SWIOP/WP/62 - Actes du S�minaire sur l'Am�nagement de la P�cherie de Crabes des Mangroves (Scylla Serrata) du Nord-ouest de Madagascar













Table des mati�res


Sous l'�gide de la
Direction de la P�che et de l'Aquaculture,
et du
Projet R�gional pour le D�veloppement et l'Am�nagement des P�ches dans l'Oc�an Indien Sud-occidental

R�dacteurs

B.R. Bautil
et
J.D. Ardill

Projet OISO

FOOD AND AGRICULTURE ORGANIZATION OF THE UNITED NATIONS UNITED NATIONS DEVELOPMENT PROGRAMME

Les appellations employ�es dans cette publication et la pr�sentation des donn�es qui y figurent n'impliquent de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorit�s, ni quant au trac� de leurs fronti�res ou limites.

La r�f�rence bibliographique de ce document doit �tre donn�e ainsi:

Bautil, B.R.R., et J.D. Ardill, R�dacteurs, 1991, Actes du s�minaire sur l'am�nagement de la p�cherie de crabes des mangroves (Scylla serrata) du Nord-ouest de Madagascar

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Table des mati�res


Rapport du s�minaire sur l'am�nagement de la p�cherie en crabe des mangroves (Scylla serrata) du Nord-ouest de Madagascar

Programme du s�minaire
Pr�sentation de la p�cherie
Les r�sultats de l'�tude sur la ressource
Les r�sultats de l'�tude socio-�conomique
Les r�sultats de l'�tude co�ts-b�n�fices
Conclusions du s�minaire
Liste des participants

Etude pr�liminaire de la ressource en crabe des mangroves (Scylla serrata) du Nord-ouest de Madagascar

1. Introduction3
2. M�thodes et r�sultats
3. Discussion
4. Conclusions
References
Annexe I: Tableaux
Annexe II: Figures
Annexe III: Formulaires
Annexe IV: Progressions Modales

Param�tres Socio-Economiques de la P�che au Crabe li�e � R�frig�p�che Ouest

1. Introduction
2. Contexte de l'�tude
3. M�thode d'approche
4. Les param�tres socio-�conomiques
5. Discussion
6. Conclusion
7. Bibliographie sommaire
Annexe 1: Les techniques de p�che
Annexe 2: questionnaire

Simulations sur l'analyse �conomique et financi�re de l'activit� du crabe au sein de la soci�t� "R�frig�p�che Ouest" de Mahajanga

Introduction
Hypoth�ses entrant dans les simulations
R�sultats des simulations
Conclusions
Annexe I: Simulations sur les activit�s de R�frig�p�che-ouest
Annexe II: Simulations sur les activit�s d'un bateau p�chant le crabe


Rapport du s�minaire sur l'am�nagement de la p�cherie en crabe des mangroves (Scylla serrata) du Nord-ouest de Madagascar


Programme du s�minaire
Pr�sentation de la p�cherie
Les r�sultats de l'�tude sur la ressource
Les r�sultats de l'�tude socio-�conomique
Les r�sultats de l'�tude co�ts-b�n�fices
Conclusions du s�minaire
Liste des participants


Le s�minaire sur l'am�nagement de la p�cherie en crabe des mangroves Scylla serrata, a �t� organis� conjointement par la Direction des P�ches et de l'Aquaculture et le Projet R�gional pour le D�veloppement l'Am�nagement des P�ches dans l'Oc�an Indien Sud-Occidental (Programme OISO). Il s'est tenu dans les locaux de la Direction des P�ches et de l'Aquaculture � Antananarivo le 10 octobre 1990.

Programme du s�minaire

Pr�sentation de la p�cherie et pr�sentation des r�sultats de l'�tude sur l'�tat de la ressource et sur la biologie du crabe Scylla serrata. RAMANANTONIAINA, J. UFSH Toliara et BAUTIL, B.R. Projet OISO.
Pr�sentation de l'�tude sur les param�tres socio-�conomiques de la population de p�cheurs de crabe. RAZAFINDRAINIBE, H., CNRO.
Simulations sur l'analyse �conomique et financi�re de l'activit� du crabe au sein de la. soci�t� "R�frig�p�che Ouest" de Mahajanga. Mlle. TOURETTE, S. et ARDILL, D., Projet OISO

Conclusions du s�minaire.

Pr�sentation de la p�cherie

Madagascar, avec 3.200 km2 de mangroves, poss�de un potentiel en crabes des mangroves Scylla serrata. Les mangroves se r�partissent essentiellement sur la c�te Ouest du pays. La p�cherie de crabes s'est surtout d�velopp�e dans le Nord-ouest du pays dans l'ensemble des mangroves comprises entre la baie de la Mahajamba et le cap St Andr�.

En 1984, la soci�t� REFRIGEPECHE-OUEST s'installe dans la r�gion de Mahajanga et ach�te du crabes, des crevettes et du poissons aupr�s des p�cheurs traditionnels. A cette �poque, les p�cheurs particuliers apportaient eux-m�mes leurs produits directement au si�ge de la soci�t�.

En juin 1987 des collecteurs-boutiquiers sont install�s au sein des neufs diff�rentes mangroves de la r�gion et ach�tent � titre priv� le crabe aux p�cheurs � 200 FMG le kilogramme. Ils le revendent � la soci�t� avec un b�n�fice de 25 FMG par kilogramme. C'est au moyen de vedettes achet�es o� lou�es � des particuliers que la soci�t� collecte r�guli�rement les crabes.

Durant l'ann�e 1987, les produits ont �t� export�s, essentiellement en morceaux congel�s, vers le march� de la R�union dont le potentiel d'absorption est estim� � 200 tonnes de crabes entiers par an.

En janvier 1988, une usine moderne de traitement du crabe a �t� construite � Mahajanga, sa capacit� annuelle de traitement s'�l�ve � 1.000 tonnes de crabes entiers lav�s. Cette usine permet un conditionnement du crabe en "entier-cuit-congel�", en "morceaux-crus-congel�s", en "pinces-enti�res-cuites" et en pinces dites "cocktail". A partir du mois de mars 1988, une cha�ne d'extraction de chair de crabe �tait op�rationnelle et de la chair de crabe surgel�e constituait un nouveau conditionnement.

Afin d'assurer un approvisionnement r�gulier en crabes pour l'usine, la soci�t� a recrut�e en 1988 huit groupes de 10 p�cheurs et les a �quip�s d'engins de p�che et de pirogues. Ces p�cheurs sont des salari�s que l'on d�nomme "p�cheurs associ�s", ils pratiquent la p�che toute l'ann�e et p�chent essentiellement � l'aide de balances. En 1988, six de ces groupes �taient install�s dans la baie de la Mahajamba.

En 1989, 717 tonnes, de Scylla serrata ont �t� collect�s et destin�s � diff�rents march�s. La soci�t� REFRIGEPECHE-OUEST, qui collecte 80% du total, les destinent au march� de l'exportation. La soci�t� PECHE-EXPORT a collect� 13% � destination du march� local. En sus, les march�s locaux de Mahajanga et d'Antananarivo ont absorb�s 6,5% du total de collecte, fournis par des petits mareyeurs.

Les produits de la REFRIGEPECHE-QUEST sont export�s et commercialis�s en France par la soci�t� GELPECHE. La soci�t� conna�t cependant des difficult�s financi�res li�es � la chute du prix du crabe sur le march� fran�ais. En effet, la concurrence exerc�e par certains pays comme la Tha�lande qui exporte en France la chair de Scylla serrata � moins de 26 FF/kg et la concurrence exerc�e par des produits tels que le "Surimi" ont entra�n� la chute du prix du crabe de Madagascar. Le prix du kilogramme de chair est pass� sur le march� fran�ais de 52 FF en septembre 1988 � 32 FF en f�vrier 1989.

Les r�sultats de l'�tude sur la ressource

Cette �tude s'int�resse particuli�rement aux captures et aux efforts de p�che pratiqu�s dans sept entit�s de mangroves des alentours de la ville de Mahajanga.

Les captures r�alis�es dans ces mangroves, entre avril 1989 et avril 1990 sont estim�es � 430 tonnes. Au total, 80% des captures ont �t� obtenues avec deux engins de p�che, le crochet (38%) et la balance (42%). La p�che au crochet s'effectue sur les surfaces intertidales tandis que la p�che � la balance se pratique dans les chenaux marins et estuaires, par des fonds ne d�passant pas 15 m�tres de profondeur.

Les quantit�s captur�es sont caract�ris�es par la saisonnalit� suivante: en fin de saison des pluies et au d�but de la saison s�che (mars avril, mai), les captures sont �lev�es; durant la saison s�che elles diminuent pour atteindre des valeurs minimales en septembre, octobre et novembre. Ensuite, elles augmentent (d�cembre, janvier et f�vrier), pour atteindre les valeurs �lev�es de la fin de la saison des pluies.

La fluctuation des captures est �troitement li�e � l'effort de p�che pratiqu�. Pour la p�che au crochet, les captures par unit� d'effort sont �lev�s en fin de saison des pluies (>13 kilogrammes/jour). A ce moment, les captures par unit� d'effort � la balance sont � leurs minimum (8 kilogrammes/jour).

Les crabes captur�s sont essentiellement constitu�s d'individus mesurant entre 9 et 15 cm de largeur c�phalothoracique. Dans les captures, les m�les dominent, surtout dans les grandes (>15 cm) classes de tailles. La composition sexuelle varie tr�s peu au cours de l'ann�e.

Les param�tres de la relation taille-poids sont pour les m�les: P = 0,5729 Lc2,58, pour les femelles: P = 0,39 Lc2,66. Les param�tres de croissance obtenus pour l'esp�ce sont: L� = 26 cm, K = 0,404, t0 = - 0,2464.

La mortalit� totale (Z) trouv�e est de 0,658, la mortalit� naturelle (M) d�termin�e par la formule de PAULY (1985) est 0,53 et la mortalit� de p�che (F) est 0,1252. L'�ge � premi�re capture correspond � une largeur c�phalothoracique de 10,8 cm. Un coefficient (Z') qui inclue la mortalit� et la migration � �t� d�termin� comme �gal � 6,29.

Les productions maximales �quilibr�es estim�es par le mod�le de THOMPSON et BELL (1934) varient entre 2,5 et 3,97 tonnes par km2 et par an, en fonction des diff�rents �ges � premi�re capture (Tc50%). Au Tc50% obtenu en 1989, la production maximale �quilibr�e est de 3,8 tonnes/km2/an. Dans ces conditions, il appara�t que la PME en Scylla serrata dans les sept mangroves �tudi�es serait de 3.176 tonnes. Pour atteindre la PME, il faudrait multiplier la capture actuelle par 7,8 et augmenter l'effort p�che de 35 fois.

Cependant, les r�sultats obtenus selon ce mod�le d�pendent de l'interpr�tation faite de la courbe des captures. En effet, nous avons retenus l'hypoth�se d'une migration comme explication des deux pentes observ�es.

Scylla serrata �tant essentiellement une esp�ce subtidale la fraction importante de la population se trouve en de�� des zones intertidales. A Madagascar, cette zone est sous-exploit�e et d�passe rarement 15 m�tres de fond. En vue d'une augmentation des captures, il est donc souhaitable d'augmenter l'effort de p�che sur la zone subtidale au moyen d'engins adapt�s � cette p�che en eaux plus profondes (casiers, balances). Toute augmentation de l'effort de p�che dans cette zone devrait s'accompagner d'une augmentation de la production, particuli�rement en p�riode de captures par unit� d'effort �lev�es. Dans la situation actuelle d'exploitation, les captures des p�cheurs associ�s augmenteraient si ils exploitaient le crabe au crochet entre janvier et mars.

Les r�sultats de l'�tude socio-�conomique

La p�che au Scylla serrata se pratique � pied o� � partir d'une pirogue � l'aide de diff�rents engins de p�che.

La p�che � pied s'effectue au moment des basses-eaux sur les �tendues intertidales d�couvertes. Elle se pratique �galement en bordure des chenaux. Les crabes sont souvent trouv�s cach�s dans des terriers remplis d'eau; ils en sont extrait � l'aide d'un crochet.

La p�che en pirogue n�cessite diff�rents engins tels que la balance et la ligne. Parfois des crabes sont captur�s dans les "valakira" . Le casier est rarement utilis�. Lorsque les crabes se d�placent dans les eaux peu profondes en bordure des chenaux et des estuaires, ils sont visibles par transparence de l'eau et sont captur�s � l'aide d'une raquette.

Les r�sultats de l'�tude socio-�conomique ont prouv� que les p�cheurs de la r�gion ne pratiquent pas uniquement la p�che au crabe mais �galement d'autres types de p�che (crevette, poisson, requin...). Ils pratiquent parall�lement l'agriculture.

Entre avril 1989 et mars 1990, 685 personnes ont pratiqu�s la p�che au crabe au moins une fois dans l'ann�e. Cependant, le nombre de p�cheurs actifs durant une quinzaine ne d�passe pas 280. Le calendrier cultural montre une correspondance entre les activit�s agricoles et la p�riode de faible effort de p�che.

L'�ge moyen des p�cheurs est de 31,6 ans et 80% d'entre eux sont illettr�s. La dur�e de vie de la pirogue est limit�e � deux ans et elle co�te 20.000 FMG. Les bovins ne constituent pas un investissement important pour le p�cheur de crabes. Le prix offert au p�cheur pour le crabe (200 FMG par kilogramme) n'est pas tr�s motivant en comparaison des prix offerts pour d'autres produits (crevettes, poisson...). L'activit� de p�che au crabe se pratique pour financer des besoins particuliers.

Les r�sultats de l'�tude co�ts-b�n�fices

Dix simulations ont �t� faites. Les quatre premi�res sont au niveau de production de 1988 (513 tonnes), et les autres sont au niveau maximum de production de l'usine (1.000 t).

L'activit� du crabe n'est rentable que sous les conditions retenues � travers les simulations propos�es:

(i) Une utilisation maximale des capacit�s de production de l'usine, avec une bonne ventilation commerciale des produits usin�s, associ� �

(ii) Des co�ts de transport du crabe entre les mangroves et l'usine subventionn�s, ou

(iii) Une augmentation des prix.

Afin de v�rifier l'option (ii), un mod�le �conomique a �t� �labor� faisant appara�tre l'activit� de p�che du crabe, associ� � la collecte. Les hypoth�ses retenues �taient celles d'un bateau de 26 CV, fourni gratuitement (eg. don japonais). La capture annuelle totale estim�e � 39 tonnes produit un r�sultat nul (ou les co�ts de fonctionnement sont �quivalent � la valeur de la production) � un prix de 2,5 FF/kg, soit le double du co�t du crabe dans la simulation IX. Donc, m�me dans le cas ou des bateaux seraient fournis gratuitement, la p�che artisanale au crabe ne peut pas subventionner le transport.

Une augmentation du prix de la chair de crabe de 32 � 40 FF produit un petit b�n�fice. Dans cette situation, la soci�t� n'aura th�oriquement pas de probl�mes de flux de tr�sorerie. Il est � noter que dans cette simulation, le meilleur b�n�fice est r�alis� si toute la production est pass�e en chair, pinces cocktail et coquilles.

La strat�gie de la soci�t� doit donc se concentrer sur la recherche de produits et de march�s plus porteurs que celui actuel de la chair de crabe.

Compte tenu de l'apport en devises non-n�gligeable, de l'impact important de l'activit� du crabe sur l'emploi local et de la valorisation int�ressante que repr�sente le crabe en tant que produit national, une subvention de l'Etat serait � envisager, sous forme d'un programme d'aide � la recherche de march�s et au d�veloppement de produits.

Conclusions du s�minaire

Malgr� une production de devises importante au niveau de l'�conomie nationale, l'activit� de REFREGEPECHE semble souffrir du fait des prix faibles � l'exportation.

Les prix offerts ne sont pas motivants pour les p�cheurs ind�pendants, pour qui les ventes de crabe repr�sentent une activit� r�pondant � des besoins ponctuels. Il y a aussi une rotation importante des p�cheurs des groupements, ce qui traduit une insatisfaction sur les conditions de travail.

Les co�ts de collecte semblent �tre l'�l�ment majeur, associ�s aux prix du crabe trait� � l'exportation, qui gr�vent le bilan financier et limitent les prix aux producteurs. Certaines mesures pourraient rem�dier � cette situation:

(a) R�duire la fr�quence de la collecte aupr�s des p�cheurs ind�pendants � une rotation par quinzaine, synchronis�e avec les mar�es d'eau vive, p�riode o� la p�che au crochet est possible. La collecte aupr�s des p�cheurs associ�s devrait continuer comme � pr�sent, puisque la p�che � la balance qu'ils pratiquent n'est pas li�e aux mar�es. Comme les groupements sont concentr�s surtout dans la Mahajamba, une r�duction de pr�s de moiti� de l'effort de collecte est possible.

(b) Reconvertir les p�cheurs associ�s � la p�che au crochet entre janvier et mars et promouvoir la p�che � la balance chez les p�cheurs ind�pendants (en leur fournissant du mat�riel?) entre juin et octobre afin de b�n�ficier des p�riodes de forts taux de capture de ces engins.

(c) Effectuer une �tude de march�s � l'exportation pour tenter d'identifier des prix plus portants; cette �tude devrait aussi d�terminer le type de produit adapt� � tout nouveau march�, et aider aux essais de fabrication et de vente des produits adapt�s.

La soci�t� REFRIGEPECHE-OUEST aura vraisemblablement besoin d'une aide pour accomplir le troisi�me �l�ment. Cette aide se justifie par l'apport important de devises de la collecte de crabe en vue de l'exportation et du nombre d'emplois cr�es au niveau de la p�che traditionnelle et du conditionnement.

En raison de l'effort de p�che minime par rapport � celui qui donnerait la production maximale �quilibr�e, aucune mesure d'am�nagement de la p�cherie ne semble n�cessaire; les augmentations des co�ts li�es � la p�che limiteront les captures aussit�t que les taux de celles-ci fl�chissent.

Les recherches additionnelles sur la ressource devraient comporter des �tudes sur les biomasses dans les zones de p�che, ainsi que sur les ph�nom�nes de migration et de mortalit� naturelle. L'analyse des donn�s r�colt�es sur la deuxi�me ann�e doit �tre effectu�e.

Un compl�ment de l'�tude socio-�conomique touchant le reste de la population des mangroves permettrait une meilleure interpr�tation de la pr�sente �tude.

Liste des participants

M. CHRISTOPHE, V., Direction de la P�che et de l'Aquaculture.
Mlle. RAZAFINDRAINIBE, H., CNRO.
M. DESFOSSET.Y., soci�t� R�frig�p�che-Ouest.
M. RAFARAMANDIMBY, S.C., Chef CIRPA, Tolagnaro.
M. RALIERISZA, F.A., DASS/DPA.
M. EDALY, DPA.
M. RABESALAMA, A.R., DPA.
M. RABENORANTSA, L.. DPI/SPI.
M. RABENEVANANA, M-W., UFSH.
M. RALIJAONA, Ch.. UFSH. i
M. MARA.E.R., UFSH.
M. RAHARIMANANA, FI., DPA/DPM.
M. RAMANANTONIAINA, UFSH.
Mme. RAMIALISON A., UFSH.
M. SANDERS, M. J.. Projet OISO.
M. BAUTIL, B., Projet OISO.
M. ARDILL, D. Projet OISO.
Mlle. TOURETTE, S., consultant OISO.

Etude pr�liminaire de la ressource en crabe des mangroves (Scylla serrata) du Nord-ouest de Madagascar

Bruno R. BAUTIL1
Jonah RAMANANTONIAINA2
Guido CARRARA1


1. Introduction3
2. M�thodes et r�sultats
3. Discussion
4. Conclusions
References
Annexe I: Tableaux
Annexe II: Figures
Annexe III: Formulaires
Annexe IV: Progressions Modales


1. Introduction3

1 FAO Fishery Project
B.P.487, Victoria, Seychelles

2 U.F.S.H., Universit� de Toliara, B.P.141, Madagascar

3 Nous remercions la Direction de la P�che et de l'Aquaculture et son directeur Monsieur Charles ANDRIANAIVOJAONA pour le support apport� durant le d�roulement de cette �tude. La coop�ration des dirigeants de la soci�t� REFRIGEPECHE-OUEST a permis l'implantation rapide et efficace du syst�me de collecte de donn�es. L'attention de Monsieur Yves DESFOSS�T a permis le bon d�roulement de cette op�ration, qu'il trouve ici l'expression de notre reconnaissance.
Nos remerciements vont �galement � notre coll�gue du projet OISO, M. J. SANDERS pour l'aide pr�cieuse dans l'analyse des donn�es.
Enfin, pour avoir volontiers r�pondu aux innombrables questions concernant leur p�che, nous remercions les p�cheurs de la r�gion

1.1. Contexte

En septembre 1988, � la suite d'une mission du projet r�gional de la FAO pour le d�veloppement et l'am�nagement des p�ches dans l'Oc�an Indien Sud-Occidental (projet OISO, RAF/87/008), l'administration des p�ches de Madagascar a demand� la conduite d'une �tude de la ressource en crabes des mangroves du Nord-ouest du pays. En mars 1989, le syst�me de collecte des donn�es a �t� implant� au sein de la soci�t� REFRIGEPECHE-OUEST. Cette �tude men�e en collaboration avec le projet national de la FAO, intitul� "D�veloppement des p�ches et formation des cadres" (MAG/84/002) devait couvrir deux ann�es, 1989 et 1990.

Les objectifs, en plus de la formation des homologues malgaches en techniques d'estimations des ressources, �taient de d�terminer le niveau actuel d'exploitation et la production maximale �quilibr�e (PME) de la ressource en crabes.

