Doter les jeunes des compétences dont ils ont besoin
Les programmes d’écoles pratiques d’agriculture et d’apprentissage de la vie pour les jeunes, conduits par la FAO, offrent une formation agricole et entrepreneuriale aux jeunes résidant en milieu rural. Ces programmes ont été mis en œuvre dans de nombreux pays autour du monde, pour donner aux personnes jeunes et vulnérables des compétences agricoles techniques et commerciales, notamment dans les situations de crise et les contextes d’après-conflit.
Emmanuel a découvert le programme après avoir discuté avec un coordonnateur de la FAO chargé des activités visant les jeunes, qui l’a invité à participer à la formation. Il a fait partie du premier groupe de jeunes Centrafricains à suivre la formation, organisée à Boali, à 95 km de Bangui.
«La formation m’a permis d’améliorer ma connaissance du maraîchage et de l’élevage», explique Emmanuel. «Maintenant, je limite les pertes de production et, en plus, j’optimise les bénéfices.»
Le tournant
Emmanuel fait partie d’un groupe de jeunes entrepreneurs agricoles. Ils ont appelé leur groupe «E MAÏ», qui évoque le développement en langue Sango, parce que leur objectif est de se développer eux-mêmes et de développer leur communauté grâce à leurs activités. Avant la formation, le groupe ne disposait ni du savoir-faire technique nécessaire ni d’outils en nombre suffisant – il n’y avait guère qu’un outil pour trois personnes.
Après la formation, Emmanuel est rentré à Bangui et a commencé avec les autres membres de E MAÏ à mettre en pratique ce qu’il avait appris. Il a appliqué les nouvelles techniques au petit élevage et au maraîchage, notamment l’emploi correct des engrais, le choix des semences et l’établissement de calendriers de semis et de récolte. Aujourd’hui, E MAÏ produit de l’amarante, du chou, des tomates, des épinards et d’autres légumes verts qui sont vendus à la communauté locale. Les membres se partagent les bénéfices et en mettent une partie de côté pour la réinvestir.
«Nous avons commencé avec 14 planches de pépinière de 10 mètres chacune et, avec l’aide de la FAO, nous sommes passés à 15 planches plus importantes. Aujourd’hui, nous sommes en train d’aménager 50 planches de pépinière de 20 mètres parce que nous avons acquis du terrain supplémentaire à côté de notre premier site», explique Emmanuel avec fierté.
Emmanuel a été récemment élu président par les autres membres du groupe et il enseigne désormais ce qu’il a appris à d’autres membres de la communauté.
Des experts de l’agriculture locale
Emmanuel et les membres de E MAÏ sont désormais les personnes que les membres de leur communauté viennent consulter pour se renseigner sur les techniques améliorées de petite agriculture.
«Les gens viennent nous demander des avis et des conseils que nous leur donnons volontiers. C’est notre contribution aux progrès de la communauté», déclare Emmanuel. «Quelques jeunes des environs de notre site de maraîchage se sont joints au groupe pour apprendre. Nous voulons vraiment innover et ouvrir de nouvelles perspectives aux jeunes.»