immédiats de secours et de remise en état de l'agriculture.

60. En étroite collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et d'autres organismes, la FAO fournit une aide aux réfugiés, aux personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, aux rapatriés (anciens réfugiés et personnes déplacées) et aux autres groupes vulnérables frappés par des catastrophes d'origine naturelle ou humaine. Elle cherche à atténuer la vulnérabilité des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays ou à l'extérieur de façon durable et intégrée en s'efforçant d'aller au-delà de l'intervention humanitaire de façon à traiter les questions de protection de l'environnement et de sécurité alimentaire durable. Elle apporte un appoint à l'aide du HCR aux réfugiés et aux personnes déplacées en s'appuyant principalement sur l'avantage relatif dont elle jouit pour fournir des avis techniques aux gouvernements afin d'améliorer les politiques de réinstallation et pour fournir des contributions dans le domaine de l'agriculture et de la médecine vétérinaire aux personnes déplacées et aux familles d'accueil.

61. En ce qui concerne la liaison entre les secours et l'aide au redressement, la FAO collabore étroitement avec le PNUD pour exécuter des projets qui contribuent au développement à long terme tout en se déroulant dans l'urgence. Ainsi, elle participe aux études interorganisations dirigées par le PNUD pour l'évaluation des mesures de redressement de l'agriculture à court terme.

C. ASSURER LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE À LONG TERME DANS LA CORNE DE L'AFRIQUE

62. Les crises alimentaires répétées qui frappent la corne de l'Afrique, ne nous rappellent que trop clairement que, malgré les énormes progrès scientifiques réalisés depuis un siècle, il y a encore de nombreuses populations très pauvres, surtout dans les zones rurales. Au cours des 30 dernières années, Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan et l'Ouganda ont souffert à plusieurs reprises de pénuries alimentaires qui ont provoqué d'énormes pertes de vies humaines et d'animaux. La région est exposée à ces crises parce que plus de 40 pour cent de ses 160 millions d'habitants vivent dans l'insécurité alimentaire chronique et résistent mal à des chocs tels que la sécheresse prolongée et les conflits qui ont déclenché la dernière crise. Une vaste opération de secours a été lancée pour éviter la famine mais les Nations Unies ont reconnu qu'une stratégie de développement à long terme était également nécessaire pour que les populations de la région risquent moins de se trouver de nouveau en butte à la faim.

63. Au cours d'une réunion du CAC tenue à Rome en avril 2000, le Secrétaire général des Nations Unies a mis en place une équipe interinstitutions sur la réponse des Nations Unies à la sécurité alimentaire à long terme, au déveleppement agricole et aux aspects connexes dans la corne de l'Afrique. Cette équipe, placée sous la présidence du Directeur général de la FAO, comprend la Commission économique pour l'Afrique (CEA), la FAO, le FIDA, le PNUD, le PNUE, l'UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM), l'OMS, l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la Banque mondiale et l'Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD) de la région . Une équipe de base animée par la FAO a collaboré activement avec tous les organismes partenaires dans le cadre d'ateliers de réunions et de missions multidisciplinaires pour élaborer une stratégie large et un plan d'action, en étroite consultation avec les pays et les parties. Le rapport final, qui expose brièvement une stratégie et un cadre d'action dans les pays concernés et traduit le large consensus réalisé entre les organismes partenaires a été présenté en octobre 2000. La préparation de programmes de sécurité alimentaire pour chaque pays et pour la région a déjà commencé sous les auspices de la Banque mondiale.

D. COLLABORATION INTERINSTITUTIONS EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ SANITAIRE ET DE QUALITÉ DES ALIMENTS ET DE NORMES ALIMENTAIRES

64. Il est indispensable d'assurer convenablement la qualité et la sécurité sanitaire des aliments pour concrétiser le droit à la nourriture et atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation. On porte une attention particulière au système de production alimentaire, du producteur au consommateur final, ce qui nécessite une approche multisectorielle qui se traduit à son tour par une coopération entre les institutions internationales concernées qui s'occupent de l'environnement, de l'alimentation et de l'agriculture, de la santé publique et du commerce.

