Ces légumes verts font la différence


Améliorer le régime alimentaire, la nutrition et les moyens d’existence des familles rurales au Kirghizistan

Bermet rêvait de pouvoir fournir des aliments nutritifs à sa famille et à sa communauté tout au long de l'année. ©FAO/Karina Levina

08/04/2020

Bermet et sa famille vivent dans la campagne kirghize et ont toujours cultivé une grande partie de la nourriture qu'ils consomment. Les pommes de terre, le maïs et les tomates ont toujours été leur régime alimentaire de base car ils se cultivent facilement. Il y a toujours eu de la nourriture sur la table. Mais la « sécurité alimentaire », ce n’est pas seulement avoir assez à manger, c’est aussi avoir accès à une alimentation nutritive et équilibrée. Un vrai défi pour Bermet et sa famille.

"J'ai toujours su que notre terre pouvait produire plus et nous donner de meilleures opportunités de revenus, se souvient-elle, mais nous n'avions pas assez de connaissances et d'argent pour produire autre chose".

En 2017, la FAO a lancé un projet pilote dans la région de Jalal-Abad au Kirghizistan, là où vit Bermet. L’objectif était de développer les moyens d’existence et les revenus mais aussi la nutrition. La participation à ce projet a été un véritable tournant dans la vie de Bermet.

Après avoir reçu des semences, une petite serre et une formation sur les meilleures pratiques agricoles, elle n'a pas perdu une minute pour se mettre au travail. Bermet a planté non seulement des cultures traditionnelles comme le chou, la carotte, le concombre et la tomate, mais aussi des plantes nutritives qu'elle n'avait jamais vues ou essayées auparavant.

"Quant aux légumes verts, nous ne les avions jamais cultivés auparavant. De temps en temps, j'achetais de l'aneth au marché mais c'était tout. C'est la première fois que nous avons vu et essayé des épinards, de la laitue, des lentilles et du chou-fleur".

Bermet poursuit en souriant : "Auparavant, je ne faisais des salades en hiver seulement avec des tomates, des carottes et des oignons. Maintenant, j'utilise des légumes verts différents, des choux-fleurs et même des brocolis de mon propre jardin. Notre alimentation est définitivement devenue plus riche en vitamines".

Le projet pilote, Productive Social Contract/Cash Plus, est venu en aide à plus de 150 ménages vivant dans cette région occidentale du Kirghizistan en leur dispensant une formation en agriculture qui leur a permis d’améliorer leur nutrition et d’augmenter leurs revenus. Ce projet est conçu pour compléter le programme de l’Etat du Kirghizistan de prestations sociales en espèces. Le projet pilote fait partie d'un projet plus vaste financé par la Fédération de Russie.

Janybek, le mari de Bermet, et son ami, Chynybek, participent aux sessions sur l'éducation nutritionnelle. ©FAO/Karina Levina.

"Il y a très peu de possibilités d'emploi dans notre village. Tout le monde va à la capitale [Bichkek] ou émigre en Russie pour gagner de l'argent. Il est difficile de travailler dans l'agriculture à cause des terres arides et du manque de connaissances : nous ne savions pas quoi planter, comment prendre soin des cultures et où stocker le rendement. Nous devions nous contenter d'un travail occasionnel qui n'apportait pas beaucoup de revenus", explique Bermet.

Aujourd'hui, grâce à ce projet, Bermet a appris à utiliser les terres de sa région pour cultiver des aliments sains et nutritifs pour sa famille.

Mais elle ne s'est pas arrêtée là. Après avoir considérablement amélioré le régime alimentaire de sa famille, Bermet a réalisé que ses nouvelles connaissances pouvaient également l'aider à générer des revenus pour compléter les prestations sociales en espèces versées par le gouvernement dans le cadre du projet.

Au début du printemps, un an seulement après le début du projet, elle a vendu à ses voisins le premier lot de plants de concombres et de tomates de sa serre et, en été, elle a fourni des épinards, du persil, de l'aneth et de la laitue à la cantine locale. À l'automne, elle a même commencé à vendre des légumes en conserve pour augmenter ses revenus tout au long de l'année.

Bermet peut désormais proposer une alimentation saine et nutritive à toute sa famille grâce aux produits cultivés dans son propre jardin. ©FAO/Karina Levina

"Les revenus que je tire de mon entreprise de légumes me permettent d'investir davantage pour ma famille et mes enfants, en leur fournissant de la nourriture, des vêtements ou des fournitures scolaires. Je n'ai plus peur non plus que nous n'ayons pas d'argent demain. J'ai même réussi à économiser un peu. Ce printemps, je veux installer l'irrigation goutte à goutte dans la serre pour mieux utiliser l'eau, la terre et mon temps, ce qui signifie que je pourrai produire plus et de meilleure qualité. Cela pourrait contribuer à l'expansion de mon entreprise".

Les projets de la FAO privilégient une approche intégrée pour lutter contre la pauvreté et la malnutrition. Ce projet au Kirghizistan offre aux familles vulnérables la possibilité de subvenir à leurs besoins, en améliorant leurs connaissances en matière de nutrition et en perfectionnant leurs compétences agricoles pour diversifier leur alimentation. En collaboration avec les communautés locales, des initiatives comme celles-ci contribuent à réduire l'insécurité alimentaire et la malnutrition et nous maintiennent sur la voie de la réalisation de l'Objectif de développement durable 2 (Faim zéro) d'ici à 2030.


En savoir plus

2. Zero hunger, 3. Good health and well-being, 8. Decent work and economic growth