C 99/INF/6


Conférence

Trentième session

Rome, 12-23 novembre 1999

PRIX B.R. SEN (1998 et 1999)

 

1.     Le Prix B.R. Sen, institué par la Résolution 33/67 prise par la Conférence à sa quatorzième session, est une manifestation permanente. Décerné chaque année, il est lié au nom de l'ancien Directeur général, M. B.R. Sen, et s'inspire des objectifs auxquels ce dernier s'est consacré. Il peut être attribué à tout expert qui, pendant l'année correspondante, a occupé un poste sur le terrain dans l'un des programmes exécutés par la FAO. Le lauréat/la lauréate doit totaliser au minimum deux années de service ininterrompu sur le terrain et avoir apporté une contribution exceptionnelle au développement du pays ou du groupe de pays auquel il (elle) était affecté(e). Cette contribution doit être clairement assimilable aux tâches confiées à l'intéressé(e): innovations techniques dans les domaines de l'agriculture, des pêches ou des forêts, améliorations institutionnelles ou administratives, découverte de nouvelles ressources à la suite de prospections ou d'autres types de recherches, création de centres de formation et de recherche.

2.     Le prix consiste en:

  1. une médaille portant le nom du lauréat;
  2. un parchemin décrivant ses réalisations;
  3. une somme de 5 000 dollars
  4. un voyage aller et retour à Rome pour le lauréat et son conjoint.

Désignation des lauréats

3.     Le Comité du Prix B.R. Sen, présidé par le Directeur général adjoint de la FAO et composé de tous les Sous-directeurs généraux des départements du Siège, du Directeur de la Division des opérations de terrain et du Directeur de la Division du personnel, établit une liste restreinte à partir des candidatures soumises par les représentants régionaux, les représentants de la FAO et les chefs des départements. C'est le Directeur général qui désigne les lauréats, de concert avec le Président indépendant du Conseil, le Président du Comité du Programme et le Président du Comité financier, à partir de la liste restreinte établie par le Comité du Prix B.R. Sen et après avoir consulté le gouvernement des pays où les candidats sont ou ont été affectés.

Remise des prix

4.     Les prix sont remis par le Président de la Conférence lors d'une cérémonie spéciale qui a lieu la première semaine de chaque session ordinaire de la Conférence de la FAO. La cérémonie qui aura lieu lors de la trentième session de la Conférence est destinée à récompenser les lauréats du prix B.R. Sen pour 1998 et 1999.

5.     Pour 1998, le lauréat est M. Eduardo Seminario Martin (Pérou). Le lauréat pour 1999 est M. Abdelouahhab Zaid (Maroc). On trouvera ci-après de brèves notices sur les deux lauréats et sur leurs activités.

M. Eduardo Seminario Martin

6.     M. Eduardo Seminario est né en 1946 au Pérou. Il est titulaire d'un diplôme de génie agricole décerné par l'Université agricole nationale de Lima (Pérou) et d'un doctorat en érosion, sédimentation et hydrologie décerné par l'ENSEEIHT de Toulouse (France). Après son doctorat, il a effectué des travaux sur l'aménagement des bassins versants à l'Université d'Arizona (États-Unis).

7.     M. Seminario a acquis une expérience approfondie des questions forestières au cours de 25 années de travail sur tous les aspects de la conservation des sols, de l'hydrologie forestière et de la gestion des bassins versants, effectuées dans le cadre de la recherche et de l'enseignement comme dans celui du développement. Son activité professionnelle de ces dernières années se distingue, notamment, par l'utilisation de méthodologies et d'outils participatifs pour les activités de gestion et de mise en valeur des ressources naturelles.

8.     Après plusieurs années d'expérience professionnelle en tant que professeur d'université et consultant au Pérou ou comme coordonnateur de projet pour le CATIE dans plusieurs pays d'Amérique centrale, M. Seminario est entré à la FAO en 1989 en tant que Conseiller technique principal au Maroc pour le projet MOR/87/002: "Protection des infrastructures hydro-agricoles", financé par le PNUD. Au cours des trois années et demi qu'il a passées au Maroc, M. Seminario a travaillé avec les autorités nationales pour créer une série de centres régionaux chargés d'effectuer des études techniques et de mettre au point des plans régionaux d'aménagement des bassins versants visant à protéger les importants investissements du Maroc dans l'infrastructure hydro-électrique et à améliorer la gestion de l'utilisation des terres et les conditions de vie dans les zones rurales.