65. Le Comité mixte FAO/OMS d'experts des additifs alimentaires est un comité scientifique international qui a été créé en 1956, à l'origine pour évaluer l'innocuité des additifs alimentaires. À l'heure actuelle, il s'occupe également de l'évaluation des contaminants, des toxiques d'origine naturelle et des résidus de médicaments vétérinaires présents dans les aliments destinés à l'homme.

66. À ce jour, le Comité mixte d'experts a évalué plus de 1300 additifs alimentaires, environ 25 contaminants et toxiques d'origine naturelle ainsi que les résidus d'environ 80 médicaments vétérinaires. Il a également élaboré des principes pour l'évaluation des risques liés aux produits chimiques présents dans les aliments qui correspondent aux idées actuelles en matière d'évaluation des risques et tiennent compte des progrès récents de la toxicologie et des autres disciplines pertinentes.

67. La Commission du Codex alimentarius (CCA) est chargée de fixer les normes de qualité et de sécurité sanitaire des aliments, notamment en liaison avec les échanges internationaux de produits alimentaires. C'est un organisme intergouvernemental qui bénéficie de l'appui du Secrétariat du Progamme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires, qui est installé à la FAO.

68. Le Codex alimentarius lui-même est une collection de normes alimentaires internationales qui ont pour objectif principal de protéger la santé des consommateurs. L'application générale de normes harmonisées et à base scientifique favorise les pratiques loyales dans le commerce des produits alimentaires et permet d'éviter les obstacles au commerce non justifiés. Les décisions intergouvernementales relatives à ces normes sont fondées sur le principe de l'analyse et des preuves scientifiques solides.

69. La FAO lance un mécanisme interinstitutions pour renforcer la capacité des pays peu développés de respecter les normes de sécurité sanitaire et de qualité des aliments reconnues par les accords de l'OMC. Ce mécanisme tirera partie de l'expérience acquise dans les séminaires, ateliers et projets coopératifs interinstitutions entrepris depuis l'entrée en vigueur de ces accords; l'OMS, l'Office international des épizooties (OIE), la Banque mondiale et l'OMC collaborent avec la FAO.

E. AMÉLIORATION DE LA VIE DES POPULATIONS EN AFRIQUE DE L'OUEST

70. Le programme de lutte contre l'onchocercose en Afrique de l'Ouest lancé en 1974 et exécuté conjointement par l'OMS, le PNUD, la FAO et la Banque mondiale est un des programmes sanitaires les plus réussis d'Afrique. La campagne d'éradication de la cécité des rivières d'une durée de 20 ans a permis d'éliminer totalement cette maladie transmise par un parasite dans onze pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Sierra Leone et Togo) où elle sévissait autrefois, en menaçant une trentaine de millions de personnes . À l'heure actuelle, environ 25 millions d'hectares de terres arables auparavant inhabitables sont en voie de colonisation.

71. Toutefois, l'afflux massif d'hommes et d'animaux domestiques pose des problèmes socio-économiques et constitue une menace pour les écosystèmes fragiles des vallées fertiles des cours d'eau. En 1995, la FAO a été désignée comme organisme technique de pointe pour formuler et suivre un plan d'action destiné à mettre en valeur le potentiel agricole des zones libérées de l'onchocercose en ayant un impact négatif minimum sur l'environnement. La FAO a proposé un cadre de développement et une stratégie de soutien pour aider les pays participants à traiter les problèmes clés concernant le régime agraire, l'accès au crédit, les mécanismes de décision, la transhumance, le règlement des conflits, l'égalité entre les sexes et les systèmes d'exploitation appropriés. Au cours des deux dernières années, l'Organisation a fourni un appui aux onze pays pour identifier les priorités et les possibilités de développement durable des terres récupérées dans le cadre de projets d'investissement pilotes qui contribueront à poser les bases du développement socio-économique à long terme grâce à une aide multilatérale à l'investissement.

