Impression
Rana catesbeiana  (Shaw, 1802)     [Ranidae]
Amphibiotique 
FAO Names:
En American bull frog
Fr Grenouille-taureau americaine
Es Rana toro americana

FAO. 2009. Rana catesbeiana. In Cultured aquatic species fact sheets. Text by Flores Nava, A. Edited and compiled by Valerio Crespi and Michael New. CD-ROM (multilingual).
IDENTIFICATION
Caractéristiques biologiques
C’est l’une des plus grandes grenouilles du genre Rana, qui peut atteindre jusqu'à 20 cm de longueur du museau à la queue, et un poids de 800 g.
Corps robuste, avec une tête large et plate. Peau douce et claire (pas de rides, verrues ou pointes), principalement rouge pâle avec des taches brunes sur les parties dorsales et latérales du corps, y compris les membres et la tête. Côté abdominal blanc. Chez les mâles adultes, l'abdomen supérieur devient temporairement jaunâtre dès que la maturité sexuelle s'approche. Les membres antérieurs sont courts. Les pattes postérieures robustes et longues (représentant jusqu'à 50 pour cent de la longueur totale du corps, et jusqu'à 40 pour cent du poids corporel total). Les membres antérieurs et postérieurs possèdent des enchaînements inter-numériques de natation. Le dimorphisme sexuel est présent, bien qu'il ne soit remarquable que quand l'étape pré-adulte est atteinte.
Galerie d'images
Rana catesbeiana
Enclos d'élevage semi-naturel de la grenouille-taureau (Brésil Centrale)
Enclos d'élevage à environnement contrôlé. (Yucatan, Mexique)
Bassin de nurserie, attaché à un bassin d'élevage de têtards (Guatemala)
PROFIL
Contexte historique
La grenouille-taureau américaine est indigène en Amérique du Nord. Sa répartition géographique naturelle s'étend de la province canadienne du sud-est du Nouveau Brunswick dans le nord, vers le sud à travers les Etats-Unis d'Amérique de l'Est vers la Floride, l'Alabama et la partie Sud-Est du Texas. Elle a été introduite dans d'autres régions, y compris l'Amérique centrale et du Sud, les îles des Caraïbes, et au nord-est et sud-est d'Asie.

Les premières tentatives d'élevage de la grenouille-taureau américaine enregistrées aux Etats-Unis d'Amérique, remontent à la fin du XIX siècle. Il y avait des fermes primitives avec des étangs clôturés en terre, où des têtards sont stockés pour des fins de repeuplement. Les jeunes grenouilles se rassemblaient le long du bord de l'étang pour se nourrir de larves d'insectes en éclosion sur la viande décomposée ou autres déchets domestiques délibérément placés en tant que substrats de ponte. Les faibles rendements ont aussitôt découragé ces essais pilotes. A la fin des années 30, des grenouilles-taureaux ont été introduites au Brésil, et la première ferme de grenouille en dehors des Etats-Unis d'Amérique a été établie. Le taux de réussite était faible à cause du manque de nourriture, des problèmes de cannibalisme et des maladies. L'élevage de grenouille-taureau a regagné de la popularité au Brésil dans les petites entreprises au cours des années 70. De petites entreprises se sont développées et des groupes universitaires se sont impliqués dans la recherche jusqu'à la fin des années 80, concevant des installations et des techniques d'élevage pour les grenouilles-taureaux. Les systèmes sont décrits dans la section de production de cette fiche.

Taiwan, Province de la Chine, a importé la première série de grenouilles-taureaux en tant qu'espèce pour une aquaculture alternative potentielle dans les années 50. Un programme de recherche visant l'élevage du Rana catesbeiana a été établi.

Les premiers essais d'élevage de ces espèces, au Mexique, ont commencé au début des années 60, quand ces espèces ont été introduites. La première ferme a été créée avec l'objectif de satisfaire la demande croissante en grenouilles vivantes aux Etats-Unis d'Amérique. La ferme comporte des unités de reproduction, d'élevage et de grossissement de têtards. Elle, est devenue, par la suite, une unité de production extensive de têtards pour le repeuplement des cours d'eau naturels qui sont devenus, plus tard, des fonds de pêche de grenouille.
Entre 1968 et 1990, deux groupes de recherche aux Etats-Unis d'Amérique, à l'Université du Michigan, et à l'Université de l'Etat de Louisiane, ont mené de la recherche sur les techniques d'élevage de la grenouille-taureau comme animal de laboratoire, et sur sa physiologie reproductive, pathologie et nutrition.

Au début des années 90, les aquaculteurs thaïs ont, également, commencé l'élevage des grenouilles, et la (en parallèle avec le Rana tigerina, espèces indigènes de l'Asie du sud-est) est devenue l'une des espèces populaires mise en élevage, techniquement soutenues par l'Université de Chulalongkorn.

