SWIOP/WP/50 - Actes du Séminaire sur l'Aménagement des Pêcheries de Crevettes Cotieres du Nord-Ouest de Madagascar













Table des matières


Nosy-be, Madagascar
13-21 Juin 1989

Décembre, 1989
RAF/87/008/DR/50/89/F

SWIOP DOCUMENT OISO

REGIONAL PROJECT FOR THE DEVELOPMENT & MANAGEMENT OF FISHERIES IN THE SOUTHWEST INDIAN OCEAN

PROJET REGIONAL POUR LE DEVELOPPEMENT ET L'AMENAGEMENT DES PECHES DANS L'OCEAN INDIEN SUD-OCCIDENTAL

c/o UNITY HOUSE, P.O. BOX 487, VICTORIA, MAHE, SEYCHELLES

TELEPHONE: 23773
TELEX: 2254 SWIOP SZ

DISTRIBUTION RESTREINTE

Sous le patronage du Projet Régional pour le Développement et l'Aménagement des Pêches dans l'Océan Indien Sud-occidental (RAF/87/008)

et du

Centre National de Recherches Océanographiques (CNRO)

FOOD AND AGRICULTURE ORGANIZATION OF THE UNITED NATIONS PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT CENTRE NATIONAL DE RECHERCHES OCEANOGRAPHIQUES

Les appellations employées dans cette publication et la teneur des données qui y figurent n'impliquent de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

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Table des matières


PRESENTATION DU DOCUMENT

PREMIERE PARTIE

1. INTRODUCTION
2. RESULTATS DES TRAVAUX
3. LISTE DES PARTICIPANTS

DEUXIEME PARTE

1. DESCRIPTION BREVE DES PECHERIES CREVETTIERES ET DU REGIME D'AMENAGEMENT EN ZONE I
2. ETUDE DU CYCLE VITAL DE Penaeus indicus EN ZONE I
3. UNE ANALYSE DE COHORTE MODIFIEE APPLIQUEE AUX DONNEES DE CAPTURES ET D'EFFORT DES CHALUTIERS EN ZONE I DE MADAGASCAR
4. LA METHODE DE "THOMPSON AND BELL" APPLIQUEE AUX DONNEES DE PECHE CHALUTIERE POUR LA ZONE I EN 1988
5. LA METHODE MODIFIEE DE «SURFACE BALAYEE» APPLIQUEE AUX DONNEES DE CAPTURES ET D'EFFORT POUR LA ZONE I EN 1988
6. UNE ANALYSE PAR «MODELE DE PRODUCTION» APPLIQUEE AUX DONNEES DES CAPTURES ET DES EFFORTS DE PECHE DE LA FLOTTE INDUSTRIELLE EN ZONE I DE MADAGASCAR
7. ANALYSE FINANCIERE SIMULEE POUR LES CHALUTIERS DE TAILLES DIFFERENTES DANS LA PECHERIE DE LA ZONE I DE MADAGASCAR
8. LA PERFORMANCE ECONOMIQUE DE LA FLOTTILLE DE MINI-CHALUTIERS PECHANT LA CREVETTE EN ZONE I A PARTIR DE NOSY-BE EN 1988
9. LA PECHE TRADITIONNELLE A LA CREVETTE EN BAIE D'AMBARO EN 1988
10. MODELLISATION BIO-ECONOMIQUE DES PECHERIES CREVETTIERES DE LA ZONE I DE MADAGASCAR


PRESENTATION DU DOCUMENT

Ce document complète le rapport soumis aux participants à la Neuvième Session de la Commission des Pêches de l'Océan Indien. Il contient un résumé des conclusions du Séminaire et dix Communications techniques. Celles-ci présentent une évaluation des bénéfices bio-économiques provenant de l'exploitation des ressources de crevettes côtières de la Zone 1 du nord-ouest de Madagascar. Elles indiquent les conséquences probables d'une modification du régime actuel d'aménagement, ainsi que les priorités en recherches à entreprendre à l'avenir.

Distribution

Pays membres du Projet OISO
Participants au Séminaire
PNUD
Bureau Régional des Pêches FAO
Département des Pêches FAO
Liste de distribution OISO

Référence Bibliographique

OISO/CNRO 1989:
Actes du Séminaire sur l'Aménagement des
Pêcheries de Crevettes Côtières du Nord-ouest de Madagascar
FAO/PNUD: RAF/87/008/DR/50/89/F

PREMIERE PARTIE


1. INTRODUCTION
2. RESULTATS DES TRAVAUX
3. LISTE DES PARTICIPANTS


1. INTRODUCTION

Un groupe de travail sur les pêcheries de crevettes pénaeides du nord-ouest de Madagascar s'est réuni au Centre National de Recherches Scientifiques (CNRO) à Nosy-Bé du 13 au 21 juin 1989 sous le patronage du CNRO et du projet OISO1. Un support administratif était assuré par la représentation FAO à Antananarivo.

Malgré la nature nationale de cet exercice, des spécialistes sur les crevettes du Kenya, du Mozambique et de la Tanzanie étaient invités à participer aux travaux. Ceci permettait donc d'y ajouter des éléments de formation et de démonstration pour les pays de la région ayant des pêcheries crevettières importantes. Une liste des participants figure en annexe.

Objectifs visés

L'objectif principal était l'analyse des niveaux de prises et de revenus pouvant être atteints sous le régime actuel et sous des régimes alternatifs d'aménagement des pêcheries. Par ailleurs, l'opportunité était offerte d'évaluer et de comparer des modèles nouveaux de dynamique des populations et bio-économiques prévus spécifiquement en vue des pêcheries crevettières.

Les objectifs spécifiques étaient

(i) de faire une évaluation de la condition actuelle de la pêcherie et d'estimer l'effet que pourrait avoir toute modification des régimes d'exploitation;

(ii) d'évaluer le degré d'interaction entre les pêcheries industrielles, artisanales2, et traditionnelles:

1 Projet Régional pour le Développement et l'Aménagement des Pêche» dans l'Océan Indien Sud-Occidental, RAF/87/008.

2 A Madagascar ce terme lignifie une pêcherie chalutière effectuée par des bateaux ayant une puissance propulsive inférieure à 25 CV.

(iii) d'analyser le niveau et les caractéristiques des contributions économiques des pêcheries à l'économie;

(iv) d'assurer une formation aux scientifiques qui participaient à l'usage sur micro-ordinateur des modèles bio-économiques et de dynamique des populations:

(v) de préciser à l'intention du CNRO. les priorités en recherches liées à l'aménagement de ces pêcheries.

Portée et organisation générale

II n'était pas possible, dans le temps imparti à cette étude, de traiter les dix zones d'aménagement de Madagascar. Il était préférable d'étudier une zone en profondeur afin de mieux comprendre les mécanismes en action. Le choix d'intervention s'est porté sur la Zone I, en vue de la disponibilité de données fiables sur la biologie des espèces présentes et sur les pêcheries. Cette zone comprend en outre des pêches industrielles, artisanales et traditionnelles.

Les données des recherches effectuées par les scientifiques de la station ORSTOM3 de Nosy-Bé, et après du CNRO se sont avérées déterminantes dans l'élaboration du cycle vital des crevettes blanches (P. indicus). Par ailleurs, les chiffres de prises et d'effort concernant chaque pêcherie étaient disponibles. Les données économiques concernant la pêche industrielle ont été fournies par la société Pêcheries de Nosy-Bé (PNB) qui, depuis 1985 détient le droit exclusif de l'exploitation commerciale de cette zone. Des études menées par le personnel du CNRO sous contrat d'auteur du projet OISO. couvraient les aspects économiques et opérationnels des pêcheries artisanales et traditionnelles.

3 Office de Recherches Scientifiques et Techniques d'Outre Mer - Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération.

Le modèle bio-économique informatisé BEAM IV, élaboré par des scientifiques FAO, a été employé pour la première fois sur des données réelles au cours de cette étude. Ce logiciel s'est avéré extrêmement flexible, permettant l'étude de plusieurs pêcheries, espèces et aires de pêche interdépendantes. Par ailleurs, les paramètres de recrutement, de croissance, de mortalité et d'effort de pêche pour chaque espèce peuvent être variés sur des intervalles de temps multiples.

Les travaux se sont déroulés par groupe. Chaque groupe a pris la responsabilité des analyses et la préparation des rapports pour une ou plusieurs des rubriques ci-dessous.

1. Description des caractéristiques de chaque pêcherie (industrielle, artisanale et traditionnelle).
2. Description du régime actuel d'aménagement des pêcheries de la zone I.
3. Revue du cycle vital des espèces principales de crevettes dans les prises.

Dynamique des populations

4. Analyse de cohorte (modifiée) afin d'estimer les paramètres de recrutement et d'exploitation.
5. Estimation des RME à partir d'analyse de surface balayée.
6. Estimation des RME à partir de modèles de Schaefer et de Fox.

Rendements économiques

7. Simulations des rendements économiques de bateaux de tailles différentes.
8. Rendements de la flotte artisanale.
9. Rendement économique de la pêche traditionnelle.

Modélisation bio-économique

10. Simulations de la structure et de la dynamique des peuplements de crevettes.

11. Simulations des rendements économiques sous régimes actuels et modifiés d'aménagement des pêcheries.

Un séminaire a eu lieu le 21 juin en présence de la direction des PNB pour la présentation des travaux de groupe. Par contre, la présentation des conclusions du séminaire à la Commission Inter-Ministérielle responsable de l'aménagement des pêcheries chalutières n'a pas eu lieu, cette dernière n'ayant pas été convoquée. Toutefois, les conclusions ont été discutées avec les représentants des armements chalutiers et des représentants des sociétés de collecte de la pêche traditionnelle au cours de deux autres réunions.

2. RESULTATS DES TRAVAUX

Les conséquences pour l'aménagement

Les différentes pêcheries de la Zone 1 se sont classées ces dernières années de la façon suivante: 1.700 tonnes (poids entier) pour la pêcherie industrielle, moins de 100 tonnes pour la pêcherie artisanale, et peut-être 300 tonnes pour la production traditionnelle. Quelque 60% de ces prises se font avant la mi-mai de jour en exploitant des crevettes blanches (P. indicus) "en boule". Par la suite, la pêche se pratique de nuit sur des espèces variées.

Les modélisations de dynamique des populations ont permis d'identifier plusieurs possibilités d'améliorations des prises annuelles.

Une centaine de tonnes de plus pourraient possiblement être prises en modulant de façon plus précise la date d'ouverture. Ces dernières années, la saison de pêche s'est ouverte début ou mi-février, pour s'achever fin novembre ou mi-décembre. Ce sujet est traité dans les communications 4 et 10. Il est suggéré que l'ouverture de la pêcherie devrait se faire quinze jours ou un mois plus tard, et que la fermeture devrait se faire un mois plus tôt.

D'autre part, les stocks de crevettes tigrées et brunes (P. semisulcatus et M. monoceros) pourraient produire encore 200 tonnes. Ces espèces sont pêchées de nuit entre mai et la fin de la saison, à un niveau d'exploitation modéré. Toutefois, il D'est pas certain que l'effort de pêche accru se justifierait en termes économiques. L'analyse de la communication 5 démontre qu'un rendement additionnel de 100 tonnes demanderait une augmentation d'effort de 50%.

Les prises en Zone 1 ont augmenté d'une centaine de tonnes par an à partir de 1985 par rapport aux RME de la décennie précédente. Cette année correspond au moment ou les PNB ont obtenu le droit exclusif de l'exploitation industrielle de cette zone. Une explication possible serait que l'effort de pêche en début de saison sur des crevettes encore petites a été plus modeste. Ceci permet alors de prendre les crevettes durant le reste de la saison après une période de croissance plus longue. Il est probable que, sous le régime précédent, chaque armateur essayait d'obtenir une part plus importante des prises en péchant au maximum en début de saison, donc sur de la crevette encore petite.

Il semble y avoir deux cohortes principales de crevettes blanches recrutées sur l'année en Zone I. Les prises chalutières se font surtout sur la première, éclose au printemps (Comm. 2). Par contre, les prises des pêcheries traditionnelles proviennent surtout de la deuxième, éclose en automne. Il semble donc qu'il n'y aurait que très peu d'interactions entre ces deux pêcheries.

La modélisation bio-économique indique que, aux niveaux récents d'effort de pêche et de Coûts (aussi bien en ce qui concerne la pêche que le conditionnement), les PNB semblent avoir opéré près des profits maximums, au niveau aussi bien de la société que de l'économie nationale (Comm. 10). Ceci présuppose, toutefois, que le Trésor obtiendra éventuellement des dividendes correspondant à ses actions (46% de la société). Aucun dividende n'a été distribué ces dernières années, la société ayant réinvesti ses bénéfices.

La société n'est sujette à aucune imposition. Elle est aussi exempte de droits de douane sur les importations des items d'investissement, tels que bateaux, moteurs et matériel de conditionnement, ainsi que sur les pièces détachées et consommables. Le Gouvernement est actionnaire à 46 pour-cent.

Une autorisation spéciale permet à l'entreprise de retenir 34% des recettes en devises pour la couverture de ses propres besoins en intrants et services. Il semble, toutefois, que la moitié des 66% retenus par le Gouvernement servent à couvrir des dépenses en devises directement liées à la pêcherie (e.g. pour les achats de carburant de la société qui sont payés en monnaie locale).

Les mini-chalutiers de la pêche artisanale paraissent très rentables (Comm. 7 et 8). Leurs opérations demeurent étroitement liés aux PNB4. Vu la capacité de production des flottes actuelles, une augmentation du nombre de ces bateaux ne semble pas justifiée. La directive récente limitant les opérations de cette flotte à la Zone 1 pourrait grever sérieusement leur rentabilité, due à leur capacité limitée en pêche de nuit5. Cette situation mérite un suivi particulier.

4 Les PNB achètent leur production et la conditionne. Elle fournit en détaxe moteurs, pièce» détachées, engins et carburant, aussi bien que la glace à un prix subventionné.

5 En Zone II, où les opérations de la pêche artisanale se concentrent en fin de saison, l'absence de valakira leur permet de maintenir leurs prises de crevettes blanches en bordure de côte, péchant de jour.

Afin d'évaluer l'effet des interactions entre les valakira et la pêche chalutière, les options envisagées sont passés d'une fermeture totale des valakira à doubler l'effort de pêche actuel. Les résultats de l'analyse (Comm. 10) indiquent qu'aucune mesure d'aménagement n'est nécessaire. Il semblerait que, de toute façon, le nombre possible de valakira ne peut pas augmenter sensiblement en raison du manque d'espace disponible en bordure de côte.

Les priorités en matière de recherches

L'attention du séminaire s'est concentré, entre autres, sur les priorités en matière des recherches à entreprendre pour le pêches crevettières.

(i) Les analyses entreprises avec le modèle bio-économique indiquent qu'une modulation plus précise de l'ouverture annuelle de la saison de pêche pourrait produire une augmentation annuelle soutenue des prises. Une façon de déterminer avec précision cette date serait par le biais d'analyses des rendements et des tailles des crevettes pêchées dans le cadre d'une campagne de chalutage en Zone I en avance sur l'ouverture. Ceci se fait actuellement avec succès dans la pêcherie Australienne du Golfe de Carpentaria.

(ii) Un effondrement des rendements caractérise la fin de la saison de la crevette blanche en avril-mai. La cause pourrait en être l'effet d'efforts de pêche importants associés à la fin du recrutement des crevettes, le fait que les crevettes cessent de s'associer en bancs et se dispersent sur les fonds chalutables à faible densité, ou alors par une migration des crevettes hors de la zone chalutée. Il serait utile d'éclaircir cette question.

(iii) II est postulé que le mécanisme par lequel la pêche chalutière exploite surtout la première cohorte et la pêche traditionnelle la seconde serait lié aux conditions hydro-climatiques:

En saison des pluies (décembre-janvier), les petites crevettes de la première cohorte semblent migrer rapidement vers les eaux plus salines du large. Ce passage rapide à travers la zone côtière leur éviterait alors d'être prises en nombre important par les engins traditionnels. Par contre, les petites crevettes de la deuxième cohorte semblent demeurer près de la côte en saison sèche quand il y a peu de désalure. Cela les rendrait vulnérables à la pêche traditionnelle.

(iv) Une exploitation accrue des stocks de crevettes tigrées et brunes dépendrait des facteurs suivants:

1) de la possibilité d'atteindre des rendements accrus en début de saison en augmentant l'effort de pêche de nuit (ceci est possible pour P. semisulcatus. mais pas pour M. monoceros).

2) des réductions des prises des gros individus de la première de ces espèces résultant de la politique énoncée ci-dessus, et finalement

3) des surcoûts que l'effort de pêche accru entraînerait.

Obtenir la réponse à chacune des questions ci-dessus entraînerait des activités de recherche de courte durée qui pourraient être entreprises en Zone 1 au cours des cinq ans à venir. Il est probable que les résultats s'appliqueraient également aux autres zones, mais à un degré qui n'est pas connu à ce stade.

Plutôt que de répartir trop faiblement les efforts de recherches du CNRO, par exemple en entreprenant toutes ces recherches en même temps dans les autres zones, il serait préférable de se concentrer, dans l'immédiat, sur une amélioration des statistiques de prises et d'effort pour l'ensemble de la pêcherie.

La première mesure à prendre serait d'affecter du personnel CNRO à Mahajanga et à Morondava pour assurer la collecte de données auprès des armements qui y sont basés. Par ailleurs, il est urgent d'arriver à des fiches de données uniformisées pour toutes les sociétés crevettières.

3. LISTE DES PARTICIPANTS

Nom

Adresse

KENYA
Mr. E.O. WAKWABI Kenya Marine
Fisheries Research Institute (KMFRI)
P.O. Box 81651
MOMBASA
Coast Province
MADAGASCAR
M. Laurie BOSWELL Directeur Adjoint
Les Pêcheries de Nosy-Bé
B.P. 96
NOSY-BE
Dr. Guy ANDRIAMIRADO RABARISON Directeur,
Centre National de Recherches
Océanographiques
B.P. 68
NOSY-BE
M. Laurent Désire RABENOHANANA Chef, Service de la
Pêche Industrielle
MPAEF/DPA
ANTANANARIVO
Mme. Hanta RAJOHARISON Chercheur Biologiste
C.N.R.O. Département
Océanographie Biologique
B.P. 68
NOSY-BE
Mme. Hajanirina RAZAFINDRAINIBE Chercheur Biologiste
Département Halieutique
C.N.R.O.
B.P. 68
NOSY-BE
M. Herimamy Lalaniaina RAZAFINDRAKOTO Chef,
Département Halieutique
C.N.R.O.
B.P. 68
NOSY-BE
MOZAMBIQUE
Ms. Cristina SILVA Director
Instituto de Investigacao
Pesqueira
B.P. 4603
MAPUTO
TANZANIE
Mr. James YONAZI Fisheries Officer (Research)
Fisheries Division
P.O. Box 2462
DAR-ES-SALAAM
FAO ROME
Dr. Serge GARCIA Chief. FIRM
FAO Headquarters
Via delle Terme di Caracalla
00100 ROME
Italy
Mr. Per SPARRE Fishery Ressources Officer
FIRM
FAO Headquarters
Via delle Terme di Caracalla
00100 ROME
Italy
Mr. Rolf WILLMANN Fishery Planning Analyst
FIPP
FAO Headquarters
Via delle Terme di Caracalla
00100 ROME
Italy
FAO/SWIOP
Mr. David ARDILL Project Manager
SWIOP
P.O. Box 487
VICTORIA, Mahé
Seychelles
Mr. Michael SANDERS Senior Fisheries
Development Specialist
SWIOP
P.O. Box 487
VICTORIA Mahé
Seychelles

DEUXIEME PARTE


1. DESCRIPTION BREVE DES PECHERIES CREVETTIERES ET DU REGIME D'AMENAGEMENT EN ZONE I
2. ETUDE DU CYCLE VITAL DE Penaeus indicus EN ZONE I
3. UNE ANALYSE DE COHORTE MODIFIEE APPLIQUEE AUX DONNEES DE CAPTURES ET D'EFFORT DES CHALUTIERS EN ZONE I DE MADAGASCAR
4. LA METHODE DE "THOMPSON AND BELL" APPLIQUEE AUX DONNEES DE PECHE CHALUTIERE POUR LA ZONE I EN 1988
5. LA METHODE MODIFIEE DE «SURFACE BALAYEE» APPLIQUEE AUX DONNEES DE CAPTURES ET D'EFFORT POUR LA ZONE I EN 1988
6. UNE ANALYSE PAR «MODELE DE PRODUCTION» APPLIQUEE AUX DONNEES DES CAPTURES ET DES EFFORTS DE PECHE DE LA FLOTTE INDUSTRIELLE EN ZONE I DE MADAGASCAR
7. ANALYSE FINANCIERE SIMULEE POUR LES CHALUTIERS DE TAILLES DIFFERENTES DANS LA PECHERIE DE LA ZONE I DE MADAGASCAR
8. LA PERFORMANCE ECONOMIQUE DE LA FLOTTILLE DE MINI-CHALUTIERS PECHANT LA CREVETTE EN ZONE I A PARTIR DE NOSY-BE EN 1988
9. LA PECHE TRADITIONNELLE A LA CREVETTE EN BAIE D'AMBARO EN 1988
10. MODELLISATION BIO-ECONOMIQUE DES PECHERIES CREVETTIERES DE LA ZONE I DE MADAGASCAR


1. DESCRIPTION BREVE DES PECHERIES CREVETTIERES ET DU REGIME D'AMENAGEMENT EN ZONE I

par

Guy ANDRIAMIRADO RABARISON
Centre National de Recherches Océanographiques
B.P. 68, NOSY-BE, Madagascar
et Laurent Désiré RABENOHANANA
Direction de la Pêche et l'Aquaculture
B.P. 1699, ANTANANARIVO, Madagascar

Introduction

La pêcherie crevettière de Madagascar se pratique essentiellement sur les côtes nord-ouest et ouest. Elle est répartie en zones de façon à faciliter l'aménagement (Figure 1). D'après la législation la Zone 1 s'étend du cap Angadoka au Sud, au Cap St. Sébastien au Nord.

