CCP 05/INF/3


COMITÉ DES PRODUITS

Soixante-cinquième session

Rome, 11 - 13 avril 2005

DÉCLARATION D’OUVERTURE DE
M. DAVID A. HARCHARIK
DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DE LA FAO


Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames, Messieurs,

Soyez les bienvenus à la soixante-cinquième session du Comité des produits.

L’organisation de cette session diffère sensiblement de celle des sessions précédentes. À la demande de certains États Membres et à la suite de débats prolongés au sein du Comité du programme et du Comité financier, la présente session du Comité des produits est plus courte que les précédentes et est accolée à celle du Comité de l’agriculture (dix-neuvième session) dans l’espoir de faire faire des économies tant aux Membres qu’à l’Organisation. C’est pourquoi l’ordre du jour de la session a été axé sur l’évolution récente des marchés des produits agricoles et sur les questions de politique générale, qui sont au coeur du mandat du Comité des produits. D’autres questions sur lesquelles il était fait rapport au Comité et que celui-ci examinait, essentiellement des rapports d’organes subsidiaires comme les groupes intergouvernementaux chargés de certains produits, seront proposées pour information, étant entendu que les délégués pourront souhaiter formuler des observations à leur sujet. Cette nouvelle organisation a été mise en place à titre expérimental et fera l’objet d’une évaluation de la part du Secrétariat. Toutefois, les délégués sont invités à donner leur avis sur la question afin de faciliter le processus.

Outre la session proprement dite du Comité des produits, le Secrétariat organise également un certain nombre d’événements spéciaux, à savoir:

  1. une table ronde de haut niveau sur le commerce international et la sécurité alimentaire;
  2. un débat sur les enseignements à tirer des programmes régionaux pour la sécurité alimentaire;
  3. un débat plus technique sur les analyses de l’impact des politiques de l’OCDE sur les marchés mondiaux des produits organisé par la FAO, l’OCDE et la Banque mondiale;
  4. un exposé de la CE sur la réforme de la PAC et les pays en développement.

J’insiste sur l’intérêt que présentent ces événements.

Le Comité des produits a pour mission d’examiner des problèmes à caractère international liés aux produits, de passer en revue la situation mondiale en matière de produits et de formuler des recommandations appropriées à l’intention du Conseil de la FAO.

Depuis sa dernière session, les prix des produits agricoles ont en général poursuivi leur redressement hésitant par rapport aux niveaux où ils étaient tombés pendant la seconde moitié des années 90. Toutefois, la tendance à plus long terme des prix réels des produits demeure à la baisse. Certains faits récents témoignent également du degré élevé de variabilité des prix. Ces caractéristiques fondamentales et leurs conséquences économiques pour les pays en développement dépendant, d’une part, de l’exportation de leurs produits et, d’autre part, d’importations de denrées alimentaires, constituent la toile de fond de nos débats.

Le Comité pourra souhaiter réfléchir aux réactions possibles à l’instabilité des prix des produits. Au fil des années, de nombreuses mesures différentes ont été proposées pour faire face à l’instabilité des cours internationaux. Il semble que les mesures interventionnistes se soient révélées décevantes. Le Secrétariat a rédigé un document pour informer le Comité d’une initiative récente consistant à avoir recours aux marchés à terme et aux marchés des options pour gérer les risques liés aux prix.

En ce qui concerne l’évolution des marchés des produits de base, les facteurs qui la sous-tendent, ses incidences sur les exportateurs de produits de base et les importateurs de denrées alimentaires et les mesures prises sur le plan national ou international pour faire face aux problèmes liés aux produits de base, je souhaite appeler votre attention sur une nouvelle publication de la FAO intitulée « La situation des marchés mondiaux des produits agricoles » lancée en février de cette année. Il s’agit du premier numéro d’une nouvelle publication biennale qui vise à présenter les questions relatives aux marchés des produits de base de manière objective et claire aux responsables politiques, aux observateurs des marchés et à tous ceux qui s’intéressent à l’évolution des marchés des produits de base et à son impact sur les pays en développement.

