Voici 5 exemples qui montrent que les peuples autochtones peuvent aider le monde à éradiquer la faim


Les peuples autochtones et leurs systèmes alimentaires peuvent apporter des solutions à l'insécurité alimentaire et au changement climatique.

Les peuples autochtones sont les anges gardiens des ressources naturelles, de la biodiversité et des aliments locaux nutritifs. Ils sont des partenaires clés dans la recherche de solutions au changement climatique et dans la refonte de nos systèmes alimentaires. @FAO/Francesco Farnè

09/08/2021

Ils représentent seulement 6% de la population mondiale, et pourtant, les peuples autochtones sont des alliés essentiels dans la protection de l'environnement. Au total, 28% de la surface terrestre mondiale, y compris certaines des zones forestières les plus préservées sur le plan écologique et les plus riches en biodiversité, sont principalement exploitées par des peuples autochtones, des familles, des agriculteurs familiaux et des communautés locales. Or, ces forêts sont essentielles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et maintenir la biodiversité. Les aliments autochtones sont particulièrement nutritifs et les systèmes alimentaires qui leur sont associés sont remarquablement résistants au climat et bien adaptés à l'environnement.

Le mode de vie et les moyens d'existence des peuples autochtones peuvent nous apprendre beaucoup de choses sur la préservation des ressources naturelles, l'approvisionnement et la production d'aliments de manière durable ; et sur une vie en harmonie avec la nature. Il est important de mobiliser l'expertise issue de ce patrimoine et de ces héritages historiques pour relever les défis auxquels l'alimentation et l'agriculture sont confrontées aujourd'hui et à l'avenir.   

Voici cinq exemples qui montrent que les peuples autochtones aident le monde à lutter contre le changement climatique :

1. Leurs pratiques agricoles traditionnelles sont mieux adaptées au changement climatique

Au fil des siècles, les peuples autochtones ont développé des techniques agricoles adaptées à des environnements extrêmes, comme les hautes altitudes des Andes ou les prairies sèches du Kenya. Leurs techniques éprouvées, telles que les terrasses pour prévenir l'érosion des sols ou les jardins flottants pour utiliser les champs inondés, sont bien adaptées aux événements climatiques de plus en plus extrêmes et aux changements de température provoqués par le changement climatique.

2. Ils conservent et restaurent les forêts et les ressources naturelles

Les peuples autochtones se considèrent comme liés à la nature et comme faisant partie du même système que l'environnement dans lequel ils vivent.

Ils ont adapté leur mode de vie pour s'intégrer et respecter leur environnement. Dans les montagnes, les systèmes de gestion des paysages des peuples autochtones préservent les sols, réduisent l'érosion, conservent l'eau et diminuent les risques de catastrophes. Dans les prairies, les communautés pastorales autochtones gèrent les pâturages et l'élevage de bétail de manière durable et préservent la biodiversité. En Amazonie, la biodiversité des écosystèmes s'améliore lorsqu'ils sont habités par les peuples autochtones.

A gauche : Au Guatemala, un programme permet de redonner vie aux traditions culinaires qui mettent à l'honneur les cultures traditionnelles et nutritives. Il permet de lutter contre la malnutrition dans le pays. ©FAO/Luis Gustavo Sánchez Días; à droite : Dans la province chinoise du Yunnan, les coutumes et les pratiques agricoles traditionnelles du peuple Hani, permettent de protéger l'environnement. © FAO/Min Qingwen.

3. Leurs aliments et leurs traditions peuvent contribuer à élargir et à diversifier les régimes alimentaires

Le monde dépend actuellement très fortement d'un petit nombre de cultures de base. Cinq cultures seulement - le riz, le blé, le maïs, le millet et le sorgho - couvrent environ 50% de nos besoins énergétiques alimentaires. Les systèmes alimentaires des peuples autochtones, basés sur des cultures nutritives telles que le quinoa ou l'oca, peuvent aider le reste de l'humanité à élargir sa base alimentaire en y incorporant des herbes, des arbustes, des céréales, des fruits, des animaux et des poissons peu connus ou utilisés dans d'autres parties du monde.

4. Ils font pousser des cultures indigènes plus résistantes au changement climatique

Comme la plupart des peuples autochtones vivent dans des environnements extrêmes, ils ont choisi des cultures qui se sont également adaptées à ces conditions. Les peuples autochtones cultivent souvent toute une gamme d'espèces indigènes et une multitude de variétés mieux adaptées aux contextes locaux et souvent plus résistantes à la sécheresse, à l'altitude, aux inondations et aux autres conditions extrêmes. Utilisées plus largement en agriculture, ces cultures pourraient aider à renforcer la résilience des exploitations agricoles confrontées aujourd'hui à un climat changeant et plus extrême.

Au fil des siècles, les peuples autochtones ont développé des techniques agricoles adaptées aux environnements extrêmes. Leurs techniques éprouvées, comme le terrassement, sont bien adaptées aux événements météorologiques de plus en plus intenses et aux changements de température provoqués par le changement climatique. ©FAO/ Lena Gubler

5. Ils supervisent une grande partie de la biodiversité mondiale

Les territoires autochtones traditionnels couvrent 28% de la surface terrestre mondiale, mais abritent 80% de la biodiversité de la planète. La préservation de la biodiversité est essentielle pour la sécurité alimentaire et la nutrition. Le patrimoine génétique des plantes et des espèces animales se trouve dans tous les biomes terrestres, ainsi que dans les rivières, les lacs et les zones marines. Menant une vie naturellement durable, les peuples autochtones préservent ces espaces et contribuent ainsi à préserver la biodiversité des plantes et des animaux dans la nature.

La FAO considère les peuples autochtones comme des partenaires inestimables pour trouver des solutions au changement climatique et créer un monde libéré de la faim. Nous ne parviendrons pas à trouver des solutions à long terme au changement climatique, à la sécurité alimentaire et à la nutrition sans demander de l'aide aux peuples autochtones ni protéger leurs droits.


En savoir plus

 *Cet article est une version actualisée de l’article publié le 07/08/2019. 

2. Zero hunger, 10. Reduced inequalities, 13. Climate action