Les fonds de pêche sont essentiellement localisés dans les baies d'Ampasindava, de Tsimipaika et d'Ambaro (Figure 2). La surface chalutable est évaluée à 627 km2 environ dont la majorité sur des fonds de 5 à 15 mètres.

Les types d'exploitation

Les populations de crevettes sont exploitées par une pêcherie artisanale de mini-chalutiers et une pêcherie industrielle.

La pêcherie traditionnelle

La pêcherie traditionnelle utilise surtout comme engins des valakira et des sennes de plage. L'expansion de ce type de pêche a commence en 1974, année où des sociétés de collecte se sont installées dans la zone et exportent une partie de la pêche des valakira.

Le nombre des valakira fluctue d'une année à l'autre et n'est toujours pas connu, mais une tendance à la hausse est observée. En 1988, 326 barrages ont été recensé.

Ces barrages travaillent avec la marée et ne sont pas opérationnels entre décembre et février, période de crues. A partir du mois de mars, les premiers barrages sont installés. La pleine saison de pêche commence en mai, avec l'arrivée des travailleurs saisonniers venant de l'arrière-pays et de la côte Est (Antalaha, Vohemar).

La production exportée varie entre 150 et 300 tonnes, à laquelle il faut ajouter 21% pour tenir compte des petites crevettes non collectées qui sont vendues sous forme bouillies et séchées.

La pêche artisanale

Une dizaine de mini-chalutiers basés à Nosy-bé partagent les fonds de pêche avec les chalutiers industriels en Zones 1 et II.

D'après la législation, la puissance motrice est limitée à 25 CV sur ces embarcations. Les armateurs sont tenus de livrer leurs produits à la société qui exploite la même zone, soit les Pêcheries de Nosy-bé pour la Zone 1 et SOMAPECHE pour la Zone II. La société industrielle les approvisionnent en glace, carburant et pièces de rechange.

La durée d'un voyage est de 3 à 5 jours et le trait de chalut dure environ 1 heure. En 1988, 25% de l'effort total des mini-chalutiers ont été effectué en zone 1, ce qui représente une capture de 73 tonnes de crevettes entières sur les 203 tonnes de la capture totale.

La pêche industrielle

Depuis 1985 la société Pêcheries de Nosy-bé (PNB) exploite en exclusivité la Zone I, avec un total de 13 licences. La société utilise 3 catégories de bateaux:

- 4 chalutiers glaciers de 15 m l.h.t. et de 150 CV:
- 4 chalutiers glaciers de 170 m l.h.t. et de 260 CV;
- 4 chalutiers congélateurs de 25 m l.h.t. et de 370 CV.

La pêche se pratique de jour entre février et mai, et principalement de nuit, de juin à novembre. Les chalutiers glaciers livrent leur produit sous-glace dans le rapport 1/1 et retournent presque chaque jour à terre. Les chalutiers congélateurs débarquent leur produit une fois par semaine. Les captures moyennes de chaque catégorie de bateau s'élèvent à:

750 - 200 tonnes/an/bateau pour les 25 m:
150 tonnes/an/bateau pour les 17 m:
120 tonnes/an/bateau pour les 15 m.

Les organes de gestion de la pêcherie

Par l'intermédiaire de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture (DPA), le Ministère de la Production animale (Elevage et Pêche) et des Eaux et forêts (MPAEF) assure la gestion de l'exploitation des ressources halieutiques relevant de la juridiction de l'Etat malgache. En ce qui concerne l'exploitation crevettière, la DPA suit les recommandations émises par le Centre National de Recherches Océanographiques (CNRO).

La pêche par chalutage est subordonnée à la possession d'une licence de pêche portant autorisation de chalutage au moyen de bateau. Les licences des chalutiers industriels sont délivrés conjointement par le MPAEF et le Ministère des Transports, de la Météorologie et du Tourisme (MTMT), sur avis du Comité Interministériel des Pêches (CIP) qui est chargé d'étudier les dossiers de demandes à adresser au MPAEF.

Le Comité Interministériel des Pêches est composé de:

Président: le Directeur de la Pêche et de l'Aquaculture (MPAEF);
Membres: le Ministère du Transport, de la Météorologie et du Tourism;
le Ministère des Affaires Etrangères;
le Ministère auprès de la Présidence chargé des Finances et de l'Economie;
le Ministère de l'Industrie et du Commerce;
le Ministère de l'Information et de l'Animation Idéologique;
le Ministère de la Défense.

Le CNRO participe aux différentes réunions du Comité et joue le rôle essentiel de Conseiller Scientifique.

Le Comité se réunit sur convocation de son président chaque fois que de besoin et obligatoirement tous les deux ans entre le 1er juillet et le 30 octobre, pour évaluer les plans d'extension des armements pour la période biénniale à venir, déterminer le nombre de licences à attribuer à chaque arment industriel, ainsi que le quota de licences aux mini-chalutiers.

Les licences pour les mini-chalutiers (puissance motrice inférieure ou égale à 25 CV) sont délivrés par le MPAEF sur proposition des Services décentralisés de la DPA, mais visés au préalable par le MTMT dans la limite du quota biennal fixe par le CIP.

Aperçu en matière de législation de pèche crevettière

La loi n°85-013 du 11/12/85 portant notification de l'ordonnance 85-013 du 16/09/85 fixent les limites des zones maritimes de la RDM. Le décret 71-238 du 18 mai 1971 dont certaines dispositions ont été modifiées par le décret 73-171 du 22 juin 1973 régit l'attribution des licences de chalutage (délivrées conjointement par le MPAEF et le MTMT).

D'après le décret du 5 juin 1922 et des décrets sus-dits, les bateaux industriels ne peuvent chaluter qu'au-delà des 2 milles nautiques à partir de la côte. Un arrête annuel conjoint (MPAEF-MTRT) fixe la période de fermeture de la pêche au chalut ainsi que la répartition des autorisations de chalutage dans les zones protégées entre les différents armements industriels.

Les mêmes décrets fixent à 20 mm de côté les plus petites mailles des chaluts à crevette et à 70 mm en diagonale le maillage au niveau des ailes des chaluts.

Les installations fixes telles que les "valakira" ne doivent en principe être implantées que sur autorisation préalable du Ministère charge de la Navigation (décret du 5 juin 1922).

L'arrête MPAEF du 1093/86, complété par l'arrêté 5751/88, oblige toute personne physique ou morale désirant se livrer à la collecte de crevettes à posséder une décision provinciale délivrée par son Président du Faritany de rattachement.

Enfin, les produits halieutiques destinés à la consommation humaine et à l'exploitation, notamment les crevettes, sont soumis aux dispositions du décret 62-213 du 18/05/62 réglementant le contrôle de la salubrité et des conditions de conservation des produits de la mer d'origine animale.

Problématique de la Pèche Crevettière a Madagascar

La pêche crevettière devrait contribuer dans une large mesure aux objectifs globaux assignés à la pêche. Ces objectifs portent sur

i) la satisfaction des besoins locaux en protéines;
ii) l'amélioration de l'équilibre de la balance commerciale;
iii) l'élévation du niveau de vie des pêcheurs;
iv) la création d'emplois.

D'une manière générale, les crevettes pénéides exploitées dans les bandes côtières tropicales à fonds meubles sont destinées aux marchés internationaux pour des devises fortes dont l'économie nationale a beaucoup besoin. Ceci est également le cas pour Madagascar où la quasi totalité de la production est exportée. Ces dernières années, les produits halieutiques (dont 80% de crevettes) ont occupé la troisième place dans les exportations, après le café et la vanille.

Références

Rabarison, A.G.A. (1987): La Pêche de la Crevette par la Méthode du Valakira, in Proceedings of the Cructacean Management Workshop, RAF/79/065/WP/38/87: 60-65.

Figure 1: Zones d'aménagement des pêches crevettières.

Figure 2: Fonds chalutables et d'implantation de valakira.

2. ETUDE DU CYCLE VITAL DE Penaeus indicus EN ZONE I1

1 Cette Communication est basée sur les travaux de Serge GARCIA et de Herimamy RAZAFINDRAKOTO.

Introduction

Les connaissances disponibles dans la littérature concernant le cycle vital de Penaeus indicus ont été compilées et partiellement re-interprétées. Cet exercice était considéré indispensable avant d'entreprendre les analyses de dynamique des populations qui suivent dans ces actes.

Un attention particulière a été portée sur la chronologie du cycle vital, sur la migration, et sur leurs inter-relations avec les prises.

Chronologie du cycle vital

La chronologie de P. indicus en Zone 1 a été reconstituée à partir des données disponibles (surtout de LE RESTE, 1978) sur:

- la saisonnalité de la fécondité et de l'abondance des post-larves en mer, des juvéniles en estuaire, des post-juvéniles en zone intertidale, et des recrues aux zones de chalut en mer;

- les variations dans les prises des valakira et des chaluts;

- les fréquences de taille en bordure de côte et sur les zones chalutables provenant des échantillonnages des prises des valakiras et des chalutiers industriels;

- les tailles au recrutement et à la première capture pour chaque pêcherie.

Ces données sont présentées sous la forme de graphiques qui ont été égalisés de façon à faire apparaître les tendances générales. Toute personne désirant 'examiner les données en détail devraient donc se référer aux sources citées.

Le premier de ces graphiques (Figure 1.A) montre la saisonnalité de la fécondité de la population des crevettes et l'abondance relative des post-larves. On note deux saisons ou l'activité reproductrice est élevée, en octobre-novembre-décembre et en février-mars-avril. Le décalage d'un mois qui devrait exister entre la ponte et les post-larves n'apparaît pas car on utilise un intervalle de temps de un mois pour compiler les données.

Le deuxième graphique (Figure 1.B) montre la saisonnalité des prises des valakira dans la zone intertidale. Les données des deux sources concordent avec un maximum en mars-avril-mai-juin et un maximum très secondaire en décembre-janvier.

Le troisième graphique (Figure 1.C) montre la saisonnalité du recrutement aux zones de chalut. On a sélectionné la courbe moyenne donnant les pourcentages recrutés par mois pour les groupes d'âges 3, 4 et 5 mois. Cette courbe passe par un maximum en janvier-février, et présente des valeurs très faibles de juin à octobre.

Le dernier graphique (Figure 1.D) montre la saisonnalité des captures des chalutiers industriels. Elles sont maximales en mars-avril-mai et très faibles de août à décembre.

Ces informations saisonnières ont ensuite été combinées avec les données sur les tailles (Fig. 2) de manière à construire un diagramme bi-dimensionnel montrant le déplacement des cohortes au cours des mois, dans l'échelle des tailles. L'évolution des tailles a été faite en adoptant la courbe de croissance des femelles données par LE RESTE 1978 (tableau 26 page 149). La même courbe de croissance a été employée pour les deux générations d'octobre-novembre (génération "A") et de mars-avril-mai (génération "B").

La génération "A", pondue en Octobre-Novembre, passe à travers la zone intertidale où opèrent les valakira en décembre-janvier, en saison des crues. Les captures y sont insignifiantes car les juvéniles, poussés par les crues y résident très peu de temps et les valakira gênés par le mauvais temps sont peu opérationnels.

Cette génération entre dans la pêcherie industrielle en janvier-février-mars entre 20 et 30 mm de longueur de carapace (Lc50 » 26 mm). On peut noter que le mouvement correspond au processus de maturation sexuelle (à partir de 23 mm avec Lm50 = 28 mm Lc). Les captures les plus élevées sont obtenues sur cette génération par la pêche industrielle de mars à mai-juin (pendant la saison de ponte sur un stock grégaire).

Le destin de cette cohorte après Juin est incertain. Il est généralement admis que la vulnérabilité baisse, (passage du comportement grégaire au comportement dispersé).

Deux hypothèses sont possibles:

a) La génération A a été décimée par la pêche. La biomasse réelle résiduelle est donc très faible après Juin et la contribution à la ponte de Octobre-Novembre sera négligeable;

b) La baisse brutale de l'abondance n'est qu'apparente et il reste une biomasse reproductrice importante, trop dispersée pour être exploitée valablement; elle est peut être réfugiée dans le Nord ou retournée dans la zone côtière (saison sèche), et contribuerait de manière substantielle à la reproduction en Octobre-Novembre.

Suite à la baisse brutale des captures à la mi-mai, les chalutiers cessent de pêcher de jour sur les crevettes blanches "en boule" et pèchent de nuit. Les crevettes tigrées et brunes (P. semisulcatus et Melapenaeus monoceros) forment alors la majeur partie des prises.

La génération "B" pondue de juin à mai (pic en mars-avril) grandit rapidement dans les estuaires où elle s'attarde, à cause de la salinité croissante en saison sèche (LE RESTE 1978). Elle est exploitée dès février-mars dans la zone intertidale qui produit le pic de capture d'avril à juillet. Les crevettes mesurant entre 10 et 20 mm Le (LE RESTE 1978 fig. 32) correspondent à un âge de 1,5 à 3 mois.

Cette génération devrait apparaître dans la pêche industrielle en juin-juillet-août (voir Fig. 1) et y donner des captures secondaires en juillet-août-septembre. Ce recrutement n'apparaît cependant pas sur la Figure l.C, et LE RESTE (1978) a considéré que cette génération ne quittait pas la zone intertidale.

On peut noter cependant sur la Figure 3A (données moyennes 1970-1973): - d'une part une faible apparition de ce calibre en Août; - d'autre part un maximum secondaire de captures dans le calibre 61-70 en Août, le pic principal étant en Avril (Fig. 3 B). Ces données, quelque peu contradictoires, sont de MARCILLE (1978). Elles proviennent de la société industrielle SOMAPECHE entre 1970 et 1973, péchant probablement en Zone II où il y a peu de valakira.

Les phénomènes de migration

Les phénomènes de migration, leur compréhension et quantification sont nécessaires à l'élaboration d'un modèle de simulation. Pour représenter le passage de l'estuaire à la zone intertidale et de cette dernière en mer ouverte, on a employé la figure 32 de LE RESTE 1978. Les distributions de fréquence (en %) ont été extraites graphiquement, et les résultats sont donc approximatifs.

On voit sur la figure 4 que:

- à partir de 14 mm Lc, pratiquement 100% des crevettes sont passées en zones intertidales (car il n'en reste plus en estuaire);

- avant 3 mm Lc, on en trouve un peu dans la zone intertidale (0 % dans la zone intertidale).

On conclut donc que la migration estuaire (A) à la zone intertidale (B) se fait entre 3 et 14 mm Lc. Si on suppose, en première approximation, que le phénomène est linéaire entre ces deux tailles on peut calculer les pourcentages ayant migres de A vers B. (ligne AB, Fig. 4).

De même, pour la migration suivante, on note que:

- avant 16 mm Lc on ne trouve pas de crevettes en mer (0 % ont migres);

- après 40 mm Lc, pour les femelles on n'en trouve plus en zone intertidale (100 % ont déjà migrés), pour les mâles cette taille est de 32 mm.

Une "ogive" linéaire peut être tracée. Il en résulte que la taille moyenne à la migration (L(mig)50) serait de:

- 9 mm Lc pour le passage vers la zone intertidale ;
- 28 mm Lc pour les femelles migrant vers la mer ;
- 24 mm Lc pour les mâles migrant vers la mer.

Il est intéressant de noter que les tailles L(mig)50 différentes des mâles et des femelles correspondent aux mêmes âges (» 4,5 mois) et que la taille moyenne calculée de migration vers la mer des femelles (28 mm) correspond à la taille moyenne de maturation sexuelle (L(mat)50 = 28 mm Lc d'après LE RESTE 1978).

Mes ogives de migration en fonction de la taille ont été transformées en ogives en fonction de l'âge en utilisant la relation âge-taille de MARCILLE 1978 page 149. Les résultats sont donnés dans le Tableau 1. Pour la migration vers la mer, on a calculé l'ogive moyenne (mâles + femelles). Connaissant les pourcentages à chaque taille ayant migres dans le biotope suivant, on a élaboré une grille de répartition dans les trois biotopes (Tableau 2).

Conclusions

La conclusion générale la plus importante de cette étude est, qu'en Zone I, la pêcherie traditionnelle des valakira et la pêcherie chalutière sont largement indépendantes. Cela découle du fait que les captures au chalut proviennent essentiellement de la génération "A", tandis que celles des valakira proviennent surtout de la génération "B".

Il se pourrait, toutefois, qu'il y ait inter-dépendance du point de vue de la reproduction, la période qui produit la génération "B" étant celle des prises importantes au chalut.

Il n'y a aucun signe, à ce stade, que l'effort d'une pêche, traditionnelle ou chalutière, ait affecté le recrutement. Dans les communications qui suivent, nous verrons que les captures annuelles et les rendements sont restés élevés.

Références

LE RESTE, L. (1978): Biologie d'une population de crevettes Penaeus indicus M.E. sur la côte Nord-Ouest de Madagascar. Trav. et Doc. de l'ORSTOM. No. 99:291p.

MARCILLE, J. (1978): Dynamique des populations de crevettes pénéides exploitées à Madagascar. Trav. et Doc. de l'ORSTOM. No. 92:197p.

Tableau 1: % recrutés dans la zone à valakira et en mer, par âge et sexe (d'après distributions de fréquence des longueurs dans figure 32, LE RESTE 1978).

Age (Mois)

Longueur Carapace (mm)

Pourcentage de la Population ayant Recruté

Zone Intertidale

Zones de chalutage

Mâles

Femelles

Sexes Conjugués

Mâles

Femelles

Conjugués

0

-

-

0

0

0

0

1

(7.0)

(7.0)

35

0

0

0

2

(14.0)

(14.0)

» 100

0

0

0

3

20.0

(20.0)

» 100

25

15

20

4

23.3

26.5

» 100

42

43

42

5

25.4

31.1

» 100

58

63

61

6

26.8

34.4

» 100

66

76

71

7

27.7

36.7

» 100

72

87

79

8

28.4

38.4

» 100

76

93

85

9

28.8

39.6

» 100

80

98

89

10

29.2

40.4

» 100

81

100

91

11

29.4

40.9

» 100

85

100

92

12

29.6

41.4

» 100

87

100

93

Tableau 2: Pourcentages par âge de la population de crevettes recrutés à l'estuaire, à la zone intertidale et aux zones de chalut.

Age (Mois)

Estuaire

Zone Intertidale

Zones de chalutage

0

100

0

0

1

65

35

0

2

0

100

0

3

0

80

20

4

0

58

42

5

0

39

61

6

0

29

71

7

0

21

79

8

0

15

85

9

0

11

89

10

0

9

91

11

0

8

92

12

0

7

93

Figure 1: Chronologie du cycle vital de P. indicus en Zone 1 de Madagascar.

Sources:

1. Le Reste, 1978: Fig. 43.
2. Le Reste. 1978: Fig. 46.
3. Le Reste, 1978: Fig. 48.
4. Mardi le. 1978.
5. Le Reste, 1978: Fig. 49. (moyennes 1971-73).
6. Marcille, 1978: Fig. 14 (moyennes 1970-73).

Figure 2: Une interprétation bi-dimentionnelle du cycle vital de P. indicus.

Figure 3: Composition de tailles par mois (A) et pourcentages des captures dans le calibre 61-70 par mois (B) pour P. indicus. (Modifiés de Marcille, 1978, Fig. 14)./CALIBRES

Figure 3: Composition de tailles par mois (A) et pourcentages des captures dans le calibre 61-70 par mois (B) pour P. indicus. (Modifiés de Marcille, 1978, Fig. 14)./MOIS

Figure 4: Graphes d'abondance cumulative (A, B et C) et de migration/sélection (AB, BC) par longueur et age. (Le premier repris des données de la Figure 32 de Le Reste, 1978).

3. UNE ANALYSE DE COHORTE MODIFIEE APPLIQUEE AUX DONNEES DE CAPTURES ET D'EFFORT DES CHALUTIERS EN ZONE I DE MADAGASCAR

par

Michael J. SANDERS
Projet de Pêche FAO
B.P. 487, VICTORIA, SEYCHELLES

Introduction

Depuis plusieurs années, une douzaine de chalutiers industriels propulsés par des moteurs de 150 à 370 CV et dix mini-chalutiers de 25 CV pèchent en Zone I. Les captures de ces bateaux en 1988 étaient de 1 391 et 74 tonnes respectivement.

Comme par le passé, l'opération des chalutiers diffère sensiblement du début à la fin de la saison de pêche, et les mini-chalutiers ne pèchent plus en Zone 1 à partir de Juillet.

