La protection de nos océans n’est pas chose facile. Bien que l’on sache combien ils sont essentiels à nos écosystèmes, à la biodiversité, à l’alimentation, à nos revenus et même à notre existence, les océans sont vastes, et il est complexe d’en assurer la gestion, en particulier parce qu’ils représentent, pour une large part, une ressource partagée.
Saviez-vous que 40 pour cent de la surface du globe correspond à des zones hors juridiction nationale? Leurs eaux (qui constitue les common oceans, expression signifiant «océans communs» en anglais) ne sont régies par aucun pays en particulier: c’est en effet l’ensemble des nations qui est conjointement responsable d’en assurer de manière durable la bonne santé et la gestion. Comme on peut l’imaginer, travailler de concert avec des parties prenantes aussi diverses peut représenter un défi. C’est là qu’entre en jeu le Programme mondial pour la gestion durable des pêches et la conservation de la biodiversité dans les zones ne relevant pas d’une juridiction nationale, ou Common Oceans.
Depuis son lancement en 2014, jusqu’à son terme en décembre 2019, le Programme a fédéré des acteurs de rang international exerçant leurs activités dans le monde entier afin d’améliorer la gestion des pêches et la conservation de la biodiversité dans les zones ne relevant pas d’une juridiction nationale. Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et dirigé par la FAO, il a permis d’encourager la coopération entre les pays, de sensibiliser divers publics aux questions relatives aux océans, de proposer des programmes de formation et de mettre en œuvre des initiatives visant à renforcer la durabilité des pêches. Voici quatre exemples de la manière dont le Programme a contribué à rendre nos océans plus propres et plus durables.
1. Réduction de la surpêche thonière
Le thon est l’un des aliments de base de nombreux régimes alimentaires partout dans le monde et, chaque année, environ 7 millions de tonnes de thonidés sont débarqués dans les ports du monde entier. Leur commerce est florissant puisqu’il représente dix milliards de dollars par an. La forte demande de ces poissons, conjuguée à la surcapacité des flottilles de pêche, se traduit par une pression excessive sur les stocks halieutiques.
Common Oceans a joué un rôle déterminant dans la mise au point de procédures plus durables et plus transparentes, qui ont permis de fixer aux captures thonières des limites conformes aux avis des scientifiques. Le Programme facilite par ailleurs la coopération entre les organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), qui assurent la gestion des stocks de thons. Grâce à ces efforts, sur les 13 principaux stocks de thon destiné au commerce, huit ne font plus l'objet d'une surpêche