La repr�sentation du PNUD a accord� un financement pour ces �tudes ainsi que pour le d�placement du chercheur malgache durant un mois au sein du projet OISO pour l'analyse conjointe des donn�es.

Les r�sultats pr�sent�s ici couvrent la premi�re ann�e de collecte de donn�es, entre avril 1989 et avril 1990. Les donn�es collect�es pour la deuxi�me ann�e couvrent la p�riode entre avril 1990 � avril 1991; elles sont saisies sur ordinateur et doivent �tre analys�es ult�rieurement.

1.2. Pr�sentation de la p�cherie

1.2.1. G�n�ralit�s

Madagascar, avec 3.200 km2 de mangroves, poss�de une ressource en crabes des mangroves, Scylla serrata. Ces mangroves se r�partissent essentiellement sur la c�te Ouest du pays.

LE RESTE et al. (1976), d'apr�s les statistiques du service des p�ches, signalent qu'entre 1970 et 1973 la capture moyenne de crabes vendus sur le march� int�rieur, pour l'ensemble du pays, �tait de 178 tonnes. Pour l'ann�e 1987, ROULLOT (1988) signale une valeur de 200 tonnes pour le march� int�rieur.

En 1984, la soci�t� REFRIGEPECHE-OUEST d�bute dans la r�gion de Mahajanga un achat de crabes, de crevettes et de poissons aupr�s des p�cheurs traditionnels. A cette �poque, les p�cheurs particuliers apportaient eux-m�mes leurs produits directement au si�ge de la soci�t�.

En juin 1987, la soci�t� d�marre sa propre collecte de crabes dans les diff�rentes mangroves. Elle installe alors des collecteurs-boutiquiers au sein des neufs diff�rentes mangroves de la r�gion (Figure 1). Ces collecteurs-boutiquiers ach�tent le crabe aux p�cheurs et disposent d'une boutique o� ils vendent des produits de premi�re n�cessit� (riz, allumettes, savon, etc...). Ils revendent le crabe � la soci�t� avec un b�n�fice de 25 FMG par kilogramme4.

4 Le prix d'achat au p�cheur est de 200 FMG/kg, la soci�t� offre 226 FMG/kg.

C'est au moyen de vedettes achet�es o� lou�es � des particuliers que la soci�t� collecte r�guli�rement les crabes aupr�s des collecteurs-boutiquiers. Ceux-ci n'ach�tent aux p�cheurs que les crabes vivants; ils rejettent tous les crabes morts. Entre le moment o� le crabe est captur� par le p�cheur et le moment ou il remet sa capture au collecteur, il peut s'�couler trois ou quatres jours. On ne conna�t pas la mortalit� de crabes qui existe � ce niveau5.

5 Une �tude au niveau des collecteurs permettrait de conna�tre l'importance de cette mortalit� et de proposer des rem�des.

Durant l'ann�e 1987, les produits ont �t� export�s, essentiellement en morceaux congel�s, vers le march� de la R�union dont le potentiel d'absorption est estim� � 200 tonnes de crabes entiers par an.

En janvier 1988, une usine moderne de traitement du crabe a �t� construite � Mahajanga. Sa capacit� annuelle de traitement s'�l�ve � 1.000 tonnes de crabes entiers lav�s. Cette usine permet un conditionnement du crabe en "entier-cuit-congel�", en "morceaux-crus-congel�s", en "pinces-enti�res-cuites" et en pinces dites "cocktail"6. A partir du mois de mars 1988, une cha�ne d'extraction de chair de crabe �tait op�rationnelle et la chair de crabe surgel�e constituait un nouveau conditionnement.

6 Il s'agit d'une pince cuite dont une partie de la carapace a �t� enlev� de mani�re � rendre la chair directement accessible � la consommation.

La zone d'exploitation s'est agrandie suite � la cr�ation de l'usine, et la p�che artisanale du crabe s'est d�velopp�e de mani�re plus importante qu'ailleurs dans la r�gion comprise entre le cap St Andr� et la baie de la Mahajamba. Depuis, les 6 vedettes de la soci�t� collectent chaque semaine le crabe dans 17 centres implant�s dans neufs mangroves. Celles-ci totalisent une superficie de 959 km2 de formation v�g�tale. La baie de la Bombetoka �tait exclue de la zone de collecte de la soci�t�, servant � approvisionner le march� local. On estime pour cette m�me ann�e que plus de 500 p�cheurs de crabes �taient fournisseurs � la REFRIGEPECHE-OUEST.

En 1988, afin d'assurer un approvisionnement r�gulier en crabes, la soci�t� a recrut�e 8 groupes de 10 p�cheurs et les a �quip�s d'engins de p�che et de pirogues. Ces p�cheurs sont des salari�s que l'on d�nomme "p�cheurs associ�s". Ils pratiquent la p�che toute l'ann�e, essentiellement � l'aide de balances. Six de ces groupes �taient install�s dans la baie de la Mahajamba.

En 1989, la superficie de la mangrove exploit�e par la REFRIGEPECHE-OUEST s'est quelque peu r�duite, les baies situ�es tout au Sud (Vilamatsa et Antahaly) ne sont plus visit�es et la superficie des mangroves exploit�es (toujours en excluant la Bombetoka) est estim�e � 831 km2. Une autre soci�t�, PECHE EXPORT, collectait �galement dans les mangroves environnantes de Mahajanga.

Durant cette ann�e, la REFRIGEPECHE-OUEST a �galement modifi�e sa strat�gie en diminuant la fr�quence de collecte des bateaux dans les mangroves afin de r�duire les frais de transport qui constituent une charge importante (prix du carburant). Le prix offert aux p�cheurs pour le crabe livr� � l'usine s'�levait � 600 FMG par kg. Cela a amen� de nombreux p�cheurs des mangroves avoisinantes � vendre eux-m�mes leurs crabes � l'usine, plut�t que de le vendre aux collecteurs qui n'offrent que 200 FMG. A partir du mois d'avril 1989, les crabes de la baie de la Bombetoka formaient une part r�guli�re des livraisons, les p�cheurs venant r�guli�rement vendre leurs captures � l'usine.

Les captures destin�es � la REFRIGEPECHE-OUEST ne repr�sentent qu'une partie des crabes captur�s. En effet, le reste constitue:

- l'autoconsommation de crabes par les p�cheurs (environ 5% des captures livr�es au collecteurs d'apr�s J. RAZAFAMANDIMBY 1989).

- le commerce destin� � PECHE EXPORT et aux march�s locaux de Mahajanga, d'Antananarivo et autres (environ 20% du total en 1989).

1.2.2. M�thodes de p�che

On distingue deux fa�ons de p�cher le crabe: � pied ou � partir d'une pirogue. Habituellement, la p�che se pratique par �quipe de deux.

- La p�che � pied se pratique lors des basses-eaux sur les �tendues intertidales alors d�couvertes ou en bordure des chenaux dans des endroits faiblement immerg�s. Sur les �tendues intertidales d�couvertes, les crabes sont souvent trouv�s dans des terriers remplis d'eau; ils en sont extrait � l'aide d'un crochet. Lorsque les crabes se d�placent dans les eaux peu profondes o� ils sont visibles par transparence, ou lorsque ils sont � m�me le sol, ils sont captur�s � l'aide d'une raquette.

- La p�che en pirogue n�cessite diff�rents engins tels que la ligne, l'hame�on et la balance. Le casier est rarement utilis�. Parfois des crabes sont captur�s dans les "valakira"7. Lorsque un p�cheur en pirogue rep�re un crabe pr�s de la rive, il peut descendre dans l'eau muni de deux raquettes dont il se sert � la mani�re de cuill�res pour attraper les crabes.

7 Barrage c�tiers pour capturer les crevettes.

A Madagascar, les p�cheurs de la r�gion ne pratiquent pas uniquement la p�che au crabe; d'autres produits marins (crevettes, poisson, requin...) sont �galement p�ch�s. L'agriculture se pratique parall�lement. Entre avril 1989 et mars 1990, 685 personnes ont pratiqu�s la p�che au crabe au moins une fois dans l'ann�e. Cependant, le nombre de p�cheurs actifs durant une quinzaine ne d�passe pas 280 (HOEKSTRA et RAZAFINDRAINIBE, 1989).

Les prises de crabes varient en fonction de l'efficacit� du p�cheur, de la saison et des phases lunaires.

Une fois p�ch�s, les crabes sont achemin�s par le p�cheur vers un centre de collecte o� l'embarquement sur les vedettes de la soci�t� a lieu � destination de l'usine. L'acheminent des crabes vers l'usine peut prendre plusieurs jours. Pour les baies �loign�es, entre le moment o� le crabe est captur� par le p�cheur et le moment o� il est trait� � l'usine, il peut s'�couler jusqu'� 6 jours. En 1988, la soci�t� signale qu'environ 14% des crabes destin�s � l'usine sont morts durant le transport en vedettes.

Il est essentiel de maintenir un environnement humide afin de diminuer la mortalit� des crabes durant le transport; en effet si ceux-ci perdent 10% de leur poids en eau, ils meurent (N. C. GILLEPSIE, communication personnelle). Afin d'�viter cette dessiccation des crabes durant le transport, les p�cheurs les entourent d'une couche de boue humide. Pour cette raison, la soci�t� accepte un certain pourcentage de boue dans les captures. En 1988, en effectuant les pesages des crabes avant et apr�s le lavage, elle a d�termin�e que le poids des crabes sans boue �tait en moyenne de 86% du poids total collect� dans les centres (14% de boue).

1.2.3. La r�partition du Scylla serrata au sein des diff�rents biotopes associ�s � la mangrove.

Scylla serrata est essentiellement une esp�ce subtidale et la fraction importante de la population d'adultes se trouve en permanence dans les zones immerg�es.

HILL, WILLIAMS et DUTTON (1982) signalent qu'en Australie, tous les stades (juv�niles, subadultes et adultes) utilisent la zone intertidale. Les juv�niles (20-80 mm de largeur c�phalothoracique) se rencontrent dans la mangrove proprement dite ou dans les formations de phan�rogames aquatiques qui constituent un abri. Ils demeurent dans ce biotope lorsque la mar�e se retire.

Les subadultes et les adultes, par contre, migrent dans la zone intertidale � mar�e haute, et la grande partie se retirent avec la mar�e basse, bien que bon nombre d'entre-eux restent dans cette zone intertidale � mar�e basse, r�fugi�s dans des terriers pleins d'eau. Le repeuplement des terriers de la zone intertidale se fera en fonction de la mar�e et donc du cycle lunaire.

RAZAFIMANDIMBY (1989) observe en effet, que les captures des p�cheurs traditionnels de la baie de la Mahajamba sont plus �lev�es lors des vives eaux de la pleine lune et de la nouvelle lune que durant les autres phases lunaires. Il signale �galement, "La productivit� �lev�e au mois de mars co�ncide avec la fin de la saison des pluies o� les sorties en mer sont devenues favorables. Dans les mangroves, les stocks de crabes dans les terriers sont renouvel�s apr�s le d�bordement du fleuve."

L'importance des terriers de la zone intertidale pour l'accouplement de la population de crabes, est discut�e:

- en Australie, HILL (1984) signale que les terriers ont un r�le de protection durant la mue et durant l'accouplement (l'accouplement est obligatoirement pr�c�d� d'une mue "pr�copulatoire" de la femelle);

- � Madagascar, LE RESTE (1976) constate: "il est probable que c'est au fond de ces terriers que se produit le plus souvent l'accouplement". Plus r�cemment, RAZAFAMANDIMBY (1989) signale, que dans la baie de la Mahajamba, les terriers sont en g�n�ral occup�s par des couples de crabes, surtout pendant la p�riode de mai � ao�t, c'est � dire apr�s la saison des pluies.

Les terriers de la zone intertidale semblent bien �tre un lieu d'accouplement fr�quent des crabes, mais ils ne constituent pas l'unique endroit d'accouplement. En effet HILL (1975) a captur�, dans des casiers pos�s en estuaire par des fonds de 3 � 5 m�tres, 24 couples de crabes en phase d'accouplement. Dans trois cas, les crabes sont entr�s dans le casier durant la copulation. La femelle �tait alors tenue renvers�e sous le m�le et avait subi la mue pr�copulatoire. Dans les 21 autres cas, la femelle �tait sur le dos du m�le et n'avait pas encore subi cette mue.

1.2.4. Mesures d'am�nagement de la p�che au crabe des mangroves

A Madagascar, il n'existe pas de mesures d'am�nagement de la p�che au crabe. Cependant, les crabes de petites tailles (< 9 cm8), sont �vit�es, notamment pour des raisons de rendement � l'extraction.

8 Les tailles sont exprim�es en largeur-c�phalothoracique.

A titre de comparaison, en Australie dans le Qeensland, la l�gislation prot�ge totalement les femelles et interdit la capture des m�les d'une taille inf�rieure � 15 cm. Dans le New South Wales, les femelles sont �galement prot�g�es et la taille minimale de capture des m�les est fix�e � 12,7 cm.

Par contre, HILL (1984) signale qu'en Asie du sud-est il n'existe aucune mesure de protection du stock de crabes et les tailles marchandes sont comprises entre 8 et 9 cm avec une pr�f�rence du consommateur pour les femelles matures.

Dans les p�cheries de crabes d�velopp�es d'Asie du sud-est, la population subtidale est intens�ment exploit�e � l'aide de casiers. La Tha�lande, par exemple, a produit entre 1980 et 1987 une moyenne de 4.327 tonnes de crabes par an (FAO Statistical Year Book, 1989). Dans ces pays, la p�cherie existe depuis de nombreuses ann�es et on n'observe pas de diminution des captures.

1.2.5. La transformation des produits au sein de la REFRIGEPECHE-OUEST

L'objectif de la soci�t� REFRIGEPECHE-OUEST est de traiter 1.000 tonnes par an de crabes lav�s vivants, ce qui correspond � la capacit� de l'usine. La cha�ne d'extraction de chair permet une production de 400 kilos/jour, soit le traitement de 2,2 tonnes de crabes entiers pass�s � l'usinage9. La quantit� de crabes usin�s (entiers vivants lav�s) a �t� de 513,5 tonnes en 1988. Cette production se r�partit comme suit:

9 Le rendement de chair � l'extraction est donc de 18%.

- 381,5 tonnes ont �t� transform�es en 69,804 tonnes de chair (soit 18,3% de rendement � l'extraction);

- 129,3 tonnes ont produit 71,644 tonnes de morceaux congel�s (rendement de 55.4%);

- 2,1 tonnes de crabes entiers crus congel�s ont �t� produits;

- 0,6 tonnes de crabes entiers ont �t� vendus localement.

La chair du crabe, pr�alablement cuit, est souffl� au moyen d'un fin tube propulsant de l'air comprim�. Celui-ci est introduit dans les parties cartilagineuses contenant la chair qui est expuls� hors de la carapace sur la paroi lat�rale de la chambre de manipulation d'ou elle peut �tre recueillie. D'autres pays produisent de la chair de Scylla serrata, cependant elle est souvent extraite manuellement.

La chair de crabe est conditionn�e en pains de 2 kilos, 400 grammes et 200 grammes. Auparavant, les pains �taient constitu�s d'un m�lange de chair brune (45%) et de chair blanche (55%), ce qui reconstituait la proportion de chair brune (pinces et pattes) et de chair blanche (corps) pr�sente dans le crabe avant traitement. Actuellement, la chair m�lang�e �tant peu appr�ci�e sur le march� fran�ais, la chair brune et la chair blanche sont conditionn�es s�par�ment. Les pains de chair sont export�s et commercialis�s en France par la soci�t� GELPECHE.

La commercialisation du produit est cependant li� � la concurrence exerc�e par certains pays comme la Tha�lande qui exporte en France la chair de Scylla serrata � moins de 26 FF/kg et par des produits tels que le "Surimi 10, le prix du kilogramme de chair de crabes de Madagascar est pass� sur le march� fran�ais de 52 FF en septembre 1988 � 32 FF en f�vrier 1989. Par la suite, l'usine c'est orient�e vers la fabrication de "plats pr�par�s"

10 Produit � base de poisson, aromatis� au crabe et pr�sent� sous forme de b�tonnets ou de pinces de crabes.

2. M�thodes et r�sultats

2.1. Collecte de donn�s

2.1.1. Donn�es de captures et d'effort

La source de donn�es principale de cette �tude provient de la collecte de donn�es effectu�e en collaboration avec la soci�t� REFRIGEPECHE-OUEST entre avril 1989 et avril 1990. Ce syst�me a permis de suivre l'�volution des captures et des efforts de p�che dans sept des neufs mangroves de la r�gion situ�e entre le Cap St. Andr� et la baie de la Mahajamba (Figure 1), comprise entre 14�30' et 16�30' de latitude Sud et de 43�30' et 47�30' de longitude Est. Les deux mangroves les plus au Sud (Vilamatsa et Antahaly), bien que collect�es ant�rieurement, n'�taient pas inclues entre avril 1989 et 1990. La baie de la Bombetoka n'�tait �galement pas inclue dans la p�riode �chantillonn�e.

Les donn�es de captures-effort �taient r�colt�es sur un formulaire sp�cifique (Annexe III). Les captures individuelles r�alis�es par les p�cheurs et l'effort de p�che (en jours de p�che) investi pour r�aliser cette capture ont �t� enregistr�s par les collecteurs et les chefs de groupe des centres de collecte. Les collecteurs priv�s ont interrog� les p�cheurs � chaque vente de crabe (environ une fois par semaine). Une liste des p�cheurs de chaque centre a �t� �tablie par le collecteur et un code a �t� attribu� a chacun d'eux. Les chefs de groupement de p�cheurs ont r�colt�s de mani�re quotidienne les renseignements.

Pour chaque capture remise au collecteur, la date, le nom, le code du p�cheur, le nombre de jours de p�che, la capture par engin de p�che et le poids total captur� ont �t� not�s. A chaque embarquement des crabes vers l'usine, le collecteur remettait les fiches au patron de la vedette qui notait la date de remise. Une fois par semaine, les formulaires de chacun des 17 centres et des 8 groupes de 10 p�cheurs revenaient � l'usine sur les bateaux de collecte. Les donn�es de chaque centre �taient alors saisies sur ordinateur en utilisant un programme cr�� en dBase III Plus. Une fiche de saisie de donn�es par p�cheur consistait � introduire:

- Le code du p�cheur;
- Le nombre de jours de p�che;
- Le poids captur� au crochet, � la balance, � la raquette ou au valakira et enfin
- le poids total captur�.

Les fiches "capture-effort" de 20 p�cheurs en moyenne ont �t� r�colt�es pour chaque centre de collecte par semaine. Pour les 17 centres, cela a fait 340 fiches individuelles. Pour les 80 p�cheurs des groupes, chacun p�chant 5 jours, cela a fait 400 fiches "capture-effort" par semaine. Afin de faciliter la saisie et le traitement des donn�es, les mangroves et les centres de collectes ont �t� codifi�s (Annexe III).

La REFRIGEPECHE-OUEST �tant le seul acheteur de crabe dans de nombreuses mangroves, les quantit�s totales vendues sont connues. Pour les baies rapproch�es, les p�cheurs livraient parfois directement leurs crabes � l'usine, et l'�chantillonnage ne couvrait qu'une partie des captures totales.

Par ailleurs, la soci�t� a fourni les poids de crabes en provenance de chaque mangrove entre janvier 1988 et avril 1990. Ces donn�es �taient not�es sur les formulaires reproduits en Annexe III et ult�rieurement saisies et analys�es � l'aide d'un programme cr�e en dBase III Plus.

2.1.2. Donn�es taille-poids

Aux d�barquements � l'usine, les largeurs c�phalothoraciques de cinq cents individus m�les et femelles ont �t� mesur�s au millim�tre pr�s au pied � coulisse et pes�s au gramme pr�s. Les mesures �taient r�colt�es sur un formulaire sp�cifique (Annexe III). Des individus de toutes les tailles ont �t� choisis afin de couvrir l'�ventail de tailles pr�sents dans les captures.

2.1.3. Donn�es fr�quence-longueur

A chaque d�barquement de crabes en provenance des centres de collecte, un �chantillon constitu� d'un panier (20 kg) �tait pr�lev� au hasard. L'�chantillonnage s'est fait de mani�re � ce que chaque centre ait �t� �chantillonn� trois fois par mois. Lorsque la capture d'un centre d�passait 700 kg, deux paniers (40 kg) de crabes �taient �chantillonn�s. La mesure de la largeur c�phalothoracique �tait effectu�e entre les �pines lat�ro-post�rieures de tous les crabes pr�sents dans chaque �chantillon. Les largeurs des crabes ont �t� not�s, pour chaque sexe s�par�ment, class�s en intervalles de taille de 1 cm sur le formulaire reproduit � l'Annexe III.

De plus, pour chaque �chantillon, les informations suivantes ont �t� r�colt�es et saisies sur ordinateur

Le nom et le code du centre de collecte �chantillonn�, le poids de l'�chantillon, la date de d�part de la vedette du centre (la date � laquelle les captures du centre d'o� provient l'�chantillon ont �t� embarqu�es sur le bateau de collecte - cela a permis de faire la correspondance entre la capture et l'effort de p�che de ce centre, r�colt� sur le formulaire de l'Annexe III) et enfin, la date de l'�chantillonnage effectu� � l'usine.

Enfin, des informations compl�mentaires sur les collectes d'autres commer�ants de crabes de la r�gion ont �t� obtenues par le Service Provincial de la P�che et de l'Aquaculture de Mahajanga.