Entre l'ouverture de la pêche et fin mai, la pêche se fait de jour sur la crevette blanche, Penaeus indicus. Les autres espèces comprennent moins de 5% des captures. Les bancs de crevettes sont localisées au moyen d'écho-sondeurs, et les rendements sont très élevés. A la fin de cette période, il y a un effondrement soudain des captures.

La pêche est surtout nocturne le reste de l'année. Environ 60% des prises sont composées en parties égales de crevettes tigrées et brunes (P. semisulcatus et Metapenaeus monoceros), la balance étant composée de crevettes blanches. Les crevettes sont dispersées durant cette période, et ne sont pas localisables à l'écho-sondeur. Aussi, les rendements sont faibles, et régressent d'avantage au fur et à mesure que l'on avance dans la saison.

Méthodes

Données requises

Les données qui ont servi à ces analyses étaient les poids des captures et les efforts de pêche pour chaque demi-mois de la saison 1988, en prenant le total des prises des chalutiers industriels et des mini-chalutiers.

Les unités d'effort ont d'abord été converties en heures normalisées de chalutage, en choisissant comme bateaux de référence les quatre chalutiers de 260 CV, grées en Floridien avec des chaluts de 18m de corde de dos .

A partir de la répartition des calibres (en crevettes étêtées par unité de poids) pour chaque demi-mois, les poids des captures ont été convertis en nombre d'individus.

Le coefficient de mortalité naturelle (M) choisi était de 0,1 par demi-mois. Cette valeur, qui est proche de celle de Le RESTE et MARCILLE (1978), correspond à une mortalité due & des causes autres que la pêche qui représente 10% de la moyenne de la population dans chaque intervalle de temps.

Méthode d'analyse

Des analyses séparées on été faites pour les périodes de pêche de jour et de nuit. Pour chaque période, le coefficient moyen de capturabilité à été déterminé à partir du rapport:

F=q.X

où X est l'effort de pêche, et F est la mortalité due à la pêche (la proportion de la moyenne de population qui meurt suite à la capture).

Le coefficient de capturabilité a été estimé en utilisant la deuxième modification de la méthode de DeLURY d'après SANDERS (1988). Cette méthode dépend du nombre d'individus péchés, de l'effort de pêche (tous deux au Tableau 2) et du coefficient de mortalité naturelle adopté. Ces analyses ont été faites en utilisant un programme de micro-ordinateur en BASIC VI écrit par l'auteur.

L'analyse a été répétée en quatorze fois, une fois pour chaque groupe de trois intervalles consécutifs de temps qui se chevauchent, en commençant par le demi-mois où les plus fortes prises par unité d'effort ont été enregistrées (i.e. avril(l)). Le coefficient de capturabilité moyen a ensuite été déterminé pour les deux périodes comme décrit ci-dessous.

Les valeurs des captures et des efforts de pêche et les estimations de coefficient de capturabilité pour chaque demi-mois, ainsi que la valeur adopté de coefficient de mortalité naturelle ont été rapportées sur un tableur de micro-ordinateur. L'analyse a donné des estimations de coefficient de mortalité dues à la pêche, la moyenne du nombre et de la biomasse de la population et le nombre de crevettes mortes dans chaque intervalle de temps. Les formules employées figurent au bas du Tableau 2.

Enfin, le nombre de crevettes recrutées sur les zones de chalutage a été estimé. Pour le faire, les estimations du nombre moyen d'individus dans la population pour le milieu de chaque intervalle d'un demi mois ont été rapportées sur un graphique. Ces points ont été rejoints visuellement par une courbe, ce qui a permis la lecture du nombre correspondant au début et à la fin de chaque intervalle. Ces données ont été entrées sur le tableur.

Le nombre de recrues a été déterminé à partir du tableur en ajoutant le nombre total de crevettes mortes dans chaque intervalle à la différence entre le nombre au début et à la fin de l'intervalle. La formule employée était:

R = (N2-N1) + T

où R est le nombre de recrues et N1 et N2 représentent le nombre de crevettes dans la population au début et à la fin de l'intervalle.

Résultats

Les estimations de coefficient de capturabilité sont rapportées au Tableau 1. Les neuf premiers chiffres reflètent les capturabilités en période de pêche diurne, et les trente qui suivent, celles de la période nocturne. Les moyennes de ces deux périodes sont respectivement q = 7.129 x 10-4 et q = 0,708 x 10-4. (Les trois valeurs intermédiaires ont été exclues puisqu'il est probable que la pêche ait été pratiqée aussi bien de jour que de nuit dans ces intervalles.)

Le tableur est reproduit au Tableau 2 et le graphique des moyennes du nombre d'individus dans la population au début et à la fin de chaque mois est à la Figure 1. Dans les deux cas, le 1er juin a été choisi pour séparer les périodes de pêche diurne et nocturne.

Discussion

II n'est pas surprenant que le coefficient de capturabilité pour la période diurne soit sensiblement plus élevé que pour la période nocturne. Cela est dû au comportement des crevettes blanches qui se mettent en bancs que l'on peut localiser au moyen d'écho-sondeurs en début d'année. Il est évident qu'un bateau prendra une proportion plus importante de la population quand les crevettes sont en banc que lorsqu'elles sont dispersées.

Les valeurs obtenues représentent la proportion de la population1 pêchée en une heure par un chalutier de référence (260 CV grée de deux chaluts de 18 m de corde de dos).

1 En période de pêche diurne, par exemple, le peuplement est celui des crevettes en bancs présent sur les zones chalutables dans l'intervalle de tempe dont il est question.

L'efficience des chaluts peut être déterminée à partir de ces estimations de coefficient de capturabilité2'. Ceux-ci étaient de 7,66 et 0,76 respectivement pour les périodes de pêche diurnes et nocturnes.

2 L'efficience d'un chalut est défini comme étant la proportion des crevettes pêchées en une heure chalut par rapport à la surface balayée. L'équation employée était:

q = (s.h.p)/A

ou s représente la vite - du bateau, h représente l'ouverture horizontale du chalut, p représente l'efficacité et A représente la surface des fonds marine occupée par les crevettes.

La surface des zones de pêche étaient estimées à 627 km2, l'ouverture horizontale à 35% de la longueur de la corde de dos, et la vitesse du bateau de référence à 2,5 noeuds (4,63 km/h). L'estimation de l'ouverture horizontale des chaluts provient d'essais en bassin; les autres chiffres proviennent des Pêcheries de Nosy-bé (comm. pers.).

L'efficience en pêche de nuit correspond à la capture de 76% des crevettes dans la surface balayée par le chalut, ce qui parait raisonnable. Par contre, l'efficience en pêche de jour parait trop élevée. Cela s'explique par le fait que 627 km2 est une surface trop importante à utiliser pour une estimation de l'efficacité de jour. Il serait préférable d'utiliser seulement la surface occupée par les bancs de crevettes. Cette surface n'est pas connue, mais est certainement très inférieure à 627 km2.

L'équation citée en Nota 2 ci-dessous peut servir à estimer ce qu'aurait été cette surface si l'efficacité des chaluts est la même de jour que de nuit. Celle-ci serait 62,2 km2 (4.63 x 12,6 x 0,76/0,7129), ce qui correspond à 10% de la surface chalutable. Toutefois, la validité de cette hypothèse est incertaine.

Les résultats au Tableau 2 indiquent que les estimations de biomasse sont plus élevées en période de pêche nocturne. Malgré cela, la période de pêche diurne a produit deux fois plus de crevettes que celle de pêche nocturne en 1988.

Il semblerait possible d'augmenter les captures pour la période de pêche nocturne. Les analyses présentées ne pouvaient pas fournir d'estimations sur les niveaux de captures additionnelles ou de l'effort qui serait nécessaire. Cet aspect est couvert dans les Communications 4 et 5 de ces Actes.

Les bénéfices d'une pêche de nuit avec des bateaux additionnels pendant la période normale de pêche diurne3 n'ont pas pu être estimés. II semble probable que le recrutement des crevettes brunes est la même que celle des crevettes blanches. Aussi, la pêche de nuit en début d'année devrait-elle donner des rendements plus élevés que celles obtenues plus tard dans la saison.

3 La capacité de traitement des captures est le facteur limitant des bateaux péchant la crevette blanche de jour; ces mêmes bateaux ne pourraient donc pu pêcher de nuit durant cette période.

Les estimations qui figurent au Tableau 2 du nombre de recrues ont trait uniquement aux intervalles de temps identifiés. Ces chiffres comprennent les crevettes qui pourraient émigrer des zones chalutables. Ils doivent donc être pris comme des valeurs "nettes" de recrutement.

La somme du nombre total de mortalités et du vestige des crevettes à la fin des périodes de pêches diurnes et nocturnes correspond au nombre total de recrues. Cela donne respectivement 87,3 millions (82,3 + 5 millions) et 89,6 millions (71,6 + 18 millions). Toutefois, ces chiffres sont des sous-estimations, puisqu'ils ne tiennent pas compte du nombre de crevettes qui meurent (ou qui migrent en dehors des zones chalutables) avant le début de chaque saison.

Commentaire

La méthodologie employée ici pour estimer les niveaux de q présuppose que le déclin du nombre de crevettes dépend uniquement des mortalités. Comme il a été indiqué ci-dessus (voir Comm. 2), il est possible que la vulnérabilité des crevettes aux chaluts est réduite à partir du moment où elles ne sont plus en bancs. Au Tableau 2, en examinant les poids moyens des queues et les estimations de recrutement à partir d'avril (1), on voit également qu'il y a une émigration des crevettes à partir les zones chalutables.

Il n'a malheureusement pas été possible d'estimer les biais résultant de ces éléments. On doit remarquer, toutefois, que dans presque chaque quinzaine, le nombre total de crevettes mortes était plus élevé que le nombre "net" de recrues. Le biais est donc probablement moins important qu'au cas contraire.

Malgré les incertitudes quant aux estimations de q, celles-ci ont servi aux analyses des deux Communications qui suivent La Communication 5 fournit certaines preuves que ces estimations sont vraisemblables.

Références

Le RESTE, L., (1978): Biologie d'une population de crevettes. Penaeus indicus H. Milne Edwards, sur la côte nord-ouest de Madagascar, Trav. Doc. ORSTOM. (99): 291 p.

MARCILLE, J., (1978): Dynamique des populations de crevettes pénéides exploitées à Madagascar, Trav. Doc. ORSTOM. (92): 197 p.

Tableau 1: Les coefficients de capturabilité estimés pour un chalutier normalisé en Zone 1 en choisissant M= 0,1 par demi-mois.

avril

avril

mai

mai

juin

juin

juillet

juillet

août

août

sept.

sept.

oct.

oct.

nov.

nov.

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

5.172

5.172

5.172















9.158

9.158

9.158















7.056

7.056

7.056















3.437

3.437

3.437















0.784

0.784

0.784















1.259

1.259

1.259















0.52

0.52

0.52















0.5

0.5

0.5















0.84

0.84

0.84















0.576

0.576

0.576















0.369

0.369

0.369















0.426

0.426

0.426















0.809

0.809

0.809















0.995

0.995

0.995

Tableau 2: Nombre de crevettes dans la population, mortalités et recrutement estimés à partir des captures au chalut en choisissant M = 0,1 par demi mois et les q rapportés en bas du tableau.

Note: Le coefficient moyen de capturabilité (q)

7,120 x 10-4 pour fevrier(1) à mai(2)
0,708 x 10-4 pour juin(1) à novembre(2)

Equations:

Cn= 0,6 Cw/w
F =q.X
B =(Cw/X)/q
N' = (Cn/X)/q
D = M.N'
T = Cn + D

Figure 1: Graphique du nombre moyeu de la population pour chaque demi-mois.

4. LA METHODE DE "THOMPSON AND BELL" APPLIQUEE AUX DONNEES DE PECHE CHALUTIERE POUR LA ZONE I EN 1988

par

Michael J. SANDERS
Projet Régional Pêche FAO
B.P. 487, VICTORIA, Seychelles

Introduction

Les analyses ci-dessous ont été entrepries en complément à celles de la Communication 3. Les coefficients de capturabilité et les nombres de recrues estimés dans cette analyse ont été employés pour faire des projections des captures annuelles, des rendements, de la biomasse et de la taille moyenne individuelle des crevettes pêchées à différents niveaux d'effort de pêche. L'effet d'une fermeture plus longue a aussi été simulée.

Les analyses ci-dessous ont tenu compte des différentes pratiques de pêche en début et en fin de saison. Avant juin, la pêche se fait de jour sur des crevettes blanches P. indicus. Celles-ci sont alors en bancs qui sont localisés à l'écho-sondeur, et les rendements sont élevés. Après cette date, la pêche se fait de nuit, prenant une forte proportion de crevettes tigrées et brunes (P. semisulcatus et Metapenaeus monoceros). Ces crevettes sont dispersées, et les rendements sont sensiblement réduits.

Méthodologie

Options d'aménagement examinées

Les échelles d'efforts de pêche choisies étaient entre 500 et 8.000 heures de chalutage normalisées pour la période de pêche diurne et entre 2.000 et 32.000 heures pour la période de pêche nocturne. La répartition de l'effort dans chaque demi-mois suivait le schéma observé en 1988.

L'effet d'un délai de l'ouverture de la pêche d'un demi mois, d'un mois et d'un mois et demi a aussi été estimé en fonction de la période de pêche diurne uniquement. Ces délais se réfèrent au 15 février, date de l'ouverture en 1988. Les efforts de pêche étaient ceux qui sont spécifiés ci-dessus.

Données nécessaires aux analyses

Les données nécessaires à ces analyses sont la répartition d'efforts de pêche et du nombre de recrues par demi-mois en 1988, et les coefficients de mortalité (M) et de capturabilité (q) pour chaque période de pêche.

M était choisi comme étant 0,1 par demi-mois, le q entre février et mai à 7,129 x 10-4 et entre juin et novembre à 0,708 x 10-4 (chiffres qui proviennent de la Comm. 3).

Les constantes de croissance (K et L¥) de von BERTALANFFY, la longueur au recrutement à la pêcherie chalutière (Lr) et les constantes a et b dans la régression (W = a.Lb) entre le poids entier et la longueur de la carapace sont rapportées au Tableau 1.

Méthodes d'analyse

Les analyses se référant aux pêcheries de jour et de nuit ont été entreprises séparément. Elles ont été faites sur tableur, un axe déterminant chaque groupe de recrues, et l'autre les intervalles de temps. Chaque demi-mois était réparti en quatre intervalles. Un exemple du tableur d'entrée et de sortie (qui était relié aux tableurs d'analyse) est présenté dans les Annexes 1 et 2.

Résultats et discussion

Les analyses pour la période diurne (Tableaux 2,3,4 et 5; Figures 1,2,3 et 4) indiquent que l'effort de pêche employé en 1988 est proche de l'optimum. Une augmentation de l'effort produirait légèrement plus de crevettes, mais celles-ci seraient plus petites (à moins que l'ouverture de la saison soit retardée). Il y aurait donc un hausse des Coûts et une baisse dans la valeur unitaire du produit.

Au cas où il y aurait changement du régime d'exploitation, l'option à retenir semblerait être une ouverture retardée en conjonction avec le même effort de pêche. Des captures additionnelles de 30 à 70 tonnes en résulteraient. Ces crevettes seraient plus grandes, à valeur marchande plus élevée. Les rendements et la biomasse de la population deviendraient marginalement plus importants.

Pour la période de pêche nocturne, les analyses indiquent un meilleur potentiel pour augmenter les captures (Tableau 6 et Figures 5,6,7 et 8). Plus de 200 tonnes de prises additionnelles résulteraient d'une augmentation de l'effort de pêche. Il faudrait toutefois évaluer les bénéfices financiers d'une telle opération (voir Comm. 5 de ces Actes).

Un élément qui n'a pas été abordé dans cette étude concerne les bénéfices potentiels d'une pêche de nuit envisageable dans la période de pêche diurne en employant des chalutiers additionnels.

Conclusion

L'emploi de la méthode de THOMPSON et BELL pour l'analyse d'un retard dans l'ouverture de la saison de pêche comporte des incertitudes qui demandent à être approfondies.

Il est supposé ici que toute crevette qui n'est pas pêchée ou qui ne meurt pas de cause naturelle dans une intervalle d'un demi-mois serait disponible et vulnérable à la capture dans l'intervalle qui suit. Dans le cas ou une proportion de ces crevettes devait émigrer des zones de pêche ou cesser de se rassembler en banc, elles seraient moins sujettes à la capture. Ce phénomène, toutefois, est dans une certaine mesure couverte par le fait que les valeurs de recrues sont "nettes" (Comm. 3).

Tableau 1: Valeurs des paramètres de croissance employées dans les analyses

Période de pêche diurne:

Femelles

Mâles

L¥ =

45

34 (longueur carapace en mm)
K =

0.208

0.208 (par mois)
Lr =

22.8

22.8 (longueur carapace en mm)
a =

0.0023

0.0023 (où le poids total est en gm
b =

2.68

2.68 et la longueur carapace est en mm)

Période de pêche nocturne:

Femelles

Mâles

L¥ = 42 28 (longueur carapace en mm)
K = 0.208 0.208 (par mois)
Lr = 18 18 (longueur carapace en mm)
a = 0.0023 0.0023 (où le poids total est en gm
b = 2.68 2.68 et la longueur carapace est en mm)

Tableau 2: Captures des chalutiers estimées pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés et de dates d'ouverture en période de pèche diurne

EFFORT PECHE STANDARD (HEURES)

CAPTURES (tonnes) QUAND SAISON DE PECHE EST

NORMALE

RETARDEE
1/2 MOIS

RETARDEE
1 MOIS

RETARDEE
1 1/2 MOIS

500

284

307

321

337

1 000

493

528

550

573

1 500

647

687

712

737

2000

761

801

826

852

2500

846

883

907

932

3000

908

942

964

987

3 500

953

984

004

025

4000

987

014

032

051

4 500

011

035

051

068

5000

029

049

064

080

5 500

042

059

072

087

6000

051

065

078

092

6 500

057

070

081

095

7 000

061

072

083

096

7 500

1 064

073

083

1 097

8 000

1 065

073

1 083

1 097

Tableau 3: Rendements des chalutiers estimées pour une échelle saisonnière d'efforts de pèche normalisés et de dates d'ouverture en période de pêche diurne

EFFORT PECHE STANDARD (HEURES)

CAPTURES (tonnes) QUAND SAISON DE PECHE EST

NORMALE

RETARDEE
1/2 MOIS

RETARDEE
1 MOIS

RETARDEE
1 1/2 MOIS

500

568

614

642

674

1 000

493

528

550

573

1 500

431

458

475

491

2000

381

401

413

426

2500

338

353

363

373

3 000

303

314

321

329

3 500

272

281

287

293

4000

247

254

258

263

4 500

225

230

234

237

5 000

206

210

213

216

5 500

189

193

195

198

6000

175

178

180

182

6 500

163

165

166

168

7 000

152

153

155

157

7 500

142

143

144

146

8 000

133

134

135

137

Tableau 4: Biomasse moyenne estimée pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés et de dates d'ouverture en période de pêche diurne

EFFORT PECHE STANDARD (HEURES)

CAPTURES (tonnes) QUAND SAISON DE PECHE EST

NORMALE

RETARDEE
1/2 MOIS

RETARDEE
1 MOIS

RETARDEE
1 1/2 MOIS

500

797

861

902

945

1 000

692

740

771

803

1 500

605

642

665

689

2000

534

562

579

598

2500

474

496

509

523

3000

424

440

451

461

3500

382

394

402

411

4000

346

355

362

368

4500

315

322

328

333

5000

289

294

298

303

5500

266

270

273

277

6000

246

249

252

255

6500

228

231

233

236

7000

213

215

217

220

7500

199

201

203

205

8000

187

188

190

192

Tableau 5: Poids moyen étêté des crevettes pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés et de dates d'ouverture en période de pèche diurne

EFFORT PECHE STANDARD (HEURES)

CAPTURES (tonnes) QUAND SAISON DE PECHE EST

NORMALE

RETARDEE
1/2 MOIS

RETARDEE
1 MOIS

RETARDEE
1 1/2 MOIS

500

10.3

10.5

10.7

11.2

1 000

10.1

10.3

10.6

11.0

1 500

9.9

10.1

10.4

10.9

2000

9.7

9.9

10.2

10.8

2500

9.6

9.8

10.1

10.7

3000

9.4

9.6

9.9

10.5

3 500

9.3

9.5

9.8

10.4

4000

9.1

9.3

9.7

10.3

4 500

9.0

9.2

9.6

10.2

5000

8.9

9.1

9.4

10.1

5 500

8.8

9.0

9.3

10.0

6000

8.7

8.9

9.3

10.0

6500

8.6

8.8

9.2

9.9

7 000

8.5

8.7

9.1

9.8

7 500

8.4

8.6

9.0

9.8

8 000

8.3

8.6

9.0

9.7

Tableau 6: Captures, rendements et poids moyens de crevettes étêtés pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés et de dates d'ouverture en période de pèche nocturne

EFFORT PECHE STANDARD (HEURES)

POIDS CAPTURES
(tonnes)

RENDEMENTS
(kg/h standard)

POIDS INDIVIDUEL ETETEE
(gm)

BIOMASSE
(tonnes)

