GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL SUR LA BANANE
ET SUR LES FRUITS TROPICAUX
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Gold Coast (Australie), 4 - 8 mai 1999
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ACTIVITÉS DU FONDS COMMUN RELATIVES
AUX FRUITS TROPICAUX
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Table des matières
I. INTRODUCTION
1. Ce document rend compte des activités du Fonds commun pour les produits de base concernant les fruits tropicaux, ainsi que du rôle joué par le Sous-Groupe sur les fruits tropicaux (SGTF) pour promouvoir le développement du secteur.
2. Le Fonds commun a désigné certains groupes intergouvernementaux de produits comme organismes internationaux de produit (OIP), afin de faciliter l'octroi de financements du Fonds commun à des projets de développement. A sa première session tenue à Pattaya (Thaïlande) en mai 1998, le Sous-Groupe sur les fruits tropicaux a estimé qu'il devait tenter d'obtenir le statut d'organisme international de produit. Il a établi et entériné une liste de priorités pour le développement et l'amélioration générale du secteur des fruits tropicaux (Document CCP:BA/TF 99/15). De plus, il a demandé au Secrétariat de présenter au Fonds commun, en son nom, une demande pour obtenir le statut d'organisme international de produit. Enfin, pour faciliter l'élaboration de projets et leur présentation au Fonds commun, il a été convenu de mettre en place un mécanisme pour le travail intersessions, accompli par les membres du bureau.
II. LE SOUS-GROUPE SUR LES FRUITS TROPICAUX
EST DÉSIGNÉ COMME OIP
3. A sa vingt-sixième session (27-29 octobre 1998), le Conseil d'administration du Fonds commun a désigné le Sous-Groupe comme organisme international de produit (OIP). Ce dernier sera ainsi responsable des fruits tropicaux, à l'exception de la banane qui relève d'un autre OIP déjà en activité.
4. En tant qu'organisme international de produit, le Sous-Groupe répond aux critères suivants du Fonds commun:
- il s'agit d'une structure intergouvernementale;
- il s'occupe de façon continue du commerce des produits en question, ainsi que des aspects relatifs à leur production et consommation;
- il inclut aussi bien des pays consommateurs que producteurs, représentant une part suffisante des exportations et des importations des produits visés;
- il est doté d'un mécanisme de prise de décisions efficace; et
- il est en mesure de s'acquitter de ses responsabilités, pour ce qui concerne les projets (essentiellement, identification des projets; préparation; mobilisation, confirmation et vérification du cofinancement; et présentation, suivi et supervision).
III. ACTIVITÉS DU FONDS COMMUN RÉALISÉES PAR L'INTERMÉDIAIRE DU SOUS-GROUPE SUR
LES FRUITS TROPICAUX
A. INITIATIVE DE LUTTE CONTRE LA MOUCHE AFRICAINE DES FRUITS
5. A sa première session, le Sous-Groupe sur les fruits tropicaux a approuvé l'idée de projet intitulée "Initiative de lutte contre la mouche africaine des fruits", car elle s'accorde avec ses priorités générales de développement. Néanmoins, il a décidé d'affiner la proposition, afin d'identifier les éléments pouvant être présentés au Fonds commun pour financement éventuel. La proposition remaniée a été envoyée au Fonds commun qui a soumis les observations suivantes:
- Les objectifs généraux du projet sont conformes à la ligne stratégique des organismes internationaux de produit et sont cohérents avec les objectifs du Fonds commun, mais ses objectifs spécifiques sont axés sur un programme de recherche à long terme. En particulier, les objectifs spécifiques du projet, son approche en deux phases (la première de cinq ans, la seconde d'une durée supplémentaire non spécifiée) et les fonds très importants requis démontrent clairement qu'il s'agit d'un projet coûteux et à long terme, qui ne remplit pas les conditions requises pour un financement du Fonds commun.
