CFS:2000/2


 

COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE

Vingt-sixième session

Rome, 18-21 septembre 2000

ÉVALUATION DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE

Table des matières


TABLEAUX DE L'ANNEXE

I. Disponibilité alimentaire, prévalence et gravité de la sous-alimentation et accès à la nourriture (1996-1998)

II. Santé et assainissement

III. Denrées alimentaires: production, utilisation, commerce et évolution des stocks, au niveau mondial


I. RÉSUMÉ

1. En réponse aux recommandations faites par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) à sa vingt-cinquième session, on trouvera dans le présent document les dernières estimations du nombre de personnes sous-alimentées et des informations apparentées relatives à la situation de l'alimentation, de la santé et de la nutrition dans le monde. Cette partie est suivie d'un bref examen de la situation actuelle en ce qui concerne l'accès à la nourriture et les disponibilités alimentaires aux niveaux mondial et national. Enfin, on trouvera un résumé des progrès réalisés dans l'élaboration d'un ensemble d'indicateurs et d'indices de base à utiliser pour surveiller les tendances des facteurs liés aux résultats et à la vulnérabilité.

2. Des bases de données révisées ont été utilisées pour mettre à jour les estimations du nombre des personnes sous-alimentées, et sont examinées à la section II du présent document. Les estimations de la prévalence de la sous-alimentation (proportion de personnes sous-alimentées dans la population d'un pays) qui ont été calculées à partir de ces chiffres sont aussi présentées. Comme aucune de ces mesures n'indique la sévérité de l'insécurité alimentaire, ces chiffres sont complétés par de nouvelles données sur la gravité de la sous-alimentation. De plus, en classant les pays selon le degré de pénurie alimentaire - mesure qui associe la prévalence et la gravité - les progrès des pays vers la réalisation des objectifs du Sommet mondial de l'alimentation peuvent être suivis de manière plus satisfaisante. Les premiers résultats de cette nouvelle démarche figurent également dans cette section. Enfin, un bref résumé de la situation actuelle concernant la santé et la nutrition, dont l'amélioration est le résultat souhaitable de la sécurité alimentaire, est présenté ici.

3. La section III décrit la situation des disponibilités alimentaires et de l'accès aux vivres disponibles, qui conditionne le nombre des personnes sous-alimentées dans le monde. À cet égard, les résultats économiques généraux tels que mesurés par le PIB par habitant et la part du revenu consacré à l'alimentation sont utilisés pour mesurer l'évolution de l'accès à la nourriture. En ce qui concerne les disponibilités, on trouvera une description de la situation actuelle de l'offre et de la demande pour les principaux produits alimentaires de base. On décrit ensuite les changements relevés pour certains indicateurs de la sécurité alimentaire liés aux marchés et des informations sur la prévalence des crises alimentaires ainsi que l'évolution des flux d'aide alimentaire. Enfin, on fait le point sur le coût des importations céréalières des pays en développement.

4. La dernière section (IV) contient un bref examen des progrès réalisés dans la sélection d'indicateurs de base à utiliser pour surveiller l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité au niveau mondial. Ces dernières années, on a souvent proposé d'élaborer un ou plusieurs indices composites qui pourraient être utilisés en même temps que des indicateurs à variable unique dans les futures évaluations. Conformément à cette suggestion, un cadre conceptuel pour l'élaboration d'un indice de l'accès à la nourriture est présenté dans ce document.

II. SUIVI DU NOMBRE DE PERSONNES SOUS-ALIMENTÉES, DE LA PRÉVALENCE ET DE LA GRAVITÉ DE LA SOUS-ALIMENTATION, ET DES RÉSULTATS ATTEINTS CONCERNANT L'ÉTAT SANITAIRE ET NUTRITIONNEL

A. ESTIMATIONS DU NOMBRE DE PERSONNES SOUS-ALIMENTÉES ET DE LA PRÉVALENCE DE LA SOUS-ALIMENTATION

5. Selon les dernières estimations concernant la sous-alimentation, 792 millions de personnes dans les pays en développement et 34 millions de personnes dans les pays développés étaient sous-alimentées en 1996-98 (voir tableau I de l'annexe et figure 1). Le chiffre de 826 millions de personnes sous-alimentées dans le monde n'a pas évolué par rapport à l'estimation de l'année dernière. Au niveau régional également, la situation n'a guère changé depuis l'année dernière. Cela laisse penser que la tendance à la baisse du nombre de personnes sous-alimentées, enregistrée dans la première moitié des années 90 (une réduction de 8 millions en moyenne chaque année), ne s'est pas confirmée en 1998. L'explication est sans doute liée aux conditions économiques et climatiques particulièrement difficiles qui ont touché d'importantes zones des pays en développement cette année-là (crise financière, phénomène El Niño).

6. La tendance antérieure à la baisse était déjà insuffisante pour atteindre l'objectif du Sommet, et ce nouveau ralentissement signifie que le taux de réduction devra être encore plus fort dans les prochaines années pour compenser. Les nouvelles projections pour 2015 et 2030 indiquent que la réduction du nombre des personnes sous-alimentées dans les pays en développement d'ici 2015 serait encore bien inférieure à l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation, bien que la projection soit maintenant un peu plus optimiste qu'au moment du Sommet. Selon ces dernières projections, le nombre des personnes sous-alimentées dans les pays en développement pourrait être ramené à 580 millions d'ici 2015 (voir figure 1). Toutefois, l'objectif du Sommet qui était de ramener à 400 millions le nombre de personnes sous-alimentées ne pourrait être atteint que vers 2030.

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7. Une analyse région par région montre que le nombre de personnes sous-alimentées pourrait baisser d'ici 2015 à des niveaux proches de l'objectif du Sommet en Asie du Sud et en Asie de l'Est, tandis que l'Afrique subsaharienne et le Proche-Orient/Afrique du Nord seraient encore loin de l'objectif; l'Asie du Sud-Est, l'Amérique latine et les Caraïbes seraient à mi-chemin.

8. Dans l'ensemble, les nouvelles projections reflètent essentiellement la poursuite des déclins à long terme de la prévalence de la sous-alimentation en Asie qui ont commencé en 1969-71 en Asie de l'Est et en 1979-81 en Asie du Sud. Dans les deux plus grands pays du monde l'Inde et la Chine - le ralentissement de la croissance démographique et une forte croissance du PIB devraient permettre une augmentation sensible des disponibilités alimentaires par personne entre 1995-97 et 2015. La moyenne pondérée de la proportion de personnes sous-alimentées dans ces deux pays pris ensemble devrait, selon les projections, passer de 17 pour cent en 1995-97 à 7 pour cent en 2015.

9. En Afrique subsaharienne, les perspectives ne sont pas aussi encourageantes. La plupart des pays les plus pauvres du monde, où la prévalence de la sous-alimentation est élevée et où les possibilités de croissance économique sont limitées, se trouvent dans cette région, en particulier au centre, au sud et à l'est du continent. La prévalence de la sous-alimentation devrait baisser, selon les projections, de 33 pour cent en 1995-97 à 22 pour cent en 2015, mais comme le taux de croissance démographique reste élevé, le nombre effectif de personnes sous-alimentées pourrait même augmenter légèrement d'ici 2015. Certains pays très pauvres d'Asie de l'Est, des Caraïbes et du Proche-Orient ont les mêmes caractéristiques et n'ont guère de chance de réduire de moitié le nombre des personnes sous-alimentées d'ici 2015.

B. ESTIMATIONS DE LA GRAVITÉ DE LA SOUS-ALIMENTATION

10. Les mesures "nombre de personnes sous-alimentées" et "prévalence de la sous-alimentation" ne donnent pas d'informations sur la gravité de l'insécurité alimentaire. Dans des pays qui ont les mêmes pourcentages de personnes sous-alimentées, la situation des personnes sous-alimentées peut être très différente. Ainsi, pour une évaluation plus détaillée de l'insécurité alimentaire, les estimations de la prévalence devraient être complétées par des mesures indiquant la gravité de la sous-alimentation. La méthodologie élaborée à cette fin consiste à calculer le déficit énergétique alimentaire moyen par personne sous-alimentée. Cela indique le déficit de l'apport énergétique par personne sous-alimentée, par rapport aux besoins énergétiques alimentaires minimums.

11. Il convient de prendre en compte le fait que les besoins énergétiques minimums représentent seulement la quantité d'aliments nécessaire pour survivre et entreprendre une activité physique légère. Par conséquent, cette mesure est une estimation prudente du déficit énergétique alimentaire des personnes sous-alimentées. Selon ces calculs, les déficits moyens des personnes sous-alimentées sont de l'ordre de 130 à 490 kcal par personne et par jour, les chiffres pouvant beaucoup varier selon les pays appartenant à différentes régions et sous-régions (voir colonne 4 du tableau I de l'annexe). Pour une première évaluation des résultats obtenus, les 151 pays observés ont été regroupés selon le classement ci-après:

C. CLASSEMENT DES PAYS ET MESURES DES PROGRÈS SELON LA GRAVITÉ DU MANQUE DE NOURRITURE

12. Afin de donner un poids plus réaliste à la prévalence et à la gravité de la sous-alimentation dans le suivi des progrès vers les objectifs du Sommet, une méthode de classement des pays selon la gravité du manque de nourriture a été élaborée. À cette fin, trois catégories de prévalence ont été définies, prévalence faible (pourcentage de personnes sous-alimentées inférieur à 5 pour cent), prévalence modérée (pourcentage de personnes sous-alimentées compris entre 5 et 19 pour cent) et prévalence élevée (pourcentage de personnes sous-alimentées égal ou supérieur à  20 pour cent). Ainsi, dans un deuxième temps, ces mesures ont été combinées avec les trois classes de gravité de la sous-alimentation mentionnées plus haut, et une matrice a été élaborée indiquant le nombre de pays pour chacune des neuf combinaisons possibles de prévalence et de gravité de la sous-alimentation (voir tableau 1).

