Comme dans beaucoup d’États insulaires du Pacifique Sud, la pêche est un moyen de survie aux Fidji; elle fait partie intégrante de la vie quotidienne des habitants de l’archipel.
«Je pêche depuis toujours», raconte Aviuta Ramoli. «La plupart de nos ressources proviennent de la mer.»
Aviuta pêche depuis près de sept décennies dans les magnifiques eaux turquoise qui entourent sa maison. Aujourd’hui, il a six enfants, 24 petits-enfants et 13 arrière-petits-enfants.
Cependant, pour lui et les autres pêcheurs, il est de plus en plus difficile de trouver des stocks de poissons suffisants à proximité des côtes. Beaucoup doivent parcourir de longues distances pour trouver du poisson, qui leur permettra de nourrir leur famille et dont ils pourront tirer des revenus. Selon Aviuta, en raison de l’essor de la pêche non durable, moins de poissons parviennent à maturité et les stocks disponibles s’amenuisent.
«Lorsque j’ai commencé à pêcher, la pêche commerciale était très minoritaire et les poissons pêchés étaient beaucoup plus gros», dit-il. «Nous attrapons encore des poissons, mais ils sont beaucoup plus petits, ils font la moitié de ceux que nous capturions au début.»
Les Fidji comptent parmi les petits États insulaires en développement (PEID) de la région Pacifique. Les PEID comprennent certains des pays les plus isolés au monde, dont les écosystèmes côtiers subissent de plein fouet les conséquences de la pollution, de la surpêche, de la dégradation marine et du changement climatique. En cette Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales, la FAO attire l’attention sur certains de ces problèmes et célèbre la contribution des pêcheurs, des aquaculteurs et des travailleurs de la pêche qui pratiquent leur activité de manière artisanale.
Dans le cadre d’un projet mené par la FAO aux Fidji, les pêcheurs apprennent à exploiter des espèces aquatiques qui se trouvent plus au large, sont formés à de nouvelles compétences et obtiennent le matériel nécessaire. Le projet, nommé FishFAD, fait référence à la technologie se trouvant au cœur de ces activités: le dispositif de concentration des poissons (en anglais, fish aggregating device [FAD]). Le dispositif, fixé sur le fond marin, est muni de bouées situées à la surface qui permettent d’attirer les petits poissons pélagiques tels que les maquereaux, ainsi que des poissons de forte valeur et de plus grande taille, tels que les thons, que l’on ne rencontre pas à proximité des côtes. La FAO aide les pêcheurs à fabriquer leur dispositif sur le rivage, avant de le transporter par bateau et de le fixer dans un endroit stable, à près de 10 kilomètres des côtes.
«Les pêcheurs se forment à différents types de pêche en vue de pouvoir pêcher en eaux profondes», explique Mike Savins, Conseiller technique en chef de la FAO chargé du projet. Il souligne que le projet ne vise pas seulement à accroître la diversité et le nombre des prises: «[Les pêcheurs] se familiarisent aussi avec l’utilisation du matériel et en apprennent davantage sur la gestion et sur la manière de développer leurs techniques de transformation du poisson.»
Le projet vise à renforcer les capacités et la résilience, mais aussi la sécurité alimentaire et la nutrition, puisque les produits halieutiques représentent entre 50 et 90 pour cent des protéines animales et apportent des nutriments essentiels dans le cadre du régime alimentaire local.