LA PECHE MARITIME AU MOZAMBIQUE

Decembre 1982
RAF/79/065/WP/02/82

G. Carrara

Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

Tables des matières

INTRODUCTION

SITUATION METEOROLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE

ORGANISMES D'ETAT POUR LA GESTION DES PECHES

Equipesca

IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS

Pescom National

BATEAUX POUR LA PECHE ARTISANALE ET CONSTRUCTION NAVALE

LA PECHE ARTISANALE ET LES "COMBINADOS PESQUEIROS"

Sulpesca Maputo

Délégation de Inhaca

C.P. de Beira

C.P. de Moma

C.P. de Ibo (Province de Cabo Delgado)

LA PECHE ARTISANALE

Provinces Méridionales

Provinces Centrales

Petits Chalutiers Semi-Industriels

Provinces du Nord

PECHES INDUSTRIELLES

Emopesca Beira

Pescamar

Privés

Emopesca Quelimane

Efripel

Emopesca Angoche

Mosopesca

La pêche crevettière en Baie de Maputo

Crevette côtière sur le Banc de Sofala

Cycle biologique des crevettes côtière

"By-catch" de la pêche crevettière

La pêche des crevettes de profondeur

Pêche de la langouste profonde

Engins de pêche utilisés au Mozambique

INTRODUCTION

La pêche maritime au Mozambique peut être divisée en trois différents secteurs: la pêche industrielle, la pêche semi-industrielle et la pêche artisanale. Beaucoup de différences séparent ces trois catégories, en ce qui regarde la propriété des bateaux, leurs dimensions, la durée des sorties de pêche, le système de conservation des prises, le circuit de commercialisation etc.; cela apparaîtra plus clairement après la description de chaque pêcherie.

La pêche artisanale peut être différenciée également entre bateaux motorisés et bateaux non-motorisés, ce qui influe sur les méthodes de pêche utilisés, ainsi que sur les zones de pêche.

SITUATION METEOROLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE

La République Populaire du Mozambique se trouve sur la côte est de l'Afrique entre 10dg.20' et 26d.50' de latitude sud. La côte, longue de plus des 2 600 km, est orientée nord-nord-est, sud-sud-ouest. La côte est baignée par le canal de Mozambique, large au minimum de 420 km, qui sépare le Mozambique de Madagascar. La platforme continentale est très réduite au nord et au sud du pays tandis qu'elle s'élargie dans la partie centrale, entre Angoche et le Rio Save, pour former le banc de Sofala. La surface de la platforme continentale jusqu'à l'isobate des 200 m couvre environ 68 300 km2.

Les rivières principales du Mozambique sont le Rio Lurio au nord, le Zambesi le Punge et le Save qui débouchent à la hauteur du Banc de Sofala, le Limpopo et le Maputo qui se jettent dans la Baie de Delagoa. Ces fleuves apportent, surtout à la saison des pluies, de grandes quantités d'alluvions et de sable qui recouvrent presque la totalité des fonds marins du sud et du centre du pays. Les deux provinces nord (Nampula et Cabo Delgado) sont caractérisées par la présence de canyons sous-marins, de plusieurs séries d'îles et de bancs de corail. Les conditions météorologiques différencient aussi la partie nord du pays de la partie centrale et méridionale. La partie nord du pays est comprise dans la zone méridionale du système de moussons de l'est - africain, tandis que le centre et le sud du pays recoivent l'influence des alisés du sud-est (vents dominants orientaux) et des tempêtes de sud plus fréquentes pendant l'été austral.

Le long de toute la côte, surtout dans les zones d'estuaires, il existe d'importantes forêts de mangroves. Les marées sont très fortes dans tout le pays, en particulier au centre; elles atteignent parfois une amplitude de 5 - 6 m créant de très forts courants dans les estuaires et les chenaux (atteignant parfois 5 - 6 noeuds). La côte du Mozambique est longée par le courant chaud du Mozambique (appelé plus au sud courant Agulhas). Ces conditions géographiques et climatiques conditionnent fortement la pêche maritime.

ORGANISMES D'ETAT POUR LA GESTION DES PECHES

L'organisme principal de gestion et direction des pêches est le S.E.P. (Secrétariat d'Etat des Pêches); il s'occupe également de toutes les activités collatérales à la pêche. Placé sous le contrôle directe du conseil des ministres, le S.E.P. a pratiquement le statut d'un ministère.

La politique de développement des pêches suit les directives économiques énoncées par le troisième congrés de FRELIMO. Les objectifs de cette politique sont:

Les départements du S.E.P. dépendant du bureau du Secrétaire d'Etat sont ceux de l'administration interne, des finances, de la planification, de la coopération internationale, des ressources humaines (qui s'occupe du personnel et dont dépend le Centre de Formaation de Pêches), et un bureau juridique. Le S.E.P. contrôle la recherche scientifique, les secteurs de pêche industrielle et le secteur artisanale par l'intermédiaire de trois unités de direction, respectivement: "l'Instituto de Investigacao Pesqueira" (I.I.P), de "l'Unidad de Direccao da Industria Pesqueira" (U.D.I.P.) et de la "Unidad de Direccao da Pesca de Pequena Escala" (U.D.P.P.E).

L'I.I.P est chargé du contrôle des ressources et de l'environnement, de la technologie des pêches, de la technique de manutention et de conditionnement des prises, de l'aquaculture, et de la documentation. L'Institut a trois délégations: à Beira, Quelimane et Cahora Bassa (lac artificiel à l'intérieur du pays).

L'U.D.I.P contrôle directement les sociétés nationales ou sociétés mixtes de pêche industrielle. Ceux-ci comprennent: Emopesca Beira, Emopesca Angoche, Emopesca Quelimane, qui sont les trois entreprises crevettières nationales; Efripel, Pescamar et Mosopesca, qui sont des entreprises mixtes entre la République Populaire de Mozambique, le Japon, l'Espagne et l'U.R.S.S. L'U.D.I.P est aussi responsable de l'attribution de licences aux bateaux étrangers pêchant dans la Z.E.E du Mozambique (aux environ de 80 bateaux en grande partie de la R.D.A, d'Espagne et du Japon).

Les "Combinados Pesqueiros" (centres de pêche de petite échelle qui seront décrits dans un prochain chapitre), le secteur des coopératives et les rapports avec les artisans pêcheurs privés dépendent directement de l'U.D.P.P.E.

EQUIPESCA, NAVIPESCA, TECHNIPESCA et RENAV qui sont des entreprises de services pour l'équipement de pêche, la construction navale, la construction et l'entretien des entrepôts frigorifiques et les réparations navales dépendent également de la S.E.P.

La S.E.P. contrôle le développement de la pêche artisanale et traditionnelle dans les différentes provinces à travers un organisme du Gouvernement Provincial: Le Service Provincial des Pêches. Ce service se charge de la collection des statistiques de la pêche artisanale et contrôle les priorités d'allocation d'équipement de pêche distribué par EQUIPESCA dans les provinces et districts. Un réseau de communications radio relie les unités de direction aux différents organismes provinciaux.

Il n'existe aucune différence entre pêches maritimes et pêches continentales en ce qui concerne les organismes étatiques qui s'occupent des pêches.

Equipesca

Cette société importe et distribue dans le pays l'équipement de pêche, les moteurs marins, les pièces de réchange pour bateaux et pour les chambres de congélation et autres infrastructures.

Les produits distribués par cette société sont importés pour 96%, et le reste est produit par une usine de Maputo, la SIMA, qui produit 150t de filets par an. La disponibilité de devises étrangères limite les possibilités d'achat sur le marché international à un certain quota établi par le plan national d'importation; les priorités d'achat sont établies en accord avec la U.D.P.P.E. et la U.D.I.P. Une tentative d'unification des modèles de moteurs et des autres équipements est en cours; EQUIPESCA importe pour la pêche industrielle, des moteurs Caterpillar et Baudoin tandis pour les petites unités, des Volvo Penta et Perkins.

Le réseau de distribution de l'équipement de pêche dans le pays comporte trois délégations principales: Nacala pour le Nord, Beira pour le Centre et Maputo pour le Sud. Le matériel est vendu à des distributeurs provinciaux (privés) qui fournissent les vendeurs de chaque district (aussi privés) sous le contrôle du service provincial des pêches (la priorité est toutefois donnée aux coopératives). Une partie du matériel de EQUIPESCA est vendu par les magasins des Combinados Pesqueiros, une autre partie est directement utilisée par les sociétés nationales de pêche industrielle. Crée en 1982, le système de distribution est encore à ses débuts.

Au moment de la visite des centres de pêche le long de la côte Mozambiquaine, seules les alentours de Maputo et de Beira semblaient être bien fournis en matériel de pêche et d'entretien pour les bateaux; les zones plus éloignées de ces deux centres, en particulier les provinces du Nord du pays, étaient encore dans une situation très difficile par manque de pièces de réchange pour moteurs et chambres froide, toute autre équipement mécanique et de matériel de pêche. Les difficultés de transport rendaient encore plus grave cette situation en dehors des villes.

IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS

Pendant la période coloniale, le Mozambique dépendait tres fortement de l'importation pour tous les produits de la mer car les pêches industrielles et semi-industrielles étaient orientées vers l'exportation ou à l'approvisionnement des villes principales du pays en poisson de haute qualité. Aujourd'hui la situation n'a que partiellement changée; en 1981 la République Populaire du Mozambique a importé 21-22 000 tonnes de poisson congelé et 3-4 000 tonnes de farine de poisson, mais ces chiffres sont appelés à décroître pour les années siuvantes si l'effort de développement des pêches à tous les niveaux donne les résultats attendus.