Tableau 1: Nombre de pays classés selon la gravité du manque de nourriture1

 

Déficit énergétique moyen des personnes sous-alimentées
(kcal par personne par jour) 1996-98

Prévalence de la sous-alimentation 1996-98 (%) < 200 (gravité faible) 200-300
(gravité modérée)
> 300 (gravité extrême) TOTAL
< 5 (faible) 51 0 0 51
5-19 (modérée) 17 29 0 46
³ 20 (élevée) 0 31 23 54
TOTAL 68 60 23 151

13. Sur les neuf combinaisons possibles, le cas de prévalence faible et de gravité faible de la sous-alimentation correspond sans aucun doute à la situation la moins critique, tandis que la combinaison prévalence élevée et gravité extrême de la sous-alimentation est le cas le plus difficile. Pour les pays qui appartiennent à cette dernière catégorie, des efforts particuliers sont nécessaires afin d'améliorer de manière sensible la situation des populations sous-alimentées.

14. Normalement, les progrès vers la réduction du nombre de personnes sous-alimentées s'accompagnent d'une réduction du déficit énergétique alimentaire par personne sous-alimentée. Toutefois, dans l'intérêt des personnes sous-alimentées, une amélioration sensible consisterait à réduire le déficit par personne sous-alimentée dans les pays où celui-ci est actuellement modéré à extrême, même si l'on ne parvient pas à réduire sensiblement le nombre des personnes sous-alimentées à court terme.

D. APERÇU DE L'ÉTAT SANITAIRE ET NUTRITIONNEL

15. Les informations pays par pays sur l'état sanitaire et nutritionnel sont présentées au tableau II de l'annexe. Le tableau présente trois indicateurs de l'état nutritionnel (pourcentage d'enfants de moins de cinq ans présentant des signes de dépérissement, de retard de croissance et d'insuffisance pondérale au moment de l'enquête la plus récente), et trois indicateurs de l'état sanitaire (espérance de vie à la naissance, taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans et pourcentage de la population ayant accès à un assainissement adéquat). Des chiffres faibles pour l'espérance de vie à la naissance et l'accès à un assainissement adéquat, et des chiffres élevés pour les autres indicateurs révèlent manifestement des problèmes sanitaires et nutritionnels graves et, lorsque ces mêmes indicateurs vont dans le sens inverse, la situation est beaucoup moins préoccupante.

16. Sur les 80 pays environ qui ont été étudiés, neuf ont d'excellents résultats pour tous les indicateurs, tandis que 16 ont de très mauvais résultats pour les six indicateurs. Ces 16 pays enregistrent aussi une prévalence modérée à élevée de la sous-alimentation.

17. En général, on s'attend à ce que l'état nutritionnel des enfants soit lié à la ration alimentaire, à l'état de santé et aux conditions sanitaires de la population dans son ensemble. Bien qu'il soit courant d'associer ces facteurs, il y a des cas où des pourcentages élevés d'enfants présentent une insuffisance pondérale même lorsque la prévalence de la sous-alimentation est faible ou lorsque les installations sanitaires sont satisfaisantes. Cela confirme que l'état nutritionnel est déterminé par une combinaison de nombreux facteurs différents. Une meilleure compréhension des interactions entre ces facteurs nécessite une collecte plus systématique de données et une analyse plus fine. L'élaboration de ces instruments représente un défi hautement prioritaire pour le SICIAV.

III. SUIVI DES CONDITIONS SOUS-JACENTES ACTUELLES

A. RÉSULTATS ÉCONOMIQUES GÉNÉRAUX

18. Comme indiqué à la section IV ci-après, le PNB par habitant, bien que très imparfait, donne cependant quelques indications sur la façon dont la population d'un pays peut se procurer les produits alimentaires nécessaires pour satisfaire ses besoins énergétiques minimaux et mener une vie normale et saine. Les renseignements par pays concernant cet indicateur figurent au tableau I de l'annexe.

19. Au niveau mondial, les estimations récentes ne sont disponibles que pour le PIB2. Les prévisions concernant le PIB par personne pour 1999 et 2000 (en utilisant les taux de change du marché) indiquent une croissance économique positive dans le monde entier (voir tableau 2). On relève qu'en 2000, les taux de croissance les plus élevés pourraient être enregistrés en Afrique subsaharienne où, en raison du développement de leurs industries minières, le Mozambique, le Botswana et l'Angola obtiendront les meilleurs résultats. On prévoit des taux de croissance plus lents, mais encore soutenus, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Comme l'économie brésilienne s'est remise de la crise financière de 1998 et 1999, la croissance du PIB régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes passera de 0,0 pour cent en 1999 à 3,4 pour cent en 2000. Bien qu'elle se relève lentement de la grave crise financière de 1998, avec une croissance moyenne annuelle du PIB de 2,7 pour cent en 2000, l'Asie est encore loin des schémas de croissance enregistrés au début des années 90. On s'attend à des progrès lents de la croissance économique dans les pays en transition, parmi lesquels la Moldova, la Slovaquie, la Lituanie, la Roumanie, la Russie, la République tchèque, le Bélarus, la Croatie et le Kazakhstan appartiennent au groupe des 20 pays dont la croissance est la plus lente.

20. Selon des projections préliminaires3 concernant la croissance du revenu par habitant au niveau des PIB régionaux d'ici 2005, on peut penser que la tendance positive enregistrée actuellement se poursuivra, même si les taux de croissance économique projetés pour l'Afrique, généralement satisfaisants, ne sont peut-être pas encore suffisants pour porter les pays extrêmement appauvris à un niveau où la situation économique de toute la population connaîtra une amélioration sensible.

Tableau 2: Prévisions des taux de croissance régionaux du PIB par personne
pour 1999 et 2000
4

Région Croissance du PIB
(en %)
  1999 2000
Asie 2,8 2,7
Amérique latine & Caraïbes 0,0 3,4
Afrique du Nord/Moyen-Orient 2,1 3,5
Afrique subsaharienne 2,0 3,9
Pays en transition 0,7 2,1
Monde 2,5 2,8

B. SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVES DES PRINCIPAUX PRODUITS ALIMENTAIRES DE BASE

21. Le suivi régulier et l'évaluation de la situation des marchés mondiaux des produits alimentaires de base fait partie intégrante des activités de la FAO en matière d'informations destinées aux alertes rapides sur les variables économiques qui ont des conséquences importantes pour la sécurité alimentaire aux niveaux national, régional et mondial. Le tableau III de l'annexe résume les perspectives actuelles des produits alimentaires de base (céréales, racines et tubercules) et autres denrées essentielles. Il convient de noter que, en vue d'améliorer la capacité de la FAO à fournir des informations destinées aux alertes rapides concernant l'évolution de la sécurité alimentaire des groupes vulnérables, le Secrétariat a déjà entrepris un programme de travail qui suppose l'élaboration de techniques qui permettraient à terme de lier ses activités d'analyse des marchés des produits au niveau des pays à l'évaluation de la sécurité alimentaire des groupes vulnérables. Tant que ce programme de travail n'est pas achevé, le présent document continuera à résumer les dernières évaluations de la FAO sur la situation des marchés des produits alimentaires de base pour les campagnes agricoles en cours et à venir.

22. La production mondiale de denrées alimentaires de base en 2000 devrait, selon les prévisions, augmenter d'environ 1 pour cent par rapport à l'année précédente et s'établir à 2 059 millions de tonnes. L'essentiel de la progression serait enregistrée dans les pays développés, tandis que la production resterait inchangée par rapport à l'année dernière dans les pays en développement. Dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), la production de denrées alimentaires de base pourrait même légèrement baisser.

23. La production mondiale de céréales en 2000 devrait augmenter d'environ 1,3 pour cent par rapport à l'année dernière, pour atteindre 1 896 millions de tonnes (y compris riz en équivalent riz usiné), soit 1 pour cent de plus que le chiffre estimatif de 1999. La hausse attendue serait imputable à l'augmentation de la production de céréales secondaires, tandis que la production de blé resterait pratiquement inchangée par rapport à la campagne précédente et celle de riz pourrait ne pas atteindre son niveau record de 1999. La faiblesse des cours internationaux et l'évolution des politiques nationales seraient les principales causes de la baisse de la production de riz en 2000. Sur la base des prévisions actuelles, l'utilisation totale de céréales en 2000/2001 dépasserait la production et imposerait un prélèvement sur les stocks céréaliers mondiaux pour la deuxième année consécutive. En conséquence, le solde de l'offre et de la demande globales pour la campagne à venir s'annonce plus serré qu'au cours des deux campagnes précédentes et cela pourrait déclencher une hausse des prix. Pour éviter toute détérioration ultérieure du solde de l'offre et de la demande céréalières, une augmentation plus importante de la production de céréales serait nécessaire en 2001.

