Des actions concrètes contre le changement climatique


Quatre projets mis en œuvre conjointement par la FAO et le Fonds vert pour le climat mettent en lumière des solutions

En soutenant des projets innovants, dont les solutions vont de la production de cacao sans déforestation à l’utilisation de poêles à bois économes en énergie, la FAO et le Fonds vert pour le climat luttent contre le changement climatique dans le monde entier. ©FAO/Pier Paolo Cito

22/04/2021

Si nous voulons lutter contre le changement climatique, il est essentiel de commencer par mettre en place des mesures portant sur nos systèmes alimentaires et agricoles. Nous devons nous intéresser à la façon dont nous produisons nos produits agricoles, à la façon dont nous nous nourrissons et à la façon dont nous utilisons nos ressources naturelles. L’agriculture est responsable d’environ 25 pour cent des émissions de gaz à effet de serre, mais est aussi porteuse de nombreuses solutions dont la mise en œuvre contribue à la réalisation des objectifs mondiaux fixés dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Pour relever ce défi, nous devons commencer par transformer nos systèmes alimentaires et agricoles.

Qu’il s’agisse de restaurer des terres dégradées ou de mettre fin au gaspillage alimentaire, toutes les mesures que nous prenons doivent aider les communautés aux quatre coins du monde à s’adapter aux nouvelles pressions qu’elles subissent (croissance démographique, urbanisation, etc.), tout en protégeant les ressources et la biodiversité de la planète.

La FAO collabore avec le Fonds vert pour le climat (FVC) depuis 2016 pour aider les pays à renforcer leur résilience face aux effets du changement climatique.

Découvrez quatre projets qui sont soutenus par la FAO et le FVC sur le terrain de la lutte contre le changement climatique: 

Mettre un terme à la déforestation en Argentine 

Bien qu’elles contribuent grandement à la préservation de notre planète, les forêts sont souvent rasées pour laisser la place à des cultures ou à du bétail. La déforestation est responsable d’environ 11 pour cent des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais il est possible de réduire ces émissions à hauteur de plus de cinq gigatonnes d’équivalent CO2 par an en limitant ce phénomène et en régénérant les forêts dégradées.

La gouvernance responsable des forêts et l’adoption de stratégies de régénération efficaces sont vitales. C’est précisément la démarche qui est engagée en Argentine dans le cadre de l’un des projets menés par la FAO et financés par le FVC. Entre 2014 et 2016, le Gouvernement argentin a réussi à diminuer la déforestation, ce qui lui a permis d’éviter d’émettre 18,7 millions de tonnes d’équivalent CO2. Fort d’un budget de 82 millions d’USD, le projet de la FAO et du FVC vise à tirer parti de ces résultats positifs et à diminuer encore davantage la déforestation dans ce pays.  

Près de 3 000 familles de communautés locales et autochtones prennent part aux efforts de planification qui sont déployés pour remettre en état les forêts naturelles, utiliser les ressources forestières de manière durable, développer des pratiques d’élevage intégrées et prévenir les feux de forêt ou y faire face rapidement. Ces mesures qui font participer les communautés à la gestion de leurs propres ressources mettent ainsi un frein aux opérations illégales de déforestation. Ce projet consistant à mobiliser les communautés et à les rendre parties prenantes est essentiel pour plusieurs raisons: il permet de protéger les forêts et les moyens de subsistance, il est bénéfique pour l’économie locale et il réduit les causes de la déforestation en veillant à une production et à un commerce durables du bois et des autres produits, tels que le miel et les fruits à coque.

Les forêts contribuent grandement à la préservation de notre planète, mais elles sont menacées par des pratiques non durables et des changements d’affectation des terres. En haut à gauche: ©FAO En bas à droite: ©Chris Steele-Perkins/Magnum Photos pour la FAO

Améliorer le rendement énergétique pour renforcer la résilience en Arménie

En Arménie, les communautés rurales sont fortement dépendantes du bois brut qu’elles utilisent pour produire de l’énergie, mais l’augmentation de la demande associée à cette ressource naturelle nuit à la santé et à la résilience des écosystèmes.

Dans le cadre d’un projet financé à hauteur de 18,7 millions d’USD par le FVC, la FAO travaillera en étroite collaboration avec le Gouvernement arménien afin de mettre en œuvre, dans les zones rurales du pays, des solutions de substitution qui émettent peu d’émissions. En lien avec 207 communautés rurales de deux provinces, le projet assurera la promotion de l’utilisation, pour le chauffage, de poêles à bois qui sont économes en énergie dans l’objectif de réduire la consommation de bois de 30 pour cent. De plus, le programme de plantation d’arbres prévu devrait accroître le couvert forestier du pays d’au moins sept pour cent, ce qui aura pour conséquence de faire augmenter la capacité des forêts à absorber le dioxyde de carbone atmosphérique et de le stocker dans le sol. Ces investissements durables sur le plan environnemental vont transformer la manière dont les ressources forestières sont utilisées, au profit des populations et des écosystèmes.

Faire reculer la dégradation des terres pour améliorer la sécurité alimentaire et hydrique au Népal

Pour prévenir la dégradation des terres et assurer leur régénération à long terme, les communautés locales sont mobilisées dans la remise en état durable à long terme des terres, des sols et des forêts, en s’appuyant à la fois sur les connaissances locales ainsi que sur la science et la technologie, ce qui ouvre la voie à des solutions inédites.

La région de Churia située dans les contreforts de l’Himalaya est essentielle à la sécurité alimentaire du Népal. Les principaux systèmes fluviaux de cette région montagneuse jouent un rôle essentiel dans l’approvisionnement en eau des populations vivant en aval. Toutefois, des décennies d’utilisation non durable des ressources naturelles ont entraîné la dégradation des forêts, la multiplication des inondations et l’érosion des sols. Depuis mai 2020, la FAO travaille de concert avec des partenaires nationaux à la mise en œuvre d’un projet doté d’un budget de 40 millions d’USD financés par le FVC qui vise à préserver les paysages de la région. Plus de 200 000 foyers bénéficieront de ce projet, qui les aidera à mieux s’adapter aux effets du changement climatique et aux phénomènes météorologiques extrêmes dans les années à venir.

Il est crucial d’investir dans une production de cacao qui préserve le couvert forestier au lieu de le détruire pour mettre un terme à la déforestation dans les pays tropicaux. ©FAO/K. Boldt

Produire du cacao sans déforestation en Côte d’Ivoire

Le cacao, qui entre dans la composition de toutes sortes de produits alimentaires (chocolats de luxe, boissons sucrées, etc.), est consommé dans le monde entier. Cependant, sa production est la principale cause de déforestation dans les pays tropicaux tels que la Côte d’Ivoire. Soixante‑deux pour cent de la déforestation dans ce pays est imputable à l’agriculture et environ un tiers à la seule production de cacao. Environ deux millions de petits producteurs tirent leur subsistance de l’exploitation de cette matière première.

Pour lutter contre la déforestation en Côte d’Ivoire tout en améliorant les moyens d’existence des agriculteurs vulnérables, le premier projet du FVC en Afrique mené par la FAO vise à intensifier la production de cacao sans déforestation. Il encourage l’adoption de systèmes agroforestiers sous ombrage naturel qui offrent la possibilité de cultiver le cacao en plein soleil sans abattre d’arbres. La production de cacao sous un couvert forestier tropical dense peut aider les pays en développement à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre et à conserver et à protéger la diversité. Dans le même temps, elle est profitable aux petits producteurs qui peuvent en dégager des revenus.

Le renforcement de la résilience des écosystèmes et des communautés vulnérables est essentiel pour la relance verte et la lutte contre le changement climatique. En un peu plus de quatre ans, la FAO a aidé plus de 36 pays à accéder aux ressources du FVC qui sont mises à profit pour atteindre les objectifs climatiques nationaux. La FAO continue de piloter cet élan en faveur de l’action pour le climat, qui donne aux pays les moyens d’intensifier leur action, de se relever des crises en reconstruisant en mieux et de bâtir un monde plus durable libéré de la faim.


En savoir plus

12. Responsible consumption and production, 13. Climate action, 15. Life on land