Le quota annuel d'importation de produits de mer et leur distribution dans le pays est fixé chaque année selon une planification précise. La société étatique qui assure l'importation et l'exportation de produits de pêche est PESCOM INTERNATIONAL, alors que la distribution des produits importés est confiée à PESCOM NATIONAL. PESCOM INTERNATIONAL a exporté en 1981, 2 000 tonnes de crevettes provenant des sociétés nationales de pêhe industrielle et 80 tonnes d'holoturies séchées pour les marchés de Hong-Kong et Singapore. Une petite quantité de Cypraeacassis rufa est exportée vers l'Italie pour la production des camées.

Les crevettes et les langouste pêchées par les flottes des sociétés mixtes sont normalement exportées directement par ces dernières vers le pays partenaire étranger. En 1981, les crevettes étaient exportées à un prix de 200-250 Mitècais le kg tandis que pour les holoturies séchées, la valeur en 1980 tournait autour de 150 Mts le kg.

Pescom National

Cette société étatique achète, distribue et vend les produits de la pêche nationale et les produits de mer importés par PESCOM INTERNATIONAL. Pour le premier semestre 1982, PESCOM a distribué 11 700 tonnes de poisson, dont 47% proviennent de l'importation, 300 tonnes de poisson séché, et 74 tonnes de crevettes. Le poisson est vendu par PESCOM surtout dans les grandes villes (5 336 tonnes pour la seule ville de Maputo).

Pendant le premier semestre 1982, PESCOM a acheté 1 939 tonnes de poisson provenant de la pêche artisanale, 3 557t de la pêche semi-industrielle, 67t du "by-catch" de la pêche crevettière. Les prix d'achat et de vente pratiqués par PESCOM sont ceux imposés par le gouvernement, mais ils ne sont manifestement pas respectés par les commerçant privés et les artisans pêcheurs. Pour la ville de Maputo, ces prix sont:

  Prix payé au pêcheur Prix au marché
     
1ère Catégorie 60 Mts 75 Mts
2éme " 33 " 50 "
3ème " 17 " 25 "

Ces prix sont réduits dans les autres provinces: autour de 25 Mts le kg en moyenne.

PESCOM national rencontre beaucoup de difficultés à remplir sa tâche d'achat et de distribution de produits de mer pour plusieurs raisons:

  1. Le manque d'un nombre suffisant de chambres froides et les difficultés d'entretien pour celles qui sont en fonctionnement, surtout aux points d'achat les plus éloignés des villes,
  2. Le marché noir aux environs des villes, le poisson étant acheté et revendu à des prix aux moins deux fois plus élevé que le prix taxé,
  3. Dans les centres de pêche éloignés des villes, la monnaie national n'a pratiquement pas de valeur et les pêcheurs sèchent le poisson qu'ils ne consomment pas pour l'échanger contre des produits agricoles.

Cette situation, très répandue, est dûe au blockage du commerce et a plusieurs causes:

  1. le manque de biens de consommation en vente
  2. le manque de transport
  3. l'état de dégradation des routes existantes, et le réseau routier restreint
  4. le manque de pièces détachées et de personnel qualifié pour l'entretient des véhicules
  5. le manque de sécurité dans certaines zones du pays.

PESCOM aussi bien que les "Combinados Pesqueiros" ont l'intention de s'assurer d'une partie de la production de la pêche artisanale et d'augmenter en temps bref la production en vendant aux pêcheurs des produits de première nécessité et de l'équipement de pêche, créant en quelque sorte les conditions favorables pour une relance économique dans leurs zones d'influence.

Ces efforts sont souvent rendus vains par l'obtention difficile de ces produits de première nécessité sur le marché intérieur du pays ainsi que par la carence des équipements de pêche dans le provinces les plus éloignées de Maputo.

Cette situation pourra s'améliorer avec l'introduction en cours de bateaux de transport côtier et l'amélioration du réseau de distribution d'équipement de pêche par EQUIPESCA.

BATEAUX POUR LA PECHE ARTISANALE ET CONSTRUCTION NAVALE

La construction de baleinières à voile ("lancas") pour la'pêche et de "dhows" pour le transport remonte à plusieurs siècles; elle a été introduite, surtout dans le nord du pays, par les arabes avant même l'arrivé des premier vaisseaux portugais. L'influence portugaise sur la construction et surtout sur les gréements est importante dans les provinces méridionales: Maputo, Gaza, Inhambae et Sofola. Dans ces régions les baleinières sont construites en bordés sur couples avec une quille longue et assez profonde; elles sont presque complètement pontées et portent un petit mat haubané et un long pic avec une voile latine. Ce dessin remonte pratiquement à celui des baleinières portugaises du 18ème siècle.

Un type de radeau à voile qui est de moins en moins utilisé dans le sud du pays est le "Xi-tara" qui peut porter un pêcheur et qui est grée d'une petite voile trapésoìdale (voir dessin).

Très utilisée dans les estuaires et dans toutes les zones de mangroves, la "almadia" est une pirogue monoxyle sans balanciers pour la pêche d'estuaire avec palangrottes, filets et verveux à courant ayant des palissades de roseaux. Ces pirogues sont d'une longueur variant de 3 à 6-7 m et sont normalement propulsées à la pagaie ou par une voile latine rudimentaire.

Un autre type de barque utilisé dans les provinces centrales (Sofala et Zambesia) est une grosse barque de 6 - 8 m de long, construite en bordés sur couples, à bouchain vif et à fond complètement plat, de construction assez rudimentaire. A Beira, ces bateaux sont propulsés par des hors-bord et sont utilisé pour la pêche de la "magumba" ( Hilsa kelee ) au filet maillant. Dans les zones protégées à l'embouchure des estuaires, ces mêmes bateaux sont propulsés à l'aviron pour la pêche à la seine de plage.

Dans la partie nord du pays, (provinces de Nampula et Cabo Delgado), d'autres types de bateaux ont été développés. Les bateaux plus employés sont des pirogues en bordés sur couples, non-pontées, très effilées, sans quille. De longueur variant entre les 6 et les 12 m, ils sont généralement de très bonne facture. Ces grosses "almadias" peuvent être propulsées soit à la pagaie, soit à l'aviron, soit par une grande voile trapézoidale ayant un long pic, placée très en avant sur un petit mat. Le mode de propulsion dépend de l'utilisation de la pirogue: pour la pêche à la seine de plage, les pirogues de petites dimensions (6-7 m) sont propulsées seulement à la pagaie, le problème majeur étant de passer les brisants, très dangereux surtout à marée basse.

Les plus grande pirogues sont utilisées pour la pêche à la palangrotte autour des îles surtout dans les périodes où les vents sont caractérisés par un régime de brises alternant journellement de terre et de mer - ce qui leur permet de naviguer toujours aux allures portantes soit au petit matin pour rejoindre les lieux de pêches, soit l'après-midi pour rentrer. Au moment de rentrer dans les estuaires ou sur les plages, les pirogues doivent traverser la "barre" de brisants qui se forme sur les bancs de sable à l'embouchure des estuaires ou devant les plages. Ce type de bateau qui parait à première vu primitif, est au contraire parfaitement adapté aux conditions d'emploi; leur ligne effilée et leur longueur permettent de grandes vitesses aux allures portantes, le centre de voilure bas sur l'eau et très avancé donnant une grande stabilité de route; l'absence de quille et le faible tirant d'eau leur permet de "surfer" sur les brisants en passant sur les hauts fonds.

La pêche avec les "almadias" monoxyles est toujours pratiqúé dans le nord du pays dans les zones d'eaux protégés par les formations de mangroves. Dans la province de Cabo Delgado, la plus au nord du pays, la traidition de construction et d'utilisation des bateaux à voile pour la pêche et le transport est très ancienne et remonte à la civilisation Swahili qui précède la domination portuguaise.

Les baleinières à voile utilisées pour la pêche et pour le transport diffèrent de celles du sud du pays par de nombreuses particularités. Le tableau arrière est souvent remplacé par une poupe pointue, les bateaux ne sont pas pontés, le mat est plus haut, incliné vers l'avant, soutenu par un hauban volant, la voile est plus grande et de forme plutôt trapézoidale avec un bout-dehors sur l'avant pour border le point d'amure. La drisse de la voile, qui est renvoyée vers l'arrière du bateau par unsysteme de palan, a aussi fonction de pataras, qui oblige au moment du virement de bord à passer la voile et l'écoute par l'avant du mat.

Une petite pirogue caractéristique de la province de Cabo Delgado est la "casquinha" une pirogue monoxyle de petite dimension 2 à 3 de longueur, effilée et pourvue de balanciers, propulsée à la pagaie ou par une petite voile trapézoidale qui peut être déplacée d'une extrémité à l'autre de la pirogue, l'avant et l'arrière étant équivalents.

Pendant les dernières années, différents bateaux en bois ou en fibre de verre ont été introduits pour la pêche artisanale. Un "pointu" de 10 m en fibre de verre de construction espagnole - "le Rodman" - a été introduit pour la pêche de la "magumba" au filet maillant de surface dans la baie de Maputo et aux alentours de Beira; 25 exemplaires sont en usage au "Combinados Pesqueiros" SULPESCA (Maputo) et Beira. Le "Rodman" est un bateau avec un franc-bord très important, une coque très arrondie et une cabine assez haute pour le barreur; ceci en fait un bateau qui a forte tendance à rouler; ce qui en limite l'utilisation dans les baies protégés de la houle.

Depuis le debut de 1981, la société d'état NAVIPESCA a commencée la production de trois types de bateaux pour la pêche artisanale, le NP1, le NP2 et une baleinière en fibre de verre. La construction du NP1 a été arrété après le quatrième exemplaire; c'est un bateau en bois de 6,80, à bouchain vif, de construction lourde, motorisé avec un hors-bord (Volvo V22 ou Yamaha Enduro); il est possible d'y monter une voile latine. Les quatres exemplaires de NP1 pêchent au filet pour "magumba" dans la Baie de Maputo et font parti de la flotte du C.P. SULPESCA. Ce type de bateau semble inadapté pour naviguer à la voile et d'emploi limité à cause de sa motorisation hors-bord et de son poids.