Entre 1991 et 2001, le Centre de la recherche et des études avancées (Cinvestav) du Mexique, a développé un programme complet de recherche appliquée pour son élevage, ayant pour résultat d'autres avances en physiologie reproductrices, nutrition, pathologie et écophysiologie, qui ont mené au développement d'un système d'élevage de type immergé qui est actuellement commercialisé dans un certain nombre de régions du Mexique et de l'Amérique Centrale.
Principaux pays producteurs
Bien que la production de ces espèces n’est rapportée à la FAO que par deux pays, des unités commerciales existent, également, au Mexique, au Guatemala, au Salvador, au Panama, à l'Equateur, en Argentine, au Thaïlande, en Indonésie, à la République démocratique populaire lao, au Viet Nam et en Malaisie. Il y a des fermes expérimentales aux États-Unis d'Amérique, au Cuba et au Porto Rico. Il est probable que la production des autres fermes commerciales soit rapportée à la FAO sous la catégorie statistique plus générale les 'grenouilles (Rana spp.)'.

Principaux pays producteurs de Rana catesbeiana (FAO Statistiques des pêches, 2006)
Habitat et biologie
Les grenouilles-taureaux s'adaptent aisément et se reproduisent dans une grande variété de conditions climatiques. Elles sont trouvées dans des régions tempérées, où elles hibernent pour résister aux températures ambiantes au-dessous de zéro, et également dans des régions tropicales, où les températures atteignent 40 °C pendant les mois d'été.

La physiologie reproductrice des grenouilles-taureaux est fortement influencée par la température, la photopériode, l'humidité ambiante, et la pression barométrique. En conséquence, plus une population est près de l'Equateur, plus la durée de sa période de reproduction est grande. Tandis que la ponte chez le stock de grenouille-taureau du Panama et de l'Equateur s’étend sur toute l'année, les stocks sauvages au Mississippi (Etats-Unis d'Amérique) ont une saison de reproduction de trois mois.

La métamorphose des têtards dépend de deux types de facteurs écologiques :
  • Les conditions environnementales adéquates (température, qualité de l'eau, disponibilité de nourriture).
  • Les interactions concurrentielles (intra- et interspécifiques et présence des prédateurs).
Tous ces facteurs agissent comme 'tamis' de sélection naturelle, permettant seulement aux individus les plus convenables de survivre pour atteindre l'étape d'adulte. En cas d'élevage, où on élimine artificiellement de tels facteurs, la variabilité génétique s'exprime par des disparités de taille et la vulnérabilité des organismes les plus faibles.

En général, les grenouilles-taureaux de l'hémisphère nord (c-à-d. l'Asie, l'Amérique Centrale et du Nord) se reproduisent entre mars et août, alors que les populations des pays sud de l'Equateur (c-à-d le Brésil, l'Uruguay et l'Argentine) se reproduisent entre septembre et février. La fécondité des grenouilles-taureaux est fonction de l'âge, plutôt que de masse de corps. Chez les femelles mises en élevage, on a enregistré pour celles qui ont donné une première ponte et celles de trois ans, entre 1 300 et 33 000 oeufs pondus respectivement.

Le développement embryonnaire et la synchronisation de la métamorphose sont fortement dépendants de la température. Dans les régions tropicales (>26 °C) l'éclosion se produit dans un délai de 48 heures. La concentration de l'oxygène dissous a une importance particulière à ce stade, et les masses d'oeufs doivent être gardées près de la surface. Les niveaux d'OD devraient être >3 mg/litre. A l'éclosion, les jeunes larves mesurent approximativement 10 mm de longueur et s'attachent sur les surfaces douces grâce à une ventouse orale. Elles ont un sac vitellin qui est consommé en, à peu près, 72 heures à une température ≥26 °C. Dés que le sac vitellin est épuisé, les larves deviennent libres pour nager, les filtres alimentent les têtards.

La transition ontogénique des habitudes d'alimentation inclut le filtrage du phytoplancton et le broutage des algues benthiques, la detritophagie et une orientation progressive vers l'ingestion de protéine animale, avant d'atteindre le climax métamorphique quand l'alimentation devient brièvement autogène. Après résorption de la queue, les petites grenouilles deviennent carnivores.

