Système d’information sur les ressources alimentaires et d’engrais en aquaculture
 

Poisson-chat nord-africain - Clarias gariepinus

(Burchell, 1822) [Clariidae]

Noms communs officielles de la FAO: En - North African catfish; Es - Pez-gato

Taxonomie et caractéristiques biologiques:

Caractères distinctifs
Corps fortement comprimé vers la queue. Couleur allant du noir assez prononcé au brun clair, souvent avec des taches aux nuances vert olive et grises, parties inférieures de la tête et de l’abdomen blanches, souvent avec l’extrémité des nageoires rougeoyant, surtout au moment du frai (Teugels, 1986, 1996; Skelton, 1993). Tête grosse, orientée vers le bas, solide et complètement encaissée (Figure 1). La nageoire dorsale compte 61 à 75 rayons et la nageoire anale entre 45 et 60. La nageoire dorsale s’étend de l’arrière de la tête jusqu’à proximité de la base de la nageoire caudale. La nageoire anale s’étend de la base de l’anus à celle de la nageoire caudale. Pas de nageoire adipeuse. La nageoire caudale est arrondie. La nageoire pectorale est pourvue d’aiguillons, utilisés pour se defendre ou « marcher » sur le fond des pièces d’eau. Petits yeux latéraux, grande bouche subterminale, mâchoires avec de nombreuses séries de dents fines et pointues (Figure 1). Séries de dents analogues sur la cloison vomérienne. Quatre paires de longs barbillons filamenteux ; barbillons maxillaires plus longs. Premier arc branchial avec de nombreux branchiospines (24 à 110) très serrés et fins. Grande cavité au-dessus des arcs branchiaux contenant les organes supra-branchiaux (organes respiratoires accessoires multibranchiaux). Ces organes fonctionnent comme des poumons et permettent aux Clariidés la respiration aérienne et, dans des conditions pauvres en oxygène dissous, de satisfaire encore 80 à 90 pour cent de leurs besoins en oxygène (Moreau, 1988). Le poisson-chat nord-africain est ainsi une espèce à respiration aérienne.

Répartition géographique
La répartition géographique du poisson-chat nord-africain couvre un vaste espace : du fleuve Gariep (Orange), au nord de l’Afrique du Sud, à l’Europe de l’Est et au Moyen-Orient, en passant par l’Afrique centrale, occidentale et septentrionale. De toutes les espèces de poissons d’eau douce, c’est celle qui présente la plus vaste distribution latitudinale (environ 70 degrés de latitude) (de Moor et Bruton, 1988). Très largement utilisée dans l’élevage aquacole, on retrouve cette espèce dans de nombreuses régions du monde (Welcome, 1988, Na-Nakorn et Brummett, 2009).

Reproduction
Le poisson-chat nord-africain est une espèce gonochorique. La taille et l’âge de la première maturité sexuelle peuvent énormément varier : respectivement entre 150 et 750 mm de longueur totale et entre un et quatre ans. Les poissons deviennent toutefois mature sexuellement lorsque leur longueur totale est en moyenne comprise entre 300 et 350 mm. Les papilles urogénitales du mâle sont allongées et pointues. Chez la femelle, elles sont plus arrondies (Figure 2). C’est la seule caractéristique externe qui permet de distinguer le sexe du poisson (Bruton, 1979a). La fécondité relative est en moyenne comprise entre 20 000 et 25 000 œufs/kg (du poids corporel). Elle est liée exponentiellement à la longueur totale (LT) exprimée en millimètres, (fécondité = 0,000004 LT mm3.563) et linéairement au poids (P) exprimé en grammes (fécondité = 45,18 P + 5 786).

Le frai a normalement lieu au printemps et en été (pendant la nuit) dans des eaux peu profondes et de formation récente (inondations). Le comportement prénuptial peut être agressif. La parade nuptiale est assez complexe et culmine avec la libération des gamètes. Les œufs fertilisés sont collants. Ils sont pondus avec vigueur et adhèrent à la végétation submergée. Dans des conditions naturelles, un couple peut s’accoupler 2 à 5 fois de suite (Bruton, 1979a). Avant le frai, on peut observer d’importantes migrations (Merron, 1993) sans que celles-ci soient obligatoires. Après avoir attentivement choisi le lieu de frai, les géniteurs ne s’occupent plus des œufs. Les eaux peu profondes, de formation récente à la suite d’inondations et riches en plantes sont souvent choisies pour le frai car elles sont en général dépourvues de prédateurs et riches en aliments. Le développement des œufs et des larves est rapide. Les larves éclosent au bout de 24 à 48 heures selon la température. L’alimentation exogène commence 80 heures après l’éclosion. Le stade larvaire dure de 7 à 10 jours. Les larves et les juvéniles restent cachés le jour et se nourrissent la nuit des petits invertébrés présents dans les micro-habitats qui les entourent, à proximité de la rive et dans des eaux peu profondes (Bruton, 1979a).

 

Na-Nakorn et Brummett (2009) ont analysé les conséquences génétiques de la domestication.