F. VIH/SIDA ET PRISE DE CONSCIENCE DES PROBLÈMES DE SANTÉ DE LA REPRODUCTION

72. Tout le monde reconnaît aujourd'hui que l'épidémie de VIH/SIDA a de graves répercussions économiques et sociales sur les individus, les familles et les ménages et les communautés et donc sur l'ensemble de la société. En effet, la maladie tue les hommes pendant leur période de plus forte production, décime la population active, appauvrit les ménages, détruit les mécanismes de sécurité traditionnels et le tissu social des communautés qui constituent le seul mécanisme de soutien pour de nombreuses personnes. En outre, dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, le SIDA a ébranlé les systèmes de santé et d'éducation, l'industrie, l'agriculture structurée ou non, les transports, la stabilité politique et la société civile.

73. En raison de l'effet catastrophique de l'épidémie dans les domaines de la santé, de l'économie, de la société et, plus récemment, de la politique, la FAO considère de plus en plus qu'il s'agit non seulement d'un problème de santé mais aussi d'une véritable question d'agriculture et de sécurité alimentaire. Elle a donc intégré le problème du SIDA dans ses activités visant les populations rurales, leurs moyens de subsistance et les systèmes d'exploitation agricole. Elle a ainsi été amenée à ressérer sa collaboration avec d'autres organisations du système des Nations Unies pour tenter de mettre en place des partenariats avec les institutions nationales qui s'occupent de la santé, de la vulgarisation et de la communication et de renforcer les capacités nationales grâce à la formation.

74. La FAO effectue actuellement une étude concernant l'impact du VIH/SIDA sur les organisations de vulgarisation agricole au Malawi et en Zambie, avec l'appui de l'UNAIDS et du PNUD. Deux atelier nationaux organisés dans ces pays ont récemment examiné les conclusions de l'étude.

75. La FAO lance en outre un programme commun avec l'ONUSIDA pour atténuer l'impact de la maladie sur la sécurité alimentaire et la pauvreté rurale. Ce programme repose sur une étroite collaboration avec le PAM et l'IFAD en matière de situations d'urgence et d'atténuation de la pauvreté. Dans le cadre de ce programme, la FAO organise en décembre 2001 une réunion technique sur le thème suivant: "Atténuer l'impact du VIH/SIDA sur la sécurité alimentaire et la pauvreté rurale: une stratégie pour le secteur agricole" avec la participation de diverses organisations partenaires. Une collaboration avec d'autres organisations comme l'UNESCO, l'OIT, l'Organisation internationale des émigrations et l'OMS est également prévue dans ce contexte.

76. La FAO et le FNUAP exécutent actuellement au Cameroun et au Mali des projets qui intéressent la promotion de la santé de la reproduction et l'égalité entre les sexes. Le projet du Cameroun, tente d'atteindre les femmes et les jeunes afin d'améliorer leur accès aux services sanitaires tandis que celui du Mali a pour objectif de changer la mentalité et le comportement des hommes vis à vis des droits des femmes à la santé dans le domaine de la reproduction et de leurs responsabilités socio-économiques dans la société.

IV. MAXIMISATION DE L'IMPACT DES PROGRAMMES

77. Cette année, la FAO est devenue membre du Groupe des Nations Unies pour le développement qui rassemble les principales organisations du système des Nations Unies réalisant des activités de développement sur le terrain. Le Groupe s'efforce de renforcer la cohérence générale et la rentabilité des programmes de façon à obtenir l'impact maximum et à limiter au minimum les dépenses administratives. Il favorise en particulier une présence plus unifiée au niveau des pays, notamment par la formulation de directives concertées destinées aux coordonateurs résidents et aux représentants sur le terrain. Il s'est récemment préoccupé de suivre les progrès faits dans divers domaines : réalisation des objectifs de développement du millénaire, coopération du système des Nations Unies pour la préparation des documents relatifs à la stratégie de réduction de la pauvreté, pacification après les conflits et examen des évaluations communes s'appliquant à tous les pays et des plans cadre des Nations Unies pour l'aide au développement.