Le NP2 est une unité en bois de 7,40 construite dans le chantier navale de Navipesca à Maputo, avec moteur de cale diésel Volvo MD11. Le NP2 est construit par le chantier Metalo Mechanica de Matola. Couples, bordés, safrans, quilles et toutes autres pièces sont coupées en série de 5 à la fois et la construction semble être rapide et de bon niveau. Le NP2 est complètement ponté et à une coque en V à l'avant et plate à l'arrière. Vingt-six exemplaires ont été construits pour être utilisés par les différents "Combinados Pesqueiros" pour la pêche à la ligne et au filet. Une deuxième ligne de production devrait commencer debut 1983 a travailler dans le nouveau chantier de Navipesca à Pemba dans le nord du pays. Le NP2 semble être bien accepté par les pêcheurs des C.P. à cause surtout de son faible tirant d'eau, de son pont spacieux, de sa robustesse, de son moteur diésel; le seul problème rencontré est dû à l'utilisation pour la construction de bois encore trop verts, ce qui mène à la formation de voies d'eau.

Cinquante-deux exemplaires d'une baleinière en fibre de verre ont été construites en 3-4 mois par un nouveau chantier sur des moules et avec outillage importés de la Suède. Cette baleinière de 6,4 m est construite en Suède par la E.D.S. Plastindustri AB plutôt pour les plaisanciers que pour la pêche commerciale. Le même model a été introduit en Somalie avec des résultats peu satisfaisants. Le bateau construit au Mozambique a été modifé en plusieurs points: un tableau remplace l'arrière d'origine de type norvégien, la coque a été renforcée, un emplacement pour un moteur hors-bord a été concu et un Volvo V22 ou un Yamaha Enduro sera donc monté à la place du moteur diésel de cale pour lequel le bateau a été concu. Un emplacement pur une voile latine a été prévu.

Tous les bateaux construits par Navipesca prévoient l'utilisation d'une voile latine sur une coque complètement inadapté à la navigation à la voile. Le résultat est, dans le meilleur des cas, (NP2), que les pêcheurs utilisent le bateau à moteur sans le gréement ou, dans le cas du NP1, un bateau trop lourd pour la puissance du moteur hors-bord ce qui l'oblige à rester dans des bras de mer protégés du vent et de la mer.

Un grand effort est entrepris en ce moment pour la récupération de nombreux bateaux entre les 12 et les 20 m abandonés par les entreprises de pêche portugaise dans la période '74-'75.

Dans les localités visités où il y avait une concentration de bateaux à moteur, au moins 50% étaient hors d'usage par manque de pièces de réchange, huile, ou pour autres avaries. La tentative de la part de Equipesca et Navipesca, de standardiser les models de moteurs utilisés permettra de normaliser la situation des pièces de réchange, au moins pour les bateaux des "Combinados Pesqueiros" et des coopératives; la solution de ce problème dépend aussi de l'amélioration du réseau de distribution de Equipesca.

Dans une deuxième phase, les chantiers de Navipesca commenceront la construction de nouvelles unités de pêche d'une vingtaine de mètres de longueur soit en fibre de verre soit en bois; au moment de la visite du chantier de Matola, un prototype était déjà presque terminé.

Tableau 1 Liste des bois communément utilisés pour la construction navale
nom nom Utilisation Densité à 12% d'humidité
commercial scientifique   Kg/m3
       
Messinge Brachystegia Bordés 730-800
  tamarindoides    
  var. mycrophylla    
Chanfuta Afzelia Couples, 730-900
  Quanzensis quille,  
    etc.  
Tule Chlorophora Bordés 510-800
  exceba    
Umbila Pterocarpus Couples 510- 720
  angolensis    

Source: Bolza et Keating (1972)

LA PECHE ARTISANALE ET LES "COMBINADOS PESQUEIROS"

La situation actuelle de la pêche artisanale est conséquence directe de l'histoire récente du pays. Pendant les dernières années de l'administration portugaise au Mozambique, les sociétés de pêche privées avaient développé une pêcherie semi-industrielle pour l'exportation des crevettes et l'approvisionnement en poisson des grandes villes du pays. Ces sociétes de pêche ne se limtaient pas seulement à pêcher mais à acheteaient aussi aux pêcheurs traditionnels leur poisson; les sociétés avaient construit des importantes installations y compris tout le nécessaire pour le traitement et la congélation des prises. Cette situation avait indirectement favorisé le développement des pêches artisanales au voisinage des centres plus importants, grâce à la possibilité d'acquérir l'équipement de pêche, les pièces mécaniques, les matériel pour la construction et l'entretien des bateaux et en même temps l'existence d'un important marché.

En 1975, avec l'indépendence du pays, la plus grande partie des portugais quittaient le pays et les installations et les bateaux des sociétés portugaises furent abandonnés. Quelques uns des bateaux furent utilisés un certain temps par les pêcheurs mozambiquains, mais le manque de techniciens compétents, de capitaux et de pièces de réchange ne permit pas de tenir en fonction les installations et les bateaux qui furent bientôt abandonnés. Les pêches retournèrent donc à un niveau plus élémentaire et, chose encore plus importante, le marché se réduisait, surtout loin des villes, à un niveau de troque de poisson contre produits agricoles.

Actuellement, le développement de la pêche artisanale est, pour le gouvernement de la République Populaire du Mozambique, un des bûts prioritaires et une unité de direction a été crée à cette fin au sein de la "Secreteria de Estado des Pescas": la "Unidad de Directciao des Pescas das Pequena Escala" (U.D.P.P.E).

Les efforts de l'U.D.P.P.E ont comme objectif le développement de la pêche artisanale à un niveau de production qui puisse rendre le pays autosuffisant pour ces besoins alimentaires internes.

Les problèmes principaux pour relancer la production de la pêche artisanale sont d'une part d'ordre technique: manque d'équipement de pêche, de pièces de réchange pour les moteurs et d'installations à terre, manque de matériel pour la réparation et la construction des bateaux, manque de compétences techniques pour l'utilisation de mécaniques modernes, et d'autre part d'ordre économique et social.

La situation économique et de marché du pays est telle que les pêcheurs ne sont souvent pas intéressés à vendre leur captures pour de l'argent, ne pouvant souvent rien acheter avec. Près des villes où l'on trouve quelques produits de première nécessité à acheter, les pêcheurs vendent leur poisson au marché noir à des prix plus élevés que les prix imposés.

Les centres collectifs de pêche, plus proprement dit "Combinados Pesqueiros" ont la possibilité et la fonction dans leurs zone d'influence de sortir la pêche artisanale de ces deux impasses: technique et économique.

Les C.P. sont normalement crées en récupérant les installations d'une ancienne société de pêche et ont différentes activités en fonction de la situation locale:

  1. Une activité de pêche avec des bateaux construits par Navipesca ou récupérés sur place;
  2. Achat du poisson aux pêcheurs locaux;
  3. Vente (aux pêcheurs fournisseurs de poisson) d'aliments, produits de première nécessité, équipement de pêche (fourni par Equipesca), cigarettes, radios, vêtements et autres stimulants à la production;
  4. Vente du poisson (pêché ou acheté) à Pescom;
  5. Essais de nouvelles techniques de pêche;
  6. Appui technique et en matière d'équipement aux coopératives des pêcheurs.

Les C.P. sont normalement fourni d'ateliers pour la réparation des moteurs et des bateaux, groupes électrogènes, chambres froides, magasins pour équipement de pêche, pièces de réchange et nourriture, bureaux, installations pour le séchage du poisson, logement pour les travailleurs, moyens de transport (camion, jeep, tracteur) radio émetteur-récepteur, cantines, et classes pour les cours d'alphabétisation des travailleurs.

Jusqu'à présent, cinq C.P. ont été aménagés, Sulpesca à Maputo avec une délégation sur l'île de Inhaca, C.P. de Moma, C.P. de Ibo et le C.P. de Metangula sur le lac Niassa (les autres quatre sont sur la mer).

Sulpesca Maputo

La flotte de Sulpesca Maputo débarque le poisson dans la darse de pêche du port de Maputo où un grand entrepôt frigorifique et une usine de glace sont en construction. La flotte consiste en 37 bateaux comprenant 8 petits chalutiers, 15 "Rodmans" de 10 m et 9 autres bateaux de construction locale pour la pêche à la ligne. 50% de ces bateaux sont inopérants ou en réparation. Les prises de cette flotte sont en partie vendues à Pescom et en partie fournissent en poisson la conserverie et la sècherie de poisson de Sulpesca.

La conserverie est en quelque sorte expérimentale et produit 4 500 - 5 000 boîtes de 370g par jour de "magumba" sur deux lignes de production; une automatique (inopérante pour problèmes de manutention) et une manuelle. La "magumba" est décapitée évidée, passée 30 minutes en saumure et ensuite mise en boîte, stérilisée et stockée.

Délégation de Inhaca

L'île de Inhaca distante environ 20 milles de Maputo, est reliée à celle-ci par avion et par bateau; sur l'île Sulpesca a récupéré les installations d'une société de pêche privé et installé une délégation depuis juillet 1981.

Les installations comprennent 2 chambres froides de 3 t chaque, un atelier pour petites réparations de mécaniques et de menuiserie, un magasin de vente d'équipement. La flotte est composé de 4 NP1, 4 NP2, 2 baleinières en fibre de verre. Les systèmes de pêche utilisé sont le filet maillant pour "magumba", le filet maillant pour raies et requins, et la seine de plage. Le personnel employé se composé de 55 pêcheurs et 25 travailleurs à terre.

Le C.P. donne son appui à quatre coopératives, deux de pêche et deux de récolte et de séchage d'holoturies. Les coopréatives achètent leur matériel de pêche au C.P. et paient l'équipement avec une partie de leurs prises. Le même système est adopté pour payer les bateaux à NAVIPESCA.