Les stocks de grenouille mis en élevage peuvent atteindre une survie de plus de 50 pour cent. La variabilité génétique s’exprime par une asynchronie significative en croissance et une synchronisation à la maturité sexuelle dans chaque cohorte. Dans les conditions tropicales, les individus les plus convenables peuvent atteindre la taille commerciale (>180 g), en 3 mois après métamorphose, et la maturité sexuelle en 7 mois après l’éclosion, tandis que les individus faibles peuvent prendre un an.
PRODUCTION
Cycle de production
Cycle de production de Rana catesbeiana
Syst�mes de production
Approvisionnement en juvéniles 

Diverses stratégies sont utilisées par les éleveurs de grenouille-taureau pour obtenir les alevins. Celles-ci incluent la collecte des masses d'oeufs ou de têtards de la nature, la reproduction semi-naturelle en captivité (reproduction semi-contrôlée), et plus récemment, la manipulation environnementale et hormonale pour une reproduction contrôlée.

Collecte de la nature

Plusieurs petits fermiers de l'Amérique Latine, dans les zones où les populations sauvages de grenouille-taureau se reproduisent, rassemblent les têtards pendant la saison de la reproduction. Les plus petits têtards (<50 mm) sont transportés dans de l'eau saturée en oxygène dans des sachets en plastique de 1 500 - 2 000/litre. Les têtards en phase de métamorphose sont également collectés. Ceux-ci sont placés sur des feuilles de coton imbibées, et transportés dans des boîtes de carton perforées à 250/m².

Reproduction semi-naturelle

Elle consiste en la mise en charge d'adultes, mâles et femelles, dans des enclos de reproduction où pratiquement aucune gestion autre que l'alimentation n'est pratiquée. Les enclos de reproduction sont de deux types. Les fermiers aquacoles asiatiques emploient les bassins cimentés carrés de 10-20 m², avec des murs de 1 m et une couche permanente d'eau de 8-12 cm. L'eau parcourt le bassin sans interruption. Les géniteurs sont stockés à 1-5/m², avec un sex-ratio de 1 mâle: 1-3 femelles. L'alimentation se compose de 40 pour cent de granulés flottants de protéine, donnés une fois par jour à raison de 2,5-3 pour cent du poids corporel/jour.

Les fermes latino-américaines de grenouille-taureau utilisent généralement des enclos de reproduction de type semi-sec. Ils ont des dimensions variables (de 10 à 1 600 m²), construits avec des blocs de cendre ou des cernes de tissu agricoles. Certains enclos ont également une maille supérieure pour empêcher la prédation avienne. Entre 75 et 90 pour cent de la superficie totale du fond de l’enclos est couverte par l'herbe, alors que le reste est en béton d'une profondeur (<10 cm). Ces derniers sont utilisés en tant que sites de frai et peuvent être petits (1 m²), pour un couple à la fois, ou assez grand pour la reproduction collective (20-60 m²). Les points d'alimentation et les abris (habitats) sont également présents. L'alimentation se compose de 40 pour cent de granulé de protéine, distribués une fois quotidiennement à raison de 2,5-3 pour cent du poids du corps/jour, ainsi que 2-3 pour cent du poids du corps/jour des larves flottantes (Musca domestica).

Reproduction contrôlée

La reproduction contrôlée demande la manipulation de la température de l'eau ambiante, de l'humidité ambiante et de la photopériode à l’intérieur des installations de reproduction. Une telle stratégie est souvent suffisante pour stimuler la reproduction au cours de l'année, particulièrement dans des latitudes thermiquement stables. Cependant, la stimulation hormonale est parfois utilisée. Les fermes aquacoles intensives de grenouille-taureau au Mexique et au Guatemala utilisent des installations couvertes pour la reproduction, ce qui maintient la chaleur par effet de serre chaude. Les bâtiments sont divisés en trois sections :
  1. Une série de 3-5, 25 m², bassins pour stockage de géniteurs séparés par sexe.
  2. Une zone collective de regroupement des mâles et des femelles.
  3. Une série de petites boues de ponte (1 m²).
La température dans le bâtiment oscille entre 28 °C et 42 °C dans un cycle de 24 heures durant l'année. La température de l'eau reste constante 26-28 °C. Des ampoules sont également disposées dans le bâtiment, et sont réglées automatiquement pour maintenir une photopériode de 10D:14L. L'humidité ambiante est maintenue à 95-98 pour cent, grâce à des aspersions d’eau Des géniteurs sont stockés à 10/m² dans la section 1, à partir de laquelle les individus mûrs sont transférés à la section 2 à raison d'un ratio d'un mâle: 1:1 de femelle. La densité de mise en charge est réduite à 1/m². Le frai des géniteurs a lieu dans la section 3.