9.     En 1992, M. Seminario a été muté au Burundi pour lancer et gérer le projet GCP/INT/542/ITA: "Projet interrégional de conservation et de mise en valeur participatives des terres d'altitude", financé par l'Italie. Il s'agissait d'une initiative pilote fondée sur les principes de l'apprentissage actif, dont le principal objectif était d'identifier et de vérifier sur le terrain des méthodes et techniques de promotion et de renforcement de la participation des populations et des institutions à l'aménagement durable des bassins versants de montagne.

10.     Outre le lancement et la consolidation d'un projet pilote d'aménagement participatif et intégré des bassins versants de la zone de Vugizo dans la province de Makamba, le projet avait pour but de faciliter l'intégration de l'approche participative et intégrée de l'aménagement des bassins versants dans les politiques nationales de développement rural et de conservation des ressources naturelles, ainsi que dans les systèmes de planification décentralisés. Il visait aussi à diffuser dans le pays et dans la région les méthodes, techniques et instruments validés sur le terrain et à permettre la répétition de l'expérience pilote menée à Vugizo et dans d'autres régions.

11.     De 1992 à 1997, en tant que Conseiller technique principal, M. Seminario a fourni un soutien technique et méthodologique constant à cette initiative difficile. En particulier, ses qualités professionnelles et humaines ont largement contribué à obtenir les résultats suivants:

12.     Ces résultats sont documentés dans plusieurs publications (documents techniques, manuels et matériels de vulgarisation), signées ou co-signées par M. Seminario, qui ont été diffusées dans tout le pays. Les analyses des conclusions recherche-action du projet effectuées par M. Seminario ont largement servi à la préparation d'un certain nombre de publications produites par l'Unité de coordination du projet GCP/INT/542/ITA et diffusées à l'échelle mondiale. M. Seminario a également mis ses compétences et son assistance technique hautement appréciées au service d'autres éléments de projet réalisés en Tunisie et en Bolivie, à l'occasion de missions de soutien technique.

13.     En 1994, les activités de terrain du projet ont commencé à subir le contrecoup des troubles agitant le pays. Dans cette situation, M. Seminario s'est employé à réduire les tensions sociales et ethniques qui avaient gagné à Vugizo, en faisant tout son possible pour promouvoir un dialogue constructif dans le cadre du forum de gestion en collaboration établi par le projet. Lorsque, pour des raisons de sécurité, il a été invité à quitter la zone du projet, il a poursuivi ses activités en faveur de la paix à Bujumbura. En vérité, l'expérience menée à Vugizo a prouvé à l'évidence que l'approche de gestion en collaboration pouvait contribuer sensiblement à améliorer les rapports entre différents groupes ethniques et sociaux.

14.     Ces activités se sont poursuivies dans le cadre du projet interrégional susmentionné jusqu'à la fin de l'année 1997. Compte tenu des résultats extrêmement positifs obtenus par ce projet, le PNUD a décidé d'aider le gouvernement à l'étendre au reste du pays. Dans ce contexte, M. Seminario a été chargé de la formulation du projet "Appui à la restauration et à la gestion de l'environnement" - (BDI/96/001), qui est devenu opérationnel en février 1998 sous sa direction.

15.     Jusqu'à son transfert à Haïti au milieu de l'année 1999, M. Seminario a continué à promouvoir la reconstruction et le développement du Burundi en tant que Conseiller technique principal pour le projet BDI/96/001. En cette qualité, il a contribué de manière exceptionnelle à l'élaboration d'une politique nationale de l'environnement plus proche des besoins et des aspirations des populations et bien intégrée dans le contexte social multi-ethnique du pays. Il a contribué en particulier:

16.     Tous ces documents stratégiques et ces textes de loi prônent une approche participative et intégrée de la gestion des ressources naturelles comme stratégie d'exécution fondamentale, en se fondant sur l'expérience originale du projet interrégional FAO/Italie susmentionné.

M. Abdelouahhad Zaid

17.     M. A. Zaid, de nationalité marocaine, est âgé de 42 ans. Il est titulaire d'un diplôme d'agronomie (1981) décerné par l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (Maroc) et d'un doctorat en horticulture (1990) décerné par l'Université d'État du Colorado (États-Unis). Il a également effectué deux études postérieures au doctorat financées par la Fondation Fullbright (1993) et par l'UNESCO (1994).