Les pêcheurs privés de l'île vendent aussi une partie de leurs prises au C.P. et une autre partie au marché de l'île, les pêcheurs se fournissent en équipement de pêche et en matériel pour l'entretien des bateaux au magasin du C.P. Cette situation n'est pas représentative de celle du reste du pays où ce niveau d'organisation n'est pas encore rejoint, et ou les pêcheurs privés résistent beaucoup à cooprérer avec les organismes d'état par faute de convenience pratique et manque d'organisation de ces derniers.

La Baie de Maputo est pour d'évidentes raisons la zone où la nouvelle politique de développement des pêches artisanales a eu le plus de résultats.

C.P. de Beira

Beira, la deuxième ville du Mozambique, est un important port de commerce et de pêche industrielle et semi-industrielle au chalut sur le banc de Sofala. Une petite flotilles de baleinières avec hors-bord pêchent la "magumba" et autres petis pélagiques au filet maillant de surface.

Le C.P. de Beira est entré en activité en avril 1982 et a pour le moment seulement une activité de pêche au filet maillant et d'assistance mécanique à une petite coopérative de pêche. Le C.P. possède 16 bateaux (5 NP2, 2 baleinières en fibre de verre et 9 "Rodmans"); 7 étaient en condition de naviguer au moment de la visite au C.P.

Les bureaux, les ateliers et les entrepôts du C.P. sont en ce moment logés dans un vieux batiment en mauvais état en centre ville, loin du point de débarquement (Praia Nova) et loin des bateaux; cette situation rend assez difficile une bonne organisation et opération. Dans le cadre des travaux de construction de la darse de pêche un nouveau batiment est prévu pour le C.P. comprenant ateliers, entrepôts frigorifiques, bureaux et entrepôts pour le matériel de pêche, pour les pièces de réchange et le matériel de manutention. La fin des travaux est prévu pour 1983 mais la situation critique de la ville en ce qui concerne l'approvisionnement en eau et en électricité peut ralentir fortement les traveaux.

La productivité de la flotte de pêche du C.P. de Beira est, par rapport aux autres C.P., assez basse; ceci semble être conséquence du grand nombre de bateaux inactifs et surtout de la saisonalité de la pêche de la "magumba" (la bonne période à Beira va de octobre à avril-mai) et au manque d'une pêche alternative à celle-ci pendant la période morte (des essais seront fait avec des palangres de fond à requin).

C.P. de Moma (Province de Nampula)

Moma est un grand village de pêche situé sur une formation d'estuaires à 3-4 milles de la mer. Le C.P. a récupéré des importantes installations d'une société privé (COPESCA), qui pêchait la crevette au chalut.

Le C.P. a commencé ces activités en novembre 1981 et a en ce moment presque totalement récupéré les installations à terre qui comprennent les bureaux, un atelier mécanique et une menuiserie très équipées, des magasins bien approvisionnés en pièces de réchange et matériel pour la manutention des bateaux et des installations, aliments et équipement de pêche, 3 générateurs éléctriques, un atelier pour la réparation et la construction des chaluts, l'équipement pour le séchage et le fumage du poisson, fabrique à glace (700 kg/jour), tunnels de congélation et entrepôts frigorifiques totalisant de 20-25 tonnes de capacité (pas encore totalement récupérés) avec local annexe pour le triage et la manutention des crevettes et du poisson, plus trois maisons d'habitation pour les techniciens travaillant dans le C.P.

Tout le complexe est en bonne condition et le seul problème semble être la fourniture de pièces qui ne sont pas en stock dans les magasins.

Le C.P. possède aussi une "Land-Rover", un camion et un tracteur avec remorque pour le transport des prises du point de débarquement aux chambres de congélation.

La flotte de pêche consiste en trois petits chalutiers d'une quinzaine de mètres et quatre bateaux pour la pêche à la ligne (1 NP2 et autres semblables) autour des îles qui bordent la côte. Quatre chalutiers en bois qui avaient été abandonés sur les plages de Beira et de Moma sont en récupération et sont destinés à augmenter la flotte du C.P. de Moma. Le C.P. achette aussi une partie de la pêche des pêcheurs traditionnels de la zone, souvent en échange de produits alimentaires et d'équipement, et placera dans un proche avenir une petite chambre froide sur une des îles au large pour permettre aux pêcheurs d'y débarquer leurs prises.

La production de crevettes et de poisson congelé est vendue à Pescom tandis que le poisson salé-séché est destiné à une ferme étatique des alentours (AGRICOM) comme nourriture pour les travailleurs.

Une centaine de personnes travaillent dans le Combinado, une moitié à terre et une moitié en mer y compris 5 coopérants cubains (4 patrons de pêche et un directeur de la flotte) et 3 portugais pour l'opération des installations à terre et les ateliers mécaniques et de menuiserie.

La sortie et l'entrée de l'estuaire est rendu très difficile par les brisants et les bancs de sable, réduisant fortement les jours de pêche de la flotte.

C.P. de Ibo (Province de Cabo Delgado)

L'île de Ibo est une des îles de "l'Arquipelago das Quirimbas", sur cette île a été crée en janvier 1980 un C.P. en utilisant des anciens batiments portugais et le complexe frigorifique d'une société de pêche.

Le C.P. dispose des infrastructures suivantes, un atelier mécanique, un petit tunnel de congélation et deux petites chambres frigorifiques avec local pour le nettoyage, le salage et le séchage du poisson, matériel pour l'entretien des bateaux, atelier mécanique, magasins et un entrepôt frigorifique (en construction) de 50 tonnes de capacité. La flotte se compose de 5 bateaux de pêche de 7-8 mètres du genre NP2 ou similaire et de 4 bateaux de transport. Les techniques de pêche utilisé sont le filet maillant, cangas, seine tournante.

Les bateaux de transport sont souvent inopérants à cause de pannes de moteur ou d'avaries de coque, et les ravitaillements doivent donc être effectués par camion en utilisant une piste en très mauvais état. Aux problèmes de transport, qui pourront se résourdre avec l'entrée en fonction du chantier naval de Navipesca à Pemba, il faut ajouter que dans la province de Cabo Delgado, les problèmes de manque de vivres et de denrées de première nécessité sont particulièrement accuentés.

Tableau 2 COMBINADOS PESQUEIROS
Distribution de la flotte /I sem. 1982
  MAPUTO BEIRA MOMA IBO METANGULA TOTALS  
  op inop Total F2 op inop total F2 op inop total F2 op inop total F2 op. inop total F2 op inop total TDE F2
1 2 7 9 - - - - - - - - - - - - - - - - - 2 7 9 22'2 -
2 3 1 4 - - - - - 1 - 1 - - - - - - - - - 4 1 5 80 -
3 4 4 8 -2 - - - - 3 4 7 +2 - - - - - - - - 7 8 15 46'66 -
4 4 0 4 - - - - - - - - - - - - - - - - - 4 0 4 100 -
5 3 1 4 +1 5 - 5 +5 2 - 2 - 11 1 12 +1 2 1 3 - 23 3 26 88'46 +7
6 1 - 1 - - - - - - - - - 1 3 4 - - 1 1 - 2 4 5 33'3 -
7 2 - 2 - 2 - 2 - - - - - - - - - 1 - 1 - 4 - 4 100 -
8 1 - 1 - - - - - - - - - - 3 3 - - - - - 1 3 4 25 -
9 7 8 15 - 6 3 9 6 - - - - 1 - 7 - - - - - 14 11 25 56 -
Totals 26 21 47 -1 13 3 16 11 6 4 10 2 13 7 20 1 3 2 5 - 61 37 98 62'2 7

1=filet maillant 2=palangre/palangrotte 3=chalut 4=NP1 5=NP2/similair 6=transport 7=NP1 fibre de v. 8=pram 9=Rodman

Tableau 3 COMBINADOS PESQUEIROS -PRODUCTION I SEM. 1982 - unité: tonne
  MAPUTO BEIRA MOMA IBO METANGULA TOTALS
  A B A B A B A B A B A B
poisson frais 815 67 20,5 - 37 2,5 47 45 12,3 - 931,8 114,5
poisson seché 32 - - - x - - - - - 32+x -
crevette 29,1 - - - 22,5 - - 3 - - 51,6 3
conserve 108 - - - - - - - - - 108 -

A:pêché
B:acheté, troqué, aux pêcheurs privés, coopératives.

Tableau 4 COMBINADOS PESQUEIROS - CHAMBRES FROIDES
  MAPUTO INHACA MOMA IBO METANGULA TOTALS
  op. inop. op. inop. op. inop. op. inop. op. inop. op. inop. total
conservation 92 92 16 - 42 - 25,82 92 - 8 175,82 192 368
tunnel - 10 - - - 80,5 128 26 - 8 208,5 44 252,5
total 92 102 16 -   122,5 153,82 118 - 16 384,3 236 620

LA PECHE ARTISANALE

Les différentes influences historiques et culturelles et surtout les caractéristiques météorologique et géographiques le long de la côte Mozambiquaine ont porté une différentiation dans les pêches artisanales entre les provinces du sud, du centre et du nord du pays.

Provinces Méridionales

Dans les provinces du sud (de Maputo à Beira) la pêche traditionnelle est concentrée dans les baies et dans les endroits protégés des dangereux coups de vent du sud. Des concentrations de "lancas" à voile existent dans les baies de Maputo et Delagoa, dans la baie de Inhambane et Villanculos.

Dans la Baie de Maputo existent aussi près d'une centaine de bateaux à moteur, petits chalutiers, "magumbeiros" et quelques bateaux pêchant à la ligne. Seulement 50% de ces bateaux sont opérationnels; leur longueur moyenne est aux alentours de 8 m. Plus d'une quarantaine de ces bateaux sont de la propriété du "Combinado Pesqueiro", de Sulpesca ou des coopératives, le restant est divisé entre autres petits armateurs. Les engins de pêche plus utilisés sont le filet maillant de surface pour la "magumba" (voir la liste des engins de pêche), et le chalut pour crevette et poisson.