2.2. Les poids de Scylla serrata collect�s par les op�rateurs et les captures r�alis�es en mangroves

2.2.1. Donn�es utilis�es

Les sources de donn�es utilis�es pour l'analyse ont �t� :

- Les poids mensuels de crabes vivants lav�s collect�s par la REFRIGEPECHE-OUEST dans chaque mangrove entre janvier 1988 et avril 1990;

- Les captures r�alis�es par les p�cheurs, obtenues par l'interm�diaire les enqu�tes de "captures-effort" r�alis�es par des collecteurs aupr�s des p�cheurs entre avril 1989 et avril 1990;

- Les informations du Service de la P�ches et de l'Aquaculture sur les quantit�s collect�es par les autres commer�ants de la r�gion.

2.2.2. R�sultats

a) Les poids totaux de crabes collect�s dans les dix mangroves de la r�gion par les op�rateurs commerciaux en 1989.

En 1989, les crabes collect�s en provenance des dix mangroves situ�es entre le cap St Andr� et la baie de la Mahajamba (Bombetoka inclue) se r�partissent comme suit:

- 577,5 tonnes de crabes lav�s vivants ont �t� trait�s � la REFRIGEPECHE-OUEST. De ce total, 495,6 tonnes provenaient des collecteurs des dix mangroves et des groupements de p�cheurs, 60,3 tonnes provenaient de la baie de la Bombetoka (10%), les 2,4 tonnes restantes ont �t� livr�es � la soci�t� par des particuliers;

- 94,1 tonnes de crabes ont �t� collect�s par la soci�t� PECHE-EXPORT;

- 46,8 tonnes ont �t� collect�s pour le march� local de Mahajanga et d'Antananarivo.

Au total, 718 tonnes de crabes vivants ont �t� commercialis�s. Ce chiffre ne tient pas compte de l'autoconsommation, de la mortalit� au transport, ni de la mortalit� des crabes au niveau du p�cheur.

La REFRIGEPECHE-OUEST a r�alis� 80%, du poids total de crabe commercialis�. Les quantit�s destin�es aux march�s locaux de Mahajanga et d'Antananarivo ont repr�sent�s 6,5% et la soci�t� PECHE EXPORT a r�alis� 13% du total commercialis�.

b) Les poids de crabe collect�s par la REFRIGEPECHE-OUEST entre janvier 1988 et avril 1990. l'importance des diff�rentes mangroves et la saisonnalit� de la collecte.

Le Tableau 1 r�capitule les poids de crabes vivants collect�es par la REFRIGEPECHE-OUEST dans les neufs mangroves entre janvier 1988 et avril 1990 (Bombetoka exclue). Elles sont pass�es de 562 tonnes en 1988 � 413 tonnes en 1989. Entre avril 1989 et avril 1990, le total �tait de 387 tonnes.

Pour ces p�riodes, la mangrove la plus importante �tait celle de la Mahajamba qui totalise plus de 30% des collectes annuelles (Figures 2, 3 et 4). La seconde mangrove en importance est celle de Namakia-Kompasy qui totalise pr�s de 20% des collectes annuelles. Les mangroves de Baly et Marambitsy repr�sentent chacune pr�s de 10%. Marosakoa repr�sente 8,6%, Boeny 7,3% et Ampasimariny 4% des quantit�s collect�es.

Les quantit�s de crabes collect�s (Figure 5) sont caract�ris�es par un maximum en fin de saison des pluies-d�but de saison s�che, de mars � juin, suivi d'une diminution de la collecte durant la p�riode des vents forts du Talio" (juillet-ao�t). Le minimum est atteint aux mois de septembre-octobre. Par la suite, les collectes s'accroissent � nouveau au d�but de la saison des pluies, d'octobre � f�vrier. La baisse de collecte du mois de janvier co�ncide avec les f�tes de fin d'ann�e et une diminution de la fr�quence de collecte des vedettes.

La saisonnalit� d�crite ci-dessus se retrouve pour chacune des mangroves. Par ailleurs, elle est ind�pendante de la fr�quence de collecte de la soci�t� qui est demeur�e la m�me, � raison d'une visite par baie par semaine, quelque soit le mois (sauf la fin d'ann�e). Les diminutions des quantit�s collect�es sont donc attribuables � une r�duction des captures durant certaines p�riodes de l'ann�e. Cette r�duction peut �tre due soit � une diminution de l'effort de p�che, soit � une diminution de l'abondance des crabes, ou encore � la combinaison de ces deux facteurs.

c) Les captures r�alis�es et l'importance des engins de p�che dans sept mangroves de la r�gion entre avril 1989 et avril 1990.

Cette analyse se base sur les enqu�tes "captures-effort" r�alis�es par l'interm�diaire des collecteurs priv�s aupr�s des p�cheurs entre avril 1989 et avril 1990. Elle couvre sept des dix mangroves de la r�gion (Tableau 2).

Un total de 405 tonnes de crabes ont �t� livr�s aux collecteurs. Une mortalit� intervient durant le transport entre les mangroves et l'usine qui, d'apr�s les donn�es fournies par la soci�t�, s'est �lev�e � 56,7 tonnes (14%). Ainsi, 348 tonnes de crabes vivants ont �t� d�barqu�s � l'usine. Par ailleurs, 26 tonnes de crabes ont �t� vendus directement � l'usine par les p�cheurs des environs de Mahajanga.

Au total, la quantit� de crabes captur�s dans les sept mangroves, entre avril 1989 et avril 1990, s'�l�ve � 430 tonnes et la quantit� trait�e par l'usine � 374 tonnes.

Pour les deux raisons cit�s ci-dessus les donn�es du Tableau 2 ne correspondent pas � celles du Tableau 1.

Les captures les plus importantes, constituant 42% du total, ont �t� r�alis�es � la balance (Figure 6). Les captures au crochet ont constitu� 38% du total, celles r�alis�es � la raquette 16%, � la ligne 3% et au "valakira" 1%.

Pour les baies de Mahajamba, de Baly et de Marosakoa, la majorit� des captures sont r�alis�es � la balance (49,7%, 56,1% et 77,5%). Dans les baies de Namakia-Kompasy et Marambitsy, la majorit� des captures sont r�alis�es au crochet (51,1% et 92,%) (Figure 7).

En suivant l'�volution mensuelle des captures par engin de p�che pour l'ensemble des mangroves confondues, on constate (fin du Tableau 2)11 que les quantit�s mensuelles captur�es au crochet sont tr�s variables, �tant comprises entre 3,2 tonnes et 23,8 tonnes. Les maximums s'observent en fin de saison des pluies aux mois de mars, avril et mai. A partir de mai, les captures diminuent pour atteindre le minimum en septembre. Par la suite, elles s'�l�vent � nouveau (Figure 8).

11 Rappelons que les captures au crochet et � la balance, repr�sentent 80 % des captures totales.

Les captures r�alis�es au crochet, varient entre 14,8 et 54,8% de la capture totale. Aux mois d'avril, mai f�vrier et mars 1990, elles font plus de 44% de la capture totale. Pour les autres mois les captures r�alis�es au crochet sont moins importantes et repr�sentent entre 14,8% et 32,6% du total. L'effet saisonnier sur les captures r�alis�es au crochet est donc fort marqu�.

Les quantit�s mensuelles prises � la balance varient moins que celles observ�es au crochet et sont comprises entre 10,5 tonnes en octobre et 17,4 tonnes en d�cembre, les minimums �tant atteint en septembre-octobre et en avril. Le minimum de capture en avril correspond au maximum observ� au crochet. Exprim�s en pourcentages de la capture totale, les captures � la balance varient entre 25,6 et 59,2%. L'effet saisonnier sur les captures r�alis�es a la balance est donc moins marqu� que pour le crochet.

Les captures r�alis�es � la raquette varient entre 3,02 et 10,3 tonnes elles sont maximales en avril, mai et juin, en fin de saison des pluies. Elles baissent pour atteindre leur minimum en d�cembre et s'�l�vent quelque peu les autres mois. Les captures r�alis�es � la ligne et au valakira sont relativement faibles et ne contribuent que peu aux captures totales. Le pourcentage mensuel maximal observ� est de 5,7% pour la ligne et 1,64% pour le valakira.

Ainsi, les fluctuations des captures totales des p�cheurs et des quantit�s collect�es par la soci�t� d�pendent essentiellement des fluctuations observ�es au crochet, les captures � la balance �tant plus stables. Elles sont dues � la conjonction de deux facteurs, d'une part de l'effort de p�che et d'autre part des captures par unit� d'effort (CPUE).

2.3. L'effort de p�che et les CPUE

2.3.1. Donn�es utilis�es

Cette analyse se base sur les enqu�tes "captures effort" d�crites � la section 2.1.1.

2.3.2. R�sultats.

a) Evolution des CPUE par engin

Pour l'ensemble des engins confondus, la moyenne des captures par unit� d'effort est de 11,7 kilos de crabes par jour de p�che. Selon le mois, les captures varient entre 10,4 et 13,1 kilos (Tableau 3), ces variations sont relativement faibles (2,7 kilos).

Si on consid�re les engins s�par�ment, on observe que la capture moyenne par unit� d'effort r�alis�e au crochet varie entre 8,5 et 15,4 kg/p�cheur-jour. La moyenne annuelle est de 11,9 kg. Les captures sont �lev�es en saison des pluies � partir du mois de novembre, pour atteindre le maximum en mars (Figure 9). Ensuite, les taux de capture diminuent durant la saison s�che pour atteindre le minimum en septembre.

La p�che au crochet se pratiquant sur les zone intertidales, les CPUE �lev�s en saison des pluies indiquent une plus grande abondance des crabes dans les zones intertidales en cette p�riode. Cette constatation confirme l'observation faite par RAZAFIMANDIMBY (1989) qui signale que dans la baie de la Mahajamba, au mois de mars, les stocks de crabes dans les terriers sont renouvel�s apr�s le d�bordement du fleuve.

Les captures journali�res par p�cheur � la balance varient entre 8,1 et 14 kg, la capture moyenne �tant de 11 kg. A l'inverse du crochet, les minimums des CPUE sont observ�s en janvier, f�vrier et mars, en fin de saison des pluies. Elles s'�l�vent en avril et mai pour atteindre le maximum en juin et diminuent ensuite jusqu'en octobre. Les taux sont � nouveau �lev�s et pr�s du maximum en novembre. Ainsi, de mai � d�cembre, les CPUE � la balance sont sup�rieures � celles au crochet; cette situation s'inverse de janvier � mars, et les taux de captures � la balance sont minimales lorsque celles au crochet sont maximales.

Pour la ligne, les CPUE varient entre 5,5 et 11,4 kg par p�cheur-jour, la moyenne �tant de 8,3 kg. Pour la raquette, elles varient entre 9,7 et 17,3 kg par p�cheur-jour, la moyenne �tant de 12,6 kg. Pour le valakira, elles sont comprises entre 1,9 et 15,3 kg par p�cheur-jour, la moyenne �tant de 6 kg. L'utilisation de plusieurs engins � la fois donne des CPUE compris entre 14,7 et 21,9 kg, la moyenne �tant de 16,3 kg par jour. Ainsi, les captures par p�cheur-jour les plus �lev�es sont obtenues en utilisant � la fois plusieurs engins, ensuite avec la raquette suivi successivement du crochet, de la balance, de la ligne et du valakira.

b) L'�volution des captures en fonction de l'effort de p�che

Pour permettre l'analyse de l'effort de p�che et des CPUE de chacune des mangroves, les captures ont �t� standardis�es au crochet-jour et l'effort au p�cheur-crochet-jour (Tableau 4).

L'�volution mensuelle des captures, de l'effort de p�che et de l'effort standardis� sont pr�sent�s � la Figure 10. La corr�lation entre ces courbes est �troite. Les maxima de captures et d'effort se situent entre mars et juin, avec un pic marqu� en mai. Entre juillet et octobre, les captures atteignent leur valeur le plus bas, pour augmenter progressivement ensuite. L'effort suit sensiblement la m�me tendance.

Les CPUE standardis�s se situent entre 10 et 12 kg par jour de p�che sauf en septembre-octobre. Les maxima s'observent en novembre et en mars. La courbe d'effort standardis� ne suit pas la m�me �volution que celle de la CPUE, ce qui indique que les p�cheurs sont peut-�tre motiv�s par d'autres �l�ments que les taux de capture.

La conjonction de l'effort de p�che peu �lev� en septembre-octobre et des faibles CPUE expliquent le minimum de captures observ�es en septembre et octobre. En novembre, le minimum de l'effort s'accompagne de CPUE �lev�s. La conjonction d'effort et de CPUE �lev�s produit les maximums de captures observ�es en mars, avril et mai en fin de saison des pluies (Figure 11).

Globalement, les captures de crabes pour l'ensemble des mangroves sont �troitement li�es � l'effort de p�che pratiqu�: elles sont maximales lorsque l'effort est maximal et diminuent avec ce dernier. Comme nous l'avons signal� au chapitre pr�c�dent, les captures d�pendent dans une moindre mesure des variations des CPUE dans la mesure ou � certaines p�riodes de l'ann�e, la divergence des CPUE entre la balance et le crochet ont tendance � s'annuler pour produire une moyenne.

2.4. Les relations taille-poids.

Les relations taille-poids ont �t� �tablies � partir des donn�s d�crites � la section 2.1.2. Pour les m�les, les param�tres de l'�quation exprimant le poids en fonction de la largeur carapace sont :

P = 0,5729 Lc 2,58

Pour les femelles ils sont:

P = 0,39 Lc 2,66

2.5. La r�partition de taille des crabes captur�s et la composition par sexe.

A partir des donn�es de distributions mensuelles de fr�quence de taille (section 2.1.3.; Tableau 5), les fr�quences relatives et cumul�es de chacun des sexes ont �t� calcul�es et les tailles moyennes d�termin�es (Figure 12).

La taille moyenne des m�les captur�s a �t� �tablie � 12,66 cm et celle des femelles � 11,99 cm. (Tableau 6).

Pour chacun des deux sexes, plus de 90% des captures sont constitu�es d'individus entre 9 et 16 cm. (93% de m�les et 99,43% de femelles). Tr�s peu d'individus ont �t� captur�s inf�rieurs � 9 cm et sup�rieurs � 16 cm. Les m�les entre 15 et 16 cm constituent 10% des captures alors que les femelles n'en comptent que 4,9%.

Pour les m�les, les intervalles de classe les plus repr�sent�s (totalisant plus de 13% des individus) sont ceux de 10 � 15 cm. Pour les femelles les intervalles de taille les plus repr�sent�s dans les captures (plus de 11% par intervalle) sont ceux de 9 � 15 cm.

Les m�les dominent nettement dans les grandes tailles (>15 cm) atteignant pr�s de 100% dans ces classes. Dans les intervalles de 6 � 15 cm, la proportion de femelles fluctue entre 38,9 et 50% (Tableau 7, Figure 13).

Au total, 241,7 tonnes de m�les ont �t� captur�s, contre 163,6 tonnes de femelles. Les femelles constituent 40,4% du poids des captures. Le sexe ratio mensuel observ� fluctue peu durant l'ann�e avec un minimum de 37,5% de femelles observ�es en septembre et un maximum de 42,7% en mars (Figure 14).

2.6. L'estimation des param�tres de croissance du Scylla serrata

2.6.1. M�thode.

L'objectif �tait ici de d�terminer, pour chacun des sexes les param�tres de croissance de l'�quation de von BERTANLANFFY. Les donn�es �taient ceux de longueur-fr�quence (section 2.1.1.).

Les distributions de fr�quence mensuelles de chaque �chantillon pour une m�me mangrove et un m�me sexe ont �t� somm�es sans pond�ration afin d'obtenir par mois pour l'ensemble des mangroves et chaque sexe une seule distribution (Tableau 5). La m�thode de BATTACHARYA (1967) a ensuite �t� appliqu�e � chaque distribution mensuelle afin d'identifier les modes correspondant aux cohortes (Annexe IV).

Ces modes ont �t� arrang�s lat�ralement de fa�on � obtenir une progression modale (Tableau 8). La croissance observ�e au sein d'une m�me cohorte (colonne) en six mois, correspond � la diff�rence de taille entre modes de cohortes adjacentes (entre colonnes au sein d'une m�me ligne). Ceci indique, que le temps s�parant deux cohortes est de six mois.

Ensuite, � chaque mode a �t� attribu� un �ge relatif � une date de naissance arbitrairement fix�e au 15 Janvier ou au 15 juillet. Les �ges absolus retenus ont �t� ceux pour lesquels la valeur de t0 est la plus proche de z�ro (Tableau 9). Les couples "�ge-largeur" pour chaque sexe ont alors servis � la d�termination des param�tres de croissance de l'esp�ce en appliquant les m�thodes d�crite par SPARRE (1987) et par STAMATOPOULOS et CADDY (1989).

Dans tous les cas, l'hypoth�se est que la croissance des crabes se conforme � l'�quation de von BERTANLANFFY ci-dessous:

Lt = L� (1-exp(-K(t-to)))

o� L� est la largeur moyenne des individus d'�ge infini, K est le taux instantan� de croissance, t0 est l'�ge th�orique � largeur nulle et Lt est la largeur � l'�ge t.

2.6.2. R�sultats

Les param�tres de croissance ont �t� d�termin�s pour les m�les par les deux m�thodes (Tableau 10). Pour les femelles aucune des deux m�thodes n'a donn� de r�sultats vraisemblables.

Les param�tres moyens suivants ont �t� retenus pour l'esp�ce:

MALES ET FEMELLES

L� = 26 cm (largeur cephalothoracique)
K = 0,404/an
to = -0,2464 an

La croissance chez les crabes est la r�sultante de deux ph�nom�nes distincts:

- l'accroissement de taille � chaque mue (mue de croissance) et
- la dur�e s�parant deux mues de croissance (p�riode d'intermue).

ROBERTSON et KRUGER 12 ont d�termin�s les param�tres de la relation lin�aire entre la largeur de carapace et la croissance de mue � cette taille.

12 Travaux r�alises en Afrique du Sud, r�f�rence non identifi�e

(1) Y = 1,0960 + 0,1789 Lc (Lc < 115 mm)
(2) Y = 36,2141 - 0,1171 Lc (Lc > 115mm)

ou Y est la croissance en mm et Lc la largeur c�phalothoracique. La taille � laquelle de croissance se modifie est de 115 mm. Cela correspond � la taille qu'ils ont observ�s en Afrique du Sud � laquelle le crabe atteint la maturit� sexuelle..

La p�riode d'intermue correspond � l'�quation suivante:

(3) Y = 16,9353 e0,0167 Lc

ou Y est la dur�e de l'intermue en jours et Lc la largeur carapace. Les croissances obtenues � partir de ces deux �quations sont sch�matis�s � la Figure 15. L'�quation de croissance selon von BERTANLANFFY qu'ils ont obtenue est la suivante:

(4) Lt = 188,2 (1-e-1,083(t+0.2143))3,0634

ou Lt est la largeur de carapace en mm et t l'�ge.

Signalons que HEASMANN (1980) trouve pour des crabes maintenus dans une eau � 27� Celsius la relation suivante entre la p�riode d'intermue et la taille :

(5) Y = 2.966+ 2,747 * Lc + 0,254 Lc2.

D'apr�s cette formule, les crabes observ�s dans nos captures (modes entre 8 et 16 cm) ont une p�riode d'intermue situ�e respectivement entre 41,23 et 112 jours (1 et 3 mois).

En comparant les courbes de croissance obtenues d'apr�s les param�tres identifi�s dans cette �tude et ceux obtenus par ROBERTSON et KRUGER en Afrique du Sud13 (Figure 15), on constate, si l'on tient compte de la translation due aux to diff�rents, une croissance �gale dans les trois premi�res ann�es de la vie du crabe. Ayant obtenus un L� plus important � Madagascar, qu'en Afrique du Sud, la croissance se poursuit apr�s trois ans � un rythme plus �lev� � Madagascar, tandis qu'en Afrique du Sud l'asymptote est atteinte plus rapidement.

13 Lt = 188,2(1-e-1,0183(T+0,2143))3,0634

2.7. L'estimation des taux de mortalit� et de l'�ge � la premi�re capture de Scylla serrata

2.7.1. M�thode.

L'objectif ici �tait de d�terminer les coefficients instantan�s de mortalit� naturelle (M), de mortalit� de p�che (F) et de mortalit� totale (Z) pour Scylla serrata, tous sexes combin�s. De plus, la taille (Lc) et l'�ge (Tc) � premi�re capture devaient aussi �tre d�termin�s.

La mortalit� naturelle (M) a �t� d�termin�e en se basant sur la formule de PAULY (1985). La mortalit� de p�che et la mortalit� totale (Z) ont �t� d�termin�es en utilisant la m�thode d�crite par SPARRE et al (1989) � partir de la branche d�croissante de la courbe de structure d'�ges apr�s conversion des longueurs en �ges. Les donn�es n�cessaires au calcul sont la distribution de fr�quence saisonni�re des sexes combin�s. Ne disposant pas de param�tres de croissance s�par�s pour chacun des sexes, nous avons combin� les donn�es de fr�quence largeur des deux sexes. Nous avons �galement obtenus la courbe de capture pour chacun des sexes, afin de savoir si les courbes �taient similaires pour les m�les et les femelles. La distribution de fr�quence des sexes combin�s � �t� obtenue par sommation des distributions mensuelles apr�s leur pond�ration par la CPUE. La mortalit� de p�che (F), a �t� obtenue par soustraction de M a Z.

L'analyse de la courbe de structure d'�ges des captures permet une estimation de l'�ge � premi�re capture o� 50% et 75% des individus sont retenus par l'engin de p�che. Ces �ges ont ensuite �t� convertis en largeurs en utilisant les param�tres de croissance d�termin�s auparavant.