- Comme il ressort de l'aperçu de projet, un long travail de recherche a été effectué et des méthodes de lutte ont déjà été mises au point dans d'autres régions tropicales du monde. Il devrait être aisé d'adapter les méthodes de lutte jugées efficaces aux conditions en vigueur en Afrique sans pour autant mettre en _uvre un programme de recherche aussi long et coûteux. En outre, certaines méthodes de lutte appliquées semblent être disponibles sur le continent africain, notamment en Côte d'Ivoire et en Afrique du Sud.
- Selon les estimations, l'Afrique est le deuxième exportateur de mangues en termes de volume et de valeur. Le descriptif de projet ne mentionne pas les problèmes de grands pays exportateurs tels que le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, Madagascar, le Mali et l'Afrique du Sud et seul le Kenya est visé. Les autres pays visés sont des petits producteurs. De plus, on estime que la non-participation des pays importants prive le projet d'informations précieuses et d'expériences essentielles pour un développement technologique approprié dans la région.
- Compte tenu du cofinancement très élevé attendu du FIDA et d'autres sources, ainsi que du rôle d'exécution et de supervision du projet qui, d'après le Fonds commun, sera assumé par le FIDA, la visibilité du Fonds sera sans doute minime et sans rapport avec son rôle propre. Dans la mesure où la proposition signale que les principales activités du projet sont déjà en cours de réalisation, le cofinancement indiqué pourrait avoir été déjà engagé et utilisé, au lieu de constituer un accroissement net des ressources de développement.
- A la lumière de ce qui précède, il a été recommandé que le Fonds commun ne s'engage pas à fournir des fonds pour le volet recherche. En revanche, une fois que la recherche aura produit des résultats, l'appui du Fonds commun devrait être orienté vers l'évaluation et la diffusion des techniques.
6. Compte tenu de l'avis du Fonds commun sur la proposition de projet, en particulier en ce qui concerne la fonction de supervision (voir le point d)), on peut se demander si le Sous-Groupe sur les fruits tropicaux doit continuer à rechercher des ressources financières auprès du Fonds commun. En substance, il semble que le Sous-Groupe ait trois options:
- rédiger à nouveau plusieurs éléments de la proposition et soumettre ensuite ceux-ci au Fonds commun pour examen; cela signifie remanier la proposition en plaçant davantage l'accent sur des actions telles que l'expérimentation, l'adaptation et la validation des techniques disponibles et en les distinguant de façon plus évidente du volet recherche. La composante "commercialisation" devrait ensuite être développée en détail (on trouvera ci-joint un résumé de projet allant dans ce sens);
- attendre la conclusion du volet recherche (5 ans) et présenter ensuite au Fonds commun une demande de financement pour la phase de diffusion des résultats. Cela ne concerne que la diffusion des nouvelles techniques, par laquelle les besoins de financement sont minimes, et il ne devrait pas y avoir de problème à cet égard;
- retirer la demande de financement présentée au Fonds commun et rechercher d'autres moyens de mettre en _uvre le projet; chercher par ailleurs à obtenir le maximum d'avantages pour le secteur des fruits tropicaux en soumettant au Fonds commun d'autres propositions, plus conformes à ses priorités.
7. En dehors des questions de substance, les deux premières options dépendront dans une large mesure du rôle que le Fonds commun pourrait décider d'attribuer au Sous-Groupe dans le projet (la fonction de supervision); il faut aussi que le Sous-Groupe soit reconnu comme partenaire, conjointement au Fonds commun et à l'agent d'exécution du projet. Si ce rôle n'est pas attribué au Sous-Groupe, l'option 3 sera alors la plus pertinente.