Ecloserie

La plupart des fermes utilisent leurs bassins d’élevage de têtards pour incuber les frais fécondés. Cependant, d’autres ont des équipements spécifiques d'incubation. Ceux-ci comprennent les constructions en béton où les oeufs sont placés dans de petits récipients en plastique (1 m²) ou de fibre de verre. Les oeufs fécondés sont maintenus à une profondeur de (5-8 cm), statique, exempte de chlore et d’une couche d’eau propre dans un site abrité et aéré d'une température de (25-26 °C). Aucune aération n'est utilisée. L’éclosion se produit dans un délai de 48 heures à une température de 26 °C.

Nurserie

Elevage de têtard

Une fois que les têtards ont atteint l'étape de première alimentation, ils sont transférés aux bassins d’élevage de têtards. L'inoculation de phytoplancton est effectuée durant les deux premières semaines, et l'alimentation complémentaire est alors fournie à raison de 2-4 fois par jour. La densité de mise en charge recommandée est 50/m².

La qualité de l’eau est maintenue en versant de l'eau douce continuellement dans le bassin (1-1,5 fois/jour), ou par aération. La récolte est un procédé courant pour abaisser la concurrence intra-spécifique. La synchronisation de la métamorphose change considérablement parmi les individus. Les têtards précoces deviennent des petites grenouilles (froglets) en 45 jours, alors que la grande partie de la population atteint ce stade en 90-120 jours, et une petite partie de la cohorte (7-12 pour cent) se métamorphosera après un an ou plus, même en conditions tropicales.

Nurserie

Des bassins de nurserie sont seulement utilisés dans le système humide mexicain. Ils sont de 5,0 x 2,5 x 0,40 m, attachés aux bassins d’élevage des têtards (voir la photographie dans la galerie d'images). Ici les petites grenouilles se nourrissent sur les granulés inertes et flottants. Par la récolte courante, les individus plus faibles et de croissance lente sont enlevés. Les petites grenouilles sont stockées à 50 et 75/m². Une couche d'eau de 2 cm est maintenue de manière permanente. Les jeunes grenouilles sont alimentées ad libitum au moins 6 fois par jour avec 1/16', 40 pour cent de protéine brute, miettes flottantes, jusqu'à ce qu'elles atteignent 30-45 g, ce qui dure, normalement, 30 à 45 jours à une température de 26 °C.

Techniques de grossissement 

Les systèmes de grossissement peuvent être classés en deux principaux types: systèmes sec et semi-sec et humides (inondés).

Systèmes secs

Ceux-ci incluent les conceptions brésiliennes mentionnées dans le tableau suivant.

Système Principaux caractéristiques physiques Pays
Aquaterrarium Canaux ouverts en terre ou en béton, peu profonds, étroits, longs avec les bords et les terrasses inclinés et couverts d’herbe Brésil, Mexique
Bassin-Ile De forme carrée, de 20-30 m², sans toit, fond couvert d’herbe, avec une plateforme centrale en béton (superficie 10%), entourée par un canal peu profond (<0,10 m). Brésil, Taiwan Province de Chine
Salles de confinement Carrées, 12 m², parquées en béton, salles murées. Le fond est une rampe avec sa partie inférieure couverte d’une couche d'eau Brésil
Amphifarm Bâtiments en béton et fermés contenant 8-12, 20-25 m², salles décroissante parquetées en béton. Le fond a deux canaux étroits, abris préfabriqués et nourrisseurs filtrants (filtre d'aliment) Brésil, Equateur
Serres (chaudes) Bassins en bois ou béton de 4-8 m² avec le fond partiellement inondé. Les bassins sont placés dans des bâtiments en bois ou encadrés avec du métal, plastique ou couverts d’une bâche de protection Brésil, Argentine, Uruguay, Mexique, Guatemala
Boîte de grenouille Rangée verticale en bois ou fibre de verre, boîtes de chauffage avec de l'eau et plateaux d'alimentation Brésil, Argentine

Système semi-sec et humide

Cette catégorie comporte un certain nombre de systèmes utilisés en Asie du Sud-Est, ainsi que quelques versions latino-américaines utilisées au Mexique, au Guatemala, à l'Argentine et à l'Uruguay. Le tableau suivant récapitule les principales caractéristiques opérationnelles et productives.

Zone de surface humide 30-50% de la zone totale du bassin d'engraissement 100% de la zone totale du bassin d'engraissement
Eau dynamique Statique Système de re-circulation ouvert
Stade de nurserie Non Oui
Rendement moyen 12-16 kg/m2 14-22 kg/m2
Type d’aliment Complémentaire + larve vivante flottant 100% aliment complémentaire
Souplesse d'utilisation fonctionnelle Limité Haut


Apport de nourriture  

Les aliments spécifiques des grenouilles sont utilisés dans quelques pays asiatiques, alors que les fermiers latino-américains utilisent principalement des aliments de tilapia ou de truite.