2.7.2. R�sultats.

La branche d�croissante de la courbe de structure d'�ge pr�sente un changement de pente marqu�e (Figure 16). On a attribu� la premi�re pente � la mortalit� totale (Z = M + F). La deuxi�me pente (Z') a �t� attribu�e � une migration (W), additive � la mortalit� totale (Z' = W + Z). Les arguments en faveur du choix de deux pentes d'ajustement aux donn�es de la branche d�croissante sont:

- Une migration des femelles li�e � la ponte en eaux profondes qui a �t� d�crite par plusieurs auteurs (HILL, 1975s,. HILL et al, 1982 et ARRIOLA, 1940).

- pour les m�les, on observe une nette diminution du nombre et de la fr�quence relative des m�les dans les captures � partir d'une taille de 16,5 cm (Tableau 5). Pour les femelles, la diminution s'observe � une taille l�g�rement inf�rieure (15,5 cm). Ceci pourrait indiquer une migration des individus de grande taille.

La mortalit� totale (Z) des sexes combin�s a �t� d�termin�e comme �gal � 0,658 (Tableau 11). A partir d'une mortalit� naturelle de 0,53, la mortalit� de p�che (F) trouv�e est de 0,1252. L'�ge � premi�re capture (Tc50%) est de 1,083 an et correspond � une largeur � premi�re capture de 10,8 cm Lc50%)

Le coefficient Z' qui inclue la migration (W) a �t� d�termin� comme �gal � 6,29. L'�ge auquel 50% des individus disparaissent des lieux de p�che par mortalit� et migration (Tw 50%) est de 1,94 ans et la taille correspondante de 15,26 cm (Lw).

2.8. L'estimation des productions maximales �quilibr�es de Scylla serrata correspondant � diff�rents efforts de p�che et � diff�rents �ges � premi�re capture .

2.8.1. M�thode.

L'objectif ici �tait de d�terminer pour diff�rentes combinaisons de l'effort de p�che et d'�ges � premi�re capture (Tc50%) la valeur des productions correspondantes. Cette simulation des productions, a �t� faite en appliquant le mod�le de THOMPSON et BELL (1934) et en utilisant les param�tres de croissance et les relations taille-poids obtenus auparavant, ainsi que les mortalit�s et les �ges � premi�re capture pour Scylla serrata (Tc50% = 1,083). Nous avons �galement tenus compte de la disparition des crabes de la zone de p�che attribu�e � la migration (Tw 50% = 1,94).

Le nombre de recrues qui rejoignent la p�cherie chaque ann�e pour obtenir la capture observ�e durant la p�riode d'�tude a d'abord �t� simul�. Ce nombre a �t� obtenu par le m�me mod�le, de mani�re it�rative, en fixant l'effort de p�che � la valeur observ�e dans l'�tude (38.212 crochet-jour), l'�ge � premi�re capture � 0,76 ans et la valeur de F � 0,1252, puis en variant le nombre de recrues jusqu'� ce qu'on obtienne la production de 405 tonnes observ�e en 1989. Ce nombre a �t� d�termin� comme �gal � 18.237.000 recrues. Le coefficient de capturabilit� (f) a �t� d�termin� � 0,001745 (f = F/effort de p�che). Par la suite, la simulation des productions a �t� effectu�e en fixant les valeurs du nombre de recrues et du coefficient de capturabilit� d�termin� auparavant et en variant l'effort et l'�ge � premi�re capture.

Disposant d'observations de courte s�rie temporelle (1 an) sur la production de crabes par unit� de surface pour diff�rentes mangroves, nous avons tent� d'ajuster nos donn�es � un mod�le de production composite, selon la m�thode d�crite par CADDY et GARCIA (1982). Ce mod�le permet, � condition que la productivit� de base des diff�rentes mangroves soit similaire, d'estimer la PME de la ressource en crabe.

2.8.2. R�sultats.

Les estimations des productions correspondant � diff�rents niveaux d'effort de p�che et diff�rents �ges � 50% de capture figurent au Tableau 12. Les courbes des ces productions sont reprises � la Figure 17.

Il appara�t qu'avec l'�ge � premi�re capture observ� en 1989 (Tc50%= 1,083 ans) et avec un effort de p�che de 1.350.000 crochets-jour (35 fois l'effort actuel), on obtient une PME de 3.176 tonnes (Tableau 12). Au-del�, la production diminue. Les productions ne s'accroissent que faiblement entre 1.100.000 1.350.000 crochets-jour.

Il appara�t donc sur l'ensemble des mangroves qu'en augmentant l'effort de p�che actuel 38.212 crochets-jour � 1.350.000 crochet-jour (35 fois), les productions seraient multipli�es par 7,8 fois (3.176 tonnes).

La superficie des sept mangroves �tudi�es en 1989-1990 est de 831 km2, la valeur de PME trouv�e selon le mod�le de THOMPSON et BELL (1934) est de 3.176 tonnes; cela nous donne une production de 3,8 tonnes/km2 pour une taille � premi�re capture de 1,08 ans (10,8 cm).

La simulation effectu�e nous montre que, pour des efforts de p�che relativement faibles, les productions sont maximalis�es si l'�ge � premi�re capture est entre 1,08 ans (situation actuelle) et 1,25 an. Pour des efforts tr�s importants, les productions sont maximalis�es avec un �ge � premi�re capture 'de 1,5 ans. On constate que la PME varie largement en fonction des diff�rentes valeurs de Te 50%. En effet les productions par km2 varient entre 2,5 et 3,97 tonnes pour des Tc compris entre 0,5 et 1,25 ans. Dans le mod�le de THOMPSON et BELL, la mortalit� naturelle utilis�e a �t� calcul�e par la formule de PAULY (1985). L'application de cette formule pour les crustac�s est contestable; des �tudes compl�mentaires permettraient de v�rifier l'hypoth�se de migration et d�terminer avec plus de pr�cision la mortalit� naturelle des crabes � Madagascar.

3. Discussion

HILL (1984) a d�termin� la mortalit� naturelle des crabes en Afrique du Sud comme �gale � 0,79. La biomasse vierge en crabes des mangroves trouv�e par HILL pour ces m�me estuaires en Afrique du Sud �tait de 4,5 tonnes/km2.

La formule de GULLAND (PME = 0.5 * M * Bv, o� M est le coefficient de mortalit� naturelle et Bv est la biomasse vierge de l'esp�ce consid�r�e) nous donne:

PME = 0.5 * 0.79 * 4.5 = 1,8 tonnes/km2/an

La PME serait donc de 1,8 tonnes/km2/an. Cette valeur est cependant approximative et indicative; elle d�pend de la mortalit� naturelle et de la biomasse vierge. Ces derni�res pourraient �tre plus �lev�es pour les zones de p�che � Madagascar que dans les estuaires d'Afrique du Sud, ce qui permettrait d'expliquer les valeurs plus �lev�es des PME obtenues par le mod�le de THOMPSON et BELL (1934).

L'ajustement de nos donn�es � un mod�le de production composite, mettant en relation l'effort de p�che par unit� de surface et les captures par unit� de surface pour les diff�rentes mangroves, ne retrace pas la courbe caract�ristique du mod�le de production (Figure 18). En effet le coefficient de corr�lation de la r�gression entre la CPUE et l'effort par unit� de surface est faible et ne permet pas d'obtenir la valeur de la PME avec suffisamment de pr�cision.

On remarque que pour des efforts similaires (Namakia-Kompasy et Boeny), les captures par unit� de surface sont fort diff�rentes. De m�me pour Baly et Ampasimariny, les captures par km2 sont diff�rentes. Les captures par unit� d'effort de la mangrove de Boeny sont relativement faibles par rapport � celles des autres baies. La disparit� entre les donn�es observ�es et le mod�le de production pourrait �tre d� aux niveaux d'effort tr�s faibles. Il se peut �galement que les hypoth�ses de base d'une productivit� similaire des diff�rentes mangroves et d'une condition d'�quilibre ne soient pas respect�es certaines baies pouvant avoir des productivit�s plus �lev�es que d'autres.

La Tha�lande offre l'exemple d'une p�cherie de Scylla serrata qui depuis plusieurs ann�es poss�de une production annuelle proche de 2 tonnes/km2. Les tailles marchandes des crabes commercialis�s en Tha�lande sont de 9 cm de largeur c�phalothoracique. Les tailles � premi�re capture sont donc vraisemblablement inf�rieure � celles obtenues � Madagascar. La simulation effectu�e dans notre mod�le montre qu'avec des LC de 6,77 cm la PME serait de 2,5 t/km2/an. Ainsi, la PME se rapprocherait de la valeur obtenue en Tha�lande.

4. Conclusions

Les productions maximales �quilibr�es estim�es par le mod�le de THOMPSON et BELL (1934) varient entre 2,5 et 3,97 tonnes par km2 et par an, en fonction des diff�rents Tc 50%.

Au TC50% obtenu en 1989, la PME est de 3,8 tonnes/km2/an. Dans ces conditions, il appara�t que la PME de Scylla serrata dans les sept mangroves �tudi�es serait de 3.176 tonnes. Les captures, sur la p�riode �tudi�e dans ces mangroves sont estim�es � 430 tonnes, r�alis�es avec un effort de p�che de 38.272 crochet-jour. Pour atteindre la PME, donc multiplier la capture actuelle par 7,8, il faudrait augmenter l'effort p�che de 35 fois.

Cependant, les r�sultats obtenus selon le mod�le de THOMPSON et BELL (1934) d�pendent de l'interpr�tation faite de la courbe des captures. En effet, nous avons retenus l'hypoth�se d'une migration comme explication des deux pentes observ�es.

Les r�sultats du paragraphe 2.2. indiquent que les captures de Scylla serrata d�pendent dans une large mesure de l'effort de p�che pratiqu�. Les captures par unit� d'effort tous engins confondus ne varient que faiblement; c'est essentiellement le niveau d'effort appliqu� qui d�termine les captures.

Les minimums de capture observ�s en septembre et en octobre sont d�s � la conjonction de faibles efforts de p�che et � de faibles CPUE. Les maximums de captures observ�s en fin de saison des pluies sont la conjonction d'un effort de p�che �lev� et d'une CPUE �lev�e.

Les captures r�alis�es �tant largement en dessous de la PME de la ressource, toute augmentation de l'effort de p�che doit s'accompagner d'une augmentation des captures. Cependant, il convient de choisir les engins de p�che et les p�riodes qui permettent des captures maximales.

Pour le crochet, nous avons vu que les CPUE �lev�s sont obtenues en fin de saison des pluies. Hors de cette saison, elles sont plus faibles. Ainsi, une augmentation de l'effort de p�che au crochet entre juillet et d�cembre s'accompagnera de captures plus faibles qu'en fin de saison des pluies. Par ailleurs, les captures de crabes au crochet se limitent � la pratique de la p�che lors des mar�es basses rendant les trous accessibles. Les captures r�alis�es aux crochet vont �galement d�pendre de la recolonisation des trous p�ch�s. Cette recolonisation se fait selon HILL et al (1982), durant les mar�es hautes. Les captures de p�che au crochet sont donc limit�s par ces facteurs. Pour la balance, les maximums de taux de capture sont obtenus en saison s�che, en saison des pluies on observe les minimums.

Dans la situation actuelle d'exploitation, la reconversion des p�cheurs associ�s � la p�che au crochet entre janvier et mars augmenterait la production. Le m�me effet viendrait de la promotion aupr�s des p�cheurs ind�pendants de la p�che � la balance en saison s�che.

Scylla serrata �tant essentiellement une esp�ce subtidale, la fraction importante de la population se trouve en de�� des zones intertidales. A Madagascar, cette zone est exploit�e � l'aide de balances; cependant, la zone d'op�ration d�passe rarement 15 m�tres de profondeur. Il est donc souhaitable d'augmenter l'effort de p�che sur la zone subtidale au moyen d'engins adapt�s � la p�che en eaux plus profondes (casiers, balances).

References

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Annexe I: Tableaux

Tableau 1: Quantit�s mensuelles (kg) de crabes vivants lav�s trait�s � l'usine de la REFRIGEPECHE-OUEST entre janvier 1988 et mars 1990 par centre de collecte des huit entit�s de mangroves situ�es entre le cap St Andr� et la baie de la Mahajamba.

Tableau 2: Captures mensuelles par engin de p�che et par mangrove.

Mangrove

Mois

Crochet

Balance

Ligne

Raquette

Valakira

Total

Baly Avril 89

3707

1195

863

205

0

5970

Mal

4742

4934

475

0

0

10151

Juin

1070

4145

336

0

0

5551

Juin et

863

3732

316

0

0

4911

Ao�t

1627

3322

207

0

0

5156

Septembre

589

2108

155

0

0

2852

Octobre

1029

2044

94

0

0

3167

Novembre

1214

1828

187

0

0

3229

D�cembre

358

2119

145

0

0

2622

Janvier'90

438

103

42

245

0

828

F�vrier

951

668

65

153

0

1837

Mars

1775

1793

74

0

0

3642


Total

18363

27991

2959

603

0

49916

Marambitsy Avril 89

4983

0

0

0

0

4983

Mai

2238

0

0

61

0

2299

Juin

1967

384

0

173

0

2524

Juillet

2368

0

0

150

0

2518

Ao�t

1839

500

0

0

145

2484

Septembre

663

0

16

0

0

679

Octobre

625

0

0

0

0

625

Novembre

1340

0

0

0

0

1340

D�cembre

1592

0

0

0

0

1592

Janvier'90

3697

0

0

330

0

4027

F�vrier

3482

0

0

239

0

3721

Mars

2109

0

0

153

0

2262


Total

26903

884

16

1106

145

29054

Namakia & Kompasy Avril 89

3623

1411

82

491

129

5736

Mai

4998

1819

12

1651

96

8576

Juin

2926

1375

289

1134

0

5724

Juillet

3601

1743

134

1475

0

6953

Ao�t

4548

1342

288

1601

0

7779

Septembre

1234

1784

114

529

0

3661

Octobre

2831

2048

580

726

0

6185

Novembre

2870

3048

187

1094

0

7199

D�cembre

1932

1967

34

915

0

4848

Janvier 90

4661

1569

5

1888

0

8123

F�vrier

2595

1686

10

1263

0

5554

Mars

2946

1752

16

787

0

5501


Total

38765

21544

1751

13554

225

75839

Boeny Avril 89

1157

0

50

1048

0

2255

Mai

1342

0

40

1102

0

2484

Juin

1580

0

18

1863

0

3461

Juillet

465

0

0

460

0

925

Ao�t

332

0

0

230

0

562

Septembre

199

0

0

442

0

641

Octobre

353

0

0

710

0

1063

Novembre

390

0

0

547

0

937

D�cembre

34

0

0

249

0

283

Janvier'90

491

0

0

783

0

1274

F�vrier

185

0

46

620

0

851

Mars

143

0

0

214

0

357


Total

6671

0

154

8268

0

15093

Ampasimariny Avril '89

158

405

396

146

0

1105

Mai

27

138

291

18

11

485

Juin

0

163

110

113

0

386

Juillet

197

494

196

40

0

927

Ao�t

70

137

180

32

0

419

Septembre

94

396

222

161

0

873

Octobre

77

182

95

67

0

421

Novembre

180

735

139

32

0

1086

D�cembre

328

143

179

37

0

687

Janvier '90

152

144

284

396

114

1090

F�vrier

147

165

475

189

0

976

Mars

210

101

152

132

0

595


Total

1640

3203

2719

1363

125

9050

Marosakoa Avril '89

212

851

0

141

0

1204

Mai

60

851

16

387

0

1314

Juin

0

570

8

227

0

805

Juillet

0

775

0

104

0

879

Ao�t

26

750

2

21

0

799

Septembre

884

27

112

0

1023


Octobre

68

536

55

86

745


Novembre

36

1543

16

161

0

1756

D�cembre

71

1839

0

30

0

1940

Janvier '90

95

1044

0

73

0

1212

F�vrier

250

1010

0

149

0

1409

Mars

844

606

0

0

0

1450


Total

1662

11259

124

1491

0

14536

Mahajamba Avril 89

8852

7299

349

5613

220

22333

Mai

9178

8839

93

7094

595

25799

Juin

5143

10418

506

4134

206

20407

Juillet

1918

8779

290

2140

35

13162

Ao�t

1095

8250

242

4693

4

14284

Septembre

434

5940

557

4857

114

11902

Octobre

1591

5650

446

2081

367

10135

Novembre

1822

6694

287

1510

270

10583

D�cembre

3515

11366

708

1790

77

17456

Janvier '90

3785

9062

86

2387

47

15367

F�vrier

8034

11418

26

1282

4

20764

Mars

15787

11659

0

2171

64

29681


Total

61154

105374

3590

39752

2003

211873

Toutes Mangroves Avril '89

22692

11161

1740

7644

349

43586

Mai

22585

16581

927

10313

702

51108

Juin

12686

17055

1267

7644

206

38858

Juillet

9412

15523

936

4369

35

30275

Ao�t

9537

14301

919

6577

149

31483

Septembre

3213

11112

1091

6101

114

21631

Octobre

6574

10460

1270

3670

367

22341

Novembre

7852

13848

816

3344

270

26130

D�cembre

7830

17434

1066

3021

77

29428

Janvier '90

13319

11922

417

6102

161

31921

F�vrier

15644

14947

622

3895

4

35112

Mars

23814

15911

242

3457

64

43488


Total

55158

170255

11313

66137

2498

405361

Tableau 3: Capture mensuelle par unit� d'effort (p�cheur-jour) pour chaque engin de p�che et l'ensemble des mangroves de mars '89 � avril '90.

Mangrove

Crochet

Balance

Ligne

Raquette

Valakira

Engins multiple

Moyenne

Avril 89

12,1

10,9

9,9

13,1

10.5

14,1

12.0

Mai

11,5

12.9

5,5

13.6

5.0

16.1

12.3

Juin

10.1

14,0

10,2

10,6

3.2

16.5

11.8

Juillet

10,0

12,5

6.3

9.7

1,9

14,7

11,2

Ao�t

10,6

12,0

6.2

13,1

8,3

20.0

12,0

Septembre

8.5

11,0

8.0

13,5

9,9

16,9

11,1

Octobre

9.7

10.5

7.4

11,9

15,3

16,3

10.4

Novembre

12,9

13,9

9.1

12.0

6,6

15,6

13.1

D�cembre

11,7

12.5

11.4

12.2

4,3

15.0

12.2

Janvier 90

13,0

8.1

8.2

13,9

6,7

17.5

10.8

F�vrier

13,4

8.7

9.9

12,5

4.0

20,3

11.0

Mars

15,4

8,8

6,5

17,3

4.0

21,9

12.1

Moyenne

11.9

11,0

8.3

12.6

6,0

16.3

11.7

Tableau 4: Captures mensuelles, effort standard et captures par effort standard en 1989-1990 pour chaque mangrove.

Tableau 5: Fr�quence des largeurs (Lc) de S. serrata - M�les

Tableau 5: Fr�quence des largeurs (Lc) de S. serrata - Femelles

Tableau 6: Distribution de fr�quences absolues, relatives et cumul�es du S. serrata �chantillonn� dans les captures,

Centre de classe (cm)

M�les

Femelles

Fr�quence absolue

Fr�quence relative

Fr�quence cumul�e

Fr�quence absolue

Fr�quence relative

Fr�quence cumul�e

4,5

0

0,00

0.00

0

0.00

0,00

5.5

5

0,02

0,02

1

0,01

0,01

6.5

16

0,06

0,07

15

0,08

0,08

7,5

156

0,54

0,61

98

0.49

0.57

8,5

899

3.12

3.73

689

3,46

4,03

9.5

2737

9,49

13,22

2336

11.72

15,74

10,5

3819

13,24

26,46

3817

19.72

34.89

11.5

4019

13,94

40,40

3550

17.80

52,69

12,5

4211

14,60

55.00

2853

14,31

67,00

13,5

4235

14,68

69.68

3012

15,11

82,11

14,5

3896

13,51

83,19

2463

12,35

94,46

15.5

2921

10.13

93,32

992

4,98

99,43

16.5

1525

5,29

98,61

104

0,52

99,95

17.5

374

1,30

99,91

7

0,04

99,99

18.5

26

0.09

100,00

2

0.01

100,00

Total

128840

100

100

19939

100

100


Taille moyenne des m�les = 12,66 cm Taille moyenne des femelles = 11,99 cm

Tableau 7: Pourcentage de femelles par intervalle de taille

Tableau 8: Progression des modes* du S. serrata identifi�s par la m�thode de Battacharya.

