Elles entrent dans la composition de certaines lotions qui rendent notre peau plus douce ou de certaines tisanes que nous sirotons le dimanche après-midi. Elles attendent d’être saupoudrées sur les salades ou ajoutées aux compléments alimentaires que nous prenons tous les jours. Les plantes sauvages se trouvent partout dans notre vie quotidienne et sont une source de nourriture, d’oxygène et de médicaments. À l’échelle mondiale, on estime que les plantes sauvages sont utilisées par 3,5 à 5,8 milliards de personnes, tous groupes socioéconomiques et régions géographiques confondus, et qu’un milliard de personnes dépendent des aliments sauvages pour leur subsistance et leur sécurité alimentaire.
Les plantes sauvages sont porteuses de grandes opportunités économiques et nutritionnelles pour ces communautés et pour les sociétés du monde entier. De fait, entre 2000 et 2020, la valeur commerciale des plantes médicinales et aromatiques a enregistré à elle seule une augmentation de plus de 75 pour cent.
Il convient toutefois, comme c’est le cas pour toutes nos ressources naturelles, de ne pas perdre de vue la dimension de la durabilité. Deux espèces végétales sur cinq sont menacées d’extinction à travers le monde en raison de la perte de leur habitat, d’une utilisation non durable et des effets du changement climatique.
Nous pouvons prévenir ces risques en menant des campagnes d’information et de sensibilisation. Le nouveau rapport de la FAO intitulé Wild Check: Assessing risks and opportunities of trade in wild plant ingredients (Regard sur la flore: évaluation des risques et des perspectives du commerce des ingrédients de végétaux sauvages) nous aide à mieux comprendre et soutenir l’approvisionnement responsable en plantes sauvages. Le rapport met en lumière 12 de ces plantes, «les douze plantes sauvages vedettes», et propose des moyens de les protéger.
Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale de l’arganier, nous célébrons cette plante sauvage qui présente des avantages considérables pour notre biodiversité, notre sécurité alimentaire et nos moyens de subsistance. Toutefois, chaque jour peut être l’occasion de célébrer ces «espèces sauvages».
Voici cinq de ces espèces végétales sauvages qui se cachent sous nos yeux:
1) L’argan
L’argan entre dans la composition de produits cosmétiques, alimentaires et pharmaceutiques. Il est surtout utilisé sous forme d’huile et ses propriétés anti-âge sont très prisées en cosmétique. Par ailleurs, la forte demande dans l’industrie alimentaire en a fait l’huile comestible la plus chère au monde.
Le Sud-Ouest du Maroc est connu pour ses vastes forêts d’arganiers. Ces arbres constituent une source de revenus pour trois millions de personnes, qui vivent majoritairement en zone rurale. La plupart des exploitants sont des femmes, qui font partie de la minorité nomade autochtone amazighe. En soutenant les efforts de conservation des arganiers, nous soutenons les moyens de subsistance, en particulier pour ces femmes autochtones dont les sources de revenus sont limitées.
Alors même que la demande en huile d’argan continue d’augmenter, les forêts d’arganiers sont confrontées à des menaces continues qui pèsent sur leur habitat, en raison de la déforestation, de la fréquence accrue des sécheresses et de la hausse des températures. La région d’Ait Souab-Ait Mansour, zone unique du Maroc où les arganiers sont cultivés depuis des siècles, a été désignée par la FAO, Système ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM). Cette désignation contribue à soutenir la conservation, tout en promouvant une utilisation durable pour les économies locales.