Page précédente Table des matières Page suivante


PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

Quatrième Rapport annuel du Comité intergouvernemental du Programme alimentaire mondial

71. Le Conseil prend acte du quatrième rapport annuel du Comité intergouvernemental Nations Unies/FAO du Programme alimentaire mondial au Conseil économique et social des Nations Unies et au Conseil économique et social des Nations Unies et au Conseil de la FAO (document CL 47/7). Ce rapport couvre la période du 15 avril 1965 au 26 avril 1966, au cours de laquelle la phase expérimentale du Programme est venue à expiration et où, par décision de l'Assemblée générale des Nations Unies et de la Conférence de la FAO, le Programme a été reconduit, à compter du 1er janvier 1966, pour aussi longtemps que l'aide alimentaire multilatérale sera jugée possible et souhaitable. Ce rapport rend compte des opérations d'urgence entreprises par le Programme et les progrès de la mise en oeuvre des projets de développement. Le Comité inter-gouvernemental attire particulièrement l'attention sur le fait que les ressources du Programme sont encore très inférieures à l'objectif de 275 millions de dollars fixé pour les trois années de 1966 à 1968 et suggère que le Conseil économique et social et le Conseil de la FAO examinent la possibilité de demander instamment aux gouvernements de verser des contributions supplémentaires. Dans une déclaration introductive, le Directeur exécutif relate les événements survenus depuis que le Comité intergouvernemental a rédigé son rapport.

72. Le Conseil note que des tendances récentes de la production et de la consommation rendent plus nécessaire encore de faire face au problème des pénuries alimentaires. A l'origine, le Programme alimentaire mondial avait été créé avant tout afin de fournir un moyen pratique de résoudre le problème posé par l'existence d'encombrants excédents agricoles dans les pays producteurs mais, à l'heure actuelle, ceux-ci n'existent plus, en particulier en ce qui concerne le blé. Le problème posé par la diminution des stocks est étudié d'urgence, non seulement dans le cadre du Programme d'études commun Nations Unies/FAO sur l'assistance alimentaire multilatérale, mais également au sein d'autres organismes, notamment le GATT et l'OCDE.

73. Le représentant des Etats-Unis d'Amérique a décrit le projet de loi, dont le Congrès terminait alors l'examen, conçu pour remplacer la Public Law 480 à l'expiration de celle-ci. Avant d'élaborer ce projet de loi, l'Administration a procédé à une étude poussée de la projection des besoins alimentaires mondiaux et des possibilités mondiales de production. Si les tendances actuelles continuent à se manifester, on estime que, d'ici 20 ans, la capacité totale de production des Etats-Unis et de tous les autres principaux exportateurs de denrées alimentaires ne suffira pas à combler le déficit des régions en voie de développement. Il faut inévitablement en déduire que les tendances actuelles doivent être modifiées, notamment en augmentant le taux d'expansion de la production agricole dans les pays en voie de développement eux-mêmes. C'est pourquoi, le projet de loi, dont le Congrès avait été saisi, proposait avec insistance d'utiliser l'aide alimentaire en vue d'accroître la productivité agricole. Le nouveau programme alimentaire des Etats-Unis ne se fonde plus sur le concept d'utilisation des excédents, mais vise au contraire à la production délibérée d'aliments destinés à satisfaire les besoins de l'aide alimentaire. Conformément à la politique des Etats-Unis qui vise à accroître l'assistance fournie par l'intermédiaire d'organismes multilatéraux, ce projet de loi cite nommément le Programme alimentaire mondial en spécifiant que les Etats-Unis devraient travailler à étendre le Programme au-delà des objectifs qui lui sont actuellement assignés.