24. La production mondiale de racines et tubercules en 2000 devrait atteindre 652 millions de tonnes (en équivalent racines fraîches), dont 72 pour cent sont produits dans les pays en développement, essentiellement dans les PFRDV (59 pour cent). Les pommes de terre, le manioc et les patates douces représentent respectivement 45, 26 et 20 pour cent de la production mondiale, le reste étant constitué d'autres racines et tubercules telles que les taros, colocases et choux caraïbes. Seule une faible part de la production de racines et tubercules fait l'objet d'un commerce international car l'essentiel est cultivé dans les pays en développement pour utilisation sur l'exploitation; d'autre part, le caractère extrêmement périssable et encombrant de ces produits rend leur transport trop coûteux. Le commerce international se limite au manioc transformé (cossettes et granulés), pour l'alimentation du bétail, et aux pommes de terre.

25. La production mondiale de matières grasses a augmenté régulièrement au cours des années 90 pour atteindre 114 millions de tonnes pendant la campagne 1999/2000. Toutes les régions, à l'exception du groupe des pays de la CEI, ont contribué à cette augmentation. La première région productrice du monde est l'Asie qui, en 1999/2000 selon les estimations aurait assuré près de 40 pour cent de la production mondiale, suivie par l'Amérique du Nord et l'Amérique centrale (23 pour cent), l'Europe et l'Amérique du Sud (respectivement 15 et 13 pour cent). Avec 50 millions de tonnes, l'Asie est également le principal consommateur mondial de matières grasses, suivie par l'Amérique du Nord et l'Amérique centrale et l'Europe. Ces dernières années, la croissance de la consommation a été plus sensible en Asie et en Amérique du Nord/Amérique centrale. En ce qui concerne les échanges, au cours de la dernière décennie, l'Asie a confirmé sa position de chef de file tant au niveau des exportations que des importations mondiales de matières grasses. Les importations de cette région ont augmenté de près de 50 pour cent depuis le milieu des années 90, pour atteindre 23,5 millions de tonnes en 1999/2000. La deuxième région importatrice est l'Europe (quelque 12 millions de tonnes), tandis que les deux autres grandes régions d'exportation sont l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud (respectivement 11 et 10 millions de tonnes).

26. La croissance de la production mondiale de viande ne devrait pas dépasser 2 pour cent en 2000, car la faiblesse des prix de la viande en 1999 a limité les perspectives de la production de viande rouge dans les grands pays producteurs et exportateurs. Une contraction des cheptels porcins et un renouvellement des troupeaux ont commencé dans les secteurs de l'élevage des régions développées. Le déclin qui en résulte dans la production totale de viande de ces régions devrait toutefois être compensé par une augmentation de l'offre dans les pays en développement. La baisse des disponibilités dans les pays développés, qui assuraient près des trois quarts des expéditions de viande en 1999, a un effet négatif sur le volume des échanges de produits carnés en 2000, qui ne devrait augmenter que de 1 pour cent. D'autres facteurs déterminants sont la hausse légère des prix de la viande rouge par rapport à 1999 et les perspectives limitées d'une nouvelle aide alimentaire sous forme de viande au profit de la Fédération de Russie. Les importations de viande de l'Asie en 2000, qui ne devraient pas continuer à augmenter aussi vite qu'en 1999, resteront sans doute importantes, tandis que les expéditions vers l'Amérique du Nord, deuxième marché d'importation après l'Asie, devraient être encouragées par la baisse de la production interne de viande. Toutefois, la croissance de ces marchés ne devrait pas compenser la baisse des importations russes. Les exportations des États-Unis dans un contexte d'offre plus faible et d'augmentation des prix intérieurs ne devraient augmenter que marginalement. De même, les exportations de la Communauté européenne seront limitées par un abaissement du plafond des exportations fixé par l'OMC pour toutes les exportations de viande et l'interdiction de reporter des subventions non utilisées à partir de juillet 2000. Par contre, la faiblesse relative des prix en Amérique du Sud, conséquence de la dévaluation de la monnaie brésilienne en 1999 et soutenue par des liens commerciaux étroits entre les pays du MERCOSUR, devrait faciliter les exportations de la région en 2000. Les exportations de cette région vers les États-Unis pourraient encore être encouragées par l'amélioration de l'état sanitaire du cheptel, en particulier les régions du Brésil qui vont sans doute être déclarées exemptes de fièvre aphteuse en 2000.

27. La production mondiale de lait devrait augmenter de 2 pour cent en 2000, la production étant en hausse dans la plupart des pays. Cette croissance est prévue dans la plupart des régions, en particulier en Océanie, en Amérique du Sud et en Asie du Sud. Néanmoins, l'expansion probable de la production de lait dans les grands pays exportateurs ne suffira peut-être pas à satisfaire l'augmentation que l'on prévoit plus forte, de la demande d'importation mondiale en 2000. Si tel était le cas, l'offre de certains produits laitiers sur le marché mondial, en particulier le lait écrémé en poudre, pourrait être insuffisante. En conséquence, les prix moyens pour 2000 devraient être plus élevés que l'année précédente.

C. INDICATEURS DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE

28. On trouvera, au tableau 3, sept indicateurs différents de la sécurité alimentaire qui sont utilisés depuis le milieu des années 70. Ces indicateurs, bien que limités aux céréales, permettent de se faire une idée de la situation alimentaire mondiale présente et future. L'analyse des faits nouveaux en 1999/2000 et les prévisions pour 2000/2001 sont données ci-après.

Tableau 3. Variations des indicateurs de la sécurité alimentaire5

  Moyenne 1993/94 - 1997/98 1998/99 1999/2000 2000/01*
1. Stocks céréaliers mondiaux en pourcentage des tendances de la consommation céréalière mondiale

16,70

18,20

17,4

16,60

2. Rapport entre les disponibilités et les besoins des cinq principaux exportateurs de céréales**

1,14

1,18

1,17

1,16

3. Stocks de clôture en pourcentage de l'utilisation totale pour les principaux exportateurs de céréales :  
Blé **

16,90

22,90

21,40

20,90

Céréales secondaires**

13,20

19,60

18,00

18,60

Riz #

9,70

10,20

10,70

9,40

Total

13,30

17,60

16,70

16,30

  Taux de croissance tendanciel annuel Pourcentage de variation par rapport à l'année précédente
  1990-1999 1998 1999 2000
4. Variations de la production céréalière en Chine, en Inde et dans la CEI

-0,12

-4,25

1,32

-1,38

5. Variations de la production céréalière dans les PFRDV

1,74

2,88

-0,01

-1,22

6.Variations de la production céréalière dans les PFRDV, à l'exception de la Chine et de l'Inde

2,38

4,78

0,29

1,32

   

Pourcentage de variation par rapport à l'année précédente

    1997/98 1998/99 1999/2000
7. Mouvements des prix à l'exportation (moyennes annuelles) Blé (juillet/juin)

-21,20

-15,80

-6,30

  Maïs (juillet/juin)

-16,90

-15,60

-3,90

  Riz (jan./déc.) ·

-8,50

0,50

-10,70


* Prévisions.

** Argentine, Australie, Canada, Communauté européenne et États-Unis.

# Chine, Pakistan, Thaïlande, États-Unis et Viet Nam.

† Blé : U.S. no.2 Hard Winter; Maïs: U.S. no.2 Yellow; Riz Thai Broken (A1 Super).

· Les prix du riz sont basés sur l'année civile indiquée en premier lieu.

29. Le premier indicateur donne des informations sur les stocks mondiaux par rapport au niveau probable de la demande du marché. En général, le Secrétariat de la FAO considère qu'un ratio de 17-18 pour cent entre les stocks céréaliers de fin de campagne et l'utilisation tendancielle pour la campagne de commercialisation à venir est le minimum nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire mondiale. Cela correspond à un stock d'exploitation de 12 pour cent et à un stock de réserve de 5 à 6 pour cent. Les stocks céréaliers mondiaux à la fin des campagnes s'achevant en 2000 sont évalués à 331 millions de tonnes, en baisse de 15 millions de tonnes, soit un peu plus de 4 pour cent de moins que l'année précédente. La totalité de la baisse prévue concerne les stocks de blé et de céréales secondaires, car les stocks de riz devraient augmenter pour la deuxième année consécutive. Dans l'ensemble, le rapport entre les stocks de report céréaliers mondiaux et l'utilisation tendancielle en 2000/2001 serait de à 17,4 pour cent, ce qui est dans les limites de la fourchette de 17-18 pour cent jugée nécessaire comme garantie. Sur la base des dernières perspectives de production pour 2000, il faudra à nouveau prélever sur les stocks céréaliers mondiaux pour satisfaire l'utilisation mondiale prévue en 2000/2001. Par conséquent, d'ici la fin des campagnes commerciales des pays en 2001, le niveau des stocks céréaliers mondiaux devrait s'établir à 321 millions de tonnes, soit 10 millions de tonnes de moins, ou 3 pour cent de moins que le niveau d'ouverture déjà faible. Les stocks de presque toutes les céréales principales devraient être moins importants et ce prélèvement possible sur les stocks céréaliers abaisserait le ratio stocks/utilisation à 16,6 pour cent, ce qui est légèrement inférieur au niveau minimum de la fourchette de garantie de la sécurité alimentaire.