B. PRODUITS "ORPHELINS"
8. A sa soixante-deuxième session, en janvier 1999, le Comité des produits a demandé à ses Groupes intergouvernementaux de produits ayant le statut d'OIP d'examiner la requête du Fonds commun visant l'adoption d'un certain nombre de produits "orphelins". Il s'agit de permettre la réalisation d'activités de mise en valeur de ces produits, conformément aux procédures du Fonds commun. En fait, parmi les produits considérés comme "orphelins" par le Fonds commun, plusieurs entrent déjà dans les compétences du Sous-Groupe sur les produits tropicaux (ananas, avocat, mangue, fruit de la passion, papaye, goyave, litchi, mangoustan, durion, carambole). Par contre, certains autres ne sont couverts par aucun autre Groupe intergouvernemental ou organisation intergouvernementale. Il s'agit notamment des épices, des fleurs coupées, des noix de cajou, des huiles essentielles et des herbes médicinales1. Il a été demandé aux Groupes intergouvernementaux de tenir compte de certains critères au moment d'envisager un éventuel élargissement de leur gamme de produits en vue, exclusivement, d'activités de mise en valeur: relations de chaque produit orphelin avec les autres produits dont s'occupe le Groupe en question, valeur commerciale (tableau 1) de ces produits ou contribution à la sécurité alimentaire, notamment pour les pays les moins avancés. Le Sous-Groupe est invité à répondre à cette requête, à fournir des suggestions/ recommandations, qui seront transmises au Comité des produits à sa soixante-troisième session et à présenter toute autre information pertinente concernant les incidences des recommandations du Sous-Groupe au niveau du programme.
Tableau 1. Estimation de la valeur commerciale de plusieurs produits orphelins2 - 1997
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Produits
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Valeur (en milliers de dollars E.-U.
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Noix de cajou
Fleurs coupées
Huiles essentielles3
Herbes médicinales4
Epices
| 769 292
4 000 000
1 051 665
563 231
2 219 119 |
ANNEXE
RÉSUMÉ DU PROJET
Titre du projet : Initiative de lutte contre la mouche africaine des fruits
Objectif : Introduire des techniques abordables et respectueuses de l'environnement pour lutter contre la mouche africaine des fruits, qui est l'un des principaux ravageurs des fruits en Afrique. Ces techniques devraient permettr d'améliorer la compétitivité et les perspectives à long terme de la mangue d'origine africaine et en dernière analyse, de promouvoir la durabilité des moyens d'existence, la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et la mise en valeur des ressources humaines.
Activités demandant le soutien du Fonds commun pour les produits de base (aspects faisant l'objet d'une application et transfert de techniques):
- évaluation de l'impact économique de la mouche africaine des fruits sur la production de mangues dans les pays suivants: Kenya, Tanzanie, Ouganda et Côte d'Ivoire (d'autres pays peuvent être inclus);
- adaptation de techniques de lutte fondées sur l'appâtage pour protéger la mangue et autres fruits tropicaux des attaques de la mouche des fruits (les techniques sont déjà utilisées en Afrique du Sud et dans certains pays d'Amérique latine et d'Asie, mais elles doivent être adaptées à la mouche africaine des fruits et aux conditions agricoles en vigueur dans les pays ciblés);
- réalisation d'essais et évaluation des séries d'activités de protection contre la mouche des fruits dans de petites exploitations agricoles, au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda;
- introduction de méthodes après récolte de lutte contre la mouche des fruits (déjà mises en _uvre en Afrique du Sud et dans plusieurs pays d'Asie et d'Amérique latine), afin d'améliorer la qualité du produit et son accès aux marchés d'exportation;
- diffusion des techniques dans le cadre d'activités de formation et d'ateliers régionaux;
- promotion de la mise en place de services de contrôle phytosanitaire en Afrique par les actions suivantes: fournir des outils permettant d'identifier la mouche des fruits; former les fonctionnaires chargés de ce contrôle; et diffuser des informations complètes et pertinentes aux instances régionales chargées de formuler les politiques correspondantes;
- contribution à la gestion et au suivi du projet et préparation de rapports d'avancement.