Techniques de récolte  

Une fois que les grenouilles atteignent la taille commerciale, elles sont préparées pour la récolte. Elles sont privées de nourriture pendant 24 heures avant la récolte. Dans les systèmes semi-secs, les salles de grossissement sont vidangées et les grenouilles sont récoltées manuellement. La récolte est effectuée plus ou moins de la même façon dans les systèmes humides bien que, dans quelques fermes, l'eau glacée est pompée dans les bassins pour anesthésier par hypothermie les grenouilles afin de mieux les manipuler.

Manipulation et traitement

Le traitement des grenouilles a lieu dans des installations de traitement certifiées. Les grenouilles sont anesthésiées par hypothermie (12' à 4 °C) et sont, par la suite, abattues. Le traitement inclut le saignement, le dépouillage et le découpage des membres inférieurs, qui alors sont complètement nettoyés en utilisant l'eau chlorée. Les cuisses sont individuellement mises en sac, gelées et emballées selon la taille dans des boîtes conçues pour le transport. Les cuisses de grenouille sont congelées à -15±2 °C ce qui leur donne une durée de conservation atteignant 6 mois.

Les grenouilles destinées au marché du vivant ou scientifique sont manuellement rincées et emballées dans des boîtes en carton perforées de 25-lb, cirées. Les grenouilles vivantes sont transportées en avion, dans des conditions fraîches et sèches. La survie peut atteindre souvent 99 pour cent quand le voyage ne dépasse pas 72 heures.

Coûts de production   

Les frais annuels d'exploitation pour une ferme de grenouilles-taureaux de 36 tonnes/an (au Mexique) peuvent atteindre un total de 67 560 dollars EU (41 pour cent d’aliment; 31 pour cent de main d’œuvre). Les coûts fixes d’investissement sont de 130 000 dollars EU (20 000 dollars EU pour la terre; 90 000 dollars EU pour les infrastructures; 16 000 dollars EU pour l’équipement; et 4 000 dollars EU de stock géniteurs initial).
Maladies et mesures de contrôle
Les principaux problèmes des maladies affectant les grenouilles-taureaux américaines sont représentés dans le tableau ci-dessous.

Dans certains cas des antibiotiques et d'autres médicaments pharmaceutiques ont été administrés lors du traitement mais leur citation dans ce tableau n'implique pas une recommandation de la FAO.

MALADIE AGENT TYPE SYNDROME MESURES
Maladie 'pattes rouges'. Présence de plusieurs bactéries, synergiquement ou mono-spécifique. Les genres les plus communs sont Aeromonas, Pseudomonas, Klebsiella, Edwardsiella, Myma, Streptococcus Bactérie pattes rouges; anus rouge Antibiotiques; biosécurité; mouvement seulement des organismes non infectés
Œdème général La plupart des genres causatifs communs sont Streptococcus et Staphylococcus Bactérie Gonflement général Antibiotiques; biosécurité; mouvement seulement des organismes non infectés
Maladie du 'tourbillon' 'spirale' Les genres les plus généralement détectés chez les organismes malades sont Aeromonas, Streptococcus et Staphylococcus Bactérie Antibiotiques; biosécurité; mouvement seulement des organismes non infectés
Tuberculose Mycobacterium spp. Bactérie Tuberculose; des ulcères externes peuvent apparaître Antibiotiques; biosécurité; mouvement seulement des organismes non infectés
Mycose Achlya spp., Saprolegnia spp. Champignon Ulcères, des fois avec les mycéliums visibles; peau rougissante Fongicides; biosécurité
Environnemental Divers (congénital, nutritionnel, environnemental) Bonnes pratiques de gestion


Fournisseurs d’expertise en pathologie

L’assistance peut être obtenue des sources suivantes:
  • Dr. Marcio Hipolito, Instituto Biológico de Sao Paulo, Brazil
  • Dr. Putsatee Paryanonth, Chulalongkorn University, Bangkok, Thailand.
  • Dr. Victor Vidal, Center for Research and Advanced Studies (CINVESTAV), Merida, Mexico
  • Dr. Daniel Carnevia Instituto Nacional de Pesca, Montevideo, Uruguay.
STATISTIQUES
Statistiques de production

Production globale d’aquaculture de Rana catesbeiana
(FAO Statistiques des pêches)