30. Le deuxième indicateur mesure la capacité des cinq principaux pays exportateurs de céréales à satisfaire la demande d'importations de blé et de céréales secondaires. C'est le rapport entre la somme de leur production, de leurs importations et de leurs stocks d'ouverture et la somme de leur utilisation intérieure et des exportations6. Ce ratio pour 1999/2000 est évalué à 1,17, légèrement en baisse par rapport à l'année précédente mais plus élevé que la moyenne à long terme qui est de 1,14. Sur la base des indications préliminaires concernant l'offre et la demande pour 2000/2001, ce ratio pourrait baisser à 1,16 pour cent. Du côté de l'offre, la production céréalière dans les principaux pays exportateurs devrait augmenter en 2000 mais la totalité de leurs stocks d'ouverture est inférieure à celle de l'année précédente. Du côté de la demande, l'utilisation intérieure et les exportations seront en hausse par rapport à l'année précédente.

31. La troisième série d'indicateurs concerne le ratio entre le volume des stocks céréaliers de clôture détenus par les principaux exportateurs de blé, de céréales secondaires et de riz et l'utilisation totale de ces céréales (consommation intérieure plus exportations). Sur la base des dernières estimations pour 1999/2000, ces ratios, à l'exception du riz, reflètent une légère baisse par rapport à la campagne précédente. Le principal facteur tirant ces ratios à la baisse en 1999/2000 est la diminution des stocks de blé et d'orge en fin de campagne dans la Communauté européenne, après la réduction de la production l'année dernière. En regardant vers 2000/2001, une augmentation probable de la production de céréales secondaires au Canada, dans la Communauté européenne et aux États-Unis pourrait entraîner un léger rétablissement du ratio pour les céréales secondaires. Par contre, la baisse de la production de blé, en particulier au Canada et aux États-Unis, pourrait faire passer le ratio général pour le blé en-dessous du niveau de l'année précédente. Le ratio pour le riz devrait aussi être inférieur à celui de l'année précédente, car la production en Chine devrait être en baisse.

32. Le quatrième indicateur mesure l'évolution de la production céréalière des principaux pays importateurs de céréales que sont la Chine, l'Inde et la CEI par rapport à la tendance et à l'année précédente. Pour 1999, cet indicateur donne une amélioration sensible par rapport à l'année précédente, en hausse de 1,32 pour cent contre une baisse de plus de 4 pour cent en 1998. Pour le blé, tous les pays figurant dans cette catégorie ont enregistré une augmentation de leur production. Pour le riz également, les résultats globaux étaient positifs car la production de la Chine était pratiquement la même que l'année précédente tandis que l'Inde a rentré des récoltes encore plus importantes qu'en 1998. Pour les céréales secondaires toutefois, la reprise a été pour l'essentiel limitée à la CEI, car la production a chuté en Chine et en Inde. En ce qui concerne l'an 2000, l'évolution générale attendue est négative, en baisse de 1,38 pour cent par rapport à l'année précédente, bien que la production céréalière soit prévue en hausse en Inde et dans la CEI. Ce résultat serait entièrement imputable à la Chine où, selon les dernières prévisions, la production céréalière en 2000 baisserait de quelque 12 millions de tonnes. Il convient de noter qu'à la différence de la CEI, les importations céréalières de la Chine (continentale) et de l'Inde sont restées relativement faibles. La croissance de la production céréalière en Chine ces dernières années a fait de ce pays un exportateur net de céréales tandis que les importations de l'Inde ont également baissé à la suite de récoltes intérieures record.

33. Le cinquième indicateur vise en particulier les changements de la production céréalière totale dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV). En 1999, la production céréalière totale dans ce groupe de pays n'a que très légèrement baissé par rapport à l'année précédente. Le déclin pourrait s'avérer plus important en 2000, de 1,22 pour cent par rapport à 1999. Toutefois, comme la production de la Chine et de l'Inde influent beaucoup sur cet indicateur, le sixième indicateur mesure les changements de la production céréalière totale dans les PFRDV, à l'exclusion de la Chine et de l'Inde. En fait, pour 1999, la production céréalière totale de ce groupe de pays est en légère hausse tandis que, pour l'an 2000, on s'attend à une progression de 1,32 pour cent; cela est à rapprocher de la baisse prévue de 1,22 pour cent lorsqu'on inclut la production de la Chine et de l'Inde.

34. Le septième indicateur est une comparaison des prix à l'exportation des principales céréales. À l'exception du riz, les cours internationaux des céréales ont continué à suivre une tendance à la baisse en 1998/99. De nouveaux tassements des prix ont été enregistrés pour presque tous les types de céréales pendant la campagne 1999/2000. Le principal facteur de cette faiblesse des prix ces dernières années a été le volume important de l'offre à l'exportation, en particulier dans les pays traditionnellement exportateurs de céréales, étant donné la croissance modeste des échanges commerciaux de céréales (c'est-à-dire à l'exclusion de l'aide alimentaire).

35. Globalement, les sept indicateurs traduisent une situation positive pour les pays importateurs de céréales dans leur ensemble au cours de la dernière campagne de commercialisation. En 1999/2000, l'offre de céréales a été adéquate et les prix sont dans l'ensemble restés faibles. Néanmoins, les perspectives pour 2000/2001 laissent présager une situation un peu plus tendue, le bilan de l'offre et de la demande étant à une nouvelle réduction des stocks d'ici la fin des campagnes de 2001. À l'heure actuelle, plus de 100 millions de personnes dans 26 pays, dans toutes les régions du monde, sont touchées par la sécheresse. Bien que tous ces pays n'aient pas officiellement reconnu la situation de crise alimentaire, les effets d'une sécheresse généralisée sur la sécurité alimentaire des consommateurs et des producteurs des pays touchés, associés au niveau relativement faible des stocks céréaliers mondiaux, pourraient créer des difficultés pour l'année à venir.

D. CRISES ALIMENTAIRES ET AIDE ALIMENTAIRE

36. Les crises alimentaires et agricoles, provoquées par les conflits intérieurs et les catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme, sont bien trop souvent la cause de l'insécurité alimentaire quelque part dans le monde. En 1999, les catastrophes naturelles ont contribué au déclin de la production céréalière dans les pays en développement qui, évaluée à quelque 1 026 millions de tonnes, est inférieure d'environ 2 pour cent à celle de l'année précédente. En outre, de nombreuses personnes ont perdu leurs sources de revenus et les marchés ont été bouleversés dans un certain nombre de pays touchés par des conflits. En novembre 1999, le nombre de personnes touchées par ces crises dans le monde était évalué à 52 millions.

37. À la fin de mai 2000, 36 pays en développement étaient confrontés à de graves pénuries alimentaires, dues essentiellement à la sécheresse, mais aussi aux troubles civils et aux inondations, en particulier en Afrique. De plus, plusieurs pays en transition doivent aussi faire face à de grandes difficultés pour que tous les segments de leurs populations disposent d'une nourriture adéquate.

Les pays les plus touchés sont les suivants:

38. Selon les dernières informations fournies par le Programme alimentaire mondial, les livraisons totales de céréales au titre de l'aide alimentaire en 1999/2000 (juillet/juin) ont atteint 7,5 millions de tonnes, baisse importante par rapport aux 10,8 millions de tonnes de 1998/99. La réduction des expéditions à destination de la Fédération de Russie explique l'essentiel de cette évolution. Les estimations des livraisons possibles d'aide alimentaire pour 2000/2001 (juillet/juin) sont difficiles à faire car les informations sur les crédits d'aide alimentaire et les intentions communiquées à la FAO par les des différents pays donateurs ne sont pas encore disponibles. Cela est dû en partie à la nature de la nouvelle Convention relative à l'aide alimentaire (CAA). Cette nouvelle Convention, entrée en vigueur en juillet 1999, préconise une démarche plus souple vis-à-vis de l'aide alimentaire en élargissant la liste des produits concernés et la méthode des contributions7. Par conséquent, les prévisions de livraisons d'aide alimentaire deviennent de plus en plus difficiles.

E. COÛT DES IMPORTATIONS CÉRÉALIÈRES

39. Le coût des importations céréalières des pays en développement en 1999/2000 devrait s'établir à 21 milliards de dollars E.-U., soit 600 millions de dollars (3 pour cent) de moins que l'année précédente, malgré une réduction probable des livraisons d'aide alimentaire. La faiblesse des cours internationaux des céréales pendant la campagne 1999/2000 a largement compensé l'augmentation du volume des importations. Pour les PFRDV, le coût des importations céréalières globales aurait baissé d'au moins 7 pour cent, et serait inférieur à 9 milliards de dollars E.-U., pour un volume 70,5 millions de tonnes, en baisse de 1,5 million de tonnes par rapport à l'estimation de l'année dernière. Le déclin des importations est dû à la réduction des achats dans plusieurs pays où la production a augmenté.

