Approvisionnement en juvéniles
Ecloserie d’eau douce
Les géniteurs sont sélectionnés à partir des stocks de production du site en mer, puis placés dans des bacs d’eau douce en automne approximativement 2 mois avant lacération.
Les œufs sont recueillis à secs, fécondés avec la laitance, ensuite mis dans de l’eau durcie et désinfectée, avant de les étaler dans des systèmes de clayettes ou Silo. Ils subissent un choc après le stade oeillé en versant un récipient dans l’autre pour enlever les œufs non fécondés.
L’éclosion a lieu dans les plateaux en écloserie ou après leur transfert aux bacs. Les alevins sont fournis avec un “substrat” d’accouplement ou substrat rocheux pour remplacer le gravier naturel "redd", et sont normalement maintenus dans des conditions d’obscurité. L’incubation des œufs et le maintien des alevins se fait normalement dans une eau dont la température est <10°C. Suite à la résorption du sac vitellin, les alevins « nagent vers le haut » dans la colonne d’eau, montrant ainsi qu’ils sont prêts pour recevoir leur première nourriture inerte qui est normalement fournie après le transfert des alevins retardés dans les bacs, bien que l’aliment peut être offert dans les plateaux d’écloserie. “Les juvéniles prêts à s’alimenter” peuvent être cultivés, à partir du stade parr jusqu’au stade smolt, dans des bacs, soit en flux ouvert, en différents systèmes de re-circulation, ou plus tard dans des cages en lac.
Nurserie
Le saumon peut être maintenu dans une température et lumière ambiantes pour produire les smolts « S1 » au printemps de l’année après l’éclosion, ou bien ces dernières peuvent être manipulées artificiellement pour induire la smoltification. Les densités de la production varient selon le système; dans les systèmes très intensifs, le poisson peut être maintenu à des densités aussi élevées que 50 kg/m
3 ou plus.
Techniques de grossissement
En eau de mer
Les poissons de 40 à 120 g, qui viennent de subir la smoltification, sont transférés en mer après avoir vérifier que le processus de smoltification s’est bien déroulé et que ces derniers sont prêts maintenant, pour vivre en eau de mer, et ceci se fait en combinant entre l’expérience et les techniques de tolérance à l’eau de mer. Les transferts sont normalement réalisés dans des bacs, spécialement conçus, qui sont alors transportés par terre, en hélicoptères, et par mer dans des bateaux spécialisés "wellboats" (bateaux avec une bonne circulation d’eau de mer). Le grossissement en mer a lieu, normalement dans des cages faites de grands filets suspendus par des systèmes de différents flotteurs "walkway" ancrés au fond marin, bien que certaines cultures se sont faites dans des bacs à terre avec pompage d’eau de mer. Les cages peuvent être carrées ou circulaires de différents systèmes et tailles. Dans les grands sites les cages peuvent être d’un aussi grand diamètre que 24 m
2ou 100 m², et des filets suspendus qui peuvent atteindre une profondeur de 15–18 m, renfermant des volumes d’eau de milliers de mètres cubes. Plusieurs cages peuvent être groupées ensemble pour former un site en mer.
Les sites en mer sont sélectionnés en tenant en compte de la température et de la salinité de l’eau, du flux et des taux d’échange d’eau, de la proximité à d’autres fermes et/ou pêche naturelle, et conformément aux réglementations d’autorisation locale. Le saumon atlantique croît mieux dans des sites où la température ne dépasse pas 6 et 16°C comme limites, et où les salinités sont proches des niveaux océaniques (33–34‰). Le flux d’eau doit être suffisant pour éliminer les effluents et apporter une eau bien oxygénée (approximativement 8 ppm). Des densités maximales de stockage allant jusqu’à 20 kg/m
3 sont normales. Ces poissons sont élevés dans des sites marins jusqu’à 2 ans et leur pêche commence à partir d’un poids de 2 kg. Les sites marins contiennent normalement une seule génération de poisson. Une bonne pratique consiste à laisser les sites marins au repos, vides, pendant une période de 6 semaines ou plus avant l’introduction d’une nouvelle génération de poissons.
