«Avant, notre nourriture était comme un poison dans notre corps. Maintenant, elle agit comme un médicament», explique Eunice Wango Manga, agricultrice dans le comté de Kitui, situé dans l'est du Kenya. Sa famille et sa communauté font partie des bénéficiaires d'un projet de la FAO qui permet aux petits exploitants de mieux se nourrir et de cultiver des aliments plus nutritifs.
Agée de 45 ans, Eunice est l'une des 26 membres - dont deux femmes - d’un groupe d’entraide composé d’agriculteurs. À la fin de l'année 2017, le groupe a commencé à suivre des formations sur l’alimentation et la nutrition dans le cadre du projet de la FAO intitulé "Accroître la productivité et la rentabilité des petits exploitants" (ISPP, son sigle en anglais), financé par l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).
«Avant, je ne pouvais pas marcher sur de longues distances. Dans ma famille, il y a eu beaucoup de maladies. Nous sommes souvent allés à l'hôpital», raconte Eunice, mariée et mère de trois enfants. «Mais maintenant, nous sommes en bonne santé et très actifs.»
Eunice et son mari utilisent l'argent autrefois dépensé à l'hôpital pour payer les frais de scolarité de leurs enfants et pour améliorer leur exploitation. Récemment, ils ont ainsi acheté une pompe à eau pour l'irrigation. Cela leur a permis d'économiser la main d'œuvre jusqu'ici utilisée pour pomper l'eau dans leurs champs.
Ici, la majorité des gens mangent des choses mauvaises, pour différentes raisons, témoigne Eunice.
«Les riches mangent beaucoup de protéines animales et de graisses, alors que les pauvres consomment beaucoup de glucides simples et de sel. C'est la raison pour laquelle ils tombaient souvent malades. Mais grâce aux formations de la FAO, nous avons appris à faire des repas équilibrés», dit-elle.
Dans son potager, Eunice cultive désormais du chou frisé, des épinards, de l'amarante et des tomates. Sa famille les consomme presque quotidiennement.
En plus d'être agricultrice, Eunice est aussi pasteur. «A l'Eglise aussi, j'apprends aux gens à avoir un régime équilibré», raconte Eunice avec enthousiasme. «Ils viennent me voir et me disent qu'ils ne se sentent pas bien. Alors, je leur demande ce qu'ils mangent et je leur donne des conseils pour améliorer leur régime alimentaire.»