* Les tailles modales sont en largeurs c�phalothoraciques (cm),

Date

M�les

Cohorte 1

Cohorte 2

Cohorte 3


15 Avril

10,56

13,92


15 Mai

11,31

15,02


15 Juin

10,95

14,26


15 Juillet

11,04

14.17


15 Ao�t

11,79

14.81


15 Sept.

11,42

14.66


15 Oct.

11,50

14,80


15 Nov.

12,43

15,20


15 Dec.

10,86

13,85

16,24


15 Janv.

10,88

14,29



15 Fev.

13,35

15,76



15 Mars

13,69

16,09




Femelles

Date

Cohorte 1

Cohorte 2

Cohorte 3

Cohorte 4

15 Avril

10.81

14,59

15 Mai

11.11

14,54

15 Juin

10.81

13,71


15 Juillet

10,90

14,04


15 Ao�t

11.07

13,77


15 Sept.

11.15

13,97


15 Oct.

10,65

13,75



15 Nov.

10,81

14,17



15 Dec.

10,72

14,03



15 Janv.

10,82

14.07



15 Fev.

10,84

14,51



15 Mars

10,92

14,23



Tableau 9: Couples �ges-largeurs ayant servis � l'estimation des param�tres de croissance

M�les,

M�les

15 janvier

15 juillet

15 janvier

Date

largeur\�ge

largeur\�ge

largeur\�ge

15 Avril

10,56\0.750

13.92\1.250

15 Mai

11,31\0,833

15.02\1.330

15 Juin

10.95\0.916

14.26\1.416

15 Juillet

11,04\1.000

14.17\1.500

15 Ao�t

11.79\1.083

14.81\1.583

15 Septembre

11,42\1,660

14.66\1.660

15 Octobre

11.50\1,250

14.80\1.750

15 Novembre

12.43\1.330

15.20\1.833

15 D�cembre

10.86\0,916

13.85\1,.416

16.24\1.916

15 Janvier

10.88\1.000

14,29\1,500


Femelles

Femelles

15 janvier

15 juillet

15 janvier

15 juillet

Date

largeur\�ge

largeur\�ge

largeur\�ge

largeur\�ge

15 Avril

10.81\1.250

14,59\1,750

15 Mai

11,11\1.330

14,54\1,833

15 Juin

10,81\0,916

13.71\1.416


15 Juillet

10,90\1,000

14.04\1.500


15 Ao�t

11,07\1,083

13.77\1,583


15 Septembre

11.15\1.166

13.97\1.660


15 Octobre

10,65\0,750

13.75\1,250



15 Novembre

10.81\0.833

14,17\1.330



15 D�cembre

10,72\0.916

14.03\1,416



15 Janvier

10,82\1,000

14,07\1.500



15 F�vrier

10,84\1,083

14,51\1.583



15 Mars

10,92\1.166

14,23\1,660



Tableau 10: Param�tres de croissance obtenus pour S. serrata.


M�les

M�thodes

L<

K

to

R2

SCE

M�thode 1

25,74

0.408

-0,493

-

15,15

M�thode 2

26.25

0,400

0,001

0,81

-

M�thode 1 = SPARRE P.(1987)

M�thode 2 = STAMATOPOULOS C. ET J.F.CADDT (1989)

Tableau 11; D�termination des mortalit�s par la m�thode bas�e sur la structure d'�ge des captures

Centre de classe

C

dt

t

Log (c/dt)

4,5

0,00

0.1151

0,4707

0,0000

5.5

0.01

0.1207

0,5883

-1,9601

6,5

0.08

0.1269

0,7120

-0,3829

7.5

0.69

0.1338

0,8424

1.6498

8.5

4.24

0.1414

0.9799

3,4021

9.5

13,33

0,1500

1,1255

4,4873

10,5

20,09

0.1597

1.2803

4,8345

11,5

19.71

0.1707

1,4454

4.7489

12.5

18,20

0.1834

1.6223

4,5974

13,5

18.68

0.1981

1,8128

4,5464

14,5

16,36

0.2153

2,0191

4,3305

15,5

10,16

0.2359

2.2443

3,7635

16.5

4,16

0,2608

2,4921

2,7714

17.5

0.94

0.2915

2,7674

1.1777

18.5

0,07

0,3305

3,0772

-1,4784

19,5

0.00

0.3815

3,4314

-4.7554

R�sultats

Intervalle choisis

Z

Intervalle de confiance

r

Tc
50%

Lc
50%

a

b

Tw
50%

Lw
50%

10,5-14,5

0,658

0,453-0.863

-0,986

1.0833

10.806

5,69

-0,658



15,5-18.5

6,29

3,141-9,449

-0.987





1,94

15,257

Tableau 12: Production de Scylla serrata en fonction de diff�rents efforts de p�che et diff�rents �ges � premi�re capture

EFFORT STANDARO (*1000)

Tc=0,5
Lc=6.77

Tc=0,75
Lc=8,62

Tc=1,08
Lc=10,81

Tc=1,25
Lc=11,80

Tc=1,50
Lc=13,16

25

364,57

344,55

271,21

263,22

203,32

50

673,39

645,82

520,04

505,73

394,80

100

1153,86

1138,55

957,83

935,13

745,19

150

1491,79

1512.48

1326.41

1299,87

1056.48

200

1724,73

1794.28

1636,71

1609,79

1333,33

250

1880,61

2004.71

1897.87

1873,17

1579.79

300

1980,23

2159,95

2117.57

2097.07

1799,38

350

2039,04

2272.58

2302,26

2287,23

1995,20

400

2068,51

2352.42

2457,37

2448,84

2169,96

450

2077.14

2407.11

2587,48

2586,09

2326,05

500

2071.19

2442,59

2696,44

2702,58

2465,56

550

2055,28

2463.50

2787,52

2801,39

2590,34

600

2032,80

2473.41

2863,46

2885,11

2702.01

650

2006,20

2475,12

2926,60

2955.98

2802.01

700

1977,26

2470.80

2978.89

3015,87

2891,62

750

1947,26

2462,10

3022,02

3066,41

2971,96

800

1917,08

2450.31

3057,39

3108,96

3044,02

850

1887.34

2436.42

3086.20

3144,71

3108.70

900

1858.47

2421.17

3109.46

3174,65

3166.77

950

1830,72

2405.14

3128.05

3199,65

3218,94

1000

1804,25

2388.75

3142,69

3270.43

3265.83

1050

1779,16

2372,32

3154,00

3237,63

3308,00

1100

1755,46

2356.08

3162,51

3251,78

3345,93

1150

1733,15

2340.22

3168,68

3263,34

3380.07

1200

1712,20

2324.83

3172,87

3272,71

3410,80

1250

1692,55

2310.00

3175.41

3280,22

3438,49

1300

1674.15

2295.78

3176,58

3286,15

3463,44

1350

1656,92

2282.20

3176,61

3290,76

3485,94

1400

1640,80

2269,27

3175,69

3294,26

3506.23

1450

1625.71

2256,98

3174,00

3296.82

3524.54

1500

1611.60

2245.34

3171,67

3298,60

3541.07

1550

1598,39

2234.31

3168,82

3299,73

3556.01

1600

1586,03

2223.88

3165,56

3300,32

3569,51

1650

1574,45

2214.04

3161,97

3300,47

3581,72

1700

1563.60

2204,74

3158,12

3300.27

3592.77

1750

1553,43

2195,97

3154,07

-3299,77

3602,77

1800

1543,89

2187.69

3149,87

3299,04

3611,83

Annexe II: Figures

Figure 1: Carte de la zone �tudi�e

Figure 2: Collecte 1988: Crabes vivants-lav�s trait�s � l'usine

Figure 3: Collecte 1989: Crabes vivants-lav�s trait�s � l'usine

Figure 4: Collecte avril 1989 - mars 1990: Crabes vivants-lav�s trait�s � l'usine

Figure 5: Collecte mensuelle de crabes vivants lav�s de toutes les mangroves

Figure 6: Captures par engin toutes mangroves

Figure 7: Pourcentage des captures par engin dans chaque mangrove

Figure 8: Evolution des captures par engin, avril 1989 - avril 1990

Figure 9: Evolution mensuelle des CPUE (crochet et balance)

Figure 10: Evolution mensuelle des captures, de l'effort et de l'effort standardis�

Figure 11: Evolution mensuelle des CPUE et efforts standardis�s

Figure 12: Distribution de fr�quences m�les et femelles de S. serrata

Figure 13: Composition sexuelle de S. serrata

Figure 14: Evolution mensuelle de la composition sexuelle de S. serrata

Figure 15: Croissance de S. serrata

Figure 16: Courbe des captures de S. serrata

Figure 17: Production simul�e de S. serrata en fonction des Tc50%

Figure 18: Productivit� des mangroves en fonction de l'effort de p�che

Annexe III: Formulaires

Donn�es capture-effort des collecteurs

Donn�es fr�quence-longueur

Donn�es mensuelles de poids et de longueurs

Date:

MALES

Individus de 5 a 10 cm

Individus de 10 a 15 cm

Individus de 10> 15 cm

Largeur de carapace arri�re (mm)

Poids total
(gm)

Largeur de carapace arri�re (mm)

Poids total (gm)

Largeur de carapace arri�re (mm)

Poids total (gm)























































FEMELLES SANS OEUFS

Individus de 5 a 10 cm

Individus de 10 a 15 cm

Individus de 10> 15 cm

Largeur de carapace arri�re (mm)

Poids total (gm)

Largeur de carapace arri�re (mm)

Poids total (gm)

Largeur de carapace arri�re (mm)

Poids total (gm)























































INSTRUCTIONS:

Chaque mois 54 crabes (27 m�les et 27 femelles) a mesurer venant de la zone situ�e au nord de Mahajanga et 54 crabes (27 m�les et 27) femelles venant de la zone sud de Mahajanga

Donn�es mensuelles de production par lieu d'origine

Annexe IV: Progressions Modales

Figure 1

Figure 2

Figure 3

Figure 4

Figure 5

Figure 6

Figure 7

Figure 8

Figure 9

Figure 10

Figure 11

Figure 12

Figure 13

Figure 14

Figure 15

Figure 16

Figure 17

Figure 18

Figure 19

Figure 20

Figure 21

Figure 22

Figure 23

Figure 24

Param�tres Socio-Economiques de la P�che au Crabe li�e � R�frig�p�che Ouest

par T.M. Hoekstra 1 et H. Razafindrainibe2

1 FAO Fishery Project
B.P.487, Victoria SEYCHELLES

2 Centre National de Recherches Oc�anographiques,
B.P. 61, Nosy-B�, MADAGASCAR


1. Introduction
2. Contexte de l'�tude
3. M�thode d'approche
4. Les param�tres socio-�conomiques
5. Discussion
6. Conclusion
7. Bibliographie sommaire
Annexe 1: Les techniques de p�che
Annexe 2: questionnaire


1. Introduction

Avec ses 3.500 km de mangrove, Madagascar dispose d'un potentiel en crabe des pal�tuviers. Les stocks les plus importants sont localis�s sur la c�te Ouest. Cette ressource a toujours fait l'objet d'une p�che traditionnelle pour la consommation locale et une exportation vers la R�union, la production fluctuant autour de 120 tonnes par an jusqu'� ces derni�res ann�es.

Suite � l'installation d'une usine de traitement du produit au sein de la REFRIGEPECHE, le secteur s'est dynamis�, et la production a atteint 700 tonnes en 1987. Compte tenu du potentiel disponible, il est appel� � se d�velopper. Malgr� cette perspective, la p�cherie se trouve concurrenc�e par l'exploitation des autres ressources telle la crevette et la pratique d'une agriculture d'autosubsistance. Au stade actuel, il convient de situer le cadre socio-�conomique de cette nouvelle opportunit�.

Cette �tude socio-�conomique est en compl�ment d'une �tude de la biologie et de la dynamique des populations du crabe (BAUTIL et MARA, 1990 - manuscrit) qui a d�but� en mars 1989 et doit se prolonger en 1990. Cette �tude doit fournir les donn�es sur les ressources n�cessaires � la d�termination d'un r�gime d'am�nagement pour la p�cherie.

2. Contexte de l'�tude

2.1. Les conditions du milieu

La zone d'�tude est celle couverte par la collecte de la REFRIGEPECHE, allant de la baie de Mahajamba au Nord, � Soalala au Sud, sous la juridiction du Faritany3 de Mahajanga.

3 Unit� administrative du territoire malgache �quivalent � une province.

2.1.1. Le lieu de p�che

La ligne de c�te tr�s accident�e y d�crit cinq baies plus ou moins importantes: Mahajamba, Bombetoka, Boeny, Marambitsy, Baly. Cette r�gion est travers�e par quatre fleuves principaux qui d�bouchent sur le Canal de Mozambique en des deltas souvent tr�s �vas�s. Tout le long de la c�te se sont d�velopp�es des for�ts denses de mangrove, habitat de pr�dilection de la ressource, qui ont recouvert les fonds des baies. Le plateau continental assez d�velopp�, les conditions de mer assez cl�mentes comparativement � la fa�ade orientale de Madagascar, et la profusion de ressources halieutiques c�ti�res, tels les poissons et la crevette a permis l'installation d'une p�che artisanale plut�t lucrative.

Dans certaines r�gions, les zones d'arri�re mangrove se pr�tent � l'agriculture, activit� souvent pratiqu�e pour subvenir aux besoins de la famille.

2.1.2. Les conditions de climat

La r�gion est soumise � un climat de type tropical humide, faisant alterner une saison pluvieuse, de d�cembre � mars, et une saison s�che. Elle est balay�e par deux vents dominants, la mousson ("talio") venant du nord-ouest d'octobre � mars, et l'aliz� du sud-est pour le reste de l'ann�e. A ces vents s'ajoutent trois autres d'importance moindre quant � leur dur�e et/ou force: le "kosy", pr�c�dant la saison s�che qui peut parfois devenir violent et qui souffle du sud-ouest, l"'avaraka" soufflant du Nord en janvier-f�vrier, et le "mantasaly" durant la saison humide toujours accompagn� de pluies torrentielles.

2.1.3. Les voies de communication

Elles sont souvent d�ficientes, voire inexistantes, � l'�chelle des zones et villages de p�che. La voie fluvio-maritime est la plus utilis�e. Toutefois, durant les p�riodes de crues, la plupart des fleuves ne sont pas navigables, laissant certains villages de p�che compl�tement isol�s.

Le Faritany dispose d'un port long courrier secondaire � Mahajanga et d'un port de cabotage secondaire � Antsohihy.

2.1.4. Infrastructure sanitaire et scolaire

Bien que le Faritany de Mahajanga soit dot� de plus de 1.700 �coles d'enseignement primaire de base (source: Banque de Donn�es de l'Etat), la basse r�partition de ces derni�res laisse 34% des fokontany4, le plus souvent ceux les plus recul�s, d�pourvus d'institutions scolaires.

4 Unit� administrative de base, �quivalent � un quartier. Dans les endroits les plus recul�s, il peut regrouper quelques petits hameaux.

Le Faritany est dot� de deux h�pitaux m�dico-chirurgicaux, dans le chef-lieu et � Maintirano; des h�pitaux secondaires simples dont un � Analalava et Antsohihy et plusieurs centres m�dicaux. Les formations sanitaires au-dessous de ces derniers sont tenus par des infirmiers, et sont d�centralis�es au maximum, mais beaucoup de r�gions isol�es n'en disposent pas, soit parce que le centre n'existe pas, soit parce qu'il n'est pas fonctionnel pour diverses raisons.

2.2. L'exploitation du crabe � Mahajanga

2.2.1. Historique

L'exploitation du crabe rel�ve de la p�che traditionnelle. La production, comme le montre le tableau ci-apr�s, oscillait entre 53 et 194 tonnes jusqu'en 1984.

Tableau 2.1: Evolution de la production de crabe dans la province de Mahajanga.

Ann�es

Tonnes

1972

115

1973

53

1974

104

1975

95

1976

166

1977

124

1978

194

1979

147

1980

142

1981

103

1982

130

Source: Statistiques des P�ches Maritimes, 1972-1984

Depuis 1984, elle a connu une augmentation sensible suite au d�but d'une collecte du produit par la soci�t� REFRIGEPECHE OUEST. L'activit� de cette soci�t� s'est intensifi�e � partir de 1987, la collecte �tant faite en utilisant ses propres vedettes. La nouvelle usine de conditionnement est entr�e en op�ration en 1988. Les poids mensuels de crabe d�livr�es � l'usine en 1988 et 1989 figurent au Tableau 2.2 ci-dessous.

Tableau 2.2: Quantit�s mensuelles (kg) de crabes vivants lav�s d�barqu�s � l'usine de la REFRIGEPECHE-OUEST en 1988 et 1989 par centre de collecte et pour les neufs entit�s de mangroves consid�r�es.

Mangroves

1988

1989

Vilamatsa

13,386

800

Anthaly

36,017

3,988

Baly

71,190

39,918

Marambitsy

66.976

39,026

Namakia- Kompasy

102,720

82,536

Boeny

19,989

37,932

Ampasimariny

20,680

17,520

Marosakoa

41,126

36,920

Mahajamba

190,551

155,094

Total

562,638

413,734

Source: Bautil, B.R.R. et al. (1990) Etude pr�liminaire de la ressource en crabes des Mangroves (Scylla serrata) de Nord-ouest de Madagascar.

Note: Les baies de Vilamatsa et de Athaly se trouvent au Sud de Soalala (voir carte). La collecte de crabes en provenance de ces baies petites et �loign�es � cess� � partir de mars 1989.

2.2.2. Les techniques de p�che

a) la pirogue

La p�che peut se pratiquer aussi bien � pied qu'� l'aide d'une embarcation. Celle-ci est taill�e dans un tronc d'arbre, puis sur�lev� de bord�es en planches. Sa quille pointue lui conf�re un hydrodynamisme optimal, tandis que le balancier compense l'instabilit� (de l'�quilibre) de la coque.

b) La p�che au trou (au crochet) 3

3 Pour une discussion plus compl�te des m�thodes de p�che aux crabes, voir BAUTIL B., 1990.

Elle s'effectue � pied, lors des basses mers dans les zones exond�es des mangroves � l'aide du crochet.

Le crochet est un b�ton de bois dont l'extr�mit� est munis d'une pointe de fer recourb�e. Il est destin� � extraire les crabes de leur terriers.

c) La p�che a la raquette

La p�che � la raquette se pratique � moiti� en pirogue, � moiti� � pied. La raquette est une sorte de grande cuill�re faite avec une fibre de sisal encadr�e d'un rebord en bois (de pal�tuvier). Elle est utilis�e pour une p�che � vue dans les chenaux de mangroves, durant les mar�es montante et descendante (RAZAFIMANDIMBY, 1989). Elle suppl�e �galement la p�che � la ligne, pour r�cup�rer la prise.

d) La p�che � la ligne (hame�on)

Elle se pratique dans les chenaux et les estuaires, � bord d'une pirogue, selon la phase de la mar�e. L'hame�on est app�t� avec des morceaux de poisson ou de requin. Quand les crabes ont "mordu", ils ne l�chent plus la prise et peuvent �tre remont�s hors de l'eau et saisis.

e) La p�che � la balance

C'est une m�thode plut�t nouvelle dans la p�cherie. La balance est une sorte de corbeille circulaire, dont le fond est fait en filet (synth�tique) et le cadre g�n�ralement m�tallique. Son diam�tre varie de 58 � 75 cm (RAZAFIMANDIMBY, 1989). Elle est munie d'un orin et d'un flotteur. App�t�e avec des morceaux de poisson, de requin ou de raie, elle est immerg�e dans les chenaux et en estuaires, et est relev�e tous les 10 � 15 minutes.

f) La p�che au casier

Les casiers sont fabriqu�s en fibres v�g�tales. Tous sont app�t�s et sont munis d'un flotteur.

2.2.3. L'intervention d'une soci�t� industrielle

Depuis 1984, la soci�t� REFRIGEPECHE OUEST a commenc� la collecte du crabe dans les baies limitrophes de Mahajanga. En 1987, elle organise un r�seau de collecte et ouvre une fili�re de traitement du produit. Cette source devenant insuffisante, et d'ailleurs irr�guli�re; pour alimenter la fili�re d'une capacit� de 1.000 tonnes de crabe lav�, la soci�t� a mis en place en 1988 huit (8) groupement de p�cheurs pour la suppl�er implant�s dans quatre mangroves: la Mahajamba, Boeny, Kompasy et Namakia.

Les groupements de p�cheurs sont sous contr�le direct de la soci�t�. Les membres (aussi appel�s p�cheurs associ�s) ont �t� recrut�s dans la ville de Mahajanga et dans les villages riverains (RAZAFIMANDIMBY, 1989). La soci�t� pourvoit aux moyens n�cessaires � la production: chaque membre est dot� d'une pirogue et de dix balances, qui restent la propri�t� de la soci�t�. En contre partie, ils ont obligation de vendre le produit de leur p�che exclusivement � la soci�t�.

Dirig� par un chef, les groupements s'adonnent � part enti�re � la p�che au crabe, en pirogue ou � pied, individuellement ou par deux.

La REFRIGEPECHE assure la collecte des produits aussi bien de ceux des p�cheurs traditionnels simples, que de ceux des groupements. Pour cela, elle utilise six vedettes de 25 � 70 CV. Les collecteurs passent � des temps pr�cis�s � l'avance en des points de collecte d�termin�s. Les p�cheurs des groupements et ceux ind�pendants d�sirant vendre leur crabe � REFRIGEPECHE rallient ces points de collecte par leurs propres moyens.

Le prix au producteur est de 200 FMG/kg de crabe, avec boue pour les p�cheurs traditionnels et sans boue pour ceux associ�s. Par contre ces derniers re�oivent en plus 100 g de riz blanc (ou l'�quivalent en paddy) par kg de crabe livr�. Le paiement se fait au comptant pour les premiers et tous les mois pour les seconds.

C'est dans le cadre de cette nouvelle structure que cette �tude a �t� r�alis�e.

2.3 Objectifs et limites de l'�tude

L'objectif principal de d�part a �t� d'expliquer la fluctuation de l'approvisionnement en crabe de la REFRIGEPECHE OUEST, fluctuation que l'on a imput� au domaine socio-�conomique. Et notamment une variation de l'effort dans la p�che au crabe, due � la pratique d'autres activit�s tels que les autres types de p�che ou l'agriculture.

Pour donner une explication satisfaisante de ce ph�nom�ne, une approche longitudinale de l'�tude avec un suivi r�gulier des activit�s des p�cheurs durant une ann�e aurait �t� n�cessaire. Les ressources disponibles (humaines, financi�res) et le temps imparti �tant insuffisants pour la r�alisation d'une telle strat�gie, on a opt� pour une estimation des param�tres �conomiques, par la m�thode de la visite unique (au lieu de multiple).