Comme lors des sessions précédentes, le Comité examinera l’évolution récente des politiques commerciales. Le Secrétariat présentera un document sur les réformes économiques et commerciales et sur leur impact sur la sécurité alimentaire. Ce document reprend les résultats d’une importante étude réalisée par la FAO sur l’expérience de 15 pays en développement, acquise au cours des 20 dernières années, en matière de réforme des politiques intérieures et, en particulier, sur des questions comme la réduction ou l’élimination des obstacles au commerce et les réformes institutionnelles visant les systèmes de commercialisation des produits agricoles qui mettent l’accent sur les mécanismes du marché plutôt que sur la fixation des prix. Le Comité aura l’occasion de débattre des enseignements à tirer de cette étude.

La Division des produits de base et du commerce international élargit sa capacité d’analyse des scénarios de réforme et d’analyse prospective grâce à l’élaboration d’un modèle analytique appelé COSIMO. Celui-ci est le résultat d’une collaboration étroite et constante avec l’OCDE et illustre une tendance au resserrement des liens de coopération technique avec nos partenaires. Le Secrétariat tient à connaître l’avis du Comité sur ce projet dans la mesure, notamment, où il espère que ce modèle sera un jour mis à la disposition des États Membres pour les aider à évaluer l’évolution de leurs politiques.

En ce qui concerne l’analyse faite par le Secrétariat, je souhaite appeler votre attention sur une initiative menée en coopération avec la Banque mondiale, l’OCDE et l’IPFRI. Il s’agit du projet d’indicateurs des politiques agricoles visant à aider les pays en développement à identifier, collecter, analyser et suivre des indicateurs relatifs aux politiques mises en oeuvre, de façon à mieux comprendre l’impact des politiques agricoles sur la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté, la croissance agricole et le développement rural.

Outre son analyse de questions spécifiques relatives aux politiques commerciales, la FAO poursuit et élargit ses travaux concernant le renforcement des capacités et l’appui aux gouvernements membres en vue des négociations de l’OMC et son assistance technique à divers gouvernements en matière de politiques relatives aux produits. Toutefois, la demande d’assistance dépasse largement l’offre, faute de moyens suffisants.

Enfin et surtout, vous aurez à débattre de l’aide alimentaire. Cette question est éminemment pertinente compte tenu des négociations en cours au sein de l’OMC relatives à l’impact de l’aide alimentaire sur les échanges commerciaux. Les dispositions en vigueur de l’Accord sur l’agriculture de l’OMC font référence aux Principes de la FAO en matière d’écoulement des excédents et d’obligations consultatives, qui sont du ressort du Sous-Comité consultatif sur l’écoulement des excédents du Comité des produits. Les négociations de l’OMC pourraient avoir des incidences sur l’aide et le commerce des denrées alimentaires, les bénéficiaires et les donateurs de l’aide et le rôle du Sous-Comité. Le rapport de ce sous-comité sera donc présenté dans le cadre des débats sur l’aide alimentaire. Les négociations relatives à l’aide alimentaire relevant des règles de l’OMC accordent une importance renouvelée au Sous-Comité consultatif et à la pertinence de vos débats pendant cette session. Le Comité pourra souhaiter examiner le rôle qui revient au Sous-Comité consultatif dans le suivi de l’adhésion à toute nouvelle discipline convenue au niveau de l’OMC et s’interroger sur les moyens de renforcer l’efficacité du Sous-Comité dans ce domaine.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames, Messieurs,

Je vous sais gré de votre participation à cette session du Comité des produits. L’ordre du jour traite de questions de la plus haute importance pour le commerce des produits et le développement. Je vous rappelle que le Comité des produits est la seule instance vraiment mondiale où débattre des problèmes auxquels sont confrontés les producteurs, les exportateurs et les importateurs de produits de base et où identifier des solutions appropriées. Nos débats revêtent donc une importance capitale. Ils contribueront aussi à orienter le programme de la FAO dans le domaine des produits.

Je vous souhaite une session fructueuse et constructive.