Un gros pourcentage des prises est acheté et commercialisé par Pescom ou conditionné directement par Sulpesca dans sa conservière ou au centre de séchage de poisson.

Les baleinières traditionnelles utilisent le plus souvent le filet maillant de surface pour "magumba" et le "conga" (filet maillant à marée).

Un autre engin de pêche très utilisé dans la zone est la seine de plage normalement utilisé par une dizaine de pêcheurs avec différent types de bateaux. Un type particulier de seine de plage de très grande dimension est aussi utilisé à l'aide de tracteur pour la tirer; cette technique est d'ailleur de moins en moins pratiquée.

La pêche à la ligne est peu pratiquée à cause de l'absence de fonds coralliens ou rocheux et la prédominance de fonds vaseux et sableux. Une autre technique assez utilisée est la pêche au filet maillant de fond pour requins et raies. (Pour les caractéristiques des engins, voir la liste des engins de pêche).

Provinces Centrales

Dans les provinces centrales (Sofala et Zambesia) la pêche artisanale traditionnelle est restée à un stade très primitif, les villages de pêche sont le plus souvent situés à l'intérieur des estuaires et dans les chenaux des formations de mangroves qui caractérisent la quasi totalité de cette côte.

Les conditions météorologiques sont semblable à celle du sud du pays sauf pour le fait que cette côte est parfois touchée par des violents cyclones tropicales. L'absence de grandes baies limite ailleurs qu'à Beira la pêche artisanale, à l'exploitation des zones estuarines avec des engins et des bateaux généralement assez primitifs.

Dans les formations estuarines, les déplacements des pêcheurs et l'utilisation des engins de pêche sont fortement conditionnés par les forts courants de marée. Les pêcheurs se déplacent entre le village et les zones de pêche toujours en faveur du courant. Les zones de pêche varient selon la technique de pêche utilisée, mais en tous cas les pêcheurs sortent très rarement de la "barre" qui est la zone de bancs de sable à la sortie des chenaux principaux vers la mer où les vagues se brisent.

L'engin de pêche plus évolué est la seine de plage de petites dimensions 30 - 40 m de longueur (voir description engins de pêche) utilisée dans la zone de la "barre" si la mer n'est pas trop mauvaise; les prises de ces seines sont composées de crevettes, mulets, Sillago, sciaemidae, clupeidae et parfois des petits requins et raies, et varient beaucoup selon la phase de la marée. Autres systèmes de pêche utilisés sont toutes sortes de filets maillant à marée (voir description engins de pêche). La ligne à main est aussi utilisée à bord des plus petites "almadias", toujours à l'intérieur des chenaux.

Un autre système de pêche est la "gamboa", un barrage en roseaux qui capture poisson et crevettes portés par le courant de marée. Très diffusée aussi, la pêche de crabes des mangroves (Uca), et la pêche des juveniles de crevette avec un filet à maille très fine appelé "sac o" (voir description engins de pêche).

Une grosse partie des prises sont consommées dans les villages même, tandis qu'une autre partie est échangée contre des produits agricoles. Le poisson est consommé frais ou séché au soleil ou plus rarement fumé.

Dans la zone du port de Beira et plus précisément à "Praia Nova" il existe une flottille de 49 bateaux d'environ 6-7 m de longueur, avec moteur hors-bord. Trois à cinq pêcheurs arment ces bateaux qui pêchent principalement avec deux types de filets: filet maillant pour la pêche de la "magumba" et seine de plage.

La production de ces bateaux est vendue fraiche aux consommateurs sur la plage à des prix deux fois plus élevés que le prix imposé. Cette production échappe donc complètement à Pescom.

Petits Chalutiers Semi-Industriels

Dans la darse de pêche du port de Beira, il existe une flottile semi-industrielle et 18 petits chalutiers en bois de 10-15 m de longueur qui pêchent la crevette et le poisson dans les alentours de Beira. Ce secteur est complètement privé et les chalutiers rentrent normalement chaque soir au port pour décharger leurs prises qui sont généralement conservées sous glace. La glace est produite par deux usines, une propriété de Pescom et l'autre d'un privé.

Une bonne partie des bateaux sont hors de service à cause des grandes difficultés de réparation de coques et de moteurs dûes au manque de matériel de réparation et de pièces de réchange. Le poisson de première qualité et les crevettes sont vendus à Pescom pour être commercialisés frais tandis que le poisson de petite taille est séché dans deux usines à Beira et quatre à Chiloana (autre centre de pêche artisanale).

Provinces du Nord

En conséquence de la différente situation météorologique et géographique de ces provinces, les techniques de pêche, la composition en espèces des captures, et les types de bateaux varient aussi.

Dans la province du Nampula, la petite pêche à l'intérieur des zones de mangroves existe toujours parallèlement à la pêche à la ligne autour des îles et la seine de plage le long des côtes sableuses.

Dans la province de Cabo Delgado, les techniques de pêche et les bateaux utilisés resemblent fortement au techniques et bateaux utilisés en Tanzanie et au Kenya.

L'utilisation du casier "gaiola" et de la ligne à main est très généralisé tandis que les seines de plage et autres filets sont moins utilisés; importante aussi sont la pêche sous-marine et la récolte de coquillages.

La pêche au casier est pratiquée soit à pied du rivage, en posant et relevant le casier à marée basse, soit avec les "casquinhas". Les casiers mis en poste avec les "casquihas" sont de plus petites dimensions (1 m de longueur) que ceux utilisés pour la pêche à pied (2 m de longueur). L'appât utilisé est normalement une pâte de farine de manioc.

La pêche sous-marine est normalement pratiquée par les jeune pêcheurs armés de masque construit artisanalement (voir description engins de pêche) et d'un harpon, ou d'un vieux fusil sous-marin du type "arbalete". Des masques et des armes sous-marines sont importées et distribuées par Equipesca en quantité encore très insuffisante.

Les pêcheurs sous-marin partent du rivage à la nage ou utilisent des baleinières en groupe de 4-5 (zone de Mocimboa de Praia et "Archipelago das Quirinbas"). Ces groupes de pêcheurs sous-marin, si bien armés et fourni d'un bon bateau, pourraient pêcher jusqu'à plusieurs centaines de kilogrammes par jour du poisson de première qualité (merous, lutians, carangues, etc.).

La pêche à la palangrotte est aussi très diffusée surtout dans la province de Cabo Delgado, riche en îles et bancs rocheux ou coralliens; cette pêche est pratiquée par 3-4 pêcheurs avec une baleinière.

Le fil de nylon et les hameccons sont difficiles à trouver dans les magasins de cette province même dans les villes plus importantes. Les petites quantités pour le moment disponibles sont souvent rationées.

Les prises se composent surtout de letrinidés, merous, carangues et lutjans; les zones de pêche sont parfois assez éloignées (2-3 heures de voile) des centres de débarquement du poisson. Le poisson est directement vendu sur la plage et, en partie, consommé par la famille du pêcheur.

Une plus petite pêche à la palangrotte est pratiquée avec les "casquinhas" aux alentours des villages de pêche avec des résultats assez médiocres dû problablement à la surexploitation des zones locales.

Un système de pêche que l'on retrouve seulement dans le nord du pays est aussi la pêche pour les espèces pélagiques (maquereaux et chinchards) avec un grand filet tournant de 300 m de longueur et 20 m de hauteur, utilisé sur des fonds d'une quinzaine de mètres avec un bateau à moteur et à l'aide de plongeurs sous-marin pour fermer le fond du filet.

Les meilleures prises se font en période de pluie (novembre-mars) quand les bancs de poisson se rapprochent de la côte. Une seine de 300 m peut capturer 3-4 tonnes de poisson dans le meilleur des cas. Les pêcheurs qui pratiquent ce type de pêche possèdent filet et bateau et engagent autres pêcheurs comme travailleurs.

Un accord de vente existe normalement entre ces pêcheurs et Pescom pour la vente du poisson, mais le manque de pièces de réhange pour les moteurs et de lignes et filets pour la réparation des grands filets tournants, ainsi que la pénurie d'huile et gasoil, rendent très problématique le maintien de cette technique de pêche qui aurait de bonnes possibilités de développement surtout avec l'introduction d'améliorations techniques dans la construction et l'utilisation des filets.

Le nord du Mozambique est la zone où les pêches artisanale sont traditionnellement plus développées en conséquence surtout dela situation géographique et météorologique et à une tradition de navigation très ancienne. En même temps, les provinces du nord, sont probablement la partie du pays où le plan de développement des pêches artisanales a eu la moindre influence.

PECHES INDUSTRIELLES

Depuis les années 1960 il existe au Mozambique une pêcherie industrielle pour l'exploitation sur le banc de Sofala des stocks de crevettes côtières. Cette pêcherie était et est encore presque totalement orientée vers l'exportation sur le marché international et en particulier européen. Un deuxième point de la côte où il existe une pêcherie crevettière est la Baie de Maputo qui est exploitée depuis 1965.

Les grands chalutiers à crevette appartiennent à une entreprise nationale - EMOPESCA - à une entreprise mixte mozambiquaine-espagnole - PESCAMAR - et à une société mozambiquaine-japonaise - EFRIPEL. Une autre société mixte mozambiquaine-soviétique - MOSOPESCA - est plus orientée vers la pêche des ressources des stocks de poissons démersaux.

PORT DE BEIRA

Une flotte de pêche industrielle est basée dans le Port de Beira, en plus de la flottille de petits chalutiers semi-industriels et des bateaux de pêche artisanale décrits précédemment.

Des importants travaux pour la construction du port de pêche pour les trois flottes industrielle, semi-industrielle et artisanale sont en cours; la darse a été déjà terminée tandis que la construction des batiments pour le "Combinado Pesqueiro", l'usine de conserves de poisson, l'entrepôt frigorifique et autres infrastructures sont encore en cours. Pour l'entretien et les réparations des chalutiers industriels il existe à Beira une cale seche et un chantier de l'entreprise étatique pour les réparations navales RENAV.