2,000

103

51.5

9.84

728

4.000

194

48.5

9.75

685

6,000

274

45.7

9.64

646

8,000

345

43.1

9.55

610

10,000

408

40.8

9.47

576

12,000

463

38.6

9.37

545

14.000

512

36.6

9.28

517

16,000

556

34.8

9.21

491

18,000

594

33.0

9.12

466

20.000

628

31.4

9.04

444

22,000

658

29.9

8.96

423

24,000

685

28.5

8.88

403

26,000

709

27.3

8.81

385

28,000

730

26.1

8.74

369

30,000

749

25.0

8.67

353

32,000

766

23.9

8.60

338

Figure 1: Graphiques des captures pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés et de dates d'ouverture en période de pèche diurne

Figure 2: Graphiques des rendements pour une échelle saisonnière d'efforts de pèche normalisés et de dates d'ouverture en période de pèche diurne

Figure 3: Graphiques de la biomasse moyenne pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés et de dates d'ouverture en période de pêche diurne

Figure 4: Graphiques du poids individuel moyen pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés et de dates d'ouverture en période de pêche diurne

Figure 5: Graphique des captures pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés en pêche nocturne

Figure 6: Graphique des rendements pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés en pêche nocturne

Figure 7: Graphique de la biomasse moyenne pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés en pêche nocturne

Figure 8: Graphique des poids moyens individuels pour une échelle saisonnière d'efforts de pêche normalisés en pêche nocturne

ANNEXE I

Captures, biomasse, nombre de la population et poids individuels étêtées estimés pour la période de pêche diurne au niveau d'effort de 1988

MOIS

EFFORT DE PECHE STANDARD

NOMBRE RECRUES

NOMBRE DEBUT POPULATION

NOMBRE CAPTURES

NOMBRE MORTALITE NATURELLE

POIDS VIF CAPTURES

POIDS INDIVIDUEL ETETEE

NOMBRE MOYEN POPULATION

BIOMASSE MOYENNE

('000)

('000)

('000)

('000)

(kg)

(gm)

(tonnes)

(X)

(R)

(N1)

(Cn)

(D)

(Cw)

(w)

(N')

(B)

F(2)1

141.475

0

20500

1943

482

32202

9,95

19262

319.28

2

141.475

11362

29438

2790

692

40035

8,61

27661

396,94

3

141.475

0

25956

2460

610

36534

8,91

24389

362,24

4

141,475

11362

34249

3246

810

44095

8,15

32181

437.20

M(1)1

101.350

0

30199

2079

719

29299

8,45

28777

405.50

2

101.350

6633

34032

2343

811

32116

8,22

32430

444,50

3

101,350

0

30879

2126

736

30221

8.53

29425

418,27

4

101,350

6633

34649

2386

825

32980

8,29

33018

456,45

M(2)1

129,675

0

31438

2742

742

39307

8,60

29662

425,19

2

129,675

7551

35506

3097

837

42798

8,29

33500

462,95

3

129,675

0

31571

2754

745

39463

8,60

29788

426,88

4

129,675

7551

35624

3107

840

42944

8,29

33611

464,54

A(1)1

88,825

0

31676

1920

758

27516

8,60

30318

434.53

2

88,825

10596

39595

2400

947

32527

8,13

37896

513,67

3

88.825

0

36247

2197

867

30903

8,44

34693

488,03

4

88,825

10596

43779

2653

1048

35760

8,09

41902

564,71

A(2)1

79,225

0

40078

2174

962

30413

8,39

38489

538,48

2

79,225

320

37262

2021

895

29237

8,68

35784

517,65

3

79,225

0

34346

1863

825

27906

8,99

32984

494,10

4

79,225

320

31978

1734

768

.26778

9,26

30710

474,12

M(1)1

109,525

0

29476

2187

700

34883

8,83

28008

446.76

2

109,525

(1534)

25055

1859

595

31334

8,83

23807

401,31

3

109,525

0

22601

1677

537

29119

8,83

21475

372,94

4

109,525

(1534)

18854

1399

448

25893

8,83

17915

331,62

M(2)1

270,500

0

17007

2947

382

56034

8,83

15282

290,57

2

270.500

(1511)

12168

2108

273

43624

8,83

10934

226,22

3

270,500

0

9786

1696

220

35920

8,83

8793

186,27

4

270.500

(1511)

6360

1102

143

26929

8,83

5715

139,64

TOTAL

3682

66834


63009

19210

966770




MOYENNES





9.21

24002

368.28

Note: Les poids individuels étêtées pour mai sont les moyennes de ceux des mois qui précèdent.

q = 7,129 x 10-4
M = 0,1 par demi-mois.

ANNEXE II

Captures, biomasse, nombre de la population et poids individuels étêtées estimés pour la période de pèche nocturne au niveau d'effort de 1988

MOIS

EFFORT DE PECHE STANDARD

NOMBRE RECRUES

NOMBRE DEBUT POPULATION

NOMBRE CAPTURES

NOMBRE MORTALITE NATURELLE

POIDS VIF CAPTURES

POIDS INDIVIDUEL ETETEE

NOMBRE MOYEN POPULATION

BIOMASSE MOYENNE

('000)

('000)

('000)

('000)

(kg)

(gm)

(tonnes)

(X)

(R)

(N1)

(Cn)

(D)

(Cw)

(W)

(N')

(B)

J(1)1

308.675

0

57000

1217

1392.14

16034

7.91

55685

733.88

2

308.675

(89)

54303

1159

1326.27

15706

8.13

53050

718.88

3

308.675

0

51817

1106

1265.56

15383

8.35

50622

704.08

4

308.675

(89)

49357

1053

1205.48

15045

8.57

48219

688.61

J(2)1

331.775

0

47098

1080

1149.37

15801

8.78

45975

672.89

2

331.775

1463

46332

1062

1130.68

15596

8.81

45227

664.12

3

331.775

0

44140

1012

1077.17

15213

9.02

43087

647.83

4

331.775

1463

43514

997

1061.89

15008

9.03

42476

639.12

Jy(1)1

322.425

0

41454

924

1011.97

14221

9.24

40479

623.14

2

322.425

6544

46062

1026

1124.45

14637

8.56

44978

641.36

3

322.425

0

43911

979

1071.94

14291

8.76

42878

626.20

4

322.425

6544

48404

1079

1181.63

14719

8.19

47265

644.99

Jy(2)l

301.675

0

46144

963

1127.27

13469

8.39

45091

630.81

2

301.675

2521

46574

972

1137.79

13455

8.31

45511

630.12

3

301.675

0

44465

928

1086.25

13163

8.51

43450

616.48

4

301.675

2521

44971

938

1098.62

13150

8.41

43945

615.86

A(1)1

285.275

0

42934

848

1049.47

12169

8.61

41979

602.66

2

285.275

310

41347

816

1010.66

11940

8.78

40426

591.34

3

285.275

0

39520

780

966.00

11678

8.98

38640

578.36

4

285.275

310

38083

752

930.88

11447

9.14

37235

566.94

A(2)1

273.975

0

36400

690

890.11

10746

9.34

35604

554.14

2

273.975

(265)

34555

655

844.99

10474

9.59

33800

540.13

3

273.975

0

33055

627

808.30

10229

9.79

32332

527.48

4

273.975

(265)

31355

595

766.73

9957

10.05

30669

513.46

S(1)1

286.375

0

29994

594

733.12

10147

10.24

29325

500.60

2

286.375

929

29595

587

723.38

9981

10.21

28935

492.42

3

286.375

0

28285

561

691.36

9721

10.41

27655

579.60

4

286.375

929

27962

554

683.47

9561

10.35

27339

471.70

S(2)1

254.150

0

26725

471

653.96

8270

10.54

26158

459.71

2

254.150

1004

26604

468

651.00

8159

10.45

26040

453.54

3

254.150

0

25484

449

623.61

7957

10.64

24944

442.34

4 '

254.150

1004

25415

448

621.92

7851

10.53

24877

436.43

0(1)1

245.600

0

24346

414

595.93

7399

10.71

23837

425.64

2

245.600

177

23513

400

575.53

7231

10.84

23021

415.97

3

245.600

0

22537

384

551.65

7049

11.03

22066

405.49

4

245.600

177

21779

371

533.09

6884

11.14

21324

396.03

0(2)1

264.550

0

20875

382

510.63

7219

11.32

20425

.385.51

2

264.550

1222

21204

388

518.67

7138

11.02

20747

381.23

3

264.550

0

20297

372

496.48

6944

11.20

19859

370.86

4

264.550

1222

20650

378

505.13

6872

10.90

20205

367.00

N(1)1

277.925

0

19767

380

483.30

7020

11.08

19332

356.88

2

277.925

2127

21030

405

514.17

7039

10.44

20567

357.81

3

277.925

0

20111

487

491.71

6847

10.62

19668

348.06

4

277.925

2127

21359

411

522.22

6875

10.04

20889

349.51

N(2)1

233.450

0

20426

331

500.19

5631

10.22

20008

340.80

2

233.450

278

19972

323

489.09

5530

10.26

19564

334.67

3

233.450

0

19160

310

469.19

5398

10.44

18768

326.69

4

233.450

378

18758

304

459.36

5300

10.47

18374

320.75

TOTAL/

13543

32638


32329

39314

501555




MOYENNES





9.31

33189

523.22

Note: q = 0,708 x 10-4 et M = 0,1 par demi-mois.

ANNEXE III

Equations employées dans les analyses du modèle de THOMPSON et de BELL

Dans les équations qui suivent, i et j se réfèrent respectivement à l'intervalle de temps et au groupe de recrues.

N1ij (N1i - 1,j.exp (-qi.Xi - M))
N1i S (N1ij)
Cni S (N1ij.(1 - exp(-qi.Xi - M)).(qi.Xi)/(qi.Xi + M))
Di S (N1ij.(1 - exp(-qi.Xi - M)).(M)/(qiXi + M))
N'i S (N1ij.(1 - exp(-1i.Xi - M))/(qi.Xi + M))

N1 est le nombre de la population au début de l'intervalle, Cn, D et N' sont le nombre de captures, le nombre mort naturellement et le nombre moyen de la population pendant l'intervalle de temps.

Lij (L¥ - Li - 1,j).(1 - exp(-K)+Li - 1,j)
Wij a.Lijb
Cwi S (Cnij.Wij)
Bi S (N'ij.Wij)
wi (Cwi/Cni).0.6

L représente la longueur de la carapace, W le poids individuel entier, Cw le poids des captures, B la biomasse et w le poids individuel étêté.

5. LA METHODE MODIFIEE DE «SURFACE BALAYEE» APPLIQUEE AUX DONNEES DE CAPTURES ET D'EFFORT POUR LA ZONE I EN 1988

par

Michael J. SANDERS
Projet Régional Pêche FAO
B.P. 487, VICTORIA, Seychelles

Introduction

Les captures de crevettes en Zone 1 des chalutiers industriels et des mini-chalutiers étaient respectivement 1.391 et 74 tonnes en 1988. Des données détaillées de captures et d'effort sont disponibles pour chaque période d'un demi mois. Ces données ont permis une analyse modifiée par «surface balayée» pour obtenir une estimation du potentiel annuel de production (= Rendement Maximal Equilibre - RME), de l'effort nécessaire pour l'atteindre, et des rendements à ce niveau d'exploitation.

Les analyses ci-dessous, ont tenu compte des différentes pratiques de pêche en début et en fin de saison. Avant juin, la pêche se fait de jour sur des crevettes blanches P. indicus. Celles-ci sont alors en bancs qui sont localisés à l'écho-sondeur, et les rendements sont élevés. Après cette date, la pêche se fait de nuit, en prenant aussi une forte proportion de crevettes tigrées et brunes (P. semisulcatus et Metapenaeus monoceros). Ces crevettes sont dispersées, et les rendements sont sensiblement réduits.

Méthodologie

Données requises

Les données employées dans ces analyses sont les captures et efforts de pêche pour chaque demi-mois de la saison 1988, le coefficient de mortalité naturelle (M) et des valeurs estimés du coefficient de capturabilité q pour les périodes de pêches diurnes et nocturnes.

Les efforts ont été normalisés par rapport à un chalutier de 260 CV péchant avec deux chaluts de 18 m de corde de dos. M était choisi égal à 2,4 par an, et q, repris de la Communication 3, était 7,129 x 10-4 pour la période entre février et mai (pêche diurne) et 0,708 pour la période entre juin et novembre (pêche nocturne).

Méthode d'analyse

Les analyses ont été faites séparément pour les périodes de pêche diurne et nocturne. Dans chaque cas, une moyenne pondérée de la biomasse (B) a été estimée en utilisant la formule suivante sur les captures et efforts:

Equation 1

B = (S C/S X)/q

ou C est le poids des captures et X est l'effort normalisé.

Le RME a ensuite été estimé à partir des biomasses en appliquant l'équation de GARCIA, SPARRE et CZIRKE (1987)1:

1 Cette équation est basée sur le modèle de production de FOX, que l'auteur considère comme étant plus approprié aux pêcheries de crevettes que le modèle de SCHAEFFER.

Equation 2

RME = M.B exp((Y/M.B)-l)

ou y est la capture de la saison en question2.

2 Normalement Y serait la capture annuelle.

Les RME estimés ont servi à déduire des valeurs de captures annuelles, des rendements et des biomasses pour un échelle hypothétique de niveaux annuels d'effort. Dans une large mesure, la méthode itérative employée est l'inverse de la procédure ci-dessus.

En premier lieu, l'équation 2 a été employée avec les RME estimés, un M de 2,4 par an, et des valeurs hypothétiques de la biomasse pour déduire des captures estimées. Les efforts de pêche ont ensuite été déduits par l'équation 1, en employant ceux-ci, les biomasses et les q associés. La division des captures par l'effort estimé donne alors les rendements.

Résultats et discussion

La somme des RME estimés pour les deux périodes est de 1.655 tonnes (Tableau I). Cela est très proche des estimations à partir du modèle de production de FOX pour les années entre 1968 et 1988 (Comm. 6).

Les estimations étaient de 970 tonnes pour la période de pêche diurne, et 685 tonnes pour la période nocturne. Les captures pour ces deux périodes en 1988 étaient respectivement 966 et 499 tonnes. Il semble donc que la ressource est pleinement exploitée en période diurne, mais celle de la période nocturne pourrait produire encore 190 tonnes (Figures 1 et 2).

A partir du Tableau 2 et de la Figure 2 où figurent les captures, rendements et biomasses estimées pour une échelle hypothétique d'efforts de pêche, il parait qu'il faudrait augmenter l'effort par un facteur important (presque 2,5 fois) pour réaliser ce RME. Il est peu probable que cela soit économiquement viable.

Commentaire

Pour la méthode de «surface balayée» employée normalement, les captures par unités d'effort sont converties en densité (e.g. de crevettes) qui, multipliée par la superficie qu'occupe le stock, donne une estimation de la biomasse. Dans le cas de la pêcherie de jour en Zone I, cette surface n'était pas connue en raison du phénomène d'agrégation des crevettes (Comm. 3).

La méthode décrite ici dépend de la disponibilité de valeurs pour le coefficient de capturabilité. La courbe à la Figure 3 montre les RME estimés à partir d'une échelle de différents q. Dans l'hypothèse que le RME pour la pêcherie de jour ne dépasse pas 1.100 tonnes, q se situe entre 3,5 x 10-4 et 11 x 10-4. Le q estimé & la Communication 3 est, à 7,129 x 10-4, dans cet éventail. De même, si le RME de la. période nocturne ne dépasse pas 750 tonnes, q ne sera pas moins de 0,6 (à la Communication 3 nous avons obtenu 0,708 x 10-4 qui est aussi dans cet éventail). Il semblerait que le plus petit RME possible serait de 500 tonnes, qui seraient pêchées. avec des q entre 1,5 x 10-4 et 2 x 10-4.

Référence

GARCIA. S., P. SPARRE et J. CZIRKE, 1987: A note on rough estimators of fish ressources potential. Fishbyte. Vol. 5(2): 11-16.

Tableau 1: Rendements potentiels estimés à partir des captures et des efforts de pêche des flottes de chalutiers qui ont opéré en Zone 1 en 1988. Les paramètres de capturabilité et de mortalité sont au bas du tableau.

PERIODE DE TEMPS

POIDS CAPTURES
(kg)

EFFORT DE PECHE STANDARDISE

BIOMASSE

RME
(tonnes)
MODELE DE FOX

FEB (2)

161.276

565,9

399,76


MAR (1)

146.996

405,4

519,00


MAR (2)

136.822

518,7

370,01


APR (1)

162.330

355,3

640,88


APR (2)

120.213

316.9

532,11


MAY (1)

112.110

438,1

358,96


MAY (2)

123.355

1.082,0

159,92


TOTAL/MOYENNES

966.102

3.682

368,02

970

JUN (1)

70.405

1.234,7

805,39


JUN (2)

59.002

1.327.1

627,96


JUL (1)

62.977

1.289,7

689.70


JUL (2)

60.469

1.206,7

707.78


AUG (1)

49.365

1.141,1

611,03


AUG (2)

40.482

1.095,9

521,74


SEP (1)

33.757

1.145,5

416,23


SEP (2)

29.269

1.016,6

406,65


OCT (1)

24.531

982,4

352,69


OCT (2)

22.890

1.058,2

305,52


NOV (1)

25.648

1.111,7

352,86


NOV (2)

20.104

933,8

304,09


TOTAL/MOYENNES

498.898

13.543,4

520,30

685

TOTAL/MOYENNES

1.465.000

17.225,7


1.655

Note:

q = 7,129 x 10-4 (février à mai)
q = 0,708 x 10-4 (juin à novembre)
M = 0,1 par demi-mois

Tableau 2: Captures, rendements par unité d'effort normalisé et biomasses estimés pour une échelle d'efforts annuels pour un M de 2,4 par an et les paramètres qui figurent ci-dessous.

EFFORT DE PECHE STANDARDISE

POIDS CAPTURES

BIOMASSE

RENDEMENT HORAIRE STANDARDISE

EFFORT DE PECHE STANDARDISE

POIDS CAPTURES

BIOMASSE

RENDEMENT HORAIRE STANDARDISE

(heures)

(tonnes)

(tonnes)

(kg/h)

(heures)

(tonnes)

(tonnes)

(kg/h)

Quand

q = 7,129 (x 10-4)



q = 0,708 (x 10-4)

RME = 970 (tonnes)



MSY = 685 (tonnes)

M =2,4 (per year)



M = 2,6 (per year)

0

0,00

1.098,6

783,2

0

0,00

775,8

54,9

500

337,57

947,0

675,1

2.000

103,55

731,4

51,8

1.000

581,95

816,3

581.9

4.000

195.26

689,5

48,8

1.500

752,49

703,6

501,6

6.000

276,12

650,0

46,0

2.000

864,80

606,5

432,4

8.000

347,07

612,7

43,4

2.500

931,79

522,8

372,7

10.000

408,97

577,6

40.9

3.000

363,83

450,6

321,2

12.000

462,64

544,6

38,6

3.500

969,25

388,4

276,9

14.000

508.82

513.4

36.3

4.000

954.82

334.8

238,7

16.000

548,19

483,6

34,3

4.500

925,91

288,6

205,7

18.000

581,39

456.2

32,3

5.000

886,83

248,8

177.4

20.000

608,98

430,1

30,4

5.500

840,86

214,5

152.9

22.000

631,50

405,4

28.7

6.000

790,69

184,9

131,8

24.000

649,44

382,2

27.1

6.500

738,41

159,4

113,6

26.000

633,25

360,3

25,5

7.000

685,44

137,4

97,9

28.000

673,35

339,7

24,0

7.500

633,04

118,4

84,4

30.000

680,11

320,2

22.7

8.000

582,02

102,1

72.8

32.000

683,38

301,9

21,4

Figure 1: Graphique des captures, rendements et biomasses pour un échelle d'efforts (pèche de Jour)

Figure 2: Graphique des captures, rendements et biomasses pour un échelle d'efforts (pêche de nuit)

Figure 3: REM estimés pour la Zone 1 pour une échelle de q et M = 2,4 par an.

6. UNE ANALYSE PAR «MODELE DE PRODUCTION» APPLIQUEE AUX DONNEES DES CAPTURES ET DES EFFORTS DE PECHE DE LA FLOTTE INDUSTRIELLE EN ZONE I DE MADAGASCAR1

1 Cette Communication est basée sur les travaux de Serge GARCIA, de Herimamy Lalaniaena RAZAFENDRAKOTO, et de Hajanirina RAZAFINDRAINIBE.

Introduction

La pêche industrielle au chalut a commencé en Zone 1 en 1967. La pêcherie s'est agrandie rapidement, au point où, au bout de cinq ans, les captures annuelles avaient atteint 1.500 tonnes (poids vif). Les débarquements, depuis, n'ont en général pas dépassé 1.600 t, sauf en 1987 quand la production a été de 1.889 t.

Plusieurs chercheurs ont dans la passé fait des estimations du potentiel annuel (Rendement Maximal Equilibre) en employant des modèles de production sur les données de captures et d'effort2. La plus récente a estimé le RME à 1.600 t.

2 MARCILLE (1978), RALISON (1978), ET RALISON et RAZAFENDRALAMBO (1984).

Cette communication traité des analyses de production sur les données de captures et d'efforts entre 1968 et 1988. Elle donne de nouvelles estimations du RME des captures et des rendements pour une gamme d'efforts annuels de pêche.