L'objectif g�n�ral de l'�tude �tait d'�tablir quel �tait le statut socio-�conomique des p�cheurs artisans de crabe, et d'identifier si possible les raisons pour les fluctuations dans la fourniture de crabe � la REFRIGEPECHE OUEST.

Plus sp�cifiquement, l'intention �tait de d�terminer:

- les caract�ristiques des p�cheurs et de leurs foyers;

- les caract�ristiques des unit�s de p�che (forme habituelle des embarcations, engins, �quipages et propri�t�);

- la mobilit� g�ographique et emplois alternatifs des p�cheurs;

- la situation sociale et mat�rielle des p�cheurs (possession de maisons, terre, b�tail, etc.);

- les fili�res de commercialisation et de conditionnement.

Parall�lement � cette investigation socio-�conomique, un suivi des captures et efforts a �t� conduit � des fins d'�valuation des stocks. Les donn�es ont �t� recueillies sur une base hebdomadaire, et couvrant au moins une ann�e. Une analyse de ces donn�es est pr�sent�e ci-dessous. Elle nous donne la r�partition sur une ann�e (avril 1989 - avril 1990) du nombre mensuel de p�cheurs exploitant le crabe.

La pr�sente �tude socio-�conomique ne donne qu'une indication du nombre de p�cheurs impliqu�s dans d'autres activit�s, en ce qui concerne l'effort. Une autre limite de l'�tude rel�ve du fait que seuls les p�cheurs livrant leur crabe � REFRIGEPECHE OUEST sont consid�r�s. Cette population de p�cheurs ne repr�sente qu'une fraction de la population totale de p�cheurs de la zone d'�tude.

3. M�thode d'approche

Ce chapitre d�crit la conduite des investigations.

3.1. Moyens et mat�riels

Cette �tude a �t� r�alis�e conjointement par le Projet R�gional FAO/OISO et le Centre National de Recherches Oc�anographiques de Nosy-B� (Madagascar) avec le concours efficace de la soci�t� REFRIGEPECHE OUEST.

Elle a mis � contribution les collecteurs de la soci�t� (au nombre de neuf) pour la r�alisation des enqu�tes. Le suivi de la collecte de donn�es (distribution, ramassage et v�rification des questionnaires) a �t� confi� � une personne bas�e au sein de la soci�t�.

Le traitement des donn�es a �t� effectu� sur support informatique � l'aide des logiciels dBase III Plus, Symphony et Statgraphics.

3.2. M�thode utilis�e

3.2.1. L'unit� d'enqu�te

L'unit� d'enqu�te �tait le p�cheur livrant plus ou moins r�guli�rement du crabe aux collecteurs de la REFRIGEPECHE. En l'occurrence, elle a port� sur les fournisseurs de la soci�t� durant la p�riode de mai � septembre 1989.

3.2.2. Collecte des donn�es

a) Mise en forme du questionnaire

Un questionnaire a �t� �bauch�, traduit en malgache puis test� sur terrain pendant trois jours. Pour ce faire, l'�quipe de recherche a suivi les collecteurs de REFRIGEPECHE � Ampitsopitsoka lors d'une collecte hebdomadaire du produit.

Le test a �t� fait sur une vingtaine de p�cheurs ind�pendants et associ�s de trois sites de la "zone de Namakia" et dans la "zone de Kompasy".

La version finale en fran�ais du questionnaire est donn�e en Annexe 2.

Un manuel d'instruction, � l'usage des enqu�teurs, a expliqu� la m�thode d'enqu�te et de remplissage des questionnaires. Certaines questions sont ferm�es, d'autres ouvertes

b) La r�alisation des enqu�tes

Les 9 collecteurs de la REFRIGEPECHE OUEST sont bas�s dans les centres de collecte des baies et zones suivantes: baie de Baly, baie de Marambitsy, zone de Namakia, zone de Kompasy, baie de Boeny, zone d'Ampasimariny, zone de Marosakoa, baie de Mahajamba et baie de Bombetoka.

Les questionnaires leurs ont �t� distribu�s puis ramass�s par les vedettes de la soci�t�. Au cours de leurs tourn�es, ils remplissent au fur et � mesure les questionnaires aupr�s des p�cheurs.

Un recueil des codes �labor� selon chaque (cat�gorie) r�ponse a permis de traduire les questionnaires remplis sur des feuilles (individuelles) de codage pour saisie ult�rieure sur support informatique.

La collecte des donn�es s'est d�roul�e de mai � septembre 1989. Le codage et la saisie des donn�es a pris environ deux semaines.

Les r�sultats pr�sent�s dans ce rapport sont stratifi�s selon le statut du p�cheurs, c'est-�-dire, les r�sultats concernant les p�cheurs ind�pendants et ceux des membres des groupement (p�cheurs associ�s) seront souvent pr�sent�s s�par�ment.

2.3. Dimension et couverture de l'�chantillonnage

Le tableau ci-dessous pr�sente la distribution par baie des r�ponses � l'enqu�te socio-�conomique.

Tableau 3.1: Distribution des r�ponses par Baie

Baie/Zone

P�cheurs associ�s

P�cheurs ind�pendants

Total

Pourcentage

Baie de Mahajamba

62

174

236

100

Zone de Marosakoa

0

58

58

74

Zone de Ampasimariny

0

20

20

62

Baie de Boeny

0

10

10

20

Zone de Kompasy

7

23

30

30

Zone de Namakia

6

29

35

87

Baie de Marambitsy

0

25

25

28

Baie de Baly

23

16

39

47

Total

98

355

453

66

La colonne de pourcentages ci-dessus indique la proportion des p�cheurs ayant r�pondu � l'enqu�te socio-�conomique, par rapport au total des p�cheurs d�livrant du crabe � la REFRIGEPECHE OUEST. Ce dernier chiffre provient de l'�tude pr�cit�e sur les captures et efforts. Comme nous verrons � la section 5, ce nombre fluctue consid�rablement au cours de l'ann�e. En cons�quence, les pourcentages ne donnent qu'une indication approximative de la couverture de l'enqu�te.

4. Les param�tres socio-�conomiques

4.1. La population

Un aspect de l'�tude a �t� consacr� � la connaissance des caract�ristiques de la population de p�cheurs. Malgr� la situation d'enclavement des villages, cette derni�re pr�sente diverses faces. Les investigations ont port� sur la provenance et la mobilit� des p�cheurs, leur structure d'�ge, la caract�risation de leur foyer et de leur logement, le niveau d'instruction et dans une certaine mesure les pratiques sociales.

4.1.1. Origine et mobilit�

ANDRIANTSOA (1986) d�crit les origines ethniques des p�cheurs traditionnels. Ce volet essaie de d�finir la provenance de la population par la connaissance des r�gions d'origine, de l'occupation du p�re et voire de leurs occupations ant�rieures.

La grande majorit� des p�cheurs de crabe interrog�s viennent du Faritany de Mahajanga (81%), et dans une faible proportion des autres r�gions, notamment du Sud Est de Madagascar. La plupart des membres des groupements (79%) sont des nouveaux immigrants dans les zones de p�che, fait qui s'explique par les conditions de leur recrutement par la REFRIGEPECHE 6. Ce taux, bien que plus bas, 43%, chez les p�cheurs ind�pendants indique une migration intraprovince assez forte.

6 La majeur partie des p�cheurs associ�s ont �t� recrut�s parmi les sans-emploi de Mahajanga.

Les observations sur les occupations du p�re montrent une nette dominance de gens issus de familles de p�cheurs chez les p�cheurs ind�pendants et d'agriculteurs chez les p�cheurs associ�s.

Tableau 4.1: R�partition des p�cheurs selon leur famille d'origine (en %)

Famille d'origine

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

P�cheurs

49.3

12,2

Agriculteurs

39,1

58,2

Autres activit�s

9,3

24,5

Inconnus

2,3

5,1

Total

100.0

100,0

Environ la moiti� des p�cheurs ind�pendants exercent le m�tier de leurs parents, tandis que les membres des groupements viennent de secteurs plus diversifi�s, et notamment du secteur agricole.

Le tableau ci-dessous pr�sente la r�partition des p�cheurs selon leur occupation ant�rieure.

Tableau 4.2: R�partition des p�cheurs selon leur occupation ant�rieure (en %)

Occupation ant�rieure

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

P�che

66,2

50,0

Agriculture

14,0

12,2

Soci�t�s priv�s

9.8

10,2

Autres

10,0

27,6

Total

100,0

100,0

La compilation des activit�s ant�rieures des p�cheurs souligne un taux assez �lev� de reconversion dans la profession - 33,8% � 50%, respectivement pour les p�cheurs ind�pendants et ceux associ�s - dont 14% � 12,2% d'anciens agriculteurs. 20% des p�cheurs ind�pendants et 38% des associ�s ont exerc� auparavant divers autres m�tiers, la plupart dans des entreprises priv�es.

4.1.2. Structure d'�ge

La distribution de fr�quences d'�ge des p�cheurs est repr�sent�e par Figure 4.1.

Figure 4.1: Distribution selon l'�ge des p�cheurs ind�pendants et associ�s

L'�ge moyen se situe autour de 31 ans, pour une fourchette de 12 - 70 ans. Par ailleurs, plus de 80% de la population a moins de 40 ans. On remarquera un taux appr�ciable (22 � 27%, respectivement chez les p�cheurs ind�pendants et les p�cheurs associ�s) de jeunes de moins de 20 ans. La proportion de gens �g�s, plus de 56-60 ans (�ge de mise � la retraite dans la fonction publique) est assez faible puisqu'il n'est que de 1,5 � 2,5%.

4.1.3. Statut civil et charges familiales

La connaissance de la situation familiale des p�cheurs peut donner une indication de l'opportunit� de l'activit�. Les p�cheurs se r�partissent comme suit selon ce crit�re.

Tableau 4.3: R�partition des p�cheurs suivant leur situation familiale (en %)

Situation de famille

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

Mari�s

72,5

71,4

C�libataires

18,5

26,6

Divorc�s

2,0

0,9

Inconnus

7,0

1,1

Total

100,0

100,0

Plus de 70% des p�cheurs entretiennent une famille. Le nombre moyens de personnes � charge (par p�cheur) est de 3 - 4, moins pour les c�libataires.

4.1.4. Niveau d'instruction

Comme le montre le tableau suivant, peu de p�cheurs ont re�u une formation scolaire.

Tableau 4.4: R�partition des p�cheurs suivant leur niveau d'instruction (en %)

Niveau d'instruction

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

Illettr�s

85,4

62,2

Primaire (1 � 5 ans)

5,6

10,2

Secondaire (>5 ans)

3,4

20,4

Inconnus

5,6

7,2

Total

100,0

100,0

Plus de 80% des p�cheurs ind�pendants enqu�tes sont illettr�s. Le taux est relativement plus faible dans les groupements, probablement du fait du nombre d'immigrants, venant des soci�t�s priv�es, sises le plus souvent dans des grands centres o� les conditions de scolarisation sont meilleures, alors que les �coles sont quasi-inexistantes dans les villages de p�cheurs. On observe en retour une forte inertie des parents � scolariser leurs enfants.

Tableau 4.5: Niveau de scolarisation des enfants de p�cheurs

Effectifs

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

Total

Nombre total d'enfants

771

179

950

Enfants scolarisables (a)

498
(64,6%)

123
(68,7%)

621
(65,4%)

Enfants non scolaris�s (b)

390
(78,3%)

74
(60,2%)

464
(74,7%)

(a) enfants de plus de 6 ans
(b) enfants de plus de 6 ans n'ayant jamais �t� � l'�cole

Environ 75% des enfants en �ge d'aller � l'�cole ne sont pas scolaris�s.

4.1.5. Logement

Cette partie vise � d�crire les conditions de logement des p�cheurs, consid�r�es comme un indice de l'aisance d'une famille. La plupart (78% des p�cheurs ind�pendants) ont leur propre maison, les jeunes et les c�libataires �tant parfois log�s par leur famille. La location repr�sente 5% des cas.

La maison est souvent b�tie de plein pied, en feuille de palme, le plancher �tant simplement la terre. L'usage de mat�riaux telle la t�le pour les murs et la toiture est tr�s peu r�pandu, ce qui n'est pas surprenant vu les conditions de leur acquisition. La construction sur pilotis se rencontre surtout dans la baie de Mahajamba.

Environ 70% des cases comptent au plus deux pi�ces, le tiers des p�cheurs de groupement et le cinqui�me des ind�pendants n'en disposant que d'une seule. Les cases de plus de trois pi�ces sont rares (5 �. 10%). La densit� moyenne d'occupation fluctue autour de deux personnes par pi�ce. Une exception est faite pour les m�nages (22% du total) o� l'on cohabite � 4 � 6 en moyenne dans une unique pi�ce.

Les p�cheurs des groupements habitent en g�n�ral dans des maisons collectives fournies par la REFRIGEPECHE OUEST.

4.1.6. Les pratiques sociales

Certaines pratiques sociales peuvent constituer un facteur de limitation de l'effort de p�che. Plus de 70% des p�cheurs (ind�pendants et associ�s) couverts par cette �tude observent des interdits ancestraux.

Les restrictions sur les jours de sortie en mer (un jour par semaine) touchent 52% des p�cheurs ind�pendants et 32% de ceux des groupements, sans distinction de classe d'�ge.

L'observation des zones interdites est moins r�pandue, et � 31% ne concerne pratiquement que les p�cheurs ind�pendants.

4.2. Les moyens de production

La p�che au crabe, comme d�finie plus haut, peut aussi bien se pratiquer � pied qu'en pirogue. Elle fait intervenir plusieurs m�tiers, souvent pratiqu�s en association.

Cette partie d�crit les caract�ristiques de la pirogue, son mode d'acquisition, ainsi que l'importance de chaque m�tier.

4.2.1.- La pirogue

a) Caract�ristiques;

Elles peuvent �tre construites avec une grande vari�t� de bois. Le choix du mat�riau d�pendra en priorit� de sa disponibilit� dans les mangroves. Les types les plus usit�s sont Sonneratia alba, connu localement sous le nom de "farafaka" (59,4%), le "pamba" ou Ceiba spp (21,1%), et ManGIFera indica ou "manga". Outre ces trois essences, les esp�ces suivantes ont �galement �t� not�es :

- "Arofy", Woodfordia floribunda
- "Manongy", Erythroxylon ampullaceum
- "Aboringa", Hildegardia erythrosiphon
- "Sakoa", Sclerocarya coffra
- "Mafay", (nom scientifique inconnu)
- "Somaly", (nom scientifique inconnu)

Quelques 70% des p�cheurs ind�pendants et pratiquement tous les p�cheurs des groupements utilisent une pirogue dont le seul type rencontr� dans le cadre de l'�tude est celui traditionnel. 90% des p�cheurs des groupements et 97% des p�cheurs ind�pendants utilisent des pirogues � balancier.

La longueur de la pirogue d�pend surtout de sa destination. Celles destin�es aux transports dans les mangroves, par exemple, mesurent entre sept et huit m�tres. En ce qui concerne les p�cheurs de crabe, le tableau suivant pr�sente la distribution de fr�quence des embarcations utilis�es par ceux ind�pendants et ceux des groupements.

Tableau 4.6: Distribution des fr�quences de longueur des embarcations (en %)

Longueur (a) (m�tres)

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

1,8

2,1

9,9

3,6

35,3

68,1

5,4

61,3

17,6

7,2

1,3

4,4

Total

100,0

100,0

(a) La longueur a �t� enregistr�e en r�fy, l'unit� de longueur locale (1 r�fy =1,8 m)

Comme le montre ce tableau, les p�cheurs ind�pendants utilisent, en moyenne, des pirogues plus longues. Ce qui n'est pas surprenant, ces p�cheurs pratiquant �galement d'autres types de p�che embarqu�s � deux ou trois, telle la p�che � la ligne.

Seuls 10,8% des pirogues des p�cheurs ind�pendants sont munies de voile comme propulsion additionnelle. Le reste, comme tous les p�cheurs associ�s se d�placent uniquement � la rame.

b) Propri�t�, mode d'acquisition et �ge

Parmi les p�cheurs ind�pendants embarqu�s, 73% sont propri�taires de leur pirogue. Environ le quart utilisent les embarcations de leur famille ou relations. La REFRIGEPECHE met usuellement une pirogue � la disposition de chaque p�cheur des groupements, celle-ci restant la propri�t� de la soci�t�.

Environ 54% des p�cheurs ind�pendants propri�taires de pirogue ont construit eux-m�me leur embarcation; 33.5% l'ont achet�e; 12.8% l'ont re�ue en don. On a not� tr�s peu de cr�dit pour l'achat de la pirogue.

La Figure 4.2 pr�sente la distribution des �ges des pirogues.

Figure 4.2: Age des pirogues des p�cheurs ind�pendants et associ�s

Le diagramme relatif aux pirogues des p�cheurs associ�s montre un taux plus ou moins constant de construction. Celui des p�cheurs ind�pendants accuse un pic en 1987, deux ans avant l'�tude. Cette �poque concordant avec le d�but d'intervention de la REFRIGEPECHE, le fait laisse supposer une r�ponse imm�diate des p�cheurs � ces nouvelles opportunit�s.

Comme le taux de construction des embarcations des p�cheurs ind�pendants n'a pas �t� constant, il n'est pas possible d'en d�duire la dur�e de vie d'une pirogue par, par exemple, une analyse de r�gression sur l'�ge. En g�n�ral, et la plupart des p�cheurs l'affirment, on admet que la pirogue dispara�t de la p�cherie apr�s deux ans.

4.2.2. Fr�quence des diff�rents m�tiers

L'utilisation d'un engin unique ou de plusieurs engins en m�me temps ou selon les conditions de sortie (niveau de la mar�e) d�pend du p�cheur. Le tableau suivant montre la r�partition des p�cheurs selon ce crit�re.

Tableau 4.7: R�partition des p�cheurs selon le nombre de types d'engins utilis�s

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

Nombre de types d'engins

nombre

pour-cent

nombre

pour-cent

1

213

60,0

19

19,4

2

101

28,5

25

25,5

3

20

5,6

18

18,4

4

17

4,8

31

31,6

5

0

0,0

5

5,1

Inconnus

4

1,1

0

0,0

Total

355

100,0

98

100,0

Une forte proportion de p�cheurs ind�pendants (60%), et 19% des p�cheurs associ�s ne pratiquent qu'un seul m�tier. 25 � 28% utilisent deux engins. L'association de trois ou quatre engins concernent surtout, en fr�quence relative, les p�cheurs des groupements. Les tableaux 4.8. et 4.9. r�sument les fr�quences d'utilisation des engins dans le cas des p�cheurs � m�tier unique et � deux m�tiers.

Tableau 4.8: Fr�quence d'utilisation des engins dans le cas des p�cheurs � m�tier unique


Engins

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

Nombre

%

Nombre

%

Crochet 161 75,6 4 21,0
Balance 12 5,7 12 63,2
Hame�ons 2 0,9 0 0,0
Raquette 38 17,8 3 15,8
Total 213 100,0 19 100,0

Note: Aucun cas de p�cheurs au casier n'a �t� rencontr� au cours de l'enqu�te.

Les p�cheurs ind�pendants qui n'emploient qu'un seul engin ont une pr�dilection pour le crochet, tandis que ceux des groupements ont la balance. Le crochet est un instrument simple, toujours disponible dans les mangroves, et ne n�cessitant aucun investissement suppl�mentaire. L'utilisation fr�quente de la balance par les membres est par contre li�e au fait que c'est l'engin pr�conis�, et donn�, par la REFRIGEPECHE.

Tableau 4.9: Fr�quences (en nombre) de diff�rentes associations d'engins dans le cas des p�cheurs � double m�tiers

Engins

Crochet

Balance

Hame�ons

Raquette

Casier

Crochet

-

(6)

(3)

(0)

(0)

Balance

23

-

(0)

(6)

(0)

Hame�on

13

2

-

0

(0)

Raquette

62

0

1

-

(0)

Note: Les chiffres entre () se rapportent aux p�cheurs associ�s, les autres aux p�cheurs ind�pendants.

Dans le cas d'une association de deux engins, la plupart optent pour la raquette et le crochet, ou pour le crochet et la balance. L'association de trois engins voit surtout la combinaison crochet-hame�on-raquette.

4.2.3. L'�quipage

La distribution en fr�quences du nombre de personnes formant un �quipage d'une unit� de p�che au crabe est pr�sent� au Tableau 4.10.

Tableau 4.10: Distribution de fr�quences (%) du nombre d'�quipiers par unit� de p�che au crabe.

Equipage

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

1

59,9

62,6

2

30,3

31,6

3

9,2

5,1

4

0,6

1,0

Total

100,0

100,0

Au Tableau 4.11, on peut voir qu'un nombre important de p�cheurs sont accompagn�s de leur femme.

Tableau 4.11: Distribution de fr�quences d'�quipages mari et femme.


P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

Avec femme

24,2

31,2

Sans femme

61,8

51,6

Non applicable

13,7

17,2

Inconnus

0,3

0,0

Total

100,0

100,0

4.3. La conservation et la commercialisation

4.3.1. La conservation

Dans la p�che traditionnelle, les modes de conservation des produits n�cessitent peu ou pas d'investissements. Ils sont pratiqu�s pour �viter la d�t�rioration du produit avant leur commercialisation ou leur consommation, ainsi que pour faciliter leur transport � longue distance.

Le crabe est simplement conserv� dans de la boue. Ainsi conditionn�, il subit, d'apr�s LE RESTE (1976) une mortalit� de l'ordre de 30% au bout de huit (8) jours, pertes dues non seulement au stockage au niveau du p�cheur mais aussi au transport4. Ce taux de mortalit�, qui augmente de fa�on progressive durant la premi�re semaine atteint une valeur maximale et constante durant la deuxi�me semaine.