18.     M. Zaid a travaillé pendant plus de 15 ans pour le Gouvernement marocain, à des postes de responsabilité croissante, dans la recherche et l'enseignement axés sur la propagation et la production du palmier dattier. Du poste de spécialiste de la culture tissulaire, il a été promu Chef du Laboratoire de physiologie végétale de l'Institut national de recherche agronomique, puis a été nommé Directeur du Centre national de biotechnologie. En septembre 1990, M. Zaid a intégré la faculté du département de botanique de la Faculté des sciences Semlalia, Université Cadi Ayyad (Marrakech), puis a été élu Secrétaire général de l'Association nationale de technologie. Pendant cette période, il a effectué plusieurs missions de consultant pour l'Organisation arabe pour le développement agricole, la Banque mondiale, la FAO et d'autres institutions des Nations Unies.

19.     La contribution technique initiale de M. Zaid à l'amélioration de la production de dattes en Namibie remonte à 1993, alors qu'il était consultant international - spécialiste de la production de dattes - pour le projet TCP/NAM/2255 "Assistance préliminaire au développement d'une industrie de production de dattes". La réalisation, par la suite, du projet UTF en Namibie a été le résultat tangible de l'exécution réussie du projet PCT, dans lequel M. Zaid a joué un rôle capital sur le plan technique.

20.     M. Zaid est entré à la FAO en juin 1995 comme Conseiller technique principal pour le Programme de soutien à la production de dattes en Namibie (UTF/NAM/004/NAM), apportant sa formation et son expérience précieuses à ce programme qui visait à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition, à réduire la pauvreté, à créer des emplois et à lutter contre la désertification.

21.     Depuis sa nomination, M. Zaid a établi d'excellentes relations de travail avec le personnel national du projet et dirige avec succès son équipe qui réalise ponctuellement toutes les activités prévues. Travailleur infatigable, M. Zaid a réussi à transmettre son enthousiasme à l'équipe nationale et aux agriculteurs bénéficiaires. Il se rend fréquemment sur les divers sites du projet pour fournir une formation et des conseils de première main aux responsables nationaux ainsi qu'aux agriculteurs privés. M. Zaid a toujours veillé avec un soin particulier à résoudre les problèmes techniques qui auraient pu entraver l'exécution du projet. Tout en travaillant sur ce projet, il a apporté des contributions techniques précieuses à la propagation in vitro et à l'amélioration de la production de dattes en Namibie.

22.     Son travail est extrêmement apprécié des fonctionnaires du Ministère de l'agriculture, de l'eau et du développement rural (MAWRD) et de la Société namibienne du développement (NDC). M. Zaid a aussi largement contribué à la crédibilité de la FAO dans le pays. En vérité, le projet de production de dattes est très apprécié du Gouvernement namibien et est considéré comme un exemple de réussite dans le secteur du développement agricole. M. Sam Nujoma, Président de la République de Namibie, s'est félicité du succès du projet lors de sa visite sur le site du projet à Naute Dam. Une seconde phase (2000-2003), qui consisterait à introduire le palmier dattier dans les projets de fermes collectives et de peuplements, est actuellement envisagée.

23.     L'impact du projet a dépassé les frontières de la Namibie, assurant au projet prestige et reconnaissance internationale. Le projet TCP/RAF/7826 pour l'Afrique australe et orientale et le projet envisagé "Dattes pour le Sahel" témoignent de cette reconnaissance et constituent une preuve supplémentaire de la contribution et de la conscience professionnelle de M. Zaid. L'expert a également mis ses compétences au service de plusieurs projets PCT pour d'autres pays (Burkina Faso, Iran, Jordanie, Maroc, Nigéria, Syrie, Tunisie, Yémen), à la préparation desquels il a participé. Enfin, il a contribué en tant qu'autorité technique à des activités régionales et internationales concernant le palmier dattier dans lesquelles la FAO est impliquée.

24.     Ainsi, les contributions substantielles de M. Zaid - tant au développement de la Namibie qu'aux efforts de la FAO pour promouvoir un développement durable et réduire la pauvreté - se sont traduites par une sécurité alimentaire renforcée, la création d'emplois, le transfert de connaissances et, de façon générale, l'édification de modèles susceptibles d'inspirer d'autres programmes de développement.