Méthodologie

Les données entre 1968 et 1980 (Tableau 1) proviennent de RALISON et RAZAFINDRALAMBO (1984). Le Centre National de Recherches Océanographique a fourni celles des années subséquentes.

Les données d'effort pour certaines années ont été converties en effort standard d'un chalutier de 260 CV en utilisant la relation entre la puissance motrice et la puissance de pêche relative donnée par MARCILLE (1978).

Les modèles de production de SCHAEFER (1954, 1957) et de FOX (1970) ont tous deux été employés. Dans le premier cas, une régression linéaire des captures par unité d'effort (c/x) contre l'effort de pêche a été établi. Dans le deuxième cas, la régression était du logarithme népérien des captures par unité d'effort contre l'effort de pêche.

Les formulaires employés pour obtenir le RME, l'effort de pêche au RME (xrme) et es captures par unité d'effort (c/xrme) sont donnés en Annexe.

Résultats

Les RME estimés (Tableau 2) sont proches de ceux des chercheurs cités ci-dessus. Le coefficient de corrélation ® des analyses de régression n'est pas très bon et le modèle n'est statistiquement pas très bien déterminé car la majeure partie des valeurs sont concentrées dans les hauts niveaux d'effort. Il est cependant vraisemblable que la pêcherie oscille depuis plusieurs années à un niveau proche du maximum de production équilibre.

Les résultats de l'analyse de régression ont aussi servi à estimer les captures et rendements qui résulteraient d'une échelle d'efforts de pêche. On note sur les Figures 1 et 2 que les points correspondant aux années 1986-1988 sont anormalement placés. Les rendements sont beaucoup plus élevés, à effort de pêche égal, que ceux des années antérieures.

Discussion

Les années 1986-1988 sont subséquentes à l'attribution en 1985 aux Pêcheries de Nosy-bé (PNB) d'un droit exclusif de chalutage industriel dans la Zone I. Auparavant, plusieurs sociétés exploitaient cette zone en compétition. La hausse de production pourrait donc venir de ce changement du régime d'aménagement.

L'hypothèse avancée est que les PNB, sans compétiteur, ont pu réduire l'effort de pêche en début de saison. Dans la Communication 4, on voit que cela produirait une augmentation des captures. Cette hypothèse se confirmera si les prises demeurent au niveau élevé.

Dans cette optique, on à tenté de prédire les captures de 1989. A la mi-juin, les débarquements avaient atteint 1.163 t. Si la relation avec la production annuelle est la même que celle de 1988, on peut estimer la production de 1989 à 1.655 t (1.163x1.501/1.055). Ces chiffre aussi est sensiblement plus élevé que le RME estimé et que la trajectoire historique de la pêcherie.

On a aussi essayé d'expliquer l'anomalie observée ci-dessus par un effet possible des conditions climatiques (pluies de saison sèche - décembre à mars, pluies de saison humide - mai à octobre). Les Figures 3 et 4 montrent que la relation est pratiquement nulle. Les rendements annuels moyens oscillent entre 45 et 65 kg/h normalisée quelque soit le niveau des pluies. Ici encore, les points de 1986, 1987 et 1988 sont nettement plus élevés que ceux des autres années. Cela tendrait à confirmer que cette augmentation est le résultat du régime d'aménagement.

Un seul modèle ne peut pas être utilisé pour la période entière si cette conclusion est valable. Les derniers points appartiendraient à une nouvelle relation avec un RME (possiblement) et un xrme (certainement) différents. Les nouveaux paramètres ne peuvent pas encore être établis avec si peu de données (et sans un changement significatif de x sous le nouveau régime).

Références

Fox, W.W., 1970: An exponential yield model for optimizing exploited fish populations. Trans. Am. Fish Soc. 99: 80-88.

Marcille, J., 1978: Dynamique des populations de crevettes penaeides exploitées à Madagascar. Travaux et documents de l'ORSTOM (92): 197 p.

Ralison, A., 1978: Caractéristiques et tendances de l'exploitation crevettière malgache de 1967 à 1977. Doc. Sei. Centre Nat. Rech. Oceanogre, No. 78/1.

Ralison, A. and N.Y. Razafindralambo., 1984: Bilan des connaissances sur la pêche crevettière malgache et propositions d'aménagement. Centre National de Recherches Océanographiques (7): 35 p.

Schaefer, M.B., 1954: Some aspects of the dynamics of populations important to the management of the commercial marine fisheries. Inter-Am. Trop. Tuna Comm., Bull. 1(2): 27-56.

Schaefer, M.B., 1957: A study of the dynamics of the fishery for yellow fin tuna in the eastern tropical Pacific Ocean. Inter-Am. Trop. Tuna Comm., Bull. 2: 247-268.

Tableau 1: Captures, effort normalisé et rendements des chalutiers industriels en Zone I.

Année

Captures
(tonnes)

Effort
(Heures Standard)

Rendements
(kg/h St.)

1968

162

1,627

99.570

1969

337

4,215

79.953

1970

624

14,394

43351

1971

1,264

24,182

52.270

1972

1,522

34,020

44.738

1973

1,384

24,825

55.750

1974

1,229

27,794

44.218

1975

1,095

23,041

47.524

1976

1,106

21,035

52.579

1977

1,546

23,364

66.170

1978

1,581

29,124

54.285

1979

995

20,005

49.738

1980

1,457

33,084

44.039

1981

1,221

17,453

69.959

1982

1,315

23,174

56.745

1983

971

16,740

58.005

1984

1,437

26,274

54.693

1985

1,089

20,640

52.762

1986

1,627

21,767

74.746

1987

1,889

17,218

109.711

1988

1,501

17,890

83.902


25,352

441,866

1,295

Tableau 2: Résultats des analyses de régression, RME estimés, XRME et C/XRME

Modèle de Schaefer.

a

=

93.425
b

=

0.00151
r

=

0.646
n

=

21
MSY

=

1,445 tonnes
XRME

=

30,935 heures std.
c/xRME

=

46.71 kg/h std.

Modèle de Fox:

a = 4.552
b = 0.000022
r = 0.654
n = 21
RME = 1,570 tonnes
XRME = 44,990 heures st.
c/xRME = 34.89 kg/h st.

Figure 1: Captures annuelles pour une échelle d'efforts annuels.

Figure 2: Rendements annuels pour un échelle d'efforts annuels.

Figure 3: Captures annuelles en relation de la pluviométrie en saison sèche.

Figure 4: Rendements annuels moyens en relation de la pluviométrie en saison des pluies.

APPENDICE

Equations employées dans les analyses de Modèle de Production

Modèle de Schaefer
La relation de base est:

c/x = a - b.x

d'ou

XRME = a/2 b
c/xRME = a - b.xrme
RME = XRME.c/xRME

Modèle de Fox

La relation de base est:

In (c/x) = a - b.x

d'ou

XRME = 1/b
c/xRME = exp (a - b.XRME)
RME = XRME.c/xRME

7. ANALYSE FINANCIERE SIMULEE POUR LES CHALUTIERS DE TAILLES DIFFERENTES DANS LA PECHERIE DE LA ZONE I DE MADAGASCAR

par

David ARDILL
Projet Régional Pêche FAO
B.P. 487, VICTORIA, Seychelles

Introduction

Des chalutiers de quatre classes différentes, 25, 150, 260 et 365 CV, pèchent actuellement dans la Zone 1 de Madagascar. Comme des données détaillées des Coûts d'opérations étaient disponibles pour une seule des classes, les éléments manquants pour une comparaison de la performance financière ont été recrées par un modèle informatisé de simulation.

Données utilisées

Les données disponibles comprenaient les captures moyennes annuelles et les efforts de pêche pour chaque classe en 19883, les caractéristiques des bateaux, et les éléments de coût qui prévalent à Madagascar (Tableaux 1 et 2). Les Coûts des investissements ont été fournis par les Pêcheries de Nosy-bé (PNB). Ces estimations, toutefois, concernent un investissement nouveau, puisque la flotte actuelle est complètement amortie.

3 Un seul chalutier de 365 CV a pêche la saison entière dans la Zone I. Les valeurs des captures et des efforts pour cette classe le réfèrent donc aux performances de ce bateau.

Les Coûts de fonctionnement (parts d'équipage, etc.) proviennent des données PNB sur la classe des 260 CV. Ils ne sont pas détaillés dans cet exposé pour des raisons de confidentialité.

Le prix appliqué aux crevettes est celui à l'exportation de queues congelées après déduction des Coûts de conditionnement. Le même prix a été appliqué aux crevettes provenant des différentes classes de bateau, sauf dans - le cas des mini-chalutiers ou le prix des crevettes en Zone II est un peu plus élevé qu'en Zone I. Cela pourrait donner un biais légèrement favorable à cette classe.

Aucun élément de profit n'a été attribué au conditionnement à terre. Les prix ne reflètent pas, non-plus, toute valeur ajoutée qui pourrait provenir du conditionnement, malgré le fait que la stratégie actuelle de l'entreprise soit axée vers cet objectif. Les prix sont donc à l'avantage du niveau production et aux dépends des niveaux de conditionnement et de commercialisation.

Résultats des simulations

Le Tableau 1 montre en exemple les entrées et les résultats d'une simulation pour un chalutier de la classe des 150 CV. On considère un nouvel investissement sur une période de 10 ans et un emprunt de 60% de la valeur investie. Le Taux de Rentabilité Interne du projet ne tiens pas compte de l'origine des investissements, donc des taux d'intérêts. Par contre, ces éléments sont inclues dans le TRI du capital social

Le Tableau 2 montre le résultat des simulations pour toutes les classes, illustrées graphiquement à la Figure 1. Les captures pour la classe des mini-chalutiers 25 CV comprennent celles de la Zone II, puisque ces bateaux n'ont pas péché en Zone 1 dans la deuxième moitié de l'année.

Discussion

Malgré les captures importantes des grosses unités, l'augmentation encore plus rapide des Coûts des investissements et de fonctionnement laisse peu de profits.

Dans le contexte particulier de la Zone I, où la pêche est à proximité des installations de conditionnement, les petits chalutiers paraissent jouir d'un avantage économique. Cette conclusion pourrait être invalidée, dans le court terme, par la qualité réputée inférieures des crevettes débarquées par les chalutiers de 25 et 150 CV. Ces crevettes doivent être étêtées, ci qui réduit la valeur ajoutée.

Le cas des mini-chalutiers est particulier en ce que les simulations tiennent compte des pêches en Zone II. Peu de valakira sont implantés dans cette zone, ce qui permet aux mini-chalutiers de pêcher de la crevette blanche (Penaeus indicus) de jour près de la côte. Si ces bateaux étaient contraints à pêcher uniquement en Zone I, comme il en est question, ils pourraient souffrir de la capturabilité aléatoire des crevettes brunes en pêche diurne4 et de la baisse des rendements de crevettes blanches.

4 Les mini-chalutiers ne sont équipes ni d'écho-sondeurs, ni de radar, et peuvent difficilement pécher de nuit.

Tableau 1: Entrées, paramètres opérationnels et résultats des analyses pour un chalutier de 150 CV péchant dans la Zone 1 de Madagascar. (valeurs en FMG x 1 000)5

5 On suppose que:

- La consommation de carburant correspond au pourcentage de la puissance utilisée par: les moteurs principaux et auxiliaires en route, en chalutant et au repos multiplié par 0.2 1/CV/heure;

- Les lubrifiants représentent 6% du coût des carburants;

- La glace est utilisée en quantité égale à celle des crevettes;

- Les Coûts divers représentent 6% des Coûts d'opération.

ENTREES

COUTS ESTIMES

RESULTATS

Période Investissement 10 yr Investissements 535,000 FMG RAPPORT BRUT
246,496 FMG
% Capital emprunté 60 % Maintenance 10,000 FMG
Taux intérêts 8.5 % Remplacement engins 35,000 FMG
Taux assurance 3.4 % Carburants 23,338 FMG TRI CAP. SOC.
45.3%
Puissance motrice 150 Hp Lubrifiants 1,167 FMG
Puissance auxiliaire 0 Hp Equipage 3,451 FMG
Puissance à l'arrêt 0 % Assurances 17,000 FMG TRI
24.7%
Prix carburant/l 0.32 FMG Glace 3.557 FMG
Prix coque 500,000 FMG Divers 4,676 FMG
Prix chaluts 35,000 FMG

SURPLUS OPERATIONNEL
148,307 FMG
Remplacement chaluts 1.0 yr TOTAL COUTS OPERATION
Capital fonct. 0 FMG
98,189 FMG
Maintenance coque 2 %


Valeur résiduelle 0 FMG FACTEURS OPERATIONNELS SERVICE DETTE
48,923 FMG
Prix glace/tonne 31 FMG Jours de mer 238 d
Jour inactifs/an 127 d Jours au port 127 d
Heures pêche/jour 8 h Total jours de pêche 238 d FLUX ANNUEL TRESORERIE
99,384 FMG
Prises horaires 60 kg Jours/marée 1 d
Jours pêche/saison 238 d No. de marées 238 #
Captures/marée 0.5 t Captures(tonnes) 115 t
prix crevettes/t 2,148 FMG Profit brut/j 1,036 FMG FLUX TOTAL
1,244,684 FMG
Puissance en pêche 80 % Carburant/marée 304 l

Tableau 2: Comparaison des sorties financières et opérationnelles des quatre classes de chalutiers. (valeurs en FMG x 1 000)

CLASSE CHALUTIERS (CV)

25

150

260

385

Investissement

53 500

535 000

904 578

2 022 300

Val. Tôt. Captures

41 982

246 496

377 972

498 764

TRI Capital social

0.80**

0.45

0.31

-

TRI Projet

0.40

0.25

0.18

-

Surplus production

22 108

148 307

204 760

3 466

Service à la dette

4 892

48 923

82 718

184 928

Flux annuel trésorerie

17 216

99 384

122 042

-181 462

Flux trésorerie projet

211 800

1 244 684

1 552 553

-1 980 702

Captures annuelles

18.8

115

175

2326

Profit/tonne

916

864

697

-782

** La performance des mini-chalutiers, pour lesquels les propriétaires pourraient difficilement obtenir des emprunts, est peut-être mal décrite par cet élément.

6 L'effort du seul chalutier de 386 CV qui péchait en Zone 1 était, à 208 jours, beaucoup plus bas que la moyenne pour la flotte, qui se situait a. 240 jours. Les captures de 201 t ont donc été multipliées pour représenter un effort moyen.

Figure 1: Investissement, profit net annuel and profit à la tonne de captures pour les quatres classes de chalutiers en Zone I.

8. LA PERFORMANCE ECONOMIQUE DE LA FLOTTILLE DE MINI-CHALUTIERS PECHANT LA CREVETTE EN ZONE I A PARTIR DE NOSY-BE EN 1988

par

RAZAFINDRAINIBE Hajanirina
Centre National de Recherches Océanographiques
B.P. 68, Nosy-Bé, MADAGASCAR

1. Introduction

La pêche semi-industrielle à la crevette est celle effectuée à l'aide de bateaux dotés de moteur de 25 CV. Elle a fait son apparition en 1977 avec au départ un seul bateau. La flottille n'a cessé de croître au cours de la décennie pour atteindre un effectif de cinq (5) bateaux en 1982, puis une dizaine en 1988. Parallèlement, la production de ce secteur a décuplé en dix ans, puisqu'elle est passée de 22.7 tonnes en 1977 à 205 tonnes en 1988.

Oeuvre de cinq sociétés nationales ou privées, ce secteur de la pêche crevettière n'a pas encore fait l'objet d'investigations. Après un bref rappel de la législation en vigueur et une description sommaire de l'organisation de la production, les résultats obtenus au cours de la campagne 1988 seront présentés ici.

2. Rappels sur la législation

BEURIER (1982) a retracé l'évolution de la législation de la pêche à Madagascar. Le décret N° 71-238 soumet la pratique du chalutage avec des bateaux de force motrice inférieure ou égale à 25 CV à la possession de licence de chalutage, laquelle est délivrée par le ministère charge de l'Elevage et de la Pêche Maritime.

Les caractéristiques des moyens de pêche utilisés pour le chalutage sont fixés par arrêtés en fonction de l'évolution de la pêche et de la connaissance plus approfondie des stocks existants. Le maillage admis est actuellement de 40 mm maille étirée dans le sens de la longueur du filet, et mesurée à l'aide d'une jauge plate, l'engin étant mouillé (arrêté n° 3598 du 8 octobre 1977). L'arrêté ne fait aucune distinction entre les bateaux industriels et semi-industriels.

Un nombre spécifique de chalutiers de chaque armement, fixé par la Commission Interministérielle est autorisé à exploiter une zone donnée. En ce qui concerne les mini-chalutiers, aucune mention particulière n'a été émise. Ils sont toutefois tenus d'opérer dans les zones ou la où les sociétés industrielles ont respectivement accès, au cas où ils leur livrent leurs produits. En 1988, ils ne fréquentaient que la Zone 1 et la Baie de Narendry (cf carte) selon les saisons et les patrons de pêche. Cette disposition a été modifiée en 1989; les mini-chalutiers de Nosy-Bé n'ont plus accès qu'à la Zone I.

Le début et la fin de la campagne crevettière sont fixés par arrêtés, et sont les mêmes pour la pêche industrielle et semi-industrielle. En 1988, la campagne a commencé le 15 février pour se terminer le 30 novembre.

3. Organisation de la production

3.1. Les moyens

La flotte semi-industrielle chalutière se compose d'une dizaine de mini-chalutiers de type catcher de 8.6 à 9.9 mètres de longueur, équipés chacun d'un moteur intérieur diesel de 25 CV. Certains de ces bateaux ont une coque en bois, d'autres en métal. L'engin utilise est un chalut de 12 à 14 mètres de corde de dos, monté en chalutage par l'arrière.

Ces moyens sont pour la plupart propriété de l'armateur.

3.2. Organisation interne de la production

Chaque bateau compte quatre (4) membres d'équipage dont un (1) patron de pêche. A une exception près, le propriétaire n'est pas embarqué. Le choix des lieux de pêche est laissé au patron de pêche, en respectant toutefois les restrictions citées ci-dessus.

Les dépenses de sortie sont à la charge de l'armateur; il s'agit notamment de l'achat de vivres, de gasoil et lubrifiant et de glace. Il en est de même pour l'entretien et les réparations des bateaux.

Les crevettes sont étêtées à bord par les membres de l'équipage eux-mêmes. La rémunération de l'équipage se fait à la part selon les normes suivantes:

- patron de pêche: 85 à 100 FMG/kg de crevettes étêtées débarquées;
- équipage: 70 FMG/kg de crevettes étêtées débarquées.

Une société pratique cependant une rémunération fixe, majorée d'une prime de capture moins importante que précédemment

- patron de pêche: 50.000 FMG/mois + 50 FMG/kg
- mécanicien: 30.000 FMG/mois + 30 FMG/kg
- équipage: 20.000 FMG/mois + 30 FMG/kg

Ce dernier système ne s'applique qu'à un seul équipage de la flottille.

Les charges sociales, payées par l'armateur, sont évaluées à 15% de la masse salariale.

3.3. Relation pêche artisanale - pêche Industrielle

Une grande partie de la pêche des mini chalutiers est livrée sous forme de crevettes étêtées non triées à des sociétés industrielles de pêche et/ou de collecte. Cette cession se fait sur une base de 3.000 FMG/kg aux Pêcheries de Nosy-Bé (PNB), alors que le prix courant oscille entre 3.700 FMG et 5.500 FMG selon que le produit est vendu sur place ou livré à l'extérieur du Fivondronana de Nosy-Bé. Ils bénéficient d'un approvisionnement en gasoil à meilleur prix 323 FMG/litre au lieu de 337 FMG), en lubrifiant et en glace à un prix légèrement inférieur à celui pratiqué en ville (45 FMG/kg au lieu de 50 FMG) auprès de cette société. Les PNB contribuent également à l'importation des pièces de rechange nécessaires aux réparations et à entretien de ces mini-chalutiers.

En regard de la législation en vigueur, les mini chalutiers ne devraient livrer à chaque société que des produits issus des zones de pêche où celli-ci a accès.

L'unique armateur qui fait exception à ce système vend directement ses produits sur les marchés intérieurs (Antananarivo, Mahajanga).

4. Efforts et captures

4.1. L'effort

La compilation des cahiers de sorties et les déclarations des armateurs ont permis de connaître l'effort réalisé par les bateaux semi-industriels. Ces renseignements ont été complétés par consultation des archives de l'Arrondissement Maritime qui enregistre, en principe, au fur à mesure les sorties et retours des bateaux, leurs activités et les zones fréquentées (sur déclarations du patron de pêche ou de l'armateur), et des entretiens avec des membres des équipages. Ces renseignements ont également permis d'individualiser l'effort dépensé dans chacune des deux zones.

Un mini-chalutier réalise 4 à 7 sorties de 3 à 5 jours par mois. Un trait de chalut dure en moyenne 1 heure à 1 heure 20 minutes. Avec 2 à 3 traits par jour, il effectue environ 4 heures de pêche effective par jour (variant de 1 heure à 7 heures 30).

Au cours de la campagne 1988, la flottille a totalisée 463 sorties, chiffre obtenu en faisant la somme des fréquences de sorties de chaque bateau (comptage direct sur les cahiers de sortie disponibles, ou à défaut moyenne de sorties mensuelles fournie par l'armateur). L'effort de pêche exprimé en jours/bateau est le produit de cette fréquence de sortie par la durée moyenne d'une sortie en jours, soit sur la base de 4 jours.

