CL 117/INF/13


Conseil

Cent dix-septième session

Rome, 9-11 novembre 1999

RAPPORT SUR LA CONSULTATION DE HAUT NIVEAU SUR
LES FEMMES RURALES ET L'INFORMATION
(Rome, 4-6 octobre 1999)

Table des matières



        Ce rapport sur la Consultation de haut niveau sur les femmes rurales et l'information, qui a eu lieu du 4 au 6 octobre 1999 au siège de la FAO, est soumis au Conseil de la FAO pour information. Conformément à la recommandation de la Consultation de haut niveau, il est proposé au Conseil de soumettre ce rapport à la trentième session de la Conférence, pour information.

I. Introduction

1. L'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a pris l'initiative d'organiser une Consultation de haut niveau sur les femmes rurales et l'information du 4 au 6 octobre 1999. Cette initiative a été soutenue financièrement par la France, l’Italie, les Pays-Bas et la Norvège. Son but était de favoriser, à un haut niveau politique et technique international, l'échange de vues sur la valeur de l'information comme outil de décision et d'action pour soutenir le rôle des femmes rurales dans le développement agricole et rural. L'objectif était d'examiner la "Stratégie d'action pour des politiques harmonisant les enjeux de la sécurité alimentaire et ceux de l'égalité des sexes - Le rôle de l'information". Cette stratégie, préparée par le Secrétariat, vise à informer plus amplement les décideurs, les planificateurs, les médias et le grand public sur les rôles et les responsabilités des hommes et des femmes dans la production agricole afin d'orienter équitablement les ressources vers les personnes jouant un rôle crucial dans la sécurité alimentaire.

2. La stratégie d'action s'inscrit dans le cadre du suivi du Sommet mondial de l'alimentation (SMA), au cours duquel les Chefs d'Etat et de gouvernement se sont engagés à "assurer un environnement politique, social et économique (...) fondé sur la pleine participation des hommes et des femmes sur un pied d'égalité" (engagement un du Plan d'action du SMA). Pour ce, ils se sont fixés plusieurs objectifs dont celui d'assurer "l'égalité entre les sexes et la dévolution de pouvoirs aux femmes" (objectif 1.3), qui spécifie que les gouvernements "amélioreront la collecte, la diffusion et l'utilisation de données ventilées par sexe dans les domaines de l'agriculture, des pêches, des forêts et du développement rural" (paragraphe f).

        La stratégie d'action approfondit un des domaines clés du plan d'action de la FAO pour l'intégration des femmes dans le développement (1996-2001), approuvé en 1995 par la Conférence(C 95/14-Sup.1, Rev.1). Il s'agit de celui relatif à la disponibilité, la précision et l'utilisation de données et d'informations quantitatives et qualitatives sur les femmes rurales. Cette orientation stratégique se retrouve également dans la Plate-forme d'action de Beijing adoptée par la Quatrième Conférence mondiale des Nations Unies sur la femme (1995) qui a retenu comme objectif celui de "produire et de diffuser des données et des informations ventilées par sexe aux fins de planification et d'évaluation" (objectif stratégique H.3, paragraphes 206-209).

II. Déroulement de la Consultation

3. A la Consultation de haut niveau, ont participé des délégations de 111 membres de la FAO, comprenant un total de 326 personnes, dont 43 membres de gouvernement représentant des ministères de l'agriculture et de la promotion féminine (ou équivalent). Dans ce nombre, on compte également des représentants du système des Nations Unies, des organisations intergouvernementales et des organisations non gouvernementales internationales ainsi que des agents de développement, des experts de la communication et des médias, des spécialistes des sciences sociales d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes ainsi que du Proche-Orient.

4. La Consultation de haut niveau a été ouverte par le Directeur général de la FAO. Lors de la session inaugurale, plusieurs orateurs ont pris successivement la parole: Son Excellence Madame Laura Balbo, Ministre de l'égalité des chances de l'Italie; Madame Angela King, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies, Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme; Son Excellence Madame Elizabeth Diouf, Première Dame du Sénégal, Présidente du Comité directeur international pour la promotion économique des femmes rurales.

        Les allocutions ont été suivies par une présentation multimédia et l'inauguration d'une exposition. L'une et l'autre ont mis l'accent sur la contribution actuelle et potentielle des femmes au développement agricole et rural et à la sécurité alimentaire ainsi que sur les besoins en information des décideurs et des planificateurs pour formuler des politiques et des programmes agricoles plus adaptés aux systèmes de production et à la structure sociale.

        La Consultation de haut niveau a nommé, par consensus, Son Excellence Madame Hafsatu Thiero Diarra, Ministre de la promotion de la femme, de l'enfant et de la famille du Mali en tant que présidente, Son Excellence le Professeur Paolo de Castro, Ministre des politiques agricoles de l'Italie comme vice-président et, comme rapporteur, Madame Fatimah Hasan
J. Hayat, Représentante permanente du Koweït auprès de la FAO.