Emopesca Beira

Emopesca Beira est une société étatique pour la pêche de la crevette côtière avec chalutiers congélateurs de haute mer. Emopesca, qui existe depuis 1977, a été divisée en 1982 en trois sociétés autonomes sous la direction de l'U.D.I.P.: EMOPESCA BEIRA, EMOPESCA QUELIMANE, EMOPESCA ANGOCHE.

Emopesca Beira avait à l'origine 14 chalutiers congélateurs de 22 à 25 mètres de longueur mais, en mars 1982, un cyclone en a coulé 6 en emportant la mort de 76 membres d'équipage. Des 8 chalutiers restant au moment de la visite 4 étaient en réparation et 4 en activité.

Les chalutiers de Emopesca pêchent en groupes de 3-4 avec deux chaluts à crevette par bateau, armés à l'aide des tangons. Les fonds de pêche sont ceux du banc de Sofala au nord de Quelimane (48 heures de navigation de Beira) sur des fonds entre 10 et 40 m, et les marées sont d'une quinzaine de jours. Un de ces chalutiers peut, dans la bonne saison (janvier-mars), pêcher jusqu'à un maximum de 500 kg par jour de crevettes et 1 000 kg de poisson (qui est en grande partie rejetté en mer), seulement le poisson de meilleur qualité étant frigorifié. Dans la période avril-décembre, les prises sont de l'ordre de 100- 250 kg de crevettes par jour par bateau, les crevettes représentant 20-25% de la prise totale.

Les crevettes sonts directement triées à bord et congelées en paquets de deux kg, puis stockés au port et exportés par Pescom International. Les crevettes de deuxième choix sont débarquées congelées et préparées pour l'exportation dans une usine de propriété de EMOPESCA. Les crevettes sont traitées avec des produits anti-oxidants (acid citrique et métasolfite) avant d'être congelées. Emopesca Beira emploi 565 travailleurs; 315 embarqués et 250 à terre (y compris les travailleurs de l'usine pour le conditionnement des crevettes de deuxième choix).

Pescamar (Beira)

Pescamar et une société mixte, 51% mozambiquaine et 49% espagnole, propriétaire de 20 chalutiers congélateur à crevette aux caractéristiques similaires aux bateaux de Emopesca. L'équipage est mozambiquaine et le patron et les officiers sont espagnols. La zone de pêche des bateaux de Pescamar est surtout entre les bouches du Zambezi et Beira. Les crevettes sont triées, congelées et préparées en paquets et directement exportés par Pescom International.

Privés

La flotte des chalutiers industriel est complétée par quatre chalutiers privés qui commercialisent leurs prises de crevettes côtières en dehors du circuit de Pescom (les crevettes des "privés" sont ausi exportées).

PORT DE QUELIMANE

Le port de Quelimane a été construit à l'intérieur d'une profonde crique à 4-5 milles de la mer et se compose simplement d'un quai de quelque centaine de mètres en partie reservée aux bateaux de commerce et en partie aux bateaux de pêche de Emopesca Quelimane et Efripel.

Emopesca Quelimane

La flotte de cette société se compose de 8 chalutiers congélateurs à crevette de construction brésilienne et francaise, longs de 23-25 m. Ces bateaux pêchent sur le Banc de Sofala entre Chinde et Moma, et sont équipés de deux chaluts à crevette portés à l'aide de deux tangons.

La société a un personnel d'environ deux cent personnes, dont la moitié est embarqué et la moitié employé à terre.

Les pêcheurs comme dans toutes les sociétés de pêche nationales ou mixtes, recoivent un salaire de base plus une prime de production; les marées de pêche durent quinze jours. Les crevettes sont triées à bord, traitées avec acid citrique et metasolfite et congelées sur le bateau dans un tunnel de congélation qui peut, sauf mauvais fonctionnement, congeler en deux heures une tonne de crevettes en paquets de deux kilos. Ces dernières sont ensuite entreposés à -20 degrés dans la soute du chalutier. Les crevettes congelée sont ensuite déchargées et entreposés dans l'entrepôt frigorifique de Efripel (un nouvel entrepôt est en construction). De là elles sont transportés à Maputo par un bateau qui fait la navette entre Maputo, Beira et Quelimane et qui est utilisé aussi pour le transport de l'équipement de pêche distribué par Equipesca.

Toutes les crevettes de bonne taille sont destinées à l'exportation. Le poisson qui n'est pas rejeté en mer est vendu à Pescom, (qui possède 4 vielle chambres froides), et commercialisé dans la règion.

Les bateaux de Emopesca sont en mauvaises condition; souvent ils restent à quai pour problèmes au système de congélation et par manque de pièces de réchange. Les 8 bateaux de Emopesca Quelimane, de janvier à septembre 1982 ont fait 736 jours de mer, donc seulement 92 jours par bateau en 9 mois.

Les travaux d'entretien des bateaux sont confiés à la société RENAV. Le port ne disposant pas de cale seche, les bateaux sont tirés à sec à Beira ou à Maputo.

Efripel

Efripel est une société mixte, 51% mozambiquaine et 49% japonaise (Tayo Fishing Company). Cette société possède 15 chalutiers à crevette, 1 chalutier pour la langouste profonde et un bateau de transport. Les bateaux, l'entrepôt frigorifique, les engins de pêche et les pièces de réchange sont importés du japon. Les bateaux sont de trois types: "Vega" - chalutier à crevette de 150 tonnes net de déplacement, "Altair" - chalutier utilisé pour la langouste de 299 tonnes, et "Rigel" - chalutier à crevette de 350 t.

Les officiers de pont et mécaniciens sont japonais tandis que les équipages sont mozambiquains. La zone de pêche est toujours le banc de Sofala pour les crevettes et les seuils du plateau aux profondeurs entre 400 et 600 mètres pour la langouste. Les crevettes sont triées et congelées à bord en blocks de glace avec un "contact freezer" sans produits chimique pour la conservation et ensuite entreposés à terre dans un entrepôt frigorifique de 350 t de capacité. Le poisson de première qualité est vendu à Pescom pour le marché intérieur, tandis que crevettes et langoustes sont exportées en Japon par le bateau de transport qui fait la navette avec le Japon et assure le renouvellement en pièces de réchange pour les bateaux et en équipement de pêche.

La société a 65 travailleurs à terre, 196 embarqués, 102 de réserve. La société a débuté en 1974 avec deux bateaux et a ensuite agrandi sa flotte. Tous les bateaux semblent en parfaite conditions. La manutention est assurée par la Renav avec l'assistance de techniciens japonais en cas de gros travaux. Les bateaux sont tirés à sec à Beira ou Maputo. Le passage du cyclone "Justine" en mars 1982 a été supporté sans dommage par la flotte de Efripel; ce même cyclone a entrainé la perte de 6 bateaux de la flotte nationale mozambiquaine (EMOPESCA) avec importantes pertes en vies humaines. Les deux sociétés mixtes Pescamar et Efripel, n'aient perdu aucun bateau probablement dû à une meilleure expérience des commandants espagnols et japonais, au meilleur état général de leurs bateaux et peut-être aussi à une meilleure information météorologique.

Emopesca Angoche

Angoche est situé vers l'extrémité nord du Banc de Sofala. Emopesca Angoche a une structure semblable aux autres sociétés de même nom et compte une flotte de 7 chalutiers à crevette.

Mosopesca (Maputo)

Mosopesca est une société mixte Mozambiquaine-soviétique qui gère 4 chalutiers congélateurs de 64 m de longueur de construction russe pour la pêche des poissons démersaux et 2 chalutiers congélateurs à crevette de 30 m de longueur. Le port d'attache de la flotte de Mosopesca est Maputo où elle dispose aussi d'une cale à sec flottante. Les prises annuelles de cette société sont autour de 6 000 t de poisson et 400 t de crevettes.

La pêche crevettière en Baie de Maputo

La Baie de Maputo est une des zones où la morphologie des fonds permet la pêche au chalut sur les fonds de vase et sable.

Avant 1965, les crevettes de la baie étaient pêchées avec des grandes seines de plage; depuis 1965 une pêcherie au chalut s'est développée rapidement, la flotte étant composée de bateaux allant de 10 à 20 m.

  Année 1965 '66 '67 '68 '69 '70 '71 '72 '73 '74 '78
  No. de bateaux 2 4 10 25 37 46 58 42 31 24 22
  Prise par jour 33 83 58 38 34 20 97 122 113 64 62
  de pêche
(Ulltang 1980)

Les principales espèces capturés dans la Baie de Maputo (Ulltang) sont Paeneus indicus 55% des prises, et Metapaeneus monoceros 25%. Les autres espèces d'importance commerciale sont P. semicustulatus, P. monodon, P. japponicus et M. stebbingi.

Crevette cotière sur le Banc de Sofala

Les stocks de crevettes cotières du Banc de Sofala ont été exploités depuis 1964-'65 soit par une flotte nationale soit par une flotte étrangère (quasi exclusivement espagnole).

La zone de pêche la plus exploitée va du sud de l'estuaire du Zambezie jusqu'à Angoche au nord, en prévalence sur des fonds allant de 10 à 45 m. Ulltang et Alii décrivent ainsi le développement de la flotte nationale.

Année 1965 '66 '67' '68 '69 '70 '71 '72 '73 '74 '75 '76
No. de bateaux 2 10 12 10 7 19 30 - - 53 51 51

Le tonnage moyen allant de 70 t en 1971 à 115 t en 1976.

Flotte étrangère: Les prises de la flotte espagnole (38 bateaux) étaient en 1976 aux alentours de 5 000 t.

Sur le Banc de Sofala, les espèces de plus grande importance sont P. indicus, M. monoceros - 45% des prises de chaque espèce, et P. monodon, P. semicustulatus et P. japponicus, pour le restant 10% (Ulltang et Alii).