Marché et commercialisation
En 1980, on a estimé que 3 pour cent du marché global des grenouilles (toutes espèces) a été approvisionné par l'aquaculture, alors que les contributions actuelles (2002) estimées sont de 15 pour cent, tenant compte du taux de croissance calculé de l'industrie. Les statistiques du marché se rapportant aux grenouilles sont rares et incertaines. Certaines statistiques enregistrées de demande placent les Etats-Unis d'Amérique en tant que le plus grand consommateur des grenouilles (toutes espèces), suivi de la France, du Canada, de la Belgique, de l'Italie et de l'Espagne. Il y a trois principaux créneaux pour les grenouilles-taureaux, à savoir :
  • Cuisses de grenouille.
  • Grenouilles vivantes.
  • Besoins pour les études (la formation) et la science.
Le marché des cuisses de grenouille est le plus grand dans le monde entier. Les principaux producteurs (capture et aquaculture) sont l'Indonésie et le Taiwan. Les prix dépendent du poids, variant entre 3,86-10,14 dollars EU/kg (en 2004). La demande en grenouilles vivantes pour l'alimentation a augmenté particulièrement parmi les groupes asiatiques vivants au Canada et aux Etats-Unis d'Amérique. Les prix des grossistes varient entre 2,25 dollars EU et 3,75 dollars EU/kg de la grenouille entière, selon le poids. Les principaux producteurs (capture et aquaculture) sont le Taiwan, le Brésil et le Mexique.

Les grenouilles-taureaux vivantes destinées à des fins éducatives ou scientifiques sont vendues aux Etats-Unis d'Amérique à des compagnies de traitement. Trois catégories de taille sont sur le marché: 4-5', 5-6', et 6-7' (S-VL); les prix oscillent entre 1,30-3,25 la pièce.
SITUATION ET TENDANCES
Des recherches permanentes s'axant sur la nutrition, la pathologie et la reproduction permettent d'importantes améliorations ce qui accroîtra la production à l'avenir. Cependant, il reste beaucoup à faire dans le domaine de la génétique. Les prix tendront à augmenter graduellement, vu que la commercialisation des grenouilles sauvages capturées devient restreinte, remplacée par cellei des animaux d’élevage; néanmoins, d'importants efforts devraient se concentrer sur le marketing et la publicité, puisque la viande de grenouille et ses attributs sont loin d'être largement connus.
PROBLÈMES ET CONTRAINTES MAJEURS
Comme dans tous les types d’aquaculture, l'élevage de grenouille-taureau peut poser des problèmes en cas d'absence de contrôle rigoureux. Le tableau suivant récapitule une série d'externalités probablement causées par l'élevage de grenouille, ainsi que les risques impliqués et quelques suggestions de prévention ou d'atténuation.

Externalité Risques Mesures (stratégies) d'atténuation
Décharges organiques Eutrophisation et changement écologique des eaux avoisinantes; pollution organique de l'eau destinée à la consommation humaine Le traitement des eaux usées des exploitations (fermes); réutilisation de l'eau usée dans l'agriculture; utilisation des aliments moins polluants
Antibiotiques Stimulation de la résistance bactérienne naturelle La non utilisation des antibiotiques; remplacement des médicaments par une gestion adéquate et de la prophylaxie
Introduction des espèces exotiques L'introduction des espèces non indigènes (d'origine étrangère); pathogènes; hybridation non souhaitée Implémenter des études d'impacts écologiques préliminaires; adopter des mesures rigoureuses de biosécurité en vue d'empêcher les fuites; mettre en quarantaine les organismes introduits
Conflits sur l'utilisation des ressources Les eaux et les terres qui sont ou qui peuvent être utilisées d'une manière plus efficace en vue de réaliser un profit social Faire une analyse comparative du coût/bénéfice avec d'autres activités déjà existantes sur place socialement ou économiquement potentielles
Collection d'oeufs et de têtards de la nature Diminution du recrutement des pêcheries de grenouilles d'importances commerciale Mener des études (recherches) sur les populations dynamiques; utiliser l'aquaculture pour le repeuplement des fonds de pêche naturels


Pratiques pour une aquaculture responsable
Tous les pays exigent un certificat sanitaire en achetant des cuisses de grenouille mais aucun écrit du CITES n'est requis.

Il est important de développer un cadre de normalisation spécifique pour l'élevage de la grenouille-taureau, puisqu’il devient une activité aquacole importante dans plusieurs régions. Il devrait également suivre les principes généraux adoptés par le code de conduite pour une pêche responsable, l'article 9.
RÉFÉRENCES
Bibliographie
Aguiar, H. 1992. O sistema vertical ranabox. In Anais do VII Encontro Nacional de Ranicultores. Rio de Janeiro, Brazil, avril 6-9, 1992, pp. 65-70. Associa��o dos Ranicultores de Rio de Janeiro.

Benitez, M.M. & Flores-Nava, A. 1997. Growth and metamorphosis of Rana catesbeiana (Shaw) tadpoles fed live and supplementary feed, using tilapia Oreochromis niloticus (L.) as a biofertilizer. Aquaculture Research, 28:481-488.

