La routine d'Amparo Aleixandre n'est plus la même. Aujourd'hui, elle reçoit les commandes par SMS, dont la plupart proviennent de ses voisins de la ville d'El Palmar, une île d'environ 700 habitants, entourée par la lagune de l'Albufera, de cultures de riz et de vergers. El Palmar se trouve à plusieurs kilomètres de Valence, en Espagne.
Tôt le matin, vers 4 heures du matin, les pêcheurs d'El Palmar prennent place à bord de leurs petites embarcations pour pouvoir répondre à l’augmentation de la demande de poissons pendant la crise du COVID-19. Trois pêcheurs supplémentaires ont été recrutés pour rejoindre les 30 habituels qui travaillent dans cette communauté d'El Palmar. La principale variété de poisson pêché est le "Liza", très populaire parmi les habitants de l'île. Cette période était autrefois propice à la pêche à l'anguille, mais comme ce produit est essentiellement destiné aux hôtels, aux restaurants et à l'exportation, elles sont épargnées en ces temps de pandémie.
Amparo, membre de la communauté de pêcheurs d'El Palmar, accueille les pêcheurs à leur retour à 8 heures du matin. Il fait encore froid lorsqu'ils arrivent au marché aux poissons pour commencer à emballer, étiqueter et expédier les poissons vers leurs destinations dans toute la ville. Une fois par semaine, ils prennent leur vélo électrique équipé d'un petit réfrigérateur pour apporter du poisson frais aux familles d'El Palmar ou aux personnes âgées qui vivent seules et ne peuvent pas quitter leur domicile en plein confinement.
"En ce moment, nous, agriculteurs et pêcheurs, nous nous battons pour garantir de la nourriture à chacun, notamment aux malades, aux médecins, aux prisonniers, aux familles à la maison, à tout le monde", dit fièrement Amparo.