4 En 1988 and 1989 la mortalit� pendant le transport (� REFRIGEPECHE OUEST) �tait estim�e � environs 14 Aucune donn�e pr�cise n'est disponible, n�anmoins.

Le passage des collecteurs est connu � l'avance. Le crabe est alors convoy� jusqu'au point de collecte le plus proche.

4.3.2. Le transport

Le d�placement se fait dans 35% des cas � pied, mais le plus souvent, 65%, en pirogue. Dans ce dernier cas, les p�cheurs du m�me village s'organisent pour la livraison des produits. Le d�placement dure en g�n�ral une � deux heures, pouvant aller jusqu'� cinq-six heures pour certains comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau 4.12: Fr�quences (en %) des modes de transport des diff�rents produits

Dur�e du d�placement en heures

Livraisons � pied

Livraisons en pirogue

Attente du collecteur

0

0,9

0,5

87,5

1

50,0

34,6

12,2

2

36,6

54.7

0,0

3

3,6

7,0

0,0

4

3,6

1.4

0,0

5

2,7

0,9

0,0

6

0,9

0,0

0.0

Inconnu

1,7

0,9

0,4

Total

100,0

100,0

100,0

Ces chiffres soulignent l'insuffisance du r�seau de collecte par rapport � la dispersion des villages (ou zones de p�che).

4.3.3. Commercialisation des produits

Outre l'autoconsommation, trois modes d'�coulement ont �t� individualis�s: la vente aux collecteurs, la vente aux mareyeurs et la vente directe. Le tableau ci-apr�s montre la fr�quence de ces pratiques.

Tableau 4.13: Fr�quences (en %) des p�cheurs pratiquant les divers syst�mes d'�coulement du crabe

Destination des produits

P�cheurs ind�pendants

P�cheurs associ�s

Collecteurs

100,0

100,0

Mareyeurs 1/

0,3

0,0

Vente directe

0.6

0,0

Autoconsommation

53,0

15,0

Note: Le total dans les colonnes d�passe 100% du fait qu'un p�cheur peut pratiquer diff�rents modes d'�coulement.

1/ II y a raison de croire que 0,3% des p�cheurs qui vendent du crabe aux mareyeurs serait une sous-estimation. Le nombre de mareyeurs augmente r�guli�rement. Il �tait estim� � au moins 10 en avril 1980 dans les zones comprises entre Marosakoa et la baie de Marambitsy. Ces mareyeurs ach�tent le crabe � un prix sup�rieur � celui des collecteurs (comm. p�re. RAMANTOAINA, Jonah). Par ailleurs, les interview �taient faits par les collecteurs de la REFRIGEPECHE OUEST, et il est a pr�sumer que les p�cheurs �taient peu enclins � avouer qu'ils vendaient aussi du crabe aux mareyeurs.

Compte tenu du choix de la population cible, il est �vident que tous les p�cheurs interrog�s vendent aux collecteurs.

Parmi les p�cheurs qui livrent le crabe � la soci�t� REFRIGEPECHE, 15 � 53% (respectivement chez les p�cheurs ind�pendants et chez ceux associ�s) pr�l�vent sur leur capture pour la consommation familiale. Les ventes directes et/ou aux mareyeurs sont tr�s rares, et ne sont pratiqu�es que par 1% des p�cheurs ind�pendants.

Cette concurrence n'est pas sans incidence sur les prix au producteur. En effet, si les collecteurs de la REFRIGEPECHE proposent 200 FMG/kg de crabe, les mareyeurs ach�tent le m�me produit � 250 - 350 FMG. Le crabe lav� rendu � l'usine est pay� � 600 - 700 FMG/kg.

4.4. Les activit�s connexes

Les r�sultats des enqu�tes font appara�tre que la p�che au crabe est pratiqu�e parall�lement � d'autres activit�s. On notera plus particuli�rement

- une agriculture d'autosubsistance, occupation qui, selon ANDRIANTSOA (1987), devient syst�matique quand les charges familiales du p�cheur augmentent;

- la p�che des autres ressources.

4.4.1. L'agriculture

Quelques 231, soit 65% des p�cheurs ind�pendants pratiquent l'agriculture comme occupation secondaire. Parmi eux, 46.3% cultivent pour leur propre compte avec leur m�nage. Environ 44% de ces derniers font une monoculture du riz, 26% font du riz et du manioc, 30% font en plus de ces cultures de la canne � sucre ou de la banane.

La majorit� des p�cheurs riziculteurs produisent entre 1 et 30 sacs de paddy (1 sac pesant en moyenne 60 kg). La production moyenne est de 13,7 sacs de paddy, �quivalent � 8,2 sacs, soit 410 kg de riz blanc par an. En admettant une consommation individuelle journali�re de 0.5 kg (deux repas de riz), et un m�nage moyen de 3.5 personnes, la production couvre en moyenne les besoins du m�nage pour 234 jours (8 mois). Pr�s du quart de ces p�cheurs peuvent couvrir leurs besoins annuels. Rapportant ces cas � la totalit� (355) des p�cheurs ind�pendants, ils repr�sentent 5 � 6 % des m�nages dans la population cible.

Comme mentionn� supra, environ la moiti� des m�nages faisant de la riziculture cultivent d'autres produits (tels que le mais ou le manioc) pour couvrir leurs besoins additionnels. Cette occupation mobilise une partie du temps de travail des p�cheurs.

4.4.2. L'�levage

Le tableau suivant pr�sente la distribution de fr�quences des m�nages et des p�cheurs pratiquant l'�levage, ainsi qu'une indication de l'effectif de leur b�tail.

Tableau 4.14: Pourcentage de m�nages et nombre de p�cheurs ind�pendants faisant un �levage


BOVINS

CHEVRES

VOLAILLES

Nombre de t�tes

M�nages

P�cheurs

M�nages

P�cheurs

M�nages

P�cheurs

nul

65.4

76,3

94,7

95,8

71,3

76,6

1- 5

4,2

5,4

0,6

2,0

1,4

3,4

6-10

4,5

3,4

0,8

0,0

2,8

5,1

11-20

7,0

5,1

2,5

1.1

6,2

5,4

21-30

6,5

5,9

0,6

0,8

8,4

5,1

31-40

6,5

2,3

0,3

0,0

5,3

2,5

41-50

2,5

0,6

0,0

0,0

1,4

0,8

51-60

1,7

0,6

0,6

0,3

1,4

0,6

61-70

0,3

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

71-80

0,6

0,3

0,0

0,0

0,6

0,3

81-90

0,3

0,3

0,0

0,0

1,1

0,3

> 90

0,6

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

(N)

(356)

(355)

(356)

(355)

(356)

(355)

Note: Le pourcentage pour un p�cheur peut se trouver dans une cat�gorie (par exemple 3,4% poss�dant de 6 � 10 bovins), tandis que son foyer peut �tre dans une autre (11 � 20 bovins).

L'�levage bovin est le plus pratiqu�, int�ressant 23,7% des p�cheurs ind�pendants et 34,6% des familles, suivi par l'aviculture occupant 23,4% des p�cheurs et 28,7% des m�nages. Au moment de l'enqu�te, le prix d'un bovin se situait aux environs de 250.000 FMG. La moyenne de bovins pour un p�cheurs qui poss�daient un bovin ou plus se situait � 18 t�tes. En ce qui concerne les bovins, le tableau ci-dessous montre que le cheptel peut �tre important, auquel cas il repr�sente un capital vif appr�ciable. Le prix d'une ch�vre �tait entre 15.000 et 20.000 FMG et celui d'une volaille �tait 200 FMG.

Chez les p�cheurs associ�s, les chiffres sont pratiquement les m�mes, � la diff�rence que seul 15% ont des z�bus.

Tableau 4.15: Pourcentage de m�nages et nombre des p�cheurs associ�s faisant un �levage


BOVINS

CHEVRES

VOLAILLES

Nombre de t�tes

M�nages

P�cheurs

M�nages

P�cheurs

M�nages

P�cheurs

nul

75.5

86,7

92,9

99,0

64,3

74,5

1- 5

13,3

7.1

3,1

1,0

5,1

3,1

6-10

6,1

4,1

4,1

0,0

11,2

7.1

11-20

1,0

1,0

0,0

0,0

11.2

8.2

21-30

1,0

0,0

0,0

0,0

3,1

1,0

31-40

2,0

1,0

0,0

0,0

4.1

3,1

41-50

0,0

0,0

0,0

0,0

1.0

2,0

51-60

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

1,0

61-70

1,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

71-80

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

81-90

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

> 90

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

(N)

(98)

(98)

(98)

(98)

(98)

(98)

Le nombre moyen de bovins par p�cheur associ� �tait 8. On note �galement que l'effectif du cheptel bovin augmente avec l'�ge du p�cheur. En effet, le z�bu constitue une �pargne ou un placement.

Ainsi, bien que le plus souvent en mode extensif, ou � la limite en semi extensif, l'�levage occupe une place assez importante dans le vie du p�cheur.

4.4.3. Les autres types de p�che

Les diverses techniques de p�che utilis�es pour exploiter les ressources autres que le crabe sont d�crites en Annexe 1; il s'agit essentiellement de la p�che du poisson � la ligne ou au filet, la p�che � la crevette au filet ou au barrage, et la p�che du chevaquine au filet moustiquaire.

Quelques 275 p�cheurs ind�pendants, soit 77,5% exploitent d'autres ressources. 46,5% emploient un engin unique; 33,6% en combinent deux. Pour les autres, soit les informations ne sont pas disponibles (28 p�cheurs), soit ils combinent trois types d'engins ou plus.

La p�che au poisson est l'activit� suppl�mentaire la plus courante.

Tableau 4.16: Distribution de fr�quences des engins (ind�pendant de p�che au crabe) utilis�s par les p�cheurs ind�pendants ne pratiquant qu'un seul type de p�che

Engins

Nombre

Pourcentage

Lignes

48

37,5

Filet poisson

43

33.6

Filet crevette

14

10,9

Filet moustiquaire

12

9,4

Barrage

11

8,6

Total

128

100,0

Les associations de deux engins sont pr�sent�es ci-apr�s.

Tableau 4.17: Fr�quences (en nombre) de p�cheurs par type de combinaison

Engins Lignes Filet poisson Filet crevette Filet moustiquaire
Filet poisson

39

.


-

Filet crevette

4

11

-

-

Filet moustiquaire

6

22

5

-

Barrage

5

11

0

9

Dans la plupart des cas, les barrages ou les filets dont disposent les p�cheurs sont uniques. En ce qui concerne la ligne � main, les nombres varient entre 1 et 8. On a not� en tout 15 p�cheurs ind�pendants utilisant trois ou plus engins suppl�mentaires.

Les p�cheurs associ�s concentrent en principe le maximum de leur effort pour la p�che au crabe; cependant, 51% d'entre eux d�clarent pratiquer d'autres p�ches.

Une vingtaine de p�cheurs associ�s sortent parfois le filet � poisson, 17 la ligne � main, et quelques uns le filet � crevette ou le filet moustiquaire. Trois p�cheurs combinent la ligne avec le filet moustiquaire et trois la ligne avec le filet crevette.

Bien que la capture, surtout celle en poisson, des p�cheurs associ�s soit essentiellement destin�e � l'autoconsommation, ils leur arrivent de vendre les prises en crevette, et en poisson, aux collecteurs de REFRIGEPECHE ou � des mareyeurs priv�s.

5. Discussion

L'effort de p�che est conditionn� par divers facteurs li�s soit aux conditions du milieu, soit � la population. A d�faut de pouvoir quantifier l'influence de ces facteurs, cette partie essaie de donner leurs modalit�s d'intervention.

5.1 Fluctuation de l'engagement dans la p�cherie de crabes

Figure 5.1: Nombre de p�cheurs (ind�pendants et associ�s) actifs - toutes baies

Des donn�es ont �t� collect�es sur les captures et efforts dans le contexte d'une �tude de la biologie et des ressources de crabe, men�e en parall�le avec cette enqu�te socio-�conomique. Les donn�es hebdomadaires concernent la p�riode � partir de mars 1989 et se poursuit en 1990. L'analyse de ces chiffres, qui est en cours, r�v�lera les fluctuations de production et de taux de capture (BAUTIL, 1989 - manuscrit). L'analyse qui suit, bas� sur ces donn�es, se limite au nombre de p�cheurs engag�s dans l'exploitation du crabe entre avril 1989 et avril 1990. Elle a �t� faite par tranche de deux semaines en s�parant les p�cheurs ind�pendants et associ�s. Les r�sultats sont pr�sent�s � la Figure 5.1.

Un maximum de 280 p�cheurs ind�pendants �taient actifs en avril-mai 1989. Ce nombre a diminu� � partir de juin, � un minimum de 120 en novembre et d�cembre. A partir de janvier, le nombre de p�cheurs actifs a augment� � nouveau. Les r�sultats pr�liminaires de l'�tude de taux de capture indique une baisse de productivit� qui suit celles des p�cheurs actifs.

La diminution dans les livraisons � REFRIGEPECHE OUEST parait donc r�sulter de la conjonction de ces deux �l�ments.

A la Figure 5.1, on voit que l'activit� des p�cheurs associ�s fluctue �galement au cours de l'ann�e. Le maximum se situait en juin 1989 avec 63 p�cheurs actifs et le minimum en d�cembre 1989 avec 34. Donc, l'objectif de stabilisation des livraisons de la REFRIGEPECHE n'�tait que partiellement atteint 8. On doit signaler, ici, la mobilit� des p�cheurs associ�s qui se joignent aux groupements et les quittent plut�t rapidement. Les chefs de groupements doivent souvent se rendre � Mahajanga pour recruter de nouveaux p�cheurs.

8 Ceci d�pendra aussi de la productivit� des p�cheurs, une analyse qui n'est pas encore compl�t� (BAUTIL, 1990 -manuscrit).

5.2 Influence des conditions du milieu

La c�te ouest rec�le la plus grande �tendue de mangrove de Madagascar. LE RESTE (1976) sp�cifie que la ressource en crabe est disponible aussi bien en estuaire que dans la mangrove ou en mer; aussi, la localisation de la ressource ne peut constituer un facteur limitant.

Toutefois, l'�vacuation du produit est fortement handicap�e par l'insuffisance des moyens de communication. La voie fluvio-maritime est la plus utilis�e, mais elle peut devenir impraticable lors des grandes crues des saisons de pluies. L'on notera que l'exploitation du crabe s'est d�velopp�e cons�cutivement � l'instauration d'un r�seau de collecte.

La c�te ouest est �galement r�put�e pour sa richesse (relative) en ressources halieutiques, dont les poissons (d'eaux saum�tres, d'estuaires et marins), la crevette, le chevaquine et le crabe. Cette profusion de ressources met en concurrence les diff�rents produits.

L'insuffisance des voies de communications affecte de m�me l'approvisionnement des villages en produits de premi�re n�cessit�, notamment en riz. Cette lacune oblige souvent les p�cheurs � produire selon leurs moyens les denr�es qui leur sont indispensables, aspect qui gr�ve s�rieusement le temps allou� � la p�che. Ces communaut�s entretiennent ainsi une �conomie d'autosubsistance.

5.3. Influence des facteurs sociaux

La compilation des origines des p�cheurs montre une perp�tuation des activit�s des parents. L'insertion dans la vie active se fait en bas �ge, le m�tier �tant facile d'acc�s, et demande peu d'investissement. Les p�cheurs au crabe quittent le secteur � l'�ge de 55-60 ans, probablement � cause de leurs conditions physiques, la p�che au crabe n�cessitant souvent de longues marches dans les mangroves. En effet, on observe un retour � l'activit� � cet �ge dans la p�che traditionnelle (voir courbe).

Figure

Un des facteurs favorisant l'orientation vers la p�che au crabe est certainement le niveau d'instruction trop bas et l'insuffisance de fonds (financiers) de d�marrage. Il s'ensuit que l'exercice d'autres professions (surtout dans les centres urbains) devient pratiquement impossible. Cet �tat de fait se transmet souvent de g�n�ration en g�n�ration. En effet, les parents ne scolarisent pas leurs enfants pour les raisons suivantes :

- l'admission dans une �cole n�cessite (normalement) des dossiers administratifs (acte de naissance. . .) qu'ils sont en difficult� de produire, d'une part parce que eux-m�me sont illettr�s, et d'autre part parce que les naissances ne sont pas souvent d�clar�s du fait de l'�loignement excessif des centres administratifs, aggrav� par la pr�carit� voire l'inexistence des voies de communication;

- l'inexistence d'institution scolaire dans le village ou dans les villages voisins, fait constat� dans plusieurs cas, et rapport� par d'autres auteurs;

- l'insuffisance de moyens financiers pour subvenir aux d�penses de scolarit�;

- le non int�ressement � l'instruction scolaire.

En regardant les conditions de vie du p�cheur, en l'occurrence la qualit� du logement, on constate que soit les mat�riaux de construction font d�faut dans les villages, soit que leurs besoins de confort sont modestes. Cette derni�re hypoth�se peut se traduire par une faible motivation au travail.

Les pratiques sociales constituent �galement des facteurs non n�gligeables en ce qui concerne l'effort de p�che. En effet, plus de 50% des p�cheurs observent au moins un (1) jour ouvrable par semaine d'interdiction � la p�che. L'effort potentiel s'en trouve r�duit d'environ 8%, r�duction qui �quivaut � 60 tonnes de produits en admettant une production annuelle de 700 tonnes.

5.4. Influence des autres activit�s

5.4.1. L'autosubsistance

L'agriculture est souvent per�ue comme une s�curit� alimentaire et est de ce fait pratiqu�e pour l'autosubsistance. Si l'on consid�re que 6% des p�cheurs subviennent � leurs besoins annuels en riz, on constate que l'activit� peut mobiliser un temps appr�ciable du p�cheur, et � la limite on pourrait admettre la p�che comme une activit� secondaire par rapport � l'agriculture, n�cessaire pour l'acquisition de biens non productibles par le m�nage parce que la fraction de la capture non autoconsomm�e est convertie en argent. La quantification de la perte du point de vue effort de p�che due � cette pratique est difficile. N�anmoins, on pourrait situer globalement, au vu du calendrier cultural les p�riodes de r�gression de l'effort li�e au secteur.

Tableau 5.1: Calendrier cultural

La participation des hommes aux travaux des champs est maximum pendant la p�riode de pr�paration du sol, qui a lieu, pour les trois principales cultures (riz, manioc, mais) de d�but octobre � fin f�vrier. En g�n�ral, les femmes participent moins � cette activit�.

5.4.2. La comp�tition des autres ressources

a) Les conditions d'exploitation

L'exploitation des autres ressources contribue �galement � d�river l'effort de p�che au crabe.

La p�che au poisson (� la ligne ou au filet) peut se pratiquer toute l'ann�e. Des �tudes ant�rieures ont montr� que les sorties en pirogue sont favoris�es de janvier � ao�t, p�riode o� les vents soufflent de la terre le matin et de la mer l'apr�s midi.

La p�che � la crevette est un volet important de la p�che traditionnelle du fait de la valeur marchande du produit, et de son accessibilit� aux engins traditionnels, en particulier le barrage. Cet engin a l'avantage de pouvoir se fabriquer uniquement � partir de mat�riau disponible dans les mangroves. Il est sorti deux fois par mois lors des vives eaux, chaque sortie durant en moyenne sept (7) jours. La p�riode la plus favorable se situerait entre avril et octobre (RABARISON ANDRIAMIRADO, 1989; comm. pers.), donc en saison s�che. En effet, ces engins �tant install�s le long des c�tes, en estuaires et aux embouchures de fleuves, ils sont sensibles au d�bit de ces derniers qui augmente beaucoup durant la saison des pluies et les p�riodes cycloniques.

En ce qui concerne la p�che au chevaquine (au filet moustiquaire), elle serait favorable de novembre � mars. Cette activit� concerne 10% des p�cheurs.

Ainsi, les fluctuations possibles de l'effort de p�che au crabe dues � l'existence d'autres ressources auraient lieu essentiellement en saison s�che , p�riode o� les sorties en mer et l'installation des barrages c�tiers sont les plus favorables. Par ailleurs, si certaines techniques de p�che au crabe sont �galement tributaires du d�bit des cours d'eaux, donc de la saison, (p�che � la raquette), celle dite "au trou" pr�vaut largement.

b) L'�coulement des produits et les prix pratiqu�s

Les valeurs marchandes respectives des diff�rents produits halieutiques influent certainement sur la p�che. Comparativement aux autres, celui du crabe semble peu comp�titif, comme le montre le tableau ci-apr�s.

Tableau 6.2: Les prix au producteur

Produits

FMG/kg

Crevettes

1.600

Ahambamba (Thryssa vitrirostris)

250

Varilava (Anchoviella sp)

550

Chevaquine (Acetes erythraeus)

600

Poissons divers

400

Crabes (Scylla serrata)

200-350

Source: RAZAFIMANDIMBY, 1989

De tous les produits d�barqu�s par la communaut�, le crabe est le moins cot�. Aussi, si les conditions d'�coulement de ces diff�rents produits �taient les m�me, on ne s'�tonnerait pas de l'orientation des p�cheurs vers les autres p�che plut�t que celui du crabe, si leurs moyens le leur permettent (acquisition des engins essentiellement). Le tableau suivant consigne les modes d'�coulement de la crevette et du poisson.