Apport de nourriture
Le gros de l’aliment du saumon est produit par trois ou quatre grandes sociétés. La farine de poissons et l’huile de poissons, proviennent en grande partie des grandes industries de pêches de l’Amérique du Sud, et elles constituent toujours la base des régimes alimentaires du saumon, quoique leur demande croissante vers la recherche d’autres produits de substitution d’origine végétale dans les prochaines années. Les aliments utilisés en élevage contiennent des niveaux élevés d’huile de poissons, qui est efficacement utilisée par le saumon, souvent à un taux de conversion proche de 1 :1. Les méthodes et les technologies d’alimentation se sont aussi développées dernièrement. Plusieurs fermes de poissons utilisent des systèmes informatisés qui prennent en charge des systèmes d’alimentation automatiques, avec un mécanisme en retour pour détecter quand les poissons ont fini de manger. Ceci permet aux poissons d’être alimentés à satiété mais sans suralimentation et par conséquent une perte d’aliment.
Afin de produire des poissons avec une chair de couleur rose demandée par le marché, des pigments caroténoïdes sont ajoutés à l’aliment (leur coût est élevé) durant la phase de grossissement en mer.
Techniques de récolte
Les méthodes de récolte varient mais le poisson est généralement mis à jeun jusqu’à 3 jours avant cette opération. Le processus général est réalisé tout en minimisant le stress pour maximiser la qualité de la chair. Les poissons sont concentrés dans des enclos en utilisant des filets de balayage et sont soit pompés vivants de l’enclos de maintien et transportés aux unités d’abattage, généralement par bateaux, soit abattus sur le côté de l’enclos.
Manipulation et traitement
En Écosse, par exemple, la majorité des poissons est initialement abasourdie avec un appareil automatique ou tuée par un coup de bâton. Le saignement se fait en coupant les branchies rapidement et les poissons sont immergés dans de l’eau glacée. Les déchets de sang sont strictement contrôlés pour éviter la transmission de maladies. Les poissons sont ensuite vidés, nettoyés et mis au froid. Une fois la température de la chair est aux environs de 3ºC, les poissons sont triés et emballés sur de la glace. A ce stade, le poisson en entier peut être congelé pour la vente comme un saumon entier congelé ou saumon frais et vidé. Cependant, la majorité des poissons sont préparés en filet et sont soit vendus comme des filets frais soit mis de côté pour le fumage.
Plus du 60 pour cent du saumon produit est destinée au fumage qui se fait selon différentes méthodes, mais pour résumer le processus, les filets sont salés, et fumés sur des éclats de bois couverts. Le produit est ensuite, désossé et coupé en tranches manuellement ou avec des machines.
Coûts de production
Ils varient considérablement selon:
- Les dimensions de la ferme.
- L’état de santé général du stock.
- L’emplacement géographique/politique.
- La disponibilité et le coût des matériels bruts (aliment, oeufs/poisson etc.).
- La méthode de calcul.
- Le coût de l’aliment qui constitue les plus grandes dépenses de tout l’élevage.
Un coût classique pour la production en Écosse pourrait être d’environ 0,60£ (1,00 dollar EU) par smolt pour un producteur de smolt, et d’environ 1,50£ par kg (2,50 dollar EU/kg) pour un éleveur.
Les problèmes de maladies affectant le saumon atlantique varient suivant les zones géographiques. Certaines des plus importantes maladies sont citées dans le tableau ci-dessous.
Dans certains cas, des antibiotiques et d'autres produits pharmaceutiques ont été utilisés pour les traitements mais leur inclusion dans cette table n'implique pas une recommandation FAO.
