Changement climatique, énergie et alimentation
Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale: les défis du changement climatique et des bioénergies Rome, 3-5 juin 2008

PRÉSENTATION

Changement climatique, pêche et aquaculture

Date: 7-9 avril 2008


Introduction

L’importance de la pêche et de l’aquaculture est souvent ignorée dans les économies du monde développé comme dans celles du monde en développement. Les éléments factuels qui suivent apportent une vision plus conforme à la réalité de l’importance macroéconomique et microéconomique de la pêche et de l’aquaculture:

  • Les produits de la pêche sont les matières premières les plus commercées au monde; leur valeur nette est plus élevée que la somme des exportations de riz, café, sucre et thé;
  • les pays en développement ont évolué, d’un statut d’importateurs nets à un statut d’exportateurs nets de produits de la pêche;
  • la contribution des secteurs de la pêche au PIB s’échelonne habituellement entre 0,5 et 2,5 %, mais elle peut atteindre 7% dans certains pays;
  • ce secteur emploie près de 150 millions de personnes dans les pays en développement, 38 millions de pêcheurs et de d’aquaculteurs à plein temps à travers le monde, et des centaines de millions d’autres pêcheurs à temps partiel ou de personnes travaillant dans des activités associées à la pêche;
  • la croissance du secteur de l’emploi a largement distancé celle de l’agriculture et elle s’est développée essentiellement dans le secteur de la pêche artisanale du monde en développement; et
  • le poisson fournit plus de 20% des protéines animales consommées par 2,6milliards d’individus dans les pays en développement et au moins 50% des protéines animales essentielles et des minéraux consommés par 400 millions de personnes dans les pays les plus pauvres d’Afrique et d’Asie du sud..

La dépendance du monde à l’égard de la pêche est cependant menacée, non seulement par un mauvais usage des ressources halieutiques, mais aussi par des facteurs extérieurs au secteur, comme la pollution d’origine terrestre, le développement des zones côtières et la transformation des utilisations de la terre, l’utilisation d’autres ressources aquatiques et le changement climatique. La menace du changement climatique est de plus en plus présente et les populations côtières, communautés de pêcheurs et les pisciculteurs (qu’elles soient riveraines, lacustres ou maritimes) sont particulièrement vulnérables aux conséquences directes et indirectes du changement climatique annoncé. Le changement climatique se traduit et se traduira plus encore par des changements dans le climat, les précipitations et les infiltrations, dans les modèles de circulation des océans ainsi que dans d’autres aspects de l’environnement physique. Il se traduira également par des impacts sur la nature, la répartition et la productivité des écosystèmes sur les différentes populations de poissons, sur leurs réserves, sur l’élévation du niveau des mers et sur l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles et notamment des ouragans, des tempêtes tropicales et des sécheresses.

Le département des pêches et de l’aquaculture de la FAO, dans le souci d’apporter à la Conférence de haut niveau une parfaite compréhension des enjeux du changement climatique à l’égard des pêches et de l’aquaculture, convoquera une réunion d’experts en avril 2008. Cette réunion apportera les éléments de connaissances et d’analyses nécessaires à la conférence et contribuera à la réunion du Comité des pêches de la FAO (COFI), qui a demandé à la FAO « d’entreprendre une étude pour identifier les principales questions relatives au changement climatique dans le secteur de la pêche, d’initier un débat sur la question de savoir comment l’industrie de la pêche peut s’adapter au changement climatique et d’apporter aux pêcheurs et aux décideurs la meilleure information possible sur les conséquences probables du changement climatique sur la pêche. »

Objectifs

Les groupes de questions énumérées ci-dessous ont été choisis car ils couvrent les principaux champs d’intérêt et de préoccupations relatifs au changement climatique en matière de pêche et d’aquaculture.

Contexte

  1. Introduction – l’adaptation des secteurs de la pêche et de l’aquaculture dans les économies nationales, régionales et mondiale:
    1. La place de la pêche et de l’aquaculture dans les moyens d’existence de la population – dans les pays développés comme dans les pays en développement – en tant que facteurs de sécurité alimentaire, en tant que filets de sécurité pour des populations qui ne disposent généralement pas d’alternative en matière de moyens d’existence, et en tant qu’éléments essentiels du commerce et de la consommation humaine; et
    2. L’exposition et la vulnérabilité de ces secteurs au changement climatique.
  2. Informations et connaissances insuffisantes sur les conséquences futures du changement climatique sur les écosystèmes maritimes et des eaux intérieures et sur les communautés qui en dépendent, s’agissant notamment de la fréquence et de l’intensité des évènements ainsi que des menaces climatiques extrêmes.

Contributions et atténuation

  1. Contribution des pêches et de l’aquaculture à l’émission des gaz à effet de serre et potentiel d’atténuation existant dans ces secteurs, au niveau de l’ensemble de la chaîne de production.

Conséquences et adaptation

  1. A partir du point 2, les conséquences économiques et sociales à long terme du changement climatique sur la pêche et l’aquaculture, les points névralgiques et les groupes vulnérables:

 

a.      pour les pêches de capture continentales et maritimes; et

 

b.     pour l’aquaculture

 

  1. Capacité de réaction et d’adaptation de la pêche et de l’aquaculture (tous niveaux confondus, des communautés aux industries en passant par les institutions): état actuel des connaissances disponibles et modes d’exploitation de ces connaissances face aux enjeux actuels et futurs.

Perspectives d’avenir

  1. Contraintes et opportunités pour la mise en oeuvre de stratégies d’atténuation et d’adaptation (à court et à long terme et au niveau local, national et international):

 

a.      a. Politiques actuelles et futures en matière d’atténuation et d’adaptation; plans et législations, institutions et mandats;

 

b.     rôles et responsabilités des acteurs en présence: FAO, autres OGI, gouvernements, branche industrielle, ONG, OSC etc.;

 

c.      renforcement des capacités;

 d.      suivi des activités et diffusion des expériences et des connaissances;

 

e.      mécanismes financiers;

 

f.       Cadres et indicateurs de performances;

 

g.   définition des priorités et recommandations à partir des cadres et institutions existants, à l’échelle locale, nationale et internationale, s’agissant notamment des priorités de la recherche et des déficits d’information.

 

  1. Etablissement des actions prioritaires, pour la FAO et pour ses membres.

Résultats attendus

Les résultats et conclusions de la réunion d’experts figureront dans le rapport de la réunion et seront exploités comme les autres documents de travail, pour alimenter les travaux de Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale et les défis du changement climatique et de la bioénergie, qui se tiendra au siège de la FAO du 3 au 5 juin 2008.