Carmona, C., Olvera, M.A., Flores-Nava y V. & Ontiveros, A. 1997. La nutrici�n de la rana y su importancia en ranicultura. In Mem. II Technofrog �97. International Meeting on Frog Research and Technology. Santos, Brazil, July 19-23, 1997, pp. 75-81. Academia Brasileira de Estudos Tecnicos em Ranicultura.

Chamberlain, F.M. 1897. Notes on the edible frogs of the United States and their artificial propagation. US Bureau of Fisheries. Fisheries Document for 1897. pp. 249-261. Washington, DC, USA.

Chen, T.P. 1976. Aquaculture Practices in Taiwan. Page Bros, Norwich, UK. 162 pp.

Culley, D.D. 1976. Culture and management of the laboratory frog. Laboratory Animal, 5:30-36.

Culley, D.D. 1991. Bullfrog culture. In C.E. Nash (ed.), Production of Aquatic Animals. World Animal Science C4, pp. 185-205. Elsevier, Amsterdam, Netherlands.

Culley, D.D., Horseman, N.D., Amborski, R.L. & Meyers, S.P. 1978. Current status of amphibian culture with emphasis on nutrition, diseases and reproduction of the bullfrog Rana catesbeiana. Proceedings of the World Mariculture Society, 9:653-670.

Donizete, T.R. 1997. Avalia�ao do Mercado mundial de carne de rana. In Mem. II Technofrog �97. International Meeting on Frog Research and Technology. Santos, Brazil, July 19-23, 1997, pp. 3-11. Academia Brasileira de Estudos Tecnicos em Ranicultura.

Easley, K.A., Culley, D.D., Horseman, N.D. & Penkala, J.E. 1979. Environmental influences in hormonally induced spermiation of the bullfrog Rana catesbeiana. Journal of Experimental Zoology, 207:407-416.

Flores-Nava, A. 1992. Specific phytoplankton consumption rates and preferences by tadpoles of the bullfrog Rana catesbeiana fed a polyculture of microalgae. In Abstracts of World Aquaculture �92, Orlando, Florida, May 21-25, 1992, pp. 139-140. World Aquaculture Society, Baton Rouge, Louisiana, USA.

Flores-Nava, A. 1993. Avances en la investigaci�n y desarrollo de la tecnolog�a del cultivo de rana en el sureste de M�xico. In Mem. I Simposio Internacional de Investigaci�n Acu�cola en Centroam�rica. San Jos�, Costa Rica, octubre 5-8, 1993, pp. 99-106. Universidad Nacional de Costa Rica. Imprenta Universitaria, San Jose, Costa Rica.

Flores-Nava, A. 1994. An overview of frog farming in M�xico. In K.P.P. Nambiar & T. Singh (eds.). Proceedings of the INFOFISH-AQUATECH �94 International Conference on Aquaculture, Colombo, Sri Lanka, August 29-31, 1994, pp. 131-137. INFOFISH, Kuala Lumpur, Malaysia.

Flores-Nava, A. 1999. Cultivo Intensivo de Rana Toro Rana catesbeiana. Manual. T�cnicas de Acuicultura. Programa Regional de Apoyo al Desarrollo de la Pesca en el Istmo Centroamericano (PRADEPESCA-Uni�n Europea). Panama. 42 pp.

Flores-Nava, A. & Vera, P. 1999. Growth, metamorphosis and feeding behavior of Rana catesbeiana Shaw, 1802 tadpoles at different rearing densities. Aquaculture Research, 30:1-7.

Flores-Nava, A. 2000. Frog farming: a comparison between the wet and the semi-dry on-growing systems. Global Aquaculture Advocate, 1(1):52-54.

Flores-Nava, A. 2001a. Aspectos generales de la biolog�a de Rana catesbeiana de importancia para su cultivo. In T. Jaramillo, Olivera, J. & Vel�zquez, J. (eds.), Reproducci�n y Manejo de Fauna Silvestre, pp. 195-210. Universidad Aut�noma Metropolitana, M�xico, Distrito Federal, Mexico.

Flores-Nava, A. 2001b. Generalidades del cultivo de rana toro Rana catesbeiana, Shaw, 1802. In T. Jaramillo, Olivera, J. & Vel�zquez, J. (eds.), Reproducci�n y Manejo de Fauna Silvestre, pp. 211-233. Universidad Aut�noma Metropolitana, M�xico, Distrito Federal, Mexico.

Flores-Nava, A. 2002. Estudio de factibilidad para el establecimiento de una granja de rana para el mercado exterior, en Panama. Documento de Circulaci�n Restringida. Convenio HO/AFN 0125-2002. Grupo HO-Panama, Panam�. 33 pp.