IV. SUIVI DES TENDANCES ET MESURES DE LA VULNÉRABILITÉ: FAITS NOUVEAUX

A. SÉLECTION ET SUIVI DES INDICATEURS DE BASE

40. Comme indiqué à la vingt-cinquième session du CSA, le suivi des tendances a deux objectifs. Le premier est de comprendre les tendances à plus long terme d'indicateurs qui sont des mesures importantes de la sécurité alimentaire et du bien-être nutritionnel. Le second est d'identifier les changements qui peuvent se produire dans les facteurs structurels sous-jacents de la vulnérabilité, et donc de prévoir ce qui va se passer du point de vue de la réalisation des objectifs du Sommet.

41. Le rapport de l'année dernière donnait des informations concernant deux indicateurs de situation (disponibilité énergétique alimentaire moyenne par habitant et PNB par habitant), qui sont directement liés à la disponibilité de produits alimentaires et à l'accès à la nourriture, et sept indicateurs de la vulnérabilité (part de population rurale dans la population totale, terre arable par habitant, part de l'agriculture dans le PIB, pourcentage de routes goudronnées, rendements à l'hectare des principales cultures céréalières, proportion de pays ayant connu une situation de crise et taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans) qui représentent cinq grands domaines pertinents pour la sécurité alimentaire, à savoir situations démographique, écologique, économique, politique et sociale.

42. Cette année, le nombre de domaines d'information pour lesquels des indicateurs de base sont retenus est passé de sept à quinze. Cela correspond à l'évolution du cadre conceptuel du SICIAV figurant dans le document CFS:98/5 "Directives pour les SICIAV nationaux" en un ensemble de modules d'information, pour lesquels une série d'indicateurs pertinents est élaborée par le Groupe de travail interinstitutions en vue de leur inclusion dans la base de données des indicateurs principaux (KIDS) (voir CFS:2000/6 pour de plus amples renseignements). Ces quinze modules, ou domaines d'information, sont présentés au tableau 4, ainsi que les indicateurs correspondant à chaque module utilisé précédemment par le Secrétariat de la FAO pour préparer les documents d'évaluation à l'intention du CSA et pour L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 1999. Cette liste ne constitue pas un ensemble d'indicateurs recommandés, mais plutôt la gamme des indicateurs nécessaires pour mener une analyse adéquate de l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité.

43. Le Secrétariat et les autres membres du Groupe de travail interinstitutions ont noté à plusieurs occasions que le KIDS ne devrait pas se limiter aux indicateurs de base considérés comme les plus pertinents pour suivre les progrès vers divers objectifs sociaux. Ainsi, l'ensemble du système KIDS donnera accès à un grand nombre d'indicateurs pertinents, chacun étant extrait d'une base de données internationale ou nationale existante. Cela donnera aux usagers la liberté de choisir quels indicateurs utiliser pour différents objectifs de suivi et d'évaluation. De plus, le Groupe de travail interinstitutions a constamment souligné que pour les SICIAV nationaux, le choix des indicateurs doit être dicté avant tout par les besoins nationaux, et doit inclure des indicateurs appropriés sous-nationaux et au niveau des ménages qui soient pertinents pour des groupes vulnérables spécifiques dans le pays.

44. Néanmoins, reconnaissant qu'aux fins de comparaison interpays, une liste courte d'indicateurs de base pour le suivi du Sommet mondial de l'alimentation était nécessaire, le Sous-groupe des indicateurs, de l'évaluation et de la cartographie du Groupe de travail interinstitutions a élaboré une liste préliminaire de huit indicateurs qu'il considère utiles aux fins du suivi au niveau mondial. Ils figurent au tableau 4 avec un astérisque, et les données correspondantes, sauf pour deux d'entre eux (indice de la variabilité de la production vivrière et pourcentage du revenu consacré à l'alimentation) sont regroupées dans les tableaux de l'annexe au présent document. Il s'agit des indicateurs ci-après:

Disponibilités alimentaires

Accès à la nourriture

Stabilité des approvisionnements alimentaires et de l’accès à la nourriture

Santé et assainissement

Situation de la consommation alimentaire

État sanitaire

État nutritionnel

45. Le document CFS: 2000/2/Sup.1 compare la liste proposée d'indicateurs de base pour le SICIAV avec d'autres listes d'indicateurs de base qui ont été élaborés grâce à la coopération interinstitutions par l'OCDE dans le cadre du programme "Progrès réalisés vers les objectifs internationaux de développement", et par le Groupe des Nations Unies pour le développement au sein du Plan cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (UNDAF), en particulier l'élément d'évaluation commune au niveau des pays de cet effort conjoint de suivi, d'évaluation et de planification dans les pays. La comparaison a été faite pour savoir si les indicateurs de l'OCDE et les efforts de l'UNDAF (qui se recoupent en grande partie) conviendraient aux fins de la liste de base du SICIAV, ou si ces indicateurs devraient être complétés afin d'intégrer des variables ayant une pertinence spécifique pour le suivi du Sommet. La recommandation qui figure dans le document en question vise à établir une liste de base d'indicateurs pour le SICIAV qui repose sur le consensus international existant, mais en ajoutant quelques nouveaux indicateurs, afin d'assurer une couverture adéquate des objectifs du Sommet mondial de l'alimentation et des processus de sécurité alimentaire.

46. Les résultats du suivi des indicateurs de base peuvent être présentés pour chaque indicateur, comme cette année et dans les rapports précédents. L'interprétation des cinq grandes catégories d'indicateurs, avec référence à la liste préliminaire des huit indicateurs de base et autres dont il a été question dans le présent document (en caractères gras), est présentée brièvement ci-après.

Tableau 4. Catégories d'indicateurs proposés pour le KIDS, et propositions préliminaires pour les indicateurs de base

CATÉGORIES D'INDICATEURS DE LA VULNÉRABILITÉ CATÉGORIES D'INDICATEURS DE SITUATION
A. Contexte national et sous-national B. Économie vivrière nationale C. Contexte des ménages D. Résultats intermédiaires E. Résultat final
1. Situation démographique

. Taux de croissance de la population

. Parts respectives de la population urbaine/rurale

7. Disponibilités alimentaires

. Indice de la production vivrière

. Disponibilité énergétique alimentaire par personne*

10. Caractéristiques des ménages

. Taille moyenne des ménages (pour différentes catégories de populations)

. Schémas de revenus et dépenses des ménages (pour différentes catégories de populations)

13. Situation de la consommation alimentaire

. Pourcentage de la population qui est sous-alimentée*

. Principal groupe d'aliments en % du régime alimentaire

15. Situation nutritionnelle

. Proportion d'enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale* , un retard de croissance ou un dépérissement

. Proportion d'adultes présentant un indice faible de masse corporelle

2. Situation écologique

. Superficie de terres arables/habitant

. Superficie de terres gravement dégradées en % de la superficie totale

8. Accès aux vivres

. PNB par personne*

. Indice de Gini de répartition des revenus

. Pourcentage du revenu consacré à l'alimentation*

. Indice des prix des produits alimentaires

. Routes goudronnées en % du réseau routier total

11. Santé et assainissement

. Accès à de l'eau salubre*

. Accès à un assainissement adéquat

14. Situation sanitaire

. Espérance de vie à la naissance

. Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans*

 
3. Situation économique

. Part de l'agriculture dans le PIB

. Superficies cultivées en % du total

. Rendements à l'hectare pour les principales céréales

. Croissance des rendements céréaliers

. Croissance des rendements des cultures vivrières de base, par produit

. Croissance du PIB

9. Stabilité des approvisionnements alimentaires et de l'accès à la nourriture

. Indice de variabilité de la production vivrière*

12. Soins et pratiques alimentaires

. Âge du sevrage

. Nombre de repas par jour

   
4. Situation politique

. Proportion de pays confrontés à une crise

       
5. Situation socio-culturelle

. Taux d'alphabétisation

       
6. Risques, dangers, chocs

. Variabilité de la pluviosité

       

* Signale que cet indicateur a été proposé par le sous-groupe du Groupe de travail interinstitutions pour figurer dans la liste des indicateurs de base pour le SICIAV. Les informations dont on dispose actuellement pour ces indicateurs sont présentées dans l'un des tableaux figurant en annexe au présent document, sauf l'indice de variabilité de la production vivrière, et le pourcentage du revenu consacré à l'alimentation, qui ne sont pas facilement disponibles. L'indicateur d'accès à de l'eau salubre a été remplacé par l'indicateur d'accès à l'assainissement.