Tableau 1: Evolution des fréquences de sorties et de l'effort de pêche (en jours. bateau) de la flottille semi-industrielle en 1988.

MOIS

FREQUENCE DE SORTIE

EFFORT DE PECHE
(en jours/bateau)

TOTAL

ZONE I

ZONE II

TOTAL

ZONE I

ZONE II

Février

25

10

15

100

40

60

Mars

62

34

28

248

136

112

Avril

65

35

30

260

140

120

Mai

56

31

25

224

124

100

Juin

48

10

38

192

40

152

Juillet

46

03

43

184

12

172

Août

60

0

60

240

0

240

Septembre

50

0

50

200

0

200

Octobre

27

0

27

108

0

108

Novembre

24

0

24

96

0

96

TOTAL

463

117

346

1 852

468

1 384

On constate que l'effort dispensé en Zone 1 représente 25 % de l'effort total de la flottille en 1988, et cet effort est réalisé uniquement de février à juin. Par la suite, tous les bateaux travaillent en baie de Narendry. Par ailleurs, on note une diminution de l'effort total déployé aux mois de juin et juillet, période qui correspond à la basse saison dans la pêche industrielle.

4.2. Les captures

Les quantités de capture sont obtenues par compilation des cahiers de sortie des bateaux (quant ceux-ci sont disponibles) ou sur la base des déclarations de l'armateur (statistiques de la Pêche Maritime). Les quantités mentionnées correspondent dans le premier cas aux quantités de crevettes étêtées (l'étêtage se faisant à bord). Le facteur de conversion crevette étêtée - crevette entière utilisé est de 1,64.

Tableau 2: Résultats de captures de la pêche semi-industrielle à la crevette en 1988. (en kg de crevettes entières).

MOIS

CAPTURE (kg)

CAPTURE MOYENNE PAR UNITE D'EFFORT

TOTAL

ZONE I

ZONE II

ZONE I

ZONE II

Février

14 648

8 849

5 799

221.2

96.7

Mars

28 900

19 200

9 700

141.2

86.6

Avril

34 740

21 903

12 837

156.5

107.0

Mai

30 582

16 337

14 245

131.8

142.5

Juin

32 904

6087

26 817

152.2

176.4

Juillet

21 213

1 279

19 934

106.4

116.0

Août

19 187

0

19 187

0

79.9

Septembre

9 989

0

9 989

0

49.9

Octobre

5 914

0

5 914

0

54.8

Novembre

4 985

0

4 985

0

51.9

TOTAL

203 053

73 655

129 398



Les plus fortes captures sont réalisées de mars à juin. Par contre les prises maximales par unité d'effort se situent en début de saison en Zone I. A mesure que la saison avance, les PUE diminuent, alors que celles réalisées en baie de Narendry (Zone II) croissent de février à juin pour ne chuter significativement qu'en juillet.

36 % des captures totales de l'année ont été réalisés en Zone I. Cette quantité correspond à 45 % des captures du premier semestre de la flottille.

5. Analyse économique de l'activité

5.1, Commercialisation du produit

Une partie des captures des mini chalutiers alimente le marché extérieur par le biais des sociétés industrielles et/ou de collecte ainsi que les diverses sociétés exportatrices. L'autre partie est écoulée sur les marchés intérieurs en particulier ceux de la capitale. En admettant que 90 % des produits livrés aux sociétés industrielles et 40 % de ceux livrés aux sociétés de collecte ou commerciales sont exportés, on peut répartir comme suit la destination des produits:

Tableau 3: Commercialisation des produits de la pêche semi-industrielle à la crevette.


Quantité Totale
(KG)

Exportation
(KG)

Marché Local
(KG)

Sociétés industrielles

124 630

112 170

12 460

Sociétés de collecte ou commerciales

82 204

32 882

49 322

TOTAL

145 052

62 782

Ainsi, 70 % de la production totale sont exportés. Le prix FOB pratiqué par les sociétés commerciales à l'exportation varie entre 30 et 40 FF par kg de crevette étêtée (soit environ 6 US$). La vente à l'extérieur est donc évaluée à 530 676 US$.

5.2. Coûts de production

Les dépenses de production sont réparties en Coûts variables ou semi-variables, et en Coûts fixes. Elles sont calculées globalement pour les deux zones confondues. Certaines sont tributaires de sorties de devises.

Les dépréciations du matériel sont pratiquement les seuls frais fixes de l'exploitation. Le taux courant pratiqué est de 10 % pour la coque et le moteur. Le montant total de ces dépréciations est calculé sur la base du prix d'acquisition des matériels, prix qui a beaucoup évolué de 1977 à 1987. Les renseignements ont été fournis par les armateurs.

La valeur d'acquisition d'une unité est d'environ 70 000 000 FMG en 1989. Les bateaux complètement amortis en 1988 ont une valeur de dépréciation nulle.

Tableau 4: Dépenses de production de la flottille semi-industrielle en 1988 (valeurs en FMG).

DESIGNATIONS

DEPENSES TOTALES
(FMG)

% EN MONNAIE ETRANGERE

MONTANT EN US$

COUTS VARIABLES
Vivres

6 190 041

0

0

Gasoil et lubrifiants

58 041 125

100

4 331

Glace

9 566 200

50

3 569

Entretien et réparations

56 901 068

80

33 971

Parts marins

37 167 880

0

0

Charges sociales

5 575 182

0

0

Autres (assurances et divers

44 087 311

0

0

COUTS FIXES
Amortissements

30 240 000

60

13 540

TOTAL

247 768 807


55 411

30 % des dépenses relèvent de monnaie étrangère.

En rapportant ces Coûts à l'effort dispensé par la flottille au cours l'année, les dépenses par jour/bateau s'élèvent à 133 779 FMG.

L'évolution des dépenses variables et la marge opérationnelle par kg de produit sont présentées dans le Tableau 5, la marge opérationnelle étant définie comme la différence entre le prix de vente du produit (3 000 FMG/kg de crevette étête, soit 1 829 FMG/kg de crevette entière) et les Coûts variables.

Tableau 5: Evolution du coût variable de production et de la marge opérationnelle par kg de crevette entière pêchée par les mini chalutiers en 1988.

MOIS

COUT VARIABLE DE PRODUCTION DU kg DE CREVETTE ENTIERE

MARGE OPERATIONNELLE PAR kg DE CREVETTE ENTIERE

EN ZONE I

EN ZONE II

EN ZONE I

EN ZONE II

Février

531

1 215

1 298

614

Mars

832

1 356

997

473

Avril

751

1 098

1 078

731

Mai

892

825

937

1 004

Juin

772

666

1 057

1 163

Juillet

1 102

1 014

727

815

Août

-

1 469

-

360

Septembre

-

2352

-

-523

Octobre

-

2 145

-

-316

Novembre

-

2 262

-

-433

TOTAL

746

1 256

1 083

573

La marge maximale est obtenue en début de saison en Zone 1 et en juin en Zone II. Des valeurs négatives apparaissent vers la fin de la campagne en Zone II. Elles peuvent provenir d'une part d'une sous estimation des captures (des transferts & bord de bateaux industriels se pratiquent parfois sur les lieux de pêche), et d'autre part du fait que les valeurs d'exploitation de chaque unité diffèrent beaucoup.

5.3. Efficacité de production

L'efficacité de production peut être mesurée à l'aide de deux paramètres: le profit (PR) et le taux de rentabilité des investissements (ROI).

a. Le profit

II est déterminé par la différence entre la production totale en valeur et le coût de production, ce dernier étant la somme des charges variables et des charges fixes (Tableau 3).


TOTAL FMG

PROPORTION EN US$

Production en valeurs

371 439 000

530 411

Coûts variables de production

217 528 807

41 871

Profit brut

153 910 193

488 540

Amortissements

30 240 000

13 540

Profit net

123 670 193

475 265

b. Le taux de rentabilité des investissements

C'est le rapport entre le profit et le montant des investissements en capacité de pêche, exprimé en %.


TOTAL (FMG x 1 000)

Profit net

123 670

Montant des investissements

315 900

ROI

39.1 %

Le ROI obtenu par la pêche semi-industrielle est relativement élevé. Toutefois, il correspond à des valeurs d'investissements actuels. Il serait de l'ordre de 20 % avec les valeurs de remplacement (en 1989) de ces investissements.

Conclusion

La démonstration à été faite ci-dessus que les mini-chalutiers sont rentables et donnent un ROI relativement élevé. En conclusion, il est nécessaire d'attirer l'attention sur certaines des difficultés rencontrées dans cette étude.

Les données utilisées pour la préparation de cet article ont été obtenues de différentes sources. Les données de captures proviennent des cahiers de sorties des armements et des statistiques de l'Arrondissement Maritime. Les captures sont certainement sous estimées du fait de diverses pratiques constatées dans le secteur (tel que les transbordements d'une partie des produits sur les lieux de pêche même et qui ne figurent pas toujours sur les cahiers de sortie) et le système de collecte des statistiques de pêche qui repose entièrement sur les déclarations de chaque société.

Il est probable, toutefois, que les inexactitudes ne sont pas importantes, dans la mesure ou la rémunération du personnel marin se base sur les captures portées dans ces documents.

Une approximation a également été faite au niveau des captures en valeurs: le prix d'écoulement du produit a été uniformisé à 3 000 FMG/kg de crevette étêtée, prix d'achat des PNB. Il est possible que des crevettes aient été vendues à d'autres acheteurs à un prix plus élevé. Là aussi, l'influence de l'erreur sur les calculs de profit et de ROI est faible.

Référence

BEURIER, J.P., (1982): Les zones sous juridiction, la législation et l'organisation structurelle du secteur des pêches & Madagascar. Rapports sur la Législation des Pêches, Doc. FL/IOR/82/6, FAO, Rome, 1982, 104 pp.

9. LA PECHE TRADITIONNELLE A LA CREVETTE EN BAIE D'AMBARO EN 1988

par

RABARISON ANDRIAMIRADO Guy
Centre National de Recherches Océanographiques
BP 68 NOSY-BE. Madagascar

1. Introduction

La pêche traditionnelle de la crevette par la méthode des barrages côtiers (valakira) ou des sennes de plages est une activité importante le long de la baie d'Ambaro (Nord-Ouest de Madagascar). Depuis 1974, des sociétés de collecte exportent une partie de la production des petits pêcheurs. La technique de pêche n'a guère évolué depuis le début. Le nombre des sociétés de collecte, par ailleurs, fluctue d'une année à l'autre, bien qu'une tendance à la hausse soit observée.

Une étude sur la pêcherie effectuée par le CNRO (RABARISON ANDRIAMIRADO 1983. RASOARIMIADANA 1984) a permis de rassembler les principales information concernant cette activité. Les données, réactualisées en 1988 sont présentées ici, à l'exception des données biologiques (fréquences de taille) qui n'ont pu être obtenues par manque de temps.

Après un rappel sur la technique de pêche au valakira, le document présente les résultats de la pêcherie pour 1988 et discute des intérêts et problèmes de la profession.

2. Rappel sur la technique de pêche au valakira

Les barrages côtiers ont la forme d'un "V" dont la point est dirigée vers le large. Installés dans la zone intertidale, ils fonctionnent durant les périodes de vives eaux et en dehors de la saison de crues (décembre à février). La Figure 1 montre le schéma et le plan d'installation d'un valakira.

Le barrage est composé d'unités en lattis de 12 m, formées par des tiges de bambou ou d'osier tressés par des cordes de raphia. Les lattis sont maintenus par des plateaux en bois de palétuvier. Le barrage est constitué de 3 parties: la chambre de capture - les bras - les ailes. La chambre et les bras utilisent des poteaux et des lattis différents de ceux pour les ailes. Les barrages installés près des embouchures ont un angle moins ouvert (30°) et des ailes moins longues (10 à 15 unités de chaque côté) que ceux installés sur les versants (angle de 60° à 80° et 20 à 25 unités sur chaque aile).

Suivant l'étendue de la zone de balancement des marées, on peut observer deux ou trois, parfois quatre rangées de barrages, de la côte à la limite des basses mers.

Les outils de pêcheur de valakira sont la pirogue et ses accessoires - les paniers de ramassage et de triage - le barrage.

La durée de vie d'une pirogue est de quatre ans environ. Les paniers sont renouvelés tous les trois mois, et entre chaque marée une ou deux unités de lattis du barrage sont remplacées.

Concernant l'organisation de l'activité, les pêcheurs possédant deux valakira ou plus sont rares. Plus souvent le pêcheur est propriétaire de son barrage et se fait aider par un "pêcheur-ouvrier". Il se peut aussi que les "pêcheur-ouvriers" travaillent seuls en mer. Dans les deux cas la répartition des captures se fait soit au tiers, soit moitié-moitié. De plus le "pêcheur-ouvrier" assure les travaux de réparations des unités de lattis pendant la période de mortes eaux.

3. Les résultats de la pêcherie pour 1988

a) Nombre de valakira

Le long de la baie d'Ambaro, les sociétés de collecte assurent le ramassage des produits dans onze village de pêche. Une enquête réalisée par le CNRO en Octobre 1988 a donné les résultats du Tableau 1, sur le nombre de valakira par village. Les chiffres indéterminés (?) traduisent la présence des sennes de plages qui n'ont pu être comptabilisées dans le dernier recensement (comptage direct des engins en activité).

Tableau 1. - Recensement des barrages côtiers ou valakira de la baie d'Ambaro en Octobres 1988 (source CNRO).

VILLAGE

Nombre de VALAKIRA

1 - Ambavanankarana

?

2 - Anstenina

19

3 - Ampanasina

4

4 - Ampangahia

18

5 - Port St. Louis

?

6 - Andavanemboka

?

7 - Ankazomborona

111

8 - Antsatrana

97

9 - Ampampamena

45

10 - Ankigny

32

11 - Maropamba

7

TOTAL

285

Le nombre total de valakira est de 326, soit légèrement supérieur au maximum noté en 1975 (300). En fait, compte tenu de la surface utilisable (zone intertidale propre à l'installation de barrage) et de la dimension d'un barrage (tendance générale à l'augmentation de la taille des ailles), il semble peu probable que le maximum signalé puisse être dépassé.

b) Captures par village

Chaque société de collecte possède un ou plusieurs collecteurs attitrés dans un village de pêche. La production du village peut ainsi être estimée en cumulant les quantités collectées par les sociétés dans chaque village.

Les statistiques sont regroupées en deux séries: les crevettes blanches et les Camarons. Le premier est constitué essentiellement des jeunes et sub-adultes de Penaeus indicus. Metapenaeus monoceros et d'adultes de Penaeus stebbingii (exceptionnel). Le second est formé exclusivement de jeunes et sub-adultes de la crevette tigrée géante Penaeus monodon.

Le Tableau 2 donne les quantités collectées par village. La production totale est de 187,9 tonnes dont 174.7 t de crevettes blanches et 13,2 t de Camarons. Sur les onze (11) villages où les sociétés ont installé des collecteurs, la grande majorité de la production provient de quatre villages qui dépassent les 20 tonnes dans l'année: Par ordre d'importance de croissante nous avons:

Ankazomborona 66,2 tonnes
Antsatrana 43,2 tonnes
Ampangahia 32,2 tonnes
Port St. Louis 20,4 tonnes

La répartition géographique des crevettes blanches et du Camaron est sensiblement la même, à l'exception du village de Port St. Louis où les camarons sont plus rares. A l'inverse le secteur d'Ambavanankarana semble plus riche en P. monodon.

Tableau 2. - Production annuelle (en kg) de crevettes blanches et Camarons par village, de la pêche traditionnelle en baie d'Ambaro (1988).

NOM DES VILLAGES

CREVETTES
P. indicus
M. monoceros

CAMARON
P. monodon

TOTAL

Poids

%

Poids

%

Poids

%

Ankazomborona

62.175,5

35.6

4.102,0

31.9

66.277,0

35,5

Antsatrana

41.765.5

23,9

1.448,4

11,3

43.213,9

23,0

Ampangahia

28.459,5

16,3

3.709,5

29.5

32.250.0

17,0

Port St. Louis

20.250,7

11.6

232,7

1,8

20.483,4

10,9

Ambavanankarana

6.146,0

3.5

1.604,5

12,5

7.750,5

4,1

Andavanemboka

5.119,5

2,9

1.045,0

8,1

6.164.5

3,2

Antenina

4.310,0

2,5

28,6

0,0

4.338,6

2,3

Ampanasy

2.268,0

1,3

481,0

3,7

2.749,0

1,4

Maropamba

1.788,5

1.0

24,5

0,2

1.843,0

0,9

Ankingny

1.369.5

0,8

25,5

0,2

1.395,0

0.7

Ampampamena

986,5

0,6

56,0

0,4

1.042.5

0,5

Indéterminé

60,0

0.0

32,0

0,2

92,0


Total

174.698

13.230.7

187.929.4

Tableau 3. - Production (en kg) de la pêche traditionnelle et de la pêche industrielle en baie d'Ambaro (1988).

MOIS

PECHE TRADITIONNELLE

PECHE INDUSTRIELLE

Crev. blanches

Camaron

Total

Total Crevettes

Janvier

1.133

86

1.219


Février

1.908

1.467

3.375

165.893

Mars

2.191

1.633

3.824

294.115

Avril

4.264

1.449

5.713

289.001

Mai

5.531

81

5.612

221.188

Juin

23.288

136

23.424

124.076

Juillet

26.419

885

27.310

125.350

Août

29.142

502

29.645

96.980

Septembre

21.457

741

22.198

68.030

Octobre

14.814

1.237

16.051

51.186

Novembre

11.979

1.758

13.738

49.384

Décembre

32.573

892

35.465

-

TOTAL

174.699

13.230

187.929

1.485.203

c) Captures totales mensuelles

Le regroupement des chiffres réalisés par chaque société de collecte a permis d'établir la production mensuelle commercialisée de la pêche traditionnelle dans la baie d'Ambaro (Tableau 3). A titre de comparaison, la production de la pêche industrielle présentée sur le même tableau. Les captures des valakira représentent seulement 12,7% de celles des chalutiers.

D'après des observations antérieures du CNRO, il faut ajouter à ces chiffres 21% environ, représentant la fraction non collectée des captures, pour avoir les prises totales des valakira. Une estimation des captures totales en crevettes de la pêche traditionnelle pour 1988 permet d'avancer les chiffres suivants:

Quantité collectées

Quantité non collectées

Captures totales

187.929 kg

39.465 kg

227.394

4. Données socio-économiques pour 1988

a) Estimation de l'investissement

Les Coûts de production comprennent la valeur de la pirogue et des accessoires, la valeur du valakira. Les prix calculés pour 1988 donnent les valeurs suivantes:

RUBRIQUES

NOMBRE

PRIX UNITAIRE

MONTANT

Pirogue
- Coque

1

50.000

50.000

- Bordée

2

15.000

30.000

- Pointe galon

2,5 kg

15.000

45.000

- Fabrication

4 m

1.750

7.000

Total accessoire

2 m

1.000

2.000

Total Pirogue

134.000

Valakira
- Chambre de capture

1

8.000

8.000

- Bras

2

5.500

11.000

- Poteaux

720

35

25.200

- Ailes

2

11.000

220.000

Total valakira

-

-

264.200

GRAND TOTAL

298.200

Le total des investissements pour l'exploitation d'un barrage moyen atteint 400.000 FMG environ soit 266 dollars américains au taux de change actuel.

b) Coût de production

Les dépenses nécessaires à l'utilisation et l'entretien du valakira par marée peuvent être estimées ainsi:

RUBRIQUE

NOMBRE

MONTANT (FMG)

Mise à l'eau


- Journalier

1

1.500


- Cordage

10

2.500

Démontage

20

4.000

Total utilisation

8.000

Entretiens ailes

2

8.000

TOTAL

16.000

Les Coûts d'exploitation d'un valakira sont très faibles et presque inexistants dans le cas où le propriétaire effectue lui-même le travail. Compte tenu de la durée de vie des divers éléments du barrage, la valeur annuelle des Coûts de production du valakira est calculée de la façon suivante:

- remplacement des poteaux :25.200 (x3) = 75.600 FMG
- remplacement des paniers :4.500 (x3) = 13.500 FMG
- remplacement Unités-lattis :8.000 (x12) = 96.000 FMG
Total des frais d'exploitation annuelles 185.100 FMG

Les frais d'entretien d'un valakira durant une année de pêche représentent un peu moins de la moitié de l'investissement de départ, mais il s'agit d'un chiffre très faible, comparé au prix d'un filet maillant par exemple. Ceci explique la popularité de cette technique de pêche.

La valeur totale de la production en 1988 est estimée à (en FMG x 1 000):

Crevettes blanches

Camarons

Total crevettes

312.195

114.859

427.054

Ces chiffres sont obtenus à partir des déclarations des sociétés de collectes et non des prix moyens du Tableau 4.