Prises en tonnes sur le Banc de Sofala (Ulltang 1980)
  1977 1978 1979
  Mozambique (5 000) 4 732 4 182
  Spain 4 541 4 868 4 596
(estimées)

Cycle biologique des crevettes côtière

Le cycle biologique de P. indicus peut servir d'exemple des cycles des crevettes côtières en général.

La ponte et les stades larvaires se produisent en pleine mer, ensuite les postlarves commencent à migrer vers les zones d'estuaires et de mangroves à plus basse salinité où les juveniles poursuivent leur croissance jusqu'à une taille d'environ 7,5 cm ensuite une nouvelle migration se produit cette fois vers la mer; au moment où ils sont récrutés à la pêche au chalut, les males atteignent environ 12 cm et les femelles 14 cm. Dans les zones côtières les juveniles de crevettes subissent une pêche de type artisanale, notamment au Mozambique avec des engins de pêche comme la seine de plage, le "sacco" et la "gamboa".

"By-catch" de la pêche crevettière

Les chalutiers pêchant la crevette pêchent en même temps une grande quantité de poisson qui, dans le cas des petits chalutiers sont débarqués chaque jour, mais dans le cas des grands chalutiers congélateurs est en grande partie rejetté en mer, étant la capacité frigorifique utilisé au maximum pour les crustacés de haute valeur économique. Seulement une partie des poissons de premiêre qualité trouve place dans les soutes du bateau. Le pourcentage de prises moyen pour le Banc de Sofala est de 20-25% de crevettes et 75-80% de poisson ce qui représente des milliers de tonnes de poisson rejettées en mer.

Pour essayer de récupérer une partie au moins de ce "by-catch" un bateau sera fournit au "Combinado Pesqueiro" de Moma; si cet essai sera fructif près de 10 000 t de poison pouraient être récupérées une fois que ce projet soit complètement développé.

La pêche des crevettes de profondeur

Cette pêche est effectuée par le moyen de chalut pêchant sur des fonds entre 400 et 600 m. L'espèce dominante dans la prise est Aristeomorpha foliacea (60-70%) (Ulltang 1980)

En 1978 et 1979 des chalutiers dè l'Espagne et de la GDR ont exploités ces stocks avec les suivants résultats:

    1978 1979  
  Espagne 1 034 t 1 302 t  
  GDR
25 t
171 t
(jan-sept.)
  TOTAL 1 059 t 1 473 t  
(Ulltang 1980)

La biomasse estimée varie autour de 4 000 t et le taux d'exploitation maximale autour de 2 000 t.

Actuellement des bateaux licenciés continuent l'exploitation de ces stocks.

Pêche de la langouste profonde

Palinurus delagoae est une éspèce de langouste qui à sa distribution maximale entre les 200 et 400 m, particulièrement entre 250 et 350 m. Depuis 1977-78 deux chalutiers de la flotte nationale, ainsi qu'un palangrier japonais transformé, opérant sous licence, exploitent cette resource au casier.

Selon Ulltang 1980, la capture maximale serait, en première estimation, entre 400 et 800 t/an.

Actuellement le bateau japonais licencié, continu à pêcher la langouste profonde au casier tandis qu'un seul bateau de la flotte de Efripel exploite le stock au chalut.

Table récapitulative de la pêche industrielle
Année 1980 1981
Flotte crevettière
Nationale et mixte
-- 64 unités
Crevettes débarquées
en tonnes
6 984 8 678
Flotte non-crevettière -- 4 unités
Poisson débarqués
en tonnes
7 429 9 546
Flotte langoustière -- 2
Langoustes débarquées
en tonnes
58 78

"CENTRO DE FORMACAO PESQUEIRA" DE MAIOLA

Ce centre de formation a été crée en 1978 par la "Secreteria de Estado das Pescas" avec l'assistance financière de l'UNDP et technique de la FAO.

Les élèves sont admis après 7 ans d'école et ont environ 16-17 ans. Le centre est basé à Matola sur le fleuve Matola à quelques milles de la Baie de Maputo. Le centre peut loger 150 étudiants internes et dispose de cantine, dortoirs, une sale de récréation, cours de football et volleyball, librérie. Les étudiants attendent les cours théoriques dans les 9 classes et les cours pratiques dans l'office mécanique, le laboratoire de physique et chimie et dans les sales amménagées spécialement pour les exercices de navigation. Un simulateur pour la détection du poisson et une petite usine navale pour bateaux en bois sont prévus.

Trois types de cours sont impartis au Centre:

Le staff des enseignants inclu 5 experts FAO et un groupe d'enseignants national. Les cours théoriques sont intégrés par des sorties de pêche sur les deux bateaux de l'école, un Rodman de 10 m pour la pêche aux filets maillants et un petit chalutier de 11 m.

Fig. 4 ZONE DE PECHE DES CREVETTES PROFONDES

ULLTANG, stock assessment of the resources of shrimp and lobster off Mozambique.

Fig. 5 Zône de chalutage pour la langouste profonde (P. delagoae).

Source: ULLTANG, stock assessment study of the resources of shrimp and lobster off Mozambique.

Tableau 5 - EFRIPEL - Prises et Moyenne par jour 1974-1981
MOIS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 TOTAL
Jour de pêche

11

-

100

122

122

139

118

132

177

195

128/

53

1297

1974 Prises (Kg)

6.176

-

70.740

119.348

158.522

133.132

107.880

81.194

114.923

114.660

78.279

43.420

1.028.274

Moyenne par jour

566

-

707

978

1.299

958

914

615

649

588

612

819

793

 

98

153

123

130

153

154

105

147

142

132

161

-

1.498

1975

85.742

144.831

86.014

111.718

142.291

123.066

79.575

73.565

73.582

61.303

87.656

-

1.069.343

 

875

947

700

859

930

815

759

500

518

464

544

-

714

  -

78

93

110

181

77

61

86

158

37

82

156

1.119

1976 -

88.616

111.952

137.962

281.279

121.095

93.243

86.083

195.808

20.862

72.402

142.886

1.352.188

  -

1.136

1.263

1.254

1.554

1.573

1.528

1.001

1.239

564

883

916

1.208

 

82

63

84

168

92

131

144

174

99

46

48

189

1.320

1977

128.394

119.256

92.160

271.709

154.743

139.096

126.467

147.883

102.617

52.244

48.678

214.765

1.598.014

 

1.566

1.893

1.097

1.617

1.682

1.062

878

850

1.037

1.136

1.014

1.136

1.211

 

98

120

94

150

164

100

154

172

245

66

126

140

1.629

1978

110.890

163.007

185.644

200.031

223.530

128.081

180.740

199.196

183.709

47.657

96.232

118.148

1.836.865

 

1.132

1.358

1.975

1.334

1.363

1.281

1.174

1.158

750

722

764

844

1.128

 

92

160

129

178

205

151

152

182

161

163

209

124

1.906

1979

89.790

164.740

137.250

184.482

250.802

145.861

91.776

115.596

91.526

107.213

135.542

91.552

1.606.130

 

976

1.030

1.064

1.036

1.223

966

604

635

568

658

649

738

843

 

95

159

235

227

263

245

236

268

332

237

302

312

2.911

1980

77.151

159.512

176.907

219.219

286.633

247.914

206.304

205.315

197.969

147.627

204.404

227.119

2.356.074

 

812

1.003

753

966

1.090

1.012

874

766

596

623

677

728

809

 

322

338

290

428

286

236

322

308

242

309

199

333

3.613

1981

258.803

301.880

270.787

517.515

358.440

224.558

343.436

267.410

158.070

175.068

115.851

183.076

3.174.894

 

804

893

933

1.209

1.253

952

1.067

868

653

567

582

550

879

 

798

1.071

1.148

1.513

1.466

1.233

1.292

1.469

1.556

1.185

1.255

1.307

15.293

TOTAL

756.946

1.141.844

1.131454

1.761984

1.856.240

1.262803

1.229421

1.176.242

1.118204

726.634

839.044

1.020.966

14.021.782

 

949

1.066

986

1.165

1.266

1.024

952

801

719

613

669

781

917

 

3.017

4.212

4.317

3.747

15.293

Total trimestre

3.030.244

4.881.027

3.523.867

2.586.644

14.021.782

 

1.004

1.159

816

690

917

Index mensuelle

103

116

108

127

138

112

104

87

78

67

73

85

100

Index trimestrielle

109

126

89

75

100

Tableau 6 Composition du «by-catch» selon L. Brinca, F. Rey, C. Silva et R. Saetre «A Survey on the Marine Fish Resources of Mozambique»
Profondeur (m) 5-15 15-25 25-35 35-45 45 Prise %
  Moyenne Poids
Ariidae

12.35

1.93

3.60

- -

6.43

4.39

Mullidae

4.67

11.50

19.44

13.44

5.88

8.68

5.92

Nemipteridae - -

18.12

10.02

24.14

5.60

3.82

Pomadasyidae

13.89

18.10

34.96

- -

14.13

9.64

Sciaenidae

56.44

5.45

- -

0.27

28.87

19.70

Synodontidae

0.33

3.26

18.74

21.65

21.43

7.43

5.07

Autres

25.85

13.02

28.10

16.78

23.57

22.57

15.40

TOTAL DEMERSAUX

113.53

53.26

119.36

61.89

75.29

93.71

63.94

Carangidae

2.10

3.28

30.52

48.19

49.64

15.40

10.51

Clupeidae

14.90

9.74

- - -

9.13

6.23

Engraulidae

22.92

7.31

0.08

- -

12.65

8.63

Leiognathidae

13.34

13.98

14.44

0.17

-

10.79

7.36

Autres

0.59

1.53

0.00

1.00

0.00

0.68

0.46

TOTAL PELAGIQUES

53.85

35.84

45.04

49.36

49.64

48.65

33.19

Requins & raies

3.80

0.7

13.30

-

0.30

4.20

2.87

PRISE TOTAL

171.08

89.80

177.70

111.25

236.48

146.56

100
No. de traits de

22

8

5

5

5

45

 
chalut
Tableau 7 Saetre et Silva (1979) donnent les estimations suivantes de prise, prise potentielle, prise maximale et dimension maximale du stock.
  Prise Prise Dimension
  Actuelle Maximale Maximale
    Potentielle du stock
Poisson Démersal
Banc St. Lazarus

0

1

10

Restant de la côte

30

50

200

Poisson pélagique
Anchois

0

300

300

Autres petits pélagiques

30

150

300

Gros pélagiques

< 0.5

?