 

B. INDICES ET AUTRES SOLUTIONS POUR L'ÉVALUATION ET L'ANALYSE DE LA VULNÉRABILITÉ

47. Ces dix dernières années, un certain nombre d'indices du développement, en particulier l'indicateur de développement humain du PNUD (IDH) ont bénéficié d'une attention accrue. Certains analystes se sont demandé si l'élaboration d'un "indice de vulnérabilité" similaire pouvait être un domaine fructueux dans le contexte du SICIAV et pour faire rapport au CSA, et le CSA lui-même a souvent proposé d'élaborer une mesure ou un indice composite au lieu de comparer des indicateurs isolés8.

48. Dans le domaine du développement, la plupart des indices font rapport sur les résultats du processus de développement plutôt que sur les moyens ou sur le processus lui-même. Par exemple, l'IDH est la moyenne de trois éléments concernant le résultat du développement humain: longévité (telle que mesurée par l'espérance de vie); connaissances (telles que mesurées par l'alphabétisation des adultes et par le nombre moyen d'années de scolarité, pondérés deux tiers/un tiers); et le niveau de vie (mesuré par le PIB par habitant, ajusté en fonction de la parité du pouvoir d'achat). De même, l'indice du déficit de pauvreté est un indice de résultats à deux variables qui associent la prévalence de personnes pauvres et la distance qui sépare leurs revenus du seuil de pauvreté.

49. Un domaine à explorer pour les futurs rapports d'évaluation à l'intention du CSA concerne l'élaboration d'un indice traduisant le degré général de manque de nourriture dans un pays. Une autre possibilité pourrait être l'élaboration d'un indice qui reflète les conditions sous-jacentes actuelles ou causes immédiates de l'insécurité alimentaire et de la nutrition insuffisante. Ces indices fourniraient des instruments supplémentaires pour le suivi de la situation actuelle, mettant l'accent en particulier sur des comparaisons interpays pour les faits nouveaux concernant l'accès à la nourriture, afin de compléter ceux dont on dispose déjà sur les approvisionnements alimentaires.

50. Par exemple, un indice d'accès à la nourriture peut se composer d'indicateurs liés aux revenus, aux prix des produits alimentaires et à la santé, reflétant à la fois la capacité des personnes à se procurer suffisamment de produits alimentaires pour un régime approprié, et leur capacité physiologique à utiliser efficacement les aliments consommés.

51. La pertinence des indicateurs de revenus, de prix et de santé pour l'accès à la nourriture est confirmée par des observations sur le terrain fournies dans le contexte de sessions de réflexion interdisciplinaires et participatives lancées par la FAO dans douze pays (Bénin, Cameroun, Tchad, Guatemala, Libéria, Mauritanie, Namibie, Nicaragua, Somalie, Tonga, Turquie, Viet Nam), au cours desquelles ces indicateurs ont été fréquemment cités comme révélateurs des causes importantes de la vulnérabilité9.

52. Ces indices présentent certains avantages par rapport à l'examen séquentiel des relations entre des facteurs explicatifs et des indicateurs de résultats. Les indices peuvent présenter en un seul chiffre les influences combinées de plusieurs facteurs explicatifs. Une fois construits, ces indices peuvent servir à des comparaisons et en fin de compte au classement des résultats.

53. Toutefois, la construction d'un indice reste très complexe. Premièrement, les variables qui figurent dans un indice doivent être reconnues comme pertinentes pour expliquer et prévoir les résultats, et la façon dont les variables sont combinées doit aussi être pertinente. Lorsqu'un certain nombre de variables sont combinées, la relation mathématique appropriée doit être fixée. Il peut s'agir d'une addition, d'une multiplication ou d'un ratio.

54. Outre l'élaboration d'indices qui pourraient être utilisés dans le cadre du processus de surveillance du CSA, des travaux sont en cours pour étudier la possibilité de construire une mesure composite de la vulnérabilité dont se serviraient les SICIAV nationaux. Les travaux ainsi entrepris ont abouti pour l'instant aux conclusions ci-après:

55. En continuant à élaborer des indices de situation et de vulnérabilité, il faut tenir compte du fait que les indices composites ne remplacent jamais les informations fournies par des indicateurs séparés, mais donnent des informations supplémentaires sur l'insécurité alimentaire des pays et les situations de vulnérabilité.

 


TABLEAU I DE L'ANNEXE

Disponibilité alimentaire, prévalence et gravité de la sous-alimentation et accès à la nourriture (1996-98)

RÉGION, SOUS-RÉGION, PAYS DISPONIBILITÉ ALIMENTAIRE PRÉVALENCE DE LA SOUS-ALIMENTATION GRAVITÉ DE LA SOUS-ALIMENTATION ACCÈS À LA NOURRITURE
  Disponibilité énergique alimentaire, moyenne par habitant
1996-98
(Kcal/jour)
Proportion de la population qui est sous-alimentée
1996-98
(en %)
Nombre de personnes sous-alimentées
1996-98
(en millions)
Déficit alimentaire moyen par personne
1996-98
(Kcal/jour)
PNB par habitant
1996/98
(en $E.-U. contants)
PAYS EN DÉVELOPPEMENT 2716 18 791,9 255 1205
ASIE ET PACIFIQUE 2791 17 515,2 263 866
Asie de l'Est 2946 12 155,0 245 1156
Chine (continentale et Taïwan) [3] 2940 11 140,1 250 667
Chine, RAS de Hong Kong [1] 3200 * 0,1 140 22778
RPD de Corée [5] 1860 57 13,2 340 ,,,
Rép. de Corée [1] 3120 * 0,5 130 11422
Mongolie [5] 1960 45 1,1 310 397
Océanie 2140 29 1,3 260 1023
Papouasie-Nouvelle-Guinée [4] 2140 29 1,3 260 1023
Asie du Sud-Est 2385 13 64,7 233 1280
Cambodge [4] 2060 33 3,4 270 279
Indonésie [3] 2470 6 12,3 200 1019
Laos [4] 2190 29 1,5 280 411
Malaisie [1] 2430 * 0,5 140 4278
Myanmar [3] 2300 7 3,1 200 ,,,
Philippines [4] 2060 21 15,2 270 1150
Thaïlande [4] 2880 21 12,2 260 2760
Viet Nam [4] 2120 22 16,5 280 309
Asie du Sud 2778 23 294,2 291 425
Bangladesh [5] 2890 38 46,8 330 347
Inde [4] 2830 21 207,6 290 424
Népal [4] 2390 28 6,2 270 219
Pakistan [4] 2440 20 28,9 270 489
Sri Lanka [4] 2410 25 4,5 260 763
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES 2683 11 54,9 224 3841
Amérique du Nord 2420 5 5,1 210 4149
Mexique [3] 2420 5 5,1 210 4149
Caraïbes 2333 31 9,6 330 1282
Cuba [4] 2270 19 2,1 220 ,,,
Rép. dominicaine [4] 1840 28 2,2 260 1612
Haïti [5] 2660 62 4,8 460 367
Jamaïque [3] 2690 10 0,2 200 1579
Trinité-et-Tobago [3] 2750 13 0,2 230 4214
Amérique centrale 2387 20 6,6 237 1472
Costa Rica [3] 2540 6 0,2 160 2647
El Salvador [3] 2180 11 0,6 200 1681
Guatemala [4] 2340 24 2,5 240 1483
Honduras [4] 2190 22 1,3 270 681
Nicaragua [4] 2450 31 1,5 300 384
Panama [4] 3130 16 0,4 230 2961
Amérique du Sud 2809 10 33,6 221 4146
Argentine [1] 3150 * 0,4 140 8011
Bolivie [4] 2200 23 1,8 230 916
Brésil [3] 2960 10 15,9 250 4465
Chili [2] 2820 4 0,6 150 4524
Colombie [3] 2580 13 5,2 220 2341
Équateur [3] 2710 5 0,5 160 1496
Guyana [3] 2450 18 0,2 230 753
Paraguay [3] 2570 13 0,7 220 1872
Pérou [3] 2390 18 4,4 240 2498
Suriname [3] 2640 10 0,0 190 933
Uruguay [2] 2810 4 0,1 150 5762
Venezuela [3] 2360 16 3,7 200 3444
PROCHE-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD 2907 10 35,9 177 1952
Proche-Orient 2738 13 30,3 165 2358
Afghanistan [5] 1620 70 14,6 470 ,,,
Iran [3] 2830 6 4,1 190 1276
Iraq [3] 2340 17 3,5 210 ,,,
Jordanie [3] 2790 5 0,2 170 1470
Koweït [2] 3050 4 0,1 180 ,,,
Liban [1] 3270 * 0,1 160 2926
Arabie saoudite [2] 2860 3 0,6 150 6814
Syrie [1] 3350 * 0,2 160 1063
Turquie [1] 3500 * 1,2 170 3150
Émirats arabes unis [1] 3370 * 0,0 140 19342
Yémen [5] 2050 35 5,7 290 226
Afrique du Nord 3180 4 5,6 195 1297
Algérie [3] 2980 5 1,4 190 1438
Égypte [2] 3280 4 2,6 200 1113
Libye [1] 3250 * 0,0 130 ,,,
Maroc [3] 3130 5 1,4 210 1311
Tunisie [1] 3260 * 0,1 130 2097
AFRIQUE SUBSAHARIENNE 2205 34 185,9 291 297
Afrique centrale 1898 50 38,5 344 300
Cameroun [4] 2190 29 4,1 260 592
Rép. centrafricaine [5] 2000 41 1,4 310 325
Tchad [5] 2070 38 2,7 330 218
Congo, Rép. dém. du [5] 1750 61 29,3 380 118
Congo, Rép. du [4] 2170 32 0,9 290 661
Gabon [3] 2540 8 0,1 160 3986
Afrique de l'Est 2010 42 79,9 306 207
Burundi [5] 1640 68 4,3 410 143
Érythrée [5] 1650 65 2,2 370 210
Éthiopie [5] 1850 49 28,4 340 110
Kenya [5] 1970 43 12,2 290 329
Rwanda [5] 2030 39 2,3 330 210
Somalie [5] 1550 75 6,6 490 ,,,
Soudan [3] 2430 18 5,1 240 250
Tanzanie [5] 2000 41 12,7 300 174
Ouganda [4] 2140 30 6,0 280 324
Afrique australe 2024 42 34,5 337 449
Angola [5] 1910 43 5,0 320 167
Botswana [4] 2210 27 0,4 240 3440
Lesotho [4] 2230 29 0,6 280 717
Madagascar [5] 2010 40 5,8 310 229
Malawi [4] 2170 32 3,2 310 176
Maurice [2] 2940 6 0,1 180 3837
Mozambique [5] 1860 58 10,7 420 163
Namibie [4] 2130 31 0,5 260 2196
Swaziland [3] 2490 14 0,1 210 1540
Zambie [5] 1960 45 3,9 340 375
Zimbabwe [5] 2140 37 4,2 340 662
Afrique de l'Ouest 2570 16 33,0 238 316
Bénin [3] 2540 14 0,8 220 381
Burkina Faso [4] 2160 32 3,5 290 250
Côte d'Ivoire [3] 2610 14 1,9 230 733
Gambie [3] 2520 16 0,2 240 341
Ghana [3] 2670 10 1,9 210 392
Guinée [4] 2310 29 2,1 320 564
Libéria [5] 2000 46 1,1 390 ,,,
Mali [4] 2150 32 3,4 290 257
Mauritanie [3] 2630 13 0,3 240 452
Niger [5] 1940 46 4,5 350 205
Nigéria [3] 2760 8 8,6 210 231
Sénégal [4] 2290 23 2,0 240 557
Sierra Leone [5] 2050 43 1,9 380 162
Togo [3] 2460 18 0,8 260 332
PAYS EN TRANSITION 2890 6 26,4 167 1956
COMMUNAUTÉ DES ÉTATS INDÉPENDANTS 2776 8 22,8 175 1575
Arménie [4] 2350 21 0,7 210 836
Azerbaïdjan [4] 2190 32 2,4 240 400
Bélarus [1] 3160 * 0,1 140 2031
Estonie [3] 2950 6 0,1 180 3645
Géorgie [4] 2320 23 1,2 210 682
Kazakhstan [3] 2860 5 0,7 160 1266
Kirghizistan [3] 2490 17 0,8 230 806
Lettonie [2] 2930 4 0,1 150 2217
Lituanie [1] 3110 * 0,1 140 2037
Rép. de Moldova [3] 2690 11 0,5 210 666
Féd. de Russie [3] 2840 6 8,6 170 2125
Tadjikistan [4] 2160 32 1,9 250 333
Turkménistan [3] 2620 10 0,4 290 504
Ukraine [3] 2830 5 2,6 160 834
Ouzbékistan [3] 2550 11 2,6 180 980
EUROPE DE L'EST 3165 3 3,6 148 2874
Albanie [2] 3030 3 0,1 150 800
Bosnie-Herzégovine [3] 2660 10 0,4 230 ,,,
Bulgarie [3] 2700 13 1,1 220 1320
Croatie [3] 2610 12 0,5 180 4632
Rép. tchèque [1] 3280 * 0,1 130 5140
Hongrie [1] 3350 * 0,1 140 4514
Macédoine [3] 2790 7 0,1 170 1311
Pologne [1] 3330 * 0,3 130 3649
Roumanie [1] 3280 * 0,3 140 1394
Slovaquie [2] 2960 4 0,2 150 3632
Slovénie [2] 2970 3 0,1 140 10277
Yougoslavie [2] 3040 3 0,3 150 ,,,
 