Anémie Infectieuse du saumon (AIS) |
Orthomyxovirus |
Virus |
Léthargie; perte d’appétit; sursaut à la surface d’eau; branchies pâles & coeur; fluide dans la cavité du corps; foie noir; hémorragie dans les organes internes |
Pas de traitement; contrôles statués; biosécurité |
Septicémie Hémorragique Virale (SHV) |
Rhabdovirus |
Virus |
Gonflement des yeux et, dans certains cas, saignement des yeux; branchies pâles; abdomen enflé; léthargie |
Pas de traitement; contrôles statués; vaccins sont développés |
Nécrose Pancréatique Infectieuse (NPI) |
Birnavirus |
Virus |
Nage erratique, éventuellement vers le fond où la mort se produit |
Pas de traitement; contrôles statués; biosécurité; sélection des géniteurs; vaccins développés |
Maladie Pancréatique Virale du Saumon (MPVS) |
Togavirus |
Virus |
Perte de poids; émaciation; mortalités |
Pas de traitement; arrêt d’alimentation; vaccination |
Furonculose |
Aeromonas salmonicida |
Bactérie |
Inflammation d’intestin; rougissement des nageoires; furoncles sur le corps; nageoires pectorales infectées; dégradation des tissus |
Antibiotiques; vaccination |
Rénibactériose |
Renibacterium salmoninarum |
Bactérie |
Lésions blanchâtres dans le rein; saignement du rein et du foie; quelques poissons perdent l’appétit et nagent prés de la surface; apparence de couleur noire |
Contrôles statues; biosécurité; sélection des géniteurs |
Maladie des ulcères hivernaux |
Moritella viscose (multifactorial) |
Bacteria |
Ulcères |
Antibiotiques; vaccination |
Yersiniose ou maladie de la bouche rouge ERM (Enteric Redmouth) |
Yersinia ruckeri |
Bactérie |
Noir, léthargie de poissons suspendus dans les endroits à faible flux; exophtalmie bilatérale; distension abdominale comme résultat d’accumulation de fluide; hémorragies de la bouche et des branchies |
Antibiotiques; vaccination dans l’eau douce |
Piscirickettsiose |
Piscirickettsia salmonis |
Bactérie (rickettsia) |
Augmentation des mortalités; anorexie; branchies pâles et hématocrite faible; abdomen enflé; le poisson affecté a une apparence noire et léthargique, nageant sur les cotés de l’enclos |
Antibiotiques |
Saprolegniase, maladie du tournis |
Saprolegnia |
Champignon |
Taches blanches ou grises de fils filamenteux sur la surface; aspect cotonneux à radiations circulaires, forme de croissant, en cercle normalement sur la tête et nageoires |
Bronopole / bains de formol |
Pou marin |
Lepeophtheirus salmonis; Caligus elongatus |
Ectoparasites |
Diminution de Croissance; perte d’écailles; hémorragie des yeux et nageoires |
Paraciticides (bain p. e. Azamethiphos, Cypermethrin, peroxide d’Hydrogène); dans l’aliment (p. e. Emamectin, teflubenzuron) |
Amibiase de branchies |
Paramoeba pemaquidensis |
Ectoparasite |
Branchies infestées |
Bains d’eau douce |
Ver solitaire |
Eubothrium spp.; Diphillobothrium spp. |
Endoparasites |
Diminution de Croissance, diminution du facteur de conditionnement; esthétiquement pas acceptable par le consommateur |
Fenbendazole/ praziquantel dans l’aliment pour Eubothrium; évite l’hôte précoce |
Protozoaire d’eau douce |
Ichthyobodo; Trichodina; Ichthyophthirius |
Ectoparasites |
Irritation; mouvement lourd et difficile de l’opercule, brillance et frottement, peau trouble à cause de l’excès de mucus, rougeur focalisée; léthargie |
Bains de formol |
Algal/méduse blooms |
Variés |
Divers |
Divers |
Eviter; systèmes airlift; et coupures |
Production maladies |
Variés (congénitales, nutritionnelles, environnementales) |
Divers |
Divers |
Améliorer la gestion |
Fournisseurs d’expertise en pathologie
Chaque pays producteur a une autorité gouvernementale responsable des demandes statuaires, telles que les licences, du contrôle des décharges, et des maladies à déclaration obligatoires, etc. Contacter le gouvernement relatif à l’aquaculture/pêches/département de la santé animale. Les services de diagnostic peuvent être fournis par des départements gouvernementaux, organisations privées ou individus.