5. Analyse de la rentabilité économique de la pêcherie en 1988

a) Coûts des investissements et de fonctionnement

- En multipliant le coût moyen d'un valakira et d'une pirogue par le nombre total de barrage recensé en octobre 88, le montant de l'investissement est estimé à (en FMGx1 000):

embarcations: 43.684
engins de pêche: 86.129
Total Investissement 129.813

b) Valeur de la production

- La valeur du coût de production (par valakira) peut être estimée de la façon suivante (en FMGx1 000):

- frais montage-démontage 8.000 (x 24) =

192

- total entretien =

185

total coût de production =

377

soit pour l'ensemble des valakira =

122.935

c) Valeur de la production

Le prix à la production des crevettes et camarons varie d'un village à l'autre et d'un mois à l'autre. Un prix moyen par mois a été calculé, à partir des informations recueillies auprès des sociétés de collecte (valeurs totales de la collecte/quantité collectée). Les résultats sont donnés dans le Tableau 4.

Tableau 4. - Variation du prix au kilos des crevettes blanches et camarons provenant de la baie d'Ambaro.

Mois

Prix crevettes

Prix camarons

Janvier

2.007

2.790

Février

2.141

6.445

Mars

2.558

6.128

Avril

1.924

6.824

Mai

1.581

6.458

Juin

1.475

9.662

Juillet

1.700

6.207

Août

1.769

11.344

Septembre

1.687

10.768

Octobre

1.884

9.315

Novembre

2.002

10.959

Décembre

1.977

11.562

Les facteurs intervenant sur le prix des crevettes blanches sont l'éloignement du village, la quantité et la qualité du produit, la production totale. Le prix du camaron, par contre, présente une tendance régulière à la hausse. D'auprès les sociétés, cela viendrait surtout des acheteurs en provenance de la capitale, n'ayant pas de collecteurs attitrés qui provoquent la surenchère.

Profit et Rapport sur l'Investissement

L'estimation du profit (PR) peut se faire en rapprochant les chiffres de la production totale et du coût de production (en FMGx1 000):

Profit = 427.054 - 122.935 =304.119
soit par valakira = 933

Le taux de rentabilité du capital (rapport entre profit et investissement) est évalué à ROI - 234 %.

Référence

RABARISON A.G.A., (1987): La pêche à la crevette par la méthode du valakira. Contribution to Proceedings of the Cructacean Management Workshop held in Mauritius, 1-11 octobre, 1988. FAO/UNDP raf/79/065/WP/38/87: p 60-65.

Figure 1: Elévation et plan d'un valakira

Figure 2: Villages de pêche traditionnelle en Zone I

10. MODELLISATION BIO-ECONOMIQUE DES PECHERIES CREVETTIERES DE LA ZONE I DE MADAGASCAR1

1 Cette Communication est basée sur les travaux de Cristina SILVA, Per SPARRE. Enock WAKWABI et Rolf WILLMANN.

1. Introduction

Une analyse bio-économique des pêcheries crevettières de la Zone 1 de Madagascar a été entreprise. Cette analyse avait pour objectif d'évaluer la performance économique des pêcheries en fonction de plusieurs mesures d'aménagement. Celles-ci comprenaient une fermeture saisonnière de la pêche, une réglementation d'accès aux zones de pêche, une réglementation des engins, et un contrôle sur l'effort.

L'analyse a été faite en utilisant BEAM IV, un modèle de simulation informatisé. Une description du modèle se trouve dans une version préliminaire d'un manuel d'utilisation préparé par SPARRE et WILLMANN, qui était disponible aux participants.

BEAM IV s'appui sur le modèle classique de «THOMPSON and BELL», étendu pour s'appliquer au cas de plusieurs flottes, plusieurs stocks, et plusieurs zones. Il peut être considéré comme étant une version généralisée du modèle bio-économique de WILLMANN et GARCIA (1985).

Parmi les critères possibles pour évaluer une performance économique, il y a le profit à l'investisseur, l'apport de revenus et de devises dans l'économie nationale, et la rentabilisation maximale de la ressource. Les données de coûts et de bénéfices diffèrent en fonction de l'objectif choisi. Par exemple, une taxe sur les carburants représentent un coût à l'opérateur privé et un revenu à l'économie nationale. BEAM IV tient compte de ces éléments.

2. Description des pêcheries

Les pêcheries de crevettes Malgaches sont réparties en dix zones d'aménagement. La Zone 1 se trouve au Nord-ouest, entre la Baie d'Ampasindana et l'extrémité Nord du pays. Par rapport aux rendements moyens des autres lieux de pêche, cette zone est parmi les plus riches. Le mécanisme d'attribution de licences est décrit à la Communication 1, ci-dessus.

3. Les Pêcheries de Nosy-bé (PNB)

Depuis plusieurs années, une seule société, les Pêcheries de Nosy-bé (PNB), ont le monopole de l'exploitation de cette zone. Elle détient 13 licences en Zone 1 pour sa flotte de 16 chalutiers. Toutefois, elle n'emploi que 10 bateaux en moyenne depuis quelques années, tous glaciers. Les autres, congélateurs, exploitant les Zones VI à X. La répartition technique de la flotte des PNB figure au Tableau 1.

Tableau 1: Répartition technique de la flotte des PNB

No. de chalutiers

Longueur

Puissance

Catégorie

4

15

150

Glacier

4

17

260

Glacier

3

25

370

Congélateur

5

27

500

Congélateur

Entre 1986 et 1988, les captures moyennes des PNB ont été de 2.700 tonnes, dont 1.700 t en Zone I. Les rendements sont exceptionnellement élevés par rapport à la moyenne mondiale. En 1988, les chalutiers de 15 m avec moteur de 150 CV ont péché 115 t en moyenne, et ceux de 17 m et 260 CV ont péché plus de 170 t. Les chalutiers Mexicains de la même taille pèchent dans le Golfe du Mexique à peine 20 et 35 t respectivement.

L'intégration de la société PNB est verticale, comprenant la pêche, le conditionnement et l'exportation des crevettes. Parmi les actionnaires, on trouve des privés, l'état, et l'International Finance Corporation (IFC), qui est affiliée à la Banque Mondiale. Le Gouvernement possède 46% des actions, l'IFC, 10%, et les privés 44%. L'accord contractuel avec le Gouvernement prévoit que la gestion est entièrement confiée aux privés. Sous cet accord également, les droits sont exemptés, sauf sur quelques articles d'importation. Les licences de pêche sont les seules taxes perçues.

La société emploi quelque 1.360 personnes, dont la moitié au conditionnement des crevettes. Environ 200 sont embarqués et les autres sont aux services de soutien dans les ateliers de réparation et de maintenance, à l'administration et à la gestion. Les PNB représentent donc une des sources les plus importantes d'emploi et de revenus de l'île de Nosy-bé.

Le Japon et la France sont les principaux marchés d'exportation pour les crevettes. Les produits exportés sont surtout des petites crevettes blanches (P. indicus) dans les calibres de 50-60/livre sans tête. La compétition croissante des crevettes d'aquaculture se fait sentir et les prix sont en baisse, surtout sur le marché japonais. La stratégie de la société est donc axée vers les produits haut de gamme destinés aux marchés CEE et en particulier à la France, Madagascar ayant un accès préférentiel sous les accords de Lomé. Cette production, de crevettes entières en conditionnement de vente au détail, exige une meilleure qualité et un conditionnement plus soigneux.

2.2 Les mini-chalutiers

En plus de la flotte des PNB, 10 mini-chalutiers détiennent des licences pour exploiter la Zone I. Ces bateaux font de 8 à 9,9 m de long, pour une puissance motrice limitée a 25 CV. Ils appartiennent à cinq armements privés.

Cette flotte emploie environ 40 marins. Elle pêche sur les petits fonds côtiers ou elle capture essentiellement les mêmes calibres de crevettes que la flotte industrielle. Ses captures étaient de 200 tonnes en 1988, dont 70 en Zone 1 et le reste en Zone II. Le gros des captures en Zone 1 est vendu aux PNB, mais une petite part est écoulée sur le marché interne.

RAZAFINDRAINIBE donne, dans la Communication 8, des détails sur le fonctionnement opérationnel et économique de cette flotte.

2.3 La pêcherie des Valakira

Une pêcherie traditionnelle par barrage côtier et par senne de plage opère à Madagascar, surtout en baie d'Ambaro dans la Zone I. Il y a, depuis plusieurs années, quelque 300 valakira, exploitées par environ 600 pêcheurs. Les captures moyennes avoisinent 200 t, surtout dans les petits calibres. Les espèces pêchées sont dans l'ensemble les mêmes que l'on trouve dans les pêcheries chalutières, avec une prédominance de P. indicus juvéniles et sub-adultes.

Les produits sont vendus à des sociétés «de collecte» pour conditionnement et commercialisation. Ils sont écoulés aussi bien sur le marché interne qu'à l'exportation, principalement sur la Réunion. RABARISON donne, dans la Communication 9, des détails sur le fonctionnement opérationnel et économique de cette pêcherie.

3. Les paramètres du modèle

3.1 Les paramètres biologiques

Les composantes qui suivent ont été incorporées dans la modélisation des pêcheries crevettières de la Zone I:

Trois stocks:

Penaeus indicus (femelles)
Penaeus indicus (mâles)
«Autres crevettes»

Trois pêcheries:

La flotte industrielle
La flotte des mini-chalutiers
La pêcherie traditionnelle (valakira et sennes de plage)

Trois zones:

La zone de pêche traditionnelle (0-4 m)
La zone chalutière «Sud»
La zone «Nord»

Les «Autres crevettes» comprennent principalement P. semisulcatus, M. monoceros et quelque P. monodon. P. indicus, qui fait le gros des captures, a été traitée individuellement.

On a supposé que le chalutage a eu lieu uniquement en zone «Sud» et que les crevettes migrent de là sur la zone «Nord» qui n'est pas exploitée.

Les paramètres de croissance et les relations poids-tailles pour les trois stocks figurent aux Tableaux 2 à 5.

Tableau 2: Paramètres de croissance


L¥ mm
Carapace

K/an

to an

a *)

b *)

P. indicus F

45

2.5

-0.04

0.0023

2.68

P. indicus M

34

2.5

-0.04

0.0023

2.68

Autres crevettes

35

2.5

-0.04

0.0023

2.68

*) L'équation longueur/poids est W = a-L^b, ou le poids W est en grammes et la longueur carapace L en mm.

Tableau 3: Poids et relation age-longueur de P. indicus (femelles)

Groupe d'Age

Age
années

Longueur
Carapace (mm)

Poids entier
(g)

1

0,0000

15,210

3,387

2

0,0833

20,813

7,850

3

0,1667

25,361

13,333

4

0,2500

29.055

19,193

5

0,3333

32,053

24,973

6

0.4167

34,488

30,387

7

0,5000

36,465

35,283

8

0,5833

38,070

39,600

9

0,6667

39,373

43,338

10

0,7500

40,432

46,531

11

0,8333

41,291

49,228

12

0,9167

41,988

51,489

Tableau 4: Poids et longueur par âge de P. indicus (mâles)

Groupe d'Age

Age
années

Longueur
Carapace mm

Poids entier
g

1

0,0000

11,492

1,598

2

0,0833

15,725

3,703

3

0,1667

19,162

6,290

4

0,2500

21,952

9,055

5

0.3333

24,218

11,782

6

0,4167

26,058

14,336

7

0,5000

27.551

16,646

8

0,5833

28,764

18,683

9

0,6667

29,749

20,447

10

0,7500

30,548

21,953

11

0,8333

31,197

23,226

12

0,9167

31,725

24,292

Tableau 5: Poids et longueur par âge des «Autres Crevettes»

Groupe d'Age

Age
années

Longueur
Carapace mm

Poids entier
g

1

0,0000

11,830

1,727

2

0,0833

16,188

4,003

3

0,1667

19,726

6,798

4

0,2500

22,598

9,787

5

0,3333

24,930

12,734

6

0,4167

26,824

15,495

7

0,5000

28,362

17,991

8

0,5833

29,610

20,192

9

0,6667

30,624

22,099

10

0,7500

31,447

23,726

11

0,8333

32,115

25,102

12

0,9167

32,658

26,255

Les estimations de recrutement ont été faites par analyse de cohorte à partir des données longueur-fréquence obtenues par conversion des calibres des captures chalutières pour 1987 et 1988. La répartition des données longueur-fréquence pour les valakira viennent des travaux de Le RESTE (1978). On a aussi employé la valeur des captures totales des valakira pour 1988.

La relation suivante a été utilisée pour convertir les calibres commerciaux en longueurs de carapace, groupées par intervalles de taille de 5 mm:

poids entier = 756/(nombre de queues par livre)

La conversion groupée par âge et longueur a été fait à partir des paramètres du Tableau 2.

Les données concernant les captures de P. indicus ont été séparées par sexe en utilisant la répartition qui suit (d'après MARCILLE, 1978):

Longueur carapace mm

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

55

% femelles

50

50

50

30

30

45

60

90

100

100

100

Les paramètres pour l'analyse de cohorte par longueur de JONES figurent aux Tableaux 4 et 5. Le nombre estimé d'individus pour chaque stock et des mortalités dues à la pêche par classe de longueur figurent aux Tableaux 6 à 9.

On a supposé qu'il y avait deux cohortes annuelles. Le recrutement principal, qui provient des pontes de septembre à novembre, alimente la pêcherie industrielle. Le recrutement qui provient des pontes entre février et avril, plus petit, alimente principalement la pêcherie artisanale. Des analyses de cohortes séparées ont donc été faites pour la pêcherie industrielle et la pêcherie traditionnelle.

Tableau 6: Analyse de cohorte par longueurs des P. indicus femelles des captures industrielles.

Intervalle

C

X(*)

N

F/Z

F

Z

0- 5

0

1,0482

130 260

0,000

0,000

2,000

5-10

0

1,0549

118 546

0,000

0,000

2,000

10-15

824

1,0636

106 536

0,062

0,133

2,133

15-20

1 455

1,0757

93 401

0,103

0,231

2,231

20-25

1 455

1,0934

79 372

0,101

0,226

2,226

25-30

16 559

1,1220

65064

0,588

2,860

4,860

30-35

16 291

1,1761

36929

0,676

4,181

6,181

35-40

8 140

1,3195

12 847

0,699

4,654

6,654

40 plus

847

0,0000

1 210

0,700

4,666

6,666

TOTAL

45 571






*) X = ((L¥ -L(i))/(L¥ -L(i+l)))^(M/2K)

Tableau 7: Analyse de cohorte par longueurs des P. indicus mâles des captures industrielles.

Intervalle

C

X(*)

N

F/Z

F

Z

0- 5

0

1,0657

139 112

0,000

0,000

2,000

5-10

0

1,0786

122 489

0,000

0,000

2,000

10-15

824

1,0980

105 281

0,044

0,092

2,092

15-20

3 394

1,1299

86 583

0,155

0,369

2,369

20-25

3 394

1,1933

64812

0,153

0,362

2,362

25 plus

32003

0,0000

42 670

0,750

6,000

8,000

TOTAL

39 615






Tableau 8: Analyse de cohorte par longueurs des P. indicus femelles des captures des valakira.

Intervalle

C

X(*)

N

F/Z

F

Z

0- 5

74

1,0482

20 260

0,039

0,081

2,081

5-10

1 705

1,0549

18 368

0,490

1,924

3,924

10-15

4 966

1,0636

14 890

0,776

6,942

8,942

15-20

2 713

1,0757

8 494

0,738

5,640

7,640

20-25

1 334

1,0934

4 819

0,664

3,958

5,958

25-30

881

1,1220

2 811

0,646

3,654

5,654

30-35

551

1,1761

1 447

0,633

3,458

5,458

35 plus

347

0,0000

578

0,600

3,000

5,000

TOTAL

12 571






Tableau 9: Analyse de cohorte par longueurs des P. indicus mâles des captures des valakira.

Intervalle

C

X(*)

N

F/Z

F

Z

0- 5

74

1,0657

33 686

0,018

0,036

2,036

5-10

1 705

1,0786

29 591

0,297

0,845

2,845

10-15

4 966

1,0980

23 853

0,578

2,741

4,741

15-20

6 329

1,1299

15 264

0,710

4,904

6,904

20-25

3 113

1,1933

6 354

0,691

4,486

6,486

25 plus

1 483

0,0000

1 853

0,800

8,000

10,000

TOTAL

17 670






Les valeurs de recrutement qui suivent, dérivées des analyses de cohortes, ont été employées dans le modèle:

Février - avril 64 millions
Septembre - novembre 260 millions

On a suppose que le recrutement se faisait uniquement dans la zone des valakira (0-4 m), suivant la répartition du Tableau 10, et que les «Autres Crevettes» correspondaient à 10% du stock de P. indicus (sexes confondus) et qu'ils étaient recrutés aux mêmes saisons.

Tableau 10: Recrutement de P. indicus (en millions)


0-4 mètres

Sud

Nord

Janvier

0

0

0

Février

10

0

0

Mars

44

0

0

Avril

10

0

0

Mai

0

0

0

Juin

0

0

0

Juillet

0

0

0

Août

0

0

0

Septembre

52

0

0

Octobre

156

0

0

Novembre

52

0

0

Décembre

0

0

0

La répartition des migrations a été modélisée en utilisant des «coefficients de migration» (Tableau 11). L'exemple ci-dessous permet de mieux comprendre ce concept:

Le Tableau 11 donne, pour le groupe d'âge 5:

0-4 mètres

0.2

Sud

0,8

Nord

0.0

Ces chiffres indiquent que, chez les crevettes âgées de 5 mois, 20% resteront dans la zone 0-4 mètres, 80% migreront dans la zone «Sud» et qu'il n'y aucune migration vers la zone «Nord». Le choix de ces coefficients se porte plutôt sur les connaissances actuelles quantitatives du phénomène de migration que sur des paramètres estimatifs.

Tableau 11: Coefficients de migration.

Age

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

De 0-4 mètres à
0-4 mètres -

1,0

1,0

1,0

0,5

0,2

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Sud

0,0

0,0

0,0

0,5

0,8

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

Nord

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

De Sud à
0-4 mètres

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Sud

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

0,7

0,7

0,7

0,7

0,5

0,5

Nord

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,3

0,3

0,3

0,3

0,5

0,5

De Nord à
0-4 mètres

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Sud

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Nord

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

1,0

Les paramètres de sélectivité des engins 1-50% et 1-75% (les tailles auxquelles 50% et 75% des crevettes qui pénètrent dans l'engin sont capturées) figurent au Tableau 12. Ce tableau donne aussi les coefficients de capturabilité qui ont été estimés en ajustant les captures prévues par rapport aux captures actuelles, sans varier les autres paramètres.

Tableau 12: Paramètres de sélection des engins et coefficients de capturabilité.


Traditionnelle

Mini-chalutière

Industrielle

L50%

0,5

18,0

18,0

L75%

0,75

19,0

19,0

Coefficient de Capturabilité

0,002070

0,001752

0,002504

L'effort de pêche en 1988 pour chaque pêcherie figure aux Tableaux 13 et 14. L'effort pour la pêche traditionnelle est représenté par le nombre de valakira actifs, celui des mini-chalutiers par le nombre de jours de pêche, et celui des chalutiers industriels par le nombre d'heures standard de pêche. Les heures ont été normalisées pour les chalutiers de la façon suivante:

Heures de pêche standard = heures de pêche multiplié par l'efficience relative de pêche
Efficience relative de pêche = Ch/Ch du chalutier standard
Ch = captures horaires
Chalutier standard = glacier de 17 m et 260 CV

Tableau 13: Effort par pêcherie dans la zone «0-4 mètres».

Mois

Traditionnelle

Mini-chalutière

Industrielle

Janvier

10

0

0

Février

20

0

0

Mars

100

0

0

Avril

285

0

0

Mai

285

0

0

Juin

285

0

0

Juillet

285

0

0

Août

285

0

0

Septembre

285

0

0

Octobre

285

0

0

Novembre

150

0

0

Décembre

150

0

0

Tableau 14: Effort par pêcherie en zone «Sud».

Mois

Traditionnelle

Mini-chalutière

Industrielle

Janvier

0

0

0

Février

0

40

796

Mars

0

136

1 362

Avril

0

140

1 104

Mai

0

124

1 545

Juin

0

40

2 053

Juillet

0

12

2 078

Août

0

0

2 135

Septembre

0

0

2 193

Octobre

0

0

2 088

Novembre

0

0

1 892

Décembre

0

0

310

Les captures des trois pêcheries en 1988 ont servi, en conjonction avec les données ci-dessus, aux simulations des pêcheries crevettières de la Zone I.

La problématique consistait à déterminer la capturabilité, les périodes de recrutement et le comportement migratoire des stocks de crevettes.

Les simulations ont été réitérées en variant les coefficients de capturabilité et la répartition des migrations jusqu'à ce que les captures simulées avoisinent les captures réelles de 1988. Il est probable que plusieurs combinaisons de ces paramètres auraient pu donner les mêmes résultats. Ce processus, répété sur les captures de plusieurs années, donnerait certainement une appréciation plus juste des paramètres.

Dans le modèle, aucune variation de la capturabilité n'a été admise. En réalité, la capturabilité de P. indicus semble varier sur l'année (Communication 3). Elle est plus élevé en début de saison quand les crevettes sont en bancs, et baisse par la suite, soit à cause de changements de comportement, soit puisque les crevettes ne sont plus sur les zones de pêche.

On a aussi supposé que les schémas des migrations des deux cohortes sont les mêmes: cela pourrait ne pas être vrai.