NOTES: TABLEAU 1

Les chiffres entre crochets [ ] renvoient à la catégorie de prévalence, c'est-à-dire à la proportion de population sous-alimentée en 1996-98.

Catégorie

[1] <2,5% de personnes sous-alimentées

[2] 2,5 à 4% de personnes sous-alimentées

[3] 5 à 19% de personnes sous-alimentées

[4] 20 à 34% de personnes sous-alimentées

[5] 35% ou plus de personnes sous-alimentées

* : Le pourcentage de personnes sous-alimentées est inférieur à 2,5 pour cent

... Données non disponibles

 

SOURCES: TABLEAU 1

Disponibilité énergétique alimentaire moyenne (DEA): Estimations de la FAO.

Déficit vivrier moyen par personne: Estimations de la FAO.

PNB par habitant (en dollars E.-U. constants): Banque mondiale, indicateurs du développement mondial, Édition 2000.

Nombre de personnes sous-alimentées: Estimations de la FAO.

Proportion de la population qui est sous-alimentée: Estimations de la FAO.

 


TABLEAU II DE L'ANNEXE

Santé et assainissement

RÉGION, SOUS-RÉGION, PAYS SANTÉ ET ASSAINISSEMENT ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS
  Accès à un assainissement adéquat
1990/97
(en %)
Espérance de vie à la naissance
1995
(en années)
Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans
1995 (pour 1 000)
Insuffisance pondérale
vers 1995 a)
(en %)
Retard de croissance
vers 1995 a)
(en %)
Dépérissement
vers 1995 a)
(en %)
PAYS EN DÉVELOPPEMENT            
ASIE ET PACIFIQUE
Asie de l'Est
Chine [3] 24 69 47 17 34 5
RPD de Corée [5] ... 72 30 ... ... ...
Rép. de Corée [1] 100 72 9 ... ... ...
Mongolie [5] 86 65 74 12 26 2
Océanie
Papouasie-Nouvelle-Guinée [4] 83 (b) 57 (b) 95(b) 30 43 6
Asie du Sud-Est
Cambodge [4] 19 53 174 52 56 13
Indonésie [3] 59 64 75 34 42 13
Laos [4] 18 52 134 40 47 11
Malaisie [1] 94 71 13 20 ... ...
Myanmar [3] 43 59 150 31 45 8
Philippines [4] 75 67 53 30 33 8
Thaïlande [4] 96 69 32 25 22 5
Viet Nam [4] 21 66 45 40 36 10
Asie du Sud
Bangladesh [5] 43 57 115 56 55 18
Inde [4] 29 62 115 53 52 18
Népal [4] 16 55 114 47 49 11
Pakistan [4] 56 63 137 40 50 9
Sri Lanka [4] 63 73 19 33 20 13
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES        
Amérique du Nord
Mexique [3] 72 71 32 14 23 6
Caraïbes            
Cuba [4] 66 76 10 ... ... 1
Rép. dominicaine [4] 78 70 44 6 11 1
Haïti [5] 25 58 124 28 32 8
Jamaïque [3] 89 74 13 10 10 4
Trinité-et-Tobago [3] 79 72 18 7 5 4
Amérique centrale
Costa Rica [3] 84 77 16 5 6 2
El Salvador [3] 90 67 40 11 23 1
Guatemala [4] 83 66 67 27 50 3
Honduras [4] 74 69 38 25 39 1
Nicaragua [4] 35 68 60 12 25 2
Panama [4] 83 73 20 7 9 1
Amérique du Sud
Argentine [1] 68 73 27 2 5 1
Bolivie [4] 58 60 105 8 27 1
Brésil [3] 70 67 60 6 11 2
Chili [2] ... 74 15 1 2 0
Colombie [3] 85 70 36 8 15 1
Équateur [3] 76 69 40 17(b) 34(b) 2(b)
Guyana [3] 88 ... ... 18 ... ...
Paraguay [3] 41 71 34 4 14 0
Pérou [3] 72 67 55 8 26 1
Suriname [3] ... ... ... ... ... ...
Uruguay [2] ... 73 21 4 10 1
Venezuela [3] 58 72 24 5 15 3
PROCHE-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD        
Proche-Orient
Afghanistan [5] 8 45 257 49 48 16
Iran [3] 81 69 40 16 19 7
Iraq [3] 75 67 71 12 22 3
Jordanie [3] 77 69 25 6 16 3
Koweït [2] ... 75 14 2 3 1
Liban [1] 63 69 40 3 12 3
Arabie saoudite [2] 86(b) 71 34 ... ... ...
Syrie [1] 67 68 36 13 21 9
Turquie [1] 80 68 50 10 21 3
Émirats arabes unis [1] 92 74 19 ... ... ...
Yémen [5] 24 51 110 30 44 13
Afrique du Nord
Algérie [3] 91 68 61 13 18 9
Égypte [2] 88 65 51 12 25 6
Libye [1] 98 64 63 5 15 3
Maroc [3] 58 65 75 10 24 2
Tunisie [1] 80 69 37 9 23 4
AFRIQUE SUBSAHARIENNE        
Afrique centrale
Cameroun [4] 50 57 106 15 26 3
Rép. centrafricaine [5] 27 50 165 23 28 6
Tchad [5] 21 49 152 39 40 14
Congo, Rép. dém. du [5] 69 51 108 24 28 6
Congo, Rép. du [4] 18 52 185 34 45 10
Gabon [3] ... 55 148 ... ... ...
Afrique de l'Est
Burundi [5] 51 51 176 38 47 6
Érythrée [5] 13 52 195 44 38 16
Éthiopie [5] 19 49 195 48 64 8
Kenya [5] 77 55 90 23 34 8
Rwanda [5] ... 47 139 26 56 4
Somalie [5] ... 48 211 ... ... ...
Soudan [3] 51 54 115 34 34 13
Tanzanie [5] 86 52 160 31 43 7
Ouganda [4] 57 44 185 26 38 5
Afrique australe
Angola [5] 40 48 292 ... ... ...
Botswana [4] 55 66 52 ... ... ...
Lesotho [4] 38 62 154 16 33 2
Madagascar [5] 40 58 164 40 48 7
Malawi [4] 3 45 219 30 48 7
Maurice [2] 100 71 23 15 10 14
Mozambique [5] 54 47 275 26 36 8
Namibie [4] 62 60 78 26 29 9
Swaziland [3] 59 ... ... 10(b) 30(b) 1(b)
Zambie [5] 71 48 203 24 42 4
Zimbabwe [5] 52 52 74 16 21 6
Afrique de l'Ouest
Bénin [3] 27 48 142 29 25 14
Burkina Faso [4] 37 47 164 33 33 13
Côte d'Ivoire [3] 39 50 150 24 24 8
Gambie [3] 37 46 110 15 14 6
Ghana [3] 55 57 130 27 26 11
Guinée [4] 31 46 219 ... ... ...
Libéria [5] 30 56 216 ... 33 9
Mali [4] 6 47 210 40 30 23
Mauritanie [3] 32 53 195 23 44 7
Niger [5] 17 48 320 50 41 21
Nigéria [3] 41 51 191 39 39 21
Sénégal [4] 39 50 110 22 23 7
Sierra Leone [5] 11 40 284 28 35 8
Togo [3] 41 56 128 25 22 12
 

