Cet article est la version publiée d'un document de travail antérieur qui portait le même titre. L’agriculture urbaine pourrait jouer un rôle par rapport aux problèmes liés à la sécurité alimentaire urbaine, problèmes qui seront de plus en plus importants en raison de la tendance séculaire à l’urbanisation de la pauvreté et de la population dans les régions en voie de développement. Notre compréhension de l’agriculture urbaine par rapport à son importance, son genre et ses implications pour la sécurité alimentaire est toutefois limitée par la carence de données fiables et de bonne qualité. Alors qu’il existe des études fondées sur les données d’enquêtes pour plusieurs villes importantes, une grande partie des résultats sont encore qualitatifs sinon anecdotiques. À partir d’une base de données récemment créée avec des données récoltées lors d’enquêtes comparables et représentatives au niveau national, effectuées auprès de ménages dans 15 pays en voie de développement ou en transition, cet article analyse, d’une perspective comparative internationale, l’importance de l’agriculture urbaine pour les populations urbaines, pauvres et dans un état d’insécurité alimentaire. Il existe des résultats clairement mis en évidence par notre analyse. D’un côté, il ne faut pas exagérer le rôle potentiel que l’agriculture urbaine peut jouer dans la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire car sa contribution aux revenus agricoles et à la production agricole en général est souvent très limitée. En revanche, son rôle ne doit pas être si facilement écarté, particulièrement pour une bonne partie de l’Afrique et pour tous les pays où l’agriculture apporte un pourcentage de revenu considérable pour la population pauvre urbaine, et aussi pour les groupes de ménages pour lesquels l’agriculture constitue une source importante pour leur subsistance. Nous remarquons aussi de manière assez constante une relation statistique positive entre la participation dans l’agriculture urbaine et les indicateurs d’adéquation alimentaire.