?

Requins

2-3

?

?

Poisson Mésopélagique

0

1 000

1 000

Crustacés
Crevettes d'eau peu profonde

12

15

16

Crevettes d'eau profonde

< 0.5

?

0.5-1

Langouste profonde

< 0.1

0.3

1

Pêche sur le récif

?

5-10

?

Eaux intèrieures

?

5-10

?

Fig. 2

Fig. 3

SYSTEMES DE RECOLTE DE DONNEES STATISTIQUES ET DE CONTROLE DES PECHES

Ils existent deux différents systèmes de récolte de données statistiques; le Système Statistique National et le Système Statistique Complémentairë, qui dépendent l'un du Département pour la Planification et les Statistiques de la Secréterie d'Etat des Pêches et l'autre du bureau des statistiques de l'Institut de Recherche des Pêches (I.I.P).

Le système statistique national récolte les données économiques de production (pêche industrielle et Combinado Pesqueiro), investissements, exportations et importations; les données de production sont fournies par les sociétés de pêche et par les C.P. tous les dix jours par radio avec confirmation mensuelle sur fiche standarde. Le système complémentaire récolte les données de prises, d'efforts, zones de pêche et données biologique des bateaux industriel et semi-industriel.

Les bateaux semi-industriel remplissent une fiche pour chaque jour de pêche tandis que les bateaux industriel, restant plusieurs jours en mer remplissent une fiche pour chaque marée de pêche en plus que la fiche journalière. Un terminal IBM relié au centre national de calcul a été installé dans l'institut (I.I.P) pour l'analyse de ces données. Ce système statistique pour la pêche industrielle sera complété en 1983. Pour les pêches artisanales aucun système statistique n'a été développé bien que les Services Provincial des Pêches recueillent des données de capture dans les centres de pêche plus importants et au niveau des coopératives; le manque de directives précises à cet égadt porte à des résultats très peu homogènes et peu significatifs bien que dans beaucoup de provinces les Services P. de P. seraient à niveau de pouvoir sortir des données statistiques intéressantes et significatives si seulement leurs efforts étaient rationalisés et uniformés au niveau national. Des statistiques fiables permettraient de mieux diriger les choix et les efforts de dévloppement et les investissements.

Tous les trois mois, le Conseil Consultatif des pêches réuni les directeurs des unités de direction de la pêche industrielle de petite échelle; de l'Institut de Recherche; des sociétés de pêche; des sociétés responsable pour la commercialisation, l'importation et l'exportation, les contructions navales, le conditionnement; les directeurs des C.P. et les directeurs des différents Services Provincials des Pêches pour analyser les résultats et les activités de chaque unité et le niveau de réalisation du plan annuel pour la période spécifique dans chaque secteur.

MOZAMBIQUE - Profil des Pêches (1982) (estimé)
Platforme continentale jusqu'à 200 m de profondeur 68 300 km2
Longueur de la côte 2 600 km2
Production de la pêche artisanale maritime (30 000 t)
Nombre de pêcheurs (40 000)
Pirogues monoxyles (14 300)
Voiliers de pêche (3 350)
Bateau à moteur (300)
Chalutiers congélateurs 64
Capacité usine à la glace t/jour (30)
Capacité chambres froides (4 500 t)
Chantiers navales (5)
Centres de formation de pêche 1
Centres de recherche des pêches 1
Laboratoire de recherche 4
Usines à filets 1
Valeur des exportations de produits de la mer 65,000.000$ U.S.(1981)
Valeur des importations de produits de la mer 15,000.000$ U.S.(1981)
Consommation annuelle de poisson en kg/pers/an 4
Production industrielle en tonnes
  1980 1981
crevettes 6 964 8 678
poisson 7 429 9 546
langouste
58
78
crevette profonde -- 1 200
 
Production totale pêche maritime (55 000 t)
Production pêche eaux intérieures (5-10 000 t)

Engins de pêche utilisés au Mozambique (Pêche Artisanale) ZONE SUD (de Maputo à Beira)

Filet maillant de surface pour "Magumba" (Hilsa kelee)

Hauteur: 10 m; Longueur; 400 m; Mailles: 50 mm; Matériel: Monofilament, nylon 0,4 mm produit par l'usine à filet SIMA (Maputo) ou importé.

Utilisation

Trois à quatre pêcheurs avec un bateau à moteur de 7-8 m type NP2, cherchent un banc de poisson, l'encerclent avec le filet, rentre avec le bateau dans le cercle et poussent le poisson à s'emmailler en faisant du bruit.

Filet maillant à marée ("Conga")

Hauteur: 3 m; Longueur: 600 m ou plus; Mailles: 50 mm; Matériel: Monofilament, nylon.

Utilisation

Deux à trois pêcheurs avec une baleinière ou un bateau à moteur immergent le filet au moment de la pleine mer parallèlement à la côte, ancré avec deux ancres à grappin de +10 kgs. Le filet pose sur le fond et le poisson reste maillé à marée basse.

Filet maillant de fond pour requins et raies (Rede de Emalhar de Tubarao)

Hauteur: 2-3 m; Longueur: quelques centaines de mètres; Mailles: de 130 à 260 mm; Matériel: Polyéthylène tressé 2-3 mm.

Utilisation

Trois pêcheurs avec un bateau à voile ou à moteur posent le filet et le ramassent après 7-8 heures.

Seine de plage avec poche (Arrasto para terra)

Hauteur: 2 m Longueur: 100 m; Mailles: 50 mm dans les cotés, 30-35 mm dans la peche; Matériel: coton.

Utilisation

Dix à douze pêcheurs avec un bateau. Variantes: énormes seines tirées par deux tracteurs (presque complètement disparues).

Ligne à main (Linha) (très peut utilisée)

Un ou deux hameçons de taille variable, souvent de construction artisanale, attachés en bout de ligne en dessous du poid.

ZONE CENTRALE (Zambesia)
Zones de mangroves

Filet maillant à marée sans flotteurs ni poids

Hauteur: 1,5-2 m; Longueur: variable 50 m ou plus; Mailles: 50 mm sur les cotés, 25 mm dans la zone centrale; Matériel: Polyéthylène, nylon, coton, multifilament. Le filet est tenu ouvert et en position par des bouts de bois; il est posé à marée haute et retirée à marée basse.

Filet maillant de fond (Rede de Emalhar de fundo)

Hauteur: 2 m; Maille:~50 mm; Matériel: divers; Poids: en ciment ou en pierre; Flotteurs: différent matériaux synthétiques ou en bois léger.

Utilisé souvent pour barrer les chenaux entres les mangroves à marée haute et retiré à marée basse.

Filet maillant flottant

Hauteur: ~1,5 m; Longueur:~50 m; Mailles:~50 mm; Matériel: nylon de récupération; Flotteurs: de polystyrène, Poids: en pierre.

Utilisé dans les chenaux et estuaires. Dex personnes avec une "almadia".

Filet maillant pour requins

Mailles: 260 mm; Matériel: polyéthylène; le filet est fabriqué par les pêcheurs.

ZONE NORD (Province de Nampula et Cabo Delgado)

Seine de plage (avec poche)

Hauteur:~2,50 m; Longueur: ~100 m; Mailles: monofilament, coton (plus fréquent), cordes de sisal ou décorche d'arbustre tressé; Flotteurs: en bois léger en forme de clavettes; Poids: en pierres.

Petites seines de plage avec poche (Rede de arrasto para terra)

Hauteur:~1,5 m; Longueur: 30-40 m; Mailles: 20 mm sur les cotés, 12 mm dans le sac.

Utilisation

Cinq personnes avec une barque à l'aviron ou une grande pirogue. La seine est utilisée dans les zones d'estuaires. Où ils peuvent se procurer du bon matériel, les seines sont de très bonne facture.

Filet moustiquaire à crevette (Saco de balacheo)

Hauteur: 1,5-2 m; Longueur; 3-6 m; Profondeur: 1 m; Mailles: 10-12 mm; Matériel: coton.

Utilisation

Utilisé, dans les zones de mangroves par deux personnes à pied pour capturer des juveniles de crevettes (10-20 mm).

"GAMBOA(S)" - utilisée partout dans le pays mais surtout au centre et au nord.

"Gamboa" à courant de marée utilisée dans les chenaux dans les zones de mangroves. Hauteur:~2 m; Longueur:~60 m; Mailles: 20 cm x 1,5-2 cm. Matériel: roseaux.

"Gamboa" montée sur les bancs de sable entre les îles.

Hauteur: ~1,5 m; Ouverture: 300-400 m ou plus. La récolte se fait à marée basse quand la "Gamboa" est à sec. "Mailles: 20 cm x 1,5-2 cm. Matériel: roseaux.

PROVINCE DE CABO DELGAO0

Chasse sous-marine

Les pêcheurs vont à la pêche tous seuls sans bateau ou, comme dans "l'arquipelago Das Quirimbas" en équipe de 4 à 6 avec une baleinère.

Pêche à la traine

Connue mais très peut utilisée.

Ligne à main

Nylon ou autre matériel. Hamecons souvent construits par les pêcheurs.

Casier (Armadilha - Gaiola)

Casier classique en canne comme dans le reste de la région de l'OISO. Appât: pâte de manioc. Dimensions:~1 m si utilisés à bord de "Casquinhos",~2 m si utilisés à pied.