NOTES: TABLEAU 2

Les chiffres entre crochets [ ] renvoient à la catégorie de prévalence, c'est-à-dire à la proportion de population sous-alimentée en 1996-98.

Catégorie

[1] <2,5% de personnes sous-alimentées

[2] 2,5 à 4% de personnes sous-alimentées

[3] 5 à 19% de personnes sous-alimentées

[4] 20 à 34% de personnes sous-alimentées

[5] 35% ou plus de personnes sous-alimentées

* : Le pourcentage de personnes sous-alimentées est inférieur à 2,5 pour cent
... Données non disponibles
a) Renvoie aux résultats d'enquêtes nationales menées entre 1987 et 1998
b) Période autre que celle spécifiée en tête de colonne

 

SOURCES: TABLEAU 2

Santé et assainissement, UNICEF, L'état des enfants du monde, 1997 et 1999.

État nutritionnel des enfants de moins de cinq ans, Résultats d'enquêtes compilées par l'OMS (Base de données mondiale sur la croissance et la malnutrition des enfants) et FAO (Nutridat).

 


TABLEAU III DE L'ANNEXE

DENRÉES ALIMENTAIRES: PRODUCTION, UTILISATION, COMMERCE ET ÉVOLUTION DES STOCKS, AU NIVEAU MONDIAL10

  PRODUCTION UTILISATIONa COMMERCEb ÉVOLUTION DES STOCKSc
    TOTAL PRODUITS ALIMENTAIRES    
  1998 1999 2000 prévisions 1998/99 1999/2000 2000/01 prévisions 1998/99 1999/2000 2000/01 prévisions 1998/99 1999/2000 2000/01 1998/99 1999/2000 2000/01 prévisions
 

( ....................................................................................en millions de tonnes............................................................................................................)

PAR PRODUIT  
Produits alimentaires de based 2060,20 2032,60 2052,60 2038,00 2054,90 2066,60 1054,90 1072,00 1079,40 224,20 233,50 229,70      
Céréales, totale 1898,40 1869,80 1889,50 1876,20 1892,10 1903,50 964,90 981,40 988,70 215,60 224,80 221,00 14,60 -14,10 -10,10
Blé 597,10 589,40 588,10 589,50 595,00 593,90 417,20 422,80 425,80 98,00 103,80 101,50 4,70 -6,90 -4,10
Riz (usiné) 390,10 403,20 398,00 391,70 401,20 402,10 351,90 360,60 364,10 24,50 22,10 22,50 1,60 3,30 -3,80
Céréales secondaires 911,20 877,20 903,40 895,00 895,90 907,50 195,80 198,00 198,80 93,10 98,90 97,00 8,50 -10,60 -2,20
Racines et tubercules f 161,80 162,80 163,10 161,80 162,80 163,10 90,00 90,60 90,70 8,60 8,70 8,70      
Viande 223,00 227,20 230,00 223,00 227,20 230,00 223,00 227,20 230,00 15,10 15,80 15,80      
Matières grasses g/h 105,00 110,00 114,00 106,00 109,00 114,00       45,00 47,00 49,00 -1,50 1,00 ,0,20
Lait I 555,00 560,00 571,00 555,00 560,00 571,00 458,00 462,00 472,00 35,00 36,00 37,00      
PRODUITS ALIMENTAIRES
DE BASE PAR GROUPES DE PAYS
Pays développés 903,70 889,30 908,20 784,40 789,70 797,50 185,60 186,20 187,33 59,30 64,40 61,30 5,90 -13,30 5,20
Pays en développement 1156,50 1143,30 1144,40 1253,60 1265,20 1269,10 869,30 885,80 892,10 164,90 169,10 168,40 8,70 -0,80 -15,30
PFRDV 906,80 901,60 891,30 957,30 962,10 964,20 710,60 722,80 727,30 75,20 73,80 71,50 9,30 0,10 -13,70
PFRDV< j 372,80 369,60 373,80 427,10 430,60 430,10 314,60 321,20 322,60 66,50 63,90 61,40 14,10 1,20 -23,50

a. L'utilisation renvoie à la campagne de commercialisation suivant la production. Pour la viande, le lait, les racines et tubercules, il s'agit de l'année civile correspondant à la première année indiquée.

b. La campagne commerciale est une année à cheval sur deux années civiles pour le blé, les céréales secondaires, les matières grasses et il s'agit d'une année civile pour les autres produits (première année indiquée).

c. La modification entre stocks d'ouverture et stocks de clôture pendant la campagne agricole.

d. Y compris céréales, racines et tubercules.

e. Les céréales comprennent le riz paddy converti en riz usiné.

f. En équivalent céréales.

g. Pour les matières grasses, les données renvoient aux années à cheval 1997/98, 1998/99 et 1999/2000.

h. Le commerce se définit comme la somme des échanges en huile et en équivalent huile des graines oléagineuses.

i. Le commerce est en équivalent lait.

j. À l'exclusion de l'Inde et de la Chine.

 

_________________________________

1  Source: FAO

2  Le PIB est égal au PNB moins les entrées nettes de revenus primaires de sources non résidentes.

3  Voir FMI (mai 2000), Perspectives de l'économie mondiale.

4  Source: Economic Intelligence Unit 2000, World Outlook 2000.

5  Source : FAO

6  Si ce ratio était égal à 1, cela indiquerait que les cinq grands pays exportateurs ont épuisé la totalité de leurs stocks céréaliers au cours de leur campagne de commercialisation.

7  La liste des produits a été élargie et comprend maintenant les huiles de consommation, les cultures racines (manioc, pommes de terre, etc.), le lait écrémé en poudre, les semences pour certaines cultures, le sucre, les produits qui font partie du régime traditionnel des groupes vulnérables ou qui sont un élément des programmes d'alimentation complémentaire, et des micronutriments et aliments enrichis. Ces produits alimentaires, au total, ne doivent pas dépasser 20 pour cent de la contribution de chaque donateur, chaque produit ne dépassant pas 3 à 7 pour cent du don total, à l'exclusion des frais de transport et autres coûts opérationnels. Globalement, le volume total des contributions au titre de la Convention de 1999 est de 4,895 millions de tonnes, en équivalent blé, contre 5,350 millions de tonnes au titre de la Convention de 1995. La différence correspond à l'engagement de l'Union européenne de fournir 130 millions d'euros en liquide, soit environ 588 000 tonnes, chiffre qui comprend les frais de transport. Vu les coûts et les frais de transport actuels, le volume des contributions à l'aide alimentaire au titre de la nouvelle Convention est pratiquement équivalent à celui de la précédente.

8  Voir CL 116/10, p.3; CFS:99/2, p. 12.

9  Voir CFS:99/Inf.6.

10 Source : FAO (les totaux sont calculés à partir de données non arrondies)