En variant les périodes de recrutement, on a pu simuler une répartition mensuelle des prises qui ressemblait à celle de 1988. Les résultats détaillés sont exposés à la Section 4 ci-dessous.

3.2 Les données économiques

Parmi les données économiques nécessaires à BEAM IV, il faut les coûts afférents à chaque pêcherie et & chaque installation de conditionnement, les prix par calibre au débarquement et aux grossistes, et les taxes, droits ou subventions sur chaque intrant ou produit. On doit aussi connaître la ventilation des captures par taille aux installations de conditionnement et aux différents marchés.

En fonction des pêcheries crevettières de la Zone I, nous avons choisi trois pêcheries (traditionnelle, des mini-chalutiers, et industrielle), deux installations de conditionnement (des pêches chalutières et des collecteurs), et deux marchés (local et d'exportation). A défaut de données sur les opérations des collecteurs, nous n'avons répercuté aucun coût au conditionnement et aucune marge entre les prix au débarquement et au gros pour les petites crevettes.

Les données économiques pour la pêcherie traditionnelle viennent de RABARISON (Comm. 9). Ceux des mini-chalutiers viennent de RAZAFINDRAINIBE (Comm. 8) et ceux de la pêche industrielle ont été fournies gracieusement par les PNB. Les données ont été transformées pour correspondre aux catégories et formats exigés par le modèle. Enfin, toutes les valeurs sont exprimées en dollars E.U. pour qu'elles soient comparables entre les différentes pêcheries et qu'elles demeurent valables en période de fluctuation importante des taux de change.

Une récapitulation des données concernant la production et le conditionnement figure aux Tableaux 15 et 16. Les coûts de conditionnement se réfèrent au bateau ou au valakira, tandis que les coûts de conditionnement correspondent à la totalité des 2.400 tonnes (poids vif) de crevettes traitées par les PNB. Les coûts de chaque itême sont exprimés en coût total et coûts en devises. Les coûts directs et indirects en devises sont inclus, puisque le carburant, par exemple, est acheté par les sociétés en monnaie local, tout en correspondant à une charge en devises pour l'économie nationale. Aucune taxe, subvention ou droit n'a été inclue.

Les coûts de production dans la pêcherie industrielle se réfèrent au bateau standard utilisé aussi dans les analyses biologiques: un chalutier-glacier de 17 m et 260 CV. Les frais généraux et de gestion ont été répartis' sur une base pro-rata entre la Zone 1 et les autres zones.

Les catégories de coûts qui figurent au Tableau 15 diffèrent sous certains rapports de la norme des tableaux de coûts et bénéfices. Elles ont été choisies de façon à refléter dans la mesure du possible les variations de coûts en fonction des variations de l'effort ou de la taille de la flotte (ou des deux).

Par rapport à l'efficience de pêche du bateau standard de 260 CV, les chalutiers de 150 CV représentent 70% et celui des 385 CV, 110%. Le modèle suppose qu'il n'y a ni économie, ni perte en relation avec la taille des bateaux. Cela dit, il parait qu'en Zone I, les petits glaciers sont plus rentables que les gros congélateurs (Comm. 7).

Les coûts de conditionnement du Tableau 16 ont, dans le modèle, été corrigés pour ne refléter que les captures de la Zone I. Pour les simulations, on a supposé que les capacités de traitement correspondaient aux captures: les coûts du conditionnement n'ont donc pas varié avec les fluctuations de volume.

Tableau 15: Coûts de production par unité dans chaque pêcherie ($ E.U.).


Flotte Industrielle

Mini-chalutière

Traditionnelle

Total

Coûts

Total

Coûts

Total

Coûts

Coûts

Devises

Coûts

Devises

Coûts

Devises

COUTS PAR UNITE D'EFFORT
(Coûts variables)
Carburant/lubrifiants

41 630

41 630

4 331

4 331

0

0

Nourriture

4 574

0

462

0

0

0

Glace

4 119

2055

714

357

0

0

Entretien et réparations

69 578

48 701

4545

3 636

138

0

Droits portuaires et de débarquement

0

0

0

0

0

0

Parts équipages

17 485

0

2 594

0

0

0

Divers

5 922

0

389

0

143

0

Total

143 309

92 386

13 035

8 324

281

0

COUTS PAR PECHERIE
(Coûts fixes)
Dépréciation coque

29 379

29 379

3 209

1 359

25

0

Dépréciation moteur

12 591

12 591

1 866

1 866

0

0

Dépréciation engins

0

0

0

0

0

0

Intérêts capital 8.5%

53 683

53 683

4 440

0

19

0

Assurance

21 577

21 577

1 306

0

0

0

Salaires

9212

0

0

0

0

0

Frais généraux

10 768

10 768

0

0

0

0

Licences

0

0

0

0

0

0

Total

0

8

0

0

0

0

GRAND TOTAL

280 519

220 384

23 856

11 549

325

0

INVESTISSEMENTS
Investissements coque

421 045

421 045

32090

12 836

100

0

Investissements moteur

210 522

210 522

18 657

18 657

0

0

Investissements engins

0

0

0

0

223

0

Total Investissements

631 567

631 567

50 747

31 493

323

0

EMPLOI
Nombre équipage

11

0

4

0

2

0

Personnel à terre

2

0

0

0

0

0

Tableau 16: Coûts du conditionnement des captures Industrielles en 1988 ($ E.U.) (Volume traité: 2,375 tonnes de crevettes entières)


Total

Devises

Transport et assurances

209.598

120.725

Emballages

500.092

475.088

Eau et électricité

326.248

163.124

Entretien et réparations

51.788

14.306

Salaires

868.988

9.093

Dépréciation

352.730

282.184

Intérêts sur capital

324.627

324.627

Frais généraux

273.816

0

Total coûts conditionnement

2.907.887

1.389.147

TOTAL INVESTISSEMENTS

3.799.511


EMPLOI TOTAL
(Ateliers et administration compris)

920


Prix

Les prix de gros pour 1988 correspondent aux prix FOB. Par contre, on est arrivé aux prix débarqués en déduisant les coûts de conditionnement des prix de gros. Cela voudrait dire que tous les bénéfices se situent au niveau de la production. Nous n'avons pas tenu compte dans les prix de la différence de qualité entre le produit des chalutiers et celui des valakira, ni même de la différence entre le marché interne et les exportations: le même prix a été répercuté sur les trois pêcheries. Les erreurs induites sont minimes, puisque 90% des crevettes de la Zone 1 proviennent des pêches industrielles et sont exportées.

Tableau 17: Prix de vente par calibre commercial

Catégorie

Calibre (queues/lb)

Prix Débarqué

Prix Gros

1

111-90

0,30

0,30

2

90-70

0,62

0,62

3

70-60

1,32

2,52

4

60-50

1,50

2,70

5

50-40

1,68

2,88

6

40-35

2,27

3,47

7

35-30

2,63

3,83

8

30-25

3,60

4,80

9

25-20

5,22

6,42

10

20-15

6,78

7,98

11

15-1

7,65

8,85

4. Résultats des analyses bio-économiques

4.1 Résultats de l'année de référence (1988)

Les résultats des simulations diffèrent sous certains égards des captures mensuelles de chaque pêcherie dans l'année de référence (Tableau 18 et Figure 1). En particulier, les valeurs simulées sont plus importantes que les captures en fin d'année. Cette divergence aurait pu être éliminée en simulant une émigration plus rapide vers la zone «Nord». On aurait aussi pu simuler une capturabilité plus forte en début d'année.

Tableau 18: Comparaison entre les captures actuelles et simulées.

Mois

TRADITIONNELLE

MINI-CHALUTIERS

INDUSTRIELLE

Cale.

Obs.

% dev

Cale.

Obs.

% dev

Cale.

Obs.

% dev

1

3

3

10

0

0

0

0

0

0

2

4

6

40

5

9

44

139

197

30

3

8

6

-38

27

19

-38

372

357

-4

4

16

12

-33

25

22

-15

278

367

24

5

20

16

-24

14

16

17

237

255

7

6

22

23

4

2

6

63

160

139

-15

7

14

26

46

1

1

53

149

116

-28

8

4

29

85

0

0

0

160

94

-70

9

6

21

70

0

0

0

123

85

-44

10

29

14

-107

0

0

0

58

51

-14

11

30

11

-171

0

0

0

23

45

49

12

43

32

-33

0

0

0

2

6

66

TOTAL

198

199

0

73

74

1

701

1 713

1

Dans les simulations, les captures plus importantes en fin de saison donneraient une proportion plus importante de grandes crevettes ayant un prix plus élevé. Les valeurs au débarquement et en gros des chalutiers pour l'année de référence sont donc exagérés. Le prix moyen en gros (i.e. le prix FOB par kilogramme de crevettes étêtées de la production chalutière) serait de 7,23 $ E.U., c'est à .dire, 2 $ E.U. de plus que le prix moyen avancé par les PNB en 1988 (Tableau 20).

Tableau 19: Captures, effort de pêche, prix au débarquement et en gros des crevettes: résultats du modèle pour l'année de référence


Effort en unités

Captures (tonnes)

Valeurs débarqués ($'000)

Valeurs en gros ($'000)

Nombre de Bateaux

Yalakira

2.425

198

132

370

202.08

Mini-chalutiers

492

73

224

312

2.66

Industrielle

17.556

1.701

5.469

7.511

9.09

Total

1.973

5.826

8.193


On voit au Tableau 20 les prix moyens entre 1986 et 1988 des crevettes FOB au départ des PNB et CAF d'après le «Japan Marine Products Importers Association».

Tableau 20: Prix FOB des PNB et CAF Japon des crevettes Malagasy (en $ EU par kg)

Année

Prix CAF Japon

Prix FOB PNB

1986

7,90

6,40

1987

8,17

6,70

1988

7,84

5.20

La différence entre les prix FOB et CAF s'explique par le fret Madagascar-Japon ($ EU 1,2/kg d'après les PNB) et aussi par les calibres des crevettes blanches, plus petites en Zone 1 que dans les autres zones (en particulier de VI à X). Seulement 35% de la production des PNB est vendue sur le marché japonais. Le reste est commercialisé en Europe (de petites quantités vont à la Réunion), à des prix réputés plus rémunérateurs.

La rentabilité de chacune des trois pêcheries dans l'année de référence est présentée au Tableau 21. Il est rappelé que les valeurs au débarquement avaient été ajustées de sorte à ce que tous les profits soient répercutés au niveau de la production (les coûts de conditionnement étaient obtenus en déduisant les prix au débarquement aux coûts grossiste). Cela, ajouté à une proportion plus forte de grosses crevettes, pourrait mener à surestimer les profits.

Tableau 21: Valeurs au débarquement, coûts et rentabilité des pêcheries crevettières en Zone I: résultats du modèle pour l'année de référence.


Valeurs au débarquement

Coûts de production

Profit

ROI
(%)

Traditionnelle

132.246

65.654

66.592

101

Mini-chalutier

224.013

63.376

160.637

119

Industrielle

5.469.283

2.541.692

2.927.591

52

Total

5.825.542

2.670.721

3.154.821

54

Les résultats pour la pêcherie entière, y compris au niveau du conditionnement, sont récapitulés au Tableau 21. Les taux moyens de rentabilité sur le capital sont de l'ordre de 35%. Le revenu total, i.e. la valeur nette ajoutée (qui comprend les profits, les salaires et les intérêts), serait de $ EU 4,4 millions, dont $ EU 2.4 millions qui restent dans l'économie malgache. Il est supposé que la balance, composée des intérêts sur les emprunts à l'étranger, des salaires des expatriés et des parts de profits des investisseurs privés, est transférée en dehors du pays.

Les bénéfices nets en devises sont de $ EU 3,4 millions, c'est à dire, 44% de la valeur FOB. Ils comprennent les revenus nets qui restent au pays, ajoutés aux dépenses en monnaie locale pour les intrants comme la nourriture produite localement. Par rapport aux normes internationales, ce chiffre parait élevé. Cela confirme la forte rentabilité des pêcheries crevettières en Zone I.

Toutefois, comme nous avons signalé ci-dessus, ces résultats pourraient être exagérés. Si les captures simulées étaient plus proches de la distribution réelle par calibre des captures, le bénéfice brut en devises serait de $ EU 5,5 millions. La valeur ajoutée nette nationale, ainsi que les gains nets en devises, seraient réduits de $ EU 1,2 millions par rapport à ceux du Tableau 22.

Tableau 22: Analyse intégrée de la pèche et du conditionnement des crevettes en Zone I: résultats du modèle en année de référence.

Investissement total

US$ 8,8 millions

Revenus bruts

US$ 7,7 millions

Profit brut en devises

US$ 3,0 millions

Valeur ajoutée brut

US$ 5,1 millions

Valeur ajoutée nette

US$ 4,4 millions

Valeur ajoutée nationale nette

US$ 2,4 millions

Gains nets en devises

US$ 3,4 millions

ROI

35%

Emploi (personnes)

2 000

4.2 Les effets des changements de l'effort de la pêche traditionnelle

Un des soucis exprimés par la direction des PNB concernait les retombées négatives possibles de la pêche traditionnelle sur la pêcherie industrielle, et par extension, sur les bénéfices en devises du pays. Nous avons donc simulé l'effet du'une échelle d'efforts de pêche traditionnelle allant de zéro au double de l'effort actuel.

Une fermeture totale réduirait les captures totales légèrement: de 1.973 à 1.953 tonnes, mais avec une augmentation de la valeur de 7%, de $ EU 7,9 à $ EU 8,5 millions. Les bénéfices en devises augmenteraient de 13%, de $ EU 3,4 à $ EU 3,9 millions, avec une majoration de la rentabilité qui passerait de 35% à 39%. Tenant compte des bénéfices socio-économiques au sens large de la pêcherie traditionnelle et des marges d'erreur du modèle, ces bénéfices ne sont pas tels qu'ils justifieraient une fermeture de la pêcherie.

Si l'effort actuel était doublé, la valeur FOB serait réduite de 6,6% à $ EU 7,4 millions. Les gains nets en devises baisseraient de 12% à $ EU 3 millions, et la rentabilité serait à 31%. Vu les contraintes d'espace qui limitent toute expansion des pêcheries de valakira, une réglementation ne semble pas justifiée. On doit remarquer que le nombre actuel de valakira, 326, n'est guère plus élevé que celui de 1975 (300). RABARISON (Comm. 9) estime que le nombre actuel ne peut pas augmenter sensiblement, faute d'espace disponible.

4.3 Les effets des changements de l'effort de la pêche industrielle

L'objectif de ces simulations, présentées au Tableau 23 et à la Figure 2, était de vérifier si la flotte industrielle opère au niveau optimum d'effectifs et d'effort de pêche, aussi bien au point de vue des profits à la société, qu'à celui des revenus des nationaux et des apports en devises.

Tableau 23: Les effets des changements de l'effort de la pêche industrielle: résultats du modèle (en millions de $ EU)

Facteur de variation

Total captures (tonnes)

Valeur en gros

Profit

Valeur ajoutée nationale nette

Gain net en devises

0,7

1 674

6,77

3,05

2,33

3,09

0,8

1 785

7,20

3,09

2,39

3,24

0,9

1 884

7.57

3,09

2.41

3,35

1,0

1 973

7,88

3,04

2,41

3,44

1,1

2051

8,15

2,96

2,38

3,50

1.2

2 122

8,39

2,85

2,34

3,54

1,3

2 185

8,59

2,72

2,28

3,56

1,4

2 242

8,76

2,57

2,21

3,56

Dans ce tableau, la situation actuelle correspond à un facteur de variation de 1, c'est à dire, à 17.756 heures standard d'effort de pêche. On voit que le maximum de profit est à un effort légèrement plus bas, tandis que la valeur ajoutée nationale nette se trouve au niveau d'aujourd'hui. Le gain maximum en devises serait à un effort légèrement plus élevé, mais l'augmentation est tellement marginale qu'elle se trouve dans la marge d'erreur du modèle.

La flotte industrielle est donc à un niveau d'exploitation proche de l'optimum, que ce soit en fonction des profits de la société, ou de sa contribution à l'économie nationale. Cette dernière constatation, toutefois, présuppose que le pays reçoit une part des dividendes en proportion avec les actions détenues par le gouvernement.

La pêcherie industrielle de la Zone 1 parait exceptionnellement bien gérée et hautement rentable, comparée à d'autres pêcheries crevettières de part le monde. Il est probable que cela résulte de la politique gouvernementale qui a donné des droits d'exploitation quasi-exclusifs à une seule société. De la sorte, la surcapitalisation et le gaspillage de la ressource, souvent associé aux pêcheries à accès ouvert, ont été évités.

4.4 Les effets des changements des dates d'ouverture et de fermeture de la pêche industrielle

En 1988, la pêche chalutière a été fermée entre début décembre et la mi-février. Ces dates ont servi dans l'analyse de référence des simulations. Pour les analyses subséquentes, les dates d'ouverture et de fermeture ont été variées, sans changement de l'effort total qui a été réparti sur la saison de pêche. Les résultats figurent au Tableau 24.

Tableau 24: Les effets des changements des dates d'ouverture et de fermeture de la pêche industrielle: résultats du modèle (en $ EU millions)

Total Captures (tonnes)

Valeur en gros

Profit

Valeur ajoutée nat. nette

Gain net en devises

A, Situation actuelle

1.973

7,88

3,04

2,41

3,44

B, Ouverture avancée d'un mois -

2.080

8,17

3.20

2,52

3.58

C, Comme en B et fermeture avancée d'un demi mois

2.070

8,38

3.42

2,66

3.72

D, Comme en B et fermeture avancée d'un mois

2.006

8,34

3.46

2,68

3,72

E, Comme en D, mais avec l'effort réparti en avril-mai seulement

1.995

8,57

3,70

2,83

4,05

On voit au Tableau 24 que' des profits et des bénéfices nets nationaux additionnels pourraient résulter d'un ajustement précis des dates d'ouverture et de fermeture de la pêcherie. Les bénéfices sont relativement modestes* et se trouvent en deçà de la marge d'erreur du modèle. Aucune conclusion ferme ne peut donc être tirée de ces résultats, mais il serait quand-même souhaitable d'évaluer l'effet de changements modestes des dates de la saison de pêche et de la répartition de l'effort. Les indications sont que l'ouverture devrait être retardée de quinze jours à un mois, et la fermeture avancée d'un mois. L'effort qui aurait normalement été appliqué dans ces périodes devrait être réparti de préférence à la deuxième quinzaine de mars et à avril-mai. La mise en application de ces recommandations serait sujette, toutefois, à la possibilité pour l'usine de traitement d'absorber les crevettes additionnelles dans des conditions optimales.

L'expérience acquise ailleurs dans des pêcheries crevettières bien gérées, par exemple en Australie, indique que la date d'ouverture peut être déterminée de façon plus précise par une pêche indicative pendant la fermeture. Un échantillonnage, par exemple hebdomadaire, pourrait être fait à partir de début janvier. Les données, surtout quand elles seront disponibles pour plusieurs années, permettraient d'évaluer le niveau de recrutement et la croissance des crevettes pour l'année.

4.3 Les effets des changements de l'effort de pêche des mini-chalutiers

La réglementation de la pêche des mini-chalutiers a changé depuis 1989. Ils n'ont plus le droit d'exploiter la Zone II, où, dans les années précédentes, les trois-quarts de leur effort s'est effectué. Pour évaluer l'effet de ces mesures, la totalité de l'effort de ces bateaux a été répercuté sur la Zone 1 (Tableau 25).

Tableau 25: L'effet de la répartition totale de l'effort des mini-chalutiers en Zone I: résultats du modèle

Total Captures (tonnes)

Valeur en gros

Profit

Valeur ajoutée nat. nette

Gain net en devises

Situation actuelle

1.973

7,88

3,04

2,41

3,44

Effort total des mini-chalutiers en Zone I

2.077

8,33

3,18

2,62

3,74

L'effet global de ce changement paraît positif. Toutefois, le modèle ne tient pas compte des contraintes techniques des mini-chalutiers, qui ne peuvent peut-être pas exploiter les ressources en eau plus profonde, de nuit, sur la deuxième partie de l'année. Il serait alors souhaitable de répéter l'étude des coûts et bénéfices faite en 1988 (RAZAFINDRAINIBE, Comm. 8). Une évaluation de la performance de cette flotte sous les deux régimes serait alors possible.

5. Références

Le RESTE, L. (1978): Biologie d'une population de crevettes Penaeus indicus M.E. sur la côte Nord-Ouest de Madagascar. Trav. et Doc. de l'ORSTOM. No. 99: 291 p.

MARCILLE, J. (1978): Dynamique des population de crevettes pénéides exploitées à Madagascar. Trav. et Doc. de l'ORSTOM. No. 92: 197 p.

WILLMANN, R. and S.M. GARCIA (1985): A bio-economic model for the analysis of sequential artisanal and industrial fisheries for tropical shrimp (with a case study of Suriname shrimp fisheries). FAO Fish. Tech. Pap. (270): 49 p.

Figure 1a: Captures mensuelles actuelles et estimées pour la pêcherie chalutière industrielle.

Figure 1b: Captures mensuelles actuelles et estimées pour la pêcherie des mini-chalutiers.

Figure 1c: Captures mensuelles actuelles et estimées pour la pêcherie traditionelle.

Figure 2: Profit, valeur ajoutée nationale nette et gains nets en devises en relation avec l'effort de pêche industrielle.