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Poisson-chat nord-africain - Formulation et préparation/production des aliments

Formulation et préparation/production des aliments

On trouvera dans le tableaux 7 des exemples de diverses formulations pour Clarias gariepinus. Les régimes 4 et 9 constituent des exemples typiques d’aliments élaborés dans les élevages. Les autres formulations sont disponibles sous la forme de granulés pressés ou extrudés. Les formulations sud-africaines sont les moins chères. Ce sont aussi celles dont la teneur en protéines est de 2 à 4 pour cent inférieure aux niveaux généralement recommandés (de l’ordre de 40 à 42 pour cent). Uys (1989) a remarqué que la croissance de C. gariepinus est optimisée quand de la farine de poisson est introduite dans le régime alimentaire, même à des niveaux inférieurs à 10 pour cent.

Les aliments industriels spécialement formulés pour le poisson-chat ne sont disponibles que dans quelques pays africains (au Cameroun, au Kenya, au Nigeria, en Afrique du Sud et en Ouganda). Les granulés extrudés qui flottent, tout comme ceux qui plongent lentement, ne sont disponibles qu’au Nigeria et en Afrique du Sud. À travers l’ensemble du continent africain, les pisciculteurs de poisson-chat à grande échelle et de façon intensive déclaraient encore en 2010 qu’ils étaient insatisfaits de la qualité des aliments. On n’a pas pu obtenir d’informations sur la composition détaillée des aliments industriels.

Comme évoqué précédemment, la plupart des éleveurs utilisent des aliments fabriqués dans leur exploitation pour des raisons économiques. Il peut s’agir aussi bien de mélanges secs formulés, qui sont fournis aux poissons dans des sacs troués, que de tourteaux semi-humides, de billes ou de granulés secs. Les techniques de préparation et de fabrication sont simples : les matières premières sont moulues et cuites (ou précuites dans le cas des graines de soja), mélangées avec de l’eau pour obtenir une pâte et extrudées en utilisant un hachoir à viande. Les spaghettis ainsi obtenus sont séchés au soleil ou dans des séchoirs fabriqués localement et coupés ou émiettés aux dimensions appropriées. Les antioxydants sont chers et, en général, les petits fabricants d’aliments ne les utilisent pas. Le stockage des aliments produits sur place est aussi un problème, que l’absence de structures permettant leur séchage ne fait qu’aggraver. On conseille par conséquent aux éleveurs de ne mélanger et de ne préparer que des quantités qui peuvent être utilisées en l’espace de quelques jours seulement. Suivant les pratiques d’alimentation adoptées, on a obtenu des taux de conversion alimentaire de 1,1:1 avec certains aliments élaborés dans les élevages en Ouganda et au Kenya (Hecht, 2007).

À cause du prix élevé des mélanges de vitamines et de sels minéraux, les éleveurs africains utilisent souvent, comme premier composant des aliments, des farines obtenues à partir de volailles pondeuses. Ces farines sont assez riches du point de vue protéinique et sont équilibrées en matière d’acides aminés. Les aliments pour cochons et pour volailles sont aussi souvent utilisés dans toute l’Afrique comme aliments alternatifs (Liti, MacWere et Veverica, 2002; Nyandat, 2007; Ponzoni et Nguyen, 2008). Parmi les sources alternatives de sels minéraux utilisées au Nigéria, on compte la farine d’os et de coquilles concassées de bigorneaux (Ayinla, 2007).