5. La Stratégie d'action a été examinée et discutée sous forme de débat général le lundi 4 et le mardi 5 octobre 1999 après-midi. Deux groupes de discussion technique ont pris place les mardi 5 et mercredi 6 matin. Ils étaient dirigés par Son Excellence Madame Margareta Winberg, Ministre de l'agriculture et Ministre de l'égalité des chances pour le premier, le second par Madame Angela King, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies, Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme. Ces deux groupes de discussion ont abordé les questions suivantes:

6. Plusieurs documents ont été préparés traitant des questions d'information et de statistiques ventilées par sexe ainsi que de celles relatives à la communication entre décideurs et populations rurales. Les documents produits, en plus de la stratégie d'action, ont été les suivants:

        Des films vidéos, des documents sonores et des fiches thématiques illustrant la contribution des femmes rurales à l'agriculture et à la sécurité alimentaire ont été aussi produits. Un stand Internet a également été installé pour permettre aux participants de visiter, entre autres, le site "Genre et sécurité alimentaire" et la page web ouverte spécialement pour la Consultation.

III. Résultats de la consultation

7. Les déclarations des délégations lors du débat général permettent de dégager les points principaux suivants:

8. Par rapport à la Stratégie d'action, les délégations ont mentionné différentes orientations pour traiter de façon plus approfondie les questions de production, de diffusion et d'utilisation de l'information sur les femmes rurales pour favoriser l'égalité hommes-femmes et la sécurité alimentaire. Ils ont insisté sur:

9. Ces informations et données de meilleure qualité visent la formulation et la mise en œuvre de politiques de développement agricole et rural, dans lesquelles les spécificités hommes-femmes sont prises en compte, afin de promouvoir la justice sociale et le respect égalitaire des droits de l'Homme. Ces politiques devraient s'orienter vers:

10. Les deux groupes de discussion ont apporté une dimension particulière à la Consultation de haut niveau, grâce à l'intervention de spécialistes d'envergure internationale et provenant de disciplines et d'horizons divers ayant une expertise reconnue sur les sujets fondamentaux relatifs au thème général.

        Le premier groupe de discussion a examiné la collecte d'information sur les femmes rurales à l'usage des planificateurs et des responsables de la formulation des politiques de développement. Les six experts invités à partager leurs vues et expériences ont abordé le problème sous différents angles allant de l'identification des besoins d'information en général en vue de la planification, aux problèmes de méthodologie de collecte de données, en passant par la description de domaines spécifiques comme l'accès à la terre, qui est d'une particulière importance pour l'amélioration du statut social et économique des femmes rurales et pour la sécurité alimentaire.

        Un accent particulier a été mis sur la nécessité de mettre en place un système de suivi des progrès accomplis pour intégrer effectivement les données et les informations sur les femmes rurales dans les plans de développement, dont les auteurs doivent répondre vis-à-vis des populations rurales.

        Le deuxième groupe de discussion s'est penché sur la diffusion d'informations spécifiques sur les hommes et les femmes. Dès le départ, un constat de base: les femmes rurales "ne constituent pas un sujet médiatique" susceptible d'attirer et de retenir l'attention des médias. Les spécialistes ont ensuite traité le problème de la mise en forme des messages et du recours à des médias appropriés en fonction de l'audience. Pour ce dernier aspect, la présentation des différents médias utilisés par les spécialistes, que ce soit ceux de la presse écrite de portée générale, ou ceux des médias plus spécialisés ou bien ceux des programmes de développement, a permis d'évoquer la nécessité de mesurer l'efficacité et l'impact du média retenu par une analyse coûts-bénéfices. Le but visé est de connaître l'avantage comparatif de chacun en vue d'atteindre les objectifs d'une information à caractère interactif.

        Il est ressorti des discussions qu'il est indispensable de formuler des stratégies à court, moyen et long termes afin que la diffusion des informations recueillies parviennent effectivement aux décideurs et aux planificateurs tout en sensibilisant l'opinion publique. L'importance des réseaux a été soulignée en insistant sur l'association indispensable des femmes rurales, à qui on doit offrir la possibilité de faire entendre leurs voix et leurs priorités avec leurs propres termes et par leurs propres modes d'expression et de communication.

IV. Suivi de la Consultation

11. Les résultats de la Consultation de haut niveau seront considérés et analysés, en l'an 2000, lors de l'évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre de la Plate-forme d'action de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing + 5). Ils serviront également à formuler, en 2001, le prochain Plan d'action de la FAO pour l'intégration des femmes dans le développement.

12. Les prochaines étapes pour le suivi de la "stratégie d'action" seront les suivantes: