Pour les agriculteurs peu méfiants, les criquets pèlerins sont un ennemi redoutable. Ces organismes nuisibles dévastateurs ont un appétit vorace, se multiplient rapidement, parcourent jusqu’à 150 kilomètres par jour et sont capables de détruire de vastes superficies de cultures et de pâturages sur leur passage.
Au cours de l’année écoulée, ces insectes insidieux se sont abattus par vagues sur l’Afrique de l’Est, le Yémen et l’Asie du Sud-Ouest dans des essaims comptant jusqu’à 80 millions d’individus par kilomètre carré.
La menace qui pèse sur l’agriculture et la sécurité alimentaire est immense et il faut endiguer ce fléau de toute urgence.
Pour résoudre ce problème, la FAO, en collaboration avec ses partenaires et ses donateurs, a élaboré un ensemble de technologies de pointe qui ont révolutionné la détection, la surveillance et la lutte, afin d’aider les pays concernés à maîtriser les invasions acridiennes.
En utilisant les données climatiques et les prévisions météorologiques, la FAO joue un rôle de premier plan dans la lutte contre les criquets depuis des dizaines d’années. Sa tablette eLocust3, que les équipes de terrain du monde entier utilisent pour recueillir des données essentielles qu’elles communiquent au Service d’information sur le criquet pèlerin, est une innovation sans précédent qui permet à la FAO ainsi qu’aux autorités nationales de suivre les déplacements des criquets et d’avoir un temps d’avance sur eux.
«Cette tablette est vraiment la Rolls-Royce de nos outils de collecte de données», a déclaré Keith Cressman, fonctionnaire principal de la FAO chargé des prévisions relatives au criquet pèlerin.
Cependant, bien que cette tablette soit déjà utilisée dans 20 pays, la demande a explosé après la dernière invasion et il n’y avait pas suffisamment de temps pour former les agriculteurs et les éleveurs pastoraux. La FAO se battait sur plusieurs fronts et devait déployer des moyens drastiques pour lutter contre ce fléau.
«Nous sommes constamment à la recherche de technologies à exploiter et à adapter pour en faire des outils innovants qui nous permettraient d’améliorer nos prévisions et l’alerte rapide», indique M. Cressman.