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2 GENERALITES

Le lac Kivu est un lac de montagne (1463 m) situé au point le plus haut de la vallée du Rift oriental. Il occupe une superficie de 2699 km2 (WELCOMME. 1972) et on dénombre un total de 250 îles représentant 315 km2. Il a une profondeur moyenne de 240 m, la profondeur maximum de 485 m se situe dans le bassin nord.

Les caractéristiques actuelles du lac résultent de l'activité volcanique dans la région. A la fin du Pléistocène, les volcans des Virunga ont fermé la communication avec le réseau hydrographique du Nil, auquel le lac Kivu était relié au travers du lac Edouard. Il s'en suivit un approfondissement et un élargissement du lac Kivu résultant de l'élévation du niveau des eaux jusqu'à l'établissement d'un exutoire par la Rusizi vers le lac Tanganyika au sud (DEGENS et al., 1973) .

Le lac est méromictique, caractérisé par une absence d'oxygène au dessous de 70 m. La majorité du volume du lac n'est donc occupé que par des bactéries. Le pH des eaux oxygénées de surface varie autour des 9 et descend a 7 dans les eaux profondes anoxiques. On pense (DEGENS et al., 1973, DAMAS, 1938) que l'existence d'une stratification bien développée et sa limite à 70 m est stable en raison des différences prononcées de salinité et de température entre les couches. En raison de cette stagnation des eaux denses profondes, la plupart des matières organiques sont piégées dans la boue du fond et ne sont pas remises en circulation (BEADLE, 1981).

Le méthane est présent en grande quantites (50 km3 a pression et température normales) au dessous de 200–300 m, l'origine de ce gaz semble être la fermentation anaerobie des débris planctoniques (SCHMITZ et KUFFERATH, 1955) et l'activité des bactéries productrices de methane par oxydation (DEGENS et al., 1973).

l'ensemble des caractéristiques biologiques et physiques du lac Kivu permet de le définir comme un lac écologiquement jeune et instable (BEADLE, 1981).

Le Limnothrissa miodon a été introduit avec succès à partir du lac Tanganyika (COLLART, 1960) pour occuper la niche écologique laissée vacante par l'absence de poissons planctonivores. L'espèce n'a pas actuellement de prédateur naturel (si l'on exclut le cannibalisme) et pas de compétiteur trophique.

L'activité de pêche a commencé en 1979 et on compte a l'heure actuelle 227 unités de pêche travaillant sur la lac et les captures totales sont estimées en 1990 a 2503 tonnes. La FIGURE 1 représente le développement de la pêcherie, les estimations de captures totales de 1980 a 1989 ont été calculées à partir des données de PUE (Prises par Unité d'Effort) et d'effort et donc la validité des chiffres de capture dépend de celle de ces données. La PUE est un indice de l'abondance du stock, mais dans le cas des espèces de petits pélagiques vivant en bancs, ceci peut ne pas toujours être le cas, (CSIRKE, 1988). La diminution apparente des PUE en 1986–88 a été le facteur qui a fait sentir la nécessité d'améliorer les connaissances sur la biologie et la dynamique de cette population de poissons.

Fig. 1. Evolution de la pêche

Fig. 1

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