Activités déjà appuyées par d'autres donateurs (cofinancement par: FIDA, USAID, USDA, BADEA) (recherche sur la biologie des ravageurs, mise au point de techniques) :
- enquêtes visant à décrire l'aire de répartition et la gamme de plantes hôtes de la mouche africaine des fruits;
- recherche biologique (écologie, comportement et communication chimique) sur la mouche africaine des fruits;
- étude et mise au point de nouveaux appâts pour la mouche africaine des fruits;
- étude et mise au point d'agents de lutte biologique (ennemis naturels et agents pathogènes);
- mise au point d'outils taxonomiques pour identifier la mouche africaine des fruits;
- ajustement des paramètres pour le traitement après récolte de la mangue en fonction de la biologie (tolérance thermique) de la mouche africaine des fruits et des variétés de mangue cultivées dans les pays ciblés;
- formation avancée (niveau doctorat et maîtrise en sciences) et ateliers régionaux;
- gestion et suivi des projets et préparation de rapports d'avancement.
Contribution à la mise en valeur du produit ciblé:
Le projet contribuera à la mise en valeur du produit ciblé par:
- la mise au point et le transfert des techniques et du savoir-faire;
- en adaptant les techniques existantes en vue de nouvelles applications (adaptation des techniques de lutte contre d'autres groupes de mouches des fruits, afin de lutter contre la mouche africaine des fruits);
- en transférant les techniques existantes dans de nouvelles zones géographiques (transfert en Afrique de l'Est des techniques pertinentes mises au point et appliquées en Amérique latine, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis et dans les îles de l'océan Indien);
- en élaborant des techniques lorsqu'aucune technique n'existe (le degré d'infestation et l'aire de répartition de la mouche des fruits devront être décrits et des appâts efficaces seront mis au point pour assurer le suivi des mouches africaines des fruits et lutter contre celles-ci);
- l'amélioration de la productivité et de la qualité,
- en réduisant les pertes en termes de qualité et de quantité lors des phases de production et de récolte des produits (les méthodes de protection des produits contre la mouche des fruits seront adaptées, validées et mises en _uvre dans les zones pilotes du projet en Afrique de l'Est et seront largement diffusées dans les autres pays africains);
- en renforçant la compétitivité de la mangue d'origine africaine au moyen d'une hausse de la productivité et de la réduction des pertes après récolte (grâce à l'adaptation et au transfert des techniques, les fruticulteurs des zones pilotes du projet seront en mesure de protéger la production contre la mouche des fruits sans recourir aux pesticides ou en en faisant un usage limité. Par conséquent, ils rempliront plus facilement les conditions strictes imposées par les marchés d'importation en termes de qualité et de contrôle phytosanitaire);
- en améliorant la capacité de commercialisation (par le développement physique du marché, l'amélioration de l'infrastructure du marché et des services d'appui destinés à faciliter les initiatives du secteur privé et donc à accroître la capacité de commercialisation des producteurs de fruits dans les zones pilotes du projet).
Institution de parrainage: FAO- Sous-Groupe intergouvernemental sur les fruits tropicaux
Agent d'exécution du projet: Centre international sur la physiologie et l'écologie des insectes (ICIPE)
Organe de surveillance: FAO-Sous-Groupe intergouvernemental sur les fruits tropicaux
Localisation du projet: Kenya, Tanzanie, Ouganda et d'autres pays africains, qui pourront tirer parti des résultats du projet grâce aux activités de diffusion.
Coût estimé: 5 209 500 dollars E.-U. - l'ensemble du projet (cinq ans)
2 428 700 dollars E.-U. - la première phase (deux ans)
2 780 800 dollars E.U. - la seconde phase (trois ans)
Financement demandé au Fonds commun (pour la première phase de deux ans):
1 000 000 de dollars E.-U.
Cofinancement engagé/reçu par d'autres donateurs (pour la première phase de deux ans):
1 000 000 de dollars E.-U. (FIDA)
280 000 dollars E.-U. (USDA, USAID, BADEA)
Solde négatif à combler par d'autres donateurs (négociations en cours):
148 700 dollars E.-U.
Contribution de contrepartie (de l'agent d'exécution du projet, d'autres organismes techniques impliqués et des pays participants):
2 500 000 dollars E.-U.
3 Uniquement sur les marchés de la CE, du Japon et des Etats-Unis.