Les gardiennes du savoir faire culturel et agropastoral. Cas de la zone de Djelfa (Algérie)
Les paysages culturels de l’agro pastoralisme sont fortement liés aux pratiques techniques et culturelles des éleveurs utilisateurs et gestionnaires des espaces qu’ils occupent. C’est particulièrement vrai sur la zone de Djelfa, haut lieu du pastoralisme algérien, sur les hauts plateaux. Ce pastoralisme, comme dans l’ensemble du monde méditerranéen, subit des mutations profondes, notamment du fait d’une forte tendance à l’intensification des systèmes d’élevage, compte tenu d’une forte demande des consommateurs et d’une tendance à la sédentarisation des populations concernées. Traditionnellement les femmes assurent des fonctions bien précises, au niveau de la sphère domestique (autosuffisance alimentaire et art culinaire) mais également au niveau de certaines tâches de l’élevage, ainsi qu’au niveau de certaines activités artisanales liées à l’agro pastoralisme (tissages). Dans les cas où le chef d’exploitation disparaît elles assurent la continuité de l’élevage. Plus généralement elles constituent un vecteur essentiel du savoir faire pastoral ancestral. Si l’inventaire de ces savoirs est bien connu, il reste néanmoins très fragile dans le contexte moderne. Comment conserver ces valeurs dont les femmes sont dépositaires sans nuire à la nécessaire modernisation de l’agro pastoralisme à Djelfa, c’est l’enjeu des recherches et des actions à venir.