Fontanello, D., Arruda-Soares, H., Mandelli, J., Penteado, L.A. & Justo, C.L. 1984. In Manejo Alimentar de Ras. Mem. IV Encontro Nacional de Ranicultores. Goiania, Brazil, 5-9 novembro, 1984, pp. 91-107. Mim. Associa��o Goiania dos Criadores de Ras.

Glorioso, J.C., Amborski, R.L., Amborski, G.F. & Culley, D.D. 1974. Microbiological studies on septicemic bullfrogs, Rana catesbeiana. American Journal of Veterinary Research, 35:1241-1245.

Gosner, K.L. 1960. A simplified table for staging anuran embryos and larvae with notes on identification. Herpetologica Chicago, 16:183-190.

Horseman, N.D., Smith, C.A. & Culley, D.D. 1978. Effects of age and photoperiod on ovary size and condition in the bullfrog (Rana catesbeiana Shaw) (Amphibia, Anura, Ranidae). Journal of Herpetology, 12(3):287-290.

Lindenbaum, I. 1997. Estad�sticas de comercio exterior: Mercado de ancas de rana en USA y Francia. In Proceedings of the II Technofrog �97. International Meeting on Frog Research and Technology. Santos, Brazil, July 19-23, 1997, pp. 26-38. Academia Brasileira de Estudos Tecnicos en Ranicultura.

Lopes-Lima, S. & Agostinho, C.A. 1988. A cria�ao de ras. Editorial Globo (Cole�ao do agricultor-pequenos animais), Rio de Janeiro, Brazil. 187 pp.

Lopes-Lima, S. & Agostinho, C.A. 1992. A tecnolog�a de cria�ao de ras. Universidade Federal de Vi�osa. Imprenta Universitaria, Vi�osa, Minas Gerais, Brazil. 168 pp.

Mayes, I. 1963. Folleto instructivo para la cr�a artificial de la rana comestible rana toro Rana catesbeiana. Bolet�n del Banco Nacional de Cr�dito Ejidal, Oficina de Piscicultura, Distrito Federal, M�xico. 47 pp.

Nace, G.W. 1968. The amphibian facility of the University of Michigan. Bioscience, 18:767-775.

Oloriz, M. 1997. La ranicultura en Uruguay: desarrollo y perspectivas. In Proceedings II Technofrog '97. International Meeting on Frog Research and Technology. July 19�23. Santos, Brazil, p. 8. Academia Brasileira de Estudos Tecnicos em Ranicultura.

Ontiveros, E.V., Valdez, R.A., Lili, A., Romano, M. & Flores-Nava, A.2002a. Influencia ambiental sobre el sistema end�crino-reproductivo, maduraci�n gon�dica y desoves en hembras de Rana catesbeiana, Shaw, 1802. In Memorias de la. XXVII Reuni�n Anual de la Academia de Investigaci�n en la Reproducci�n, A.C. Morelia, Mich., M�xico, jul. 1�3, 2002, p. 250. Academia de Investigaci�n en la Reproducci�n, A.C., Mexico, Distrito Federal.

Ontiveros, V., Flores-Nava, A., Orozco, H., Lili, A., Navarro, M.C. & Ambriz, G. 2002b. Estimaci�n del n�mero de espermatozoides en test�culos, a partir de la masa corporal en rana toro Rana catesbeiana Shaw, 1802. In Memorias de la VII Reuni�n Nacional de Herpetolog�a. Guanajuato, M�xico, nov. 25-28, 2002, p. 122. Sociedad. Mexicana de Herpetolog�a.

Paryanonth, P. & Daorerk, V. 1994. Frog farming in Thailand. In K.P.P. Nambiar & T. Singh (eds.). Proceedings of the INFOFISH-AQUATECH �94 International Conference on Aquaculture, Colombo, Sri Lanka, August 29-31, 1994, pp. 126-130. INFOFISH, Kuala Lumpur, Malaysia.

Rubin, R. 1979. La rana y su Explotaci�n. Editorial Continental, M�xico, Distrito Federal. 132 pp.

Ryan, M.J. 1980. The reproductive behavior of the bullfrog Rana catesbeiana. Copeia, 1:108-114.

Santana-Costa.1992. Desenvolvimento do aparelho reprodutor e fatores associados ao ciclo reproductivo da ra-touro no sistema anfigranja. Unpublished MSc Thesis. Universidade Federal de Vi�osa, Mina Gerais, Brazil. 98 pp.

Vizotto, L.D. 1979. Aspectos t�cnicos de ranicultura. In Anais de I Encontro Nacional de Ranicultura. Mimiog. Universidade de Sao Paulo, Brazil, jan. 12�15, 1979, pp. 27-67. Universidade de S�o Paulo, Brasil.