74. Plusieurs délégations ont formulé des observations que le Conseil décide de renvoyer pour examen au Comité intergouvernemental. On a souligné qu'il fallait réduire les délais de livraison pour les secours d'urgence et suggéré d'examiner, entre autres, la possibilité que le Programme alimentaire mondial établisse des stocks alimentaires régionaux et, si possible, sous-régionaux pour satisfaire des besoins d'urgence aussi bien que pour appuyer des projets de développement. Ces stocks permettraient de réduire de façon radicale le temps nécessaire pour transporter les produits destinés aux secours d'urgence et contribueraient ainsi dans une large mesure à soulager les souffrances humaines. L'attention du Conseil a été attirée sur l'analogie de cette suggestion et de la proposition visant à l'établissement de réserves alimentaires que la FAO a longuement étudiée à la fin des années 1950. L'organe administratif du PAM procède actuellement à un nouvel examen de ces études en vue d'évaluer leurs éventuelles incidences sur les activités du Programme. Le Conseil note que les sécheresses survenues récemment dans plusieurs pays avaient fait ressortir la valeur de l'aide d'urgence octroyée par le PAM, non seulement pour soulager les souffrances immédiates, mais également pour permettre aux pays bénéficieires de faire face, au cours de la période subséquente, à l'épuisement des stocks résultant de ces calamités. Le Conseil prie le Comité intergouvernemental d'examiner, à une prochaine session, cette question d'une accélération des livraisons, surtout pour les secours d'urgence. Il conviendrait de tenir compte de cette suggestion, ainsi que du point de vue du CIG, lors de l'établissement de l'étude ONU/FAO sur l'aide alimentaire multilatérale. En même temps, le Conseil demande au Comité intergouvernemental d'étudier une suggestion tendant à ce que les secours d'urgence apportés par le PAM soient, chaque fois que possible, liés à l'exécution de travaux. Le Conseil estime aussi que le Comité devrait examiner, à l'une de ses prochaines sessions, la possibilité de simplifier les procédures du Programme. Quelques orateurs se sont félicités de la souplesse qui existe dans l'application des plafonds fixés et ils ont exprimé l'espoir que, dans ce domaine, on éviterait de faire montre d'intransigeance. Il souligne fortement l'importance des projets visant à accroître la production agricole.

75. De nombreux orateurs ont fait part de la déception que leur cause l'insuffisance considérable des contributions au Programme. Le Conseil note, à cet égard, que le déficit signifie le refus d'environ 80 projets de développement. A la fin de la dixième session du CIG, environ 70 pour cent des ressources actuellement disponibles pour des projets de développement auront été engagées, et le Programme ne pourra guère satisfaire qu'une partie des nombreuses nouvelles demandes dont il est saisi ou que les pays en voie de développement se préparent à lui sou-mettre. Ce déficit est particulièrement regrettable en raison des besoins croissants d'aide alimentaire mentionnés plus haut. Donnant suite à la suggestion du Comité intergouvernemental, le Conseil économique et social a déjà adopté une résolution demandant instamment de nouvelles contributions. Le Président du CIG, qui participait aux débats, a souligné la nécessité d'une action analogue de la part de la FAO.

76. Le Conseil adopte la résolution suivante:

Résolution No 1/47

PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

LE CONSEIL

Ayant examiné le quatrième rapport annuel du Comité inter-gouvernemental du Programme alimentaire mondial;

Reconnaissant les dangers inhérents à la situation alimentaire actuelle dans le monde et l'utilité d'une assistance alimentaire pour favoriser le développement économique et social, et, en même temps, contribuer à faire face aux pénuries alimentaires;

Notant que les ressources dont dispose actuellement le Programme alimentaire mondial pour les trois années 1966–68 ne s'élèvent qu'à 155 millions de dollars, alors que l'Assemblée générale des Nations Unies et la Conférence de la FAO avaient fixé un objectif de 275 millions de dollars;

Prenant note de la résolution No 1150 (XLI) en date du 4 août 1966, par laquelle le Conseil économique et social invite instamment les Etats Membres des Nations Unies, ainsi que les Membres et Membres associés de la FAO, à verser au Programme de nouvelles contributions sous forme de produits, d'espèces ou de services, en vue d'atteindre l'objectif de 275 millions de dollars pour la période 1966–69;

  1. Note avec satisfaction l'oeuvre que le Programme alimentaire mondial a accomplie jusqu'ici pour répondre aux besoins alimentaires urgents et mettre en route des projets de développement dans de nombreux secteurs économiques et sociaux, en consultation et en coopération, le cas échéant, avec d'autres programmes et organisations de la famille des Nations Unies;

  2. S'associe à l'appel du Conseil économique et social et exprime l'espoir qu'il recevra, de la part des pays tant développés qu'en voie de développement, une réponse généreuse.

  3. Prie le Directeur général d'inviter les Membres et Membres associés de l'Organisation à accorder d'urgence toute leur attention à cette résolution.

Election de membres du Comité intergouvernemental

77. Conformément à la résolution No 4/65, “Reconduction du Programme alimentaire mondial”, adoptée par la Conférence à sa treizième session, le Conseil a procédé à l'élection de quatre membres du Comité intergouvernemental du Programme alimentaire mondial pour occuper les sièges qui deviendront vacants à l'expiration du mandat de la Colombie, de la Jamaïque, des Pays-Bas et du Nigeria, le 31 décembre 1966.

78. Le Conseil élit la Colombie, la Corée, les Pays-Bas et le Nigeria pour une période de trois ans à dater du 1er janvier 1967.


Page précédente Début de page Page suivante