Tableau 6.3: Fr�quences (%) de p�cheurs pratiquant les divers syst�mes d'�coulement des autres produits


Crevette

Poissons

Destination de produits

P�cheurs ind�pendant

P�cheurs associ�s

P�cheurs ind�pendant

P�cheurs associ�s

Collecteurs

86

80

86

60

Mareyeurs

2

10

1

20

Vente directe

9

0

12

0

Autoconsommation

53

30

75

57

Note: Le total dans les colonnes d�passe 100% du fait qu'un p�cheur peut pratiquer diff�rents modes d'�coulement.

La majorit� des producteurs de crevettes (plus de 80%) c�dent leur capture aux collecteurs. 10% vendent exclusivement aux mareyeurs ou directement sur le march�.

En ce qui concerne les poissons, le pr�l�vement pour la consommation familiale est presque syst�matique dans cette communaut�. Dans certains cas (2%), ils sont uniquement p�ch�s � cet effet.

6. Conclusion

Malgr� les potentialit�s de la r�gion, l'isolement des villages peut constituer un handicap majeur au d�veloppement de la p�che. Suite � l'installation d'une structure d'�vacuation du produit, la p�cherie de crabe s'est dynamis�e comme l'indique le fort taux d'immigration dans le secteur (plus de 40%) et l'augmentation de la production, qui est pass�e de quelques 120-150 tonnes il y a cinq ans, � 700 tonnes. L'activit� occupe en forte proportion de jeunes m�nages, mais semble difficile pour les gens � partir d'un certain �ge du fait de l'effort physique qu'elle requiert, contrairement aux autres types de p�che. Si la faiblesse des investissements n�cessaires et le niveau d'instruction (en g�n�ral assez bas) des p�cheurs constituent un atout pour l'activit�, la taille du m�nage et les pratiques sociales peuvent r�gir l'effort.

Comme la plupart des soci�t�s rurales malgaches, les p�cheurs de crabe couverts par l'�tude sont polyvalents du point de vue occupation, essentiellement � cause de la priorit� donn�e � l'autosuffisance et l'autosubsistance. On note plus particuli�rement une forte implication dans l'agriculture, qui dans certains cas peut influer n�gativement sur l'effort de p�che compte tenu de son volume. L'abondance des autres ressources halieutiques dans la r�gion d�rive �galement cet effort de p�che, d'autant plus que le prix propos� au producteur pour le crabe est apparemment peu comp�titif par rapport � celui offert pour les autres produits.

La pr�sence des mareyeurs priv�s, apparemment en augmentation, donne au p�cheur une autre opportunit� de vendre le crabe � meilleur prix. Cependant, il est souvent retenu par les avantages en nature que la soci�t� lui donne. Toutefois, cet aspect est un faux probl�me dans la mesure o� la soci�t� accepte les livraisons directes � l'usine, except� dans le cas o� la demande du march� locale et des autres grands centres de consommation augmente significativement.

La quantification des fluctuations de l'effort de p�che au crabe requiert des observations sur terrain plus approfondies qu'une �tude telle que la pr�sente a �t� con�ue ne pourrait aborder. Elle n�cessiterait :

- l'observation p�riodique des activit�s individuelles;

- l'observation de l'�volution de la capture par unit� d'effort, des captures saisonni�res par village ou par zone;

- l'�tude des diff�rents circuits commerciaux et leur importance respectif.

Compte tenu de la place que la ressource en crabe pourrait prendre sur l'�conomie non seulement de la r�gion, mais aussi sur la balance commerciale du pays, le maintien et le suivi ad�quat de la p�cherie s'imposent. On attachera une importance particuli�re � l'�tude de l'effort et de la production, en parall�le aux �tudes biologiques de la ressource.

7. Bibliographie sommaire

ANDRIANTSOA, M.H. (1987), Contribution � l'�tude socio-�conomique de la p�che maritime traditionnelle et artisanale � Madagascar: l'exemple de la r�gion de Mahajanga. M�m.d'Ing�nieur ESSA. Univ.Antananarivo: 124p + annexes

ANONYME, (1972/1984), Statistiques des P�ches Maritimes

BAUTIL, B.R.R. et al. 1990 Etude pr�liminaire de la ressource en crabes des Mangroves (Scylla Serrata) de Nord-ouest de Madagascar.

BAUTIL, B.R.R. (1990), La p�che au crabe des mangroves et ses engins de p�che. Le "Bulletin des P�ches OISO", No. 32, juin 1990.

LE'RESTE, L. (1976), Etat de nos connaissances sur le crabe de vase Scylla serrata Forskal � Madagascar 32p

MADAGASCAR, Direction G�n�rale de la Banque de Donn�es de l'Etat, (1988), Inventaire socio-�conomique 1976-1986, Tome I et II, Madagascar, 483p.

RABARISON ANDRIAMIRADO, G.A. (1989), La p�che traditionnelle � la crevette en Baie d'Ambaro en 1988 In Actes du s�minaire sur l'am�nagement des p�cheries de crevettes c�ti�res du Nord-Ouest de Madagascar: Nosy-B�, Madagascar 13-21 juin 1989. Doc.OISO RAF/87/008/DR/50/89/F, pp:62-69

RAZAFIMANDIMBY, J. (1989), Analyse des activit�s de la p�cherie de crabe Scylla serrata sur la c�te nord-ouest malgache - 1988. M�m.d'Ing�niorat Halieutique. Univ. Toliara :92p + annexes.

Annexe 1: Les techniques de p�che

Les autres techniques de p�che rencontr�es au cours de l'�tude sont la p�che � la ligne, la p�che au filet (du poisson ou de la crevette), les engins fixes (barrages) et le filet moustiquaires. Ces techniques sont d�crites bri�vement ci-apr�s.

Ligne � main

La ligne utilis�e doit �tre forte, longue de 30 � 100 m, et lest�e � sa partie inf�rieure d'un plomb. Elle comporte un ou au maximum deux hame�ons. Divers app�ts peuvent �tre utilis�s, mais les p�cheurs traditionnels adoptent de pr�f�rence les sardinelles (Hilsa kelee), les petits crabes collect�s sur les plages avant la sortie, ou la crevette. Les esp�ces cibles de la p�che � la ligne sont essentiellement le poisson et le crabe.

Filet poisson

Suivant le maillage utilis�, cet engin est s�lectif sur l'esp�ce et la taille du poisson.

Les filets maillants encerclants, de maille tr�s variable, sont les plus fr�quents. Suivant le pouvoir d'achat du p�cheur, la longueur varie de 10 � 100 m, voire plus. Une s�rie de cailloux cylindriques de 5 cm de long, perc�s dans le sens de leur plus grand axe pour introduire un fil, sert de lest. La ligne de flotteurs est par contre constitu�e d'une s�rie de semelles de chaussure en plastique d�coup�es en petits carr�s de 5 cm de c�t�.

Selon le maillage et la chute choisis, le filet porte diff�rents noms :

- "Harato" d�signe un filet de maille trois doigts, et d'une chute de 1.8 � 2 m. Les esp�ces recherch�es sont les Clupeidae ("karapapaka") et les Mugilidae ("kakabesofy", ou "jompo" ou "antafa");

- "Harato jerifa" , orient� vers la p�che des Chanidae ("vango"), a un maillage de 10 cm pour une chute de 0.8 m;

- "Jerifa" diff�re du pr�c�dent par sa maille, 40 cm, et sa chute, 4 m. Cette variante est utilis�e par les p�cheurs de Nosy Lava pour la capture de gros poissons, et surtout le requin-scie.

Barrage c�tier ("valakira")

C'est un engin passif en forme de "V" dont l'ouverture est tourn�e vers le continent. Chaque bras mesure 10 � 200 m, et comporte des poteaux fixes de pal�tuvier (bois r�sistant � la corrosion marine), espac�s de 1 m, soutenant sur le c�t� int�rieur des lattis de 1 � 2 m de hauteur. Ces derniers sont confectionn�s avec des bambous �clat�s assembl�s par des ficelles de raphia torsad�es. A la pointe du barrage, c'est-�-dire � la jonction des deux bras, se trouve une chambre de capture. Cet engin cible principalement la crevette p�n�ide et le maquereau indien (Rastrelliger kanagurt�).

Filet � crevette ou "kopiko"

C'est un engin traditionnel destin� � la p�che � la crevette. Son aspect g�n�ral rappelle un mini-chalut, tir� par deux personnes par ses ailes. Il est utilis� dans les profondeurs de moins de 1.50 m. L'ouverture verticale mesure entre 100 et 110 cm, tandis que celle horizontale varie entre 300 et 350 m, pour une profondeur de la poche de 500 cm environ. Il est confectionn� � l'aide d'un tulle de 1 cm de maille, 90 cm de large et 50 m de long.

Filet moustiquaire ou "sihitra"

Fabriqu� partir de moustiquaire de 2 mm de maille, il pr�sente une ouverture rectangulaire de 50 cm de large par 250 cm de long. Sa profondeur varie de 3 � 4 m. Ce type d'engin est �galement tir� par deux personnes, par des cordes nou�es aux quatre coins de l'ouverture. Il est sorti uniquement durant la pleine mer, par des profondeurs de 1 m environ, pour p�cher le chevaquine (Acetes erythreus).

Annexe 2: questionnaire

Figure 1

Figure 2

Figure 3

Figure 4

Figure 5

Figure 6

Figure 7

Figure 8

Simulations sur l'analyse �conomique et financi�re de l'activit� du crabe au sein de la soci�t� "R�frig�p�che Ouest" de Mahajanga

Sylvie TOURETTE1 et David ARDILL2

1 Consultante �conomiste, Projet OISO
2 Directeur, Projet OISO


Introduction
Hypoth�ses entrant dans les simulations
R�sultats des simulations
Conclusions
Annexe I: Simulations sur les activit�s de R�frig�p�che-ouest
Annexe II: Simulations sur les activit�s d'un bateau p�chant le crabe


Introduction

Les simulations r�alis�es contribuent � constituer un outil d'analyse sur la situation �conomique et financi�re actuelle de la soci�t� REFRIGEPECHE-OUEST et de proposer de nouvelles orientations concernant l'utilisation des capacit�s de production de l'usine de crabes.

Hypoth�ses entrant dans les simulations

Nous avons pour cela fait �voluer les param�tres portant sur:

- les quantit�s de crabes collect�s en mangrove;
- la ventilation des produits usin�s;
- et les co�ts de transport li�s � collecte.

Nous avons suppos� constantes les variables suivantes (aux prix pratiqu�s en 1990):

- la quantit� de crabes achet�s directement � l'usine dans la mesure o� la quantit� actuelle de 125 tonnes est maximale;

- le prix d'achat moyen des quantit�s collect�es soit 225 FMG/kg et celui relatif aux quantit�s amen�es � l'usine (achats usine) soit 600 FMG/kg;

- les co�ts de transport entre la mangrove et l'usine3;

- les co�ts/kg de conditionnement des divers produits usinables;

- les co�ts du personnel;

- les frais financiers li�s aux remboursements et aux int�r�ts;

- les prix de vente des divers produits finis.

3 Les bateaux de collecte �voluent actuellement souvent � moins de moiti� charge. Une production annuelle de 1.000 t n'entra�nerait donc pas forc�ment une augmentation du co�t de transport. Il serait m�me envisageable de limiter la collecte aupr�s des p�cheurs ind�pendants � la p�riode des mar�es d'eau vive (une fois par quinzaine), p�riode quand la p�che au crochet est possible. Seuls les p�cheurs associ�s ont une p�che (� la balance) ind�pendante des mar�es, et auraient besoin d'une collecte hebdomadaire. Par ce moyen, une r�duction du co�t de collecte serait possible.

Certes, les r�sultats des simulations restent tributaires de la fiabilit� des donn�es inject�es dans le mod�le.

Le poids de crabe achet� comprend 20 pour-cent de boue et de crabes morts qui sont rejet�s. Le prix d'achat moyen r�percute cette perte, ainsi que les co�ts de transport entre les mangroves et l'usine.

Les rendements de crabe en morceaux sont estim�s � 50 pour-cent du crabe lav� conditionn� sous cette forme. Il n'y a aucune perte de poids pour les crabes entiers crus. Ces deux produits sont vendus uniquement sur le march� de la R�union, qui ne peut absorber qu'un maximum de 200 tonnes par an sous chaque forme.

L'hypoth�se de production des pinces cocktail est que les pinces sont r�cup�r�es sur tous les crabes � l'exception de ceux qui sont vendus entiers. Le taux de r�cup�ration est estim� par R�frig�p�che-Ouest � 2 pour-cent. Il a �t� estim� en 1989 que le taux de r�cup�ration de chair de crabe �tait de 18,3 pour-cent des crabes d�cortiqu�s.

L'hypoth�se de production de coquilles est la suivante: 500 coquilles sont r�cup�r�es par tonne de crabes lav�s (� l'exception des crabes vendus entiers). Une coquille p�se 110 g et est constitu�e de 35% chair de crabe et de 65% de pr�paration (sauce b�chamel; le co�t de cette sauce n'a pas �t� vendus uniquement sur le march� de la R�union, qui ne peut absorber qu'un maximum de 200 tonnes par an sous chaque forme.

L'hypoth�se de production des pinces cocktail est que les pinces sont r�cup�r�es sur tous les crabes � l'exception de ceux qui sont vendus entiers. Le taux de r�cup�ration est estim� par R�frig�p�che-Ouest � 2 pour-cent. Il a �t� estim� en 1989 que le taux de r�cup�ration de chair de Crabe �tait de 18,3 pour-cent des crabes d�cortiqu�s.

L'hypoth�se de production de coquilles est la suivante: 500 coquilles sont r�cup�r�es par tonne de crabes lav�s (� l'exception des crabes vendus entiers). Une coquille p�se 110 g et est constitu�e de 35% chair de crabe et de 65% de pr�paration (sauce b�chamel; le co�t de cette sauce n'a pas �t� r�percut� dans le mod�le). La chaire n�cessaire aux coquilles est donc d�duite de la production de chair.

Bien que certaines charges d'exploitation (eau, �lectricit�) soient communes � l'ensemble des produits usin�s, les charges les plus �lev�es sont li�es � la cuisson et dans une moindre mesure au conditionnement et � la cong�lation. Cela pourrait justifier le choix d'orienter la production usinable en crabes crus congel�s (dans le but de r�duire au maximum les charges variables d'exploitation du crabe) et en produits d�cortiqu�s pour valoriser le plus possible un produit � forte valeur ajout�e: ici le gratin de crabe.

Les co�ts en capital apparaissent ici directement d�pendants de l'�volution des cours mondiaux: le co�t d'achat de l'usine (�quip�e d'une technologie de pointe ext�rieure) a �t� estim� � 9 980 000 FF en 1987, (emprunt au taux de 14,5% remboursable sur 7 ans).

Les co�ts fixes totaux li�s au fonctionnement de l'usine sont �valu�s a 1 110 millions FMG par an, soit 4 298 000 FF au taux de change moyen de FF/FMG: 258,43.

Dans la mesure o� toutes les charges administratives et techniques des activit�s li�es � la fois � la collecte du crabe et des autres produits (crevettes, poissons, etc.) et au chalutage des crevettes sont confondues, nous avons reconstitu� les charges directement imputables sur l'activit� du crabe. Nous obtenons 700 millions FMG de co�ts totaux fixes li�s � l'usinage.

R�sultats des simulations

Dix simulations ont �t� faites (Tableau 1 et Annexe I). Les quatre premi�res sont au niveau de production de 1988 (513 t) (la simulation III repr�sente la ventilation actuelle de produits), et les autres sont au niveau maximum de production de l'usine (1.000 t).

Une bonne ventilation des produits usin�s est une op�ration indispensable � r�aliser. Aux conditions actuelles d'approvisionnement (500 tonnes), passer la totalit� de la production usinable en produits d�cortiqu�s am�liore marginalement la situation financi�re de l'entreprise (simulation II). La vente d'une partie de la production en morceaux apporte une nouvelle am�lioration marginale, mais seulement puisque les pertes sur ce produit sont moins lourdes que sur la chair (simulation III).

Une nouvelle simulation (No. IV) tient compte d'une r�duction de 100% des co�ts de transport li�s � la collecte du crabe. Cela ne permet pas d'aboutir � une situation rentable (ce qui confirme bien l'importance actuelle des co�ts fixes li�s au fonctionnement de l'usine).

Ainsi, dans les conditions actuelles d'approvisionnement (500 tonnes dont les trois-quarts sont collect�s), la rentabilit� de l'activit� du crabe ne peut �tre assur�e que sous une condition financi�re indispensable: la forte baisse des co�ts en capital de l'usine, au terme du remboursement de l'emprunt contract� en 1987, associ� � une collecte sans aucun co�t.

M�me avec la quantit� de crabes trait�s selon la capacit� pr�vue de production de l'usine, (soit 1.000 tonnes), la soci�t� ne r�alise pas un profit net si l'on tient compte du co�t de collecte (Simulations V � IX).

Tableau 1: Simulations concernant R�frig�p�che-Ouest

Les pertes nettes de la soci�t� s'alourdissent si l'on ne diversifie pas la production pour obtenir des gratins de crabe (utilisation des coquilles; simulations V et VI). Comme dans le cas de la simulation III, la production maximale de crabes en morceaux (simulation VIII) r�duit les pertes dans une certaine mesure, puisque moins d'argent est perdu sur ce produit que sur la chair.

L'activit� du crabe n'est rentable que sous les conditions retenues � travers les simulations propos�es:

(i) Une utilisation maximale des capacit�s de production de l'usine, avec une bonne ventilation commerciale des produits usin�s, associ� �

(ii) Des co�ts de transport du crabe entre les mangroves et l'usine subventionn�s (simulation IX), ou

(iii) Une augmentation des prix (simulation X).

Afin de v�rifier l'option (ii), nous avons �labor� un mod�le �conomique faisant appara�tre l'activit� de p�che du crabe, associ� � la collecte (Annexe II). Les hypoth�ses retenues �taient celles d'un bateau de 26 CV, fourni gratuitement (eg. don japonais).

Pour une capacit� de capture de 200 kg de crabes par jour et 196 jours de p�che par an, les co�ts de fonctionnement sont �valu�s � 98 000 FF par an. La capture totale estim�e � 39 tonnes produit un r�sultat nul (ou les co�ts de fonctionnement sont �quivalent � la valeur de la production) � un prix de 2,5 FF/kg, soit le double du co�t du crabe dans la simulation IX.

Donc, m�me dans le cas ou des bateaux seraient fournis gratuitement, la p�che artisanale au crabe ne peut pas subventionner le transport 4.

4 Nous n'avons pas examin� la situation ou le co�t du transport serait subventionn� par des activit�s autres que le crabe (collecte ou p�che d'autre produits), puisque cela ne peut constituer qu'une solution temporaire et que les - donn�es pour le faire ne sont pas disponibles.

Il ne reste donc que l'hypoth�se (iii) comme option pour rentabiliser la soci�t�.

La simulation X montre le r�sultat d'une augmentation de 32 � 40 FF du prix de la chair de crabe, hypoth�se ou un petit b�n�fice est r�alis� 5. Dans cette situation, la soci�t� n'aura th�oriquement pas de probl�mes de flux de tr�sorerie. Il est �vident, toutefois, qu'un b�n�fice financier ne sera r�alis� qu'apr�s remboursement de l'emprunt. Il est � noter que dans cette simulation le meilleur b�n�fice est r�alis� si toute la production est pass�e en chair, pinces cocktail et coquilles.

5 Dans ce mod�le, l'annuit� qui contribue aux co�ts fixes est bas� sur le remboursement de l'emprunt sur 7 ans � un taux d'int�r�ts de 14,5%. Si l'on consid�re la vie de l'usine � 15 ans (conservateur), un taux d'int�r�t de 20% (donc qui tient compte des �l�ments de risque dans cet investissement) donnerait � peu pr�s la m�me annuit� (2.138.000 FF).

Conclusions

La strat�gie de la soci�t� doit se concentrer sur la recherche de produits et de march�s plus porteurs que celui actuel de la chair de crabe 6.

6 Le conditionnement en coquilles est un exemple du type de produit i valeur ajout�e � rechercher: l'adjonction de b�chamel multiplie par trou la valeur r�elle de la chair.

Compte tenu de:

- l'apport en devises non-n�gligeable (les exportations ont rapport� 12 MFF en deux ann�es d'exploitation,

- l'impact important de l'activit� du crabe sur l'emploi local (600 � 800 personnes concern�es par l'exploitation du crabe de mangrove), et

- la valorisation int�ressante que repr�sente le crabe en tant que produit national,

une subvention de l'Etat serait � envisager, sous forme d'un programme d'aide � la recherche de march�s et au d�veloppement de produits.

Annexe I: Simulations sur les activit�s de R�frig�p�che-ouest

Simulation I

Simulation II

Simulation III

Simulation IV

Simulation V

Simulation VI

Simulation VII

Simulation VIII

Simulation IX

Simulation X

Annexe II: Simulations sur les activit�s d'un bateau p�chant le crabe

Entr�es


Co�ts annuels


Taux des assurances 5 % Entretien 22.000 FF
Puissance motrice 26 CV Achat engins 15.000 FF
Prix carburant 4.00 FF/1 Carburants 29.258 FF
Prix coque 200.000 FF Lubrifiants 1.463 FF
Prix moteur 120.000 FF Equipage 8.839 FF
Jours de p�che/an 196 j Assurances 16.000 FF
Jours de mer/an 236 j Divers 4.628 FF
Jours/mar�e 6

Nombre de mar�es 39 COUTS d'OPERATION 7 97.188 FF
Captures journali�res 200 kg

Captures annuelles 39 tonnes

R�sultats
Prix du crabe pour compenser les co�ts d'op�ration 2,5 FF/kg

7 Ces co�ts ne comprennent pu de frais financi�re.